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L'Epopée d'Ellidan
(Sujet créé par Belgarion al'Garath l 02/06/07 à 17:56)
non favori


Bien le bonjour à toutes et à tous! J'écris actuellement un roman, du moins le fil conducteur, quitte à tricoter un peu etc... Je voudrais juste avoir l'avis de quelques personnes, ne serait-ce que sur le premier chapitre. Donc le voici :



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Ellidan
19/08/2007 11:10
There's no escape in pain, you belong to me !

Chapitre 3 en cours de reconstruction. Moins, beaucoup moins de retouches à faire^^, juste le début de bien en fait... Mais bon, c'est le chapitre que j'avais choisi de montrer à ma prof de français, donc.... Mais qu'est-ce que j'raconte moi? tout le monde s'en fout...
Thismardoch
19/08/2007 23:04


Sauf du "d" en trop ("dde"), et le t qui manque à la fin.
Ellidan
19/08/2007 23:25
There's no escape in pain, you belong to me !

corrigé. Quelqu'un a-t-il lu les modifications? Si oui peut-il (elle) me donner son avis?
Thismardoch
20/08/2007 00:08


Il est un peu tard
j'essaierai de voir ça d'ici un ou deux jours.
Ellidan
20/08/2007 10:06
There's no escape in pain, you belong to me !

D'accord. Merci!
Ellidan
20/08/2007 14:56
There's no escape in pain, you belong to me !

Bon, j'ai fini le 3, mais j'hésite à le mettre... J'ai peur que vous me preniez pour un détraqué, ou quelque chose dans ce genre... Donc je précise bien, au cas où, je ne pense pas que Terry Goodkind soit un malade, juste à cause d'une scène de viol dans l'épée de vérité. C'est un exemple, bien sur. Bon maintenant, si vous le voulez, il faudra le demander ce chapitre. Au pire je peux faire une version censurée...
Thismardoch
21/08/2007 19:00


CHAPITRE 1 :

Quelque chose me chiffonne avec la concordance des temps. Dans le premier paragraphe.

Mais je ne parviens pas à être tout à fait satisfait par les deux versions qui suivent (où j'ai modifié beaucoup de temps) :

-------------------------------------------
Ellidan était orphelin. Ses parents étaient morts alors qu'il était très jeune. C'était pendant la guerre des Royaumes. Son père l'avait emmené à la chasse. Ils y avaient passé la journée, et avaient abattu un sanglier. Lorsqu'ils étaient revenus, à la tombée de la nuit, le village était en feu. Les villageois couraient en tous sens, criant et tombant sous les coups des soldats. Le père d'Ellidan lui avait dit de se cacher derrière la carcasse d'une charrue, et il était parti en direction de leur ferme, qu'il avait découverte en feu. Affolé, il en avait fait le tour, et avait découvert deux soldats en train de violer sa fille aînée, alors que gisaient les cadavres de sa femme, le chemisier déchiré, et de sa fille cadette, la gorge ouverte, à quelques pas. Fou de rage, il s'était jeté sur les soldats, qui ne l'avaient vu??? arriver que trop tard.
Il avait transpercé le premier avec la lance qui lui avait permis, quelques heures auparavant, de tuer le sanglier. La pointe métallique s'était enfoncée au travers de l'armure de cuir, mais n'avait plus voulu??????? en ressortir. Le père d'Ellidan avait poussé le soldat qu'il venait d'empaler jusqu'à un mur en ruine, puis s'était jeté sur le deuxième soldat, alors que le premier s'écroulait en se noyant dans son sang. Il l'avait envoyé au sol d'un puissant coup de poing à la tempe, puis s'était assis à califourchon sur son ventre, l'immobilisant, et avait commencé à le frapper.
Quand il s'était enfin arrêté, le crâne de l'homme n'était plus qu'une bouillie sanglante. Il s'était relevé, s'était dirigé vers le corps étendu de sa fille aînée, pour découvrir qu'un des soldats l'avait égorgée, elle aussi, avant de tomber sous les coups de son père. Désespéré, il n'avait pas vu le troisième soldat qui arrivait derrière lui, qui, après avoir jeté un vague coup d'oeil au corps de ses anciens camarades, avait dégainé sa dague, et égorgé l'homme.
-------------------------------------

Autre proposition :

-------------------------------------
Ellidan fut orphelin très jeune. C'était pendant la guerre des Royaumes. Son père l'emmena à la chasse. Ils y passèrent la journée, et abattirent un sanglier. Lorsqu'ils revinrent, à la tombée de la nuit, le village était en feu. Les villageois couraient en tous sens, criant et tombant sous les coups des soldats. Le père d'Ellidan lui dit de se cacher derrière la carcasse d'une charrue, et il partit en direction de leur ferme, qu'il découvrit en feu. Affolé, il en fit le tour, et découvrit deux soldats en train de violer sa fille aînée, alors que gisaient les cadavres de sa femme, le chemisier déchiré, et de sa fille cadette, la gorge ouverte, à quelques pas. Fou de rage, il se jeta sur les soldats, qui ne le virent arriver que trop tard.

Ensuite ça se recolle au reste.
-----------------------------------------


Désespéré, il ne vit pas le troisième soldat qui arrivait derrière lui. Après avoir jeté un vague coup d'oeil au corps de ses anciens camarades, il dégaina sa dague, et égorgea l'homme.

(->ce dernier "il" n'est pas clair.)
Ellidan
21/08/2007 19:55
There's no escape in pain, you belong to me !

Mmmmh.... C'est vrai que.... Mais il me semble que ma prof de français m'avait dit un jour que certains auteurs changeaient de temps pour rendre l'action plus vivante. Parce que ta première version n'est pas assez vivante et ta deuxième ne correspond pas dutout à ce que je veux rendre... Ca pourrait être :


[ Ellidan était orphelin. Ses parents étaient morts alors qu'il était très jeune. C'était pendant la guerre des Royaumes. Son père l'avait emmené à la chasse. Ils y avaient passé la journée, et avaient abattu un sanglier. Lorsqu'ils étaient revenus, à la tombée de la nuit, le village était en feu. Les villageois couraient en tous sens, criant et tombant sous les coups des soldats. Le père d'Ellidan lui avait dit de se cacher derrière la carcasse d'une charrue, et il était parti en direction de leur ferme, qu'il avait découverte en feu.

Affolé, il en fit le tour, et découvrit deux soldats en train de violer sa fille aînée, alors que gisaient les cadavres de sa femme, le chemisier déchiré, et de sa fille cadette, la gorge ouverte, à quelques pas. Fou de rage, il se jeta sur les soldats, qui ne le virent arriver que trop tard.
Il transperça le premier avec la lance qui lui avait permis, quelques heures auparavant, de tuer le sanglier. La pointe métallique s'enfonça au travers de l'armure de cuir, mais ne voulut plus en ressortir. Le père d'Ellidan poussa le soldat qu'il venait d'empaler jusqu'à un mur en ruine, puis se jeta sur le deuxième soldat, alors que le premier s'écroulait en se noyant dans son sang. Il l'envoya au sol d'un puissant coup de poing à la tempe, puis s'assit à califourchon sur son ventre, l'immobilisant, et commença à le frapper.
Quand il s'arrêta enfin, le crâne de l'homme n'était plus qu'une bouillie sanglante. Il se releva, se dirigea vers le corps étendu de sa fille aînée, pour découvrir qu'un des soldats l'avait égorgée, elle aussi, avant de tomber sous les coups de son père. Désespéré, il ne vit pas le troisième soldat qui arrivait derrière lui. Après avoir jeté un vague coup d'oeil au corps de ses anciens camarades, il dégaina sa dague, et égorgea l'homme.
] Avec un paragraphe où l'on change de temps, qu'en dis-tu?
Des conseils de ceux qui ont une autre solution?


Le dernier il pourrait être remplacé par "ce dernier" mais il faut demander au modo, je ne peux rien faire sur le premier chapitre.
Thismardoch
25/08/2007 16:13


Peut-être en faisant la transition au niveau de l'imparfait "Les villageois couraient en tous sens, criant et tombant sous les coups des soldats."
Ca rendrait la transition plus fluide, je pense.

Sinon, remplacer "il" par "ce dernier" me semble vraiment bien.

-----------------------------------------------------------
CHAP.2

"bien qu'il ne risquât malheureusement pas d'en recevoir..."

(je crois, mais bon, le subjonctif, je connais pas trop bien)
--------------------
"0 sa grande surprise, il vit son coup dévié et du esquiver une contre-attaque manifestement inattendue."

0 -> A ou À
du -> dût /dut ?
--------------------
"Il eut du mal à trouver le sommeil, en partit à cause de l'impression qu'il avait,"

en partie
--------------------
"Les jours se succédèrent, tous identiques aux autres : réveil, entraînement, déjeuner, entraînement, sommeil. "

un repas par jour????
--------------------
"bien que Karl continua à le martyriser."

continuât (en tout cas subjonctif)
--------------------
"Le jour de ses sept ans,[...] la provocation matinale et hebdomadaire de Karl,"

hebdomadaire veut dire toutes les semaines, donc Karl l'insulte un matin par semaine, et ça tombe par hasard le jour de ses sept ans.
°-?
--------------------
"C'est exercice a vite finit par énerver Erwan,"

Cet exercice finit vite par énerver Erwan.
--------------------
"Le jour de ses onze ans, on apprit à Ellidan qu'il prendrait dorénavant des leçons de savoir vivre une fois par moi."

Il tape dans un mannequin pendant 4 ans ??? Doit se faire ch***

par mois
--------------------
"- ce fut le seul cours où le jeune garçon parla, dissipant un certain doute sur un quelconque mutisme -"

quelconque -> éventuel
--------------------
" et les quelques fous qui ont essayés de les franchir sont tous morts,"

avaient essayé
--------------------
" les pauvres voyageurs qui ont tenté une traversée sont tous morts de soif. "

étaient tous morts de soif
--------------------
"Ce nom leurs fut donné à cause des vieilles légendes qui racontent que des monstres issus des Enfers hanteraient ces terres dévastées par le feu craché par ses volcans, réduisant toute trace de végétation à l'état de cendre, et ne laissant que torrents de lave et la Roche Noire, capable de résister aux plus hautes températures, et d'une solidité à toute épreuve."

Trop long... difficile de comprendre.
--------------------
"Les remparts de Magoariek, capitale de Korn, sont faits dans ce matériau qui n'a pas de prix, sauf celui du sang."

Je ne suis pas convaincu par le temps
--------------------
"En effet, des centaines d'esclaves avaient péris alors qu'ils devaient en ramener des quantités inconcevables,"

péris -> péri
--------------------
"les murailles s'étendant sur plusieurs milliers de lieues, et plusieurs dizaines de haut."

?????? plusieurs dizaines de lieues de haut !!??
--------------------


Sinon, bravo pour la façon d'introduire les infos d'histoire-géo de ton monde dans le texte

----------------------------------------------------------------------------
CHAP. 3

"Puis vint l'heure du déjeuné. " -> déjeuner
--------------------

"Ellidan se mit en quête d'un bosquet qui conviendrait à ses activités avec Angelle."
.......... j'ai peut-être l'esprit tordu, mais bon.......... ........ remplace "ses activités" par "son combat".

--------------------
"que l'épuiser plus serait dommage car la journée serait épuisante. "
répétition
--------------------
"lui mit un coup de boule dans l'estomac"
je trouve que c'est trop langage parlé "un coup de boule".
--------------------
"Les soldats des différentes écoles partirent donc au levé du soleil"

-> lever
--------------------------------------------------------------------------

La suite plus tard. (peut-être pas avant dans une semaine)
Ellidan
26/08/2007 20:16
There's no escape in pain, you belong to me !

"et les quelques fous qui ont essayés de les franchir sont tous morts,"

avaient essayé"

Non non, tous, même aujourd'hui.

"Ce nom leurs fut donné à cause des vieilles légendes qui racontent que des monstres issus des Enfers hanteraient ces terres dévastées par le feu craché par ses volcans, réduisant toute trace de végétation à l'état de cendre, et ne laissant que torrents de lave et la Roche Noire, capable de résister aux plus hautes températures, et d'une solidité à toute épreuve."

Trop long... difficile de comprendre.

A bon?, et ben fait un effort, ca me parrait pas si dur!

"Ellidan se mit en quête d'un bosquet qui conviendrait à ses activités avec Angelle."
.......... j'ai peut-être l'esprit tordu, mais bon.......... biggrin.gif ........ remplace "ses activités" par "son combat".

Nan nan, j'trouce ca bien^^ De toutes façon je change ce chapitre, tu pourras le relire si tu veux, et te rendre compte que ton esprit tordu n'est pas l'unique à l'être^^


"que l'épuiser plus serait dommage car la journée serait épuisante. "
répétition
Corrigé dans ma nouvelle version

"Les soldats des différentes écoles partirent donc au levé du soleil"

-> lever

N'existe plus dans ma nouvelle version^^

Sinon c'est corrigé.


Et pour le coup de boule, c'est remplacé par "un coup violent" sous les conseils de ma prof de francais.


Et merci de te donner la peine de me corriger, il y a des fautes telles que 'c'est instant" qui me dégoutent. Disons que, porté par l'élan "artistique" (je ne suis pas sûr de pouvoir le qualifier ainsi après tes critiques ) je n'ai pas fais attention, ou alors, je voulais écrire autre chose et j'ai changé d'avis, oubliant de me corriger.

Pour les fautes au niveau du subjonctif, c'est parceque j'ai rien compris à ce truc et qu'on l'a pas bien revu cette année... Et les passages au passé composé, je pars du fait que ce monde existe (ce qui n'est pas le cas, on est d'accord^^) encore, donc le passé composé et non le plus que parfait.


Et ne t'embête pas à lire au delà du 3 pour l'instant, tout va être modifier.
Ellidan
31/08/2007 19:16
There's no escape in pain, you belong to me !

Quelqu'un d'autre a-t-il lu ces deux chapitres modifiés? Si oui je pourrais avoir des avis? Je veux dire autre que le détail de toutes les fautes d'orthographe et de français... svp
Aelghir
31/08/2007 22:39
Chevalier un jour, Chevalier toujours ! Montjoie Saint Denis et Tutti Quanti !

Juste à propos du subjonctif : ce qui se fait de plus en plus désormais c'est d'employer le subjonctif présent dans un texte au passé pour alléger la sauce. Car si ce n'est pas trop lourd à la 3ème personne du singulier, ça le devient beaucoup plus aux personnes du pluriel.

exemple "Il fallut que vous m'épatâtes !" c'est mieux avec "Il fallut que vous m'épatiez !", non ?

Un exemple dans ton chap 2 :
Du coup, il n'avait rien d'autre à faire que s'entraîner, et il rattrapa vite le niveau des autres, bien que Karl continua à le martyriser.


Bon déjà, c'est "continuât" et pas "continua"

Il rattrapa vite le niveau des autres bien que Karl continue à le martyriser.

Comme ça c'est plus simple.
Ellidan
01/09/2007 11:00
There's no escape in pain, you belong to me !

Ok, merci, je vais corriger ca.
Ellidan
15/09/2007 19:06
There's no escape in pain, you belong to me !

Voilà la nouvelle version du chapitre 4. Pitiez, j'ai besoin d'appréciations! Pas juste qu'on me signale les fautes (ce qu'il ne faut quand même aps oublier de faire, hein!)















4






Le lendemain, comme Ellidan l'avait deviné, ils sortirent de la forêt, et ils arrivèrent à destination dans la soirée. La destination en question était une ville fortifiée, Talbenn, située sur la frontière Est de Kerne, poste avancé non loin du champ de bataille. Les officiers et les champions étaient logés dans les maisons des habitants et les autres soldats devaient monter leur tente sur les places. On présenta Ellidan à ses hôtes. Un jeune couple, qui avait emménagé il y avait peu, et qui avait déjà vu se succéder trois officiers et un champion depuis leur arrivée. Lorsqu'un locataire décédait, on le remplaçait. L'homme était assez grand, blond, les yeux bleus, entre vingt et vingt-cinq ans, quelques coupures probablement dues à un rasage trop rapide parsemaient son visage anguleux. La femme était un peu plus jeune et plus petite. Les cheveux noirs, les yeux marron, elle avait de belles formes, et le regard d'Ellidan s'y attarda quelques instants. C'était une belle femme. Il avait entendu dire que les officiers avaient tous les droits sur leurs hôtes, dont celui de disposer à leur guise de leur femme. Ellidan trouvait cela répugnant. C'était une ville kernoise, pas provisoirement occupée, ni ennemie. La personne qui l'avait conduit jusque là s'en alla, le laissant sur le seuil de la maison, assez petite, aux magnifiques murs de pierres. L'homme le fit entrer. La maison avait beau être petite, elle n'en était pas moins accueillante. La première chose que vit Ellidan était la cheminée. Elle trônait au milieu d'un mur en face de la porte d'entrée. Elle devait également servir pour la cuisine, puisqu'il y avait une crémaillère. Cependant, aucun feu n'y brûlait. C'est normal, se dit Ellidan, on est en plein été. Les murs étaient recouverts de tapisseries aux couleurs chaudes, et le sol était d'une propreté irréprochable. Un mur s'arrêtant à mi-hauteur séparait une cuisine assez étriquée d'une petite salle de séjour, avec deux sièges en bois recouverts de couvertures, en face de la cheminée. Il y avait également un escalier en pierre qui devait monter aux chambres. Le jeune homme fit asseoir Ellidan dans un des fauteuils, prit place dans l'autre, tandis que sa femme se tenait debout derrière lui. Ellidan crut déceler comme une attitude défensive dans sa position, et une trace de peur dans son regard. Il se dit que certains de ses prédécesseurs avaient abusés de leurs droits. L'homme fit les présentations d'une voix lasse.
"Bienvenue. Je suis Ewen, et voici ma femme, Gwenaëlle. Mes parents étaient propriétaires terriens, et quand ils sont morts, ils nous ont laissé suffisamment d'argent pour qu'on emménage ici. Malheureusement, avec cette guerre, toutes leurs terres sont passées de l'autre côté. Ne nous en voulez pas, ce n'est pas de notre faute. C'est juste que nos champs n'étaient pas au bon endroit.
-Mmh ? Pourquoi devrais-je vous en vouloir?
- Et bien, c'est à dire que l'officier précédent, quand il a appris ça, s'est énervé, et il m'a frappé.
Ellidan plissa le front, relevant les sourcils sous l'effet de l'étonnement. Décidément, il y avait des gens qui sautaient sur la moindre occasion de violenter son prochain.
- N'ayez crainte, ce n'est pas mon genre. Je m'appelle Ellidan. Je suis le champion de Hauts-Champs.
Gwenaëlle eut un mouvement de recul et écarquilla les yeux sous l'effet de la terreur. Son mari lui prit la main et la serra, ce qui la calma un petit peu.
- Je ne vous dérangerais pas. Je n'ai pas d'autres affaires que mon couteau et mon épée, et je suis habitué à dormir par terre. Je chasse pour me nourrir. Je pourrais vous procurer du gibier si vous le désirez. Au comportement de votre femme, je devine que la vie n'a pas été rose tous les jours, ces dernier temps. Je vois bien que je lui fait peur, - à ces mots, la jeune femme recula encore d'un pas et rentra la tête dans les épaules, comme si elle craignait d'être battue - aussi ne me verrez-vous que peu. Je n'aime pas rappeler des douleurs aux gens qui ne m'ont rien fait de mal. Si vous avez des problèmes, n'hésitez pas à faire appel à moi. "
Sur ce, il se leva et sortit de la maison. Il se dit que la pauvre femme avait payé cher le prix de sa beauté, et que c'était injuste. Il décida de faire tout ce qu'il pourrait pour limiter voir supprimer tous ces viols.
Il eut l'occasion de commencer sa croisade bien peu de temps après. Il déambulait dans les rues, la première nuit, pour se familiariser avec la ville et essayer de retrouver Angelle. Alors qu'il passait devant une rue sombre, il entendit un cri. Une voix de femme. Il tourna la tête et plissa les yeux pour distinguer quelque chose dans la pénombre. Il vit quatre hommes, manifestement des soldats, en train de dévêtir une jeune femme qui se débattait. L'un d'eux caressait ses seins, tandis que deux de ses compagnons l'immobilisait et que le troisième lui ôtait sa jupe. Ellidan les interpella en s'approchant.
" Arrêtez ça tout de suite, bande de porcs!"
En réponse, il reçut un coup de coude dans le nez. Il ne s'y attendait pas et il se retrouva par terre, un peu sonné.
" Attends ton tour!"
Il sentit une lame sous sa gorge. La femme continuait de crier. Ellidan reprit ses esprits. Il attrapa la main qui tenait le couteau, cassa le poignet de son propriétaire, se releva d'un bond, lui propulsa son poing dans l'estomac. Sa victime s'écroula, assommée. Il s'approcha du type qui déshabillait la femme, lui passa un bras sous le menton et commença à l'étrangler. Les deux autres lâchèrent leur victime, qui s'enfuit en courrant, et sortirent leur couteau. Ellidan envoya l'homme qu'il tenait sur son adversaire de gauche, et frappa celui de droite à la tempe. Il envoya son pied gauche dans le ventre du précédent qui revenait à la charge, le repoussant jusqu'au mur, attrapa le bras du premier, lui déboîta l'épaule, le repoussa une fois de plus vers le mur, où il s'écrasa contre son prédécesseur. Ensuite, Ellidan attrapa le dernier par les cheveux, lui fit lâcher son arme, le força à s'agenouiller, en face de ses trois collègues, et leurs dit à tous :
"C'était la dernière fois. Si vous recommencez, je vous tuerais. Peu importe que nous soyons dans le même camp, peu importe que nous ne soyons pas au combat. Rien ne vous autorise à forcer une femme à vous donner du plaisir. Faites passer le mot autour de vous."
Puis il les déshabilla, et les attacha avec leurs vêtements. Ils n'opposèrent aucune résistance, puisqu'ils étaient à moitié assommés. Enfin, il les traîna au milieu de la place principale, qui servait de campement, sous les regards ébahis des autres soldats, et les laissa là, complètements nus. Puis il rentra à sa nouvelle maison. Ses hôtes lui avaient laissé un double des clés. Il ouvrit la porte, et alla s'asseoir dans un des fauteuils. Manifestement, le couple s'était déjà couché. Il devait être tard. Il s'endormi dans cette position.
Il fut réveillé par un cauchemar, comme toutes les nuits - depuis peu, l'agression d'Angelle s'ajoutait au massacre de ses parents, alors que le soleil venait de se lever. Il décida d'aller sur la place attendre les ordres. Une fois sur place, il vit qu'il était attendu. Les quatre hommes de la veille avaient visiblement trouvé du monde pour les aider à se venger. Ils étaient maintenant une bonne quinzaine. L'un d'eux l'aperçut, cria quelque chose, et tous se ruèrent sur le nouveau venu. Ellidan soupira. Ils n'en avaient donc pas assez des batailles, il fallait qu'ils en redemandent lors de leurs permissions. Très bien, il allait leur faire passer le goût du sang. Un sourire étira ses lèvres, sans affecter le regard noir qui assombrissait son visage, ce qui donnait une impression assez effrayante. Il fut vite encerclé.
" Vous devriez savoir quand vous êtes vaincus. Cela éviterait du gaspillage d'énergie.
- C'est ça, fait le malin. Tu vas regretter de nous avoir humilié, tu peux le croire! Allez les gars, tous dessus!"
Et ils chargèrent. Ellidan soupira de nouveau. Il ne pris pas la peine de dégainer son épée.
Une fois tous chaos, il déclara que ce n'était pas bien malin de provoquer un champion, et qu'ils feraient bien de s'en souvenir, à l'avenir. Puis il vit Angelle, qui arrivait par une allée au milieu des tentes. Il ne l'avait pas vu depuis la veille, et déjà elle lui manquait terriblement. Il la rejoignit et la salua.
"Bonjour! Bien dormi?
- Bonjour! Oui, assez bien. On m'a logé dans une famille avec deux enfants adorables. J'ai une chambre juste pour moi et mes hôtes sont très sympathiques! Et toi, comment ça se passe?
- Bah, pas trop mal je suppose. Je suis dans une petite maison qui appartient à un jeune couple. Je crois que la fille a eu des problèmes avec les officiers précédents... Je lui fais peur, du coup j'essaie de ne pas trop la rencontrer. Je dors dans un fauteuil en bas. J'ai passé une nuit paisible.
Il ne voulait pas l'inquiéter, et s'il parlait des viols qui avaient lieues ici, il avait peur de la réaction de sa compagne.
- Bien, aujourd'hui est le grand jour. Notre premier vrai combat!
Ellidan était exalté.
- Oui.
- Essaie de rester près de moi pendant la bataille, je te protègerais.
- Je peux très bien m'occuper de moi!
- Je sais, mais n'hésite pas à m'appeler si tu as un problème."
Ils s'interrompirent à l'arrivée d'un homme d'âge mûr, qui monta sur une estrade, au milieu du camp. Au nombre de galons sur son épaule, Ellidan l'identifia comme étant capitaine. Les cheveux noirs grisonnants, les yeux sombres, la peau du visage rugueuse, sous une barbe de trois jours, grisonnante également, a peu près un mètre quatre-vingt, quatre-vingt-cinq, d'épaisses épaules, une carrure de guerrier, quand on le regardait, on se sentait comme amoindri. Il pris la parole et c'est d'une voix grave qu'il dit :
"Messieurs, je sais que beaucoup d'entre vous ne se sont jamais battu. Dans un combat à mort je veux dire. Pourtant, j'espère pouvoir compter sur chacun de vous lorsque vous serez là-bas. Par "là-bas" j'entends bien sûr "le champs de bataille". A quelques lieux à l'est se trouve une ligne que nous tenons depuis maintenant onze ans. On a perdu du terrain, on en a repris, on en a reperdu, et on en a repris, ainsi de suite. Mais ces derniers temps, les forces de Garm, nos ennemis, pour les plus incultes d'entre vous, semblent s'être renforcées. C'est pour ça que vous êtes là. Lors des prochains jours, beaucoup d'entre vous mourront. Proches, moins proches ou vous même, il est certain que nous auront des pertes. Mais il faudra faire avec. Il est hors de question de vous cessiez le combat parce qu'un de vos amis est passé de l'autre côté! Est-ce bien clair?
- Monsieur, oui monsieur !
-Bien. J'aimerais aussi saluer les membres de l'académie d'Avalon! Vos "talents" nous seront d'une grande utilité !
Quelques personnes hochèrent la tête.
- Des questions? Dans ce cas, bonne chance, vous en aurez grand besoin."
Et il descendit de son estrade. Il y eut quelques cris provenant des officiers, les rangs se formèrent, et l'armée se mit en marche. Cinq académies en tout, près de huit mille soldats. Un nombre considérable, lorsqu'il traverse une ville. Mais là où ils se rendaient, cela n'était rien. Ils sortirent de la ville, se dirigèrent vers l'Est. Au bout d'une quarantaine de minutes de marche, ils arrivèrent à un avant poste, entouré d'une palissade et de quelques tours, en bois. Dans chaque tour, il y avait trois archers. Et au delà de camp, ce n'était que désolation. Les vertes prairies, au contacte de tant de sang, s'étaient changées en bourbiers, dans lesquels les soldats devaient patauger pour aller s'entre-tuer. Il n'y avait plus le moindre arbre à des kilomètres, juste de la boue. Et en face, au loin, on pouvait voir le camp ennemi, fortifié également. Ils pénétrèrent dans le camp, se mirent en formation, les champions, portant l'étendard de l'académie, en première ligne. L'étendard de Hautchamps se composait d'une épée positionnée verticalement, s'enfonçant dans des flammes, le tout représenté sur une toile noire, accrochée sur une lance de cinq pieds de haut. Ils avancèrent jusqu'à la sortie du camp, et au moment de donner l'assaut, Ellidan entendit de lointaines cornes, puis des hurlements de rage. L'ennemi chargeait. Il eut une décharge d'adrénaline, se jeta en avant, hurla à son tour, et tous les autres le suivirent.
L'excitation avait atteint son plus haut point dans l'esprit d'Ellidan, et il ne pensait maintenant plus qu'à tuer. Au bout de quelques minutes de course effrénée, il pénétra dans la mêlée, les yeux écarquillés, son épée dans la main droite, l'étendard dans la main gauche, et commença à trancher. Il décapita proprement le premier soldat qu'il heurta, tourna sur lui-même, esquivant une attaque, et faucha quatre autres soldats avec la hampe de son étendard. Il enfonça son épée dans le corps d'un autre, la dégagea, para un coup, enfonça la pointe de sa lance dans la tête d'un homme quelques pas plus loin, ramena le long bâton, en assommant un autre, fit décrire à sa lame un long mouvement circulaire, éventrant d'autres soldats. Il reçut un coup à l'épaule, mais ne s'en rendit pas compte, trop obnubilé par l'idée de tuer. Il ne pensait plus qu'à ça. Il fendit le crâne d'un homme, et son épée resta fichée dans le casque. Il l'abandonna là, pris son étendard à deux mains, le rabattit devant lui, assommant trois autres personnes, et avança en hurlant la rage qui l'avait envahit. Il embrocha six soldats, puis lâcha la lance. Il vit du coin de l'oeil une épée qui arrivait vers son épaule droite. Il se tourna et attrapa le bras qui la tenait. En un mouvement, il se retrouva derrière le soldat. Lui passant un bras autour du cou, il s'en servit comme bouclier, parant un coup d'estoc, qui tua son "otage". Il ramassa l'épée de ce dernier, et recommença à frapper. Il trancha un bras, envoya son bras à la gorge d'un homme, lui broya le larynx tout en embrochant un autre soldat. Il lâcha sa victime, pris son épée à deux mains, et coupa un homme en deux, de l'épaule au pectoral. Puis il chargea trois autres soldats, la lame en avant, et les empala. Il lâcha la poignée de son arme, bondit sur un homme, le plaqua au sol, dégaina son couteau et lui planta dans la gorge. Il roula sur le côté, évitant une attaque, trancha les talons d'Achille d'un homme, se releva, en égorgea un, prit son épée dans la main droite, faisant passer le couteau dans sa main gauche. Il commença une étrange danse macabre, faisant virevolter sa lame, tranchant membres et têtes, un rictus sadique déformant ses traits. Il n'était plus humain. Il était maintenant un démon venu tout droit de l'enfer pour satisfaire sa soif de sang. Infatigable, il continua à tuer jusqu'au coucher du jour.
Les troupes ennemies battant en retraite, il redevint petit à petit l'homme qu'il avait été. Il se rendit compte qu'il était entièrement couvert de sang. Il essuya celui qui lui coulait dans les yeux, et se dirigea vers le son de la corne de son camp. Il trébucha plusieurs fois sur des corps, pour la plupart à qui il manquait des membres, et eut plusieurs haut-le-coeur. Il pataugeait dans du sang frais, dont une quantité impressionnante pénétrait dans ses bottes. Il essaya de rengainer son épée, mais elle ne voulut pas rentrer dans son fourreau. Il se rendit compte que ce n'était pas la sienne. Il la lâcha. Il se baissa pour remettre son couteau dans sa botte, et eut un mal fou à se relever. Il comprit seulement à cet instant qu'il était totalement épuisé. Toujours en marchant vers l'avant poste, il remarqua plusieurs cadavres embrochés sur une sorte de grande pique. Il s'approcha, et reconnu son étendard. Il réussit tant bien que mal à le dégager et à le dresser au dessus de sa tête. Quelques gouttes de sang dégoulinèrent le long du tissu à moitié déchiré pour venir s'écraser sur le sommet de son crâne. Au bout de ce qui lui sembla être une éternité, il arriva au camp. A peine eut-il franchit les portes qu'Angelle lui sauta au cou. Ses jambes arrivant tout juste à supporter son propre poids, il s'écroula. La jeune femme avait la tête contre son épaule, et il se rendit compte qu'elle pleurait. Il passa les bras autour de sa taille et la serra contre lui. Entre deux sanglots, il comprit les mots "étendard", "croyait" et "mort". Il était essoufflé. Soudain, Angelle releva la tête et l'embrassa. Il ferma les yeux, se concentrant sur le moment présent. Il oublia tout ce qui s'était passé lors de cette journée particulièrement longue, le temps de ce baiser. Il ramena une de ses mains jusqu'à sa tête et caressa tendrement son visage, la serrant plus fort de son autre main. La douceur de sa peau... Le contacte de ses lèvres et de sa langue... "Alors c'est ça le paradis ?" se dit-il. Au bout d'un moment, elle le lâcha, et le moment magique se brisa. Toute la bataille lui revint en mémoire en l'espace d'un quart de seconde, et tout son épuisement avec.
" Tu es plein de sang..." Il rouvrit les yeux. La voyant se relever, les joues un peu rouges et du sang plein ses vêtements, il essaya d'en faire autant. Il mis la main droite à terre et pris appuis dessus, mais une douleur fulgurante lui déchira l'épaule, et il tomba sur le côté. En regardant, il découvrit une profonde coupure d'où se déversait son sang, venant se mêler à celui de tous les soldats qu'il avait tués.
" Aïe... dit il d'une voix fatiguée.
- Qu'est-ce qui... Mais tu es blessé! MEDECIN!" hurla Angelle.
Puis Ellidan sombra dans les ténèbres.
Thismardoch
16/09/2007 01:42


Je ne lis pas ce chapitre 4 ce matin.
Juste, à propos de ça :

<<"Ce nom leurs fut donné à cause des vieilles légendes qui racontent que des monstres issus des Enfers hanteraient ces terres dévastées par le feu craché par ses volcans, réduisant toute trace de végétation à l'état de cendre, et ne laissant que torrents de lave et la Roche Noire, capable de résister aux plus hautes températures, et d'une solidité à toute épreuve."

Trop long... difficile de comprendre. >>

En fait c'est que les deux mots en gras peuvent se rapporter aux monstres ou bien au feu craché par les volcans. Du coup, à 16h, j'avais un peu de mal à comprendre.
Ellidan
16/09/2007 10:14
There's no escape in pain, you belong to me !

D'accord, mais je ne vois quand même rien à modifier. J'ai connu des situations bien pires (au niveau de l'incompréhension) et là ça ne parraît pas si dur. De toutes façons les deux interprètations me parraissent bien. Enfin à la base c'est le feu quand même. Enfin c'est vrai que c'est un peu long comme phrase. Je vais me pencher sur la question.
Ellidan
16/09/2007 10:20
There's no escape in pain, you belong to me !

Bon, je vois pas comment réduire la phrase. Mais sinon ca donne :
" Ce nom leurs fut donné à cause des vieilles légendes, qui racontent que des monstres issus des Enfers hanteraient ces terres dévastées par le feu craché par ses volcans, feu réduisant toute trace de végétation à l'état de cendre, et ne laissant que torrents de lave et la Roche Noire, capable de résister aux plus hautes températures, et d'une solidité à toute épreuve. "
Kellen
16/09/2007 11:39
Ferme les paupières, rejoins la nuit.

"Les vieilles légendes leur ont donné ce nom. Elles racontaient que des monstres issus des Enfers hanteraient ces terres dévastées par le feu issu des volcans. Un feu réduisant toute traces de végétations à l'état de cendres après le passage des torrents de lave. Un feu ne laissant derrière lui que la Roche Noire, une roche capable de résister aux plus hautes températures et d'une solidité à toute épreuve. "

Je me permets de proposer.
Je suis souvent confronté à ce problème. J'écris de longues phrases qui ont pour moi un sens tout à fait limpide, mais le seul souci, c'est qu'elles n'ont un sens que pour moi >.< car elles paraissent trop compliquées pour les autres.
J'ai appris petit à petit et me force toujours à améliorer cette façon d'écrire : j'essaye de rendre mes phrase plus souples et agréables à lire, mais cela m'a demandé du travail et m'en demande toujours d'ailleurs.
Cela vient avec le temps.

Mais au vu de tout ce que tu as déjà écrit (et que j'apprecie beaucoup), je pense que tu n'as pas trop de souci à te faire de ce côté là ^^ Il n'y a que cette phrase qui pouvait gêner un peu, du moins pour moi.
Ellidan
16/09/2007 14:09
There's no escape in pain, you belong to me !

Merci beaucoup, ta version me paraît parfaite^^ je m'en vais de ce pas rectifier le tir^^
Ellidan
26/09/2007 18:44
There's no escape in pain, you belong to me !

Ca avance pas vite en ce moment, mais bon, j'ai pas l'impression que grand monde suive, donc ça doit pas être bien grave. Voilà quand même le chapitre cinq. Enjoy^^

Chapitre 5


Quand Ellidan se réveilla, il ne comprit pas où il était. En ouvrant les yeux, il découvrit un plafond blanc, qu'il n'avait jamais vu. Il battit plusieurs fois des paupières, et sa vue devint plus claire. Il était allongé sur une surface molle. Probablement un matelas. En remuant un peu, il découvrit que ses muscles étaient engourdis, et qu'il y avait un poids sur son ventre. Il baissa la tête et vit Angelle, assise sur une chaise, penchée en avant et la tête reposant sur son estomac. Il dégagea un bras de sous les couvertures et lui caressa les cheveux. Elle grogna, bougea la tête et se redressa. Elle posa sur lui un regard endormi, et quand elle l'eut reconnu, son visage s'illumina.
"Tu es enfin réveillé!
- Oui, dit simplement Ellidan.
- Tu es resté inconscient une journée entière! Le médecin a dit que tu avais perdu beaucoup de sang. Et c'est vrai qu'après qu'on t'ait enlevé celui qui te recouvrait, tu étais très pâle.
- Où est-ce que je suis?
- On t’a ramené chez Ewen et sa femme. Ils t'ont prêté leur lit.
- Ah? Ellidan grommela. J'avais promis de ne pas les gêner. Il faut que je sorte de cette chambre."
Il essaya de se redresser, mais quand il prit appui sur son bras droit, la douleur à l'épaule revint. Il grimaça, puis recommença en ne se servant que de son bras gauche. Il réussit à s'extirper des couvertures, puis s'assit sur le lit. Il poussa un grand soupir, puis essaya de se mettre sur ses jambes. Sous le regard inquiet de sa compagne, il tituba un instant, puis se stabilisa. Il fit une ou deux flexions, ce qui lui demanda un effort démesuré, puis marcha quelques pas. La tête lui tournait. Finalement, il se rassit sur le lit. Il soupira de nouveau. Et à ce moment là, il se rendit compte qu'il était vêtu d'un pyjama blanc. Il sursauta.
"Qui est-ce qui m'a changé?
Angelle rougit légèrement.
- Et bien, c'est à dire que... On a du s'y mettre à trois pour t'enlever tes vêtements.
Elle eut un petit sourire énigmatique, et lui soupira une troisième fois.
- Et qu'avez-vous fait de mes affaires?
- Euh... Les vêtements étaient dans un tel état qu'on les a jetés; on a lavé tes bottes, qui étaient gorgées de sang, elles sèchent dehors. Et ton couteau est sur la table de la salle de séjour.
- D'accord. Merci. Il va me falloir une nouvelle épée...
- On ira t'en chercher une, ne t'inquiète pas.
- Non, je préfère la choisir moi-même. Et puis j'aimerais bien en avoir une à moi, cette fois. Celles que nous fournissent l'armée ne sont pas terribles.
- Euh... Comme tu veux. Bon, tu as faim?
- Pas vraiment.
Il se releva, avec beaucoup plus d'assurance, et se dirigea d'un pas étonnamment normal vers l'escalier. Angelle n'en croyait pas ses yeux.
- Mon sac est toujours près du fauteuil?
- Euh... oui", balbutia la jeune femme.
Ellidan descendit tranquillement l'escalier. En bas, il n'y avait personne. Il se dirigea vers le sac de cuir dans lequel il rangeait ses affaires, prit un pantalon et une chemise, ainsi que sa bourse, de cuir également, et remonta dans la chambre pour se changer. Angelle l'ayant déjà vu nu, d'après ses dires, il ne fit pas attention à sa présence pendant qu'il se changeait. Une fois qu'il eut fini, il enleva les draps encore humides de sueur, demanda à Angelle où étaient rangés les draps propres et refit le lit. Puis il sortit et se mit à la recherche d'une forge.
Dans la rue, tout était calme. Même plus que ça, la rue était déserte. Ellidan pensait demander à un passant où il pourrait trouver une épée, et il du renoncer à ce projet. Voyant que toutes les portes et tous les volets étaient fermés, il comprit que quelque chose clochait. Il sut quoi au détour d'une rue. Passant le coin d'un bâtiment, il déboucha sur une route, où il vit un groupe assez important de personnes, riant fort, ayant probablement bu. Tous étaient habillés de la même façon : pantalon noir et tunique rouge. En s'approchant, Ellidan découvrit que certains avaient un tatouage sur le front : une sorte de B aux angles pointus et à la barre verticale plus longue. L'un d'eux désigna une porte, et le gang se dirigea vers elle. Elle fut enfoncée à coups de pieds, et ils entrèrent. Ellidan se demanda pourquoi cette ville était si malsaine. Malgré la faiblesse due à sa récente blessure, il se dirigea vers eux, d'un pas déterminé. Quand il arriva à leur hauteur, les membres du gang qui étaient entrés dans la maison ressortirent, trois d'entre eux tenant un homme, deux autres une femme, qui devait être son épouse. Ni l'un ni l'autre ne protestait. Ils avaient l'air résigné. Ellidan lança :
"Qu'est-ce que vous êtes en train de faire, là, au juste ?"
En réponse il reçut un coup de genou dans l'estomac. Il tituba un peu, puis tomba sur le côté, en position foetale. Riant de plus belle, quelques hommes commencèrent à lui donner des coups de pieds. Ellidan releva la tête, et la folie brillait dans ses yeux. Il n'avait pas pris d'arme, mais il s'en passerait sans problèmes. Avec un regard où brillait la fureur destructrice, il attrapa la cheville qui s'avançait vers son visage. Ses agresseurs marquèrent un temps, surpris, puis Ellidan tira un coup sec sur sa prise. L'homme tomba, et avant d'avoir touché le sol, il reçut un violent coup de poing dans l'entrejambe. Il s'évanouit sous l'effet de la douleur.
Ellidan roula sur le côté, se releva en souplesse, et se jeta au milieu des voyous, qui commençaient seulement à comprendre que cette proie se défendrait. Il attrapa le cou d'un d'entre eux, le rompit, fit tourner le corps autour de lui, prenant de l'élan, et le jeta sur un autre, en ayant fauché trois. Un sourire de fou furieux étirant ses lèvres, il balança son poing dans le visage d'un autre, dont le nez éclata. La riposte commença. Un téméraire sauta sur son dos, un autre essaya de lui saisir un bras. Il attrapa ce dernier à la gorge, sans se soucier du poids qu'il avait sur les épaules, et lui broya le larynx. Puis il attrapa l'homme sur son dos par les épaules, le fit passer par dessus lui, et le frappa au ventre. Il se retourna violemment et envoya son bras dans la gorge d'un autre qui s'approchait, derrière lui. Les cinq hommes qui tenaient le couple lâchèrent prise, et se jetèrent ensemble sur Ellidan. Ce dernier tourna ses yeux vers eux. En voyant son regard, ils stoppèrent net, et leur visage se décomposa. Tous pâles, ils voulurent fuir, mais Ellidan ne leur en laissa pas l'occasion. Il courut vers eux, envoya un coup derrière le genou du premier fuyard, qui se rompit sous la violence du choc. Puis attrapa le deuxième par la tête, l'envoya au sol, où il s'assomma. Les trois autres voyant qu'ils ne pouvaient pas fuir, Ellidan courant trop vite, commencèrent à paniquer. L'un claquait des dents tellement fort qu'on l'entendait à plusieurs mètres. Pourtant, ils eurent la vie sauve. Ellidan venait de vider ses dernières réserves d'énergie. Totalement épuisé, il revint à la raison, et tituba jusqu’à un mur, et se laissa glisser jusqu'au sol. Il prit une grande inspiration et ferma les yeux. Comprenant leur chance, les trois hommes prirent leurs jambes à leur cou.
Une fois le fou hors de vue, les trois survivants arrêtèrent de courir et s'appuyèrent sur la façade d'un bâtiment en pierres. Une fois son souffle repris, l'un d'eux déclara :
"On devrait aller voir un prêtre.
- Hein? T'es malade ?! C'est vrai que celui-là était dangereux, mais c'est pas ça qui va me faire me confesser à un curé! En plus j'suis sûr qu'il me ferait brûler, avec toutes les conneries qu'on a faites!
- Mais non, abruti! C'est pas ce que j'voulais dire! Ce type, là-bas, y'a un truc qui va pas avec ses yeux, vous l'avez bien vu!
- Ah ça ouais, pour l'avoir vu, on l'a vu!
- Ca me rappelle un truc que j'ai entendu quand j'étais gosse. Comme quoi y'aurait des gars mi-hommes mi-démons, des berserkers ou un truc comme ça. Et d'après ce que j'ai compris, le culte de Vos refile un bon paquet si on en trouve un. Et pis comme ça, la prochaine fois qu'on s'fait une tournée, on l'aura pas sur le dos!
- Ah, ouais, pas con ! T'as raison, on va faire ça !"
Les trois rescapés partirent donc en direction du temple le plus proche.
Quand Ellidan pu enfin se lever, il se dirigea d'un pas chancelant vers le couple qu'il venait de sauver, pour voir comment ils allaient. Mais à son approche, ils s'enfuirent dans la rue, criant comme s’ils avaient Kann elle-même aux trousses. N'ayant ni l'envie, ni la force de leur courir après, Ellidan repartit à la recherche de sa future épée. Sans savoir vraiment où il allait, il déambula en boitillant dans les rues, jusqu'à trouver une enseigne? Il frappa à une porte massive en chêne, située sous un blason représentant un marteau et une enclume, symbole des forgerons. Il n'obtint pas de réponse. Il réessaya, plus fort. Une voix grave lui répondit d'aller se faire voir. Ellidan commençait à grincer des dents. Quelle journée pourrie! se dit-il.
"Ouvrez cette porte s'il vous plaît. Je voudrais vous acheter une épée, déclara Ellidan, se contenant avec peine.
- Ouais, c'est ça, bah moi j'en ai pas. Casse-toi maintenant!
Ellidan explosa.
- OUVREZ CETTE PUTAIN DE PORTE OU JE LA DEFONCE ! JE VEUX UNE EPEE, ET SI VOUS REFUSEZ DE ME LA VENDRE, ET BIEN JE LA VOLERAI! A VOUS DE VOIR!
- Libre à toi. Je n'ouvrirai pas cette porte aujourd'hui." Le ton laissait entendre que la discussion était terminée. Le forgeron ne doutait pas de la solidité de sa porte, de toute évidence. Et il avait probablement raison, vu l'état actuel du jeune homme. Ellidan tenta néanmoins de tenir parole. Il donna de grands coups de pied dans la porte, qui ne bougea pas d'un pouce. Il était trop épuisé. Mais il n'en resterait pas là. Il la voulait cette épée, et il allait l'avoir!
" Ecoutez... J'ai de l'argent. Je suis prêt à payer le prix que vous m'en demanderez, alors s'il vous plaît, ouvrez la porte!
- Tu commences à me chauffer toi! En quoi t'as autant besoin d'une épée ?! J'ai pas le droit de t'en vendre une si t'es pas de l'armée, et si t'es de l'armée, t'as qu'à aller taper dans le stock. C'est pas ça qui manque.
- Je suis en effet de l'armée, donc me vendre une arme ne vous posera aucun problème. Et pourquoi je veux cette épée ne vous regarde pas.
- J'suis désolé p'tit, mais j'ouvrirai pas cette porte. Aujourd'hui les Mordenn ont prévu une virée, et c'est pas bon pour les honnêtes gens. Reviens demain, si t'es encore en vie.
- Les Mordenn?
- Ouais, une bande de racailles qui traîne toujours en groupe et qui, à peu près une fois par mois, descend dans les rues et passe à tabac tout ce qu'ils croisent. Et en ce moment j'aime ma porte, tu vois?
- Ah, eux? S'il n'y a que ça, vous pouvez m'ouvrir. Je ne pense pas qu'ils ne dérangent qui que ce soit de si tôt, déclara Ellidan, un demi sourire étirant ses lèvres.
- Comment ça? Le forgeron avait l'air intéressé, tout à coup.
- Et bien, c'est à dire que... J'en ai laissé que trois en état de courir.
La porte s'ouvrit.
- Vrai? Le forgeron avait l'air plein d'espoir.
- Vrai.
En voyant le visage tuméfié et la position bancale du jeune homme, le forgeron acquiesça.
- Si t'es encore vivant, c'est que tu dois dire vrai. J't'aime bien p'tit. J'vais voir ce que j'peux faire pour toi. Allez, entre."

Ellidan ne se trouvait que dans la boutique, pourtant il faisait très chaud, à cause de la chaleur de la forge. Les fours devaient être allumés, donc le forgeron devait être en train de travailler avant qu'Ellidan ne vienne le déranger. En face du jeune homme se trouvait le comptoir, avec la caisse, et quelques objets en expositions : couteaux, dagues, épées courtes, un casque, et quelques babioles, comme des anneaux ou des colliers. Il y avait plusieurs étagères, sur les murs, contenant différentes armes et armures. Rien qui n'intéressa Ellidan.
" Au fait, je m'appelle Alan.
- Et moi Ellidan.
- Alors, quelque chose te fait envie?
- Non, pas vraiment. En fait, je recherche quelque chose de plus raffiné, plus... travaillé. De bonne qualité, assez beau, mais quand même fait pour tuer, pas juste pour se pavaner devant une foule d'ignorants. Vous avez ça?
- Mmh... Je pense, oui. Suis moi."
Alan emmena le jeune homme dans une pièce adjacente. Plus sombre, assez exiguë, elle comportait pour seul ameublement une petite étagère, sur laquelle étaient entreposées cinq épées. Cinq magnifiques instruments, aux manches ornementés. L'attention d'Ellidan se reporta rapidement sur l'une d'entre elles, la seule ayant une lame noire. Il s'approcha, toucha la lame. Elle avait une texture hors du commun. Pas vraiment froide, presque tiède, elle était incroyablement lisse. Ellidan avait beau passer et repasser ses doigts, il ne parvenait pas à sentir le moindre grain, la moindre imperfection. Il en éprouva le trancha, prudemment, mais se coupa quand même. Il sourit, et porta son pouce à ses lèvres. Puis il la prit en main. Le manche, recouvert d'une lanière de cuir noir, s'adapta à sa main comme s'il avait été forgé expressément pour lui. Le pommeau, du même métal inconnu que la lame, et tout aussi noir, représentait une tête de loup, dont les yeux d'argent captait le la moindre lumière et semblait briller d'eux-mêmes. La garde, noire également, rappelait les ailes d'une chauve souris. Le jeune homme fit tourne l'arme dans sa main, lui fit décrire quelques moulinets, puis la reposa. Elle était incroyablement légère.
" Mais quel est donc c'est étrange métal ?
Le forgeron sourit.
- C'est un alliage de ma composition, à base de fer et de Roche Noire. Plus solide que n'importe quel acier, plus légère également, elle gardera son tranchant éternellement.
- Et vous m'en demandez combien?
- Trente mille dracks.
- C'est un prix honnête, si cette lame possède les caractéristiques que vous lui accordez. Malheureusement, je n'ai que vingt-huit mille six cents dracks, et quelques oboles.
Le vieil homme en resta bouche bée.
- C'est déjà incroyable que tu ais cette somme! Tu parais si jeune! Mais trente milles dracks sont trente milles dracks, pas vingt-huit mille. Désolé, mais tu n'as pas assez.
Ellidan réfléchit quelques instants. Une idée lui traversa l'esprit.
- Après-demain, je retourne sur le front. Je devrais être de retour en ville d'ici trois jours, au plus, si je survis tout ce temps - un demi-sourire étira ses lèvres. En tout ce temps, je pense être capable de vous ramener une cinquantaine d'épées. J'ai eu l'occasion de tester leur tranchant - il se massa l'épaule droite, dont la douleur s'était estompée - c'est du bon acier. Avec tout ça, je pense pouvoir atteindre les deux mille dracks manquants. Cela vous va?
- Hahaha ! Et comment comptes-tu transporter tout ça, hein?
- Je trouverai un moyen, ne vous en faites pas.
- Mmh. C'est vrai que c'est tentant. Mais bon, j'espérais qu'en voyant le prix, personne ne voudrait acheter cette épée. C'est mon plus bel ouvrage, tu sais.Quand j'étais jeune, j'étais très demandé. Un riche seigneur m'avait fourni de la Roche Noire pour que lui fabrique cette épée. J'y ai passé des mois, mais il n'est jamais venu la chercher. La guerre venait d'éclater, je pense qu'il a été fait prisonnier, ou pire. Quoi qu'il en soit, ça fait maintenant onze ans qu'elle est exposée ici. Maintenant, je suis vieux, et la guerre m'a pris un bras. (Ellidan remarqua seulement qu'il avait une main en métal) Je peux plus faire de travail aussi précis, bien que la main que je me suis faite faire me permet le travail de base. Mais cette lame là, elle me rappelle ma jeunesse. Enfin, si tu arrives à me rapporter toutes tes épées, je pense que je pourrais te la vendre. Je suis un peu à court, y a de plus en plus de bandits sur les routes, et cela fait plusieurs cargaisons qui n'arrivent pas à ma porte. Vois ce que tu peux faire.
- Très bien, vous aurez vos dracks, vos épées, et moi ma lame."
Ils se serrèrent la main pour conclure leur marché, puis Alan raccompagna Ellidan à la porte.
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