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L'Epopée d'Ellidan
(Sujet créé par Belgarion al'Garath l 02/06/07 à 17:56)
non favori


Bien le bonjour à toutes et à tous! J'écris actuellement un roman, du moins le fil conducteur, quitte à tricoter un peu etc... Je voudrais juste avoir l'avis de quelques personnes, ne serait-ce que sur le premier chapitre. Donc le voici :



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Ciryon
12/05/2007 00:44
I hate Mondays...

Je recopie le premier chapitre dans un post, ça sera plus lisible je pense.

Belgarion21:

Ellidan était orphelin. Ses parents étaient morts alors qu'il était très jeune. C'était pendant la guerre des Royaumes. Son père l'avait emmené à la chasse. Ils y avaient passé la journée, et avaient abattu un sanglier. Lorsqu'ils étaient revenus, à la tombée de la nuit, le village était en feu. Les villageois couraient en tous sens, criant et tombant sous les coups des soldats. Le père d'Ellidan lui avait dit de se cacher derrière la carcasse d'une charrue, et il était parti en direction de leur ferme, qu'il avait découverte en feu. Affolé, il en fit le tour, et découvrit deux soldats en train de violer sa fille aînée, alors que gisaient les cadavres de sa femme, le chemisier déchiré, et de sa fille cadette, la gorge ouverte, à quelques pas. Fou de rage, il se jeta sur les soldats, qui ne le virent arriver que trop tard.
Il transperça le premier avec la lance qui lui avait permis, quelques heures auparavant, de tuer le sanglier. La pointe métallique s'enfonça au travers de l'armure de cuir, mais ne voulut plus en ressortir. Le père d'Ellidan poussa le soldat qu'il venait d'empaler jusqu'à un mur en ruine, puis se jeta sur le deuxième soldat, alors que le premier s'écroulait en se noyant dans son sang. Il l'envoya au sol d'un puissant coup de poing à la tempe, puis s'assit à califourchon sur son ventre, l'immobilisant, et commença à le frapper.
Quand il s'arrêta enfin, le crâne de l'homme n'était plus qu'une bouillie sanglante. Il se releva, se dirigea vers le corps étendu de sa fille aînée, pour découvrir qu'un des soldats l'avait égorgée, elle aussi, avant de tomber sous les coups de son père. Désespéré, il ne vit pas le troisième soldat qui arrivait derrière lui. Après avoir jeté un vague coup d'oeil au corps de ses anciens camarades, il dégaina sa dague, et égorgea l'homme.

Pendant ce temps, Ellidan, qui s'était caché dans un tonneau, entendait les hurlements affolés des victimes, sans parvenir à les identifier. Il ne comprenait pas ce qui se passait. Il sentait le danger, bien évidemment, mais il ne comprenait pas. Il ne comprenait pas pourquoi ses hommes en uniforme rouge s'attaquaient à son village, il ne voyait aucune raison à cela. Les habitants n'étaient pas très riches, et personne n'avait fait de mal à qui que ce soit. Ils avaient toujours vécus paisiblement, jusque là.
Il était trop jeune pour comprendre ce qu'est la guerre. Il ne savait pas que le royaume de Garm avait déclaré la guerre à Kerne, il ne savait pas que son village faisait partie de Kerne, il ne savait d'ailleurs pas qu'il existait d'autres endroits que son village, la forêt qui était à quelques lieues, et la rivière.
Il attendit donc, à l'abri dans un tonneau renversé, que l'orage passe. Quand il n'entendit plus rien, il sortit de sa cachette, pour découvrir son village en cendres, les cadavres des membres sa famille abandonnés au pied de ce qui était autrefois sa ferme. Il n'y avait plus âme qui vive dans tout le village. Il s'assit donc à coté de la dépouille de son père, et pleura.

Ellidan fut recueillit par un marchand itinérant qui passait par là, quelques jours plus tard, alors qu'il était mourant de faim, de soif et de froid, toujours assit auprès des restes de son père.
Le marchand, ne pouvant pas s'encombrer d'une bouche de plus à nourrir (en temps de guerre, les marchandises de base étaient précieuses, car tout était réquisitionné par l'armée), déposa l'enfant dans la première ville qu'ils traversèrent. Il l'inscrit à l'académie militaire, se disant qu'il serait nourri et logé, mais il ne se doutait pas qu'il venait de mettre Ellidan sur la voie de son sanglant destin.
Il le laissa donc là, un peu perdu, orphelin depuis peu de temps, enfant perturbé, traumatisé, au milieu de futurs chiens de guerre.

EDIT: Version mise a jour le 18/08/07
Stered
12/05/2007 11:32
Qui vais-je?

Et bien... Comme tout premier chapitre, c'est un peu court pour se faire une idée, mais néanmoins l'amorce est agréable

Deux remarques : 1. les toutes premières phrases sont un peu courtes et cela rend le style hâché (en même temps, c'est peut-être voulu ) : je les aurais liées par deux points ou étoffées un peu.

2.
"et il était parti en direction de leur ferme, qu'il avait découverte en feu."
"avant de tomber sous les coups du père" sous ses coups ?
"toujours assis auprès des restes de son père."


Sinon, après ces premières phrases très courtes, j'aime bien la façon dont tu développe le récit ; le combat sanglant est bien décrit ; la phrase finale ouvre l'attente par cette anticipation de son destin.
La suite !
Ellidan
12/05/2007 12:24
There's no escape in pain, you belong to me !

Ah! enfin des les lecteurs!!! Génial! Oui, en effet, les phrases courtes du début sont voulues, mais bon, si ca ne plait pas, je peux changer. Sinon, merci pour la correction, je tape un peu vite et je fais une correction works, mais ca laisse passer des trucs il faut croire. Donc voila la suite.
Ellidan
12/05/2007 12:24
There's no escape in pain, you belong to me !

Chapitre un







Le jour de son arrivée, on fit visiter les lieux au jeune garçon. On lui montra le dortoir, où il était supposé déposer ses affaires personnelles, mais il n'en avait pas. On lui montra ensuite le réfectoire, où il prendrait désormais tous ses repas avec les autres étudiants, puis on lui expliqua que le bâtiment par lequel il avait pénétré dans l'enceinte de l'académie contenait l'infirmerie et l'accueil, où les visites avaient lieue, bien qu'il ne risquât malheureusement pas d'en recevoir... Et enfin, on lui montra l'endroit où il passerait le plus de temps pendant les onze prochaines années, la cour d'entraînement.
Des mannequins étaient dispersés un peu partout dans une grande cour entourée par les bâtiments, recouverte d'une terre poussiéreuse semblable à celle que l'on trouve sur les chemins blancs. Différents groupes de personnes semblaient joyeusement se taper dessus, sans trop d'ordre, avec différents types d'armes. Du moins est-ce l'impression qu'eût Ellidan, après y avoir jeté un vague coup d'oeil désintéressé.

L'entraînement commença bientôt, bien tôt pour un enfant de cet âge. Il apprit d'abord à se servir d'un bâton, arme de base. Un des instructeurs, Tom, assez grand, les cheveux d'un brun assez clair, de taille moyenne et d'une vingtaine d'année, remit à Ellidan une des armes, qui paraissait énorme et bien trop grande dans les petites mains de l'enfant. Pourtant, il ne céda pas sous son poids. Tom apprit à Ellidan qu'il serait son instructeur dans cette matière, puisqu'il s'occupait des plus jeunes, et il le présenta à son groupe de travail, constitué d'enfants de 9 à 14 ans, dont il était le plus jeune, du haut de ses 6 printemps. Les réactions furent diverses : la plupart des jeunes n'eurent simplement aucune réaction, ils se fichaient manifestement totalement du nouveau venu, mais certain des plus vieux commencèrent à se moquer de lui, les réflexions comme "bouh! Retourne chez ta mère, gamin!" commencèrent à fuser, et l'un d'entre eux lui fit même un croc-en-jambe alors que Tom regardait ailleurs. Puis l'instructeur demanda aux élèves de former des couples, et Ellidan se retrouva avec l'un des plus vieux du groupe, un sourire sadique sur les lèvres et une lueur de méchanceté dans les yeux. "Moi, c'est Karl, et je vais te faire souffrir" lui glissa-t-il à l'oreille.
"Aujourd'hui, nous allons travailler la défense, déclara Tom. Vous êtes deux par deux, l'un de vous jouera le rôle de l'attaquant, c'est à dire que, lentement, il va lancer une attaque, et l'autre, le défenseur, devra, lentement, parer. Vous irez ainsi de plus en plus vite, puis, au bout d'une quinzaine de coup, vous inverserez les rôles et recommencez du début. Compris? Alors c'est parti."

Karl pris le rôle de l'attaquant, et Ellidan commença à parer maladroitement ses coups. Tom défilait au milieu des couples. Tout se passa bien, jusqu'à ce qu'un autre instructeur ne l'appelle. Il désigna un des "vieux" du groupe pour prendre sa place quelques instants, et s'éloigna. Alors, les coups de Karl gagnèrent subitement en force et en vitesse. Ellidan reçu un méchant choc au tibia, réprima un gémissement de douleur, puis tenta vainement de parer un coup qu'il reçut à l'estomac, qui lui coupa le souffle. Karl laissa échapper un petit rire, puis lança un coup en direction du visage de l'enfant. A sa grande surprise, il vit son coup dévié et du esquiver une contre-attaque manifestement inattendue. Il vit dans le regard d'Ellidan une lueur de rage qui ne lui plut pas. Il recommença à taper, mais encore plus fort. Ellidan réussissait à parer tous ses coups, mais l'onde des chocs se répandait dans ses petits bras, et il avait du mal à cacher sa douleur. Il n'était pas question qu'il ne la montre à cette ordure qui y aurait pris un grand plaisir. Karl continua à taper bien après les quinze coups prévus, et le jeune homme assigné à la surveillance, bien qu'il eut tout de suite saisit la situation, ne bougea pas le petit doigt. Et la torture continua jusqu'au retour de Tom, qui déclara qu'il était temps de faire une pause. Ellidan avait les paumes rougies et les muscles raides. Il s'éloigna de son adversaire qui lui lança un regard mauvais.

L'entraînement continua avec une étude des centres nerveux du corps humain, puis un peu de technique, et enfin, tous purent disposer. Dès son premier jour, Ellidan s'était fait un ennemi, bien qu'il n'eu pas dit le moindre mot. En allant se coucher, le jeune garçon rencontra également de l'hostilité. Tous les élèves étaient plus vieux que lui et ils ne l'acceptaient pas. Il eut du mal à trouver le sommeil, en partie à cause de l'impression qu'il avait, comme si chaque élève attendait qu'il eut fermé les yeux pour le tabasser; mais aussi parce qu'il avait peur des cauchemars qui le hantaient depuis la mort de ses parents, les mêmes cauchemars qui ressurgirent une fois qu'il se fut finalement endormi.

Les jours se succédèrent, tous identiques aux autres : entraînement, repas, sommeil. Ellidan n'avait pas d'amis, et il ne rencontrait que le mépris des autres. Du coup, il n'avait rien d'autre à faire que s'entraîner, et il rattrapa vite le niveau de ses semblables, bien que Karl continue à le martyriser. Ce dernier ne se rendait probablement pas compte qu'il aidait grandement Ellidan, dont le seul but était de mettre "une bonne raclée" à ce sale prétentieux.

Le jour de ses sept ans, Ellidan décida qu'il était temps de tester ses compétences pour de bon. Il avait acquis une grande technique et ses muscles s'étaient autant affermis que le pouvaient ceux d'un enfant aussi jeune. Il attendit donc la provocation matinale et quotidienne de Karl, et répondit de façon suffisamment agressive pour que ce dernier se sente obligé de riposter physiquement, son vocabulaire étant trop peu développé pour faire autrement.

Il pleuvait dru ce jour là. Karl envoya un puissant coup en direction du visage d'Ellidan, qui l'évita sans peine, puis riposta d'un coup dans l'estomac de son adversaire qui, emporté par son élan, s'enfonça le bâton profondément dans le ventre et toussa violemment en se dégageant. Cette attaque l'énerva, car il se sentit blessé dans son orgueil. Il laissa place à sa frustration, et lança une pluie de coup qu'Ellidan eut grand peine à esquiver, se terminant par une attaque particulièrement violente, qui envoya Ellidan dans la boue lorsqu'il la para. Lâchement, Karl le roua de coup de pieds et de bâton pendant qu'il était à terre, le forçant à se recroqueviller pour se protéger le ventre et la tête. Puis il commit une grave erreur.

"Alors, fils de pute, t'aime ça? C'est bien ça que tu voulais, hein ?! Te faire rouer de coup, comme ta chienne de mère quand tous les mecs de son village lui passait sur le corps ?"
Il réveilla par ces mots quelque chose en Ellidan, qui se releva, soudain indifférent aux coups de son adversaire. Il n'avait aucun droit de parler de sa mère, et il paierait chèrement ces insultes. Les yeux écarquillés par une rage frôlant la folie furieuse, il encaissa un coup porté à sa mâchoire, puis s'avança lentement vers Karl, l'attrapa par la gorge, et serra du mieux qu'il pu. Le grand jeune homme se débattit, mais il du se saisir du pouce et du majeur de son bourreau et les lui casser pour se libérer. Il recula, effrayé par le regard de dément que lui lançait Ellidan, qui, avec une froideur mortelle, envoya un coup de poing dans le plexus de son ancien adversaire, devenu sa victime, ce qui lui coupa le souffle. Puis il lui agrippa une touffe de cheveux derrière la tête, serra, et lui décocha un violent coup de genou dans le nez, qui se brisa net, puis il le repoussa et Karl tomba sur le dos dans la boue. Ellidan se jeta sur lui et, à califourchon sur sa poitrine, le frappa encore et encore au visage. Il ne s'arrêta que lorsque Tom lui attrapa un bras et le lui tordit dans le dos. L'enfant revint soudainement à lui, et cessa de se débattre. Tom le jeta au sol, releva Karl qui dans un triste état, et l'emmena à l'infirmerie. Ellidan resta dans la boue, sous le regard effrayé des autres élèves.
Il fut fouetté pour son comportement, dix coups, puis pu regagner le dortoir, où tout le monde évita son regard. Karl quitta l'académie dès qu'il fut suffisamment remis, traumatisé par le traitement que lui avait fait subir Ellidan, qui ne le revit jamais.

Après cet incident, les instructeurs décidèrent qu'il était temps pour le jeune garçon d'apprendre à se servir d'une épée. Un matin, alors qu'Ellidan se rendait à son entraînement comme tous les jours, Tom lui expliqua qu'il n'était plus sous sa responsabilité. Il allait désormais apprendre à se servir d'une lame auprès d'Erwan, le maître d'épée. C'était un homme d'âge mûr, sec, les cheveux noirs, la peau foncée et le visage couturé de cicatrice, dont une qui partait du milieu du front jusqu'à la pommette gauche en passant par un oeil tout blanc. C'était un homme dur et sévère, mais un très bon professeur.
La première leçon était basée sur la façon de tenir son épée. C'était venu naturellement à Ellidan alors qu'il fallut plusieurs dizaines de minutes aux autres élèves pour comprendre comment tenir leur arme, et encore plusieurs jours pour s'y habituer. Ensuite, ils s'entraînaient à frapper sur des mannequins de paille dont les zones représentant les points faibles d'une cuirasse standard étaient marquées à la peinture rouge. Cet exercice finit vite par énerver Erwan, car il devait sans arrêt remplacer le mannequin d'Ellidan puisque ce dernier coupait sans arrêt les bras et les jambes sans le faire exprès. Enfin ils se battaient entre eux avec des épées émoussées. La plupart des élèves sortaient de ces séances d'exercices recouverts d'ecchymoses, mais Ellidan s'en sortait indemne.

Le jour de ses onze ans, on apprit à Ellidan qu'il prendrait dorénavant des leçons de savoir vivre une fois par mois. Pendant ces leçons, on lui apprit à parler correctement - ce fut le seul cours où le jeune garçon parla, dissipant un certain doute sur un éventuel mutisme -, on lui apprit à s'incliner devant une dame, devant un personnage de haut rang ; on lui donna aussi quelques leçons d'histoire et de géographie.
Il apprit ainsi que les royaumes étaient totalement isolés par les Menez, chaînes de montagnes, à l'Est, le Désert de Cristal, immense, au Nord, l'Océan des Tempêtes à l'Ouest, et les Terres Démoniaques au Sud. Les Menez étaient constituées de beaucoup de falaises, très hautes, et les quelques fous qui avaient essayés de les franchir sont tous morts, soit par une chute mortelle, soit à cause des glaciers qui les surplombent, où aucune vie ne peut se développer à cause du froid trop intense. Le Désert de Cristal était trop vaste pour survivre à sa traversée, aucune oasis n'ayant jamais été découverte, les pauvres voyageurs qui avaient tenté une traversée étaient tous morts de soif. On racontait qu'au coeur de ce désert, il faisait tellement chaud que le sable se cristallisait, d'où son nom. L'Océan des Tempêtes portait bien son nom, car les ouragans qu'il lâchait sur les bateaux dont les équipages étaient assez intrépides pour l'affronter les coulaient à coup sûr. Heureusement, ces tempêtes ne se déclaraient qu'au large, permettant un minimum de commerce sur la côte. Et enfin, les Terres Démoniaques.
Les vieilles légendes leur ont donné ce nom. Elles racontaient que des monstres issus des Enfers hantaient ces terres dévastées par le feu issu des volcans. Un feu réduisant toute traces de végétations à l'état de cendres après le passage de torrents de lave. Un feu ne laissant derrière lui que la Roche Noire, une roche capable de résister aux plus hautes températures et d'une solidité à toute épreuve. Les remparts de Magoariek, capitale de Korn, étaient faits dans ce matériau qui n'a pas de prix, sauf celui du sang. En effet, des centaines d'esclaves avaient péri alors qu'ils devaient en ramener des quantités inconcevables, les murailles s'étendant sur plusieurs milliers de lieues, et plusieurs dizaines de mètres de haut. C'est grâce à ses remparts que la cité avait acquis son statut de ville imprenable.

Il apprit également que l'économie de Sterenn était basée sur le commerce d'épices, que l'on pouvait facilement cultiver en bordure du désert, le climat étant favorable plus ici qu'ailleurs. Que celle de Korn était basée sur le minerai, on trouvait quantité de métaux de toutes sortes près des Terres Démoniaques. Ce qui expliquait la qualité des armes et armures des armées de ce royaume.
Que l'économie de Garm était basée sur différentes choses. La chasse, la guerre, l'or et le bois en particulier. Il y avait en effet beaucoup des forêts et de bois dans ce royaume. Des groupes de mercenaires se formaient dans les montagnes, puis parcouraient les Royaumes à la recherche d'employeurs qui payaient bien. Le commerce du bois et de l'or allait également bon train.
Enfin, que l'économie de Kerne était basée sur la pêche et le commerce. Avallon, la capitale, était aussi un point de ralliement pour tous les marchands et les pêcheurs des royaumes du nord, du sud et de l'ouest. Les marchés là-bas, étaient gigantesques et permanents. On y trouvait tout et n'importe quoi. Du poisson aux armes, des amulettes aux chars à boeufs. Il y avait aussi les différentes académies. Malgré ces écoles, le peuple de Kerne n'était pas fait pour la guerre.
Il apprit tout ça en six ans, au fil de longues mais rares leçons.
sylesis
12/05/2007 22:41
2 bras 2 jambes 2 roues

En même temps : la section grimoire ne serait elle pas un meilleur endroit pour un tel sujet ?
Ellidan
12/05/2007 23:35
There's no escape in pain, you belong to me !

qu'en sais-je? je viens d'arriver. Mais peut-être est-ce le cas. Puis-je mander l'aide d'un modérateur pour déplacer ce topic dans la partie appropriée, si bon lui semble? Merci.
Mara
14/05/2007 16:47
Novice


J'aime beaucoup ton style.
Ellidan
14/05/2007 21:15
There's no escape in pain, you belong to me !

Merci beaucoup! Ce que j'aime être lu!!!
la suite?
Kin shaa
14/05/2007 23:10

Panda Tuatha'anne et canalisateur
Novice

Ben oui la suite

hop hop hop LA SUIIIIITE LA SUIIIIIIIIIITE

shinta
15/05/2007 10:34


on a hate de voir se qui vas se passer !!
parce que c'est bon mais c'est court, trop court
en meme temps c'est toujours trop court quand on aime
Ellidan
15/05/2007 18:17
There's no escape in pain, you belong to me !

2



Les années passèrent. Korn s'était rallié à Garm dans sa guerre contre Kerne, et Sterenn restait neutre. Kerne, patrie d'Ellidan commençait à faiblir, et perdait de plus en plus de territoires et d'hommes. Les jeunes soldats de l'académie de Hauts-Champs, dont Ellidan était devenu champion, furent donc envoyés au combat, sous les ordres de quelques officiers ayant à peine fini leurs classes. Le long chemin jusqu'aux frontières commença, et Ellidan frétillait à l'idée de tuer son premier homme. Il avait maintenant 17 ans, il était majeur depuis quelques mois, et s'ennuyait à mourir depuis que plus personne n'osait le défier. Il espérait donc trouver quelqu'un à sa hauteur sur le champ de bataille. Mais la route de la gloire était longue.

Plusieurs écoles se rencontrèrent sur la route, et chacune avait un champion. C'est ainsi que Ellidan fit la connaissance de Angelle. Championne d'une école concurrente, magnifique jeune femme, de l'âge d'Ellidan, elle avait de longs cheveux noirs qui coulaient telle une cascade sur ses épaules, de grands yeux d'un vert éclatant, des lèvres charnues. Elle arborait une cape toute simple, marron, et à son coté battait une épée à la garde sculptée et aux formes arrondies, avec une lame étincelante. Elle siégeait fièrement en amazone sur un bai brun moucheté de taches blanches.
Elle ne portait qu'une armure de cuir souple, comme Ellidan, alors que tous les autres étaient encombrés de grosses armures de plates très lourdes qui devaient entraver incroyablement leurs mouvements.
C'est sûrement ce détail qui le poussa à l'aborder. Ils entraient dans une forêt magnifique, aux arbres immenses et aux feuilles dont les couleurs passaient du vert au rouge, quand il fit enfin le premier pas.
"- Bien le bonjour, gente dame, dit-il en essayant de se souvenir de chacune des rares leçons de savoir vivre qu'il avait reçu.
- Bonjour, répondit la jeune fille en baissant la tête pour le regarder.
- Vous êtes la première femme que je rencontre depuis notre départ de l'académie, et depuis une éternité d'ailleurs. J'en déduis que vous êtes une combattante hors pair.
- C'est possible oui. De quelle école êtes vous?
- Je viens de l'académie de Hautchamps.
- Ah, vous devez donc connaître le fameux Ellidan?
- Oui, c'est peu de le dire.
- Que voulez vous dire?
- Et bien que je suis flatté que vous ayez entendu parlé de moi.
- C'est donc vous? Je dois reconnaître que je vous voyais plus grand, et plus musclé, plus vieux aussi.
- Je suis désolé de vous décevoir. Maintenant que vous connaissez mon nom, puis-je connaître le vôtre?
- Je suis Angelle, championne de l'académie de Port-Royal, enchantée.
- Championne... Voudriez vous faire un combat avec moi à la prochaine halte? Ellidan regretta d'avoir été aussi brusque, et il se mordit la lèvre.
- Avec plaisir! J'ai toujours voulu voir si le "Grand Ellidan" était à la hauteur de sa réputation!
- Vous m'en voyez ravi!"

Et c'est ainsi qu'Ellidan connu sa première amie.


Puis vint l'heure du déjeuner. Le cortège, qui traversait une forêt, s’arrêta .On abattit un arbre, on fit un feu et on mangea. Après un bref morceau de viande, Ellidan se mit en quête d'un bosquet qui conviendrait à ses activités avec Angelle. Il le trouva à quelques dizaines de pas au sud du camps provisoire, et l'y attendit. Elle ne tarda pas.

" - En garde, Messire, déclara-t-elle un peu théâtralement en dégainant sa magnifique arme.
- Je suis prêt, répondit simplement Ellidan en empoignant sa propre épée, qui lui sembla soudain bien humble en comparaison du chef-d'oeuvre de son adversaire."
Leurs épées se frôlèrent en guise de salut, les combattants s'éloignèrent chacun de trois pas, puis le combat débuta. C'est avec une grâce et une vitesse toutes félines que Angelle bondit sur Ellidan, ce qui le surprit et il para de justesse. Ses esprits repris, il contre-attaqua d'un coup d'estoc destiné à tester les capacités de parade de son adversaire, qui s'avérèrent être très bonnes. Angelle dévia le coup en créant une brèche dans la garde d'Ellidan, et s'y engouffra, en lui portant un coup au coté, mais Ellidan se dégagea d'un bond en arrière et esquiva sans difficultés. Il commençait à s'amuser.
Les deux combattants commencèrent à tourner, face à face, cherchant une ouverture à exploiter. Ellidan arborait un sourire réjouit alors qu'Angelle paraissait extrêmement concentrée. Ellidan fit tourner sa lame, puis feinta et attaqua, donnant à son adversaire un coup du plat sur le cou, et Angelle fit un bond sur le coté en poussant un grognement. Elle attaqua Ellidan d'un coup porté à la hanche, qu'il para puis contre-attaqua, Angelle para, puis s'éloigna, faisant mine de battre en retraite. Il la suivit, un peu déçu de la tournure que prenait le combat, mais à peine eut-il fait un pas en avant qu'il reçu un coup de pied dans les jambes, ce qui le déséquilibra, et l'attaque suivante le frôla de peu. Il se releva en vitesse et réajusta sa garde.
- Vous vous débrouillez très bien, je suis impressionné! lança Ellidan.
- Vous aussi, répondit Angelle dans un souffle.
Elle paraissait fatiguée. Ellidan se dit qu'il était tant d'en finir, que l'épuiser plus serait dommage car la journée serait fatigante. Il bondit en avant, l'épée pointée devant lui, mais Angelle se jeta sur lui et, inclinant la tête, lui en mit un coup violent dans l'estomac, et il tombèrent tous les deux, elle assommée et lui ne pouvant plus respirer. Le combat s'était achevé par un match nul.


Le temps qu'ils reprennent leurs esprits, la pause déjeuné était terminée, et ils durent repartirent sans avoir manger. Angelle ne remonta pas sur son cheval, et le confia à un soldat de son école, afin de pouvoir parler avec Ellidan.
"Quel combat! démarra-t-elle.
- En effet, cela faisait longtemps que je n'avais pas été mis en difficulté, répondit-il.
- Ah oui, racontez moi!"
Et il lui raconta son combat avec Karl, dix ans plus tôt. Quand il eut fini, Angelle déglutit. Elle regardait avec des grands yeux.
" Mais je ne suis plus jamais retombé dans un tel état de rage.
- J'espère ne jamais vous énerver à se point!
- Bah, pour quelle raison le feriez-vous?
- Pour quelle raison l'a-t-il fait ?!
- Il aimait profiter de la faiblesse de mon jeune âge, je pense. Cela lui a coûté cher, ajouta Ellidan avec un sourire effrayant. Et vous? Parlez-moi de vous.
- Et bien...Mes parents sont de riches seigneurs qui résident à Port-Royal. Un jour, mon père a décidé qu'il voulait un héritier. Quand ma mère est tombée enceinte, il rayonnait de joie.
Son visage s'assombrit.
- Quand je suis née, ils ont été terriblement déçus. Ils ne voulaient pas avoir à s'occuper d'un enfant qui n'avait aucune valeur pour leur héritage. Ils ont engagés une nourrice, que je considère encore aujourd'hui comme ma véritable mère, qui prit soin de moi de moi. Pendant dix ans. Et puis il y a eu une crise financière, et la nourrice était dans le lot des employés renvoyés. Puis ils m'ont envoyés à l'académie militaire, où j'ai passé les sept dernières années. Maintenant, ils ont un fils, mon cadet de quatre ans, et ils n'ont plus de fille. J'ai eu du mal à être acceptée, puisque j'étais la seule fille de l'école, et après mes quatorze ans, il a fallut également que je lutte contre ceux qui devenaient un peu trop... entreprenant. Et à force, je suis devenue championne. Et me voilà. Et vous, racontez-moi votre enfance!"
Ellidan lui raconta qu'il avait deux grandes soeurs, que ses parents étaient fermiers. Il lui narra quelques unes de ses "aventures", quand son père l'emmenait à la pêche ou à la chasse. Puis il perdit de son entrain et lui raconta l'épisode de l'attaque par les soldats de Garm, l'état de sa ferme et de sa famille, le marchand, et l'académie, et enfin son rejet par les autres élèves. Quand il eut fini, Angelle le regardait avec des grands yeux, et son visage était pâle.
"Et moi qui trouvais que j'avais eu une enfance difficile."
Ils continuèrent de marcher en silence jusqu'à ce qu'ils s'arrêtent pour monter le campement, où chacun rejoignit les membres de son académie pour monter les tentes. La nuit tombait, et Ellidan aida à monter la tente des officier, puis partit chasser. Il avait pris l'habitude d'être seul, et depuis quelques années, il s'était rendu compte que chassée lui permettait d'avoir accès à de la nourriture de bien meilleure qualité que celle distribuée aux soldats. Il s'éloigna donc du camp, et s'enfonça dans les profondeurs de la forêt.
Avec l'expérience, il avait appris à marcher sans bruit, ou presque, pour ne pas faire fuir le gibier et rester à l'affût du moindre bruit.
Il y eut un craquement sur la droite suivit d'un vif mouvement. Ellidan se jeta en avant, dague à la main, et empala un lapin. Troisième prise de la soirée. Il avait assez à manger pour le dîner et le déjeuner du lendemain. Il n'aimait pas chasser de jour. Il fit demi-tour et repartit vers le camp. Une fois arrivé, il s'installa près d'un des feux, dépeça deux des lapins, gardant le plus gros pour le lendemain, et les fit cuire. Les autres soldats, épuisés par le voyage et ayant déjà mangé, étaient tous partis se coucher. Ellidan était habitué à un entraînement intensif journalier, et il n'était pas fatigué. Il était donc seul, comme à son habitude, faisant tournée sa broche improvisée sur laquelle il avait installé son repas, quand Angelle vînt le rejoindre.
"Qu'est-ce que tu fais?
Il ne remarqua pas qu'elle était passée au tutoiement.
- Je m'apprête à manger. J'ai attrapé deux lapins. Tu en veux?
- Non merci, j'ai déjà dîné. Mais où kann as-tu déniché ces rongeurs ?!
- Je viens de les chasser. Kann as-tu dit? Qu'est-ce que ça veut dire?
Il était perplexe.
- Comment? Tu ne connais pas la déesse Kann, déesse de la nuit? C'est l'ennemie jurée de Vos, le dieu Soleil. Tu le connais lui au moins?
- Euh... Tu sais, moi et la religion...
Elle poussa un soupir agacé.
- Vos, le dieu Soleil, est le créateur de la vie, il apporte sa bonté aux Hommes et sa lumière aux champs afin qu'ils soient fertiles et puissent nous nourrir. A l'inverse, Kann est la déesse de la nuit et de la mort. Et elle est maléfique.
- Aha...
- Enfin c'est ce qu'on nous rabâche dans les églises. Quand j'étais petite, mes parents me forçaient à recevoir une éducation religieuse, mais je n'y ai jamais vraiment cru.
- Moi non plus..."
Et le calme retomba. Ellidan entama son premier lapin, pendant qu'Angelle contemplait les flammes. Une fois qu'il eut fini la première partie de son dîner, Ellidan rompit le silence.
"Tu voulais me voir?
Elle releva la tête, puis la rabaissa.
- Oui.
- Pourquoi?
- J'avais envie de parler.
- Ah? Et... De quoi donc?
- Rien en particulier. Il y avait bien longtemps que je n'avais eu de véritable conversation avec quelqu'un.
- Ah... Oui, moi aussi...C'est une belle nuit n'est-ce pas?
Le feu s'éteignait et les étoiles apparaissaient, tachetant le noir ciel d'innombrables petites taches blanches. Ellidan s'allongea sur le dos et croisa ses mains derrière sa tête.
- Oui, en effet, répondit la demoiselle, doucement, en imitant son compagnon.
Après une longue pause, elle déclara, d'un ton songeur :
- Si j'en avais eu l'occasion, je serais devenue ménestrel.
- Ah oui? répondit Ellidan en regardant les étoiles.
- Oui. Je joue de la flûte, et pas si mal.
Elle sortit l'instrument en question. Il était noir, probablement d'ébène, aux bordures dorées.
- Tu me montres ?"
Elle acquiesça et entama une longue et triste mélodie, aux notes lentes et graves. Quand elle eut fini, Ellidan murmura :
" C'est magnifique. Mais quelle tristesse...
- La musique que je joue reflète mes sentiments du moment."
Ellidan se redressa et la regarda. Il vit qu'une larme coulait le long de sa joue. Il se rapprocha et l'essuya du doigt. Elle lui lança un regard désespéré et il la prit dans ses bras. Il ne savait pas ce qu'elle avait, mais il lui sembla que c'était la meilleure chose à faire. Elle sanglota en silence sur son épaule durant un moment, puis se calma. Elle se dégagea doucement, s'essuya les yeux et dit d'une voix tremblante " Bonne nuit", puis elle s'éloigna en direction de sa tente. Ellidan s'allongea et dormit dehors, se posant maintes questions sur ce qui venait de se passer.

Angelle évita Ellidan pendant les jours qui suivirent. Elle a sûrement honte de son comportement de l'autre nuit se disait Ellidan. Il se disait aussi que la forêt qu'ils traversaient était vraiment gigantesque. Cela faisait maintenant quatre jours qu'ils marchaient entre les arbres, sur une route pas très bien aménagée, et il trouvait le temps long. Le cinquième jour, à la nuit tombée, Ellidan décida d'aller trouver la jeune femme pour lui proposer d'aller chasser. Elle accepta. Ils s'éloignèrent donc de la route. Ellidan n'avait pris que son couteau, qu'il avait accroché à la ceinture de sa tunique. Angelle n'avait pas pris d'arme, et elle était vêtue d'un pantalon et d'une tunique qui faisaient ressortirent ses formes, de telle façon qu'elle était encore plus belle.
Ils avaient attrapé un lapin et en avaient raté deux autres lorsqu'ils tombèrent dans une embuscade. En l'espace d'une seconde, ils se retrouvèrent encerclés par une quinzaine d'hommes, la plupart affichant un sourire inquiétant. Une lueur de lubricité brillant dans leurs yeux. A leur tenue, Ellidan devina qu'il s'agissait de brigands. Ils ne devaient donc plus être très loin de la sortie de la forêt. D'après ce qu'il avait entendu, les bandits ne s'aventuraient jamais trop loin dans les bois. L'un d'eux prit la parole.
"Mais c'est une bien jolie dame que voilà!
- Oui, une bien belle femme!
- Héhéhé, on va bien s'amuser!
- Le premier qui la touche est un homme mort.
Ellidan avait parlé d'une voix ni trop haute ni trop basse, sur le ton de la déclaration.
- Et qu'est-ce que tu comptes faire, à un contre quinze, abruti ?"
L'homme qui venait de parler s'était avancé et attrapa un des seins de la jeune femme, qui serra les dents mais ne réagit pas. Ce ne fut pas le cas d'Ellidan. En un seul mouvement, il s'avança, tira son couteau, décrivit un arc de cercle avec sa lame et trancha la jugulaire de l'homme. Il lâcha Angelle et porta ses deux mains à sa gorge, tentant d'arrêter le flot de liquide rouge qui s'en écoulait, mais très vite il s'effondra par terre et se vida de son sang. Les autres eurent un temps d'arrêt, puis réagirent. Neuf se jetèrent sur Ellidan en dégainant leurs épées, dont la plupart étaient rouillées, et cinq sur Angelle. Ils attrapèrent la jeune femme qui se débattit, et l'emmenèrent un peu à l'écart, où ils entreprirent de lui ôter ses vêtements, apparemment certains que la haine de leurs compagnons viendrait facilement à bout d'Ellidan. Ce dernier para un coup d'épée maladroit avec son couteau, décocha un coup de genou dans l'estomac de son premier agresseur, qui lâcha son arme et se courba, les deux mains sur le ventre. Ellidan prit son couteau dans sa main gauche et ramassa l'épée qui vint se loger dans sa main droite. Il donna un coup d'épée en arc de cercle qui éventra le deuxième agresseur, enfonça son couteau dans la gorge d'un troisième tout en parant une attaque d'un quatrième, dont il balaya les jambes qu'il acheva d'un coup d'épée, décapita un cinquième en esquivant un sixième, qu'il éventra avec son couteau, se jeta sur le septième pendant que les deux derniers s'enfuyaient. Il rompit la nuque de celui qu'il venait d'attraper. Il se releva, et vit Angelle, ses jambes nues écartées, hurlant pendant qu'un homme couché sur elle faisait un mouvement de va-et-vient et que les quatre autres la maintenaient plus ou moins immobile. Ellidan hurla de rage, lâcha ses armes et s'élança. Il faucha le violeur, roula au sol avec lui, l'immobilisa en s'asseyant sur lui, attrapa l'objet du crime et serra de toutes ses forces. L'homme hurla à s'en déchirer les cordes vocales. Quand il se fut cassé la voix, Ellidan ramena une main ensanglantée à sa gorge et l'étrangla. Une fois qu'il eut fini, il se releva. Les quatre autres agresseurs avaient dû voir ce qu'il restait de leurs compagnons et s'étaient eux aussi enfouis. Angelle sanglotait, les jambes croisées. Ellidan s'essuya les mains sur la tunique de sa dernière victime, puis s'approcha. Il ramassa au passage le pantalon de la jeune femme, s'assit près d'elle, le lui tendit, la mine sombre. Il se sentait coupable. S'il ne l'avait pas emmenée ce soir là, elle n'aurait pas eu à subir ces abominations. Angelle l'enfila rapidement, puis passa ses bras autour du coup d'Ellidan et pleura contre sa joue. Il la prit entre ses bras et attendit, en lui caressant affectueusement le dos.
Au bout de ce qui parut une éternité, peut-être une heure, peut-être dix, Angelle se reprit suffisamment pour se lever et rentrer au camp. Ils se mirent d'accord pour ne rien dire à personne et allèrent se coucher. Bien sûr, ils ne dormirent pas.
Caldazar
15/05/2007 21:43
Le Blob attaque !

J'aime bien ton histoire
Le style est fluide et le personnage un gros bourrin ...

Quelques détails :
- les parenthèses me posent problème, j'ai tendance a les laisser de coté pour y revenir plus tard ... pour moi, ce qui est entre parenthèse est "secondaire", donc on peut y revenir plus tard seulement, c'est pas grave ... or elles sont importantes ici
- dernier bloc de texte :
"l'officier le plus grader" gradé
"leur commandant est trouvé" ai trouvé
"Ils étaient près à se battre" prêts
"Personne de le savait" ne le
"Il taillait la chaire comme du beurre" la chair la chaire est un siège
Ellidan
15/05/2007 22:30
There's no escape in pain, you belong to me !

Argl! dis donc, heureusement que j'écris mieux que je ne tape! Voila, normalement c'est corrigé.
Sinon, pour les parenthèses, je ne les ai jamais considérées comme secondaires, et les ai toujours lues. Je résonne comme ca, il faudra se souvenir de lire ce qui est dedans. Je mets la suite d'ici peu.
Ellidan
16/05/2007 11:47
There's no escape in pain, you belong to me !

3




Quand il se réveilla, il était allongé sur une paillasse sou la tente de l'infirmerie. Angelle était penchée sur lui, ainsi que le toubib, et le capitaine. Wouahou! Quel honneur! Le capitaine lui même venait s'enquérir de la santé d'Ellidan! Il était impressionné. Mais il ne se souvenait de rien depuis qu'il avait décidé d'avancer au lieu de garder la position pendant la bataille.
- Ah! Il se réveille! s'exclama Angelle.
- Enfin, le héros de la journée revient à lui! Le capitaine avait parlé. Ellidan regarda autour de lui, se demandant de qui il parlait.
- Vous nous avez fait une sacré peur! dit le médecin.
- Surtout à moi...
Angelle s'y mettait à son tour. Décidément, Ellidan de comprenait rien. Qu'est-ce qu'il avait bien pu faire pour effrayer Angelle?
Le toubib reprit la parole :
- Il semble que vous ayez certains symptômes, symptômes qui rappelle une maladie rare... Qu'on ne peut pas guérir, malheureusement...Maladie qui...
-Venez-en au fait, s'impatienta Ellidan. Ce toubib lui flanquait les jetons! Ellidan s'était évanouit, il l'avait compris, mais il ne savait pas pourquoi, et le docteur lui expliquait qu'il avait un truc grave. Allait il crever?
- Et bien, la perte apparente de mémoire, les yeux rouges, la force décuplée... Tout semble indiquée que vous êtes un être rare. Vous êtes un berserker, Ellidan. Je suis désolé de vous apprendre ça si brutalement, mais...
Un berserker? Qu'est-ce que c'est que cette connerie? pensa Ellidan.
- C'est quoi ça, un berserker? C'est grave? J'vais crever?
- Oui, comme nous tous, je suppose. Mais ce ne sera pas à cause de la maladie. Nous n'avons pas beaucoup de documents sur la question, mais il semblerait qu'un berserker soit un être atteint d'une maladie cerveau. Une sorte de parasite qui s'installe dans le lobe frontale et qui, parfois, prend le contrôle du corps de son porteur, colore ses yeux de rouge, décuple incroyablement ses forces, mais ignore les besoins vitaux du porteur, ce qui fait qu'à la fin de la crise, la personne s'écroule, à bout de forces... C'est une des conséquences. L'autres est que pendant la crise, le parasite attaque tout ce qu'il voit, ami comme ennemi. Ce qui explique que vous ayez attaqué mademoiselle Angelle, ici présente.
- Quoi ?! J'ai attaqué Angelle?! Merde... comment j'ai pu faire ça? Je t'ai pas blessée?
- Non tout va bien. Mais c'était juste.
Elle portait le bras droit en écharpe. Et elle avait l'air soucieux. Ellidan se rappela soudain qu'il avait abandonné toute trace de bonne éducation sous le choc de la nouvelle. Il s'en voulu.
- Vous me dites que j'ai une bestiole dans la tête?
- En quelque sorte, oui. Mais ce n'est en fait qu'une hypothèse. Nous n'avons jamais réussi à regarder dans la tête d'un malade. En effet, lorsqu'une personne atteinte vient à mourir, son corps se consume entièrement. Nous pensons que c'est le parasite qui fait ça, pour une raison inconnue.
Le toubib avait l'air songeur, le cas d'Ellidan le passionnait, visiblement. Ce dernier était moins enthousiaste. Il venait d'apprendre qu'il avait frappée sa meilleure et seule amie, et il s'en voulait énormément. Sans parler bien sur de tout ce que le médecin venait de lui apprendre. Il avait du mal à assimiler.
- Et, quand est-ce que ces crises se déclenchent, habituellement?
- Souvent pendant un combat, à ce qu'il paraît.
-Mmh. D'accord. Donc si j'ai bien compris, il vaudrait mieux pour les autres soldats qu'ils soient loin de moi quand je fais une crise. Il faudra se pencher sur la question. Vous avez quelque chose d'autre à m'apprendre? Ai-je tué un de mes camarades, ou quelque chose de ce genre?
- Non, non, rassurez-vous. Je n'ai plus rien à vous dire, à part vous conseiller de rester couché le plus possible jusqu'au prochain affrontement. Vous les avez mis en fuite, c'est la première fois que nous remportons une bataille depuis que cette fichue guerre a commencée.
- Bon, ben j'vais essayer de dormir dans ce cas. Merci pour tout.
- De rien, de rien...
Ce toubib était vraiment perturbé... Il était complètement perdu dans ses pensées quand il s'éloigna enfin.
- J'suis vraiment désolé, pour ton bras...
- Ce n'est rien, ne t'en fais pas. Je te pardonne. C'est un moindre mal, tu nous as peut-être sauvé la vie à tous, aujourd'hui. Et le moral des troupes à l'air d'avoir remonté un grand coup.
Elle lui sourit.
- Bon... J'ai vraiment repoussé l'armée adverse?
- En fait, à un moment, tu es parti devant, et je t'ai perdu de vue. A partir de là, les hurlements d'en face sont passé de cris de rage à cris de douleur. J'ai essayé de te suivre, mais tu avançais tellement vite. Tu as massacré plusieurs centaines de soldats à toi tout seul, et traqué les survivants. C'est pour ça que je t'ai touché, je voulais voir si tu allais bien, éliminer des fuyards me paraissait dénué d'intérêt. Mais lorsque ma main s'est posée sur ton épaule, tu t'es retourné brutalement et tu m'as mis un coup d'épée. Tes yeux flamboyaient d'une lueur rouge, et j'ai vraiment cru que tu allais me tuer. Mais non, tu t'es effondré. Enfin, c'est fini maintenant. Dors bien.
- Quoi? Ah non, j'ai dis ça pour faire partir le toubib, je vais bien en fait.
Il se leva, et se tourna vers le capitaine, qui avait suivit l'échange avec attention. Il se mit au garde à vous.
- Vous vouliez me voir, capitaine?
- Oui, je voulais m'assurer de la santé de celui qui a repoussé l'ennemi pour la première fois depuis 11 ans, et avoir quelques détails. Voilà qui est fait. Berserker... si je m'attendais à ça!
Et il partit, dans le même état que le médecin avant lui. Ellidan se retrouva donc seul avec Angelle, mis à part les quelques dizaines de blessés qui gémissaient autour d'eux.
- Fais moi voir ton bras.
Elle le lui tendis, mais pas sans un regard inquiet. Malgré tout ce qu'elle lui disait, elle avait encore peur de lui.
- Un beau bleu. Mais il n'est pas cassé. Je suis vraiment désol...
- Oui, tu l'as déjà dit, et je t'ai déjà dit que tu étais pardonné. Je vais bien, l'écharpe, c'est juste pour faire plaisir au toubib.
Elle avait prononcé ce dernier mot d'une façon étrange, un mot incongru dans son vocabulaire si parfait. Elle essayait visiblement de rassurer Ellidan en employant les mêmes expressions que lui. Elle lui sourit de nouveau. Ellidan se détendit. C'était incroyable l'effet que son sourire avait sur lui.
-Bon, je vais y aller, demain sera une dure journée, et j'ai besoin de repos. Tu devrais essayer de dormir aussi. Au revoir.
Et elle s'en alla.
Ellidan
19/05/2007 23:09
There's no escape in pain, you belong to me !

5







En effet, le lendemain fut une dure journée. Les soldats avaient fêtés leur premières victoire au soir et avaient vidé plusieurs tonneaux de bière, et veillé jusqu'à tard dans la nuit. Ils pensaient être tranquilles pendant un moment. Sauf que le lendemain, à l'aube, l'ennemi était revenu. Il avait comblé ses pertes, et avait trouvé du renfort. Les soldats, cuvant leur bière, étaient las et mollassons. Ils n'avaient aucune envie de continuer à se battre.

Ellidan fut réveillé par un grand bruit. Le choc de l'acier contre l'acier, les cris de rage, les explosions dues aux pierres catapultées qui s'écrasaient au milieu des soldats... Il se leva en trombe, s'habilla rapidement, saisit son épée et fila.
Il retrouva Angelle en première ligne, comme il se doit pour un champion.
- Encore?! Je croyais que je les avais mis en fuite!
Il para un coup de hache et empala un soldat sur son épée.
-Il faut croire qu'ils en veulent encore.
Elle donna un coup de taille à sa droite, et son cheval piétina un ennemi.
-Et bien, il va falloir recommencer. Je vais m'éloigner, pour plus de sûreté.
-Très bien.

Ellidan partit vers l'Ouest, se frayant une tranchée à grands coups d'épée. Il remarqua qu'aucun homme ne le suivait cette fois. Il se dit qu'il pouvait y aller à fond, pour en finir rapidement. Il donna un puissant coup de taille qui trancha le bras d'un soldat devant lui, enchaîna avec un coup d'estoc qui se logea en plein coeur, puis donna un coup circulaire après s'être baissé, tranchant les pieds de quatre autres soldat. Sa chemise était poisseuse de sang, et il continuait à tuer. Il parait les coups des rares soldats qui arrivaient à l'approcher avec le bras gauche, et contre-attaquait d'un coup toujours mortel.
Malgré tout cela, il n'arrivait pas à avoir une crise. Il avait beau tuer, cela ne servait à rien. Ils étaient trop nombreux. Comprenant que les crises ne survenaient pas simplement en combattant, il décida de se passer de ce bonus pourtant majeur. Il se mit en quête d'officier, se disant que sans ordres à recevoir, l'armée ennemie sombrerait dans la déroute et fuirait. Il sauta sur les épaules d'un soldat, se mis debout sur lui, jeta un regard circulaire d'une demi seconde avant de sauter à terre et de tuer le pauvre bougre qui lui avait servi de piédestal.
Il avait repéré trois hommes, beuglant des mots qu'il ne pouvait entendre. Il se dirigea vers le premier, luttant contre la marée d'hommes enragés qui lui bloquaient le chemin. Il arriva vers lui, le décapita, et se dirigea vers le second. Il était presque arrivé lorsqu'il sentit une douleur fulgurante à l'épaule gauche.

Quand il se réveilla, son camp fêtait sa victoire, l'ennemi repoussé, une fois de plus. Des milliers de cadavres jonchaient le sol. Tous affreusement mutilés, démembrés, décapités, éventrés, écrasés,... Il gisait par terre, entouré d'un cercle parfait composé de restes humains. Ses esprits complètements repris, il commença à réfléchir. Le dernier souvenir qu'il avait était qu'il avait reçu un coup d'épée à l'épaule. En fouillant un peu dans sa mémoire, il se rendit compte que la fois précédente, il avait ressentit une douleur dans la jambe droite. "Les crises se déclenchent donc uniquement lorsque je suis blessé" se dit-il.
-ELLIDAN, ELLIDAN!
C'était la voix d'Angelle. Elle avait l'air paniqué. Ellidan se releva et couru dans la direction de la voix. Il se rendit compte qu'il était terriblement faible. Ses muscles étaient affreusement courbatus, et il se déplaçait lentement.
-Ah! Te voilà! Tu m'as fais grand peur!
Elle se jeta sur lui et le serra dans ses bras. -Euh... C'est moi qui ai fait tout ça? demanda-t-il, un peu gêné.
-Et oui. Quel carnage! De là ou j'étais, je ne voyais que des corps et des membres voler. Lorsque ça a commencé, j'ai demandé à ce qu'on sonne la retraite, j'avais peur que des hommes à nous ne se fassent tuer par toi. Je ne pensais pas que tu t'en tirerais. Seul contre tous, même en tant que berserker, c'est impressionnant.

Elle ne l'avait toujours pas lâché. Elle s'appuyait contre lui, et il était à bout de forces. Il poussa un gémissement et s'écroula, elle avec. Elle se releva précipitamment.
-Tu vas bien?!
-Oui, oui. Juste un peu fatigué.
En réalité, il était totalement épuisé. Il ne pouvait même pas se relever.
-UN MEDECIN!!!! hurla Angelle. ELLIDAN EST BLESSE!
Il se rendit alors compte qu'elle avait du sang sur les mains. Il ne sentait pourtant aucune douleur. Il se demanda ce qu'elle disait.
-VITE! IL EST EN TRAIN DE MOURRIR!!!
Face contre terre, à plat ventre dans la boue sanglante, il sentit un filet de liquide lui couler dans les cheveux. Quand il arriva au niveau de ses yeux, il se rendit compte que s'était son sang. Ses idées s'embrouillaient, sa vision s'obscurcissait. Il s'évanouit.

"...a eu de la chance de s'en tirer. C'était limite. Quelque minutes de plus et il perdait trop de sang pour pouvoir survivre. Il a une énorme coupure de la nuque au coccis. Et vous dites qu'il a couru jusqu'à vous? J'avoue que j'ai du mal à vous cr..."
"...ors bien, et reviens-moi vite."
"...croyable! Il a massacré plus de deux mille soldats à lui tout seul! Il a..."
Autant de passages de phrases qu'Ellidan arrivait à capter lors de ses brefs réveils. Le reste du temps, il faisait des cauchemars. Il revoyait le cadavre de sa mère, de son père et de ses soeurs, voyait des soldats incendier sa ferme, il entendait une voix féminine appeler au secours, des hurlements de femmes, ce genre de choses.
Quand il se réveilla réellement, il faisait nuit. Angelle était assise sur une chaise à côté de son lit, et semblait dormir. Il décida de se replonger dans un sommeil plus reposant, au moins jusqu'au matin.
Mara
21/05/2007 16:31
Novice


pour les parenthèses je te conseile les tirets (-) c'est pas des parenthèses, ça attire l'oeil, et caldou sera content
Ellidan
21/05/2007 18:31
There's no escape in pain, you belong to me !

Ah oui, pas bête. J'y penserai par la suite. Mais là on est arrivé là où je me suis arrêté, il va donc falloir attendre pour la suite. Désolé.
Mélisande
21/05/2007 19:16
Modératrice
Aes Sedai épluche-légume

C'est vraiment pas mal du tout...
Continue comme ça c'est vraiment bien.


Pss: ce sujet à plus à faire dans la section grimoire où on poste nos textes.Pour modifier cela, tu clique sur 'choisir la section du forum où il apparaît' en haut du topic puisque tu est le créateur, tu peux modifier cela.
Ellidan
21/05/2007 20:17
There's no escape in pain, you belong to me !

Ok, merci. Rendez vous dans grimoire alors. Merci à tous pour vos critiques vraiment encouragentes, ca me change de skyblog!!! Là-bas au mieu j'avais "ah c'est trop long, j'ai la flême de lire". Ou plutôt "A c tro logn g la flemme de lir!" Mais après c'est plus très lisible^^
Ellidan
24/05/2007 19:50
There's no escape in pain, you belong to me !

6




Le lendemain matin il put marcher de nouveau, au grand étonnement du médecin, qui ne s'attendait pas à le voir debout avant plusieurs semaines. Il apprit qu'il était resté inconscient deux jours et deux nuits, pendant lesquels, par miracle, aucun assaut n'avait été lancé. Le dernier avait été un véritable carnage, et avait refroidit l'armée sudiste. Angelle paraissait infiniment soulagée. Ellidan supposait que pour beaucoup, il était à la base des deux victoires, et que s'il était hors d'état de combattre, à la prochaine attaque, ils subiraient une nouvelle défaite, comme toujours.
Une rumeur circulait, qui racontait qu'Ellidan avait massacré plus de 2000 soldats ennemis. Il avait du mal à le croire. Il avait d'ailleurs raison. Aux alentours de midi, un jeune homme vînt se présenter à Ellidan sous le nom de Nathaniel, champion de l'académie d'Avalon, capitale des Royaumes de l'Ouest, académie de magie. Il était vêtu d'une cape noire, d'un pantalon de toile noire, de bottes de cuir noir, de gants noirs, et portait une amulette de ce qui semblait être de l'argent représentant une étoile à cinq branches. Ses cheveux lisses, d'un noir de nuit sans lune, étaient coupés court. Il avait une voix ni grave ni aigue, assez mélodieuse. Il avait un beau visage, bien que ténébreux, avec un regard perpétuellement noir renforcé par des sourcils couleur ébène. Sa peau très pale contrastait fortement avec ses atours.
Il était arrivé à la tête d'une vingtaine de sorciers assez doués, dont bien entendu il était le plus fort, d'où son titre de champion. Ellidan n'avait jamais entendu parlé d'une telle académie, et il se disait que vingt hommes était un nombre bien dérisoire face au nombre de pertes par bataille.
-Vous ne me croyez pas quand je vous dis que nous sommes magiciens?
-Non, en effet. Je n'ai jamais cru en la magie. Sans vouloir vous vexer, je doute que vous puissiez me montrer la moindre preuve de ce que vous avancez.
-Soit. Vous verrez le moment venu. Mais sachez que sans nous, la bataille d'avant-hier aurait été perdue. Quoi qu'il en soit, si je suis venu, ce n'est pas pour prouver des évidences, mais pour vous délivrer un message. Comme vous le savez probablement, Avallon est, entre autre, le siège de l'Eglise. Et le Haut Prêtre de Vos a été choqué d'apprendre la présence d'un berserker dans les rangs de l'armée chargée de défendre sa patrie. Il faut savoir que pour les adorateur de Vos, les berserkers sont une aberration, la parfaite incarnation du mal. Tout ça tout ça...

Ellidan ne prêtait pas plus attention à la religion qu'à la magie. Il en fit d'ailleurs la remarque.
-Je sais de source sûre que si les dieux existent, ce dont je doute fort, ce sont de beaux salauds!
-Les dieux existent. Mais rassurez-vous, je vénère Luna, la déesse de la Nuit, aussi n'ai-je que faire de ce que pense un abruti, aussi haut placé soit-il, incapable de se renseigner un tant soit peu sur la religion de l'homme qu'il charge de délivrer un tel message. J'étais sensé porter ce papier - il sortit une lettre d'une poche intérieure de sa sombre cape ornée d'un sceau représentant un renard à neuf queues - à votre capitaine, qui devait vous faire crucifier et brûler le plus tôt possible.
Il esquissa quelques mouvements avec l'index, traçant une rune invisible dans l'air, et le papier prit feu. Ellidan fit un bond en arrière, surprit. Voilà qui le forçait à reconsidérer l'image qu'il s'était fait de la magie.
-Pour nous, adorateurs de Luna, les berserkers sont sacrés. Ils incarnent la noirceur absolue, et Luna aime ce qui est noir.
Un sourire carnassier étira ses lèvres.
- Co...Comment...Comment vous avez fait ça?
- C'est magique.
Il partit d'un grand éclat de rire. Effrayant, pensa Ellidan.
- Bon, maintenant que c'est fait, je vais aller voir le capitaine. Peut être aura-t-il des instructions concernant la suite. Belle bataille, avant-hier. Belle bataille.
Et il partit, l'air songeur.
Ellidan le regarda s'en aller, puis se rendit compte qu'il avait grandement envie de voir Angelle. Il partit donc la chercher.
Il la trouva dans une allée déserte. Ou presque. Trois soldats lui tournaient autour, avec une expression de chiens en rut sur le visage. Elle paraissait sereine, comme s'ils n'étaient pas là. L'un d'eux lança :
- Dis, ça te dirais de faire mumuse avec moi?
Elle ne répondit pas, continuant son chemin.
-Tu me réponds, oui?!
Toujours pas. Alors il se jeta sur elle. Erreur. Elle le calma d'un coup de pied dans l'estomac qui l'envoya valser quelques mètres plus loin avant de s'effondrer et de vomir tripes et boyaux. Les deux autres l'insultèrent et firent comme le premier. Dans un même geste, elle balaya les jambes du premier, le faisant tomber sur le dos, et dégaina son épée, appuyant la pointe sous le menton du deuxième, qui s'arrêta net. Elle leur tourna le dos et reprit sa route. Ellidan ne pu se retenir de rire. Si elle avait été en difficulté, les agresseurs ne s'en seraient pas tirés à si bon compte. Il était bien moins généreux. Il la rattrapa en quelques rapides enjambées.
- Les pauvres. Ils ne savaient pas à qui ils s'attaquaient.
- Ah! Bonjour! Je ne t'avais pas vu. Tu as l'air en pleine forme! Ton dos va mieux?
- Ca peut aller. Mais j'ai connu mieux. Les sutures me démangent et je ne peux pas me gratter dans le dos!
Elle ri.
- Heureusement, j'ai dans l'idée que ce ne serait pas bon pour la cicatrisation!
- Oui, tu as sûrement raison. Dis moi, ne crois-tu pas qu'il serait bon de se procurer des prostituées pour les soldats? Cela réduirait sûrement les incidents comme celui de tout à l'heure, d'autant plus qu'il nous faut des hommes valides pour le combat.
Elle ri de nouveau.
- Peut-être. Mais je ne pense pas que cela changerait grand chose.
- Moui... Sinon, as-tu entendu parlé d'un certain Nathaniel?
- Le sorcier? Etrange garçon. Je n'ai jamais vu quelqu'un d'aussi sombre. Je dirais même inquiétant.
- C'est ce que j'en pense aussi. Il est venu me voir dans ma tente, tout à l'heure, avec une lettre destinée au capitaine ordonnant ma crucifixion, comme quoi je suis l'engeance du démon ou je ne sais quelle fadaise de ce genre.
- Ah bon? Et qu'est-ce que tu as fait?
Elle paraissait inquiète.
- Je l'ai simplement regardé la brûler par magie en insultant le Haut Prêtre de Vos. Je crois qu'il ne l'aime pas beaucoup...
- Cette lettre venait du Haut Prêtre? Aïe. Tu es dans de sales draps.
- Pourquoi?
- C'est l'homme le plus important du Royaume de l'Ouest, au dessus même du Roi! S'il veut ta mort, alors tu dois être très prudent.
- Bof, qu'il vienne. J'ai l'impression qu'il y a ici plus d'adorateurs de Luna que de Vos. Et ceux de Luna n'apprécient pas beaucoup le Haut Prêtre.
- Oui, tu as raison.
Il y eut un long silence, pendant lequel ils se contentèrent de marcher. Puis Angelle le rompit.
- Ellidan?
Sa voix tremblait légèrement.
- Oui?
- A la fin du combat... Quand... j'ai découvert ta blessure...
- Oui...?
Il ne voulait pas la presser. Ca avait l'air important.
- Je... Enfin... J'ai... J'ai eu très peur.
- Ah? Et bien, c'est gentil de t'inquiéter pour moi. Mais ça va, je t'assure.
Elle le regarda, il lui sourit, elle lui rendit timidement. Encore un silence. Un peu gêné cette fois.
- Je peux te demander où on va?
- Bien sûr.
- Où va-t-on?
- A la tente-taverne. J'ai soif.
- Parfait! On en apprendra peut-être plus sur ces mages. Si tu savais le nombre de ragots qu'on peut y entendre. Et une bonne bière ne me fera pas de mal.
Lilla My
30/05/2007 17:18
Lilla Mu !
Bizarreland........ Das ist das Land der begrenzten Unmöglichkeiten

Voilà, voilà, mon commentaire, puisque tu en a posé la requête.

J'aime bien (la preuve : j'ai tout lu ).
Même remarque que Stered pour le style haché du début.
Je trouve également déroutant le langage des persos au chapitre 4, d'une part, langage très actuel, ce qui choque un peu dans cet univers médiéval, d'autre part les explications du médecin qui, également, semble en connaître un sacré rayon (parasite du cerveau...) durant une période qui me paraît plutôt obscurantiste.
Le berserk m'a déçu : trop prévisible. Dès la description de ses yeux rouges, j'ai pensé à (zut, comment il se nomme, l'auteur français qui fait de la fantasy celtique ?) et tout de suite après au berserk.
Y a peut-être aussi un tout petit peu trop de combats... non ?

Malgré tout, comme dit, j'aime bien. Les persos sont sympas, le style se lit bien, j'attends la suite !
Mara
30/05/2007 17:21
Novice


[violet]LA SUITE silteplééééééé[/violet]
Ellidan
30/05/2007 19:48
There's no escape in pain, you belong to me !

Alors alors... Tout d'abord merci de vos commentaires. Ensuite, les dialogues : L'époque : euh... a bon? j'avais pas l'impression. En tout cas en lisant la compagnie noire, les dialogues ressemblaient à ca il me semble. Enfin bon, désolé. Les autres dialogues vont-ils ou est-ce à partir du chap 4?
Le médecin : il est passionné, il a lu plein de livre qui traitent du sujet, tout ca. Coincidence on va dire :s
Le berserker : je connais aucun livre qui parle d'un berserk, alors je pouvais pas prévoir que ca avait déjà été pris, snif, c'est injuste... Sinon si c'est seulement à partir des yeux rouges que tu as deviné, de toutes facons c'est expliqué dans le chapitre d'apres, donc c'est pas grave.
les combats : j'aime les combats^^

Sinon je suis étonné que personne n'ai remarqué ca : lors du combat contre Angelle, il a été touché, et pourtant aucune crise ne s'est déclarée. Je comptais intégrer cela dans le texte plus tard, mais bon, je vais le dire tout de suite, pour m'expliquer, les crises ne se déclenchent que lors d'un combat à mort, ce qui explique qu'Ellidan ne se soit pas rendu compte avant de son état, puisqu'il ne s'est jamais battu contre quelqu'un voulant le tuer, avant cette premiere bataille...

Voila, j'espere avoir eclairci les zones d'ombre, et je le répète, le style change malheureusement en fonction de ce que je lis sur le moment. Mais je compte égaliser comme au chapitre 3, que je trouve (sans vouloir me vanter) très bien écrit...
Ellidan
01/06/2007 16:35
There's no escape in pain, you belong to me !

Hier, en écrivant une partie du chapitre 7, je me suis rendu compte d'un truc effrayant. J'écris, j'écris, mais il ne se passe rien. Des combats, des morts, l'arrivée d'un type étrange, mais tenir la position devient ennuyeux... Je vais donc essayer d'y remédier au plus vite. Et, au passage, je pense faire du chapitre 8 un chapitre qui expliquerait pas mal de chose sur la géographie et la situation politique du monde dans lequel évoluent nos (enfin mes) personnages. Voilà, je vais maintenant essayer de finnir le chapitre 7.
Stered
02/06/2007 13:05
Qui vais-je?

J'aime bien ton style : je suis d'accord avec Lilla, il y a un ou deux passages qu'on prévoit trop facilement, mais ça reste très ponctuel et comme l'écriture est agréable, ça ne gêne pas Pour le médecin, c'est effectivement un peu incohérent si on ne projette dans un univers médiéval réaliste, mais moi je ne voyais comme fantaisiste (au sens fantasy, hein, c'est pas une insulte ), dans la veine du steam punk (on reviste le XVIIIe à la pointe de la technologie, pourquoi pas le Moyen Age )
J'attends avec impatience la suite

Je viens de relire ton post : je suis en plein dans la Compagnie Noire, ça doit être pour ça que j'accroche
Ellidan
02/06/2007 14:00
There's no escape in pain, you belong to me !

Moi aussi, voilà qui explique le vocabulaire parfois un peu vulgaire.
La suite :
Ellidan
02/06/2007 14:00
There's no escape in pain, you belong to me !

7



Ils arrivèrent à la tente taverne, prirent une table, commandèrent une chope chacun, et burent en écoutant. Les gens parlaient principalement des dernières batailles, racontant leurs exploits. Par-ci, un soldat avait tué trente-deux ennemis, par-là un autre avait tué un officier. D'autres parlaient de femmes, certains de leur amoureuse du moment, d'autres de leurs amours oubliés. Certains chantaient en même temps que les ménestrels quand ceux-ci interprétaient des chansons connues. Mais aucun n'abordait le sujet des mages. A croire qu'ils n'en avaient pas encore entendu parler.
Ellidan commanda une autre chope, Angelle aussi. Ils se détendaient. Puis leurs regards se croisèrent; ce fut comme si quelque chose passait. Sans se concerter, ils payèrent et se levèrent, puis sortirent, tout ça les yeux dans les yeux. Ils se trouvèrent ainsi un endroit à l'abri des regards, dans une ruelle, entre les tentes. La nuit était tombée.
Angelle se jeta sur lui, passa ses bras autour du cou d'Ellidan et l'embrassa passionnément. Il lui rendit son étreinte. Il passa une main sous sa cape, lui caressa le dos. C'était la première fois qu'il embrassait une femme, et certainement pas la dernière, se dit-il.
Il y eut un sifflement, puis un bruit sec. Ellidan et Angelle interrompirent leurs ébats. Une flèche était fichée à trois centimètres du pied d'Ellidan. Le temps qu'il réagisse, un flot de flèches s'abattait sur le camp. Dans le noir, personne n'avait rien vu venir. Il attrapa sa compagne par le bras.
- Viens!
Il l'entraîna vers la tente où étaient entreposées les armes, zigzagant pour essayer d'éviter les flèches, faisant un rempart de son corps pour protéger la jeune femme. Il attrapa une épée longue et un écu, laissa Angelle s'armer de son épée, rangée dans un coffre dont elle avait la clé, et d'un bouclier également. Puis ils sortirent, boucliers dressés au dessus de leurs têtes pour se protéger des traits qui pleuvaient toujours, et se dirigèrent vers l'entrée principale, où les soldats armés commençaient à se rassembler.
La pluie de flèche cessa enfin. Un ordre fut donné, et les soldats coururent dans la direction de leurs adversaires. Lâches qu'ils étaient d'attaquer de nuit, ils le regretteraient! Des lumières dansaient à quelques centaines de pas, émanant de feux, qui révélèrent la présence du premier rang de soldats ennemis, qui était déjà bien impressionnant. Ils étaient à mi-chemin quand un spectacle magnifique, mais mortel, les éblouit. Une pluie de flèches enflammées tombaient du ciel, au dessus d'eux. Tous levèrent leurs boucliers, mais pour certains ce ne fut pas suffisant. Sous la pluie de feu éclairant la scène comme en plein jour, des dizaines de soldats s'effondraient et brûlaient comme le feu s'emparait de leurs corps. Ils continuèrent d'avancer ainsi, partiellement à l'abri sous leurs boucliers, tant qu'ils tenaient bon. Puis un grand vent se leva, soufflant les flammes dévastatrices et repoussant les flèches alors qu'elles étaient encore en l'air. Ellidan se retourna, et découvrit les quinze sorciers en cercle, se tenant par la main, tournant et chantant des mots incompréhensibles à cette distance. Il se mit à courir, Angelle à ses côtés, dans la direction des assaillants. Comme ils se rapprochaient, ils découvrirent une ligne de plusieurs centaines de mètres de lanciers brandissant leurs armes dans leur direction. Avec l'obscurité, beaucoup ne les virent pas assez tôt, et vinrent eux-mêmes s'empaler dessus. Ellidan ne fut pas de ceux-là. Il attrapa une lance par la hampe, tourna sur lui-même, projetant le lancier vers ses alliers, qui le déchiquetèrent. Il se retrouva ainsi derrière la ligne de boucliers dressés tel un mur. Il balança son bouclier à la face d'un soldat, lui brisant la mâchoire, puis fit virevolter son épée, commençant le carnage. Il tournait sur lui-même, tantôt parant, tantôt découpant, et fut vite recouvert de sang. Ses alliés avaient réussi eux aussi à pénétrer la muraille de boucliers et de lances, et taillaient eux aussi dans la masse. Mais Ellidan n'en avait que faire. Seul lui importait la mort de ceux qui avaient eu l'imprudence de l'interrompre pendant son étreinte avec Angelle.
Alors qu'il venait de décapiter un soldat, il entendit un grand bruit venant du ciel. Il leva brièvement les yeux, et découvrit une énorme boule de feu tombant droit sur l'armée qu'il était en train de combattre. Elle s'écrasa avec un grand bruit, et l'onde de choc qu'elle dégagea projeta tout le monde à terre.Ellidan en fut sonné. Il reprit cependant vite ses esprits, se releva, et chercha Angelle des yeux. Il ne la trouva pas. D'autant plus que ses ennemis se relevaient eux aussi, bien que beaucoup moins nombreux qu'avant. Il continua donc son charcutage, mais il trouvait que ça n'allait pas assez vite. Angelle était peut être blessée, et il n'avait pas de temps à perdre. Il commença à reculer, et se mit à la recherche d'un officier. Quand il en trouva un, il hurla:
-SONNEZ LE REPLI! JE M'EN OCCUPE!
-COMPRIS! VOUS PENSEZ VOUS EN SORITIR TOUT SEUL?
- OUI, NE VOUS INQUIETEZ PAS. LES MAGES SONT TOUJOURS LA!
- LES QUOI?
Mais déjà Ellidan repartait. Une fois qu'il eut entendu les trompettes, il laissa un de ses ennemis lui porter un coup. Il sentit une douleur fulgurante lui traverser l'avant bras gauche, puis perdit connaissance.

Quand il se réveilla, la bataille était bien entendu finie. Des milliers de corps parsemaient le sol, certains broyés, d'autres brûlés. Ellidan n'avait plus d'épée, mais un tronc d'arbre gisait non loin, une dizaine de corps écrasés dessous. Il était entièrement recouvert de sang, et ses muscles le faisaient tellement souffrir qu'il lui était impossible de déterminer s'il était blessé. Il se releva tant bien que mal, et retourna vers le camp. Il s'écroula arrivé à la porte, totalement épuisé. Il rampa dans la poussière encore quelques mètres, avant qu'un soldat ne le repère, n'appelle le médecin et aide à l'emmener à l'infirmerie.
- Où est Angelle?! demanda Ellidan au soldat.
- Qui?
- La championne de Port-Royal.
Il avait de plus en plus de mal à parler.
- Ah! Elle est blessée je crois, mais rien de bien grave. Si c'est bien la personne à laquelle je pense, elle est à l'infirmerie avec un bras en écharpe.
- Merci.
Puis on l'installa dans un lit, où il sombra dans un profond sommeil, malgré son inquiétude pour sa compagne. Une fois de plus, sa nuit (ou plutôt sa matinée, le soleil était levé) fut peuplée de cauchemars.
Il se réveilla quelques heures plus tard. Tout de suite, il se leva, tituba un peu, assura son équilibre, et se mit en quête d'Angelle. Au bout de quelques minutes de recherches au milieux des lits peuplés par des blessés, certains par une flèche, d'autre par une lance, ou par une épée, Ellidan la retrouva enfin, le bras bel et bien en écharpe, allongée sur le dos, et dormant paisiblement, chose presque impossible au milieu des gémissements et des cris de douleur. Il n'eut pas le coeur de troubler son sommeil. Il sortit donc de l'infirmerie, et décida de trouver le capitaine pour lui faire part de quelques idées qui le tarabustaient. Il le trouva sous la tente de commandement, en train de lire un document, l'air grave.
- Capitaine?
- Oui, c'est pour quoi?
- Je voudrais vous parler.
- Ah! Mais c'est Ellidan! J'avoue que je pensais que tu n'avais pas survécu à la bataille d'hier soir. Bon travail! Viens, assieds toi et dis moi ce qui te perturbe.
Il s'exécuta.
- Et bien, capitaine, après la bataille de cette nuit, j'ai réfléchi. Je me demandais d'où ils pouvaient bien sortir tous ces hommes. Et je me suis dit qu'il serait peut être judicieux de se mettre en marche, d'avancer, de récupérer le terrain que l'on a perdu depuis onze ans, et même plus tant qu'à faire. Après l'assaut d'hier, il est peu probable qu'il y ait encore beaucoup de résistance, et si on ne fait rien, on subira sans cesse des attaques comme celle là, de plus en plus importantes, et on finira par tous y rester. Enfin, vous voyez ce que je veux dire.
- Absolument. Et tu n'es pas le seul à penser ça. Lis ce document.
Ellidan se tortilla sur sa chaise, mal à l'aise. Il ne savait pas quoi dire. Depuis qu'il était entré à l'académie, il n'avait jamais appris à lire. Ce privilège était réservé aux étudiants de l'école d'officiers, et il n'était qu'un simple soldat. Il prit donc la feuille, et demanda :
- C'est quoi?
- Des ordres. Ils viennent du haut commandement. Ils disent que nous devons changer de position. Etant donné que nous avons gagné toutes les batailles que nous avons menées ces dernières semaines, il nous ai demandé d'adopter une attitude plus agressive. Nous levons le camp après-demain. Ca vous va?
- C'est parfait.
Aelghir
02/06/2007 16:41
Chevalier un jour, Chevalier toujours ! Montjoie Saint Denis et Tutti Quanti !

Houla Stered! Que vas tu t'imaginer?! Je ne t'imaginais pas si vieille! 23 c'est à peu près l'âge que je te donnais. Sinon encore merci pour tes compliments, ça me va droit au coeur. D'autant plus que MA prof de français, qui n'a malheureusement plus ses 23 ans depuis bien longtemps, n'aime pas trop mes histoires (sous forme de rédacs, évidemment), elle les trouve en effet trop gore... Allez savoir pourquoi. Enfin ça ne l'empêche pas de me donner des 16-17, apres tout. Enfin, sinon je suis tout à fait d'accord avec Lilla My, lire aide beaucoup niveau orthographe. Enfin je pense. C'est en tout cas le conseil que je donne inlassablement à tous mes camarades de classe lorsqu'ils me demandent comment je fais pour avoir 20 en dictée quand eux-même n'ont eu que 5... Mais bon, je ne voudrais pas donner l'impression de me vanter. C'est du vécu!


Pour continuer la discution sur ton topic.

Je n'accroche pas trop à ton histoire mais pour quelqu'un de ton âge, j'estime que tu écris bien.Continue.
Ellidan
02/06/2007 17:16
There's no escape in pain, you belong to me !

Merci bien.
Klian
02/06/2007 17:56
Frère Loup, d'une maison d'Andor, webmaster

durant une période qui me paraît plutôt obscurantiste.


Je n'ai pas eu le temps de lire, je ferais cela cet été, après la rédaction de mon mémoire. Une petite remarque simplement :
Lylla, le moyen-âge est loin d'être une période "obscurantiste" (on dirait plutôt obscure). Ca, c'est ce qu'on nous apprend à l'école (plus ou moins), parceque les instits savent assez peu de choses de la période ou presque et sont comme tout le monde: "le moyen âge, c'est les chevaliers, les serfs, les seigneurs, et la guerre". Court, et faux. Complètement faux.
Difficile après de revenir sur une vision bien ancrée. Au collège on en reparle un peu mais sans pour autant remettre en cause les idées reçues.

Il faut donc savoir que la chirurgie existait au moyen-âge, et même depuis bien avant pendant l'antiquité, et qu'on pratiquait déja certaines opérations délicates. Le recul lié à l'emprise de la religion n'empêche pas que les médecins aient su faire autre chose que des saignées .
Cette idée de la période médiévale est malheureusement un problème général.
Sur le sujet, lire Pour en finir avec le Moyen Âge, de Régine Pernoud, Points Seuil.

Klian, médiéviste de son état
Caldazar
02/06/2007 18:12
Le Blob attaque !

Cours, et faut. Complètement faut.

Klian, médiéviste de son état


Et accablé orthographiquement par ailleurs ...

[small][small](Pssssst ? C'est "court et faux" que tu voulais dire )[/small][/small]
Ellidan
02/06/2007 18:27
There's no escape in pain, you belong to me !

héhéhé j'aime bien avoir du soutien! Merci Klian! Malgré les fautes à faux et court, j'apprécie beaucoup.
Mara
02/06/2007 19:18
Novice


Minceuh! juste quand ça se passait bien, paf! une flèche! (quels perturbateurs, ceux-la alors!!) bon, j'y retourne .
Aelghir
02/06/2007 22:33
Chevalier un jour, Chevalier toujours ! Montjoie Saint Denis et Tutti Quanti !

Alors là, je plussoie, Klian !
Signé : Aelghir, amateur éclairé d'Histoire et en particulier du Moyen Âge (que je suis d'ailleurs en train d'étudier avec mes élèves ( La semaine prochaine chacun fabriquera son propre blason et si on a le temps on fera une BD genre tapisserie de la reine Mathilde) et dans quinze jours, sortie au château d'Aujac : visite, ateliers parchemin et forge, buffet médiéval !
Ellidan
02/06/2007 22:53
There's no escape in pain, you belong to me !

Un blason?! Oh mon Dieu!!!!! Non!!!! Que de mauvais souvenirs! Avec ma prof de français qui me détestait! Alors que j'avais réussi une performance dont je n'était pas peu fier (c'est à dire en gros que j'avais réussi à peindre un lion à la peugeot, quoi....), qui m'avait pris pas moins de trois longues heures de travail, avec peinture, et tout, sur une grande feuille, je me suis retrouvé avec la même note que le couil*** de la classe, qui avait fait son truc sur une feuille A4 coupée en deux, au crayon de papier, et coloriée au feutre vite fait, avec pas le meme vert parce qu'il n'avait plus d'encre, ou ce genre de chose! A coté de ca, elle a mis un vingt à un hors sujet réalisé avec des auto-collants... grrr qu'ai-je donc pu détester ma cinquième!
Sinon, pardonnez mon ignorance, mais que signifie le verbe "plussoier"?
Eminderala
03/06/2007 01:41
Bottomland ! Bottomland !

Moi, ce n'est pas à cause des yeux rouges que j'ai deviné... enfin, que le reste ne m'a pas surpris, je devrais dire. C'était davantage le comportement comme dans:

berserk: adverbe - frénétiquement; to go berserk - frapper à tort et à travers.


Tiré du dictionnaire Webster. Mais d'ajouter un ER, ça fait bien, ça crée la race, ou la maladie, dans ton cas. Une bonne opportunité de saisie. Excellent!

Tu écris bien, Belgarion21. C'est vrai qu'il y a beaucoup de combats, mais pour une guerre, c'est presque normal aussi. Ce qui me gêne, c'est que les épées n'étaient pas si bonnes que ça à l'époque pour trancher membres après membres sans jamais se faire aiguiser. À moins que je ne me trompes, elles étaient, pour la plupart, en fer et non en acier. Les médiévistes? Vous pouvez confirmer? Décapiter et démembrer des "milliers" d'ennemis réclame beaucoup plus qu'une lame. Il les finit peut-être avec ses dents?...
Lilla My
03/06/2007 10:23
Lilla Mu !
Bizarreland........ Das ist das Land der begrenzten Unmöglichkeiten

En réponse à Klian :
je ne m'y connais pas en chirurgie, donc je te crois quand tu dis qu'ils étaient plus avancés qu'on ne le pense au M-A Cela dit en parler comme un "parasite de cerveau" me laisse tout de même sceptique.
Et puis, qui nous dit que ce monde soit le M-A que nous connaissons ?

Et enfin, j'ai étudié la littérature médiévale, donc loin de moi l'idée que :
"le moyen âge, c'est les chevaliers, les serfs, les seigneurs, et la guerre".

Ils avaient au moins aussi des moines qui écrivaient bien (quoiqu'un peu répétitivement par moments )
Ellidan
03/06/2007 12:04
There's no escape in pain, you belong to me !

alors alors alors.
Les épées pas aiguisées : j'ai dit qu'il prenait soin de sa lame, qu'il l'aiguisait bien. Donc... voilà,
Le parasite au cerveau : c'est ce qu'ils pensent
Berserk : houla, je savais pas que ca avait une vraie signification! je connaissait que de Baldur's gate moi. Mais bon, tant mieux
décapiter des milliers d'ennemis : pas tous avec son épée, à chaque fois je dis que quand il se réveille, il n'a plus son arme. Il se les fait à la main ou avec ce qu'il trouve ^^
le monde : en effet, c'est pas le M-A de notre Histoire, c'est l'époque de MON histoire. Dans morrowind, par exemple, ils en sont à plus de 3000 ans de la 3eme aire, je crois, et pourtant, c'est toujours un monde médieval. Médiéval ne signifie pas forcément "Moyen-Age".
Klian
03/06/2007 12:31
Frère Loup, d'une maison d'Andor, webmaster

En réponse à Klian :
je ne m'y connais pas en chirurgie, donc je te crois quand tu dis qu'ils étaient plus avancés qu'on ne le pense au M-A Cela dit en parler comme un "parasite de cerveau" me laisse tout de même sceptique.
Et puis, qui nous dit que ce monde soit le M-A que nous connaissons ?


On ne peut nier que la chirurgie et la vision qu'on avait de cet discipline aient été limité au moyens-âge par la religion (et sa sainte peur du sang ) et l'emprise qu'elle avait sur la société. Et tu as raison, c'est peut-être aller un peu loin, même si je n'en suis pas sur du tout.
Je voulais simplement rééquilibrer les choses . Le moyen âge n'est pas obscur, comme on le dit à tord et à travers.

Et libre à Belgarion d'expliquer que dans son monde, la religion n'a pas limité le développement de la chirurgie à la manière dont elle l'a fait dans le nôtre.

Et enfin, j'ai étudié la littérature médiévale, donc loin de moi l'idée que :
"le moyen âge, c'est les chevaliers, les serfs, les seigneurs, et la guerre".

Ils avaient au moins aussi des moines qui écrivaient bien (quoiqu'un peu répétitivement par moments )



Les moines qui écrivaient bien, c'est un peu limité ma chère : tu oublies autant les Evêques que les laïques qui ont écris des ouvrages qui ont fait date. Saint Augustin, Jonas d'Orléans, Suger de Saint-Denis, Rigord, Jean de Joinville, Marie de France, Christine de Pisan, Jean Froissart...Ils font tous de trééééés bons moines .
Lilla My
03/06/2007 13:59
Lilla Mu !
Bizarreland........ Das ist das Land der begrenzten Unmöglichkeiten

Boah, j'abandonne, puisqu'on n'a pas le droit d'être ironique sans être prise au sérieux
Et puis, d'abord, c'est hors-sujet tout ça.
Jehane
03/06/2007 17:08
Les rêves n'ont pas d'air-bag

Sinon, pardonnez mon ignorance, mais que signifie le verbe "plussoier"?


plussoier , néologisme né sur internet signifiant : je suis d'accord avec ce qui a été dit précédement, j'ajoute ma voix, +1, etc ...

Pour ton texte, je te donnerai mon avis quand je l'aurai lu, c'est-à-dire ce soir ou demain

Klian, juste un détail, je sais pas si on peut considérer St-Augustin comme un auteur du Moyen-Age, personnellement je le range dans l'Antiquité. Il était citoyen romain, vivait dans l'Empire Romain et est étudié par les latinistes (même s'il est très loin d'être mon auteur favori).
Ellidan
03/06/2007 17:42
There's no escape in pain, you belong to me !

merci. Je me coucherai moins bête ce soir.
Klian
04/06/2007 15:11
Frère Loup, d'une maison d'Andor, webmaster


Klian, juste un détail, je sais pas si on peut considérer St-Augustin comme un auteur du Moyen-Age, personnellement je le range dans l'Antiquité. Il était citoyen romain, vivait dans l'Empire Romain et est étudié par les latinistes (même s'il est très loin d'être mon auteur favori).


On ne peut pas plus le ranger dans l'antiquité à un moment où depuis 3 siècles, ce qui faisait une des caractéristiques principales de la civilisation romaine, l'urbanisme lié à l'organisation du culte et à la collecte de l'impôt, est en fort recul.

En fait, ce que je veux dire, c'est que moyen-âge ne veut rien dire en tant que tel!
Du point de vue de l'histoire urbaine, on passe de l'antiquité au moyen-âge au IIIème siècle. Du point de vue de l'histoire byzantine, il faut attendre la mort de Justinien. Du point de vue de l'histoire italique, c'est avec les Lombards. Du point de vue de l'Histoire des France, est-ce une bonne chose de le faire démarrer avec Clovis quand on sait qu'il a reçu les codiciles du Consulat et que son père était général romain (on l'a retrouvé dans son tombeau avec le manteau de pourpre sénatorial...)? Etc.

Enfin en gros, oui, je vais dans ton sens, Saint Augustin est au moins autant ancré dans ce qui faisait la romanité que dans ce qui a fait la période médiévale.

ps: on peut aussi continuer ailleurs cette intéressante discussion
Caldazar
04/06/2007 15:30
Le Blob attaque !

Du genre ici ^^
Jehane
04/06/2007 16:01
Les rêves n'ont pas d'air-bag

J'ai lu maintenant je donne mon avis. C'est bien écrit, l'histoire est intéressante. Il y a quelques petites fautes d'orthographe qui trainent mais rien de catastrophique.
Mais je le trouve trop descriptif, on ne rentre pas assez dans la tête des personnages.

Attention, c'est bien, c'est juste que ce n'est pas trop mon style

HS pour Klian : je n'ai pas étudié l'histoire donc je te crois sur paroles pour le début du Moyen-Age. St-Augustin est donc à la charnière entre les deux époques
Ellidan
04/06/2007 17:57
There's no escape in pain, you belong to me !

Ok ok, j'vais essayer...
Mara
05/06/2007 17:13
Novice


Ben je trouve que ton texte va un peu trop vite... juste par exemple le début, il se retrouve sur la colline et Paf! il réussit bien son tir. je trouve quand même que tu devrais détailler un peu plus. (Hep! ça ne change rien au fait que j'adore ton texte!!!)
Ellidan
05/06/2007 20:19
There's no escape in pain, you belong to me !

Ben c'est à dire que... Il parrait que je m'y prends mal, parce qu'un auteur est sensé avoir une trame dans la tête, et connaître la fin de l'histoire avant de l'avoir écrite.... Et c'est pas dutout mon cas, voyez. Moi je l'écrit au fur et à mesure, ce qui fait que c'est comme si je le lisais, en fait. Donc c'est pour ca qu'au début du topic je disais que c'est pas la version définitive. Comme quoi il faudra que je brode, tout ça. Mais sinon, sur la colline, le truc c'est qu'il sait pas comment il a fait pour réussir son tir. Au début dumoins. Après je pourrais déveloper l'entraînement, mais bon. Faudrait déjà que je fasse le chapitre 8, et j'ai pas trop d'idées...
Ellidan
07/06/2007 21:45
There's no escape in pain, you belong to me !

J'aime pas trop ce chapitre, mais bon... Il est nécessaire :




Le Royaume de Nord, du Sud, de l'Ouest et de l'Est ne représentaient qu'un seul continent du vaste monde. Mais c'était le seul connu de ses habitants. Il était en effet bien isolé du reste du monde, par des frontières naturelles : chaînes de montagnes à l'Est, désert immense au Nord, l'Océan des Tempêtes à l'Ouest, et les Terres Démoniaques au Sud. Les chaînes montagneuses étaient constituées de beaucoup de falaises, très hautes, et les quelques fous qui ont essayés de les franchir sont tous morts, soit par une chute mortelle, soit à cause des glaciers qui les surplombent, où aucune vie ne peut se développer à cause du froid trop intense. Le désert était trop vaste pour survivre à sa traversée, aucune oasis n'ayant jamais été découverte, les pauvres voyageurs qui ont tenté une traversée sont tous morts de soif. L'Océan des Tempêtes portait bien son nom, car les ouragans qu'il lâchait sur les bateaux dont les équipages étaient assez intrépides pour l'affronter les coulaient à coup sûr. Heureusement, ces tempêtes ne se déclaraient qu'au large, permettant un minimum de commerce sur la côte. Et enfin, les Terres Démoniaques. Ce nom leurs fut donné à cause des vieilles légendes qui racontent que des monstres issus des Enfers hanteraient ces terres dévastées par le feu craché par ses volcans, réduisant toute trace de végétation à l'état de cendre, et ne laissant que torrents de lave et la Roche Noire, capable de résister aux plus hautes températures, et d'une solidité à toute épreuve. Les remparts de Tal'Sifore, capitale du Royaume du Sud, sont faits dans ce matériaux qui n'a pas de prix, sauf celui du sang. En effet, des centaines d'esclaves avaient péris alors qu'ils devaient en ramener des quantités inconcevables, les murailles s'étendant sur plusieurs milliers de lieues, et plusieurs dizaines de haut. C'est grâce à ses remparts que la cité avait acquis son statut de ville imprenable. C'était aussi la capitale du Royaume du Sud.
L'économie du Royaume du Nord était basée sur le commerce d'épices, que l'on pouvait facilement cultiver en bordure du désert, le climat étant favorable plus ici qu'ailleurs. Celle du Royaume du Sud était basée sur le minerai. On trouvait quantité de métaux de toutes sortes près des Terres Démoniaques. Ce qui explique la qualité des armes et armures des armées de ce royaume. L'économie du Royaume de l'Est était basée sur différentes choses. La chasse, la guerre, l'or et le bois en particulier. Il y avait en effet beaucoup des forêts et de bois dans ce royaume. Des groupes de mercenaires se formaient dans les montagnes, puis parcouraient les Royaumes à la recherche d'employeurs qui payaient bien. Le commerce du bois et de l'or allait également bon train. Enfin, l'économie du Royaume de l'Ouest était basée sur la pêche et le commerce. Avallon, la capitale, était aussi un point de ralliement pour tous les marchands et les pêcheurs des royaumes du Nord, du Sud et de l'Ouest. Les marchés là-bas, étaient gigantesques et permanents. On y trouvait tout et n'importe quoi. Du poisson aux armes, des amulettes aux chars à boeufs. Il y avait aussi les différentes académies. Malgré ces écoles, le peuple de l'Ouest n'était pas fait pour la guerre.
Il y avait également plusieurs dieux dans la religion en vigueur sur ce continent. Vos, dieu du jour et du Soleil, Luna, déesse de la nuit, en étaient les plus importants.
Au fil du temps, le Royaume de l'Est et le Royaume du Sud avaient développés des liens commerciaux étroits, et une alliance politique en avait résulté. Le Royaume de l'Ouest et celui de l'Est ont souvent eu quelques querelles, l'un récupérant quelques territoires par ci, l'autre quelques territoires par là, donnant une allure crénelée à la frontière qui les séparait, mais jamais il n'y avait eu de réelle guerre entre les Royaumes.

De vieilles légendes racontent que jadis, ils s'étaient tous ligués pour luter contre l'invasion de démons venant des Terres Démoniaques, des centaines de démons sortant de nul ne savait où pour se déverser dans les Royaumes. Le Royaume du Sud avait été dévasté, et seul Tal'Sifore avait résisté, grâce à ses remparts gigantesques. Certains de ces démons avaient une apparence humaine, et s'étaient glissés dans le lit des femmes pour leur faire des enfants ayant du sang démoniaque. Ces décendants du mal devenaient parfois fous et massacraient toutes les personnes qui les entouraient. On les appela "berserker". La plupart furent éradiqués après la victoire des Sept Héros, demi-dieux qui furent envoyés sur Terre pour combattre les démons. Mais certains subsistèrent, et donnèrent eux aussi naissance à des enfants, transmettant leurs gènes contaminés de génération en génération. Les symptômes ne se déclaraient pas obligatoirement, ce qui permit la survie partielle de l'espèce.


Et un jour, quelque chose dégénéra. Un nouveau roi accéda au trône dans le Royaume de l'Est, qui était fort jaloux des avantages commerciaux du Royaume de l'Ouest, qui lui rapportaient tant d'argent. Il soudoya un homme d'un haut rang dans la hiérarchie de l'Ouest, qui s'arrangea pour envoyer une escouade de soldats massacrer des gens du côté est de la frontière, ce qui donna lieu à une déclaration de guerre venant de l'Est. Le Sud ,ne voulant pas rompre ses accords avec l'Est, suivit, et la Grande Guerre commença.

Aelghir
07/06/2007 23:17
Chevalier un jour, Chevalier toujours ! Montjoie Saint Denis et Tutti Quanti !

Effectivement, ce texte est à revoir : pas mal de maladresses grammaticales, de répétitions et la concordance des temps n'est pas respectée. Exemples : Les chaînes montagneuses étaient constituées de beaucoup de falaises, très hautes, et les quelques fous qui ont essayés de les franchir sont tous morts, soit par une chute mortelle, soit à cause des glaciers qui les surplombent, où aucune vie ne peut se développer à cause du froid trop intense.
Dans un texte au passé on emploie soit le couple imparfait/passé simple (plus littéraire) soit le couple imparfait/passé composé mais pas les deux ensemble.

Certains de ces démons avaient une apparence humaine, et se sont glissés dans le lit des femmes pour leur faire des enfants mi-hommes, mi-démons. D'apparence humaine, ils devenaient parfois fous et massacraient toutes les personnes qui les entouraient [pas mal de répétitions qui plombent la phrase... et le mot fous revient souvent dans ce court chapitre.]

Tu devrais réécrire ce chapitre, je pense.
Ellidan
08/06/2007 16:47
There's no escape in pain, you belong to me !

Oui,moi aussi.
Je m'y mets de ce pas.
J'ai corrigé les répétitions et les temps. Y avait-il autre chose?
lugh
09/06/2007 10:22
Samildanach

Je dois etre trop rationnel mais quand je lis ton texte, la premiere question qui me vient, c'est : "pourquoi on le larde pas de fleches le berseker?"

De ce que je comprends bien, il devient tres fort mais etre a ce point inarretable, je trouve un peu exagere. Cela ote l'interet d'un combat s'il n'y a pas de risque. Les Aes Sedai par exemple sont tres puissantes mais ne peuvent pas s'exposer stupidement.

C'est un simple ressenti, tu ecris bien par ailleurs.

P.S Desole pour le mesage sans accent, fichu clavier...
Ellidan
09/06/2007 11:04
There's no escape in pain, you belong to me !

Oui mais tu oublies les mages. La premiere bataille, tout le monde a été surpris par la présence d'un berserker. Donc ils n'ont pas eu le temps de réagir. Et apres les mages sont arrivés. Ils le protègent et balancent des sorts dévastateurs. Voilà.
Mara
24/06/2007 16:28
Novice


Il faudrait peut-être l'insérer dans ton texte.
Ellidan
24/06/2007 16:51
There's no escape in pain, you belong to me !

le fait qu'ils le protègent? Le rèste ca y'est déjà...
Mara
25/06/2007 09:48
Novice


vVoui xD
Ellidan
25/06/2007 16:22
There's no escape in pain, you belong to me !

faudra que je vois quand j'aurais le temps... Un récit de taverne, ou un truc dans le genre. Mais là, avec les exams ( si on peut qualifier le brevet d'examen...?) j'ai pas le temps d'écrire.
Mara
25/06/2007 16:49
Novice


hhhmmm... Va réviser, toi vilain!
Ellidan
31/07/2007 18:52
There's no escape in pain, you belong to me !

Bon, bah j'ai eu mon brevet avec la mention bien, et en récompense mon ordi a cramé... ducoup j'ai pas pu réécrire, je devrais bientôt le récupérer, donc je vais m'y remettre.
Ellidan
02/08/2007 20:25
There's no escape in pain, you belong to me !

Ca y est, je suis en train de réécrire le chapitre 2, qui remplacera bientôt celui sur ce topic. Il y a plus de descriptions vis à vis de l'entrainement et des sentiments d'Ellidan,etc... Bref, j'améliore, comme j'avais dit.
Thismardoch
06/08/2007 08:39


Je trouve ça un peu lourd de faire un chapitre entier de géographie et d'économie. Essaie peut-être de mettre les infos au fur et à mesure.

——
Enfin ce n'est que l'avis d'un humble nouveau.
Ellidan
06/08/2007 12:12
There's no escape in pain, you belong to me !

tu sais moi aussi je suis plus ou moins nouveau, mais vu que j'ai aucune idée de comment intégrer ces données au fur et à mesure dans le texte, bah voilà. Mais merci de donner ton avis, je vais essayer d'améliorer ça, puisque je suis en train de tout réécrire, j'en profiterais.
Thismardoch
07/08/2007 23:36


Autre chose : je trouve que c'est dommage que les royaumes n'aient pas de nom. Enfin je trouve que "royaume du nord/sud/est/ouest" c'est un peu plat. Ca me fait imaginer un continent carré coupé par ses deux diagonales en quatre pays, ce qui n'est pas très très beau.
Ellidan
08/08/2007 11:23
There's no escape in pain, you belong to me !

Ca je sais, mais franchement, j'ai largement assez de mal avec le nom des persos! Alors pour les pays... On verra si un éclair de géni se présente^^
Ellidan
10/08/2007 14:16
There's no escape in pain, you belong to me !

Bon, je propose Kerne pour l'ouest, Sterenn pour le nord, Garm pour l'est et Korn pour le sud. Ca passe?
Thismardoch
10/08/2007 19:46


Ca passe. Même si c'est pas simple pour le lecteur d'avoir deux pays qui ont quasiment le même nom (Kerne et Korn).
Ellidan
11/08/2007 10:59
There's no escape in pain, you belong to me !

Bah, Y'a pas plus de différence qu'entre Est et Ouest...
Mara
13/08/2007 22:08
Novice


Sterenn veux dire étoile en breton . c'est voulu?


(oui, je sais, moi chiente )
Pin'shae
14/08/2007 00:34

Aielle ayant soumis un Champion.

Korn pour le sud, pour moi ca se rapproche trop de "kornog", qui veut dire Ouest, en vrai... c'est confusant

Et puis y'a aussi la raison secrète: c'est aussi le nom que j'ai donné au royaume de l'Ouest de mon texte à moi que j'ai J'veux pas partager.

--> Mara, je pense que c'est voulu. En fait "étoile" se dit en général Stered ( stered). Sterenn, c'est plus précisement l'étoile du Nord
Ellidan
14/08/2007 11:40
There's no escape in pain, you belong to me !

Héhéhéhé.... Je savais qu'il y avait des gens qui parlait breton ici! J'aurais du faire plus attention... Non, en fait j'ai choisi en fonction des consonnances, uniquement. Bien-sûr, à la base j'ai recherché nord sud est ouest en breton, mais après, surtout ne faites pas attention à la vraie signification!
Bon, 'faut que je m'y remette, j'aimerais quand même bien le finir ce chapitre 2...
Ellidan
14/08/2007 12:06
There's no escape in pain, you belong to me !

Voilà! Vous pouvez allez voir en page 1, j'ai complètement réécrit le chapitre 2, qui est beaucoup plus long. J'espère que vous le préfèrerez ainsi, au cas ou j'ai gardé un exemplaire de l'original, mais bon, normalement, c'est beaucoup mieux...
Ellidan
19/08/2007 11:10
There's no escape in pain, you belong to me !

Chapitre 3 en cours de reconstruction. Moins, beaucoup moins de retouches à faire^^, juste le début de bien en fait... Mais bon, c'est le chapitre que j'avais choisi de montrer à ma prof de français, donc.... Mais qu'est-ce que j'raconte moi? tout le monde s'en fout...
Thismardoch
19/08/2007 23:04


Sauf du "d" en trop ("dde"), et le t qui manque à la fin.
Ellidan
19/08/2007 23:25
There's no escape in pain, you belong to me !

corrigé. Quelqu'un a-t-il lu les modifications? Si oui peut-il (elle) me donner son avis?
Thismardoch
20/08/2007 00:08


Il est un peu tard
j'essaierai de voir ça d'ici un ou deux jours.
Ellidan
20/08/2007 10:06
There's no escape in pain, you belong to me !

D'accord. Merci!
Ellidan
20/08/2007 14:56
There's no escape in pain, you belong to me !

Bon, j'ai fini le 3, mais j'hésite à le mettre... J'ai peur que vous me preniez pour un détraqué, ou quelque chose dans ce genre... Donc je précise bien, au cas où, je ne pense pas que Terry Goodkind soit un malade, juste à cause d'une scène de viol dans l'épée de vérité. C'est un exemple, bien sur. Bon maintenant, si vous le voulez, il faudra le demander ce chapitre. Au pire je peux faire une version censurée...
Thismardoch
21/08/2007 19:00


CHAPITRE 1 :

Quelque chose me chiffonne avec la concordance des temps. Dans le premier paragraphe.

Mais je ne parviens pas à être tout à fait satisfait par les deux versions qui suivent (où j'ai modifié beaucoup de temps) :

-------------------------------------------
Ellidan était orphelin. Ses parents étaient morts alors qu'il était très jeune. C'était pendant la guerre des Royaumes. Son père l'avait emmené à la chasse. Ils y avaient passé la journée, et avaient abattu un sanglier. Lorsqu'ils étaient revenus, à la tombée de la nuit, le village était en feu. Les villageois couraient en tous sens, criant et tombant sous les coups des soldats. Le père d'Ellidan lui avait dit de se cacher derrière la carcasse d'une charrue, et il était parti en direction de leur ferme, qu'il avait découverte en feu. Affolé, il en avait fait le tour, et avait découvert deux soldats en train de violer sa fille aînée, alors que gisaient les cadavres de sa femme, le chemisier déchiré, et de sa fille cadette, la gorge ouverte, à quelques pas. Fou de rage, il s'était jeté sur les soldats, qui ne l'avaient vu??? arriver que trop tard.
Il avait transpercé le premier avec la lance qui lui avait permis, quelques heures auparavant, de tuer le sanglier. La pointe métallique s'était enfoncée au travers de l'armure de cuir, mais n'avait plus voulu??????? en ressortir. Le père d'Ellidan avait poussé le soldat qu'il venait d'empaler jusqu'à un mur en ruine, puis s'était jeté sur le deuxième soldat, alors que le premier s'écroulait en se noyant dans son sang. Il l'avait envoyé au sol d'un puissant coup de poing à la tempe, puis s'était assis à califourchon sur son ventre, l'immobilisant, et avait commencé à le frapper.
Quand il s'était enfin arrêté, le crâne de l'homme n'était plus qu'une bouillie sanglante. Il s'était relevé, s'était dirigé vers le corps étendu de sa fille aînée, pour découvrir qu'un des soldats l'avait égorgée, elle aussi, avant de tomber sous les coups de son père. Désespéré, il n'avait pas vu le troisième soldat qui arrivait derrière lui, qui, après avoir jeté un vague coup d'oeil au corps de ses anciens camarades, avait dégainé sa dague, et égorgé l'homme.
-------------------------------------

Autre proposition :

-------------------------------------
Ellidan fut orphelin très jeune. C'était pendant la guerre des Royaumes. Son père l'emmena à la chasse. Ils y passèrent la journée, et abattirent un sanglier. Lorsqu'ils revinrent, à la tombée de la nuit, le village était en feu. Les villageois couraient en tous sens, criant et tombant sous les coups des soldats. Le père d'Ellidan lui dit de se cacher derrière la carcasse d'une charrue, et il partit en direction de leur ferme, qu'il découvrit en feu. Affolé, il en fit le tour, et découvrit deux soldats en train de violer sa fille aînée, alors que gisaient les cadavres de sa femme, le chemisier déchiré, et de sa fille cadette, la gorge ouverte, à quelques pas. Fou de rage, il se jeta sur les soldats, qui ne le virent arriver que trop tard.

Ensuite ça se recolle au reste.
-----------------------------------------


Désespéré, il ne vit pas le troisième soldat qui arrivait derrière lui. Après avoir jeté un vague coup d'oeil au corps de ses anciens camarades, il dégaina sa dague, et égorgea l'homme.

(->ce dernier "il" n'est pas clair.)
Ellidan
21/08/2007 19:55
There's no escape in pain, you belong to me !

Mmmmh.... C'est vrai que.... Mais il me semble que ma prof de français m'avait dit un jour que certains auteurs changeaient de temps pour rendre l'action plus vivante. Parce que ta première version n'est pas assez vivante et ta deuxième ne correspond pas dutout à ce que je veux rendre... Ca pourrait être :


[ Ellidan était orphelin. Ses parents étaient morts alors qu'il était très jeune. C'était pendant la guerre des Royaumes. Son père l'avait emmené à la chasse. Ils y avaient passé la journée, et avaient abattu un sanglier. Lorsqu'ils étaient revenus, à la tombée de la nuit, le village était en feu. Les villageois couraient en tous sens, criant et tombant sous les coups des soldats. Le père d'Ellidan lui avait dit de se cacher derrière la carcasse d'une charrue, et il était parti en direction de leur ferme, qu'il avait découverte en feu.

Affolé, il en fit le tour, et découvrit deux soldats en train de violer sa fille aînée, alors que gisaient les cadavres de sa femme, le chemisier déchiré, et de sa fille cadette, la gorge ouverte, à quelques pas. Fou de rage, il se jeta sur les soldats, qui ne le virent arriver que trop tard.
Il transperça le premier avec la lance qui lui avait permis, quelques heures auparavant, de tuer le sanglier. La pointe métallique s'enfonça au travers de l'armure de cuir, mais ne voulut plus en ressortir. Le père d'Ellidan poussa le soldat qu'il venait d'empaler jusqu'à un mur en ruine, puis se jeta sur le deuxième soldat, alors que le premier s'écroulait en se noyant dans son sang. Il l'envoya au sol d'un puissant coup de poing à la tempe, puis s'assit à califourchon sur son ventre, l'immobilisant, et commença à le frapper.
Quand il s'arrêta enfin, le crâne de l'homme n'était plus qu'une bouillie sanglante. Il se releva, se dirigea vers le corps étendu de sa fille aînée, pour découvrir qu'un des soldats l'avait égorgée, elle aussi, avant de tomber sous les coups de son père. Désespéré, il ne vit pas le troisième soldat qui arrivait derrière lui. Après avoir jeté un vague coup d'oeil au corps de ses anciens camarades, il dégaina sa dague, et égorgea l'homme.
] Avec un paragraphe où l'on change de temps, qu'en dis-tu?
Des conseils de ceux qui ont une autre solution?


Le dernier il pourrait être remplacé par "ce dernier" mais il faut demander au modo, je ne peux rien faire sur le premier chapitre.
Thismardoch
25/08/2007 16:13


Peut-être en faisant la transition au niveau de l'imparfait "Les villageois couraient en tous sens, criant et tombant sous les coups des soldats."
Ca rendrait la transition plus fluide, je pense.

Sinon, remplacer "il" par "ce dernier" me semble vraiment bien.

-----------------------------------------------------------
CHAP.2

"bien qu'il ne risquât malheureusement pas d'en recevoir..."

(je crois, mais bon, le subjonctif, je connais pas trop bien)
--------------------
"0 sa grande surprise, il vit son coup dévié et du esquiver une contre-attaque manifestement inattendue."

0 -> A ou À
du -> dût /dut ?
--------------------
"Il eut du mal à trouver le sommeil, en partit à cause de l'impression qu'il avait,"

en partie
--------------------
"Les jours se succédèrent, tous identiques aux autres : réveil, entraînement, déjeuner, entraînement, sommeil. "

un repas par jour????
--------------------
"bien que Karl continua à le martyriser."

continuât (en tout cas subjonctif)
--------------------
"Le jour de ses sept ans,[...] la provocation matinale et hebdomadaire de Karl,"

hebdomadaire veut dire toutes les semaines, donc Karl l'insulte un matin par semaine, et ça tombe par hasard le jour de ses sept ans.
°-?
--------------------
"C'est exercice a vite finit par énerver Erwan,"

Cet exercice finit vite par énerver Erwan.
--------------------
"Le jour de ses onze ans, on apprit à Ellidan qu'il prendrait dorénavant des leçons de savoir vivre une fois par moi."

Il tape dans un mannequin pendant 4 ans ??? Doit se faire ch***

par mois
--------------------
"- ce fut le seul cours où le jeune garçon parla, dissipant un certain doute sur un quelconque mutisme -"

quelconque -> éventuel
--------------------
" et les quelques fous qui ont essayés de les franchir sont tous morts,"

avaient essayé
--------------------
" les pauvres voyageurs qui ont tenté une traversée sont tous morts de soif. "

étaient tous morts de soif
--------------------
"Ce nom leurs fut donné à cause des vieilles légendes qui racontent que des monstres issus des Enfers hanteraient ces terres dévastées par le feu craché par ses volcans, réduisant toute trace de végétation à l'état de cendre, et ne laissant que torrents de lave et la Roche Noire, capable de résister aux plus hautes températures, et d'une solidité à toute épreuve."

Trop long... difficile de comprendre.
--------------------
"Les remparts de Magoariek, capitale de Korn, sont faits dans ce matériau qui n'a pas de prix, sauf celui du sang."

Je ne suis pas convaincu par le temps
--------------------
"En effet, des centaines d'esclaves avaient péris alors qu'ils devaient en ramener des quantités inconcevables,"

péris -> péri
--------------------
"les murailles s'étendant sur plusieurs milliers de lieues, et plusieurs dizaines de haut."

?????? plusieurs dizaines de lieues de haut !!??
--------------------


Sinon, bravo pour la façon d'introduire les infos d'histoire-géo de ton monde dans le texte

----------------------------------------------------------------------------
CHAP. 3

"Puis vint l'heure du déjeuné. " -> déjeuner
--------------------

"Ellidan se mit en quête d'un bosquet qui conviendrait à ses activités avec Angelle."
.......... j'ai peut-être l'esprit tordu, mais bon.......... ........ remplace "ses activités" par "son combat".

--------------------
"que l'épuiser plus serait dommage car la journée serait épuisante. "
répétition
--------------------
"lui mit un coup de boule dans l'estomac"
je trouve que c'est trop langage parlé "un coup de boule".
--------------------
"Les soldats des différentes écoles partirent donc au levé du soleil"

-> lever
--------------------------------------------------------------------------

La suite plus tard. (peut-être pas avant dans une semaine)
Ellidan
26/08/2007 20:16
There's no escape in pain, you belong to me !

"et les quelques fous qui ont essayés de les franchir sont tous morts,"

avaient essayé"

Non non, tous, même aujourd'hui.

"Ce nom leurs fut donné à cause des vieilles légendes qui racontent que des monstres issus des Enfers hanteraient ces terres dévastées par le feu craché par ses volcans, réduisant toute trace de végétation à l'état de cendre, et ne laissant que torrents de lave et la Roche Noire, capable de résister aux plus hautes températures, et d'une solidité à toute épreuve."

Trop long... difficile de comprendre.

A bon?, et ben fait un effort, ca me parrait pas si dur!

"Ellidan se mit en quête d'un bosquet qui conviendrait à ses activités avec Angelle."
.......... j'ai peut-être l'esprit tordu, mais bon.......... biggrin.gif ........ remplace "ses activités" par "son combat".

Nan nan, j'trouce ca bien^^ De toutes façon je change ce chapitre, tu pourras le relire si tu veux, et te rendre compte que ton esprit tordu n'est pas l'unique à l'être^^


"que l'épuiser plus serait dommage car la journée serait épuisante. "
répétition
Corrigé dans ma nouvelle version

"Les soldats des différentes écoles partirent donc au levé du soleil"

-> lever

N'existe plus dans ma nouvelle version^^

Sinon c'est corrigé.


Et pour le coup de boule, c'est remplacé par "un coup violent" sous les conseils de ma prof de francais.


Et merci de te donner la peine de me corriger, il y a des fautes telles que 'c'est instant" qui me dégoutent. Disons que, porté par l'élan "artistique" (je ne suis pas sûr de pouvoir le qualifier ainsi après tes critiques ) je n'ai pas fais attention, ou alors, je voulais écrire autre chose et j'ai changé d'avis, oubliant de me corriger.

Pour les fautes au niveau du subjonctif, c'est parceque j'ai rien compris à ce truc et qu'on l'a pas bien revu cette année... Et les passages au passé composé, je pars du fait que ce monde existe (ce qui n'est pas le cas, on est d'accord^^) encore, donc le passé composé et non le plus que parfait.


Et ne t'embête pas à lire au delà du 3 pour l'instant, tout va être modifier.
Ellidan
31/08/2007 19:16
There's no escape in pain, you belong to me !

Quelqu'un d'autre a-t-il lu ces deux chapitres modifiés? Si oui je pourrais avoir des avis? Je veux dire autre que le détail de toutes les fautes d'orthographe et de français... svp
Aelghir
31/08/2007 22:39
Chevalier un jour, Chevalier toujours ! Montjoie Saint Denis et Tutti Quanti !

Juste à propos du subjonctif : ce qui se fait de plus en plus désormais c'est d'employer le subjonctif présent dans un texte au passé pour alléger la sauce. Car si ce n'est pas trop lourd à la 3ème personne du singulier, ça le devient beaucoup plus aux personnes du pluriel.

exemple "Il fallut que vous m'épatâtes !" c'est mieux avec "Il fallut que vous m'épatiez !", non ?

Un exemple dans ton chap 2 :
Du coup, il n'avait rien d'autre à faire que s'entraîner, et il rattrapa vite le niveau des autres, bien que Karl continua à le martyriser.


Bon déjà, c'est "continuât" et pas "continua"

Il rattrapa vite le niveau des autres bien que Karl continue à le martyriser.

Comme ça c'est plus simple.
Ellidan
01/09/2007 11:00
There's no escape in pain, you belong to me !

Ok, merci, je vais corriger ca.
Ellidan
15/09/2007 19:06
There's no escape in pain, you belong to me !

Voilà la nouvelle version du chapitre 4. Pitiez, j'ai besoin d'appréciations! Pas juste qu'on me signale les fautes (ce qu'il ne faut quand même aps oublier de faire, hein!)















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Le lendemain, comme Ellidan l'avait deviné, ils sortirent de la forêt, et ils arrivèrent à destination dans la soirée. La destination en question était une ville fortifiée, Talbenn, située sur la frontière Est de Kerne, poste avancé non loin du champ de bataille. Les officiers et les champions étaient logés dans les maisons des habitants et les autres soldats devaient monter leur tente sur les places. On présenta Ellidan à ses hôtes. Un jeune couple, qui avait emménagé il y avait peu, et qui avait déjà vu se succéder trois officiers et un champion depuis leur arrivée. Lorsqu'un locataire décédait, on le remplaçait. L'homme était assez grand, blond, les yeux bleus, entre vingt et vingt-cinq ans, quelques coupures probablement dues à un rasage trop rapide parsemaient son visage anguleux. La femme était un peu plus jeune et plus petite. Les cheveux noirs, les yeux marron, elle avait de belles formes, et le regard d'Ellidan s'y attarda quelques instants. C'était une belle femme. Il avait entendu dire que les officiers avaient tous les droits sur leurs hôtes, dont celui de disposer à leur guise de leur femme. Ellidan trouvait cela répugnant. C'était une ville kernoise, pas provisoirement occupée, ni ennemie. La personne qui l'avait conduit jusque là s'en alla, le laissant sur le seuil de la maison, assez petite, aux magnifiques murs de pierres. L'homme le fit entrer. La maison avait beau être petite, elle n'en était pas moins accueillante. La première chose que vit Ellidan était la cheminée. Elle trônait au milieu d'un mur en face de la porte d'entrée. Elle devait également servir pour la cuisine, puisqu'il y avait une crémaillère. Cependant, aucun feu n'y brûlait. C'est normal, se dit Ellidan, on est en plein été. Les murs étaient recouverts de tapisseries aux couleurs chaudes, et le sol était d'une propreté irréprochable. Un mur s'arrêtant à mi-hauteur séparait une cuisine assez étriquée d'une petite salle de séjour, avec deux sièges en bois recouverts de couvertures, en face de la cheminée. Il y avait également un escalier en pierre qui devait monter aux chambres. Le jeune homme fit asseoir Ellidan dans un des fauteuils, prit place dans l'autre, tandis que sa femme se tenait debout derrière lui. Ellidan crut déceler comme une attitude défensive dans sa position, et une trace de peur dans son regard. Il se dit que certains de ses prédécesseurs avaient abusés de leurs droits. L'homme fit les présentations d'une voix lasse.
"Bienvenue. Je suis Ewen, et voici ma femme, Gwenaëlle. Mes parents étaient propriétaires terriens, et quand ils sont morts, ils nous ont laissé suffisamment d'argent pour qu'on emménage ici. Malheureusement, avec cette guerre, toutes leurs terres sont passées de l'autre côté. Ne nous en voulez pas, ce n'est pas de notre faute. C'est juste que nos champs n'étaient pas au bon endroit.
-Mmh ? Pourquoi devrais-je vous en vouloir?
- Et bien, c'est à dire que l'officier précédent, quand il a appris ça, s'est énervé, et il m'a frappé.
Ellidan plissa le front, relevant les sourcils sous l'effet de l'étonnement. Décidément, il y avait des gens qui sautaient sur la moindre occasion de violenter son prochain.
- N'ayez crainte, ce n'est pas mon genre. Je m'appelle Ellidan. Je suis le champion de Hauts-Champs.
Gwenaëlle eut un mouvement de recul et écarquilla les yeux sous l'effet de la terreur. Son mari lui prit la main et la serra, ce qui la calma un petit peu.
- Je ne vous dérangerais pas. Je n'ai pas d'autres affaires que mon couteau et mon épée, et je suis habitué à dormir par terre. Je chasse pour me nourrir. Je pourrais vous procurer du gibier si vous le désirez. Au comportement de votre femme, je devine que la vie n'a pas été rose tous les jours, ces dernier temps. Je vois bien que je lui fait peur, - à ces mots, la jeune femme recula encore d'un pas et rentra la tête dans les épaules, comme si elle craignait d'être battue - aussi ne me verrez-vous que peu. Je n'aime pas rappeler des douleurs aux gens qui ne m'ont rien fait de mal. Si vous avez des problèmes, n'hésitez pas à faire appel à moi. "
Sur ce, il se leva et sortit de la maison. Il se dit que la pauvre femme avait payé cher le prix de sa beauté, et que c'était injuste. Il décida de faire tout ce qu'il pourrait pour limiter voir supprimer tous ces viols.
Il eut l'occasion de commencer sa croisade bien peu de temps après. Il déambulait dans les rues, la première nuit, pour se familiariser avec la ville et essayer de retrouver Angelle. Alors qu'il passait devant une rue sombre, il entendit un cri. Une voix de femme. Il tourna la tête et plissa les yeux pour distinguer quelque chose dans la pénombre. Il vit quatre hommes, manifestement des soldats, en train de dévêtir une jeune femme qui se débattait. L'un d'eux caressait ses seins, tandis que deux de ses compagnons l'immobilisait et que le troisième lui ôtait sa jupe. Ellidan les interpella en s'approchant.
" Arrêtez ça tout de suite, bande de porcs!"
En réponse, il reçut un coup de coude dans le nez. Il ne s'y attendait pas et il se retrouva par terre, un peu sonné.
" Attends ton tour!"
Il sentit une lame sous sa gorge. La femme continuait de crier. Ellidan reprit ses esprits. Il attrapa la main qui tenait le couteau, cassa le poignet de son propriétaire, se releva d'un bond, lui propulsa son poing dans l'estomac. Sa victime s'écroula, assommée. Il s'approcha du type qui déshabillait la femme, lui passa un bras sous le menton et commença à l'étrangler. Les deux autres lâchèrent leur victime, qui s'enfuit en courrant, et sortirent leur couteau. Ellidan envoya l'homme qu'il tenait sur son adversaire de gauche, et frappa celui de droite à la tempe. Il envoya son pied gauche dans le ventre du précédent qui revenait à la charge, le repoussant jusqu'au mur, attrapa le bras du premier, lui déboîta l'épaule, le repoussa une fois de plus vers le mur, où il s'écrasa contre son prédécesseur. Ensuite, Ellidan attrapa le dernier par les cheveux, lui fit lâcher son arme, le força à s'agenouiller, en face de ses trois collègues, et leurs dit à tous :
"C'était la dernière fois. Si vous recommencez, je vous tuerais. Peu importe que nous soyons dans le même camp, peu importe que nous ne soyons pas au combat. Rien ne vous autorise à forcer une femme à vous donner du plaisir. Faites passer le mot autour de vous."
Puis il les déshabilla, et les attacha avec leurs vêtements. Ils n'opposèrent aucune résistance, puisqu'ils étaient à moitié assommés. Enfin, il les traîna au milieu de la place principale, qui servait de campement, sous les regards ébahis des autres soldats, et les laissa là, complètements nus. Puis il rentra à sa nouvelle maison. Ses hôtes lui avaient laissé un double des clés. Il ouvrit la porte, et alla s'asseoir dans un des fauteuils. Manifestement, le couple s'était déjà couché. Il devait être tard. Il s'endormi dans cette position.
Il fut réveillé par un cauchemar, comme toutes les nuits - depuis peu, l'agression d'Angelle s'ajoutait au massacre de ses parents, alors que le soleil venait de se lever. Il décida d'aller sur la place attendre les ordres. Une fois sur place, il vit qu'il était attendu. Les quatre hommes de la veille avaient visiblement trouvé du monde pour les aider à se venger. Ils étaient maintenant une bonne quinzaine. L'un d'eux l'aperçut, cria quelque chose, et tous se ruèrent sur le nouveau venu. Ellidan soupira. Ils n'en avaient donc pas assez des batailles, il fallait qu'ils en redemandent lors de leurs permissions. Très bien, il allait leur faire passer le goût du sang. Un sourire étira ses lèvres, sans affecter le regard noir qui assombrissait son visage, ce qui donnait une impression assez effrayante. Il fut vite encerclé.
" Vous devriez savoir quand vous êtes vaincus. Cela éviterait du gaspillage d'énergie.
- C'est ça, fait le malin. Tu vas regretter de nous avoir humilié, tu peux le croire! Allez les gars, tous dessus!"
Et ils chargèrent. Ellidan soupira de nouveau. Il ne pris pas la peine de dégainer son épée.
Une fois tous chaos, il déclara que ce n'était pas bien malin de provoquer un champion, et qu'ils feraient bien de s'en souvenir, à l'avenir. Puis il vit Angelle, qui arrivait par une allée au milieu des tentes. Il ne l'avait pas vu depuis la veille, et déjà elle lui manquait terriblement. Il la rejoignit et la salua.
"Bonjour! Bien dormi?
- Bonjour! Oui, assez bien. On m'a logé dans une famille avec deux enfants adorables. J'ai une chambre juste pour moi et mes hôtes sont très sympathiques! Et toi, comment ça se passe?
- Bah, pas trop mal je suppose. Je suis dans une petite maison qui appartient à un jeune couple. Je crois que la fille a eu des problèmes avec les officiers précédents... Je lui fais peur, du coup j'essaie de ne pas trop la rencontrer. Je dors dans un fauteuil en bas. J'ai passé une nuit paisible.
Il ne voulait pas l'inquiéter, et s'il parlait des viols qui avaient lieues ici, il avait peur de la réaction de sa compagne.
- Bien, aujourd'hui est le grand jour. Notre premier vrai combat!
Ellidan était exalté.
- Oui.
- Essaie de rester près de moi pendant la bataille, je te protègerais.
- Je peux très bien m'occuper de moi!
- Je sais, mais n'hésite pas à m'appeler si tu as un problème."
Ils s'interrompirent à l'arrivée d'un homme d'âge mûr, qui monta sur une estrade, au milieu du camp. Au nombre de galons sur son épaule, Ellidan l'identifia comme étant capitaine. Les cheveux noirs grisonnants, les yeux sombres, la peau du visage rugueuse, sous une barbe de trois jours, grisonnante également, a peu près un mètre quatre-vingt, quatre-vingt-cinq, d'épaisses épaules, une carrure de guerrier, quand on le regardait, on se sentait comme amoindri. Il pris la parole et c'est d'une voix grave qu'il dit :
"Messieurs, je sais que beaucoup d'entre vous ne se sont jamais battu. Dans un combat à mort je veux dire. Pourtant, j'espère pouvoir compter sur chacun de vous lorsque vous serez là-bas. Par "là-bas" j'entends bien sûr "le champs de bataille". A quelques lieux à l'est se trouve une ligne que nous tenons depuis maintenant onze ans. On a perdu du terrain, on en a repris, on en a reperdu, et on en a repris, ainsi de suite. Mais ces derniers temps, les forces de Garm, nos ennemis, pour les plus incultes d'entre vous, semblent s'être renforcées. C'est pour ça que vous êtes là. Lors des prochains jours, beaucoup d'entre vous mourront. Proches, moins proches ou vous même, il est certain que nous auront des pertes. Mais il faudra faire avec. Il est hors de question de vous cessiez le combat parce qu'un de vos amis est passé de l'autre côté! Est-ce bien clair?
- Monsieur, oui monsieur !
-Bien. J'aimerais aussi saluer les membres de l'académie d'Avalon! Vos "talents" nous seront d'une grande utilité !
Quelques personnes hochèrent la tête.
- Des questions? Dans ce cas, bonne chance, vous en aurez grand besoin."
Et il descendit de son estrade. Il y eut quelques cris provenant des officiers, les rangs se formèrent, et l'armée se mit en marche. Cinq académies en tout, près de huit mille soldats. Un nombre considérable, lorsqu'il traverse une ville. Mais là où ils se rendaient, cela n'était rien. Ils sortirent de la ville, se dirigèrent vers l'Est. Au bout d'une quarantaine de minutes de marche, ils arrivèrent à un avant poste, entouré d'une palissade et de quelques tours, en bois. Dans chaque tour, il y avait trois archers. Et au delà de camp, ce n'était que désolation. Les vertes prairies, au contacte de tant de sang, s'étaient changées en bourbiers, dans lesquels les soldats devaient patauger pour aller s'entre-tuer. Il n'y avait plus le moindre arbre à des kilomètres, juste de la boue. Et en face, au loin, on pouvait voir le camp ennemi, fortifié également. Ils pénétrèrent dans le camp, se mirent en formation, les champions, portant l'étendard de l'académie, en première ligne. L'étendard de Hautchamps se composait d'une épée positionnée verticalement, s'enfonçant dans des flammes, le tout représenté sur une toile noire, accrochée sur une lance de cinq pieds de haut. Ils avancèrent jusqu'à la sortie du camp, et au moment de donner l'assaut, Ellidan entendit de lointaines cornes, puis des hurlements de rage. L'ennemi chargeait. Il eut une décharge d'adrénaline, se jeta en avant, hurla à son tour, et tous les autres le suivirent.
L'excitation avait atteint son plus haut point dans l'esprit d'Ellidan, et il ne pensait maintenant plus qu'à tuer. Au bout de quelques minutes de course effrénée, il pénétra dans la mêlée, les yeux écarquillés, son épée dans la main droite, l'étendard dans la main gauche, et commença à trancher. Il décapita proprement le premier soldat qu'il heurta, tourna sur lui-même, esquivant une attaque, et faucha quatre autres soldats avec la hampe de son étendard. Il enfonça son épée dans le corps d'un autre, la dégagea, para un coup, enfonça la pointe de sa lance dans la tête d'un homme quelques pas plus loin, ramena le long bâton, en assommant un autre, fit décrire à sa lame un long mouvement circulaire, éventrant d'autres soldats. Il reçut un coup à l'épaule, mais ne s'en rendit pas compte, trop obnubilé par l'idée de tuer. Il ne pensait plus qu'à ça. Il fendit le crâne d'un homme, et son épée resta fichée dans le casque. Il l'abandonna là, pris son étendard à deux mains, le rabattit devant lui, assommant trois autres personnes, et avança en hurlant la rage qui l'avait envahit. Il embrocha six soldats, puis lâcha la lance. Il vit du coin de l'oeil une épée qui arrivait vers son épaule droite. Il se tourna et attrapa le bras qui la tenait. En un mouvement, il se retrouva derrière le soldat. Lui passant un bras autour du cou, il s'en servit comme bouclier, parant un coup d'estoc, qui tua son "otage". Il ramassa l'épée de ce dernier, et recommença à frapper. Il trancha un bras, envoya son bras à la gorge d'un homme, lui broya le larynx tout en embrochant un autre soldat. Il lâcha sa victime, pris son épée à deux mains, et coupa un homme en deux, de l'épaule au pectoral. Puis il chargea trois autres soldats, la lame en avant, et les empala. Il lâcha la poignée de son arme, bondit sur un homme, le plaqua au sol, dégaina son couteau et lui planta dans la gorge. Il roula sur le côté, évitant une attaque, trancha les talons d'Achille d'un homme, se releva, en égorgea un, prit son épée dans la main droite, faisant passer le couteau dans sa main gauche. Il commença une étrange danse macabre, faisant virevolter sa lame, tranchant membres et têtes, un rictus sadique déformant ses traits. Il n'était plus humain. Il était maintenant un démon venu tout droit de l'enfer pour satisfaire sa soif de sang. Infatigable, il continua à tuer jusqu'au coucher du jour.
Les troupes ennemies battant en retraite, il redevint petit à petit l'homme qu'il avait été. Il se rendit compte qu'il était entièrement couvert de sang. Il essuya celui qui lui coulait dans les yeux, et se dirigea vers le son de la corne de son camp. Il trébucha plusieurs fois sur des corps, pour la plupart à qui il manquait des membres, et eut plusieurs haut-le-coeur. Il pataugeait dans du sang frais, dont une quantité impressionnante pénétrait dans ses bottes. Il essaya de rengainer son épée, mais elle ne voulut pas rentrer dans son fourreau. Il se rendit compte que ce n'était pas la sienne. Il la lâcha. Il se baissa pour remettre son couteau dans sa botte, et eut un mal fou à se relever. Il comprit seulement à cet instant qu'il était totalement épuisé. Toujours en marchant vers l'avant poste, il remarqua plusieurs cadavres embrochés sur une sorte de grande pique. Il s'approcha, et reconnu son étendard. Il réussit tant bien que mal à le dégager et à le dresser au dessus de sa tête. Quelques gouttes de sang dégoulinèrent le long du tissu à moitié déchiré pour venir s'écraser sur le sommet de son crâne. Au bout de ce qui lui sembla être une éternité, il arriva au camp. A peine eut-il franchit les portes qu'Angelle lui sauta au cou. Ses jambes arrivant tout juste à supporter son propre poids, il s'écroula. La jeune femme avait la tête contre son épaule, et il se rendit compte qu'elle pleurait. Il passa les bras autour de sa taille et la serra contre lui. Entre deux sanglots, il comprit les mots "étendard", "croyait" et "mort". Il était essoufflé. Soudain, Angelle releva la tête et l'embrassa. Il ferma les yeux, se concentrant sur le moment présent. Il oublia tout ce qui s'était passé lors de cette journée particulièrement longue, le temps de ce baiser. Il ramena une de ses mains jusqu'à sa tête et caressa tendrement son visage, la serrant plus fort de son autre main. La douceur de sa peau... Le contacte de ses lèvres et de sa langue... "Alors c'est ça le paradis ?" se dit-il. Au bout d'un moment, elle le lâcha, et le moment magique se brisa. Toute la bataille lui revint en mémoire en l'espace d'un quart de seconde, et tout son épuisement avec.
" Tu es plein de sang..." Il rouvrit les yeux. La voyant se relever, les joues un peu rouges et du sang plein ses vêtements, il essaya d'en faire autant. Il mis la main droite à terre et pris appuis dessus, mais une douleur fulgurante lui déchira l'épaule, et il tomba sur le côté. En regardant, il découvrit une profonde coupure d'où se déversait son sang, venant se mêler à celui de tous les soldats qu'il avait tués.
" Aïe... dit il d'une voix fatiguée.
- Qu'est-ce qui... Mais tu es blessé! MEDECIN!" hurla Angelle.
Puis Ellidan sombra dans les ténèbres.
Thismardoch
16/09/2007 01:42


Je ne lis pas ce chapitre 4 ce matin.
Juste, à propos de ça :

<<"Ce nom leurs fut donné à cause des vieilles légendes qui racontent que des monstres issus des Enfers hanteraient ces terres dévastées par le feu craché par ses volcans, réduisant toute trace de végétation à l'état de cendre, et ne laissant que torrents de lave et la Roche Noire, capable de résister aux plus hautes températures, et d'une solidité à toute épreuve."

Trop long... difficile de comprendre. >>

En fait c'est que les deux mots en gras peuvent se rapporter aux monstres ou bien au feu craché par les volcans. Du coup, à 16h, j'avais un peu de mal à comprendre.
Ellidan
16/09/2007 10:14
There's no escape in pain, you belong to me !

D'accord, mais je ne vois quand même rien à modifier. J'ai connu des situations bien pires (au niveau de l'incompréhension) et là ça ne parraît pas si dur. De toutes façons les deux interprètations me parraissent bien. Enfin à la base c'est le feu quand même. Enfin c'est vrai que c'est un peu long comme phrase. Je vais me pencher sur la question.
Ellidan
16/09/2007 10:20
There's no escape in pain, you belong to me !

Bon, je vois pas comment réduire la phrase. Mais sinon ca donne :
" Ce nom leurs fut donné à cause des vieilles légendes, qui racontent que des monstres issus des Enfers hanteraient ces terres dévastées par le feu craché par ses volcans, feu réduisant toute trace de végétation à l'état de cendre, et ne laissant que torrents de lave et la Roche Noire, capable de résister aux plus hautes températures, et d'une solidité à toute épreuve. "
Kellen
16/09/2007 11:39
Ferme les paupières, rejoins la nuit.

"Les vieilles légendes leur ont donné ce nom. Elles racontaient que des monstres issus des Enfers hanteraient ces terres dévastées par le feu issu des volcans. Un feu réduisant toute traces de végétations à l'état de cendres après le passage des torrents de lave. Un feu ne laissant derrière lui que la Roche Noire, une roche capable de résister aux plus hautes températures et d'une solidité à toute épreuve. "

Je me permets de proposer.
Je suis souvent confronté à ce problème. J'écris de longues phrases qui ont pour moi un sens tout à fait limpide, mais le seul souci, c'est qu'elles n'ont un sens que pour moi >.< car elles paraissent trop compliquées pour les autres.
J'ai appris petit à petit et me force toujours à améliorer cette façon d'écrire : j'essaye de rendre mes phrase plus souples et agréables à lire, mais cela m'a demandé du travail et m'en demande toujours d'ailleurs.
Cela vient avec le temps.

Mais au vu de tout ce que tu as déjà écrit (et que j'apprecie beaucoup), je pense que tu n'as pas trop de souci à te faire de ce côté là ^^ Il n'y a que cette phrase qui pouvait gêner un peu, du moins pour moi.
Ellidan
16/09/2007 14:09
There's no escape in pain, you belong to me !

Merci beaucoup, ta version me paraît parfaite^^ je m'en vais de ce pas rectifier le tir^^
Ellidan
26/09/2007 18:44
There's no escape in pain, you belong to me !

Ca avance pas vite en ce moment, mais bon, j'ai pas l'impression que grand monde suive, donc ça doit pas être bien grave. Voilà quand même le chapitre cinq. Enjoy^^

Chapitre 5


Quand Ellidan se réveilla, il ne comprit pas où il était. En ouvrant les yeux, il découvrit un plafond blanc, qu'il n'avait jamais vu. Il battit plusieurs fois des paupières, et sa vue devint plus claire. Il était allongé sur une surface molle. Probablement un matelas. En remuant un peu, il découvrit que ses muscles étaient engourdis, et qu'il y avait un poids sur son ventre. Il baissa la tête et vit Angelle, assise sur une chaise, penchée en avant et la tête reposant sur son estomac. Il dégagea un bras de sous les couvertures et lui caressa les cheveux. Elle grogna, bougea la tête et se redressa. Elle posa sur lui un regard endormi, et quand elle l'eut reconnu, son visage s'illumina.
"Tu es enfin réveillé!
- Oui, dit simplement Ellidan.
- Tu es resté inconscient une journée entière! Le médecin a dit que tu avais perdu beaucoup de sang. Et c'est vrai qu'après qu'on t'ait enlevé celui qui te recouvrait, tu étais très pâle.
- Où est-ce que je suis?
- On t’a ramené chez Ewen et sa femme. Ils t'ont prêté leur lit.
- Ah? Ellidan grommela. J'avais promis de ne pas les gêner. Il faut que je sorte de cette chambre."
Il essaya de se redresser, mais quand il prit appui sur son bras droit, la douleur à l'épaule revint. Il grimaça, puis recommença en ne se servant que de son bras gauche. Il réussit à s'extirper des couvertures, puis s'assit sur le lit. Il poussa un grand soupir, puis essaya de se mettre sur ses jambes. Sous le regard inquiet de sa compagne, il tituba un instant, puis se stabilisa. Il fit une ou deux flexions, ce qui lui demanda un effort démesuré, puis marcha quelques pas. La tête lui tournait. Finalement, il se rassit sur le lit. Il soupira de nouveau. Et à ce moment là, il se rendit compte qu'il était vêtu d'un pyjama blanc. Il sursauta.
"Qui est-ce qui m'a changé?
Angelle rougit légèrement.
- Et bien, c'est à dire que... On a du s'y mettre à trois pour t'enlever tes vêtements.
Elle eut un petit sourire énigmatique, et lui soupira une troisième fois.
- Et qu'avez-vous fait de mes affaires?
- Euh... Les vêtements étaient dans un tel état qu'on les a jetés; on a lavé tes bottes, qui étaient gorgées de sang, elles sèchent dehors. Et ton couteau est sur la table de la salle de séjour.
- D'accord. Merci. Il va me falloir une nouvelle épée...
- On ira t'en chercher une, ne t'inquiète pas.
- Non, je préfère la choisir moi-même. Et puis j'aimerais bien en avoir une à moi, cette fois. Celles que nous fournissent l'armée ne sont pas terribles.
- Euh... Comme tu veux. Bon, tu as faim?
- Pas vraiment.
Il se releva, avec beaucoup plus d'assurance, et se dirigea d'un pas étonnamment normal vers l'escalier. Angelle n'en croyait pas ses yeux.
- Mon sac est toujours près du fauteuil?
- Euh... oui", balbutia la jeune femme.
Ellidan descendit tranquillement l'escalier. En bas, il n'y avait personne. Il se dirigea vers le sac de cuir dans lequel il rangeait ses affaires, prit un pantalon et une chemise, ainsi que sa bourse, de cuir également, et remonta dans la chambre pour se changer. Angelle l'ayant déjà vu nu, d'après ses dires, il ne fit pas attention à sa présence pendant qu'il se changeait. Une fois qu'il eut fini, il enleva les draps encore humides de sueur, demanda à Angelle où étaient rangés les draps propres et refit le lit. Puis il sortit et se mit à la recherche d'une forge.
Dans la rue, tout était calme. Même plus que ça, la rue était déserte. Ellidan pensait demander à un passant où il pourrait trouver une épée, et il du renoncer à ce projet. Voyant que toutes les portes et tous les volets étaient fermés, il comprit que quelque chose clochait. Il sut quoi au détour d'une rue. Passant le coin d'un bâtiment, il déboucha sur une route, où il vit un groupe assez important de personnes, riant fort, ayant probablement bu. Tous étaient habillés de la même façon : pantalon noir et tunique rouge. En s'approchant, Ellidan découvrit que certains avaient un tatouage sur le front : une sorte de B aux angles pointus et à la barre verticale plus longue. L'un d'eux désigna une porte, et le gang se dirigea vers elle. Elle fut enfoncée à coups de pieds, et ils entrèrent. Ellidan se demanda pourquoi cette ville était si malsaine. Malgré la faiblesse due à sa récente blessure, il se dirigea vers eux, d'un pas déterminé. Quand il arriva à leur hauteur, les membres du gang qui étaient entrés dans la maison ressortirent, trois d'entre eux tenant un homme, deux autres une femme, qui devait être son épouse. Ni l'un ni l'autre ne protestait. Ils avaient l'air résigné. Ellidan lança :
"Qu'est-ce que vous êtes en train de faire, là, au juste ?"
En réponse il reçut un coup de genou dans l'estomac. Il tituba un peu, puis tomba sur le côté, en position foetale. Riant de plus belle, quelques hommes commencèrent à lui donner des coups de pieds. Ellidan releva la tête, et la folie brillait dans ses yeux. Il n'avait pas pris d'arme, mais il s'en passerait sans problèmes. Avec un regard où brillait la fureur destructrice, il attrapa la cheville qui s'avançait vers son visage. Ses agresseurs marquèrent un temps, surpris, puis Ellidan tira un coup sec sur sa prise. L'homme tomba, et avant d'avoir touché le sol, il reçut un violent coup de poing dans l'entrejambe. Il s'évanouit sous l'effet de la douleur.
Ellidan roula sur le côté, se releva en souplesse, et se jeta au milieu des voyous, qui commençaient seulement à comprendre que cette proie se défendrait. Il attrapa le cou d'un d'entre eux, le rompit, fit tourner le corps autour de lui, prenant de l'élan, et le jeta sur un autre, en ayant fauché trois. Un sourire de fou furieux étirant ses lèvres, il balança son poing dans le visage d'un autre, dont le nez éclata. La riposte commença. Un téméraire sauta sur son dos, un autre essaya de lui saisir un bras. Il attrapa ce dernier à la gorge, sans se soucier du poids qu'il avait sur les épaules, et lui broya le larynx. Puis il attrapa l'homme sur son dos par les épaules, le fit passer par dessus lui, et le frappa au ventre. Il se retourna violemment et envoya son bras dans la gorge d'un autre qui s'approchait, derrière lui. Les cinq hommes qui tenaient le couple lâchèrent prise, et se jetèrent ensemble sur Ellidan. Ce dernier tourna ses yeux vers eux. En voyant son regard, ils stoppèrent net, et leur visage se décomposa. Tous pâles, ils voulurent fuir, mais Ellidan ne leur en laissa pas l'occasion. Il courut vers eux, envoya un coup derrière le genou du premier fuyard, qui se rompit sous la violence du choc. Puis attrapa le deuxième par la tête, l'envoya au sol, où il s'assomma. Les trois autres voyant qu'ils ne pouvaient pas fuir, Ellidan courant trop vite, commencèrent à paniquer. L'un claquait des dents tellement fort qu'on l'entendait à plusieurs mètres. Pourtant, ils eurent la vie sauve. Ellidan venait de vider ses dernières réserves d'énergie. Totalement épuisé, il revint à la raison, et tituba jusqu’à un mur, et se laissa glisser jusqu'au sol. Il prit une grande inspiration et ferma les yeux. Comprenant leur chance, les trois hommes prirent leurs jambes à leur cou.
Une fois le fou hors de vue, les trois survivants arrêtèrent de courir et s'appuyèrent sur la façade d'un bâtiment en pierres. Une fois son souffle repris, l'un d'eux déclara :
"On devrait aller voir un prêtre.
- Hein? T'es malade ?! C'est vrai que celui-là était dangereux, mais c'est pas ça qui va me faire me confesser à un curé! En plus j'suis sûr qu'il me ferait brûler, avec toutes les conneries qu'on a faites!
- Mais non, abruti! C'est pas ce que j'voulais dire! Ce type, là-bas, y'a un truc qui va pas avec ses yeux, vous l'avez bien vu!
- Ah ça ouais, pour l'avoir vu, on l'a vu!
- Ca me rappelle un truc que j'ai entendu quand j'étais gosse. Comme quoi y'aurait des gars mi-hommes mi-démons, des berserkers ou un truc comme ça. Et d'après ce que j'ai compris, le culte de Vos refile un bon paquet si on en trouve un. Et pis comme ça, la prochaine fois qu'on s'fait une tournée, on l'aura pas sur le dos!
- Ah, ouais, pas con ! T'as raison, on va faire ça !"
Les trois rescapés partirent donc en direction du temple le plus proche.
Quand Ellidan pu enfin se lever, il se dirigea d'un pas chancelant vers le couple qu'il venait de sauver, pour voir comment ils allaient. Mais à son approche, ils s'enfuirent dans la rue, criant comme s’ils avaient Kann elle-même aux trousses. N'ayant ni l'envie, ni la force de leur courir après, Ellidan repartit à la recherche de sa future épée. Sans savoir vraiment où il allait, il déambula en boitillant dans les rues, jusqu'à trouver une enseigne? Il frappa à une porte massive en chêne, située sous un blason représentant un marteau et une enclume, symbole des forgerons. Il n'obtint pas de réponse. Il réessaya, plus fort. Une voix grave lui répondit d'aller se faire voir. Ellidan commençait à grincer des dents. Quelle journée pourrie! se dit-il.
"Ouvrez cette porte s'il vous plaît. Je voudrais vous acheter une épée, déclara Ellidan, se contenant avec peine.
- Ouais, c'est ça, bah moi j'en ai pas. Casse-toi maintenant!
Ellidan explosa.
- OUVREZ CETTE PUTAIN DE PORTE OU JE LA DEFONCE ! JE VEUX UNE EPEE, ET SI VOUS REFUSEZ DE ME LA VENDRE, ET BIEN JE LA VOLERAI! A VOUS DE VOIR!
- Libre à toi. Je n'ouvrirai pas cette porte aujourd'hui." Le ton laissait entendre que la discussion était terminée. Le forgeron ne doutait pas de la solidité de sa porte, de toute évidence. Et il avait probablement raison, vu l'état actuel du jeune homme. Ellidan tenta néanmoins de tenir parole. Il donna de grands coups de pied dans la porte, qui ne bougea pas d'un pouce. Il était trop épuisé. Mais il n'en resterait pas là. Il la voulait cette épée, et il allait l'avoir!
" Ecoutez... J'ai de l'argent. Je suis prêt à payer le prix que vous m'en demanderez, alors s'il vous plaît, ouvrez la porte!
- Tu commences à me chauffer toi! En quoi t'as autant besoin d'une épée ?! J'ai pas le droit de t'en vendre une si t'es pas de l'armée, et si t'es de l'armée, t'as qu'à aller taper dans le stock. C'est pas ça qui manque.
- Je suis en effet de l'armée, donc me vendre une arme ne vous posera aucun problème. Et pourquoi je veux cette épée ne vous regarde pas.
- J'suis désolé p'tit, mais j'ouvrirai pas cette porte. Aujourd'hui les Mordenn ont prévu une virée, et c'est pas bon pour les honnêtes gens. Reviens demain, si t'es encore en vie.
- Les Mordenn?
- Ouais, une bande de racailles qui traîne toujours en groupe et qui, à peu près une fois par mois, descend dans les rues et passe à tabac tout ce qu'ils croisent. Et en ce moment j'aime ma porte, tu vois?
- Ah, eux? S'il n'y a que ça, vous pouvez m'ouvrir. Je ne pense pas qu'ils ne dérangent qui que ce soit de si tôt, déclara Ellidan, un demi sourire étirant ses lèvres.
- Comment ça? Le forgeron avait l'air intéressé, tout à coup.
- Et bien, c'est à dire que... J'en ai laissé que trois en état de courir.
La porte s'ouvrit.
- Vrai? Le forgeron avait l'air plein d'espoir.
- Vrai.
En voyant le visage tuméfié et la position bancale du jeune homme, le forgeron acquiesça.
- Si t'es encore vivant, c'est que tu dois dire vrai. J't'aime bien p'tit. J'vais voir ce que j'peux faire pour toi. Allez, entre."

Ellidan ne se trouvait que dans la boutique, pourtant il faisait très chaud, à cause de la chaleur de la forge. Les fours devaient être allumés, donc le forgeron devait être en train de travailler avant qu'Ellidan ne vienne le déranger. En face du jeune homme se trouvait le comptoir, avec la caisse, et quelques objets en expositions : couteaux, dagues, épées courtes, un casque, et quelques babioles, comme des anneaux ou des colliers. Il y avait plusieurs étagères, sur les murs, contenant différentes armes et armures. Rien qui n'intéressa Ellidan.
" Au fait, je m'appelle Alan.
- Et moi Ellidan.
- Alors, quelque chose te fait envie?
- Non, pas vraiment. En fait, je recherche quelque chose de plus raffiné, plus... travaillé. De bonne qualité, assez beau, mais quand même fait pour tuer, pas juste pour se pavaner devant une foule d'ignorants. Vous avez ça?
- Mmh... Je pense, oui. Suis moi."
Alan emmena le jeune homme dans une pièce adjacente. Plus sombre, assez exiguë, elle comportait pour seul ameublement une petite étagère, sur laquelle étaient entreposées cinq épées. Cinq magnifiques instruments, aux manches ornementés. L'attention d'Ellidan se reporta rapidement sur l'une d'entre elles, la seule ayant une lame noire. Il s'approcha, toucha la lame. Elle avait une texture hors du commun. Pas vraiment froide, presque tiède, elle était incroyablement lisse. Ellidan avait beau passer et repasser ses doigts, il ne parvenait pas à sentir le moindre grain, la moindre imperfection. Il en éprouva le trancha, prudemment, mais se coupa quand même. Il sourit, et porta son pouce à ses lèvres. Puis il la prit en main. Le manche, recouvert d'une lanière de cuir noir, s'adapta à sa main comme s'il avait été forgé expressément pour lui. Le pommeau, du même métal inconnu que la lame, et tout aussi noir, représentait une tête de loup, dont les yeux d'argent captait le la moindre lumière et semblait briller d'eux-mêmes. La garde, noire également, rappelait les ailes d'une chauve souris. Le jeune homme fit tourne l'arme dans sa main, lui fit décrire quelques moulinets, puis la reposa. Elle était incroyablement légère.
" Mais quel est donc c'est étrange métal ?
Le forgeron sourit.
- C'est un alliage de ma composition, à base de fer et de Roche Noire. Plus solide que n'importe quel acier, plus légère également, elle gardera son tranchant éternellement.
- Et vous m'en demandez combien?
- Trente mille dracks.
- C'est un prix honnête, si cette lame possède les caractéristiques que vous lui accordez. Malheureusement, je n'ai que vingt-huit mille six cents dracks, et quelques oboles.
Le vieil homme en resta bouche bée.
- C'est déjà incroyable que tu ais cette somme! Tu parais si jeune! Mais trente milles dracks sont trente milles dracks, pas vingt-huit mille. Désolé, mais tu n'as pas assez.
Ellidan réfléchit quelques instants. Une idée lui traversa l'esprit.
- Après-demain, je retourne sur le front. Je devrais être de retour en ville d'ici trois jours, au plus, si je survis tout ce temps - un demi-sourire étira ses lèvres. En tout ce temps, je pense être capable de vous ramener une cinquantaine d'épées. J'ai eu l'occasion de tester leur tranchant - il se massa l'épaule droite, dont la douleur s'était estompée - c'est du bon acier. Avec tout ça, je pense pouvoir atteindre les deux mille dracks manquants. Cela vous va?
- Hahaha ! Et comment comptes-tu transporter tout ça, hein?
- Je trouverai un moyen, ne vous en faites pas.
- Mmh. C'est vrai que c'est tentant. Mais bon, j'espérais qu'en voyant le prix, personne ne voudrait acheter cette épée. C'est mon plus bel ouvrage, tu sais.Quand j'étais jeune, j'étais très demandé. Un riche seigneur m'avait fourni de la Roche Noire pour que lui fabrique cette épée. J'y ai passé des mois, mais il n'est jamais venu la chercher. La guerre venait d'éclater, je pense qu'il a été fait prisonnier, ou pire. Quoi qu'il en soit, ça fait maintenant onze ans qu'elle est exposée ici. Maintenant, je suis vieux, et la guerre m'a pris un bras. (Ellidan remarqua seulement qu'il avait une main en métal) Je peux plus faire de travail aussi précis, bien que la main que je me suis faite faire me permet le travail de base. Mais cette lame là, elle me rappelle ma jeunesse. Enfin, si tu arrives à me rapporter toutes tes épées, je pense que je pourrais te la vendre. Je suis un peu à court, y a de plus en plus de bandits sur les routes, et cela fait plusieurs cargaisons qui n'arrivent pas à ma porte. Vois ce que tu peux faire.
- Très bien, vous aurez vos dracks, vos épées, et moi ma lame."
Ils se serrèrent la main pour conclure leur marché, puis Alan raccompagna Ellidan à la porte.
Kellen
26/09/2007 19:05
Ferme les paupières, rejoins la nuit.

Continue comme ça. C'est un plaisir de te lire, vraiment.

J'ai remarqué quelques petites fautes d'orthographe et des petites fautes de frappe mais cela doit être du à l'empressement.
Si tu le désires, je regarderai ça plus attentivement. Ma première lecture a été pour m'imprégner du chapitre, pour l'apprécier véritablement. Je n'ai pas top attacher d'importance aux pitits écarts.

Etant une grande adoratrice des épées, (j'en ai demandé une pour ma mention au bac et je l'ai eu ), je visualise bien l'épée que désire obtenir Ellidan. ^^
Je la jalouse même. Je veux la même.

Continue, moi je suis ton histoire.
Ellidan
27/09/2007 20:05
There's no escape in pain, you belong to me !

merci! Oui, je veux bien qu'on m'indique les fautes, j'espère en faire de moins en moins...
Kellen
27/09/2007 23:15
Ferme les paupières, rejoins la nuit.

Quand Ellidan se réveilla, il ne compris pas où il était. En ouvrant les yeux, il découvrit un plafond blanc, qu'il n'avait jamais vu. Il battit plusieurs fois des paupières, et sa vue devint plus claire. Il était allongé sur une surface molle. Probablement un matelas. En remuant un peu, il découvrit que ses muscles étaient engourdis, et qu'il y avait un poids sur son ventre. Il baissa la tête et vit Angelle, assise sur une chaise, penchée en avant et la tête reposant sur son estomac. Il dégagea un bras de sous les couvertures et lui caressa les cheveux. Elle grogna, bougea la tête et se redressa. Elle posa sur lui un regard endormi, et quand elle l'eut reconnu, son visage s'illumina.
"Tu es enfin réveillé!
- Oui, dit simplement Ellidan.
- Tu es resté inconscient une journée entière! Le médecin a dit que tu avais perdu beaucoup de sang. Et c'est vrai qu'après qu'on t'ait enlevé celui qui te recouvrait, tu étais très pâle.
- Où est-ce que je suis?
- On t’a ramené chez Ewen et sa femme. Ils t'ont prêté leur lit.
- Ah? Ellidan grommela. J'avais promis de ne pas les gêner. Il faut que je sorte de cette chambre."
Il essaya de se redresser, mais quand il prit appuis (appui) sur son bras droit, la douleur à l'épaule revint. Il grimaça, puis recommença en ne se servant que de son bras gauche. Il réussit à s'extirper des couvertures, puis s'assit sur le lit. Il poussa un grand soupir, puis essaya de se mettre sur ses jambes. Sous le regard inquiet de sa compagne, il tituba un instant, puis se stabilisa. Il fit une ou deux flexions, ce qui lui demanda un effort démesuré, puis marcha quelques pas. La tête lui tournait. Finalement, il se rassit sur le lit. Il soupira de nouveau. Et à ce moment là, il se rendit compte qu'il était vêtu d'un pyjama blanc. Il sursauta.
"Qui est-ce qui m'a changé?
Angelle rougit légèrement.
- Et bien, c'est à dire que... On a du s'y mettre à trois pour t'enlever tes vêtements.
Elle eut un petit sourire énigmatique, et lui soupira une troisième fois.
- Et qu'avez-vous fait de mes affaires?
- Euh... Les vêtements étaient dans un tel état qu'on les a jetés ; on a lavé tes bottes, qui étaient gorgées de sang, elles sèchent dehors. Et ton couteau est sur la table de la salle de séjour.
- D'accord. Merci. Il va me falloir une nouvelle épée...
- On ira t'en chercher une, ne t'inquiète pas.
- Non, je préfère la choisir moi-même. Et puis j'aimerais bien en avoir une à moi, cette fois. Celles que nous fournissent l'armée ne sont pas terribles.
- Euh... Comme tu veux. Bon, tu as faim?
- Pas vraiment.
Il se releva, avec beaucoup plus d'assurance, et se dirigea d'un pas étonnamment normal vers l'escalier. Angelle n'en croyait pas ses yeux.
- Mon sac est toujours près du fauteuil?
- Euh... oui", balbutia la jeune femme.
Ellidan descendit tranquillement l'escalier. En bas, il n'y avait personne. Il se dirigea vers le sac de cuir dans lequel il rangeait ses affaires, pris (prit) un pantalon et une chemise, ainsi que sa bourse, de cuir également, et remonta dans la chambre pour se changer. Angelle l'ayant déjà vu nu, d'après ses dires, il ne fit pas attention à sa présence pendant qu'il se changeait. Une fois qu'il eut fini, il enleva les draps encore humides de sueur, demanda à Angelle où étaient rangés les draps propres et refit le lit. Puis il sortit et se mit à la recherche d'une forge.
Dans la rue, tout était calme. Même plus que ça, la rue était déserte. Ellidan pensait demander à un passant où il pourrait trouver une épée, et il du renoncer à ce projet. Voyant que toutes les portes et tous les volets étaient fermés, il comprit que quelque chose clochait. Il sut quoi au détour d'une rue. Passant le coin d'un bâtiment, il déboucha sur une route, où il vit un groupe assez important de personnes, riant fort, ayant probablement bu. Tous étaient habillés de la même façon : pantalon noir et pull rouge. En s'approchant, Ellidan découvrit que certains avaient un tatouage sur le front : une sorte de B aux angles pointus et à la barre verticale plus longue. L'un d'eux désigna une porte, et le gang se dirigea vers elle. Elle fut enfoncée à coups de pieds, et ils entrèrent. Ellidan se demanda pourquoi cette ville était si malsaine. Malgré la faiblesse due à sa récente blessure, il se dirigea vers eux, d'un pas déterminé. Quand il arriva à leur hauteur, les membres du gang qui étaient entrés dans la maison ressortirent, trois d'entre eux tenant un homme, deux autres une femme, qui devait être son épouse. Ni l'un ni l'autre ne protestait. Ils avaient l'air résigné. Ellidan lança :
"Qu'est-ce que vous êtes en train de faire, là, au juste ?"
En réponse il reçut un coup de genou dans l'estomac. Il tituba un peu, puis tomba sur le côté, en position foetale. Riant de plus belle, quelques hommes commencèrent à lui donner des coups de pieds. Ellidan releva la tête, et la folie brillait dans ses yeux. Il n'avait pas pris d'arme, mais il s'en passerait sans problèmes. Avec un regard où brillait la fureur destructrice, il attrapa la cheville qui s'avançait vers son visage. Ses agresseurs marquèrent un temps, surpris, puis Ellidan tira un coup sec sur sa prise. L'homme tomba, et avant d'avoir touché le sol, il reçut un violent coup de poing dans l'entrejambe. Il s'évanouit sous l'effet de la douleur.
Ellidan roula sur le côté, se releva en souplesse, et se jeta au milieu des voyous, qui commençaient seulement à comprendre que cette proie se défendrait. Il attrapa le cou d'un d'entre eux, le rompit, fit tourner le corps autour de lui, prenant de l'élan, et le jeta sur un autre, en ayant fauché trois. Un sourire de fou furieux étirant ses lèvres, il balança son poing dans le visage d'un autre, dont le nez éclata. La riposte commença. Un téméraire sauta sur son dos, un autre essaya de lui saisir un bras. Il attrapa ce dernier à la gorge, sans se soucier du poids qu'il avait sur les épaules, et lui broya le larynx. Puis il attrapa l'homme sur son dos par les épaules, le fit passer par dessus lui, et le frappa au ventre. Il se retourna violemment et envoya son bras dans la gorge d'un autre qui s'approchait, derrière lui. Les cinq hommes qui tenaient le couple lâchèrent prise, et se jetèrent ensemble sur Ellidan. Ce dernier tourna ses yeux vers eux. En voyant son regard, ils stoppèrent net, et leur visage se décomposa. Tout (Tous) pâles, ils voulurent fuir, mais Ellidan ne leur en laissa pas l'occasion. Il courut vers eux, envoya un coup derrière le genou du premier fuyard, qui se rompit sous la violence du choc. Puis attrapa le deuxième par la tête, l'envoya au sol, où il s'assomma. Les trois autres voyant qu'ils ne pouvaient pas fuir, Ellidan courant trop vite, commencèrent à paniquer. L'un claquait des dents tellement fort qu'on l'entendait à plusieurs mètres. Pourtant, ils eurent la vie sauve. Ellidan venait de vider ses dernières réserves d'énergie. Totalement épuisé, il revint à la raison, et tituba jusqu’à un mur, et se laissa glisser jusqu'au sol. Il prit une grande inspiration et ferma les yeux. Comprenant leur chance, les trois hommes prirent leurs jambes à leur cou.
Une fois le fou hors de vue, les trois survivants arrêtèrent de courir et s'appuyèrent sur la façade d'un bâtiment en pierres. Une fois son souffle repris, l'un d'eux déclara :
"On devrait aller voir un prêtre.
- Hein? T'es malade ?! C'est vrai que celui-là était dangereux, mais c'est pas ça qui va me faire me confesser à un curé! En plus j'suis sûr qu'il me ferait brûler, avec toutes les conneries qu'on a faites!
- Mais non, abruti! C'est pas ce que j'voulais dire! Ce type, là-bas, y'a un truc qui va pas avec ses yeux, vous l'avez bien vu!
- Ah ça ouais, pour l'avoir vu, on l'a vu!
- Ca me rappelle un truc que j'ai entendu quand j'étais gosse. Comme quoi y'aurait des gars mi-hommes mi-démons, des berserkers ou un truc comme ça. Et d'après ce que j'ai compris, le culte de Vos refile un bon paquet si on en trouve un. Et pis comme ça, la prochaine fois qu'on s'fait une tournée, on l'aura pas sur le dos!
- Ah, ouais, pas con ! T'as raison, on va faire ça !"
Les trois rescapés partirent donc en direction du temple le plus proche.
Quand Ellidan pu enfin se lever, il se dirigea d'un pas chancelant vers le couple qu'il venait de sauver, pour voir comment ils allaient. Mais à son approche, ils s'enfuirent dans la rue, criant comme s’ils avaient Kann elle-même aux trousses. N'ayant ni l'envie, ni la force de leur courir après, Ellidan repartit à la recherche de sa future épée. Sans savoir vraiment où il allait, il déambula en boitillant dans les rues, jusqu'à trouver une enseigne? Il frappa à une porte massive en chêne, située sous un blason représentant un marteau et une enclume, symbole des forgerons. Il n'obtint pas de réponse. Il réessaya, plus fort. Une voix grave lui répondit d'aller se faire voir. Ellidan commençait à grincer des dents. Quelle journée pourrie! se dit-il.
"Ouvrez cette porte s'il vous plaît. Je voudrais vous acheter une épée, déclara Ellidan, se contenant avec peine.
- Ouais, c'est ça, bah moi j'en ai pas. Casse-toi maintenant!
Ellidan explosa.
- OUVREZ CETTE PUTAIN DE PORTE OU JE LA DEFONCE ! JE VEUX UNE EPEE, ET SI VOUS REFUSEZ DE ME LA VENDRE, ET BIEN JE LA VOLERAI! A VOUS DE VOIR!
- Libre à toi. Je n'ouvrirai pas cette porte aujourd'hui." Le ton laissait entendre que la discussion était terminée. Le forgeron ne doutait pas de la solidité de sa porte, de toute évidence. Et il avait probablement raison, vu l'état actuel du jeune homme. Ellidan tenta néanmoins de tenir parole. Il donna de grands coups de pied dans la porte, qui ne bougea pas d'un pouce. Il était trop épuisé. Mais il n'en resterait pas là. Il la voulait cette épée, et il allait l'avoir!
" Ecoutez... J'ai de l'argent. Je suis prêt à payer le prix que vous m'en demanderez, alors s'il vous plaît, ouvrez la porte!
- Tu commences à me chauffer toi! En quoi t'as autant besoin d'une épée ?! J'ai pas le droit de t'en vendre une si t'es pas de l'armée, et si t'es de l'armée, t'as qu'à aller taper dans le stock. C'est pas ça qui manque.
- Je suis en effet de l'armée, donc me vendre une arme ne vous posera aucun problème. Et pourquoi je veux cette épée ne vous regarde pas.
- J'suis désolé p'tit, mais j'ouvrirai pas cette porte. Aujourd'hui les Mordenn ont prévu une virée, et c'est pas bon pour les honnêtes gens. Reviens demain, si t'es encore en vie.
- Les Mordenn?
- Ouais, une bande de racailles qui traîne toujours en groupe et qui, à peu près une fois par mois, descend dans les rues et passe à tabac tout ce qu'ils croisent. Et en ce moment j'aime ma porte, tu vois?
- Ah, eux? S'il n'y a que ça, vous pouvez m'ouvrir. Je ne pense pas qu'ils ne dérangent qui que ce soit de si tôt, déclara Ellidan, un demi sourire étirant ses lèvres.
- Comment ça? Le forgeron avait l'air intéressé, tout à coup.
- Et bien, c'est à dire que... J'en ai laissé que trois en état de courir.
La porte s'ouvrit.
- Vrai? Le forgeron avait l'air plein d'espoir.
- Vrai.
En voyant le visage tuméfié et la position bancale du jeune homme, le forgeron acquiesça.
- Si t'es encore vivant, c'est que tu dois dire vrai. J't'aime bien p'tit. J'vais voir ce que j'peux faire pour toi. Allez, entre."

Ellidan ne se trouvait que dans la boutique, pourtant il faisait très chaud, à cause de la chaleur de la forge. Les fours devaient être allumés, donc le forgeron devait être en train de travailler avant qu'Ellidan ne vienne le déranger. En face du jeune homme se trouvait le comptoir, avec la caisse, et quelques objets en exposition : couteaux, dagues, épées courtes, un casque, et quelques babioles, comme des anneaux ou des colliers. Il y avait plusieurs étagères, sur les murs, contenants (contenant) différentes armes et armures. Rien qui n'intéressa Ellidan.
" Au fait, je m'appelle Alan.
- Et moi Ellidan.
- Alors, quelque chose te fait envie?
- Non, pas vraiment. En fait, je recherche quelque chose de plus raffiné, plus... travaillé. De bonne qualité, assez beau, mais quand même fait pour tuer, pas juste pour se pavaner devant une foule d'ignorants. Vous avez ça?
- Mmh... Je pense, oui. Sui (Suis) moi."
Alan emmena le jeune homme dans une pièce adjacente. Plus sombre, assez exiguë, elle comportant (comportait) pour seul ameublement une petite étagère, sur laquelle étaient entreposées cinq épées. Cinq magnifiques instruments, aux manches ornementés. M'attention (L'attention) d'Ellidan se reporta rapidement sur l'une d'entre elles, la seule ayant une lame noire. Il s'approcha, toucha la lame. Elle avait une texture hors du commun. Pas vraiment froide, presque tiède, elle était incroyablement lisse. Ellidan avait beau passer et repasser ses doigts, il ne parvenait pas à sentir le moindre grain, la moindre imperfection. Il en éprouva le trancha, prudemment, mais se coupa quand même. Il sourit, et porta son pouce à ses lèvres. Puis il la prit en main. Le manche, recouvert d'une lanière de cuir noir, s'adapta à sa main comme s'il avait été forgé expressément pour lui. Le pommeau, du même métal inconnu que la lame, et tout aussi noir, représentait une tête de loup, dont les yeux d'argent captait la moindre lumière et semblait briller d'eux-mêmes. La garde, tout aussi noire, rappelait les ailes d'une chauve souris. Le jeune homme fit tourne l'arme dans sa main, lui fit décrire quelques moulinets, puis la reposa. Elle était incroyablement légère.
" Mais quel est donc c'est étrange métal ?
Le forgeron sourit.
- C'est un alliage de ma composition, à base de fer et de Roche Noire. Plus solide que n'importe quel acier, plus légère également, elle gardera son tranchant éternellement.
- Et vous m'en demandez combien?
- Trente mille dracks.
- C'est un prix honnête, si cette lame possède les caractéristiques que vous lui accordez. Malheureusement, je n'ai que vingt-huit mille six cents dracks, et quelques oboles.
Le vieil homme en resta bouche bée.
- C'est déjà incroyable que tu ais cette somme! Tu parais si jeune! Mais trente milles dracks sont trente milles dracks, pas vingt-huit mille. Désolé, mais tu n'as pas assez.
Ellidan réfléchit quelques instants. Une idée lui traversa l'esprit.
- Après-demain, je retourne sur le front. Je devrais être de retour en ville d'ici trois jours, au plus, si je survis tout ce temps - un demi-sourire étira ses lèvres. En tout ce temps, je pense être capable de vous ramener une cinquantaine d'épées. J'ai eu l'occasion de tester leur tranchant - il se massa l'épaule droite, dont la douleur s'était estompée - c'est du bon acier. Avec tout ça, je pense pouvoir atteindre les deux mille dracks manquants. Cela vous va?
- Hahaha ! Et comment comptes-tu transporter tout ça, hein?
- Je trouverai un moyen, ne vous en faites pas.
- Mmh. C'est vrai que c'est tentant. Mais bon, j'espérais qu'en voyant le prix, personne ne voudrait acheter cette épée. C'est mon plus bel ouvrage, tu sais.Quand j'étais jeune, j'étais très demandé. Un riche seigneur m'avait fournit (fourni) de la Roche Noire pour que je lui fabrique cette épée. J'y ai passé des mois, mais il n'est jamais venu la chercher. La guerre venait d'éclater, je pense qu'il a été fait prisonnier, ou pire. Quoi qu'il en soit, ça fait maintenant onze ans qu'elle est exposée ici. Maintenant, je suis vieux, et la guerre m'a pris un bras. (Ellidan remarqua seulement qu'il avait une main en métal) Je peux plus faire de travail aussi précis, bien que la main que je me suis faite faire me permet le travail de base. Mais cette lame là, elle me rappelle ma jeunesse. Enfin, si tu arrives à me rapporter toutes tes épées, je pense que je pourrais te la vendre. Je suis un peu à court, y a de plus en plus de bandits sur les routes, et cela fait plusieurs cargaisons qui n'arrivent pas à ma porte. Vois ce que tu peux faire.
- Très bien, vous aurez vos dracks, vos épées, et moi ma lame."
Ils se serrèrent la main pour conclure leur marché, puis Alan raccompagna Ellidan à la porte.


Je crois que c'est tout et j'espère que ce que j'ai corrigé ne comporte pas de fautes.

Mais tu vois, ce n'était vraiment rien comparé au texte que tu as écrit.
Pin'shae
28/09/2007 13:20

Aielle ayant soumis un Champion.

Alors, ce que je vasi faire, c'est pas franchement sympa parce que je n'ai paspris le temps de tout lire, mais y'a juste un truc qui m'a sauté aux yeux:
Le pommeau, du même métal inconnu que la lame, et tout aussi noir,

Et dans la phrase suivante:
La garde, toute aussi noire, rappelait les ailes d'une chauve souris


Sinon, pour ce qu'en j'en ai lu, ca semble très sympa, agréable et facile à lire (avec peu de fautes qui plus est! ca aide beaucoup ). Continue
Ellidan
28/09/2007 16:19
There's no escape in pain, you belong to me !

Merci tous les deux! J'vais corriger tout ça^^
Aelghir
28/09/2007 17:39
Chevalier un jour, Chevalier toujours ! Montjoie Saint Denis et Tutti Quanti !

Ben, si Kellen, au tout début ce n'est pas "compris" mais (il) "comprit".
Ellidan
28/09/2007 19:44
There's no escape in pain, you belong to me !

ah oui, aussi. Merci à toi également^^ Moi aussi je suis un grand fan d'armes blanches, j'ai une belle collec' de couteaux, deux dagues, et pour noël je compte bien me dénicher une épée^^
Ellidan
06/10/2007 15:25
There's no escape in pain, you belong to me !

Voilà, un peu court ce chapitre, mais bon, intense^^ J'espère que ça plaira, sinon, ne lésiniez pas sur les conseils!



Chapitre six








Angelle était assise sur un fauteuil, près de la cheminée, qu'elle avait tourné en direction de la porte d'entrée. Elle commençait à s'inquiéter. Cela faisait plus d'une heure qu'Ellidan était parti, juste pour aller s'acheter une épée. Peut-être s'était-il perdu? Ellidan? Non. C'était impossible. Parlant de lui il était plutôt question d'embuscade, avec sa chance... Dans ce cas, s'en était-il tiré? Probablement. Et après ça, était-il quand même allé chercher son épée? Evidemment. Ce qui expliquait son retard. Mais tout ceci n'était qu'hypothèse, aussi ce raisonnement ne la rassurait guère. Son inquiétude la ramena un jour plutôt, lorsqu'il était revenu blessé. A ce moment, le croyant mort, une angoisse démesurée avait enserré son coeur. Quand elle l'avait aperçu, son soulagement avait été tel qu'elle n'avait pu se retenir de l'embrasser. Elle se demandait d'ailleurs ce qu'il en pensait. Il lui avait rendu son baiser, donc tout était pour le mieux. Mais ce matin, il avait fait comme s'il ne s'était rien passé. Pourquoi? De toutes façons, s'il ne revenait pas, ça n'avait aucune importance. Alors que l'angoisse recommençait à l'engloutir, la porte s'ouvrit enfin sur un Ellidan bancal, plein de terre et d'éraflures, souriant, mais toujours sans épée. D'angoisse, plus la moindre trace dans le corps d'Angelle. Juste une grande lassitude.
" Où es-tu donc encore allé te fourrer ?!
- J'ai trouvé une épée.
- Et ça explique ton état? Où est-elle cette fameuse épée ?" Elle s'était levée et campée devant lui, les poings sur les hanches, le fixant dans les yeux.
" A la forge.
- A la forge? Et pourquoi pas à ton côté?
- Il me manque deux mille dracks pour pouvoir l'acheter.
- Deux mille dracks pour une épée? Mais à quoi tu penses?
- Elle en vaut trente mille. Je n'en ai que vingt-huit mille. Je compte lui rapporter des armes que je trouverai sur les corps des soldats garmes."
Sentant toute force fuir ses jambes, Angelle se rassit.
" Vingt... Vingt-huit mille dracks! Comment peux-tu avoir une telle somme?
- Onze ans de salaire de soldat." Il prit place dans le deuxième fauteuil. Le silence s'installa. Puis, au bout d'un moment :
" Tu es couvert de terre...
- Je sais. J'ai croisé une bande tout à l'heure. Ils m'ont un peu maltraité... au début, répondit le jeune homme, souriant à ce souvenir.
- Et ça te fait sourire?
- Pardon?
- Est-ce que ça te fait sourire?
- Comment ça?
- Qu'est-ce qui te faisait sourire, à l'instant?
- Je souriais?
Ellidan n'avait pas l'air de comprendre. Ce garçon était décidément étrange.
- Oublie. Va plutôt te laver, et te changer.
- Mmh."
Il se leva et obéit. Angelle ressentait une sensation inhabituelle, comme une chaleur dans le ventre, à chaque fois qu'elle pensait à lui. C'était la première fois qu'un homme la traitait de cette façon. Enfant, son père la méprisait. Adolescente, les autres élèves la rejetaient, puis elle avait eu à affronter les regards lubriques des soldats. Mais lui ne l'avait jamais regardée de cette manière (troublée, elle se rendit compte qu'elle le regrettait un peu), il l'avait toujours considérée en égale. Pas sur le plan de l'escrime, mais personne n'était son égale sur ce point... Mais il n'y avait aucun sexisme dans son attitude. Peut-être était-ce cela qui l'attirait. L'esprit un peu brumeux, elle se leva à son tour, et se dirigea dans la salle d'eau, où Ellidan se débarbouillait. Il était torse nu et se lavait le visage à l'aide d'un chiffon trempé dans l'eau d'un baquet posé sur le sol, sur lequel il était penché, tournant le dos à la jeune femme. Elle s'approcha de lui silencieusement, s'agenouilla derrière lui, lui passa les bras autour de la taille et commença à l'embrasser dans le cou. Il se raidit, et son bras droit eut un mouvement vers sa botte, dans laquelle il cachait toujours son couteau, enfin, à part ce jour là. Mais il se détendit très vite sous les caresses de la jeune femme. Il se retourna, la prit dans ses bras et l'embrassa. Elle s'allongea sur le dos, l'entraînant avec elle, et lui prit la main. Elle se sentait incroyablement bien. Quand il passa les doigts dans ses cheveux, puis commença à lui caresser le dos, elle sentit son désir s'accroître. Un gémissement de plaisir lui échappa. Elle agrippa son autre main et l'attira vers sa poitrine. Quand il commença enfin à caresser cette dernière, un frisson lui parcouru tout le corps. Alors qu'elle resserrait l'étreinte de ses bras, tous les muscles engourdis par le plaisir, elle entendit la porte d'entrée s'ouvrir. Ellidan également, puisqu'il retira brusquement sa main et se releva. Un peu affolée, elle saisit le bras qu'il lui tendait et se laissa remettre sur ses pieds. Elle se dépêcha d'arranger sa tenue, et commença à chercher une explication plausible du fait qu'elle était dans la salle d'eau en même temps qu'Ellidan, alors que ce dernier se lavait... Finalement, elle le fit se ragenouiller devant le bac et commença à lui laver le dos, espérant qu'Ewen ne poserait aucune question. Le pauvre homme, après la mort de ses parents, avait dû aller travailler dans les champs d'un autre pour subvenir aux besoins du couple, et sa femme travaillait comme couturière dans une fabrique à l'extérieur de la ville. C'était bien Ewen qui rentrait, la mine déconfite, l'air totalement épuisé. Ayant probablement énormément transpiré, et étant couvert de terre, il se dirigea vers la salle d'eau, et parut surpris en découvrant les deux jeunes gens. Mais, trop épuisé pour parler, il se contenta d'un simple hochement de tête pour les saluer, puis fit demi-tour, probablement pour attendre qu'ils aient fini. Angelle se dépêcha de sécher le dos de son compagnon et de lui chercher une tunique propre, tuniques qui commençaient à manquer à force d'être réduites en lambeaux à chaque combat. Une fois qu'il se fut rhabillé, ils sortirent et laissèrent Ewen à ses ablutions. Angelle allait pour s'asseoir quand Ellidan lui prit la main et l'attira vers l'extérieur. Elle se laissa faire. Au dehors tombait la pluie. Elle savoura son contact frais sur sa peau, mais trouva beaucoup moins attrayante la boue dans laquelle s'enfonçaient ses chausses. Le jeune homme l'entraîna dans la rue, ils tournèrent et retournèrent aux coins des bâtiments de pierres plus où moins blanches, toujours main dans la main, et se retrouvèrent finalement dans une sombre ruelle, totalement désertée, probablement à cause de la pluie autant que de son étroitesse. Là, il l'appuya doucement contre un mur, lui passa une main sur la hanche, et l'embrassa de nouveau. Le temps sembla s'arrêter, sous la pluie si fraîche et entre les bras de cet homme qu'elle aimait, capable de tant de violence et de haine au combat, et pourtant si doux avec elle. Pendant que ses mains remontaient lentement le long de son corps, Angelle se disait qu'elle aimerait que le temps s'arrête réellement, qu'elle puisse rester contre lui à jamais. Malheureusement, le temps ne l'entendait pas de cette façon...
Un bruit de pas, une voix :
" Eh ben ça alors! Regardez qui voilà!"
Ellidan se pétrifia, et s'écarta lentement d'elle.
" Alors comme ça nous on aurait pas le droit de s'amuser alors que monsieur s'envoie tranquillement en l'air avec se chienne de copine? Ah mais ça va pas du tout ça!"
Angelle vit Ellidan lever les yeux au ciel, puis il se retourna vers son interlocuteur. Il lui dit :
" Mais c'est vraiment incroyable ça, vous ne savez donc jamais quand vous êtes vain..."
Il s'interrompit en voyant la montagne qui accompagnait son interlocuteur et ses quelques amis. Jamais Angelle n'avait vu de personne aussi grande. L'homme, s'il s'agissait bien là d'un humain, devait mesurer huit pieds de haut, avait des bras comme des cuisses, et des jambes... Impressionnantes. Torse nu, On pouvait voir chacun de ses muscles. Et il portait une cagoule de bourreau. Angelle se dit que ce n'était pas plus mal. Cet homme devait être vraiment moche.
" Hey, mais c'est qu'elle est bonne la coquine! On peut en avoir un peu?
Au regard que lui lança Ellidan, en se mettant en position défensive devant Angelle, il commença à rire.
" La première chose que je ferais quand ce monsieur t'aura immobilisé, c'est t'enlever les yeux. Ton regard m'insupporte à un point..."
Il sortit un couteau qu'il fit tourner entre ses doigts.
" Allez les gars, on va s'amuser. Kawr et moi, on prend le prétentieux. Les autres, choppez la fille.
- S'il faut vraiment des exemples pour calmer cette maudite ville, vous en serez.
- Dit-il pendant que ses genoux faisaient des claquettes. Allez, go!"
Ellidan bondit sur le géant, mais quand il essaya de le renverser, il se retrouva comme face à un mur de pierres, et tomba par terre, un peu sonné. Mais Angelle ne vit pas la suite. Quatre hommes arrivaient sur elle, avec le même regard lubrique que les bandits qui hantaient ses cauchemars depuis ce fameux jour, dans la forêt. Des flashs passèrent devant ses yeux, et elle resta paralysée un moment, toute tremblante. Ils profitèrent de son immobilité pour l'attraper et la plaquer au sol. Pas encore. NON! Elle se débattit furieusement, et réussit à mordre la main d'un des deux hommes qui la tenait par les épaules. Le bras droit libéré, elle envoya son poing de toute la force de sa peur dans la mâchoire de celui qui essayait de lui retirer son pantalon, ce qui l'envoya sur le dos à quelques pas plus loin. Les deux autres se précipitèrent pour essayer de la maîtriser, mais, toujours à terre, elle balança son pied dans la figure du violeur qui lui maintenait le bras gauche et, emportée par son élan, se releva. De là, elle se jeta sur le quatrième et le plaqua au sol. Sa peur s'était transformée en rage. Maintenant le type à terre avec un bras appuyant sur sa gorge, elle attrapa de l'autre main son entrejambe et serra le plus fort possible, se délectant de ses hurlements. Elle se vengeait enfin. Juste après que l'homme se soit évanouit sous la douleur, elle se sentit happée en arrière par des mains qui la tiraient.
" Espèce de salope on va te faire ta f..." Il fut interrompu par un coup de coude dans l'estomac. L'agresseur se plia en deux, et reçut un tel coup de pied dans la tête que son nez éclata, et il alla choir plus loin, mais ne se releva pas. L'un des deux autres envoya un terrible coup dans le visage de la jeune femme, ce qui l'assomma à moitié, et elle se retrouva de nouveau dans la boue. La tête tournant, elle vit un des deux agresseurs restant déchirer son pantalon à coup de couteau et déboutonner le sien. Elle était trop sonnée pour réagir. Mais comme il allait pour la prendre, il fut emporté par le vol d'un autre homme, qu'Angelle n'identifia pas. Recouvrant peu à peu ses esprits, elle envoya ses jambes en arrière et se débarrassa ainsi du dernier de ses agresseurs. L'esprit pas encore tout à fait net, elle délesta un des corps inanimés de son pantalon, qu'elle enfila. Puis, avec la douleur brûlante due au coup porté à sa tempe, elle revint tout à fait à elle. Elle regarda immédiatement dans la direction d'Ellidan, où se poursuivait le combat. Combat d'ailleurs bien avancé : le chef de bande avait disparut - Angelle se dit que c'était lui qui l'avait involontairement sauvée - Ellidan avait récupéré le couteau avec lequel il l'avait menacé, la montagne n'avait plus de cagoule et le nez en sang. Ellidan, quant à lui, n'était plus très droit. Sa manche gauche, déchirée, découvrait un bras inerte et ensanglanté. Angelle pensa vaguement que le jeune homme n'aurait bientôt plus rien à se mettre. Cependant, il était encore bien campé sur ses jambes, et tenait l'arme dans sa main valide la lame vers le bas. Elle reporta son attention sur le visage du monstre. Comme elle l'avait présumé, il était vraiment laid. Il n'avait pas le moindre cheveu sur la tête, ses arcades sourcilières proéminentes surplombaient ses yeux d'un noir d'encre. Son nez était cassé et l'une de ses grosses lèvres était éclatée.Tout ceci lui donnait l'air d'un parfait abruti. D'autant que sa tête paraissait minuscule par rapport à son corps. Mais il n'en était pas moins dangereux. Quand Ellidan bondit en avant, il lui décocha avec une rapidité troublante une baffe en plein visage qui l'envoya sur le dos. Mais le jeune homme roula sur le côté et se remit sur ses jambes, commença à courir vers sa cible avant même d'être totalement redressé, esquiva de justesse une deuxième gifle, plongea en avant, enfonça sa lame dans le cuir du pantalon du géant, lui déchira la cuisse sur toute la longueur, puis retira le couteau et le plongea de nouveau dans la chair, au niveau de la plaque abdominale, qui lui arrivait au niveau de la poitrine, mais la lame s'y cassa. Ne prêtant aucune attention aux hurlements de douleur et de rage de Kawr, il essaya de lui décocher un coup de poing dans l'estomac, tentative forcément vouée à l'échec, se dit Angelle. Et effectivement, cela n'eut pas beaucoup d'effet, si ce n'est de permettre au géant de coincer son agaçant adversaire entre ses puissants bras. Il commença à serrer, voulant étouffer Ellidan. Voyant cela, la jeune femme commença à paniquer. Elle courut vers le malabar, et commença à le frapper derrière les genoux, pour essayer de le faire tomber. Mais il ne donna pas l'impression de seulement s'en rendre compte. Désespérée, elle commença à donner de l'épaule, puis se jeta carrément derrière l'articulation, sans la faire bouger. Elle essaya ensuite de tirer sur ses bras pour laisser le jeune homme respirer, mais sans effet. Du sang s'échappait de sa bouche. Ses yeux étaient clos et il ne devait pas rester grand chose de ses côtes à présent. Alors qu'elle fondait en larmes, essayant toujours désespérément de libérer son amant, il poussa un hurlement formidable et ouvrit les yeux. Ils brûlaient d'une haine insoupçonnable, tellement effrayante qu'Angelle recula, apeurée par le regard de son compagnon. Elle trébucha et s'étala dans la boue. Ellidan donna un coup de pied tel dans le tibia de son bourreau que celui-ci se brisa net. Dans un hurlement de douleur, le géant s'effondra sur le côté, sa jambe ne le soutenant plus, et desserra son étreinte. Ellidan réussit à s'extirper des bras gigantesques, puis balança de nouveau son poing dans le ventre de la masse qui se tordait de douleur à ses pieds. Seulement cette fois, son bras tout entier pénétra dans les muscles, faisant jaillir une fontaine de sang, et les hurlements de Kawr cessèrent dans un immonde gargouillis. Ellidan retira son bras, puis tomba à genoux, respirant fort et se tenant les côtes. Angelle se releva, s'approcha lentement du jeune homme, encore effrayée par ce qu'elle avait vu dans ses yeux. Surmontant sa peur, elle posa sa main sur son épaule. Il tourna la tête vers elle, et dans ses yeux une immense fatigue avait remplacée la fureur. Soulagée, elle se laissa choir à son tour, et elle l'enlaça. Il tressaillit mais ne dit rien. Sa respiration reprit petit à petit un rythme normal entre ses bras, et, au bout d'un moment, il se releva, l'entraînant avec lui. Il se tourna face à elle et lui demanda :
"Ca va, tu n'es pas blessée?
- Non, tout va bien. Mais peux-tu en dire autant?
- Mes côtes me font souffrir, mais c'est supportable.
- Bien. Tu as vu, je me suis bien débrouillée.
- En effet, et heureusement! J'aurais eu du mal à tous t'en débarrasser.
- Oui, je le pense aussi.
Elle sourit
- Mais dit moi, continua-t-elle, Comment as-tu pu faire voler cet homme, tout à l'heure?
Elle ne demanda pas comment il s'était dégagé de l'étreinte mortelle du monstre, redoutant la réponse.
- Haha! Tu vas rire! Il essayait de m'attaquer par derrière pendant que j'étais aux prises avec le grand machin par terre, mais ce dernier m'a envoyé un coup de poing, que j'ai évité sans mal. Seulement, l'autre attaquait, et lui ne la pas vu venir.
Il partit d'un grand éclat de rire et s'interrompit vite, grimaçant, ses côtes le faisaient sûrement souffrir. C'est du moins ainsi qu'Angelle interpréta le rictus de douleur de son compagnon.
- Bon, et si nous rentrions, maintenant?
Le visage d'Ellidan s'assombrit.
- Il me reste une chose à finir." Il commença à marcher, d'un pas mal assuré, vers l'endroit où avait atterrit le chef de bande.
" Si je l'ai épargné les dernières fois, c'est parce que je suis conscient que pour remporter cette guerre, on a besoin de chacun des soldats. Mais celui-là n'est bon qu'à emmener ses hommes au casse-pipe et abuser des jolies filles. Je ne crois pas que le laisser vivre soit une si bonne chose."
Il mit un genou à terre, et apposa sa main sur la gorge du corps inerte. Angelle s'attendait à ce qu'il l'étrangle, mais à la place, il se mit à rire de nouveau.
" Il est déjà mort! Sa tête s'est décollée de son échine, on dirait. Bien, rentrons."
Kellen
07/10/2007 17:58
Ferme les paupières, rejoins la nuit.

L'histoire progresse entre tes deux perso, c'est bien.
Cela ajoute une petite couche interessante de sentiments à ton histoire. Continue.


Il y a quelques petites fautes que j'ai aperçu, rien de grave, c'est souvent des oublis ou alors des dérapages sur le clavier :

-aussi ce raisonnement ne la rassurait guère.

-Alors que L'angoisse recommençait à l'engloutir, la porte s'ouvrit enfin sur un Ellidan bancal, plein de terre et d'éraflures,

La phrase était un peu maladroite, je pense que l'effet de surprise est mieux rendu ainsi.

-C'était la première fois qu'un homme

-Mais lui ne l'avait jamais regardée de cette manière

-Il se raidit, et son bras droit eut un mouvement vers la botte dans laquelle il avait l'habitude de dissimuler son couteau. [/b]

Cela semblait maladroit avant. Je pense que tu n'es pas obligé de dire qu'il n'a pas de couteau, sinon cela surcharge un peu la phrase. Comme il se détend après sous la tendresse d'Angelle, ce n'est pas nécessaire. Du moins, c'est ce que je pense.

-elle prit la main

-de lui chercher une tunique propre, tuniques qui d'ailleurs commençaient à manquer à force d'être réduites en lambeaux à chaque combat.

-Elle savoura son contact

-On pouvait voir chacun de ses muscles.

-il se retrouva comme face à un mur de pierres, et tomba par terre, un peu sonné. Il y avait une répétition.

-Il n'y avait pas le moindre cheveu sur sa tête, ses arcades sourcilières proéminentes surplombaient ses yeux d'un noir d'encre, combinées avec son nez cassé et ses grosses lèvres, dont l'une était éclatée, lui donnaient un air de parfait abruti.

La phrase est un peu longue, je mettrai ça : -->

-Il n'avait pas le moindre cheveu sur la tête, ses arcades sourcilières proéminentes surplombaient des yeux d'un noir d'encre. Son nez était cassé et l'un de ses grosses lèvres était éclatée. Tout ceci combiné sur un même visage offrait le spectacle d'un homme à l'air abruti.

-si ce n'est de permettre au géant de coincer son agaçant adversaire (homme, à retirer) entre ses puissants bras

-Du sang s'échappait de la bouche de se dernier, les yeux clos, dont il ne devait pas rester grand chose des côtes à présent

Phrase un peu maladroite aussi -->

-Du sang s'échappait de sa bouche. Ses yeux étaient clos et il ne devait pas rester grand chose de ses côtes à présent.

-Ellidan donna un coup de pied tel dans le tibia de son bourreau que celui-ci se brisa net.

-J'aurais eu du mal à tous t'en débarrasser.

-Il partit d'un grand éclat de rire et s'interrompit vite, grimaçant, ses côtes le faisaient surement souffrir. C'est du moins ainsi qu'Angelle interpréta le rictus de douleur de son compagnon.


J'espère n'avoir rien oublié et t'avoir aidé.

En tout cas, continue.

Ellidan
07/10/2007 19:06
There's no escape in pain, you belong to me !

Si, c'est important de dire qu'il n'a pas de couteau, pour la suite^^
Damned, j'me rends compte qu'il y a des mains partout^^ c'est effrayant! Bon, on va mettre des doigts par ci, des poignets par là, histoire de contrecarer ces maudites répétitions^^

Merci pour le reste, j'ai corrigé.
Thismardoch
12/10/2007 01:43


Je viens de (re-)lire les six premiers chapîtres, et je trouve l'histoire vraiment mieux construite que dans la première version, dans laquelle il n'y avait que des combats. Là, tu as ajouté une part importante de relationnel entre Ellidan et Angelle, que j'aime bien.

Je n'(aur)ai pas le temps de relire pour les fautes d'orthographe, et étant donné que c'est le seul type de commentaires que je sais faire, je risque de ne pas beaucoup commenter, mais je lirai régulièrement.
Ellidan
12/10/2007 16:49
There's no escape in pain, you belong to me !

... Ca me touche énormément ce que tu dis... Merci à toi! (Je trouve également que ma deuxième version est bien meilleure, et heureusement, sinon ça aurait été beaucoup de temps perdu...)
Ellidan
03/11/2007 16:54
There's no escape in pain, you belong to me !

Le bide total. J'arrive plus à écrire, je trouve rien, ça veut pas venir, je bloque.

La détresse s'empara de lui et il succomba au désespoir. Il se jeta par la fenêtre de son bureau, emportant son ordinateur et tout son travail avec lui. Malheureusement le première étage n'étant situé qu'à trois mètres du sol, il se rompît l'échine mais survécu, et l'outil qui l'accompagnait lui brûla la peau du visage en explosant (Il ne l'avait en effet pas débranché...). Il passa cinq semaine à l'hôpital et finit sa vie dans un fauteuil roulant et un bandeau sur la tête pour cacher son visage défiguré.
deumau
10/11/2007 14:58


quand on bloque, en général, c'est qu'on est parti dans la mauvaise direction. essaie un jour de rester bloqué des mois avant de devoir reprendre la moitié de ce que tu as déjà écrit, et tu auras vraiment envie de te jeter par la fenêtre.
sinon, chapeau d'arriver à montrer ton travail avant qu'il soit fini, moi je pourrais jamais.
un conseil qui saute aux yeux: fais des paragraphes plus courts, ça aère le texte et facilite beaucoup la lecture, surtout sur un support comme celui-ci.
bon, je remonte au début pour tout lire.
Kellen
10/11/2007 16:01
Ferme les paupières, rejoins la nuit.

Prends ton temps. Etre bloqué est certes quelque chose de difficile mais cela arrive à tout le monde.

Prends aussi un peu de recul en te disant que ce que tu as fait est déjà excellent et que tu le reprendras tôt ou tard, relis ton texte de temps à autre, cela te donnera peut être des pistes à suivre qui ne t'avais pas sauté aux yeux.

Parfois faire une pause est un exercice nécessaire dans le travail d'écriture.
Cela va passer, prends juste ton temps.
Ellidan
10/11/2007 21:27
There's no escape in pain, you belong to me !

Deumau, si tu lis tout tu verras que je suis déjà resté bloqué des mois et que j'ai déjà TOUT refait! Donc j'ai pas trop envie de tout recommencer, encore.
Merci à vous pour vos encouragement en tous cas!
deumau
12/11/2007 15:41


au temps pour moi, mais comme dirait ma mère: faire et refaire c'est toujours travailler. c'est là que je la déteste en général. courage!!!
Ellidan
12/11/2007 20:37
There's no escape in pain, you belong to me !

^^ Tiens t'as remarqué que très peu de gens connaissent la bonne orthographe de "au temps pour moi"? Sinon je m'y suis plus où moins remis. Ca a du mal à sortir :s
deumau
13/11/2007 14:15


grave!!!
il faut même se justifier de l'écrire correctement! moi-même, j'ai écrit "autant pour moi" pendant des années. maintenant je peux me la péter (et oui, je sais que l'orthographe est la science des imbéciles).
ça a du mal à sortir? j'allais te dire: pousse! mais c'est le genre de blagues qui ne fait rire que moi. et encore, pas toujours: quand la sage-femme ma dit ça, j'ai peu ri. très très peu.
je suis de tout coeur avec toi, d'autant plus que j'ai réussi à venir à bout de mon roman. j'en ai bien chié, si tu me pardonnes l'expression, et j'imagine que c'est pareil pour tout le monde.
comme disait je sais plus qui (Balzac ou Flaubert il me semble): il est aussi difficile d'écrire un roman qu'il est facile de l'imaginer.
et comme encouragement: 14 ans pour écrire le seigneur des anneaux. 14 ans.
Ellidan
13/11/2007 20:51
There's no escape in pain, you belong to me !

... euh... merci...
deumau
15/11/2007 17:15


ouais, pas très encourageant, hein? c'est mon tact et mon optimisme habituels.

désolée
Ellidan
15/11/2007 19:15
There's no escape in pain, you belong to me !

^^ marrant
Quand tu parles de sage femme, c'est du vécu? (on sombre de plus en plus dans le HS)
deumau
15/11/2007 19:40


ouais, du vécu. et on rigole peu dans un accouchement. quand on est celle qui accouche en tout cas. sauf quand elle (la sage-femme) m'a donné du gaz hilarant. là je rigolais, j'étais défoncée. j'avais mal, mais je m'en foutais. c'était bien.
Ellidan
16/11/2007 16:24
There's no escape in pain, you belong to me !

ah, pas mal... J'pourais jamais essayer dans cette situation, mais pas mal!
deumau
16/11/2007 20:59


ouais. tu peux en avoir chez le dentiste je crois.

Bon, a y est, j'ai lu.
Je corrigerai pas les fautes d'orthographes, d'autres s'en chargent.
Par contre il y a quelques problèmes de cohérence. Je n'ai pas pris de notes, mais par exemple au début, Ellidan va à la chasse au sanglier avec son père. je ne suis pas une experte en chasse, mais à deux ça me parait un peu dangereux. ou leur ferme qui est dans le village? ils cultivent quoi comme champs? des cours de savoir vivre? il faudrait une explication.
le plus embêtant c'est la lame de l'épée: comment elle est forgée en roche noire si cette roche est créée par la chaleur des volcans? faut une super forge, qui en plus détruirait les propriétés de la roche noire.
tout ça peut s'expliquer, mais il faut trouver une solution pour la vraisemblance, sinon ça marche pas.

à part ça, et ce sont des détails, c'est pas mal. continue. mais faut avancer dans l'histoire. ça se bat, mais la suite, la suite. qu'est-ce qui se passe après?

voilà.
deumau
Ellidan
17/11/2007 09:37
There's no escape in pain, you belong to me !

Bon, pour la ferme, ce que je sais, c'est que j'habite en ce moment même une ancienne ferme, et elle est en PLEIN MILIEU du village. Donc y a aucune incohérence là-dedans. Ensuite, la chasse au sanglier, j'me souviens d'un livre où c'était carrément deux gamins qui y allaient. Bon d'accord, l'un des deux meurt, mais bon.... C'est pour dire qu'il suffit d'être habitué. Sinon pour l'épée, je vais juste te dire que pour faire de l'acier on fait pas fondre le charbon... Mais bon, je suis pas un pro de la sidérurgie. C'est vrai que bon, j'pourrais rajouter qu'il a été aidé par un ou deux mages, mais je pense pas que ce soit très important d'expliquer comment il a fait. C'est son boulot après tout! ^^
Ellidan
01/12/2007 00:13
There's no escape in pain, you belong to me !

Enfin la suite tant attendue (du moins j'aime à l'espérer) des fabuleuses et gores aventures de mon petit berserker^^








Chapitre sept







"Je peux te demander quelque chose ?" Ellidan était fatigué et ses côtes le faisaient atrocement souffrir, mais il refusait de montrer sa faiblesse à sa compagne. Ils marchaient dans la rue, bras dessus, bras dessous, titubant un peu.
" Oui, qu'est-ce qu'il y a?
- Je voudrais savoir pourquoi tu es restée avec moi en ville au lieu de rester sur le front.
Elle réprima un éclat de rire.
- Après tout ce qui s'est passé aujourd'hui, tu te le demandes encore?
- Non, je voulais dire comment, pourquoi t'ont-ils laissée partir alors que tu n’étais pas blessée?
- Ah, ça... Et bien, disons que nous, les femmes, avons certains arguments qui sont imparables.
Elle disait cela avec un sourire espiègle.
- Non, en réalité, le médecin avait peur que tu ne tiennes pas en place, et que ta blessure ne se rouvre. Alors il m'a demandé de veiller sur toi. Malheureusement, j'ai bien peur d'avoir échoué.
- Non, au contraire, regarde mon épaule. Pas d'entaille!"
Il n'y avait en effet aucune entaille dans son épaule. Mais il était dans un si piteux état qu'ils ne purent s'empêcher de rire. Malheureusement, ses côtes lui faisant encore plus mal dans ces moments d'hilarité, Ellidan fut vite contraint de se maîtriser.
Quand ils arrivèrent enfin chez Ewen, sa femme n'était toujours pas rentrée. Cependant, Ellidan était réellement éreinté et n'aspirait qu'à s'allonger et à dormir, pour récupérer. Aussi ne s'inquiéta-t-il pas de ce retard, probablement dû à la pluie. Peut-être attendait-elle tout simplement qu'il cesse de tomber des cordes pour sortir. Il s'installa donc dans un des fauteuils, et Angelle prit place dans l'autre, pendant qu'Ewen faisait cuire des légumes, l'air sombre et inquiet. Ellidan détestait les légumes. Seule la viande l'avait jamais rassasié. Il reporta donc son attention sur la jeune femme assise en face de lui. Malgré la terre qui maculait son visage et sa tempe légèrement gonflée, elle restait incroyablement belle, et il en était amoureux, c'était maintenant évident. Cela lui fit tout drôle, n'ayant plus été confronté à ce sentiment depuis ses six ans. Et il se dit que c'était très différent de l'amour qu'un frère porte à ses soeurs, ou de celui qu'un fils porte à sa mère et à son père. Non, envers cette femme, il éprouvait plutôt comme le besoin de la protéger, empêcher qu'il ne lui arrive encore du mal, entre autre désir de toucher sa peau, et de la serrer dans ses bras. Et, dans ce fauteuil, au coin du feu, probablement la moitié des côtes cassées, il se fit la promesse de la protéger à jamais.
"Qu'est-ce qu'il y a, pourquoi tu me regardes comme ça ?"
Il revint au moment présent et se rendit compte qu'elle rougissait.
" Hein? Ah euh... Non rien. Je me disais juste que tu étais vraiment belle."
Elle n'en rougit que plus, et détourna le regard, visiblement gênée. Il décida de changer de conversation.
" Bon, il faudrait dormir, après-demain on retourne au front, après tout.
- Tu comptes encore te battre, dans l'état où tu es?
- Bien sûr! Je vais très bien!
C'était bien évidemment faux, et il ne douta pas vraiment qu'elle ne s'en fut rendue compte. Le silence revint, et c'est les yeux toujours posés sur elle qu'il finit par s'endormir.

Nathaniel était fatigué, comme tous les soirs. Il avait passé la journée à faire brûler des soldats garmes et à ériger des barrières magiques pour protéger les soldats kernois des flèches et des carreaux. Son équipe avait beau être compétente, la magie puisait quand même dans ses réserves une énergie énorme. En tant que champion et officier supérieur, il avait droit à une tente personnelle. Une espèce de grand pavillon, particulièrement laid, avec ses rayures rouges et blanches. Il avait donc décidé de refaire la décoration. En cinq minutes, il avait transformé la toile bicolore en un tissu uni d'un noir profond, en se servant d'un petit carré de sa cape, modifiant la matière de la tente en celle de son vêtement. Puis il avait réparé sa cape. Rien de plus simple, juste une petite transmutation. Il avait entendu dire un jour qu'il y avait bien longtemps, un grand sorcier avait décidé de transmuter le château royal avec de l'or. L'idée avait plut au roi, mais personne ne savait que le sol sous le château était instable. Il soutenait sans peine la pierre, mais quand tout se changea en or, tout le bâtiment disparut sous terre. Le roi avait fait pendre le mage, trop épuisé par sa transmutation pour résister. Nathaniel avait sourit un bref instant à l'évocation de ce souvenir. Lui-même l'aurait plongé dans une marmite d'or fondue, il trouvait cela plus adéquate. Il s'affala sur un canapé, autrefois simple paillasse, attrapa un des nombreux grimoires qui traînaient au pied de la banquette, et se plongea dans sa lecture. Le gros livre traitait de magie, bien évidemment. Il lisait un chapitre consacré à un sort de feu particulièrement efficace, mais qui demandait énormément d'énergie. Il était en train d'essayer de mémoriser la formule, composée de mots d'une langue morte depuis longtemps, quand il ressentit quelque chose d'inhabituel, comme une variation dans l'air. Quelque chose dû à la magie.
Oui, un puissant mage approchait.

Ellidan se réveilla à l'aube. Il ouvrit brutalement les yeux, s'extirpant de son cauchemar, trempé de sueur, puis il se souvint de ce qu'il avait à faire ce jour là. N'ayant pas d'affaire à prendre, puisque son sac restait dans la maison, il prit juste son couteau, qu'il mit dans sa botte. Il n'avait pas d'épée, mais pensait en récupérer une, une fois au camp. Il jeta un coup d'oeil à Angelle, qui s'était endormie sur le fauteuil en face du sien, puis regarda au dehors. Il était temps d'y aller. Il posa une main sur l'épaule de la jeune femme, qui ouvrit immédiatement les yeux. Voyant sa mine sombre, elle se leva à son tour. Ses affaires étaient déjà prêtes, et elle prit son sac avant d'accompagner Ellidan dehors. Une fois la porte fermée, ils n'avaient plus besoin d'être silencieux pour ne pas réveiller Ewen et sa femme, qui devait être rentrée. Elle l'embrassa donc pour lui dire bonjour, puis il lui prit la main et ils partirent ainsi là où s'arrêtait la vie de tant de personnes.

La lumière du soleil levant filtrant au travers de la toile noire réveilla Nathaniel. Ou fut-ce le bruit des cris d'alerte ? Dans tous les cas, il se leva en trombe et se précipita hors de sa tente pour constater qu'une pluie de flèches de feu s’abattait sur le camp. Voyant cela il marmonna rapidement une incantation destinée à le plonger dans une bulle protectrice et courut vers la tente où dormait son équipe. Oui, ils dormaient encore. Il les réveilla en hurlant et leur ordonna de l'aider à protéger le campement. La même incantation qu'il avait utilisée plus tôt s'éleva dans les airs, prononcée par les voies endormies de jeunes mages s'extirpant du sommeil, et les flèches enflammées commencèrent à ricocher contre le vide, au-dessus du camp, pour aller s'écraser autour de la palissade qui en faisait le tour. Les quelques incendies qui s'étaient déclarés furent vite maîtrisés, et tous les soldats s'étaient regroupés devant les portes, prêts à s'élancer dès que l'averse de flammes se serait calmée. Nathaniel et ses hommes restaient au milieu des tentes, maintenant le bouclier invisible en attendant la fin des tirs de flèches.

Quand Ellidan et Angelle arrivèrent au camp, la moitié des tentes avaient brûlé, des cris fusaient en tous sens, on soignait les blessés à même le sol, dans les allées, probablement parce que l'infirmerie était pleine.
"On a raté quelque chose je crois.
- En effet..."
Ils s'avancèrent dans une allée et, croisant un soldat qui paraissait affolé, lui demandèrent ce qui s'était passé.
"On a subit une attaque ce matin. Ca a commencé avec des tirs de flèches de feu, puis on a subit une charge de cavalerie, et on a à peine réussit à repoussé la vague de fantassins qui s'est ramenée après.
- Y'a eu combien de morts?
- Houlà... tellement ! Je sais pas, plus de cinq cents je pense.
- Dans les deux camps ?
- Nan, juste chez nous. Chez eux je dirais... cent cinquante, par là. La cavalerie nous a vraiment fait mal, on s'attendait pas à ça! Bon 'faut que j'vous laisse, y'a besoin d'un maximum de gars pour soigner les blessés!
- Attends! Tu ne sais pas où je pourrais trouver une charrette, ou un truc comme ça?
- Nan, désolé. " Et sur ce il s'en alla.
Ellidan se tourna vers Angelle, dont le visage ne trahissait pas la moindre émotion face au carnage, tout comme le sien.
"Je vais essayer de trouver un officier de ma division, pour faire le point. Tu devrais en faire autant.
- D'accord."
Ils se séparèrent, Ellidan partant vers la partie Est du camp, et Angelle vers la partie Ouest.

Le jeune homme rencontra énormément d’agitation. Partout on s’affairait pour apporter de l’eau et des bandages aux infirmiers, des gémissements de douleurs fusant de toutes parts, et des marres de sang dévalant les allées. Quand il arriva à destination, il ne restait de toutes les tentes que des cendres. Il repéra cependant sans peine l'officier qui s'occupait de sa section. Il avait l'air totalement abattu, et avait un bras en écharpe. Une estafilade encore rouge barrait sa joue gauche, traçant une ligne de sang au milieu de sa barbe de trois jours. Ellidan le savait grand, mais en cet instant, il paraissait tellement diminué...
Il s'approcha. L'entendant arriver, l'homme leva vers lui son regard sombre.
"Quelles sont nos pertes? s'enquit-il
- Les deux tiers de la section sont morts, répondit l'officier d'un ton maussade. La moitié des hommes restant sont blessés, plus ou moins gravement. Certains ne passeront pas la nuit.
- Ah... Ellidan baissa les yeux.
- Et t'étais où toi ? reprit l'autre avec une pointe d'agressivité.
- En ville. J'ai été blessé à l'épaule il y a trois jours, et...
- Ouais, ça va. T'as eu plus de chance que les autres. Bon, qu'est-ce que tu veux?
- Je voulais simplement savoir où on en était...
- Bah voilà, tu sais.
- Je me demandais aussi où je pourrais trouver une charrette ou quelque chose dans le genre.
- Qu'est-ce que tu veux qu'j'en ai à foutre de ta charrette! La plupart de mes hommes sont morts, et tu m'demandes ça! 'pis qu'est-ce tu comptes en foutre? Ramasser les cadavres?
- Presque... Le forgeron à Talbenn manque d'acier, j'ai promis de lui en rapporter. Je me suis dit que je pourrais ramasser les armes des morts.
- Ouais, c'est sûr, 'l en a plus besoin qu'eux main'nant. Va voir par là-bas, doit y avoir un ou deux chariots vides. D'habitude c'est pour le ravitaillement, mais les gars qui s'en chargeaient sont morts aussi, et on n’a pas encore décidé qui les remplacerait. Démerde-toi juste pour finir avant c'soir. Et ramène le machin quand t'auras fini.
- D'accord. Merci."
L'officier s'en voulait manifestement pour la mort de ses hommes, mais Ellidan ne pouvait rien y faire, aussi fila-t-il récupérer le chariot et commença sa tournée des corps.

Angelle venait de parler à son lieutenant. Sa section avait subit des pertes, bien sûr, mais très peu. Ils s'en tiraient plutôt bien, comparés aux autres. Elle marchait au hasard dans le camp, cherchant quelque infirmier à aider, quand elle fut bousculée par un homme qui marmonnait, l'air préoccupé. Il était vêtu d'une cape noire, d'un pantalon de toile noire, de bottes de cuir noir, de gants noirs, et portait une amulette de ce qui semblait être de l'argent représentant une étoile à cinq branches. Ses cheveux lisses, d'un noir de nuit sans lune, étaient coupés court. Il avait un beau visage, bien que ténébreux, avec un regard perpétuellement noir renforcé par des sourcils couleur ébène. Sa peau très pale contrastait fortement avec ses atours.
Abrutis, toujours pas prêts! S'ils remettent ça maintenant, on est tous foutus! Des années d'entraînement pour ça... N'importe quoi... Il ne parut même pas l'avoir remarquée. Vaguement choquée, elle continua sa route.

Nathaniel faisait des allez retours dans le camps, essayant tant bien que mal de préparer les défenses du camp contre une autre attaque. Malheureusement, les autres mages n'y mettaient pas du leur. Il leur avait ordonnés de se disperser et de tracer des glyphes le long des palissades, mais ces incapables faisaient des erreurs à tort et à travers. Il devait tout contrôler, voire rectifier lui-même les erreurs. Il serrait les poings convulsivement depuis un bon moment. Et cette puissance magique qui s'approchait... Il réfléchissait à tout cela lorsqu'il perçut un bruit, comme un gigantesque hurlement.
Merde! Je savais qu'ils n'attendraient pas qu'on se soit remis! C'aurait été trop beau! On est mal!
"EN PLACE, VITE! LANCEZ LES SORTILEGES!"
Alors qu'un mouvement de panique s'emparait des soldats dont la majorité était blessée, une clameur confuse s'éleva du camp. Mais à quoi ils jouent ?! C'est pas à ce rythme qu'ils vont m'ériger mes remparts! Et pourtant, de chaque endroit où était dessinée un glyphe, un pilier de lumière rosâtre s'élevèrent, puis des barrières de la même couleur translucide se tendirent entre chacun. En voyant cela, les soldats qui couraient en tous sens se stoppèrent petit à petit, et reprirent leur poste, visiblement soulagés de se sentir à l’abri. Un abri que Nathaniel savait fort fragile. Les incantations auraient dues être entonnées en même temps, d'un ton bien plus sûr et beaucoup plus fort. Les barrières magiques ne tiendraient pas longtemps. Il se dirigea vers les stocks de flèches et les enchanta pour qu'elles puissent traverser les barrières magiques. Malheureusement, il n'y avait plus beaucoup d'archers... Une fois sa tâche achevée, il se prépara au combat.

Ellidan était encore dehors à ramasser des épées quand une lueur rose entoura le camp. Inquiet, il regarda autour de lui et découvrit l'armée de soldats enragés qui déferlait sur lui. Il se dépêcha de rebrousser chemin, mais jamais il ne put pénétrer dans le camp. Quand il essayait, il était comme retenu par une force invisible.
Saloperie de magie!
"LAISSEZ-MOI ENTRER!"
Mais derrière le champ de force n'étaient que des soldats pétrifiés par la peur. Comprenant que personne ne l'aiderait, il abandonna son chariot et s'allongea sous un cadavre, espérant ne pas être piétiné à mort, risque immense... Le sol se mit à trembler de plus en plus au fur et à mesure que les cris s'amplifiaient. Puis ce fut le chaos.
Thismardoch
01/12/2007 02:26


Toujours aussi agréable à lire

Juste une petite faute vers la fin "mais Ellidan ne pouvais rien y faire" -> pouvait.

Et une autre un peu plus loin : "jamais il ne pu pénétrer dans le camp" -> put.

Et puis je trouve que dans "Vaguement choquée, elle continua sa route.", choquée est un peu fort.
Ellidan
01/12/2007 11:36
There's no escape in pain, you belong to me !

ok pour le "ne pouvais", le "pu" ca me gonfle c'est word qui m'avait dit qu'avec un "t" c'était faux! et pour choquée, je vois pas trop quoi mettre d'autre...

Merci du compliment^^
Ellidan
22/12/2007 21:58
There's no escape in pain, you belong to me !

Vous avez pas un peu de mal à vous plonger dans l'environnement? Je trouve que je fais pas beaucoup de descriptions, enfin bon... En même temps je sais jamais où les mettre pour pas que ça fasse trop structuré.
Thismardoch
25/12/2007 19:57


C'est vrai que tu mets très peu de descriptions. Personnellement ça ne me dérange pas, car je ne me fais que très rarement des images mentales quand je lis un roman. Etant plus "auditif" que "visuel", j'ai plus tendance à entendre les personnages parler qu'à les voir, et comme la plus part des auteurs ne mettent pas de description du son, je me suis habitué à ne rien me représenter du tout. C'est un peu bizarre.
Ellidan
27/12/2007 10:33
There's no escape in pain, you belong to me !

Ah t'es comme moi^^
Ellidan
16/01/2008 18:26
There's no escape in pain, you belong to me !

Enfin la suite si peu attendue de mon histoire Moi j'aime bien ce chapitre, même si j'ai mis beaucoup de temps à l'écrire! Merci de le lire, et, comme d'habitude, de me faire part de vos corrections et de vos appréciations!









Chapitre huit






La vague humaine déferla sur la barrière magique, et s'y brisa comme sur un roc. Angelle regardait le spectacle ridicule des soldats du premier rang écrasés par ceux qui poussaient derrière eux, tout en se demandant ou était Ellidan. Probablement noyé dans la foule de soldats blessés et effrayés qui se pressaient les uns contre les autres en priant pour que les barrières tiennent. Un moment, elle crut voir le mur translucide perdre en intensité. Quelques instants plus tard, un homme à coté d'elle posa un genou à terre, le visage crispé, et l'air épuisé. Elle repéra plusieurs personnes qui firent de même, l'un après l'autre, et elle eut la certitude que la barrière était de moins en moins... opaque. Puis elle disparut tout à fait, et le camp fut submergé par l'offensive.
Angelle avait le ventre totalement noué par la peur. Néanmoins, elle combattit bravement. Inutilement, mais bravement. Les Kernois combattaient à un contre dix, et la plupart étaient blessés. Ce fut un carnage. Aussi furieusement que se battit la jeune femme, cela ne servit à rien. Au bout de quelques minutes, les soldats qui n'avaient pas fui furent éradiqués.
Alors qu'elle venait de décapiter un soldat garme, elle sentit une main agripper son épaule. Elle pivota et envoya sa lame vers le visage de son agresseur, mais celui-ci attrapa sa main au vol, et lui bloqua le bras. Grand, chauve et fort musclé, il avait un air lubrique sur le visage.
"Joli petit lot, susurra-t-il, un sourire pervers étirant ses lèvres. Toi, j'te garde pour après la bataille, on va bien s'amuser.
- Pourquoi tous les hommes que je rencontre me disent systématiquement cela ?"
Elle lui cracha au visage, escomptant qu'il la lâcherait d'une main pour s'essuyer, mais il sourit de plus belle. Et puis soudain il explosa, arrosant de sang la jeune femme. Elle resta immobile un moment, et reprit ses esprits quand un homme habillé de noir lui cria :
"Allez, venez, c'est foutu! On s'en va!"
Elle se dit qu'elle l'avait déjà vu quelque part. Elle se rendit compte que la main du reître pendait encore à son avant-bras, et l'en arracha avec dégoût. Puis elle essaya de rejoindre l'homme. Se frayant un chemin en tailladant à droite et à gauche, courant, marchant, elle le suivit jusqu'aux portes, puis ils détalèrent.

Ellidan comprit très vite que s'il restait où il était, il ne survivrait pas. Les soldats se pressaient les uns contre les autres, s'entassant pour pénétrer dans le camp, dont les murs translucides avaient manifestement cédé. Cerné par une forêt de jambes, il entreprit de ramper en espérant ne pas se faire repérer. La terre était encore humide de sang, et plus il se traînait, plus il se couvrait de boue. A un moment, un pied se posa sur sa tête. En une demi seconde, il comprit que deux choix s'offrait à lui : faire le mort, laisser le soldat prendre appuie sur sa jambe et, avec le poids de tout son équipement, risquer de lui broyer le crâne, soit se dégager dard-dard, et risquer de se faire repérer. Il choisit la deuxième option. Il dégagea sa tête, le soldat perdit l'équilibre et s'effondra. Avant qu'il ne réalise pourquoi il était tombé, Ellidan avait dégainé son couteau et lui avait planté dans la gorge. Le jeune homme, sans s'émouvoir, reprit sa longue progression entre les jambes. Heureusement pour lui, personne ne regardait le sol. Du moins pendant un temps. Lorsqu'un autre pied lui heurta les côtes, que son propriétaire baissa la tête en trébuchant, l'aperçut, se rendit compte qu'il n'était pas mort et brandit sa hache pour lui ôter la tête, il fut bien obliger de se relever après avoir roulé de coté pour esquiver. Il bouscula le soldat sur sa droite en évitant un deuxième coup, profita de ce que l'homme était emporté par son élan pour lui planter à lui aussi son couteau dans la gorge, mais avec tout ça il était repéré. Alors que les têtes se tournaient, que les regards de centaines de personnes convergeaient vers lui, il sentit la peur s'emparer de lui. Une peur glaciale, qui lui parcourait l'échine pour envahir lentement chacun de ses membres. Ses muscles se contractaient convulsivement, tandis qu'il réalisait qu'il allait mourir. Je ne mourrai pas. Je ne mourrai pas.JE NE MOURRAI PAS. Pendant qu'il se répétait cette phrase, les soldats qui l'entouraient s'approchaient de lui, arme à la main, et, comme ils allaient pour le découper en morceau, son corps réagit tout seul. Il para une épée avec son couteau, pivota sur lui-même, poussant le soldat d'une épaule et l'envoyant bouler sur les autres, et détala, se frayant un passage à grands coups d'épaules dans la foule. Il courait aussi vite que ses jambes et la densité de l'armée le lui permettaient, longea les restes de la palissade de ce qui restait du camp jusqu'à atteindre la route, là où les soldats s'éparpillaient de plus en plus, et, sans se rendre compte que ses poursuivants l'avait abandonné, préférant le sac du camp, il courut, encore et encore, porté par une force qui n'était pas la sienne.

"Comment vous nommez-vous ?"
Ca y est, ça commence... Je n'aurais jamais du l'emmener avec moi.
"Mon nom importe peu.
- Drôle de patronyme... Vous avez un diminutif ?
Ton sarcastique.
- Aha, aha, aha... Très drôle. Si vous y tenez tant, je m'appelle Nathaniel.
- Nathaniel... Quel nom parfait pour un mage. Ténébreux, arrogant, antipathique. Pour ma part, je me nomme Angelle.
- Et alors ? Vous ai-je, tout à fait à mon insu, laisser insinuer que votre prénom m'intéressait d'une quelconque façon ?
- Non, mais je me suis dit que deux compagnons de route devaient savoir de quel façon interpeller l'autre.
- Compagnons de route ? Ne vous y méprenez pas, vous marchez juste à côté de moi. Nous ne sommes en aucun cas compagnon.
- Nous marchons côte à côte, dans la même direction, et nous discutons, cela fait de nous des compagnons de route.
- Si vous le dites, ainsi soit-il ! Le monde en sera meilleur, j'en suis certain!"
Quelle teigne! Et ce petit sourire amusé... Cela m'exaspère!
Les deux jeunes gens se dirigeaient vers Talbenn, ainsi que quelques soldats qui avaient eu l'intelligence de décamper. Le mage avait choisit cette destination car il sentait que la puissante aura émanait de là-bas. Cela l'intriguait. Cependant, il ne pouvait s'empêcher de jeter des regards furtifs vers la femme qui l'accompagnait.
Elle s'est enfin tue. Elle a l'air inquiet... Bah, ça ne me regarde pas de toutes façons!
"- Vous êtes mage, non? Pourquoi vous ne faites pas quelque chose qui nous ferait avancer plus vite?
- Parce que je cache mon aura magique afin de passer inaperçu au klask d'un être magiquement extrêmement doué.
- Le... klask? De quoi s'agît-il ?
- C'est quelque chose que chaque mage possède dans son cerveau. Quelque chose qui permet de détecter l'aura magique d'un être. Plus l'être est puissant, plus son aura est importante. Mais il y a moyen de la camoufler, ceci requérant un arrêt de l'utilisation de magie pendant le temps que l'on cache son aura.
-Ah..."

Plus elle avançait, plus Angelle s'inquiétait d'Ellidan. Elle savait qu'il avait plus que certainement été tué, mais refusait de s'y résoudre. Peut-être avait-il seulement été fait prisonnier, puis échappé. Elle jetait un regard alentours, dans le vain espoir de l'apercevoir. La route de terre battue était droite et monotone, quelques chênes la surplombaient, grands et sans âge. Devant elle marchaient deux déserteurs, plus loin un autre, plus loin, encore un, et derrière elle, la même chose. Ses yeux se ruaient sur leur visage, espérant reconnaître le seul qu'elle voulait voir, mais en vain. Elle espérait alors qu'elle le retrouverait une fois à Talbenn. Mais il restait encore plusieurs heures de route, et ce n'était certainement pas le prétentieux qui l'accompagnait qui allait lui faire passer le temps... Alors elle rentrait la tête dans les épaules, et continuait de marcher, encore et encore. Au bout d'un moment, lasse du silence, elle sortit sa flûte, attachée à son cou, et se mit à jouer un air triste. Perdue dans ses pensées, elle aperçut à peine la tête de Nathaniel se tourner brièvement vers elle quand il entendit la flûte. Elle ne voyait plus que Ellidan.

Quand Ellidan s'arrêta de courir, il tomba à genoux, totalement épuisé, et prit plusieurs minutes pour reprendre sa respiration. Puis il se releva gauchement, tituba pendant quelques pas avant de reprendre une démarche plus assurée. Et enfin il se dit qu'il devait aller à Talbenn pour aider à la défense de la ville, qui serait certainement assaillie sous peu. Estiment la route fort peu sure, maintenant que l'avant-poste était tombé, il coupa par les bois. Il se déplaçait d'un pas rapide et déterminé, en réfléchissant à la manière qu'il emploierait pour obtenir son épée, maintenant que sa récolte d'acier était perdue. Il finit par rejoindre un petit sentier qui partait dans la bonne direction, suffisamment loin de la route pour en être invisible. A plusieurs reprises, il crut voir des animaux qui couraient vers lui, mais il n'était jamais sûr. Au travers des feuilles, il voyait que le ciel se noircissait de nuages.
En plus il va pleuvoir, c'est bien ma veine...
En réfléchissant à cela, il se demanda si ce qu'il avait sur le dos le maintiendrait à peu près au sec, et se rendit compte que sa tunique n'était plus que lambeaux terreux, ensanglantés, et que si elle n'était pas également pleine de terre, on distinguerait plus de sa peau que de son habit. Il réajusta les restes, rentra la tête dans les épaules et força encore le pas, dans l'attente de l'orage.
La pluie commença à tomber alors que le sentier rejoignait la route, à quelques lieux de Talbenn. Se mélangeant à la boue séchée qui maculait le corps d'Ellidan, l'eau forma de longues traînées sur sa peau. Le jeune homme fit décrire une rotation à sa tête pour décontracter ses épaules, essuya la boue qui lui coulait dans les yeux et, aussi résigné que déterminé, accéléra encore le pas.

"Où est-il ?"
Sa voix était calme. Sa voix était grave. Sa voix était terrifiante. Mais pas autant que son regard. Ses yeux entièrement noirs, mais qui brillaient d'une lueur de sadisme. Il maintenait l'homme suspendu dans les airs, à quelques pieds du sol. Cela facilitait souvent les interrogatoires.
On L'avait envoyé pour retrouver et capturer un berserker. Ces créatures étaient dangereuses, disait-on, donc on L'avait envoyé Lui, considéré comme encore plus dangereux. Le culte de Vos s'intéressait depuis longtemps à ces croisements de démons et d'humains. Seulement, quand il arrivait à en capturer un, il était en tellement mauvais état qu'il mourrait pendant l'interrogatoire et on n'en tirait rien. Cette fois, il fallait qu'Il réussisse à le capturer en un seul morceau. Cela dit, d'après Ses renseignements, il était encore jeune et insouciant. Peut-être n'avait-il même pas encore conscience de son statut. Il serait donc bien plus facile de le vaincre.
"Où est-il ?"
L'homme gesticula, ouvrit puis ferma la bouche. Il le laissa retomber au sol, et lui fit signe qu'Il écoutait. L'homme reprit son souffle, puis articula difficilement :
"Il est partit sur le front. Il doit revenir d'ici deux ou trois jours avec un chargement d'armes pour m'acheter une épée. Vous pouvez l'attendre.
- Bien."
Il avait obtenu l'adresse du forgeron en interrogeant les petites frappes qui avaient prévenues le culte. Il fit un bref mouvement de sa main droite, presque désinvolte, et le colosse mourut, l'échine rompue. Un autre geste de la main le fit dégager dans un coin sombre d'une ruelle sombre, le genre de coupe-gorge où personne ne s'aventurait jamais, puis Il entra dans la boutique, s'assit sur une chaise, en face de la porte, et attendit.

Trempés par l'orage quand ils atteignirent Talbenn, Angelle et Nathaniel furent bien soulagés de trouver un abri au sec et au chaud dans la maison des personnes qui logeaient Angelle. Ils n'étaient pas là, mais un feu brûlait dans la cheminée. Depuis qu'ils étaient arrivés en ville, le froid avait remplacé la chaleur habituelle de l'été. Les deux jeunes gens se séchaient devant les flammes aux reflets jaunes et rouges quand Angelle déclara qu'elle devait aller voir un forgeron. Seulement, ne sachant pas duquel il s'agissait, il faudrait qu'elle les cherche tous.
Au début, elle voulait attendre que la pluie cesse, mais au bout de plusieurs heures, alors que la nuit était tombée, elle décida qu'elle irait, même mouillée. Elle sortit donc, sous la pluie battante et dans la boue, accompagnée de son silencieux ami, qui ne lui avait pas demandé son avis. Si elle avait compté se renseigner auprès passants, elle se rendit compte que ce serait impossible, puisqu'elle était la seule - enfin avec son compagnon - dehors par ce temps épouvantable. Elle parcourue les rues détrempées et ruisselantes de long en large à la recherche de l'enclume en bois surplombant la porte des forges.
Elle en trouva trois. Le premier forgeron était un homme plutôt courtaud, trapu, sans un cheveu sur le crâne et une barbe roussie lui mangeait la moitié du visage. Mais il n'avait jamais vu Ellidan.
Le deuxième était une femme blonde, cheveux courts, yeux sombres, teint rougie par les flammes. Large d'épaules et un marteau dans la main, elle n'avait jamais rencontré Ellidan.
Alors qu'elle allait pour ouvrir la porte de la troisième forge, elle sentit la main de Nathaniel se poser sur son bras. Au même moment, une silhouette se distingua à travers la pluie, sortant d'une ruelle proche, et lança :
"Je rentrerais pas là-dedans si j'étais vous."
La voix était masculine, et l'homme s'exprimait d'une voix lente et assurée.
" Qu'est-ce que vous voulez dire ? demanda Angelle d'un ton un peu brusque, pas vraiment rassurée par cette soudaine apparition.
- Bah, ça dépend de ce que vous cherchez.
- Je cherche un homme, et je pense pouvoir le trouver dans cette forge.
- Ah, j'espère que vous parlez pas de celui qui est dans la ruelle, là.
- Pardon ? elle ne comprenait pas où l'homme voulait en venir.
- Venez jeter un coup d'oeil, vous comprendrez."
La main sur la garde de son épée, n'ayant aucune confiance en cet inconnu, Angelle s'approcha de lui. Il était emmitouflé dans une longue cape noire, dont le col était remonté jusqu'au dessus du nez et le capuchon rabattu cachait son visage.
" Je ne vois rien.
- Regardez mieux, là.
Il pointait du doigt une zone d'ombre. En plissant les yeux, Angelle parvint à discerner une masse sombre. Elle s'approcha prudemment. La masse sombre était en réalité le cadavre d'un grand homme, la nuque décrivant un angle suspect par rapport à son corps.
- C'était le forgeron, justement.
Angelle sursauta. Elle n'avait pas entendu l'homme approcher.
- Vous l'avez tué?
- Mais non, j'l'ai juste trouvé. J'passais par là et...
- Qu'est-ce que vous faisiez dans cette ruelle? C'est le genre de coupe-gorge que personne n'empreinte.
- Bah euh... Moi si, voilà. Et puis j'ai le droit de passer par où je veux! Bref, je venais de là, pour, euh... me promener, et puis j'l'ai vu par terre.
- Vous veniez de par là? Mais comment l'avez vous repéré ? L'angle de la rue faisait que le corps était pratiquement invisible si l'on venait de la direction indiquée.
- Et bah... Vous savez, j'ai l'oeil. Et puis comme vous dites, c'est un coupe-gorge ce truc. J'suis prudent.
Il était surtout mal à l'aise, remarqua Angelle.
- Enfin bon, si le forgeron est mort et que sa porte est pas fracturée, c'est que c'est pas un cambriolage. En plus il avait pas de poches, il était en habit de travail. Donc c'est louche.
- Mouais... Je crois quand même que je vais entrer.
- Non. Il a raison. Il y a quelque chose de louche dans ce bâtiment. Je sens une très puissante aura qui vient de là-dedans. Je pense qu'il s'agit du mage dont je vous ai parlé plus tôt.
C'étaient les premiers mots de Nathaniel depuis des heures.
- Et merde! Euh, vous êtes mage? Bon bah... J'vais vous laisser moi, hein, ravi d'vous avoir rencontré, adieu."
L'homme tenta de s'esquiver, mais se pétrifia brutalement. Nathaniel s'approcha de lui.
" Mais dites moi... Vous me paraissez bien pressé tout à coup. Serait-ce en rapport avec ma qualité de mage? Ou avec la bourse que vous tenez dans la main ?"
L'homme déglutit. Angelle se rendit compte qu'il s'agissait de sa bourse, qu'elle avait emmenée au cas où il aurait fallut payer pour des renseignements. Elle l'arracha violemment de la main du voleur et lui dit:
" Une promenade, hein ? Dites plutôt que vous attendiez une proie à piller. Avec de la chance, une jolie fille, seule et sans défense, dont vous auriez pu abuser! Dommage, je n'étais ni seule, ni sans défenses!
- Houlà, hey, non! Moi je fais pas ce genre de trucs dégueulasses! Je vole, c'est vrai, mais bon... Je fais ça pour survivre! Faut bien que j'mange.
- Mmh... Bon, en attendant, comment vous vous appelez ? demanda Angelle tout en abaissant la capuche de l'homme. Il était jeune, à peu près son âge. Cheveux blonds, relativement courts et ébouriffés, il avait de magnifiques yeux bleus, qui exprimait un sentiment entre la peur et la candeur. Il sentait bon, était propre, rasé de près, loin d'être maigre. Ses petits larcins avaient l'air de lui rapporter suffisamment pour bien vivre. Il devait être bon dans ce qu'il faisait.
Voyant qu'il ne répondait pas, Angelle laissa courir sa main le long de son buste, puis descendit, lentement. Les yeux du jeune homme suivaient sa main. Elle s'arrêta au niveau de l'entrejambes, et serra ce qu'elle tenait. Les mâchoires du prisonnier se contractèrent et il poussa un petit gémissement. Elle relâcha sa prise.
- Alors, comment tu t'appelles?
Il déglutit et dit d'une voix saccadée :
- Kenan. J'm'appelle Kenan. Recommencez pas s'il vous plaît!
- Bon alors, Kenan, qu'est-ce que tu sais précisément sur ce qui s'est passé ici ?
- J'ai du mal à parler, là. Vous pouvez pas dire à votre copain de me relâcher?
- Relâchez-le. De toutes façons, s'il se rebelle il aura à faire à ma lame et à vos pouvoirs.
Nathaniel acquiesça et le jeune homme se relâcha. Il se recourba vaguement, rentrant la tête dans les épaules. Angelle se rendit compte qu'avec la cape on ne voyait pas ses bras.
- Et bien, il y a quelques heures, y'a un type bizarre qui s'est amené. Balèze, genre colosse quoi. Il a frappé à la porte du forgeron, et quand elle s'est ouverte, le gars artisan a décollé, il est allé s'écraser contre un mur, et le gars l'a interrogé sur je sais pas quoi. J'ai pas entendu parce que j'étais planqué là."
Il désigna la ruelle. Angelle suivit le doigt de l'interrogé, qui en profita pour réagir. En un seul mouvement, il dégaina une dague, pivota de façon à se retrouver derrière la jeune femme, et lui passer la lame sous la gorge, son autre main lui maintenant le menton. Elle nota que pour une fois, l'homme qui l'agressait n'en profitait pas pour la peloter. Il dit d'une voix bien plus assurée :
" Bon, ok. Vous allez m'écoutez maintenant!"
Kellen
16/01/2008 23:40
Ferme les paupières, rejoins la nuit.

J'aime beaucoup.
Cela valait le coup d'attendre.

Cela avance, il se passe des choses interessantes pour la suite. ^^ Continue.
Ellidan
17/01/2008 19:18
There's no escape in pain, you belong to me !

Merci!
Thismardoch
26/01/2008 02:48


Dis donc, il est bien ce chapitre (même si je ne voudrais pas rencontrer une fille/femme qui comme Angelle passe son temps à torturer l'entrejambe des gens qu'elle croise). Il y a pas mal d'éléments nouveaux. Vivement la suite.


Bon, je vais encore faire (mal) mon job de correcteur orthographique.

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* les soldats qui n'avaient pas fuit furent éradiqués.


* Elle ne voyait plus que Ellidan.
je préfèrererait "qu'Ellidan".

*Le jeune homme fit décrire une rotation à sa tête pour décontracter ses épaules
je trouve que rotation n'est pas très adapté (maths ?)

Ellidan
26/01/2008 09:02
There's no escape in pain, you belong to me !

Bah en fait je sais pas trop comment décrire ça... Si t'as une autre proposition, je suis preneur

Euh... Qu'est-ce qu'il a mon "fuit"? c'est "fui"? Sinon merci pour les compliments^^
Thismardoch
28/01/2008 21:57


Je n'ai en fait rien de mieux, à vrai dire.
Pour "fuit", c'est bien "fui".
Ellidan
29/01/2008 10:13
There's no escape in pain, you belong to me !

ok re-merci
Ellidan
02/05/2008 20:16
There's no escape in pain, you belong to me !

Chapitre huit







Plus je m'approche, plus il pleut! Quand je suis parti du camp, il faisait grand soleil, et maintenant que j'entre dans la ville on croirait la fin du monde... Quelque chose ne va pas. Voilà ce que pensait Ellidan quand il entra dans Talbenn. Il avait décidé d'aller voir Ewen en priorité pour que lui et sa femme quittent l'endroit au plus vite, et c'est sur la route de leur maison qu'il ressentit comme une sorte de malaise, un mauvais pressentiment. Il traversa les rues boueuses, passa entre les maisons fouettées par la pluie glacée, et arriva enfin devant la porte d'entrée. Il l'ouvrit. Ce qu'il vit confirma son impression. Ewen était assis dans un des fauteuils, amorphe, les yeux dans le vague, tout pâle. Ellidan entra, dégoulinant sur le sol en pierre, et s'approcha, inquiet. Quand la porte se ferma, Ewen sursauta, se redressa et paru se réveiller. Son regard se posa sur Ellidan, et il lui dit :
" Elle n'est pas rentrée.
- Gwen ?
- Oui.
Ellidan soupira.
- Ecoute. Le camp a cédé. Les forces garmes ne vont pas tarder à déferler ici. Il faut partir.
- Je pars pas sans ma femme.
Le ton était las, mais déterminé. Ellidan compris qu'il ne ferait pas bouger son ami avant d'avoir retrouvé Gwenaëlle.
- Bon, tu penses savoir où elle est?
- Elle est pas rentrée.
- Oui, je sais. Mais où est-ce qu'elle travaille?
- Dans la ferme au sud de la ville. Mais elle n'est pas rentrée.
- Oui, je sais! Bon, je vais la chercher. Prépare vos affaires, dès que je reviens, il faudra vous en aller."
Sur ce, il tourna les talons et repartit sous la pluie battante. Bon alors... La ferme au sud de la ville. Par là donc. Il s'engagea dans une allée qui partait dans la direction voulue. Il commençait seulement à trembler. Il pressa donc encore le pas, espérant arriver à destination avant de mourir noyé...

Il est tout près maintenant. Je le sens. Pourtant il s'éloigne à nouveau. Peu importe, il finira par venir, et j'ai tout mon temps... Il était patient. Il était calme. Il allait vaincre, et Il n'était pas pressé. Il avait commencé à réfléchir aux divers moyens de capturer Sa cible, et n'avait pas encore tranché. Il allait beaucoup s'amuser...

Nathaniel était las. Il n'avait que faire de la vie de la jeune femme, mais s'il agissait et que malgré tout elle survivait, elle allait être insupportable. Il ne réagit donc pas, faisant juste signe au jeune voleur qu'il écoutait.
"Je sais pas ce qu'il veut, le type là-dedans, mais personne n'entre. En tout cas, personne ne ressortira. Alors la jolie fille et vous, vous allez vous écarter, et même mieux, vous barrer. Vous m'avez jamais vu, vous me connaissez pas. Je vais la relâcher, puis m'en aller avec sa bourse. Loin, très loin de cette maudite ville. Ok ?"
Pour toute réponse, il reçut un violent coup de talon dans le tibia. La femme se dégagea, lui fit face tout en dégainant son épée. Lui tituba sur quelques pas en reculant, jura, et para de sa dague la première attaque. Nathaniel croisa les bras et profita du spectacle. Le jeune homme parait toutes les attaques avec habileté, mais ne ripostait pas. Les assauts répétés de la jeune femme le faisaient reculer, et bientôt il se retrouva dos à un mur. Il para une nouvelle fois, puis sortit de sous sa cape une deuxième dague. Il donna un coup avec le manche dans le ventre de la fille, qui se courba sous la douleur, le souffle coupé. Il en profita pour la désarmer, se replaça derrière elle, prenant cette fois le plus de distance possible tout en lui enserrant la gorge. La fille était coincée. Puis il jeta un regard au sorcier. Nathaniel se dit qu'il était temps pour lui d'entrer en jeu. Il tendit négligemment un bras vers les deux combattants, fit quelques gestes avec ses doigts et l'homme fut désarmé, et immobilisé. Elle se libéra, lui balança son pied entre les jambes, ramassa sa lame et l'appliqua sous le menton de l'autre. Il ne pouvait plus bouger, mais on lisait sur son visage une douleur cuisante.
"Rends moi ça! dit-elle en récupérant une fois de plus sa bourse. Et tu vas ouvrir cette porte! Si c'est si dangereux que ça, c'est toi qui prendras en premier. Allez, bouge-toi!"
Nathaniel relâcha sa prise magique de l'homme, qui avança doucement vers la maison du défunt forgeron.
" S'il vous plaît, faites pas ça! On va tous y rester, ce type est barge!
- Rien à faire! Ouvre!
- C'est fermé...
- Oh, mais je suis sûre que tu sais crocheter les serrures...."
L'air dépité, il sortit une paire de crochets d'une poche intérieure, et s'activa sur la serrure. Il tremblait tellement qu'il mit bien cinq minutes à réussir. Nathaniel était certain que la puissance démentielle qu'il sentait depuis si longtemps émanait de l'intérieur. Il avait hâte de rencontrer son possesseur, et aussi atrocement peur. S'il s'avérait que l'homme, ou la femme, était hostile - ce qui était probablement le cas, si ce qu'avait dit le jeune homme était vrai, il ne pourrait probablement rien faire d'autre que fuir. Et encore. Mais il estimait que ça valait le coup.
" Allez, ouvre!" L'homme déglutit, puis tourna la poignée.

Ellidan arriva aux abords de la ferme tellement trempé qu'on aurait dit qu'il se liquéfiait. La ferme en question était composée de trois vastes bâtiments, autour d'une cour ronde de ce qui, avant d'être transformé en un infâme bourbier, avait dû être du gravier. Il s'approcha du plus grand, d'où s'échappait de la lumière par les fenêtres. Une fois devant la massive porte en chêne, il frappa trois grands coups de son poing, et attendit sous le flux glacé et continu d'eau tombant du ciel. Un nuage de chaleur s'échappa de la porte lorsqu'elle s'ouvrit, et Ellidan se rendit compte combien il était gelé. Une silhouette maigrichonne se détacha dans la lumière et demanda
" C'est pour quoi?
- Je cherche quelqu'un. Vous pourriez me renseigner?
- Pas moi. Mais entrez-donc, je vais chercher maître Randbur.
- Merci. "
Ellidan rentra, tremblant comme une feuille et dégoulinant comme une cascade humaine. L'homme qui lui avait ouvert était petit et regardait avec un air de désapprobation la flaque qui se formait sur le sol de pierre, aux pieds d'Ellidan. Mais il tourna tout de même les talons et s'eclipsa dans une pièce adjacente. Le jeune homme patienta en essayant de se réchauffer en se frottant les bras.
Au bout de quelques instant, un grand homme à la carrure massive apparut dans la pièce, et demanda à Ellidan qui il cherchait. Il était chauve, avait une barbe aussi noire que ses yeux et au ton de sa voie, il était contrarié.
" Je cherche la femme d'un ami, elle s'appelle Gwenaëlle et travaille ici. Elle n'est pas rentrée chez elle ce soir et mon ami s'inquiète.
- Ah, oui, la petite Gwen, je vois très bien. Je suis désolé, mais je ne sais pas où elle est. Elle est partie il y a environs trois heures, tout semblait normal."
L'homme n'avait pas l'air convaincu, et donc pas convaincant. Ellidan voyait cela à ses yeux qui faisaient des aller-retours de droite à gauche.
" Vous êtes vraiment sûr que vous ne savez rien?
- Euh... Non, rien du tout.
- Ce n'est pas ce que je pense. Je pense que vous avez peur de me parler, et je pense aussi que mon ami sera fort mécontent d'apprendre que sa femme a bel et bien disparu."
L'homme faisait bien une tête et demi de plus qu'Ellidan, pourtant il déglutit avec difficulté. Il regarda Ellidan dans les yeux pendant de longues secondes, puis soupira profondément.
" Des hommes sont venus. Des soldats garms, ils ont passé la frontière. Ils ont menacé de détruire la ferme si nous ne leur livrions pas nourriture et distraction. Je n'avais pas le choix, j'ai dû obtempérer. Ils sont resté quelques temps, et ont emporté Gwenaëlle."
Le grand homme regardait fixement le sol, visiblement honteux de n'avoir rien pu faire. Ellidan soupira à son tour. Il était las de courir partout. *
" Par où sont-ils partis?
- Ils ont pris la route qui part vers l'avant post, mais je doûte qu'il existe encore, puisqu'ils étaient là.
- L'avant post est tombé. Je vous remercie pour ces renseignements. Je vais chercher Gwenaëlle maintenant.
- Quoi? Mais tu es fou! Tu comptes attaquer vingt hommes, sinon plus, seul, juste pour une femme?"
Ellidan lui sourit, puis tourna les talons et repartit sous la pluie.
Il faut que je me dépêche, si je veux conserver le moindre espoir de les rattraper avant qu'ils ne parviennent au camp, se dit-il,commençant à courir afin de couvrir plus de distance tout en se réchauffant. Il prit la direction de ce qui fut l'avant post, se déplaçant par petite foulée dans la nuit tombante, bien que le ciel fut déjà noir depuis longtemps. Il ne voulait pas penser à ce que les soldats avaient déjà fait subir à la jeune femme, et encore moins à ce qu'ils lui feraient subir s'il ne la récupérait pas à temps.
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