La Pierre de Tear fait peau neuve ! L'aventure continue sur www.pierredetear.fr !
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La Gardienne se tenait debout, immobile, près d’une haute fenêtre sans rideau. Il était étrange de voir ainsi cette fenêtre éclairer la pièce d’une lumière naturelle. Cette salle était en effet encerclée d’un couloir constitué de colonnes de pierre lune. Nulle lumière de l’extérieure ne pouvait donc pénétrer dans ce bijou protégé dans son écrin. Mais ainsi était la pièce. Alors même que vous y posiez le pied, une impression d’intemporalité, d’irréalité vous embrassaient et chacun l’acceptait. Peut être était ce le produit de la magie de la Gardienne, nulle ne le savait. Peut être pas même elle…
Ainsi, son visage était tourné vers l’extérieur, sa silhouette était encadrée d’une lueur blafarde alors que la nuit commençait à tomber… Elle semblait perdue dans la contemplation de ce qui n’était pas, car rien derrière cette fenêtre ne pouvait exister, et pourtant, elle regardait. Droite et d’un maintien noble, elle incarnait l’autorité faite femme. Elle portait alors une simple robe de satin rouge, sans fioritures. Le col était haut, remontant jusque sous le menton. Ses bras étaient englobés dans des manches lâches, retenues au coude par un lien de velours, seul ornement d’une robe qui épousait ses formes et tombait souple et étroite le long de ses jambes. Elle était belle, et elle le savait.
Feranea s’avança silencieusement, ses pas glissant sur le parquet comme une nymphe glisse sur l’eau. Azeleen et Sanéa suivaient, incrédules, regardant autour d’elles avec discrétion pour ne pas se faire remarquer. Elles s’arrêtèrent brusquement, alors que la Malien’drhéa esquissait une révérence respectueuse à l’intention de la Haute et Sage. Elles s’exécutèrent aussitôt, reproduisant plus ou moins bien le mouvement gracieux et digne de celle qui les précédait.
Feranea se releva enfin, imitée par les deux novices. Le silence était d’or, pesant, et chacune attendait que La Gardienne le fasse fondre d’un geste.
La voix métallique de la Haute et Sage s’éleva, refroidissant l’ambiance qui n’était déjà que trop glaciale. Elle ne tourna pas la tête, ne regarda pas les trois jeunes femmes qui se tenaient là.
- « Sortez le parchemin de l’étui et déroulez le sur la table de bois d’Aliné. »
Feranéa s’exécuta, prompte et vive. Toute son arrogance ayant apparence d’obéissance.
Elle prit l’écrin de velours noir et d’un geste trancha le sceau de protection apposé par elle il y avait de cela quelques années. Azeleen et Sanéa auraient-elles été plus expérimentées, elles auraient aperçu le tranchant d’une lame recourbée tissée de fils sombres couper un ruban de métal de la même teinte sombre sur l’écrin.
L’étui fut ouvert, et le penchant doucement, Feranéa en extraya le parchemin qui y était conservé. Elle alla vers la table de bois rosé placée en retrait à côté de la fenêtre et déroula ce qui ressemblait à une carte sur laquelle étaient notées quelques indications dans une langue inconnue.
Feranea avait étudié lors de son noviciat auprès des archivistes et artistes Malien’drhéa. Elle maîtrisait parfaitement les moyens de protéger et de préserver une œuvre d’art par le dessin. Quelques fils attachés ici et là, quelques tensions adroitement partagées sur la toile, tout ceci évidement réversible, et le parchemin tenait sans qu’aucun objet ou aucune épingle ne soit utile pour conserver celui-ci déroulé. C’était un art et une maîtrise fine et précise du pouvoir était demandée…
Feranéa retourna près des Novices, les transperçant d’un regard froid qui intimait respect et silence.
- « Vous rappelez vous où nous avons trouvé ce parchemin Filaé ? »
- « Oui, Haute et Sage. Sur les rives d’un lac à la surface de glace éternelle, près de la forêt de Driédy, à un peu moins de cinquante lieues au Nord de la Forteresse. »
- « Vous rappelez vous quelque chose de particulier ce jour là ? »
- « Non, Haute et Sage. J’étais jeune novice à cette époque, encore inexpérimentée. »
Feranéa de premier nom Filaé, se rappelait juste qu’elle avait souffert de maux de tête douloureux cette nuit où elles avaient découvert ce parchemin enchâssé dans un écrin de glace. Une étrange mélodie avait entamé son sommeil quand enfin, elle avait été autorisée à se reposer. Un chant qu’elle ne pouvait reprendre, car elle ne le connaissait pas mais celui-ci demeurait cependant dans sa tête, répétant sa ritournelle qui semblait éternelle. Souvent cette mélodie venait troubler son sommeil, mais c’en était devenu une telle habitude qu’elle n’y prêtait même plus attention.
Tempora se retourna alors dos à la lumière et se dirigea vers la table où était posé le parchemin. Elle l’effleura du bout des doigts, concentrée.
Elle ne se rappelait que trop ce qu’il s’était passé cette nuit là. La difficulté de dégager ce parchemin incrusté dans la glace, la douleur de faire face à l’hiver qui mordait et griffait de son baiser mortel. C’était comme irréel, une force semblait empêcher d’atteindre le passé. Par moment le parchemin apparaissait entier, alors que par instant, il disparaissait presque complètement. De flou, il devenait distinct, mais toujours flottant, comme impalpable, improbable. Comme si il n’était pas de ce monde, comme si il voulait s’échapper… Elles avaient enfin, au prix d’un grand effort qui avait laissé l’une des novices presque folle tant son esprit avait été malmené par la lutte, réussi à retirer le parchemin. Alors même qu’elle le prenait dans ses mains, une brûlure lancinante s’insinua dans ses doigts, remontant dans ses mains et ses bras. Cette douleur fut accompagnée d’un chant, une mélodie inconnue, entêtante aux paroles incompréhensibles. Elle lâcha le parchemin d’un geste, comme foudroyée sur place. Quand celui-ci eut touché terre, la glace à la surface du lac commença à se briser lentement. Les déchirures grandirent et allèrent mourir au tiers du lac, stoppant leur progression par le froid glacial qui demeurait dans ces entrailles. La mélodie retentit alors avec fracas à travers la plaine, les arbres chancelèrent, les esprits tremblèrent. Puis tout redevint normal. La novice qui avait souffert de l’extraction de la relique était morte, terrassée par la folie qui s’était emparée d’elle. Deux autres Malien’drhéa étaient tombées dans un sommeil profond d’où elles n’étaient sorties que quelques jours plus tard, désormais et pour toujours muettes… Les deux autres novices présentes ainsi que les quatre autres Malien’drhéa qui avaient escorté la Gardienne avaient tout oublié, refoulant ce souvenir plus profondément qu’aucun autre. Oui, elle se rappelait, et ne voulait pas oublier. Ce parchemin était une clef, elle se devait de comprendre ce qu’il s’était passé.
Elle s’était souvenue d’un détail ce matin, quand elle avait de nouveau croisé le regard d’Azeleen, un flocon de neige identique à celui que celle-ci portait était inscrit sur le parchemin maudit. Un détail, un indice qu’elle ne voulait pas négliger.
- « Avez-vous croisé Greavial sur votre chemin ? »
Sa voix était neutre, curieuse peut être, mais rien de plus, rien de moins. Cependant, Filaé n’ignorait pas l’opposition qui sapait les relations entre la Gardienne et sa cousine, aussi, répondit-elle d’une voix assurée et ferme afin de ne pas l’énerver ou l’indisposer.
- « Non, Haute et sage. Je ne l’ai pas croisée dans les couloirs. »
La Gardienne ne répliqua pas. Toujours toute à sa contemplation du parchemin, elle conserva ce mutisme inhérent aux dirigeants quand ils escamotent un projet en secret.
- « Avez-vous reçu des nouvelles de Timonéa ? Elle est partie depuis près d’une semaine et nous sommes sans nouvelles depuis lors. »
Timonéa était une des Malien’drhéa chargée de trouver des reliques du passé. Passionnée par l’histoire et la mémoire, elle était érudite et experte en traduction de textes anciens. Une rumeur avait filé à travers bois et champs, colportée par qui voulait y croire et était donc arrivée aux oreilles des Malien’drhéa. Une pierre avait été retrouvée sur une des plages de la mer sauvage, comportant des inscriptions illisibles. Dès que Timonéa avait eu vent de cette trouvaille, elle n’avait eu de cesse de tourner en rond dans son cabinet pour échafauder hypothèses et réflexions sur cette découverte, jusqu’à ce que Tempora lui offre l’opportunité d’aller par elle-même vérifier cette rumeur. Elle était partie par un beau matin accompagnée de deux autres Malien’drhéa et de trois chevaliers et depuis, le silence avait été roi entre la forteresse et l’érudite passionnée. Ceci inquiétait Tempora car elle connaissait bien Timonéa et son exaltation fiévreuse à déchiffrer et décrypter toute nouvelle découverte. Ainsi, ne pas recevoir de nouvelles fraîches était plus qu’étonnant de sa part, surtout que la mer sauvage n’était qu’à quelques dizaines de lieux d’ici…
Feranéa ne su que répondre à la Gardienne. Celle-ci était toujours au courant de tout. Elle recevait courriers sur courriers, rapports sur rapports des moindres faits et gestes du peuple. Qu’elle demeure ignorante la surprenait. C’était comme découvrir un défaut, une faille dans un trésor parfait. De plus, Tempora avait hésité il y a avait fort longtemps pour choisir ses trois filles liées. Timonéa avait été le premier choix de Tempora, puis elle s’était rétractée. Elle avait finalement décidé de laisser sa liberté d’esprit et d’action à son amie, au prix d’un grand sacrifice… mais quand bien même, un lien indéfectible les unissait, un lien particulier.
- « Non, Haute et Sage. Personne, je pense à la forteresse, n’a reçu de nouvelles de Timonéa. Elle est sûrement absorbée dans l’étude de cette pierre que l’on dit unique. »
La Gardienne quitta la contemplation de cette carte d’un autre temps pour se retourner vers les trois jeunes femmes qui se tenaient, respectueuses, près d’elle.
- « Peut être. Après tout, Timonéa est une artiste unique, qui a besoin de liberté et de confiance pour s’épanouir. »
Azeleen écoutait les paroles de l’une et l’autre des Malien’drhéa, les yeux ronds. Elle était abasourdie d’entendre ce qui se disait. La Gardienne, souveraine et reine, pouvait s’inquiéter, pouvait douter. Elle demandait parfois soutien et acceptait l’amitié. Elle était donc femme, humaine même. Et cette part de la personnalité de la Gardienne surprenait Azeleen qui s’était toujours imaginée Tempora comme une lointaine et presque inhumaine femme, étrangère à toutes formes de sensations et d’émotions.
- « Feranéa, comment avez-vous nommé ces deux jeunes filles ? »
Bien que Gardienne, elle ne pouvait nommer les deux jeunes novices, car le pouvoir de nommer avait été laissé aux formatrices. Elle comprenait, décryptait les talents et dons, mais ne pouvait lire et appeler ce qui avait été nommé auparavant par une autre. Il fallait que celle qui avait baptisé lui offre le don de nommer à son tour celles qu’elle avait appelées. Ainsi allait le pouvoir du nom, celui qui possédait le nom pouvait décider et avait quelques pouvoirs sur la destinée de chacun, du moins tant que le nom véritable n’était pas choisi par la personne nommée par une autre… Pour le moment les novices étaient donc à la merci de leur formatrice.
C’est ainsi que personne ne connaissait le nom véritable de chacun, pour préserver une liberté déjà malmenée par le destin peu commun des Malien’drhéa…
Connaître en effet le nom véritable, le nom unique était tout simplement une carte pour trouver le fil unique de la destinée de chacun. Le reconnaître permettait donc de l’infléchir, de le guider ou de le couper… Dangereux pouvoir qui était là.
Mais pour le moment, il n’y avait nul danger important pour les novices. Le nom qui leur était offert n’était qu’un fil mince, presque imperceptible et infime qui leur était adjoint. Le maîtriser n’était que de peu d’importance et ne relevait pas du danger. Cela servait surtout à leur imposer obéissance et les formatrices savaient jouer de ce talent caché…
Ainsi était la coutume en Malien : le premier nom, celui offert par les parents étaient de droit connu, le deuxième nom, prérogative offerte aux Malien’drhéa formatrices était offert de droit à la Gardienne et offert si on le décidait aux autres qui le demandaient. Par contre, le dernier nom, celui qu’on se donnait, celui que l’on cachait et conservait pour soi était secret. On se baptisait en fin de formation, quand le moment de devenir ce que l’on désirait arrivait.
Par conséquent, le nom de Filaé était connu de tous car il était son premier nom. Feranéa était son nom de Formatrice, celui qu’elle s’était donné le pouvoir d’offrir, son nom de novice était par presque tous oublié désormais. Quant à son nom véritable, elle le gardait secret…
- « Voici Bressiera, celle qui enflamme et Frostia, celle qui apporte le froid. »
Elle désigna tour à tour Sanéa et Azeleen qui baissèrent la tête à l’écoute de ces noms qu’elles n’acceptaient pas, tant ils leurs apparaissaient étrangers.
Tempora regarda Sanéa avec un soupçon de gentillesse dans le regard. Elle était sa nièce, fille du roi et son frère l’accompagnait. Elle lui ressemblait quelque peu par ces yeux d’acier qui transperçaient et pourtant, elle semblait bien différente. On pouvait deviner que ces fossettes aimaient souvent dessiner les coins d’un sourire parfait, que ces yeux malgré leur noirceur, aimaient pétiller d’insouciance. Elle était passionnée, enjouée, tout le contraire d’elle-même qui était froide et calculatrice…
Quand elle reporta son regard sur Azeleen, elle demeura pensive un instant. Cette jeune fille était différente, elle était ambitieuse, mais il y avait autre chose…
- « Bien, voici donc Bressiera et Frostia. Opposées en talent. Alors que l’une gouverne le feu, l’autre commande à l’hiver… C’est intéressant. »
Elle reporta son regard sur le parchemin et demanda :
Une jeune fille, de taille plus grande que la moyenne, aux longs cheveux roux, à la peau de pèche nacrée semblait absorber dans ses pensées, la tête abaissée, le démarche hésitante de celle, rêveuse qui s’oublie dans ce qu’elle imagine, ensorcelée.
-> grammaticalement correct ainsi, mais trèèèès bizarre quand au sens. Je pense que c'est "semblait absorbée".
De sa peau, on ne percevait que la grâce dorée de ses mains veloutées et le teint de ses joues rosées. Ces cheveux d’un roux flamboyant tombaient en cascade bouclée le long de ses reins.
-> Ses cheveux
Il y a un mot qui me froisse un peu partout : "desceller" = enlever un sceau, je pense que l'orthographe pour repérer, voir, distinguer est "déceler" (à vérifier).
Vêtue de soie rouge sang, sa robe était simple, sans fioritures, presque grave.
-> sa robe est vêtue ?
Elle étais vêtue de soie rouge sang, sa robe etc...
Cela ne m'a pas choquée. Etant donné que je parle d'elle avant, pour moi, le "vêtue" se rapporte à la Gardienne. Mais bon, quand on écrit l'histoire, cela parait logique et sensé, je comprend que pour les autres cela ne soit pas aussi évident.
Une capuche large toujours couleur de flammes
-> pourquoi "toujours"?
Parce que sa robe est déjà de cette couleur.
elle ôta sa capuche de soie, dévoilant ses bras d’albâtre
-> euh... elle avait sa capuche sur ses bras ?
Quand on lève les bras, les manches glissent et dévoilent ceux-ci ? Je dois pas être faite comme les autres alors.
Correction : Une jeune fille de taille plus grande que la moyenne, aux longs cheveux roux, à la peau de pèche nacrée suivait. Elle semblait absorbée dans ses pensées, la tête abaissée, le démarche hésitante de celle, rêveuse qui s’oublie dans ce qu’elle imagine, ensorcelée.
Merci pour la correction en tout cas Thismardoch.
Je pense que c'est bien déceler en effet.
Pour les quinze jours sans rien, j'ai continué l'histoire mais j'ai juste oublié de poster. Je suis un peu overbooké en ce moment et tête en l'air comme je suis, j'oublie. ^^
Azeleen mit quelques instants à réagir. Elle regarda, incrédule, la Gardienne. Elle avait entendu les mots, les avait écoutés et répétés mais n’arrivait pas à leur donner un sens. Alors que son pied esquissait le premier mouvement vers la Haute et Sage, son esprit baignait toujours dans l’incompréhension la plus totale. Elle obéissait, ne comprenant pas pourquoi, hésitant même à chaque pas, mais malgré cela, elle pliait sa volonté selon les désirs incertains de la Gardienne, souveraine et décidée.
- Moi, mais que me veut-elle ?
Elle marcha lentement vers la Gardienne, le regard lointain, distant. Arrivée près d’elle, elle se retourna, leva ses cheveux d’un noir de jais à l’aide d’une de ses mains et montra son tatouage dissimulé derrière un léger voile. Pendant un temps qui parut fils d’éternité, le silence fut roi et couronné de toutes les attentions tant personne dans la pièce n'éprouva manifestement de désir de détrôner ce calme impérial qui s’était instauré. Les respirations furent retenues, les volontés contenues, les regards figés et scrutateurs. Chaque personne présente voulait savoir et comprendre, mais aucune ne pouvait même soupçonner ou deviner ce qui se passait.
Azeleen ne pouvait pas plus voir les faits et gestes de la Gardienne que les autres. A peine pouvait-elle les deviner en écoutant les bruissements et effleurements de ses doigts sur le papier. De temps à autre, la Haute et Sage marmonnait quelque chose, acquiesçant ou repoussant les idées qui semblaient lui venir à l’esprit. Finalement, elle releva la tête, l’expression neutre, indéchiffrable. Ses changements soudains de comportements étaient impressionnants. On devinait chez elle une habileté sous jacente caractéristique des manipulatrice avisées. Ceci faisait d'elle une diplomate avisée sachant jouer et déjouer les desseins et dessins d’un destin tout tracé.
- Ce qu’elle peut être étrange, je ne la comprends décidément pas…
La Haute et Sage alla s’asseoir lentement à son bureau et commença à rédiger une lettre d’une écriture rapide et soignée. La plume grattait le papier avec souplesse, pleins et déliés chantant une mélodie studieuse aux oreilles de chacune. Elle semblait plongée dans ces pensées, ne prêtant désormais plus aucune attention au monde qui l’entourait.
Ainsi, alors que le temps étirait son fil d’infini, Feranéa toussota quelque peu, indiquant par là qu’elle attendait quoi faire, prête à obéir. Azeleen reporta alors son regard sur la formatrice et sourit imperceptiblement. L’expression de Feranéa trahissait un soupçon de peur et d’inquiétude à peine dissimulé.
La Gardienne ne releva même pas la tête, tant elle semblait absorbée dans l’écriture de sa missive. Sa voix métallique vint cependant fouetter l’air de sa fermeté :
- « Vous pouvez disposer, Filaé. Allez rejoindre vos élèves. Ils travaillent depuis la fin de la matinée…
En réponse, Feranéa salua avec toute la dignité dont elle pouvait se gonfler et d’un regard, intima à Sanéa et Azeleen de la suivre. Celles-ci s’empressèrent d’obéir, soulagées de pouvoir quitter cet endroit qui les intimidait. Feranéa sourit et alla poser l’étui du parchemin sur une console aux volutes ivoirines. Ceci fait, elle ouvrit la porte du cabinet et sortit, suivie de près par ses deux novices.
La porte se referma sans un bruit, dissipant cette sensation sourde et oppressante qui s’était emparée de chacune présente. Feranéa se remit en marche en direction du couloir qui menait aux jardins quand elle en vit sortir un homme d’âge mur, pressé et empressé. Elle reconnut Teridié, le chevalier capitaine de la garde : un visage sombre, une silhouette haute et musclée, les mains calleuses. Les yeux d’azur de l’homme capturèrent le regard de Feranéa et un instant le temps parut s’arrêter. Sanéa et Azeleen ne bougèrent pas, attentives, immobiles, mal à l’aise. Teridié s’approcha de Feranéa et la prit à part, loin des oreilles indiscrètes des novices abasourdies. Bras dessus, bras dessous, ils s’éloignèrent de quelques pas, et allèrent se dissimuler derrière les colonnes, laissant les deux jeunes filles seules et indécises. Elles s’entreregardèrent, chacune aussi impuissante l’une que l’autre à démêler les nœuds de cet imbroglio. Sanéa se rapprocha d’Azeleen et murmura doucement :
- « As-tu compris un traître mot de ce qu’il se passe ici ? »
- « Pas le moins du monde. »
- « Mon père disait souvent que les Malien’drhéa étaient maîtresses dans l’art de dissimuler. Il se demandait même si parfois, elles ne se perdaient pas elles mêmes dans leurs secrets tant elles en manipulaient. »
- « Nous ne sommes que des novices et nous venons d’arriver, c’est normal que nous soyons perdues. » répondit Azeleen d’une voix mesurée et calme.
- « Je ne sais pas, je trouve que cela fait trop d’un coup… »
Sanéa afficha une mine boudeuse sur son visage, elle qui normalement tout sourire. Fille de roi, elle baignait depuis son enfance dans les rumeurs et complots du palais. Elle était toujours au courant des moindres nouveautés. Elle savait parfois manipuler quelques langues et bourses, s’amusait tantôt à jouer la marionnettiste dans une cour sournoise et impitoyable pour de petites choses sans importance, mais jamais elle n’avait été si écartée de toute connaissance et de tout pouvoir. Un sentiment de frustration s’empara d’elle, rongeant sa bonne volonté et sa joie de vivre. Un jour peut être, si elle ne la contrôlait pas, cette sensation pourrait s’écouler en elle comme un poison insidieux qui brise et attise les convoitises. Ambitieuse et assoiffée, elle était et demeurerait. Mais pour le moment, seulement, elle ne faisait que refuser et se lamenter. Elle demeurait passive, boudeuse et l’idée même d’agir selon son bon plaisir ne lui effleura pas l’esprit. Pour le moment.
Azeleen se rendit compte de ce brusque changement d’état d’esprit chez sa camarade. Elle baissa quelque peu la tête pour observer cette mine contrite et de ses yeux interrogateurs tenta de rassurer Sanéa.
- « Un jour, nous saurons. Nous sommes là pour ça de toutes façons. »
Sanéa esquissa un léger sourire à ces paroles réconfortantes et hocha la tête en signe d’assentiment. Elle posa son regard vers les colonnes où s’étaient dissimulées les deux personnes et tendit l’oreille pour vainement capter quelques bribes de renseignements. Azeleen l’imita, faisant mine d’observer de ci de là quelques reflets de pierre lune sur les colonnes à l’aspect velouté. Son regard lentement suivit les arabesques souples d’un reflet quand un mouvement attira son attention. Une cape grise s’envola dans l’obscurité d’un couloir et disparut aussi rapidement qu’elle était apparue. Azeleen voulut prévenir Sanéa de ce qu’elle venait d’apercevoir, intriguée. Elle voulait partager ce doute qui l'assaillait, afin de le dissiper ou de l'effacer, recherchant un soutien ou un réconfort incertain. Mais malheureusement pour elle, ce qu'elle avait cru entrevoir avait été si bref qu’elle attribua finalement cette vision à l’ambiance qui lui tournait la tête plutôt qu’à une réalité avérée et vérifiée. Elle haussa alors les épaules de dédain et se tança d’avoir une imagination aussi débordante. Alors qu’elle tournait la tête pour examiner d’autres volutes, la fille liée de la Gardienne qu’elle avait rencontrée tout à l’heure venait vers elle, les yeux baissés. Elle s’arrêta près d’elle et levant son regard, l’observa de ses yeux vairons, inquisiteurs.
- « Comment s’est passé votre premier cours ? » demanda t-elle de but en blanc d’une voix monocorde.
Azeleen tenta de trouver les mots pour décrire cette expérience dont elle se souvenait à peine.
- « Bien, autant que je me souvienne… »
- « C’est dire que vous ne vous en souvenez pas ou peu dans ce cas… »
Elle hocha la tête imperceptiblement, reconnaissant son ignorance. Les yeux de la fille liée l’intriguaient. Ils étaient vairons, l’un vert, l’autre violet. Tous deux intimaient le respect mais alors que l’un rassurait,l’autre transperçait.
- « Quel est votre nom ? » continua la fille liée d’une voix glacée.
Azeleen hésita sur le nom à lui donner, car elle avait déjà presque oublié celui qui lui avait été offert par Feranéa. Elle bouscula ses souvenirs pour retrouver ce qui venait de lui être donné et retrouva enfin ce qu’elle cherchait.
- « Frostia, je m’appelle Frostia. »
- « Et quel est le nom de votre camarade ? »
- « Je crois que c’est Bressiera… »
La fille liée ne dit rien, son visage inexpressif. Elle ne fit que porter son regard sur Sanéa et après un instant qui parut une éternité à Azeleen, elle se réinteressa à elle, placide.
Alors qu’Azeleen commençait à se détendre, n’étant plus questionnée, la fille liée lui attrapa le bras d’un geste prompt. Un frisson parcourut sa peau, électrisant ses sens et brouillant ses pensées. Une sensation d’étouffement broya sa gorge, une fièvre s’empara de son corps impuissant. Elle ploya sous le poids de cette main qui s’agrippait à son bras, féroce et sauvage. Sanéa courut à sa rencontre, la voyant ainsi affaiblie. Auparavant, elle n’avait pas osé la déranger, l’aura de la fille liée l’ayant intimidée.
Puis, aussi rapidement qu’un éclair vient déchirer le ciel et mourir dans un grondement sourd, Azeleen retrouva ses facultés et son équilibre. La fille liée l’avait lâché, sa main désormais inoffensive à son côté.
- « Mais, que faisiez vous ? » demanda Sanéa dans un cri plus aigu que la normale. Pétrie d’inquiétude, son filet de voix mourut sur ses lèvres dans un gargouillement sourd.
La fille liée ne répondit pas sur le moment, forte de son pouvoir et de son autorité.
- « Cela ne vous regarde pas. »
Elle s’éloigna ensuite sur ces mots, pensive, relâchant les fils qu’elle venait de tisser et de comprendre. Azeleen la suivit du regard, furieuse et énervée d’être ainsi ballotée de mains en mains selon le bon plaisir de chacun. Sanéa lui apporta ensuite son soutien alors qu’elle tentait de faire bonne figure, étirant son dos et détendant ses muscles endoloris.
- « Merci Sanéa, je crois que je me sens mieux. »
- « Je n’en mettrai pas ma main au feu. »
A ses mots Azeleen sourit, le talent de Sanéa pour le feu étant avéré, ses paroles annonçaient une ironie du sort amusante.
- « Je ne me laisserai plus jamais toucher par aucune Malien’drhéa » marmonna t-elle néanmoins en grinçant des dents.
Jamais elle ne s’était imaginée faire face à tant d’épreuves durant son apprentissage et elle n’en était encore qu’à sa première journée…
- « Ceci n’était rien en comparaison de ce que Liuynaï peut exercer sur vous Frostia. »
- Cette voix… la Gardienne…
Elles se retournèrent de concert, à peine surprises à force d’aller d’inconnus en rebondissements. La Gardienne se tenait près d’elles, regardant au loin, où Liuynaï s’était éloignée. Elle arborait une mine farouche, quelque peu désapprobatrice, un rien interrogatrice. Cependant, s’exercer à cet art habile de décrire les expressions de la Haute et Sage n’était pas aisé et l’inquiétude du désarroi ne pouvait se déceler et se différencier sur ce visage d’acier. Aussi, Azeleen doutait de son interprétation hasardeuse.
- « Elle a posé sa main sur vous alors que vous ne vous y attendiez pas. Elle l’a senti et ayant une partie de votre nom, elle a tenté de déceler en vous ce qui l’intrigue et l’émeut, l’indiffère et l’effraie. »
Elle reposa enfin son regard sur les deux novices et sourit, presque rassurante.
- « Vous ne pouvez comprendre pour le moment, mais elle a tenté de vous lier à elle, de prolonger votre identité à la sienne, de modifier ce qui était en ce qu’elle souhaite. Je l’ai arrêté avant que tout ne soit scellé. C’est l’un de ses dons, l’un de ses plus faibles et émoussés… Quelque chose en vous l’a incité à tisser ce lien entre vous deux… »
Ses paroles avaient la saveur de l’eau que l’on verse sur une plaie de façon brusque et indisciplinée. L’eau tente de soigner et de laver la blessure mais plutôt que de soulager, elle brûle et anime un feu inextinguible tant que le repos n’est pas exercé. Elle le savait. Elle ne voulait pas réconforter, elle voulait juste prévenir et non guérir. Ces jeunes filles deviendront Malien’drhéa, elles en verront d’autres, pensa t-elle.
- « Retournez voir Feranéa, je pense qu’elle n’en a plus pour très longtemps avec Teridié. »
Sanéa et Azeleen s’exécutèrent, frustrées de se sentir plus impuissantes et ignorantes que jamais. La formatrice, à ce moment là, refit surface et se dirigea vers elles, la mine défaite. Teridié la suivait, visiblement aussi inquiet qu’elle. Il passa près d’elles et poursuivit sa route jusque la Gardienne. Celle-ci l’accueillit aimablement et lui indiqua son bureau d’un geste ferme mais gracieux. Ils s’engouffrèrent tous les deux par la porte et disparurent.
- « Suivez moi, nous retournons au jardin. »
Azeleen perçut un léger tremblement dans la voix de la formatrice, bien qu’elle ait retrouvé son allure hautaine et son maintien d’arrogance royal. Elle se mit en marche, encore plus pressée qu’auparavant. Les nouvelles qu’elle venait de recevoir n’étaient pas bonnes. Le Gaendar s’embrasait.
Ce passage a été un vrai plaisir à écrire. Bien qu'au début, j'ai eu du mal : j'avais les idées mais je n'arrivais pas à les relier entre elles. Le début fut le plus difficile à écrire en fait, puis, cela fait, tout à suivit, avec facilité. Un vrai régal. J'en suis contente et pour le moment, ce passage fait parti de mes préférés.
Je suis contente qu'il te plaise en tout cas Mélisande.
J'ai commencé la suite mais le prochain passage n'est pas tout à fait fini.
Désolé de n'avoir pu lire avant... J'étais un peu surchargé. Bref,
"Elle alla vers la table de bois rosé placée en retrait à côté de la fenêtre et déroula ce qui ressemblait à une carte sur laquelle étaient notées quelques indications dans une langue inconnue."
"Souvent cette mélodie venait troubler son sommeil, mais c’en était devenu une telle habitude qu’elle n’y prêtait même plus attention."
"Elle lâcha le parchemin d’un geste, comme foudroyée sur place. Quand celui-ci eut touché terre, la glace à la surface du lac commença à se briser lentement. Les déchirures grandirent et allèrent mourir au tiers du lac, stoppant leur progression par le froid glacial qui demeurait dans ces entrailles. La mélodie retentit alors avec fracas à travers la plaine, les arbres chancelèrent, les esprits tremblèrent. Puis tout redevint normal" C'est peut-être une figure de style qui m'est inconnue, mais je dirais que tout ce passage devrait être au plus que parfait, comme le reste.
"- « Avez-vous croisé Greavial sur votre chemin ? » " ce passage et tous ceux qui lui sont semblables sont un peu bizarres. Le tiret est inutile, et il est mal placé. Si tu veux vraiment le mettre, mets-le à l'intérieur des guillemets.
"Personne, je pense à la forteresse n’a reçu de nouvelles de Timonéa." Ca manque de virgules à mon avis^^
"Il fallait que celle qui avait baptisé lui offre le don de nommer à son tour celles qu’elle avait appelées." Je crois en tout cas...
"Le reconnaître permettait de donc de l’infléchir, de le guider ou de le couper… Dangereux pouvoir qui était là. " Y'a un de en trop.
"IL se demandait même si parfois, elles ne se perdaient pas elles mêmes dans leurs secrets tant elles en manipulaient." Faute de frappe sur Il.
"Sanéa afficha une mine boudeuse sur son visage, elle qui normalement était habituée à sourire." Je pense que le normalement est en trop.
"Azeleen se rendit compte de ce brusque changement d’état d’esprit chez sa camarade. Elle baissa quelque peu la tête pour observer cette mine contrite et de ses yeux interrogateurs tenta de rassurer Sanéa." Je ne pense pas qu'on puisse vraiment rassurer quelqu'un avec un regard interrogateur... A la limite, "Elle baissa quelque peu la tête pour observer cette mine contrite de ses yeux interrogateurs et tenta de rassurer Sanéa."
"Azeleen voulut prévenir Sanéa de ce qu’elle venait d’apercevoir mais ce qu’elle avait entrevu fut si bref qu’elle attribua cette vision à l’ambiance qui lui tournait la tête plutôt qu’à une réalité avérée et vérifiée." C'est un peu lourd comme phrase non? je te conseille d'enlever le "ce qu'elle avait entrevu"
"Ces jeunes filles deviendraient Malien’drhéa, elles en verront d’autres, pensa t-elle." Je dirais qu'il faudrait mettre soit "...elles en verraient d'autres..." soit "ces jeunes filles deviendront...".
"Il passa près d’elles et poursuivit sa route jusque la Gardienne." jusqu'à la gardienne!
Voilà^^ Sinon c'est vrai que c'est pas mal comme passage!
"Elle alla vers la table de bois rosé placée en retrait à côté de la fenêtre et déroula ce qui ressemblait à une carte sur laquelle étaient notées quelques indications dans une langue inconnue."
Corrigé.
"Souvent cette mélodie venait troubler son sommeil, mais c’en était devenu une telle habitude qu’elle n’y prêtait même plus attention."
Je crois que c'est s'en non ?
"Elle lâcha le parchemin d’un geste, comme foudroyée sur place. Quand celui-ci eut touché terre, la glace à la surface du lac commença à se briser lentement. Les déchirures grandirent et allèrent mourir au tiers du lac, stoppant leur progression par le froid glacial qui demeurait dans ces entrailles. La mélodie retentit alors avec fracas à travers la plaine, les arbres chancelèrent, les esprits tremblèrent. Puis tout redevint normal" C'est peut-être une figure de style qui m'est inconnue, mais je dirais que tout ce passage devrait être au plus que parfait, comme le reste.
Le plus que parfait est lourd dans un récit. Mais je vais remanier ce passage, changé de temps demande de revoir la syntaxe pour ne pas alourdir la lecture ^^
"- « Avez-vous croisé Greavial sur votre chemin ? » " ce passage et tous ceux qui lui sont semblables sont un peu bizarres. Le tiret est inutile, et il est mal placé. Si tu veux vraiment le mettre, mets-le à l'intérieur des guillemets.
C'est une faute de frappe le "-. ^^ Je vais corriger. Je me suis emmêlée les pinceaux entre word et la pierre.
Après pour les guillemets, au secours
"Personne, je pense à la forteresse, n’a reçu de nouvelles de Timonéa." Ca manque de virgules à mon avis^^
Corrigé, (je dois parler très vite parce que cela ne m'a pas sauté au yeux, je l'aurai dit d'une traite )
"Il fallait que celle qui avait baptisé lui offre le don de nommer à son tour celles qu’elle avait appelées." Je crois en tout cas...
Corrigé.
"Le reconnaître permettait donc de l’infléchir, de le guider ou de le couper… Dangereux pouvoir qui était là. " Y'a un de en trop.
Hop Envolé. ^^
"Il se demandait même si parfois, elles ne se perdaient pas elles mêmes dans leurs secrets tant elles en manipulaient." Faute de frappe sur Il.
Corrigé.
"Sanéa afficha une mine boudeuse sur son visage, elle qui normalement était tout sourire." Je pense que le normalement est en trop.
Corrigé.
"Azeleen se rendit compte de ce brusque changement d’état d’esprit chez sa camarade. Elle baissa quelque peu la tête pour observer cette mine contrite et de ses yeux interrogateurs tenta de rassurer Sanéa." Je ne pense pas qu'on puisse vraiment rassurer quelqu'un avec un regard interrogateur... A la limite, "Elle baissa quelque peu la tête pour observer cette mine contrite de ses yeux interrogateurs et tenta de rassurer Sanéa."
La phrase ainsi corrigée est un peu lourde je trouve, ce que j'essaye justement de travailler. :s je vais réflechir à ça.
"Azeleen voulut prévenir Sanéa de ce qu’elle venait d’apercevoir mais ce qu’elle avait entrevu fut si bref qu’elle attribua cette vision à l’ambiance qui lui tournait la tête plutôt qu’à une réalité avérée et vérifiée." C'est un peu lourd comme phrase non? je te conseille d'enlever le "ce qu'elle avait entrevu"
Azeleen voulut prévenir Sanéa de ce qu’elle venait d’apercevoir, intriguée. Elle voulait partager ce doute qui l'assaillait, afin de le dissiper ou de l'effacer, recherchant un soutien ou un réconfort incertain. Mais malheureusement pour elle, ce qu'elle avait cru entrevoir avait été si bref qu’elle attribua finalement cette vision à l’ambiance qui lui tournait la tête plutôt qu’à une réalité avérée et vérifiée. Elle haussa alors les épaules de dédain et se tança d’avoir une imagination aussi débordante.
"Ces jeunes filles deviendront Malien’drhéa, elles en verront d’autres, pensa t-elle." Je dirais qu'il faudrait mettre soit "...elles en verraient d'autres..." soit "ces jeunes filles deviendront...".
Hop
"Il passa près d’elles et poursuivit sa route jusque la Gardienne." jusqu'à la gardienne!
C'est un titre honorifique comme la Haute et Sage, j'ai mis un G pour le souligner tout le long de l'histoire je crois.
"Souvent cette mélodie venait troubler son sommeil, mais c’en était devenu une telle habitude qu’elle n’y prêtait même plus attention."
Je crois que c'est s'en non ?
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"mais c'était devenu" -> "mais c'en était devenu" ("c' " est contraction de "ça")
je crois qu'il faut bien mettre "c'en".
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"Personne, je pense à la forteresse, n’a reçu de nouvelles de Timonéa." Ca manque de virgules à mon avis^^
Corrigé, (je dois parler très vite parce que cela ne m'a pas sauté au yeux, je l'aurai dit d'une traite smile.gif )
--
Je pencherais plutôt pour "Personne à la forteresse, je pense, n'a reçu de nouvelles de Timonéa", sinon le "je pense" s'applique à la forteresse, pas à la phrase toute entière.
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Sinon, j'ai bien lu le dernier épisode, je n'ai pas grand chose à dire dessus, sinon que c'était bien (il est un peu trop tard pour mieux).
Oh la la, sérieusement, je deviens folle...
Vu tout ce que j'ai oublié ce matin et hier, et maintenant ça à mettre dans la catégorie je ne sais plus lire.
Non, j'ai un peu continué. ^^
En fait, cette histoire est composée de trois parties, j'en connais d'ailleurs déjà la fin, cela me fait un fil conducteur. Je réfléchis en ce moment à comment introduire ma troisième partie concernant le personnage qui vivrait dans le Graendar.
Je suis aussi en train de modifier la seconde partie qui se déroule en Séléans que j'avais déjà écrite auparavant pour que tout soit cohérent.
En ce moment donc, je réfléchis et muris la suite pour en donner un souffle nouveau et surprenant. Je cherche des surprises comme des gourmandises à dévorer. ^^
IL y aussi la joute n°20 qui me prend beaucoup de ma petite imagination. IL y a déjà pleins de sujets intéressants qui m'inspirent et je me plonge dans pleins d'idées.
Voici d'ailleurs la seconde partie : ce n'est que le début que j'ai corrigé :
I.
C’est par un pâle matin d’automne, où le soleil tarde à se lever, où ses rayons, faibles, peinent à faire fondre la glace de la nuit, que tout commence.
Le froid alors maître de l’obscurité rechigne à laisser place à la lumière, à s’effacer pour rendre vie au monde, à ce monde qui s’éveille, doucement. Il n’est qu’à l’aube de sa jeunesse, encore frêle et discret. Pas un bruit, pas un souffle ne vient ternir ce silence qui s’attarde sur les plaines et les forêts. Le lac à l’aspect de nuage est calme, serein. Il reflète le spectacle non encore inachevé de la nuit où trois lunes s’offrent à la vue. Un bien étrange spectacle que ce décor irréel.
Trois lunes de couleurs différentes, trois lunes d’influences diverses et mystérieuses qui par leur éclat apportent couleur et reflets chatoyants au lac nuageux. Sur les rives, de curieux cristaux traînent ici et là. Certains ont un aspect brut, comme inachevé, d’autres apparaissent polis et brillants. Nul ne connaît leur origine bien qu’un murmure apporté par le vent ait engendré une rumeur : le cœur d’un innocent est un cristal qui attend sa renaissance.
Au bord de ce lac, une jeune fille. On ignore son nom. Son regard semble lointain, son expression triste et nostalgique. Un reflet dans l’eau semble la tirer d’un rêve, les lunes l’appellent, l’attirent vers elles. Ce n’est pas véritablement un appel, c’est plus une suggestion qui s’insinue doucement dans le cœur, un sentiment qui grandit petit à petit. L’esprit de la jeune fille sombre de plus en plus, les souvenirs s’effacent de sa mémoire, les empreintes du passé deviennent floues, et disparaissent, inexorablement.
Alors que son esprit se glace lentement, son corps se met à bouger. Elle se dirige vers le lac, comme glissant sur le sol, d’une démarche souple.
Les lunes l’appellent, la jeune fille répond toujours et continue à marcher pour se perdre corps et âme. Les nuages du lac se mettent à bouger, entourant la jeune fille de leur bras cotonneux.
Des voix résonnent dans la tête de l’innocente : l’une est douce et rassurante, presque chantante, l’autre est brusque et violente, impérieuse, enfin la dernière est juge et implacable, elle murmure au silence et impose sa puissance.
Les mots ne seraient pas suffisants ici pour révéler leurs desseins, leurs paroles, car le secret est bien gardé, depuis longtemps, il demeure muet…
Trois voix pour trois lunes, trois visages pour un esprit qui se laisse guider aveuglément.
Trois voix qui autrefois s’élevaient librement mais qui maintenant sont emprisonnées fermement et qui attendent… Oui, qui attendent la délivrance.
Ce monde est jeune dans ses souvenirs mais il est plus ancien que la mémoire le laisse croire.
Il a perdu et pourtant il a vaincu et depuis hiver règne et enseigne que la mémoire se perd…
Il porte depuis toujours le nom de Séleans mais peu se souviennent encore de ce qu’il fut…
Les écrits ne sont plus, seules les paroles demeurent… Tout a été perdu…
La jeune fille avance toujours. Le lac est étrange, il n’est pas fait d’eau, de liquide. Nulle goutte ne vient l’effleurer. Tout n’est que nuage, souffle, ce sont des chaînes souples et douces qui vivent et contrôlent le lac. Mais rien ne peut entamer cette descente dans les profondeurs du mystère.
La jeune fille se trouve enfin au milieu du lac, son esprit vide, son cœur froid et libre.
Elle a tout oublié, joie, peine, tristesse, vie. C’est à peine si elle ressent qu’elle est maintenant différente. Son cœur ne lui appartient plus, il se transforme, devient cristal. Son esprit meurt, son corps sombre dans l’oubli. Elle s’oublie et finit par disparaitre…
Sur la rive, un cristal aussi brillant qu’une étoile est apparu. Il est d’un poli parfait, il ressemble à un miroir. Quand les rayons de lune l’effleurent, il prend des couleurs d’arc en ciel et rayonne doucement.
II.
Nous nous retrouvons sur les berges du lac aux nuages, quelques heures à peine après cette histoire malheureuse. Les lunes scintillent dans le ciel telles des joyaux, attendant une autre âme innocente faisant don de son cœur et de son esprit, livrant ainsi ses rêves, ses pensées pour ne jamais les voir se réaliser. Triste destin que celui de ces cœurs.
Quelle autre âme s’offrira donc en cette froide journée qui meurt à son tour …
Une ombre se profile dans la forêt qui borde le lac, une jeune fille de nouveau approche de la rive. Elle semble déterminée, et non pas démunie de volonté comme apparaissaient les autres. Que pousse donc cette jeune fille à se diriger ainsi vers ce lieu de tourments ?
A y regarder de plus près, des larmes coulent sur son visage, elle peine à reprendre sa respiration tant elle a couru. Elle avance de quelques pas et se laisse tomber sur la rive.
Une image se précise dans son esprit : celui d’une jeune fille au charmant sourire, douce et gracieuse, qui lui ressemble étrangement, quelques années semblent juste les séparer. Son image s’efface doucement, le brouillard estompe sa silhouette… laissant place aux nuages…
Un sentiment d’incompréhension étreint le cœur de la jeune fille. Pourquoi ?
Elle connait la tradition, tous les cinq ans, deux âmes innocentes de son village doivent perdre leur vie pour honorer les lunes. Ce sacrifice apporte prospérité et paix à leur communauté, les prêtresses du culte l’affirment mais comment vérifier que là réside la vérité ? Son peuple n’ayant connu que cette seule parole. Existait-il d’autres savoirs, d’autres regards ? Pouvait on imaginer le monde autrement ? Pouvait on avoir le choix ?
Maintenant, elle n’a plus le choix, elle est liée à ces lunes qui guident son peuple.Elle a prêté serment sans le désirer vraiment : il lui faut suivre le chemin de sa sœur. Le destin l’a décidé il y a à peine quelques heures autour de la pierre miroir de son clan. Ces images repassent en boucle dans son esprit et elle se refuse à admettre l’irrévocable.
Sa famille sera à l’abri du besoin, elle le sait car elle sera honorée le temps du cycle des lunes pour avoir offert ainsi deux de ses filles en sacrifice mais pensait-on vraiment aux cœurs innocents qui perdent la vie en se pliant à la tradition ?
Dans quelques heures, elle devra se préparer. Tout comme l’a fait sa sœur auparavant pour ensuite trouver l’oubli dans les profondeurs d’un lac qui avait tant de fois vu la mort. Jasdrian, car c’est ainsi que se nomme cette jeune fille doute et refuse ce cadeau empoisonné que lui offre la vie. Elle pleure longtemps sur ces rives à la triste réputation, jamais les âmes choisies n’avaient refusé ce présent des lunes. Jamais à sa connaissance…. Et pourtant…
Elle, elle se refuse à accepter ce qu’on lui demande. Elle n’a pas la douceur et l’abnégation de sa sœur, elle n’est pas la tendre enfant de la famille.
Toujours curieuse, farouche et impulsive Jasdrian est et restera. Le passé est le passé, il faut courir vers l’avenir et le construire… voilà ce qu’elle pense.
Elle lève alors les yeux au ciel et triste et furieuse, jure de ne pas se laisser faire, que les lunes n’auront pas son cœur, sa vie, son esprit… Pourtant insidieusement, les lunes s’approchent de son esprit, elles l’effleurent et l’appellent. Le temps leur donnera raison, Jasdrian leur appartiendra…
Un dernier regard à ce paysage aux tristes échos de mélancolie et elle s’en retourne au village, les prêtresses l’y attendent, droites et austères, douces et rassurantes, implacables et juges. Elles l’emmènent au temple au coucher du soleil et là commence la cérémonie, Jasdrian ne pouvant se soustraire à ce rite, pour sa famille, pour ceux qu’elle aime.
Parée d’une simple robe bleu nuit, son cou orné d’un fine pierre miroir, entourée de brasiers desquels émanent une fumée âcre et étrange, Jasdrian attend cet instant qu’elle redoute.
Mais insidieusement son esprit s’embrume, la pièce, les visages deviennent flous. Ils s’effacent doucement en se laissant déparer de leurs couleurs, de leurs éclats, de leurs natures et implacablement sa concentration s’estompe, le fil qui la relie à la réalité devient comme intouchable, incontrôlable… Elle perd pied et ne peut rien y faire…
La procession prend forme, les portes du temple s’ouvrent sur la nuit naissante. Le clan est réuni pour voir partir la dernière sacrifiée de l’année, celle qui apportera prospérité et richesse au village. La pierre miroir l’a annoncé, les prêtresses ont acquiescé et le silence a parlé.
Arrivés à la lisière du bois, les prêtresses laissent Jasdrian seule face à son destin. Elle appartient aux lunes maintenant, elles vont la guider vers sa dernière demeure, cela a toujours été ainsi et restera… Demain matin, elles iront récolter les pierres miroirs qui borderont les rives du lac sacré… Demain, peut être…
Jasdrian marche doucement, n’ayant que peu conscience de la réalité, du monde qui l’entoure. C’est une voie tracée de la couleur de Melaendrhia, la lune blanche qui enchante, que son esprit emprunte et son corps suit cette voie qui lui apparaît comme son dernier voyage…
Droite et sans obstacle est le chemin qui la mène vers un monde oublié… Elle se rapproche du lac qui prend l’aspect d’un monde nouveau pour son esprit brumeux. Elle s’arrête un instant, regardant cet horizon incertain qui s’offre à elle. Son cœur prend alors la couleur de la tristesse, de la mélancolie. Elle regarde les lunes qui doucement s’insinuent dans son cœur, dans son esprit et commence à discerner des voix dans le lointain. La route de Melaendrhia prend fin, tout comme la protection de la lune douce et chantante, charmante… Elle lui parle, la rassure, la guide et maintenant la blesse et l’invective.
Ses souvenirs comme les pétales d’une fleur trop fragile s’envolent emportés par le vent de l’oubli, sa mémoire disparaît petit à petit… La douce voix s’efface, laissant place à la violence qui étreint chaque parcelle de sa vie : les sentiments sont alors écrasés, dispersés sous la tempête, ainsi parlent et incantent Seleandréa et Gaendriela … Quelque chose se grave en elle, des griffes rongent son esprit, inscrivant en elle écrits et souvenirs dissous, perdus… Jasdrian doit poursuivre sa route, sa conscience endormit souffre d’être ainsi vidée de son essence, il faut fuir…
Mais fuir est il possible en ces circonstances ? Il faut se résigner…
Elle affronte le lac aux nuages qui l’encercle et l’accueille en tourbillons et volutes de douceur… Son esprit voit la route qui lui offrira la délivrance, là au bout du chemin, s’arrêtera la violence. Elle atteint ce paradis qui lui offre une autre parole, celui du jugement et pendant ce temps, son corps continue sa progression dans les méandres du lac, dans les profondeurs d’un monde ignoré du commun des mortels…
Il ne reste plus grand-chose de Jasdrian, son esprit s’endort doucement, son cœur, seul, affronte son destin, son jugement. Mais il ne peut résister. Imperceptiblement, il se fane et meurt. Jasdrian est prête à s’oublier, bientôt il ne restera rien d’elle… Et elle pleure, son dernier soupir sera celui de l’espoir perdu…
Soudain, une force s’insinue dans son cœur et éveille une flamme qui grandit un peu plus à chaque respiration. L’esprit de Jasdrian s’éveille doucement, le voile d’oubli s’estompe. Un souffle résonne dans sa tête et étreint son cœur. Jamais encore elle n’avait ressenti cela. Ce ne sont que de simples mots qui trouvent écho au plus profond d’elle-même, rien d’autre que des mots mais ces simples mots sont tout pour elle en cet instant où elle est seule, ces paroles lui correspondent et lui donnent confiance, force pour avancer, pour se retrouver et redevenir ce qu’elle était. Elle rouvre les yeux et bien que ne connaissant pas cette voix à qui elle doit sa renaissance, elle se promet de lui donner un visage.
Maintenant, elle sait, elle est de nouveau elle et la mort n’est pas, l’emprise des lunes s’efface. Lutter contre la flamme qui l’anime et la nourrit est vain, inutile… Elle se sauve, son esprit maintenant alerte et vif la conduit à la surface sans encombre, sans qu’aucun obstacle ne se glisse sur son passage, les lunes acceptent donc aussi facilement son refus, sa fuite… Est-ce possible ?
Cependant, le simple fait d’être vivante, de pouvoir penser librement est en soi une délivrance, un espoir, une chance.
Quelque chose a changé en elle, elle le ressent, ce voyage dans le lac ne l’a pas laissé indemne, elle est différente....
Sur la berge du lac, elle contemple ce qui devait être son tombeau, et qui lui a finalement offert une nouvelle vie. Elle longe ses rives glacées et remarque les cristaux qui jonchent le sol et qui lui rappellent étrangement les pierres miroirs que portent au cou les prêtresses. Jasdrian ne s’est jamais vraiment demandé d’où provenait ses pierres magiques qui à la lumière de la lune se dotent de pouvoir que seules les initiées peuvent contrôler et comprendre. Et en cet instant, ces pierres murmurent et soupirent. C’est un chant presque inaudible, une plainte aux doux accents de nostalgie et de tristesse. Intriguée, Jasdrian s’approche d’une pierre qui se trouve non loin d’elle. Petit à petit elle discerne les particularités de la pierre, ses défauts, ses couleurs. Elles murmurent une complainte des temps anciens, la voix est faible, hésitante, douce, envoûtante. Jasdrian poursuit son chemin, son instinct lui dit de ne pas toucher ces pierres, non pas par peur mais par respect mais elle se doute de leur origine… Elles sont les vestiges oubliés de cœurs et d’esprits que le destin a abandonné. Ces joyaux scintillent, offrent au monde leur voix et leur chant mais là s’arrêtent la magie.
Elle parcourt encore de quelques pas les berges et son cœur bercé par la monotonie du chant s’approche d’une pierre bien différente des autres qui rayonne doucement. Ses murmures ne semblent pas se perdre dans la nuit. Jasdrian sent son cœur se serrer et son esprit reprend doucement les paroles de la pierre sans qu’elle s’en rende compte. Seulement à y regarder de plus près ce n’est pas une mais deux pierres qui se trouvent à ses pieds, deux pierres magnifiques qui chantent et partagent, qui soupirent ensemble comme si elles se connaissaient depuis toujours.
Elle tend sa main vers elles malgré ce que lui dicte son instinct, et à peine sa main se trouve t-elle à quelques centimètres des miroirs, qu’une vision s’empare de son esprit la faisant hurler de douleur et de peine. Elle reconnaît la voix de sa sœur et entrevoit ces derniers moments dans le lac. Elle la voit disparaître, elle la voit devenir étoile et s’oublier pour ne laisser derrière elle que le vide, la mort, le silence… Mais la vision ne prend pas fin, elle se voit, elle, au fond du lac, prête à mourir et revenir à elle pour vivre et choisir.
Jasdrian hurle toujours quand enfin, elle est libérée de ce songe… Le choc la laisse à terre, sans aucune sensation, sans aucune pensée… Il lui faut quelques minutes pour qu’elle se remettre de cette vision et qu’elle commence à entrevoir les effets de son voyage au pays des nuages et de l’oubli. En lieu et place où se trouvait ce qu’elle a supposé être sa pierre, à coté de celle de sa sœur, seul demeure le sable. A sa main, une bague de cristal aux reflets étranges. Jasdrian la regarde de plus près, l’argent se mêle à la pierre miroir en arabesques fines et délicates, en son cœur réside un symbole qu’elle peine à déchiffrer. Elle tente alors de capter un rayon de lune, un seul reflet suffit…
Mais je me pose une question existentielle sur l'utilisation du mot "étrange" :
est-on dans l'un des cas suivants :
- le narrateur est extérieur au monde qu'il décrit, et vit par exemple dans notre monde à nous, ce qui expliquerait qu'il trouve le "spectacle", et le "lac" étranges, ou
- c'est la première fois que le narrateur voit le spectacle et le lac, qu'il trouve étranges par rapport au reste du monde dans lequel il vit, ou
- le spectacle et le lac sont différents de d'habitude, et en sont donc étranges ?
Je suis d'accord que c'est un peu bizarre comme question, puisque le narrateur n'est pas forcément une personne définie. Mais même sans se demander qui est le narrateur, il faut se poser la question du lecteur : veux-tu nous emmener au point de nous faire penser comme quelqu'un qui voit ce monde de l'intérieur ? Préfères-tu plutôt nous le faire voir en parallèle de ce que nous connaissons d'ici ?
Je suis aussi d'accord que c'est un peu du pinaillage.
Et que j'ai sans doute mieux à faire que mettre des commentaires inutiles en encombrant les thread alors que je suis fatigué.
PS : j'ai édité mon post pour essayer de reformuler plus clairement ma pensée. Il datait de ce matin, avant le dernier de Belgarion.
Tout ce que tu dis Thismardoch est toujours intéressant. Tu pointes souvent un détail qui permet de voir l'histoire autrement et c'est important.
A vrai dire je ne m'étais pas posé la question. Je pense que je me plaçais plus dans le cas du narrateur extérieur qui explique que quelque chose est anormal, qu'une impression s'en dégage qui gêne et met mal à l'aise, bien que les habitants de ce monde n'en soit peut être pas conscients.
veux-tu nous emmener au point de nous faire penser comme quelqu'un qui voit ce monde de l'intérieur ? Préfères-tu plutôt nous le faire voir en parallèle de ce que nous connaissons d'ici ?
C'est un exercice difficile déjà que de choisir.
J'étais en train de corriger la suite, je vais essayer de voir ce qui serait le mieux ou le plus agréable à lire.