La Pierre de Tear fait peau neuve ! L'aventure continue sur www.pierredetear.fr !
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Enthousiasme, agacement, enthousiasme, contentement... Lhaër n'était pas très loin, à quelques étages de là tout au plus, et Airin ressentait sans mal à travers le lien la succession de ses émotions, bien qu'il n'y prêtât pas vraiment attention pour l'heure. Cape et ceinturon étaient suspendus à une patère, et assis dans un fauteuil des appartements de la Jaune, il lisait avec un intérêt quelque peu sceptique un ouvrage pris au hasard, et qui semblait traiter de certains usages médicaux bien précis du pouvoir unique, même s'il fallait avouer qu'une partie lui échappait. Il aurait cru entendre son frère, quand il essayait encore de lui parler de ses histoires de tissages et de flux lors de leurs premières années ici. Pensée qui le fit vaguement sourire, avant qu'il ne relève la tête par réflexe. Lhaër avait quitté son atelier et venait par ici, visiblement de bonne humeur. Une nouvelle réussite scientifique.
Quelques instants plus tard, il lui ouvrit la porte et l'accueillit avec un léger sourire, s'écartant pour la laisser entrer.
"Alors ?" demanda t-il, ce qui signifiait pour lui tout à la fois 'bonjour', 'ça va ?', et 'il a tenu le coup ?'.
Le projet d'Ismène lui plaisait, ce qu'elle aimait moins c'était son instigatrice. Cependant, un projet de ce genre serait un bon moyen de gagner les honneurs du Grand Seigneur, voir au moins de réattirer l'attention d'un des Elus.
- Ce projet est très ambitieux, mais plus que primordial. Je serais honorée de vous aider à l'accomplir.
Avez vous un rayonnage en particulier de la bibliothèque par lequel vous voudriez commencer ?
La bibliothèque de la Tour est immense et il faudra commencer nos recherches rapidement si nous voulons trouver tout les livres qui vous intéressent. C'est peut être même la bibliothécaire que nous devrions rechercher en premier. C'est elle qui sera la plus à même de nous guider vers les ouvrages que vous convoitez.
Qu'en pensez vous ?
Bleuenn avait hâte de commencer ses recherches, mais le fait de ne pas les contrôler entièrement allait surement entrainer son lot de frustration et d'agacement...
Lhaër sourit en retour à Airin, le regard étrangement tendre pour qui ne la connait pas. D'un pas souple elle alla s'assoir dans son fauteuil favoris.
L'expérience s'est passée comme je l'avais escomptée. Le renforcement de son coeur m'a permis de tester le tissage dont je t'ai parlé. Celà risque de s'avérer d'une grande utilité notamment lors des séances de questionnement.
Et toi, comment vas tu?
[i] Son regard détailla le visage de son lige. Elle n'avait jamais vraiment songé à prendre un lige, étant de nature plutot solitaire et ne se liant pas facilement d'amitié avec les gens. Pourtant lorsqu'ils s'étaient rencontrés, une étrange complicité était né entre eux deux. *Chose étrange qu'est parfois le destin...*
Leur sourire d'Ismène se fit beaucoup plus franc, presque réjoui, et elle hocha la tête avec vivacité à la réponse de l'aes sedai.
"Je suis heureuse que vous partagiez mon intérêt pour ce projet, Bleuenn sedai ! J'avais préparé une liste au cas où, avec les livres dont j'aurais besoin, la bibliothécaire saura certainement nous aider, mais je pense que la plupart se trouveront au rayon philosophie."
La femme en blanc tira un petit papier de son manteau et le tendit à la Noire :
"Votre aide me sera extrêmement utile, j'en suis certaine." Elle but une gorgée. "Bien entendu, je m'en remets aussi à votre jugement, si vous jugez, après avoir lu ces documents plus en détail, qu'il est nécessaire d'éclaircir certains points ou d'approfondir tel ou tel sujet."
Airin referma la porte derrière Lhaër comme elle venait d'entrer, et revint dans la pièce pour s'asseoir en face d'elle. Elle était satisfaite, aussi sourit-il de nouveau dans un hochement de tête, comme heureux de la bonne nouvelle. Il ne se rappelait pas précisément en quoi consistait le fameux tissage, mais il n'en avait pas oublié les effets, et ne doutait pas qu'il allait en effet servir à maintes reprises par la suite. Considérant distraitement ses mains tatouées, il releva les yeux à la question qu'elle posa et lui rendit son regard. Il ne pouvait pas lire ses pensées, mais l'empathie qu'il avait avec Lhaër lui permettait de suivre en partie le cours de ses réflexions, et de les partager dans une certaine mesure. Il répondit sereinement.
"Je vais bien..." Ca voulait dire journée classique : entraînement des apprentis, terrifier les novices, et renvoyer poliment les gêneurs. D'ailleurs, à ce propos : "Le fils du berger est revenu une troisième fois pour te demander de soigner son père. Il propose moitié moins que la somme habituelle."
C'était dit sur un ton purement statistique, qui ne s'accordait pas avec la joie tranquillement qui l'habitait en ce moment.
Bleuenn pris le papier tendu par Ismène et le parcouru des yeux.
- Je connais bien certains livres cependant je pense que j'aurais plus de mal à me procurer certains autres.
Je pense ne plus avoir qu'à me mettre au travail maintenant.
D'ailleurs que pensez vous faire une fois votre projet abouti ? Le diffuser au plus grand nombre ou le garder secret et le diffuser à quelques initiés ?
Durnik, grâce à l'aide de la mystérieuse personne qui l'avait engagée, eu enfin l'opportunité tant révée de rentrer dans la Tour. Il n'en croyait pas ses yeux! Les beautés que recelait cette endroit ferait rever n'importe quel voyoux. Rien que l'architecture du batiment faisait rêver. Il était dans la salle des gardes, où sa bienfaitrice l'avait présenté au chef de la garde. Il se présentat à eux et commenca à faire connaissance avec certains d'entre eux. Il n'allait par contre certainement pas leur raconter la vrai raison de sa visite, sachant qu'ils ne devait pas avoir beaucoup l'occasion de rencontrer les gens qui sont à l'interieur même de la Tour. En effet, pour quelle raison des gardes se rendraient-il au milieu de l'endroit le plus sûr au monde? Rempli de canalisateurs, de personnes les plus puissantes au Monde, qui manipulait tous les evenements de l'océan d'aryth au confin de l'echine du Dragon, et peut-être même au-delà...
Il faut maintenant savoir quelles sont les entrées du batiment principal, les habitudes des novices, rencontrer les servants qui pourront peut-être l'aider à avoir les informations requises. Tous les servants parlent, et les rumeurs qu'ils colportent sont souvent digne de valeur, même si nombres sont totalement erronées. Durnik visitat l'endroit, les jardins, fit le tour des murailles pour bien sasir la configuration des lieux. Après avoir fait ce tout, il rejoignit ses collègue du moment pour jouer un role qui lui convenait à merveille : un soldat.
Ismène acquiesça lentement, faisant tourner sa coupe entre ses doigts.
"Si vous parvenez déjà à en trouver la plupart, cela me sera une aide précieuse... Quant à la diffusion de ces recherches, je ne sais pas encore... Je préfère attendre d'en voir la fin, et d'avoir eu l'occasion d'en parler avec mon seigneur."
Elle sourit mais n'en dit pas plus, et reposa doucement le verre sur la table.
"Souhaitez-vous que je vous laisse ? Je pense avoir fait le tour de la question et je ne voudrais pas abuser du temps que vous m'avez si généreusement accordé."
Aelfinn de la PierreModo - Jury des Joutes - Conseil RPRelecteur
La formation au Pouvoir Unique avançait lentement. Les Aes Sedai ne souhaitaient nullement perdre un de leurs jeunes apprentis par inconscientce. Ainsi progressait il pas à pas, petit à petit. Les corvées l'avaient endurci, et il dût reconnaître qu'il n'en pouvait plus de briquer des sols et nettoyer des marmites. Fort heureusment, il n'avait pas l'esprit d'un farceur, comme nombre d'autres novices, qui étaient convoqués souvent chez la Maîtresse des Novices plus souvent que les autres.
Il se sentait presque en sécurité à la Tour. Les ennuis était passé et il avait maintenant plus de Pouvoir que ce qu'il avait à Tear, où seul l'acier et sa dextérité pouvaient le sortir des mauvaises passes. Maintenant, il avait tout un arsenal de possibilité, certaines incroyable - il n'en revenait toujours pas de pouvoir faire exploser de la pierre rien qu'avec un seul flux - pour se défendre ou attaquer. Il ressentait une joie extreme quand il embrassait la source, en même temps qu'une terreur profonde à cause de la dure bataille qui s'engageait à chaque fois qu'il saisissait la source. Le torrent de lave et de glace qu'est le saidin ne s'apprivoisait pas aussi facilement que la saidar. D'après quelques discutions avec de jeunes novices, elles s'abandonnait totalement à la saidar avant de pouvoir la maîtriser. Faire ainsi pour un homme le réduirait à l'état de cendres. Et il n'allait certainement pas essayer juste pour savoir.
Quand allait-il enfin progresser au niveau supérieur? Cela ne faisait que peu de temps qu'il était à la Tour, mais il esperait ne pas rester novice pendant plus de 6 ans, comme certains. Il y a même un accépté qui est à la Tour depuis que lui même est né. Il ne comprends toujours pas pourquoi la Tour s'acharne à garder une personne qui est incapable de garder son calme, comme requis pour pouvoir un jour être élevé au rang d'Aes Sedai... Mai lui y arriverait. Peu importe le temps qu'il faudra - et il esperait en avoir besoi du moins possible - mais il y parviendrait...
Durnik rentra dans ses quartiers, qu'il partageait avec plusieurs autres soldats de la Garde de l'étrange Dame qui lui permit de penetrer dans la Tour. Lui qui pensait qu'il serait facile de trouver Demiandre une fois dans la Tour... Ha! Quête bien plus périlleuse que de réussir à demanteler cette prétendue Guilde d'assassins à Tear, forte de 10 membres, qui se faisait un joli pécule en remplissant des contrats pour le compte de riches marchands.
D'une, le territoire est vaste, et trouver une personne parmi tant d'autres est comme chercher une aiguille dans une botte de foin. De plus, les autres soldats ne lui laissaient pas de répit. Etant nouveau, il lui faisait faire des tests et des exercices pour mesurer sa valeur, et n'étant pas mort, il suppose qu'il avait réussi jusqu'ici. Quelle idée de faire des duels à l'épée, et non avec celles pour l'exercice... Il a bien failli mourrir une ou deux fois, et racourcir deux ou trois têtes...
Ils sont tous aussi fous que des Aes Sedai,se disait-il à chaque fois qu'ils lui proposait une nouvelle épreuve.
Mais pas le temps de chercher ce soir, il était bien trop fatigué des efforts fournis aujourd'hui pour survivre. A quand la fin de tout ceci. Il faut brûler la botte de foin et chercher dans les cendres avec un aimant pour trouver l'aiguille. Il n'a qu'a trouver la bonne méthode pour aller attraper Demiandre dans son gigantesque terrier...
La tour se dessinait dans le lointain. La bute sur laquelle se trouvait Elessar était assez haute pour qu'il puisse contemplé tout le paysage devant lui.
Il tourna la tête vers son hongre qui broutait de l'herbe à quelques pas de là. Il soupira.
Cela faisait un moment qu'il était partit en mission pour la Tour. Les choses avaient du changer. Il flatta l'encolure de son destrier puis remonta sur sa scelle.
D'un léger coup de talon, il se mit en marche. Dévalant le paysage à grande vitesse, ses pensées fusaient de partout, il fit alors le vide, sentant le Saidin affluer en lui dans cette agréable sensation, ce torrent de pouvoir sans limite...
Il calma l'arrivée de la partie mal du pouvoir, les couleurs étaient tellement plus belle, le monde prenait une autre tournure.
Lui et l'étalon finirent par arriver à la tour, il fit du mieux qu'il put pour passer inaperçu, puis confia sa monture à un palefrenier.
"Je vous en supplie, seigneur, c'est très grave !"
Faisant mine d'ignorer les suppliques de l'importun, le lige traversa la cour d'un air neutre, traînant à moitié derrière lui le pauvre garçon d'une quinzaine d'années aux allures de paysan qui s'époumonait en vain. Levant les yeux au ciel, Airin s'efforça de rester calme, malgré le léger agacement que lui transmettait son aes sedai, et répéta pour la énième fois d'une voix de répondeur téléphonique :
"Inutile d'insister, elle ne vous recevra pas, allez voir une sagette."
"Mais..."
Le lige l'interrompit et avisa presque poliment un garde qui passait par là, et se dirigeait manifestement vers le quartier des soldats (Durnik ?). Il ne le connaissait pas, mais tant pis.
"Un instant soldat, veuillez raccompagner ce gêneur jusqu'aux portes de la Tour, et veillez à ce qu'il n'ennuie plus les Aes Sedai. Vous êtes bien un garde non ?"
Le ton ne souffrait guère de contradiction, et il espéra que l'homme ne ferait pas d'histoires. Il avait une tête de tairien, et les tairiens étaient des spécialistes pour se plaindre, songea brièvement l'atha'an miere en considérant son interlocuteur. Ce n'est qu'alors qu'il remarqua, à quelques mètres de là, le visage vaguement connu d'un Aes Sedai en tenue de voyage. Il était à la Tour depuis assez longtemps pour connaître à peu près tout le monde de vue. Lâchant le bras du jeune paysan, il s'inclina rapidement devant l'homme.
Il fixait le ciel et les nuages qui se mouvaient lentement...Il passa alors sa main dans ses cheveux blond, un tic qu'il avait, souvent lorsqu'il réfléchissait, sa rêverie l'avait emmener bien loin cette fois, il avait lâcher le saidin et s'était coupé du vide.
Des jérémiades le sortir de son état lattant. Tournant la tête il vit un lige qu'il n'avait plus eut l'occasion de revoir depuis un bon moment. Les missions de la tour était parfois courte mais à l'opposé, pouvait s'étendre sur des mois, voir des années pour certains.
Un léger sourire traversa ses lèvres lorsqu'il remarqua à quel point l'homme tentait de contenir.
Ce n'est rien Airin. Il se contorsionna pour voir l'auteur du vacarme
Traversant la cour d'un pas lent, Durnik fut interpellé par un des liges de la Tour. Que me veux donc cet ignoble mâtin d'Aes Sedai? se demanda Durnik
"Un instant soldat, veuillez raccompagner ce gêneur jusqu'aux portes de la Tour, et veillez à ce qu'il n'ennuie plus les Aes Sedai. Vous êtes bien un garde non ?"
Peuh! Il me prend pour un larbin? J'ai pas que ça à faire que de faire des commisions comme un servant! Après reflexion, il se dit qu'en effet, à part dormir, il n'avait que cela à faire
-"Je suis bien un soldat, de la garde personnelle de Dame Ismène"
Il vit le lige regarder ailleur et dire d'un ton assez respectueux, s'inclinant même "Bonsoir, Elessar Sedai, pardonnez ce vacarme."
[i] Un canalisateur! C'est bien ma veine![i/]
Durnik attrapa le jeune paysan, il profita de l'arrivée d'Ellesar Sedai pour s'ecarter le plus rapidement possible. Il se dirigea avec le paysan vers la porte la plus proche, mais le lâcha à mi-chemin.
-"N'en profite pas pour revenir en arrière, garnement. Je ne sais pas ce que tu as fait pour te mettre à dos un lige, mais tu commence mal dans la vie bonhomme! Allez! File maintenant, j'ai bien d'autres choses plus importantes à faire qu'écouter un garçon tout juste sorti des jupons de sa mère geindre et se plaindre comme une vulgaire fille qui n'a pas de partenaire pour Bel Tine!" L'envie de dormir lui autorisa bien ce petit mensonge, et après tout, il s'en fichait. En tant que garde à Tear, il n'aimait pas mentir, mais peu imoportait maintenant...
Aelfinn de la PierreModo - Jury des Joutes - Conseil RPRelecteur
La vie dans la Tour continuait. Si le monde devait arreter de tourner, la Tour, elle, continuerait à tourner, maitrisant les nations du monde pour les guider dans la bonne direction, c'est a dire celle qu'ils avaient decider etre la bonne... et malheureusement, cela signifiait aussi continuer a assigner des corvees à lui et ses camarades d'infortune dans la maitrise du Pouvoir Unique. Pourquoi me faire ratisser la cour et pas demander a un des nombreux jardiniers de le faire? se demanda t'il. Bien que rechigniant interieurement face aux besognes, Demiandre s'appliquait a etre un meilleur eleve que quand son mentor lui avait appris toutes les ficeles du metier la bas a Tear. Mieux vaut ne pas decevoir ses nouveaux maitres. Reposant ses mains sur le rateaux, il posa sa tete dessus et regardait un lige traversant la cour, un jeune garcon a ses cotes. Il croisat un soldat qu'il interpella mais a cette distance n'entendait pas ce qu'ils se disaient. Il observa plus attentivement le soldat et son sang se figeat dans ses veines. Durnik?! Ici! il eu l'envie de fuir a toute jambes, mais le tairen fit heureusement demi tour, le jeune garcon avec lui, à l'arrivee d'un homme qui s'adressa au lige. Demiandre expira - il ne s'etait pas rendu compte qu'il retenait sa respiration - et mit plus d'ardeur a ratisser cette parcelle pour pouvoir s'eloigner le plus possible de cet endroit...
De retour dans sa chambre, il fit les cents pas et reflechit a la situation il est forcement la pour moi. Quelle autre raison aurait il de faire le chemin de Tear jusqu'ici sinon? Il est perseverant, c'est d'habitude une qualite que j'admire... Il sait donc que je suis la, a moins qu'il n'ai ete pris dans des machinations d'aes sedai... mieux vaut ne pas compter la dessus. Je sais au moins qu'il est la, mais comment a t'il su ou j'etais? Dois-je fuir? Aucune chance qu'on me laisse partir et tel que je le connait, il a du me decrire a toute les sorties de la tour... il faut que je passe inapercu le plus possible, ne pas sortir et m'arranger pour qu'il lui arrive malencontreusement un accident. Il faudra etre tres tres prudent...
Dame Ismène ? Airin situa vaguement une petite femme aux cheveux courts, sans beaucoup plus de détails, mais il savait que ce n'était pas une aes sedai, et d'après le regard mauvais que lui lançait le soldat, il supposa qu'il allait bientôt se mettre à protester, comme quoi il n'était pas soldat de la Tour et n'avait pas à s'occuper de ça. Fort d'heureusement d'une certaine manière, la présence d'Elessar sedai parut lui rabattre son caquet car il partit rapidement avec le garçon, sans demander son reste. Plutôt soulagé, l'atha'an miere remarqua malgré tout du coin de l'oeil le mouvement étrangement brusque d'un novice qui ratissait la cour, mais comme celui-ci se remit aussitôt à son travail, il décida de ne pas y prêter attention dans l'immédiat.
Comme Elessar sedai l'interrogeait au sujet de cet événement, il contint un soupir et répondit de sa voix habituelle, bien qu'un peu surpris que l'homme connaisse son nom, étant donné le peu de relations qu'avaient les liges et les canalisateurs :
"Rien de grave, Elessar sedai. Ce garçon importune Lhaër sedai et ses soeurs de l'ajah jaune depuis près d'un mois pour qu'elles viennent soigner son père, mais il n'a pas de quoi payer les soins."
C'était dit sur un ton assez indifférent, comme si dans son esprit, il n'y avait rien de spécialement choquant à renvoyer quelqu'un de malade parce qu'il n'avait pas assez d'argent. Après tout, la Tour Blanche fonctionnait ainsi depuis des siècles, de même que toute la société. Chacun pour soi. Qu'aurait-il eu à y redire ?
Changeant de sujet sans même y faire attention, il considéra rapidement les habits de voyage de l'aes sedai, et demanda :
"Votre voyage a été fructueux ? Vous êtes parti depuis plusieurs mois il me semble."
Mais Durnik n'allait visiblement pas pouvoir se coucher tout de suite, car tandis qu'il accablait de remontrances le malheureux paysan, la petite silhouette pâle d'Ismène se profila au bout du couloir, avançant d'un pas lent dans leur direction. Elle semblait perdue dans ses pensées, mais releva les yeux en entendant des voix, et sourit devant la scène. Elle s'approcha, et annonça sa présence d'un simple :
"Ah, bonsoir Durnik, je vous cherchais justement."
Son regard se tourna vers l'adolescent, et elle haussa un sourcil. La prenant sans doute pour une Aes sedai, et en ayant vu suffisamment pour aujourd'hui, ce dernier partit bien vite sans demander son reste, pour le moment en tout cas. Elle ramena son attention sur son nouveau garde :
"Vous évacuez les gêneurs, maintenant ?" plaisanta t-elle, puis elle reprit après s'être assurée qu'il n'y avait personne dans les environs : "Plus sérieusement, vos... investigations se déroulent-elles comme vous l'espériez ?"
Instinctivement, Elessar s'enroula du vide, pendant une seconde tout se passa comme si quelqu'un d'autre ressentait à sa place. Puis le Saidin se fit sentir, comme juste au dessus de lui, le frôlant par vague. Il l'appela alors, avalant le flot par grande goulée. La vie s'illumina, les couleurs prirent une autre ampleur, ses sens s'amplifièrent. C'est alors qu'il remarqua un novice...Il aurait presque put sentir son stresse. Ses yeux turquoises le fixèrent quand soudain, il plia bagage et s'en alla.
Il tourna ensuite la tête vers Airin. Ses mots...Ils les haïssaient. La Tour ne l'avait pas manqué pour un sous. Ce manque de foi en l'être humain le répugnait...
Mais le masque d'Aes Sedai lui allait autant qu'au femme, il lui donna un léger sourire en répondant
Ma Mission pour la tour est terminée avec succès. Je suis partis depuis bien longtemps en effet...Je ne suis plus au fait de ce qui se trame dans la tour...
Il regarda la femme aux cheveux court vers le garde qui avait emmener l'enfant. Il dit tout bas.
Durnik se retourna face à elle, mais Ismène crut remarquer qu'il évitait son regard pour une raison ou une autre. Elle ne s'en soucia guère et sourit, détaillant de ses yeux noirs le visage du soldat tandis qu'il expliquait l'avancée de ses recherches. Ainsi l'homme serait probablement au sein même de la Tour ? Un valet ou un serviteur... Elle n'était pas au fait de tous les petits détails de gestion de la Tour, mais à sa connaissance, il n'y avait pas eu de nouveaux venus depuis quelques temps... De novices en revanche...
Pinçant les lèvres, elle eut un bref froncement de sourcil, et acquiesça rapidement :
"Ce serait bien inquiétant en effet, et ceux qui testent les novices ne se soucient guère du passé des nouveaux venus, il aura pu rentrer avec beaucoup de facilité... " Elle réfléchit un court instant, son regard parcourant la cour qu'ils distinguaient depuis l'entrée, et elle remarqua un aes sedai blond qui lui était inconnu, en compagnie d'un lige à peau sombre. Elle se mit alors en marche avec le plus grand naturel et fit signe à Durnik de la suivre."Ne restons pas là, on nous observe et il ne faudrait pas que l'on nous voie parler trop longtemps."
Elle s'enfonça dans un couloir, où ils furent invisibles aux yeux des deux hommes, et poursuivit sur le même ton :
"Pour votre homme, pouvez-vous m'en donner la description ? Il me sera aisé d'obtenir des informations sur les serviteurs et les novices sans que cela paraisse étrange, et je pourrai alors vous dire dans quelle sphère chercher. Cependant, vous aurez plus de mal à atteindre les novices que les domestiques, et les aes sedai ne lâcheront pas si facilement une nouvelle recrue, quelle qu'elle soit..."
Elle sourit encore, puis ajouta :
"Cependant, si vous ne souhaitez pas mon aide, les quartiers des domestiques se trouvent non loin des cuisines où les gardes prennent leurs repas. Vous verrez souvent défiler serviteurs et novices dans les parages."
