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Retrouvant ses esprits, Durnik avec fureur les gardes partir avec Demiandre, impuissant a cause de la chose entravant ses mouvement.
le saidin! Il a utilise le Pouvoir sur moi! cela le fit fremir. Il regarda l'homme qui l'avait entrave et celui ci le regardait avec attention. Quand il lui demanda qui il etait, il se doutait qu'il ne voulait pas savoir seulement ce qu'il faisait la.
Autant lui dire la verite, au point ou j'en suis. Il m'aidera peut etre mieux qu'Ismene ne l'a fait jusqu'a present...
"Je m'appele Durnik. J'etais soldat de la garde reguliere de Tear. J'etais en charge de capturer cet homme et de le ramener a Tear a tout prix pour le juger de ses crimes et recuperer le fruit de ses recoltes. Il a en effet tue plusieurs personnes et combriome un nombre important de demeures de gens riches et importants, ainsi que de nombreux autres crimes pour lesquels il n'a pas ete reconnu coupable faute de preuves. Je devait le ramener ou m'assurer qu'il n'en commetrait pas d'autre, ordre donne par les Hautes Seigneurs eux-memes. C'est pourquoi je suis la, ici et maintenant. Je suis sur que vous voyez la legitimite de mon geste et la raison pour laquelle je ne souhaite pas qu'il soit juge par vous a part en ce qui cpncerne la neutralisation. Nous ne voudrions pas risquer qu'il nous echappe ne nouvelle fois, vous comprenez"
Les sourcils de l'Aes sedai se haussèrent tandis qu'il écoutait les explications étonnamment détaillées de Durnik, faisant mine de n'être au courant de rien, puis brusquement, il eut un sourire qu'on pourrait qualifier de mauvais.
"Ah je vois, vous êtes le faux garde qu'a engagé cette femme... Quelle présomption de penser qu'elle pouvait manigancer dans son coin sans que la Tour finisse par en être informée, elle n'a pas volé ce qui lui arrive. Quant à votre histoire de jugement, ça ne m'intéresse pas. Allez régler ça avec l'amyrlin si vous arrivez à l'atteindre, moi je m'en lave les mains du moment qu'il ne rôde plus dans les couloirs de la Tour."
Reprenant avec indifférence la bride de son cheval pour le reconduire à l'écurie, il commença à faire demi-tour puis conclut :
"Mais il sera sans aucun doute neutralisé, ça vous pouvez en être sûr. Ne serait-ce que pour avoir tenté d'attaquer un aes sedai. Bonne chance..."
Il eut un sourire vaguement hypocrite, puis s'en fut à pas lents sans se retourner. Il faisait visiblement partie de ces aes sedai qui s'intéressaient plus aux intrigues de couloirs de Tar Valon qu'aux affaires du monde extérieur.
Cet homme! pense Durnik alors qu'il se detournait et s'en allait il ne savait ou, comment se fait il qu'il ne s'ecroule pas sous le poids de son orgueil? Il n'a meme pas voulu savoir ou ils emmenaient Demiandre et n'accompagne meme pas les soldats! A croire que l'affaire est reglee pour lui. Mais j'aurai ma revanche! Je le tuerai de mes propres main et ne laisserai pas les Aes Sedai me priver de cette joie
Puis Durnik repensa a quelque chose qu'avait mentionne l'homme. Ou plutot deux. Et il savait ce qu'il pouvait tenter pour reussir a mener sa vengeance a bien. Il pouvait toujours rentrer a tear et annoncer que Demiandre avait ete execute par la Tour sans dire la verite.
Il se reprit, effaca le large sourire de son visage, et partit retrouver le servant qui etait venu le trouver avant la capture de Demiandre
Aelfinn de la PierreModo - Jury des Joutes - Conseil RPRelecteur
Demiandre se reveilla dans un endroit humide. Tres humide. Il bougea legerement pour se redresser et sentit son corps le bruler de douleurs. Les gardes ne s'etaient pas arretes de frapper apres qu'l eut perdu conscience. Il s'appercut qu'il etait dans une minuscule cellule avec des barreaux et pas de fenetres. Il avait les poignets entraves et toujours un bouclier le coupant de la source. Il entendit des voix dans le couloirs, ceux qui maintenait le bouclier. Etant plus d'un, aucune chance qu'il parvienne a le briser dans son etat physique et mental. Il n'arrivait meme pas a atteindre le vide... Il se dit qu'il etait parvenu au bout du chemin et que devant lui se trouvait maintenant un precipice sans fond.
Il avait beau reflechir il ne savait pas commentvse sortir de cette situation. Tout ca a cause de Durnik. Le rapace diurne avait malheureusement visite la maison de sa promise, et rentree trop tot chez elle, avait ete surpris et l'avait tuee dans la panique. La plus grosse erreur de sa carriere car la seule. Jusqu'a present en fait. Tout n'as ete qu'un desastre du debut a la fin. Il etait en train de chuter et se demandait quand il toucherait le fond... s'il y en a un...
Si quelqu'un venait l'aider, n'importe qui, il se promit qu'il lui jurerait fidelite et en ferai serment...
Le serviteur est toujours là, sur la place. Il est en grande discussion avec un garde à qui il raconte en détail (et en en rajoutant un peu) ce qu'il s'est passé et l'arrestation de Demiandre. Quand Durnik s'approche, il lui lance un regard vaguement interrogateur.
Durnik retrouva le servant au meme endroit qu'il l'avait laisse. Il congedia son interlocuteur et attrapa le servant par les epaules.
"Mene moi a Ismene! Tout de suite!" Ragea t'il.
Le servants fit un bond etonnant et se precipita vers la Tour apres avoir essaye de protester en disant qu'elle sentait mal, a quoi Durnik repondit qu'il y avaot suffisamment d'Aes Sedai de l'Ajah Kaune pour la soigner.
Il se dirigea donc a sa suite pour lancer une derniere fois les des, et pourvu qu'il ai la chance meme du Grand Seigneur!
Ils traverserent de nombreux couloirs, le regard des occupants les suivants comme s'ils etaient cpntagieux. Apres avpir gravi une derniere volee de marche, le servant annoncat que Durnik ne pouvait aller plus loin et qu'il irai chercher Ismene. On entre pas comme celadans certaines parties de la Tour.
Durnik se posta face a l'entree et attendit que le servant ou Ismene elle meme vienne le chercher...
Une soeur jaune était venue la soigner il y a quelques heures déjà, mais Ismène était encore très affaiblie par les soins, et se reposait dans un fauteuil près de la fenêtre. Elle soupira quand le serviteur vint lui dire que Durnik souhaitait la voir en urgences, mais acquiesça, et quelques instants plus tard, le tairien fut introduit dans sa chambre. Elle eut un vague sourire presque amusé devant son air rageur, et renvoya le domestique. Très pâle, elle avait les cheveux en désordre, les yeux cernés, et paraissait minuscule dans son fauteuil.
"Bonjour Durnik", dit-elle d'une voix lasse mais pourtant calme. "Eh bien, que se passe t-il, vous semblez bien énervé ?"
Elle hésita, parut comprendre, puis fronça les sourcils et demanda d'un ton plus grave :
En entrant dans la piece, un beau salon richement decore, Durnik vit Ismene assise sur un large fauteuil en bois brut ornemente de feuilles de vignes pres de la fenetre menant au blacon. Elle etait a contre jour mais il vit cependant qu'elle semblait faible et n'avait pas l'air aussi sure d'elle et hautaine qu'auparavant. Il est sur que ses cheuveux desordonnes et le visage mas n'aidaient pas a en donner l'illusion.
"Nous avons un probleme, et nous nous en tirerons mieux en nous entraidant. C'est en effet par rapport a Demiandre. Il a ete capture par un Aes Sedai et emmene par des gardes je ne sais ou. Il a parle de neutralisation pour lui et je pense qu'il sous-entendait l'execution en meme temps. Il savaot tout. Il a mentionne un moyen de recours : l'Amyrlin en personne. Je veux que vous fassiez tout en votre pouvoir pour que Demiabdre me soit remis, ou a defaut m'obtenir une audience. Et avant de me demander pourquoi vous feriez ca, sachez qur l'homme qui l'a capture savait tout. Il savait ce que je faisais la, pour qui, et surtout avec qui. Il semblait vous connaitre plutot vien et ne pas apprecier vos manigances, tout autant que moi. Quel que soit votre influence ici, j'ai bien pzur que vous ayez deq soucis vous aussi. Si vous vaccrptez de m'aider, je vous aide en retour dans la limite de mes possibilites et capacites. Qu'en dites vous?"
Il ne savait pas quelle reaction attendre.de sa part, mais il eut l'impression que la colere das sa voix la faisait reagir...
Ismène écouta en silence la diatribe de Durnik, et parut plus lasse que jamais, fermant un court instant les yeux avant de se reprendre. Réagit-elle vraiment ? Son visage n'affichait pas tellement d'expression, mais lorsqu'elle répondit, il y avait peut-être un peu plus d'émotion dans sa voix qu'à l'ordinaire :
"Je vois... Vos propos me surprennent un peu je dois l'avouer. Si j'ai agi avec le maximum de discrétion c'était justement pour éviter que tout ceci n'arrive, car je savais que si l'affaire était rendue publique, la Tour se sentirait obligée de régler elle-même la question avec pertes et fracas. Alors ces prétendues manigances que vous dites ne pas aimer, ce sont aussi les vôtres, Durnik, surtout les vôtres. J'ai fait mon possible pour vous aider quand cela ne m'apportait rien de particulier, et vous ne pouvez pas dire le contraire."
Après ce bref emportement, elle retrouva bien vite son calme et poursuivit d'une voix plus douce :
"Nous irons chez l'Amyrlin... Je n'ai pas le pouvoir de faire sortir Demiandre directement, mais j'en ai assez pour vous permettre de la rencontrer dans l'instant... Quant à moi, je ne risque rien. Je sais maintenant que je ne suis pas inatteignable, puisqu'on a tenté de m'empoisonner, mais outre ces tentatives perfides, je suis en dehors de l'autorité de la Tour, et mes actions ne regardent que moi et mon maître."
Elle se courba pour se chausser, puis se leva avec lenteur, un peu vacillante.
"Allons-y... Et j'espère pour vous que vous serez convaincant, les aes sedai ne renoncent pas comme cela à leur proie... mais vous non plus à ce qu'il semble."
Empoisonée hein? Je comprends pourquoi... se dit-il.
"Bien menez moi à l'Amyrlin alors. Et pourvu que votre pouvoir vous le permette vraiment. Reussirais-je à la convaincre, je ne sais pas. Mais dans tous les cas, je menerais à bien ma mission, sachez-le!"
avec ou sans votre aide...
"Je n'ai peut-être pas de grands pouvoirs ou une influence large, mais j'ai de la ressource."
Il l'observa vaciller en se levant. Elle ne tenais quasiment pas sur ses frêles jambes sans force. Il s'approcha d'elle et la soutint. Il reprit la parole et dit presque gentiment :
"Pour me faire pardonner de mon ton brusque, je vais vous aider à marcher. Vous semblez vraiment avoir été empoisonnée, je vais donc vous faire confiance. Pour le moment... Allons-y, nous avons une audience à préparer. Pendant le trajet, vous allez me dire quel est le protocole en présence de l'Amyrlin, et me donner quelques conseils pour donner plus de poids à mes propos."
"Ne vous inquiétez pas, nous entrerons sans mal... Quant à vos ressources, je n'en ai jamais douté..."
Lui par contre parut douter de son influence... Elle fronça les sourcils mais ne sembla pas s'en offenser outre mesure, pas plus que du geste bien impudent, et peut-être humiliant, qu'il effectua pour la soutenir. Après tout, mieux valait accepter son aide que trébucher lamentablement dans les escaliers sur le chemin. Elle se résolut donc et glissa sa main autour de son coude pour s'appuyer légèrement sur lui.
"Merci", murmura t-elle, mais il était difficile de savoir si c'était pour son aide où la confiance qu'il prétendit lui accorder. Ils se mirent en marche, quoiqu'il en soit, en direction du bureau de l'Amyrlin, sans croiser personne d'autres que quelques domestiques aux airs curieux. Au dehors, la nuit commençait à tomber lentement et il faisait déjà relativement sombre. Pendant le trajet, elle expliqua : "Quand vous vous adressez à l'Amyrlin, vous devez l'appeler 'ma Mère'. Inclinez-vous et parlez lui avec le respect dû à une reine, et restez debout même si elle vous propose de vous asseoir. Avant d'obtenir le siège d'Amyrlin, elle faisait partie de l'ajah noire, les plus dévoués au Grand Seigneur. Si vos propos lui font penser que ce Demiandre est un ami du créateur, elle voudra probablement s'en occuper elle-même, alors mettez plutôt en avant les offenses faites aux seigneurs tairiens et faites-en une affaire régionale, je pense qu'elle vous le lèguera plus facilement. Votre principale chance est qu'elle ne s'intéresse pas plus que cela à cette affaire et qu'elle préfère s'en débarrasser le plus vite possible. Globalement, si vous laissez entendre que les seigneurs tairiens tiennent beaucoup à ce qu'il soit jugé là-bas, elle devrait vous le céder. Les rapports sont déjà tendus entre Tar Valon et Tear et elle ne voudra pas raviver les vieilles querelles. Autre chose ? Nous arrivons presque."
Tant parler lui avait donné le tournis. Mais ils venaient de s'engager dans un couloir décoré de tapisseries à la gloire de la Tour, et pouvaient déjà distinguer deux gardes devant une large porte en bois richement sculptée.
Durnik pensa qu'il avait mal juge la femme aux cheveux blancs. Elle accepta son offre de soutien et lui dit meme merci. Elle n'est peut etre pas si mauvaise que ca en fin de compte se dit il alors qu'ils sortaient ee la piece. Dans le couloir, Durnik retint des bribes de conseils. Ajah Noire, Reine, debout, rivalite entre la tour et Tear, pas de mention d'ami du createur. Il pensat qu'il arriverai a faire pencher la balance en sa faveur, au pire grace a l'usage de qpn atout majeur pour ce genre de situation.
Ils arriverent devant une magnfique porte a double battant flanquee de deux gardes armes, les seuls qu'il ai vu dans la Tour a part un occasionnel lige. Ismene lui avait prodigue de nombreux conseils fortq utile et se sentit pret a affronter cette epreuve, il esperait le dernier mur entre lui et Demiandre.
Il fit part de ceci a Ismene qui semblait en train d'attendre une impumsion pour avancer.
"Allons-y ma Dame. Je suis pret." Il se voulait volontairement respectueux pour montrer sa reconnaissance envers elle qui l'avait au final bien aide.
Ismène pensait avoir fait le tour de la question, mais elle attendit néanmoins l'acquiescement de Durnik pour avancer. On ne sait jamais, et ce n'était pas le moment pour lui de se tromper. Il annonça finalement qu'il était prêt, et elle fut d'abord surprise par le ton respectueux et plutôt aimable qu'il employa à son égard, si bien qu'un léger sourire se dessina bientôt sur ses lèvres, et elle parut sur le point de dire quelque chose. Puis elle se ravisa, lui serra brièvement le bras comme pour l'encourager et se remit en marche après un hochement de tête. Ils arrivèrent devant les gardes, et elle ouvrit la porte sans leur adresser la parole.
"Eh, un instant !" clama l'un d'eux. "C'est gentil de vouloir m'annoncer mais ce ne sera pas la peine", répliqua Ismène, "L'Amyrlin sait déjà très bien qui je suis, et je connais le chemin jusqu'à son bureau, merci."
Le garde n'allait certainement pas proposer de l'annoncer, mais surpris par sa réponse, il hésita, baragouina quelque chose, et la laissa finalement passer. On ne contredit pas le second d'un Elu, fut-il une femme minuscule. Ils passèrent donc, et Ismène dirigea sans hésiter Durnik jusqu'à une nouvelle porte, à laquelle elle frappa. Une voix grave de femme les invita à entrer.
"Très bien, c'est à vous de jouer, maintenant", murmura t-elle à Durnik, puis elle ouvrit la porte et ils se retrouvèrent face à une femme brune au visage froid et lisse, revêtue du châle multicolore de l'Amyrlin. Avec elle se trouvait un deuxième aes sedai : le gardien des chroniques. Ismène s'inclina, lâchant le bras de Durnik pour le laisser s'avancer, puis recula d'un pas.
" Ma Mere, je me presente a Vous humblement et requiert Votre sagesse. Je suis Votre humble serviteur sous le Regne du Grand Seigneur, et Durnik est mon nom"
L'Amyrlin lui fit un geste pour qu'il se releve, mais ne lui proposat pas de s'assoir malgre les confortables fauteils presents dans la piece. Le Gardien des Chroniques le regarda d'un oeil mauvai, le prenant manifestement pour une de plus.
"Ma Mere, laissez moi Vous expliquer la situation. Pas plus tard que cet apres-midi, un criminel a ete arrete au sein meme de la Tour par la Garde. Il etait venu a la Tour pour s'enroler en tant que novice. Il a ete demasque grace a l'aide d'un de Vos fideles Aes Sedai. Il doit en ce moment meme etre en train d'attendre la neutralisation. Je fut envoye ici par les Hauts Seigneurs de Tear pour retrouver ce criminel coupable d'expropriation et de meutres aggraves dans notre Nation. Parlant au nom des Hauts, je souhaiterais Vous dire que nous voudrions presentement pouvoir juger Demiandre selon nos lois et a Tear meme, s'il plait au Grand Seigneur. Nous ne voudrions certes pas interferer dans les affaires de la Tour mais ceci est notre requete"
Sur quoi Durnik refit une reverence legerement moins profonde que la precedente.
"J'implore votre clemence dans ce dossier, et m'en remet a Vous, Ma Mere."
Il attendit alors la reponse de l'Amyrlin. Il n'etait pas besoin de sortir des maintenant les atouts de ses manches. Comme lors d'une guerre, il faut gagner une bataille a la fois avant de marcher vers la suivante.
L'Amyrlin parut surprise et plutôt contrariée que Durnik soit entré si facilement dans son bureau, mais elle jeta un oeil à Ismène en retrait et en comprit bien vite la raison, bien que s'interrogeant sur ce qui avait poussé la femme à aider le soldat à mesure qu'elle écoutait sa requête. Elle fronça les sourcils, car c'était la première fois qu'elle entendait parler de cette affaire, mais se garda bien de le signaler. Elle laissa s'écouler un silence quand Durnik eut fini de parler, comme si elle réfléchissait, puis déclara enfin, visiblement réticente :
"Cet homme est certes un criminel tairin et je comprends votre requête, mais c'est aussi un canalisateur et un novice, et vous souhaitez visiblement que nous vous le remettions après l'avoir neutralisé. Or nos règles interdissent qu'une personne soit neutralisée sans jugement, à moins qu'il n'ait commis quelque crime au sein même de la Tour et devant témoin, ce dont je doute."
Quand un crime était commis, elle en avait connaissance, et pour ce qu'elle en savait, le tairin n'avait rien à voir avec l'empoisonnement d'Ismène. Mais pourquoi se trouvait-elle là dans ce cas ? Prise d'un doute, elle conclut néanmoins :
"De plus, nos contrats avec Tear et les autres pays stipulent que les membres de la Tour Noire doivent y être jugés, quelle que soit leur origine."
Durnik comprit que la partie ne serait pas fini si facilement. Le Daes Dae Mar ne simplifie pas les relations entre les Nations et leurs habitants. Surtout face a une Aes Sedai, qui plus est Amyrlin.
"Je Vous prie de bien vouloir considerer mes propos, Ma Mere. Un simple novice n'est que de peu d'importance pour Vous, mais il en revet une grande pour nous."
et surtout pour moi
"Souhaitez Vous que je vous laisse du temps pour reflechir, Ma Mere? Apres le temps passe a sa poursuite, je suis bien dispose a attendre encore un peu. Et je souhaiterais pouvoir l'interroger, qui plus est. Autant en profiter pendant qu'il est enchaine, n'est ce pas?"
Ainsi il avait attaqué un aes sedai ? L'amyrlin pinça les lèvres sans vouloir reconnaître son ignorance. Elle écouta en silence ce qu'il avait à dire, tout en observant la lettre des Hauts seigneurs, avec la fâcheuse impression de s'être fait doubler par cet homme et cette maudite Ismène bien silencieuse. Elle réfléchit, puis annonça d'une voix froide :
"S'il a effectivement tenté de fuir la Tour, ce n'est en effet plus de mon ressort. Ce n'est qu'une affaire sans importance pour nous mais je vais malgré tout y réfléchir et faire venir cet aes sedai qui l'a démasqué, car la neutralisation d'un homme ne peut se faire pour des motifs futils. Revenez demain en fin de matinée et vous aurez ma réponse, mais sachez que je suis favorable à votre requête."
Elle prit un papier blanc, y versa de la cire chaude et y apposa son sceau.
"Avec ceci vous pourrez accéder aux cachots et l'interroger puisque vous le souhaitez. A présent vous pouvez disposer, mon enfant, je suis très occupée."
Et plutôt ennuyée par cette affaire de peu d'importance, mais malgré tout fâcheuse. Elle aurait son mot à dire aux personnes censées la tenir informée. Puis son regard glacé se posa sur Durnik et Ismène, signifiant clairement qu'il était temps de disparaître.
Durnik sauta interieurement de joie. Il avait quasiment reussit a convaincre l'Armyrlin de lui remettre Demiandre. Il avait neanmoins l'impression que quelque chose la perturbait, ou tout du moins l'ennuyait. Essayer de lire les emotions d'une Aes Sedai est comme lire un pain de glace. C'est vraiment froid et peu importe la couche qu'on enleve, on ne decouvre que plus de glace en dessous.
Sur quoi il fit une derniere reverence et sortit a reculons. Dans l'anti chambre, le bureau du Gardien des Chroniques, Durnik souffla un bon coup, en sueur. Une entrevue comme celle ci est trop pour un homme simple tel que lui. Il regarda Ismene mais ne lit rien sur son visage lisse. Ils sortirent et passerent devant les Gardes, Durnik tenant toujours Ismene pour ne pas qu'elle chute. A bonne distance des Gardes, il li dit :
"Merci pour votre aide. Sachez que desormais, mon aide vous est acquise. Le service que vous m'avez rendu est enorme, et sans aucune compensation de ma part. Je vais donc en fixer le prix. Je suis tout dispose a vous rendre un service equivalent a la fin de ma mission. Et je pourrais commencer des maintenant en veillant sur vous ce soir, pour empecher une nouvelle tentative d'assassinat sur vous. Je pense de toute facon qu'il est trop tard pour aller voir Demiandre aujourd'hui." L'entrevue lui avait sembler durer que quelques minutes, mais plus rien ne restait des dernieres remanensces du soleil dans le ciel nocturne.
"Et il me faudra toute ma concentration pour traiter posement avec lui demain. Que pensez vous de ma proposition?"
Ismène s'inclina à son tour devant l'Amyrlin qui la regarda étrangement, puis reprit le bras de Durnik et ils sortirent de la pièce. Le tairien paraissait grandement soulagé, quant à Ismène, un léger sourire apparut sur ses lèvres après qu'ils aient passé les gardes. Satisfaite du résultat de son 'allié' ? Il semblerait. Quoiqu'il en soit, malgré la fatigue, son visage paraissait plus détendu qu'à l'ordinaire, et elle sembla un peu étonnée de la proposition de Durnik, bien qu'elle lui arrachât un sourire.
"Je vous remercie, je ne sais pas si nous nous reverrons une fois que vous serez reparti pour Tear, mais je me souviendrai de vous si un jour je suis dans une situation difficile." Elle reprit une expression plus grave en regardant par la fenêtre. "Sans doute avez-vous raison... Et je serais en effet soulagée que vous restiez à proximité ce soir si cela ne vous ennuie pas, car je pense qu'une autre attaque plus... directe ne saurait tarder. L'ennui du poison, ici à la Tour, c'est que si on dose mal et que la personne ne meurt pas immédiatement, elle sera aussitôt guérie par une jaune... On n'a pas ce problème avec un poignard."
Elle secoua la tête comme pour dissiper ses réflexions, puis eut un vague sourire.
"Vous avez bien parlé quoiqu'il en soit, et je pense que l'Amyrlin accédera à votre requête. Elle semblait bien disposée."
"Je ferai de mon mieux pour vous proteger. Je vais vous mener dans votre chambre et me poster devant l'entree a l'interieur. Il ne faudrait pas que l'assassin sache que je sois la. Certains de vos gardes pourront prendre la releve apres mon depart. Certains me semble dignes de confiance"
Ils continuerent a marcher dans les couloirs, descendant des marches, tournant de multiples tandis qu'il parlait. Ils arriverent finalement devant la chambre d'Ismene.
"Pour le moment, reposez vous. Vous me semblez encore tres faible. Demain est une autre journee. Dormez bien, et sans soucis, car je suis la."
Il prit le fauteil et le posa en face de l'entree. Il prit son epee et l'affutat. Il fit de meme avec son poignard, alerte. Il guettat le moindre son, fit attention aux moindres details. Il inspecta aux fentres et vit qu'il serait difficile d'y grimper pour s'infiltrer. Jugeant que la place etait facilement defendable, il se rasserena un peu...