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L'Epopée d'Ellidan
(Sujet créé par Belgarion al'Garath l 02/06/07 à 17:56)
non favori


Bien le bonjour à toutes et à tous! J'écris actuellement un roman, du moins le fil conducteur, quitte à tricoter un peu etc... Je voudrais juste avoir l'avis de quelques personnes, ne serait-ce que sur le premier chapitre. Donc le voici :



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Ciryon
12/05/2007 00:44
I hate Mondays...

Je recopie le premier chapitre dans un post, ça sera plus lisible je pense.

Belgarion21:

Ellidan était orphelin. Ses parents étaient morts alors qu'il était très jeune. C'était pendant la guerre des Royaumes. Son père l'avait emmené à la chasse. Ils y avaient passé la journée, et avaient abattu un sanglier. Lorsqu'ils étaient revenus, à la tombée de la nuit, le village était en feu. Les villageois couraient en tous sens, criant et tombant sous les coups des soldats. Le père d'Ellidan lui avait dit de se cacher derrière la carcasse d'une charrue, et il était parti en direction de leur ferme, qu'il avait découverte en feu. Affolé, il en fit le tour, et découvrit deux soldats en train de violer sa fille aînée, alors que gisaient les cadavres de sa femme, le chemisier déchiré, et de sa fille cadette, la gorge ouverte, à quelques pas. Fou de rage, il se jeta sur les soldats, qui ne le virent arriver que trop tard.
Il transperça le premier avec la lance qui lui avait permis, quelques heures auparavant, de tuer le sanglier. La pointe métallique s'enfonça au travers de l'armure de cuir, mais ne voulut plus en ressortir. Le père d'Ellidan poussa le soldat qu'il venait d'empaler jusqu'à un mur en ruine, puis se jeta sur le deuxième soldat, alors que le premier s'écroulait en se noyant dans son sang. Il l'envoya au sol d'un puissant coup de poing à la tempe, puis s'assit à califourchon sur son ventre, l'immobilisant, et commença à le frapper.
Quand il s'arrêta enfin, le crâne de l'homme n'était plus qu'une bouillie sanglante. Il se releva, se dirigea vers le corps étendu de sa fille aînée, pour découvrir qu'un des soldats l'avait égorgée, elle aussi, avant de tomber sous les coups de son père. Désespéré, il ne vit pas le troisième soldat qui arrivait derrière lui. Après avoir jeté un vague coup d'oeil au corps de ses anciens camarades, il dégaina sa dague, et égorgea l'homme.

Pendant ce temps, Ellidan, qui s'était caché dans un tonneau, entendait les hurlements affolés des victimes, sans parvenir à les identifier. Il ne comprenait pas ce qui se passait. Il sentait le danger, bien évidemment, mais il ne comprenait pas. Il ne comprenait pas pourquoi ses hommes en uniforme rouge s'attaquaient à son village, il ne voyait aucune raison à cela. Les habitants n'étaient pas très riches, et personne n'avait fait de mal à qui que ce soit. Ils avaient toujours vécus paisiblement, jusque là.
Il était trop jeune pour comprendre ce qu'est la guerre. Il ne savait pas que le royaume de Garm avait déclaré la guerre à Kerne, il ne savait pas que son village faisait partie de Kerne, il ne savait d'ailleurs pas qu'il existait d'autres endroits que son village, la forêt qui était à quelques lieues, et la rivière.
Il attendit donc, à l'abri dans un tonneau renversé, que l'orage passe. Quand il n'entendit plus rien, il sortit de sa cachette, pour découvrir son village en cendres, les cadavres des membres sa famille abandonnés au pied de ce qui était autrefois sa ferme. Il n'y avait plus âme qui vive dans tout le village. Il s'assit donc à coté de la dépouille de son père, et pleura.

Ellidan fut recueillit par un marchand itinérant qui passait par là, quelques jours plus tard, alors qu'il était mourant de faim, de soif et de froid, toujours assit auprès des restes de son père.
Le marchand, ne pouvant pas s'encombrer d'une bouche de plus à nourrir (en temps de guerre, les marchandises de base étaient précieuses, car tout était réquisitionné par l'armée), déposa l'enfant dans la première ville qu'ils traversèrent. Il l'inscrit à l'académie militaire, se disant qu'il serait nourri et logé, mais il ne se doutait pas qu'il venait de mettre Ellidan sur la voie de son sanglant destin.
Il le laissa donc là, un peu perdu, orphelin depuis peu de temps, enfant perturbé, traumatisé, au milieu de futurs chiens de guerre.

EDIT: Version mise a jour le 18/08/07
Stered
12/05/2007 11:32
Qui vais-je?

Et bien... Comme tout premier chapitre, c'est un peu court pour se faire une idée, mais néanmoins l'amorce est agréable

Deux remarques : 1. les toutes premières phrases sont un peu courtes et cela rend le style hâché (en même temps, c'est peut-être voulu ) : je les aurais liées par deux points ou étoffées un peu.

2.
"et il était parti en direction de leur ferme, qu'il avait découverte en feu."
"avant de tomber sous les coups du père" sous ses coups ?
"toujours assis auprès des restes de son père."


Sinon, après ces premières phrases très courtes, j'aime bien la façon dont tu développe le récit ; le combat sanglant est bien décrit ; la phrase finale ouvre l'attente par cette anticipation de son destin.
La suite !
Ellidan
12/05/2007 12:24
There's no escape in pain, you belong to me !

Ah! enfin des les lecteurs!!! Génial! Oui, en effet, les phrases courtes du début sont voulues, mais bon, si ca ne plait pas, je peux changer. Sinon, merci pour la correction, je tape un peu vite et je fais une correction works, mais ca laisse passer des trucs il faut croire. Donc voila la suite.
Ellidan
12/05/2007 12:24
There's no escape in pain, you belong to me !

Chapitre un







Le jour de son arrivée, on fit visiter les lieux au jeune garçon. On lui montra le dortoir, où il était supposé déposer ses affaires personnelles, mais il n'en avait pas. On lui montra ensuite le réfectoire, où il prendrait désormais tous ses repas avec les autres étudiants, puis on lui expliqua que le bâtiment par lequel il avait pénétré dans l'enceinte de l'académie contenait l'infirmerie et l'accueil, où les visites avaient lieue, bien qu'il ne risquât malheureusement pas d'en recevoir... Et enfin, on lui montra l'endroit où il passerait le plus de temps pendant les onze prochaines années, la cour d'entraînement.
Des mannequins étaient dispersés un peu partout dans une grande cour entourée par les bâtiments, recouverte d'une terre poussiéreuse semblable à celle que l'on trouve sur les chemins blancs. Différents groupes de personnes semblaient joyeusement se taper dessus, sans trop d'ordre, avec différents types d'armes. Du moins est-ce l'impression qu'eût Ellidan, après y avoir jeté un vague coup d'oeil désintéressé.

L'entraînement commença bientôt, bien tôt pour un enfant de cet âge. Il apprit d'abord à se servir d'un bâton, arme de base. Un des instructeurs, Tom, assez grand, les cheveux d'un brun assez clair, de taille moyenne et d'une vingtaine d'année, remit à Ellidan une des armes, qui paraissait énorme et bien trop grande dans les petites mains de l'enfant. Pourtant, il ne céda pas sous son poids. Tom apprit à Ellidan qu'il serait son instructeur dans cette matière, puisqu'il s'occupait des plus jeunes, et il le présenta à son groupe de travail, constitué d'enfants de 9 à 14 ans, dont il était le plus jeune, du haut de ses 6 printemps. Les réactions furent diverses : la plupart des jeunes n'eurent simplement aucune réaction, ils se fichaient manifestement totalement du nouveau venu, mais certain des plus vieux commencèrent à se moquer de lui, les réflexions comme "bouh! Retourne chez ta mère, gamin!" commencèrent à fuser, et l'un d'entre eux lui fit même un croc-en-jambe alors que Tom regardait ailleurs. Puis l'instructeur demanda aux élèves de former des couples, et Ellidan se retrouva avec l'un des plus vieux du groupe, un sourire sadique sur les lèvres et une lueur de méchanceté dans les yeux. "Moi, c'est Karl, et je vais te faire souffrir" lui glissa-t-il à l'oreille.
"Aujourd'hui, nous allons travailler la défense, déclara Tom. Vous êtes deux par deux, l'un de vous jouera le rôle de l'attaquant, c'est à dire que, lentement, il va lancer une attaque, et l'autre, le défenseur, devra, lentement, parer. Vous irez ainsi de plus en plus vite, puis, au bout d'une quinzaine de coup, vous inverserez les rôles et recommencez du début. Compris? Alors c'est parti."

Karl pris le rôle de l'attaquant, et Ellidan commença à parer maladroitement ses coups. Tom défilait au milieu des couples. Tout se passa bien, jusqu'à ce qu'un autre instructeur ne l'appelle. Il désigna un des "vieux" du groupe pour prendre sa place quelques instants, et s'éloigna. Alors, les coups de Karl gagnèrent subitement en force et en vitesse. Ellidan reçu un méchant choc au tibia, réprima un gémissement de douleur, puis tenta vainement de parer un coup qu'il reçut à l'estomac, qui lui coupa le souffle. Karl laissa échapper un petit rire, puis lança un coup en direction du visage de l'enfant. A sa grande surprise, il vit son coup dévié et du esquiver une contre-attaque manifestement inattendue. Il vit dans le regard d'Ellidan une lueur de rage qui ne lui plut pas. Il recommença à taper, mais encore plus fort. Ellidan réussissait à parer tous ses coups, mais l'onde des chocs se répandait dans ses petits bras, et il avait du mal à cacher sa douleur. Il n'était pas question qu'il ne la montre à cette ordure qui y aurait pris un grand plaisir. Karl continua à taper bien après les quinze coups prévus, et le jeune homme assigné à la surveillance, bien qu'il eut tout de suite saisit la situation, ne bougea pas le petit doigt. Et la torture continua jusqu'au retour de Tom, qui déclara qu'il était temps de faire une pause. Ellidan avait les paumes rougies et les muscles raides. Il s'éloigna de son adversaire qui lui lança un regard mauvais.

L'entraînement continua avec une étude des centres nerveux du corps humain, puis un peu de technique, et enfin, tous purent disposer. Dès son premier jour, Ellidan s'était fait un ennemi, bien qu'il n'eu pas dit le moindre mot. En allant se coucher, le jeune garçon rencontra également de l'hostilité. Tous les élèves étaient plus vieux que lui et ils ne l'acceptaient pas. Il eut du mal à trouver le sommeil, en partie à cause de l'impression qu'il avait, comme si chaque élève attendait qu'il eut fermé les yeux pour le tabasser; mais aussi parce qu'il avait peur des cauchemars qui le hantaient depuis la mort de ses parents, les mêmes cauchemars qui ressurgirent une fois qu'il se fut finalement endormi.

Les jours se succédèrent, tous identiques aux autres : entraînement, repas, sommeil. Ellidan n'avait pas d'amis, et il ne rencontrait que le mépris des autres. Du coup, il n'avait rien d'autre à faire que s'entraîner, et il rattrapa vite le niveau de ses semblables, bien que Karl continue à le martyriser. Ce dernier ne se rendait probablement pas compte qu'il aidait grandement Ellidan, dont le seul but était de mettre "une bonne raclée" à ce sale prétentieux.

Le jour de ses sept ans, Ellidan décida qu'il était temps de tester ses compétences pour de bon. Il avait acquis une grande technique et ses muscles s'étaient autant affermis que le pouvaient ceux d'un enfant aussi jeune. Il attendit donc la provocation matinale et quotidienne de Karl, et répondit de façon suffisamment agressive pour que ce dernier se sente obligé de riposter physiquement, son vocabulaire étant trop peu développé pour faire autrement.

Il pleuvait dru ce jour là. Karl envoya un puissant coup en direction du visage d'Ellidan, qui l'évita sans peine, puis riposta d'un coup dans l'estomac de son adversaire qui, emporté par son élan, s'enfonça le bâton profondément dans le ventre et toussa violemment en se dégageant. Cette attaque l'énerva, car il se sentit blessé dans son orgueil. Il laissa place à sa frustration, et lança une pluie de coup qu'Ellidan eut grand peine à esquiver, se terminant par une attaque particulièrement violente, qui envoya Ellidan dans la boue lorsqu'il la para. Lâchement, Karl le roua de coup de pieds et de bâton pendant qu'il était à terre, le forçant à se recroqueviller pour se protéger le ventre et la tête. Puis il commit une grave erreur.

"Alors, fils de pute, t'aime ça? C'est bien ça que tu voulais, hein ?! Te faire rouer de coup, comme ta chienne de mère quand tous les mecs de son village lui passait sur le corps ?"
Il réveilla par ces mots quelque chose en Ellidan, qui se releva, soudain indifférent aux coups de son adversaire. Il n'avait aucun droit de parler de sa mère, et il paierait chèrement ces insultes. Les yeux écarquillés par une rage frôlant la folie furieuse, il encaissa un coup porté à sa mâchoire, puis s'avança lentement vers Karl, l'attrapa par la gorge, et serra du mieux qu'il pu. Le grand jeune homme se débattit, mais il du se saisir du pouce et du majeur de son bourreau et les lui casser pour se libérer. Il recula, effrayé par le regard de dément que lui lançait Ellidan, qui, avec une froideur mortelle, envoya un coup de poing dans le plexus de son ancien adversaire, devenu sa victime, ce qui lui coupa le souffle. Puis il lui agrippa une touffe de cheveux derrière la tête, serra, et lui décocha un violent coup de genou dans le nez, qui se brisa net, puis il le repoussa et Karl tomba sur le dos dans la boue. Ellidan se jeta sur lui et, à califourchon sur sa poitrine, le frappa encore et encore au visage. Il ne s'arrêta que lorsque Tom lui attrapa un bras et le lui tordit dans le dos. L'enfant revint soudainement à lui, et cessa de se débattre. Tom le jeta au sol, releva Karl qui dans un triste état, et l'emmena à l'infirmerie. Ellidan resta dans la boue, sous le regard effrayé des autres élèves.
Il fut fouetté pour son comportement, dix coups, puis pu regagner le dortoir, où tout le monde évita son regard. Karl quitta l'académie dès qu'il fut suffisamment remis, traumatisé par le traitement que lui avait fait subir Ellidan, qui ne le revit jamais.

Après cet incident, les instructeurs décidèrent qu'il était temps pour le jeune garçon d'apprendre à se servir d'une épée. Un matin, alors qu'Ellidan se rendait à son entraînement comme tous les jours, Tom lui expliqua qu'il n'était plus sous sa responsabilité. Il allait désormais apprendre à se servir d'une lame auprès d'Erwan, le maître d'épée. C'était un homme d'âge mûr, sec, les cheveux noirs, la peau foncée et le visage couturé de cicatrice, dont une qui partait du milieu du front jusqu'à la pommette gauche en passant par un oeil tout blanc. C'était un homme dur et sévère, mais un très bon professeur.
La première leçon était basée sur la façon de tenir son épée. C'était venu naturellement à Ellidan alors qu'il fallut plusieurs dizaines de minutes aux autres élèves pour comprendre comment tenir leur arme, et encore plusieurs jours pour s'y habituer. Ensuite, ils s'entraînaient à frapper sur des mannequins de paille dont les zones représentant les points faibles d'une cuirasse standard étaient marquées à la peinture rouge. Cet exercice finit vite par énerver Erwan, car il devait sans arrêt remplacer le mannequin d'Ellidan puisque ce dernier coupait sans arrêt les bras et les jambes sans le faire exprès. Enfin ils se battaient entre eux avec des épées émoussées. La plupart des élèves sortaient de ces séances d'exercices recouverts d'ecchymoses, mais Ellidan s'en sortait indemne.

Le jour de ses onze ans, on apprit à Ellidan qu'il prendrait dorénavant des leçons de savoir vivre une fois par mois. Pendant ces leçons, on lui apprit à parler correctement - ce fut le seul cours où le jeune garçon parla, dissipant un certain doute sur un éventuel mutisme -, on lui apprit à s'incliner devant une dame, devant un personnage de haut rang ; on lui donna aussi quelques leçons d'histoire et de géographie.
Il apprit ainsi que les royaumes étaient totalement isolés par les Menez, chaînes de montagnes, à l'Est, le Désert de Cristal, immense, au Nord, l'Océan des Tempêtes à l'Ouest, et les Terres Démoniaques au Sud. Les Menez étaient constituées de beaucoup de falaises, très hautes, et les quelques fous qui avaient essayés de les franchir sont tous morts, soit par une chute mortelle, soit à cause des glaciers qui les surplombent, où aucune vie ne peut se développer à cause du froid trop intense. Le Désert de Cristal était trop vaste pour survivre à sa traversée, aucune oasis n'ayant jamais été découverte, les pauvres voyageurs qui avaient tenté une traversée étaient tous morts de soif. On racontait qu'au coeur de ce désert, il faisait tellement chaud que le sable se cristallisait, d'où son nom. L'Océan des Tempêtes portait bien son nom, car les ouragans qu'il lâchait sur les bateaux dont les équipages étaient assez intrépides pour l'affronter les coulaient à coup sûr. Heureusement, ces tempêtes ne se déclaraient qu'au large, permettant un minimum de commerce sur la côte. Et enfin, les Terres Démoniaques.
Les vieilles légendes leur ont donné ce nom. Elles racontaient que des monstres issus des Enfers hantaient ces terres dévastées par le feu issu des volcans. Un feu réduisant toute traces de végétations à l'état de cendres après le passage de torrents de lave. Un feu ne laissant derrière lui que la Roche Noire, une roche capable de résister aux plus hautes températures et d'une solidité à toute épreuve. Les remparts de Magoariek, capitale de Korn, étaient faits dans ce matériau qui n'a pas de prix, sauf celui du sang. En effet, des centaines d'esclaves avaient péri alors qu'ils devaient en ramener des quantités inconcevables, les murailles s'étendant sur plusieurs milliers de lieues, et plusieurs dizaines de mètres de haut. C'est grâce à ses remparts que la cité avait acquis son statut de ville imprenable.

Il apprit également que l'économie de Sterenn était basée sur le commerce d'épices, que l'on pouvait facilement cultiver en bordure du désert, le climat étant favorable plus ici qu'ailleurs. Que celle de Korn était basée sur le minerai, on trouvait quantité de métaux de toutes sortes près des Terres Démoniaques. Ce qui expliquait la qualité des armes et armures des armées de ce royaume.
Que l'économie de Garm était basée sur différentes choses. La chasse, la guerre, l'or et le bois en particulier. Il y avait en effet beaucoup des forêts et de bois dans ce royaume. Des groupes de mercenaires se formaient dans les montagnes, puis parcouraient les Royaumes à la recherche d'employeurs qui payaient bien. Le commerce du bois et de l'or allait également bon train.
Enfin, que l'économie de Kerne était basée sur la pêche et le commerce. Avallon, la capitale, était aussi un point de ralliement pour tous les marchands et les pêcheurs des royaumes du nord, du sud et de l'ouest. Les marchés là-bas, étaient gigantesques et permanents. On y trouvait tout et n'importe quoi. Du poisson aux armes, des amulettes aux chars à boeufs. Il y avait aussi les différentes académies. Malgré ces écoles, le peuple de Kerne n'était pas fait pour la guerre.
Il apprit tout ça en six ans, au fil de longues mais rares leçons.
sylesis
12/05/2007 22:41
2 bras 2 jambes 2 roues

En même temps : la section grimoire ne serait elle pas un meilleur endroit pour un tel sujet ?
Ellidan
12/05/2007 23:35
There's no escape in pain, you belong to me !

qu'en sais-je? je viens d'arriver. Mais peut-être est-ce le cas. Puis-je mander l'aide d'un modérateur pour déplacer ce topic dans la partie appropriée, si bon lui semble? Merci.
Mara
14/05/2007 16:47
Novice


J'aime beaucoup ton style.
Ellidan
14/05/2007 21:15
There's no escape in pain, you belong to me !

Merci beaucoup! Ce que j'aime être lu!!!
la suite?
Kin shaa
14/05/2007 23:10

Panda Tuatha'anne et canalisateur
Novice

Ben oui la suite

hop hop hop LA SUIIIIITE LA SUIIIIIIIIIITE

shinta
15/05/2007 10:34


on a hate de voir se qui vas se passer !!
parce que c'est bon mais c'est court, trop court
en meme temps c'est toujours trop court quand on aime
Ellidan
15/05/2007 18:17
There's no escape in pain, you belong to me !

2



Les années passèrent. Korn s'était rallié à Garm dans sa guerre contre Kerne, et Sterenn restait neutre. Kerne, patrie d'Ellidan commençait à faiblir, et perdait de plus en plus de territoires et d'hommes. Les jeunes soldats de l'académie de Hauts-Champs, dont Ellidan était devenu champion, furent donc envoyés au combat, sous les ordres de quelques officiers ayant à peine fini leurs classes. Le long chemin jusqu'aux frontières commença, et Ellidan frétillait à l'idée de tuer son premier homme. Il avait maintenant 17 ans, il était majeur depuis quelques mois, et s'ennuyait à mourir depuis que plus personne n'osait le défier. Il espérait donc trouver quelqu'un à sa hauteur sur le champ de bataille. Mais la route de la gloire était longue.

Plusieurs écoles se rencontrèrent sur la route, et chacune avait un champion. C'est ainsi que Ellidan fit la connaissance de Angelle. Championne d'une école concurrente, magnifique jeune femme, de l'âge d'Ellidan, elle avait de longs cheveux noirs qui coulaient telle une cascade sur ses épaules, de grands yeux d'un vert éclatant, des lèvres charnues. Elle arborait une cape toute simple, marron, et à son coté battait une épée à la garde sculptée et aux formes arrondies, avec une lame étincelante. Elle siégeait fièrement en amazone sur un bai brun moucheté de taches blanches.
Elle ne portait qu'une armure de cuir souple, comme Ellidan, alors que tous les autres étaient encombrés de grosses armures de plates très lourdes qui devaient entraver incroyablement leurs mouvements.
C'est sûrement ce détail qui le poussa à l'aborder. Ils entraient dans une forêt magnifique, aux arbres immenses et aux feuilles dont les couleurs passaient du vert au rouge, quand il fit enfin le premier pas.
"- Bien le bonjour, gente dame, dit-il en essayant de se souvenir de chacune des rares leçons de savoir vivre qu'il avait reçu.
- Bonjour, répondit la jeune fille en baissant la tête pour le regarder.
- Vous êtes la première femme que je rencontre depuis notre départ de l'académie, et depuis une éternité d'ailleurs. J'en déduis que vous êtes une combattante hors pair.
- C'est possible oui. De quelle école êtes vous?
- Je viens de l'académie de Hautchamps.
- Ah, vous devez donc connaître le fameux Ellidan?
- Oui, c'est peu de le dire.
- Que voulez vous dire?
- Et bien que je suis flatté que vous ayez entendu parlé de moi.
- C'est donc vous? Je dois reconnaître que je vous voyais plus grand, et plus musclé, plus vieux aussi.
- Je suis désolé de vous décevoir. Maintenant que vous connaissez mon nom, puis-je connaître le vôtre?
- Je suis Angelle, championne de l'académie de Port-Royal, enchantée.
- Championne... Voudriez vous faire un combat avec moi à la prochaine halte? Ellidan regretta d'avoir été aussi brusque, et il se mordit la lèvre.
- Avec plaisir! J'ai toujours voulu voir si le "Grand Ellidan" était à la hauteur de sa réputation!
- Vous m'en voyez ravi!"

Et c'est ainsi qu'Ellidan connu sa première amie.


Puis vint l'heure du déjeuner. Le cortège, qui traversait une forêt, s’arrêta .On abattit un arbre, on fit un feu et on mangea. Après un bref morceau de viande, Ellidan se mit en quête d'un bosquet qui conviendrait à ses activités avec Angelle. Il le trouva à quelques dizaines de pas au sud du camps provisoire, et l'y attendit. Elle ne tarda pas.

" - En garde, Messire, déclara-t-elle un peu théâtralement en dégainant sa magnifique arme.
- Je suis prêt, répondit simplement Ellidan en empoignant sa propre épée, qui lui sembla soudain bien humble en comparaison du chef-d'oeuvre de son adversaire."
Leurs épées se frôlèrent en guise de salut, les combattants s'éloignèrent chacun de trois pas, puis le combat débuta. C'est avec une grâce et une vitesse toutes félines que Angelle bondit sur Ellidan, ce qui le surprit et il para de justesse. Ses esprits repris, il contre-attaqua d'un coup d'estoc destiné à tester les capacités de parade de son adversaire, qui s'avérèrent être très bonnes. Angelle dévia le coup en créant une brèche dans la garde d'Ellidan, et s'y engouffra, en lui portant un coup au coté, mais Ellidan se dégagea d'un bond en arrière et esquiva sans difficultés. Il commençait à s'amuser.
Les deux combattants commencèrent à tourner, face à face, cherchant une ouverture à exploiter. Ellidan arborait un sourire réjouit alors qu'Angelle paraissait extrêmement concentrée. Ellidan fit tourner sa lame, puis feinta et attaqua, donnant à son adversaire un coup du plat sur le cou, et Angelle fit un bond sur le coté en poussant un grognement. Elle attaqua Ellidan d'un coup porté à la hanche, qu'il para puis contre-attaqua, Angelle para, puis s'éloigna, faisant mine de battre en retraite. Il la suivit, un peu déçu de la tournure que prenait le combat, mais à peine eut-il fait un pas en avant qu'il reçu un coup de pied dans les jambes, ce qui le déséquilibra, et l'attaque suivante le frôla de peu. Il se releva en vitesse et réajusta sa garde.
- Vous vous débrouillez très bien, je suis impressionné! lança Ellidan.
- Vous aussi, répondit Angelle dans un souffle.
Elle paraissait fatiguée. Ellidan se dit qu'il était tant d'en finir, que l'épuiser plus serait dommage car la journée serait fatigante. Il bondit en avant, l'épée pointée devant lui, mais Angelle se jeta sur lui et, inclinant la tête, lui en mit un coup violent dans l'estomac, et il tombèrent tous les deux, elle assommée et lui ne pouvant plus respirer. Le combat s'était achevé par un match nul.


Le temps qu'ils reprennent leurs esprits, la pause déjeuné était terminée, et ils durent repartirent sans avoir manger. Angelle ne remonta pas sur son cheval, et le confia à un soldat de son école, afin de pouvoir parler avec Ellidan.
"Quel combat! démarra-t-elle.
- En effet, cela faisait longtemps que je n'avais pas été mis en difficulté, répondit-il.
- Ah oui, racontez moi!"
Et il lui raconta son combat avec Karl, dix ans plus tôt. Quand il eut fini, Angelle déglutit. Elle regardait avec des grands yeux.
" Mais je ne suis plus jamais retombé dans un tel état de rage.
- J'espère ne jamais vous énerver à se point!
- Bah, pour quelle raison le feriez-vous?
- Pour quelle raison l'a-t-il fait ?!
- Il aimait profiter de la faiblesse de mon jeune âge, je pense. Cela lui a coûté cher, ajouta Ellidan avec un sourire effrayant. Et vous? Parlez-moi de vous.
- Et bien...Mes parents sont de riches seigneurs qui résident à Port-Royal. Un jour, mon père a décidé qu'il voulait un héritier. Quand ma mère est tombée enceinte, il rayonnait de joie.
Son visage s'assombrit.
- Quand je suis née, ils ont été terriblement déçus. Ils ne voulaient pas avoir à s'occuper d'un enfant qui n'avait aucune valeur pour leur héritage. Ils ont engagés une nourrice, que je considère encore aujourd'hui comme ma véritable mère, qui prit soin de moi de moi. Pendant dix ans. Et puis il y a eu une crise financière, et la nourrice était dans le lot des employés renvoyés. Puis ils m'ont envoyés à l'académie militaire, où j'ai passé les sept dernières années. Maintenant, ils ont un fils, mon cadet de quatre ans, et ils n'ont plus de fille. J'ai eu du mal à être acceptée, puisque j'étais la seule fille de l'école, et après mes quatorze ans, il a fallut également que je lutte contre ceux qui devenaient un peu trop... entreprenant. Et à force, je suis devenue championne. Et me voilà. Et vous, racontez-moi votre enfance!"
Ellidan lui raconta qu'il avait deux grandes soeurs, que ses parents étaient fermiers. Il lui narra quelques unes de ses "aventures", quand son père l'emmenait à la pêche ou à la chasse. Puis il perdit de son entrain et lui raconta l'épisode de l'attaque par les soldats de Garm, l'état de sa ferme et de sa famille, le marchand, et l'académie, et enfin son rejet par les autres élèves. Quand il eut fini, Angelle le regardait avec des grands yeux, et son visage était pâle.
"Et moi qui trouvais que j'avais eu une enfance difficile."
Ils continuèrent de marcher en silence jusqu'à ce qu'ils s'arrêtent pour monter le campement, où chacun rejoignit les membres de son académie pour monter les tentes. La nuit tombait, et Ellidan aida à monter la tente des officier, puis partit chasser. Il avait pris l'habitude d'être seul, et depuis quelques années, il s'était rendu compte que chassée lui permettait d'avoir accès à de la nourriture de bien meilleure qualité que celle distribuée aux soldats. Il s'éloigna donc du camp, et s'enfonça dans les profondeurs de la forêt.
Avec l'expérience, il avait appris à marcher sans bruit, ou presque, pour ne pas faire fuir le gibier et rester à l'affût du moindre bruit.
Il y eut un craquement sur la droite suivit d'un vif mouvement. Ellidan se jeta en avant, dague à la main, et empala un lapin. Troisième prise de la soirée. Il avait assez à manger pour le dîner et le déjeuner du lendemain. Il n'aimait pas chasser de jour. Il fit demi-tour et repartit vers le camp. Une fois arrivé, il s'installa près d'un des feux, dépeça deux des lapins, gardant le plus gros pour le lendemain, et les fit cuire. Les autres soldats, épuisés par le voyage et ayant déjà mangé, étaient tous partis se coucher. Ellidan était habitué à un entraînement intensif journalier, et il n'était pas fatigué. Il était donc seul, comme à son habitude, faisant tournée sa broche improvisée sur laquelle il avait installé son repas, quand Angelle vînt le rejoindre.
"Qu'est-ce que tu fais?
Il ne remarqua pas qu'elle était passée au tutoiement.
- Je m'apprête à manger. J'ai attrapé deux lapins. Tu en veux?
- Non merci, j'ai déjà dîné. Mais où kann as-tu déniché ces rongeurs ?!
- Je viens de les chasser. Kann as-tu dit? Qu'est-ce que ça veut dire?
Il était perplexe.
- Comment? Tu ne connais pas la déesse Kann, déesse de la nuit? C'est l'ennemie jurée de Vos, le dieu Soleil. Tu le connais lui au moins?
- Euh... Tu sais, moi et la religion...
Elle poussa un soupir agacé.
- Vos, le dieu Soleil, est le créateur de la vie, il apporte sa bonté aux Hommes et sa lumière aux champs afin qu'ils soient fertiles et puissent nous nourrir. A l'inverse, Kann est la déesse de la nuit et de la mort. Et elle est maléfique.
- Aha...
- Enfin c'est ce qu'on nous rabâche dans les églises. Quand j'étais petite, mes parents me forçaient à recevoir une éducation religieuse, mais je n'y ai jamais vraiment cru.
- Moi non plus..."
Et le calme retomba. Ellidan entama son premier lapin, pendant qu'Angelle contemplait les flammes. Une fois qu'il eut fini la première partie de son dîner, Ellidan rompit le silence.
"Tu voulais me voir?
Elle releva la tête, puis la rabaissa.
- Oui.
- Pourquoi?
- J'avais envie de parler.
- Ah? Et... De quoi donc?
- Rien en particulier. Il y avait bien longtemps que je n'avais eu de véritable conversation avec quelqu'un.
- Ah... Oui, moi aussi...C'est une belle nuit n'est-ce pas?
Le feu s'éteignait et les étoiles apparaissaient, tachetant le noir ciel d'innombrables petites taches blanches. Ellidan s'allongea sur le dos et croisa ses mains derrière sa tête.
- Oui, en effet, répondit la demoiselle, doucement, en imitant son compagnon.
Après une longue pause, elle déclara, d'un ton songeur :
- Si j'en avais eu l'occasion, je serais devenue ménestrel.
- Ah oui? répondit Ellidan en regardant les étoiles.
- Oui. Je joue de la flûte, et pas si mal.
Elle sortit l'instrument en question. Il était noir, probablement d'ébène, aux bordures dorées.
- Tu me montres ?"
Elle acquiesça et entama une longue et triste mélodie, aux notes lentes et graves. Quand elle eut fini, Ellidan murmura :
" C'est magnifique. Mais quelle tristesse...
- La musique que je joue reflète mes sentiments du moment."
Ellidan se redressa et la regarda. Il vit qu'une larme coulait le long de sa joue. Il se rapprocha et l'essuya du doigt. Elle lui lança un regard désespéré et il la prit dans ses bras. Il ne savait pas ce qu'elle avait, mais il lui sembla que c'était la meilleure chose à faire. Elle sanglota en silence sur son épaule durant un moment, puis se calma. Elle se dégagea doucement, s'essuya les yeux et dit d'une voix tremblante " Bonne nuit", puis elle s'éloigna en direction de sa tente. Ellidan s'allongea et dormit dehors, se posant maintes questions sur ce qui venait de se passer.

Angelle évita Ellidan pendant les jours qui suivirent. Elle a sûrement honte de son comportement de l'autre nuit se disait Ellidan. Il se disait aussi que la forêt qu'ils traversaient était vraiment gigantesque. Cela faisait maintenant quatre jours qu'ils marchaient entre les arbres, sur une route pas très bien aménagée, et il trouvait le temps long. Le cinquième jour, à la nuit tombée, Ellidan décida d'aller trouver la jeune femme pour lui proposer d'aller chasser. Elle accepta. Ils s'éloignèrent donc de la route. Ellidan n'avait pris que son couteau, qu'il avait accroché à la ceinture de sa tunique. Angelle n'avait pas pris d'arme, et elle était vêtue d'un pantalon et d'une tunique qui faisaient ressortirent ses formes, de telle façon qu'elle était encore plus belle.
Ils avaient attrapé un lapin et en avaient raté deux autres lorsqu'ils tombèrent dans une embuscade. En l'espace d'une seconde, ils se retrouvèrent encerclés par une quinzaine d'hommes, la plupart affichant un sourire inquiétant. Une lueur de lubricité brillant dans leurs yeux. A leur tenue, Ellidan devina qu'il s'agissait de brigands. Ils ne devaient donc plus être très loin de la sortie de la forêt. D'après ce qu'il avait entendu, les bandits ne s'aventuraient jamais trop loin dans les bois. L'un d'eux prit la parole.
"Mais c'est une bien jolie dame que voilà!
- Oui, une bien belle femme!
- Héhéhé, on va bien s'amuser!
- Le premier qui la touche est un homme mort.
Ellidan avait parlé d'une voix ni trop haute ni trop basse, sur le ton de la déclaration.
- Et qu'est-ce que tu comptes faire, à un contre quinze, abruti ?"
L'homme qui venait de parler s'était avancé et attrapa un des seins de la jeune femme, qui serra les dents mais ne réagit pas. Ce ne fut pas le cas d'Ellidan. En un seul mouvement, il s'avança, tira son couteau, décrivit un arc de cercle avec sa lame et trancha la jugulaire de l'homme. Il lâcha Angelle et porta ses deux mains à sa gorge, tentant d'arrêter le flot de liquide rouge qui s'en écoulait, mais très vite il s'effondra par terre et se vida de son sang. Les autres eurent un temps d'arrêt, puis réagirent. Neuf se jetèrent sur Ellidan en dégainant leurs épées, dont la plupart étaient rouillées, et cinq sur Angelle. Ils attrapèrent la jeune femme qui se débattit, et l'emmenèrent un peu à l'écart, où ils entreprirent de lui ôter ses vêtements, apparemment certains que la haine de leurs compagnons viendrait facilement à bout d'Ellidan. Ce dernier para un coup d'épée maladroit avec son couteau, décocha un coup de genou dans l'estomac de son premier agresseur, qui lâcha son arme et se courba, les deux mains sur le ventre. Ellidan prit son couteau dans sa main gauche et ramassa l'épée qui vint se loger dans sa main droite. Il donna un coup d'épée en arc de cercle qui éventra le deuxième agresseur, enfonça son couteau dans la gorge d'un troisième tout en parant une attaque d'un quatrième, dont il balaya les jambes qu'il acheva d'un coup d'épée, décapita un cinquième en esquivant un sixième, qu'il éventra avec son couteau, se jeta sur le septième pendant que les deux derniers s'enfuyaient. Il rompit la nuque de celui qu'il venait d'attraper. Il se releva, et vit Angelle, ses jambes nues écartées, hurlant pendant qu'un homme couché sur elle faisait un mouvement de va-et-vient et que les quatre autres la maintenaient plus ou moins immobile. Ellidan hurla de rage, lâcha ses armes et s'élança. Il faucha le violeur, roula au sol avec lui, l'immobilisa en s'asseyant sur lui, attrapa l'objet du crime et serra de toutes ses forces. L'homme hurla à s'en déchirer les cordes vocales. Quand il se fut cassé la voix, Ellidan ramena une main ensanglantée à sa gorge et l'étrangla. Une fois qu'il eut fini, il se releva. Les quatre autres agresseurs avaient dû voir ce qu'il restait de leurs compagnons et s'étaient eux aussi enfouis. Angelle sanglotait, les jambes croisées. Ellidan s'essuya les mains sur la tunique de sa dernière victime, puis s'approcha. Il ramassa au passage le pantalon de la jeune femme, s'assit près d'elle, le lui tendit, la mine sombre. Il se sentait coupable. S'il ne l'avait pas emmenée ce soir là, elle n'aurait pas eu à subir ces abominations. Angelle l'enfila rapidement, puis passa ses bras autour du coup d'Ellidan et pleura contre sa joue. Il la prit entre ses bras et attendit, en lui caressant affectueusement le dos.
Au bout de ce qui parut une éternité, peut-être une heure, peut-être dix, Angelle se reprit suffisamment pour se lever et rentrer au camp. Ils se mirent d'accord pour ne rien dire à personne et allèrent se coucher. Bien sûr, ils ne dormirent pas.
Caldazar
15/05/2007 21:43
Le Blob attaque !

J'aime bien ton histoire
Le style est fluide et le personnage un gros bourrin ...

Quelques détails :
- les parenthèses me posent problème, j'ai tendance a les laisser de coté pour y revenir plus tard ... pour moi, ce qui est entre parenthèse est "secondaire", donc on peut y revenir plus tard seulement, c'est pas grave ... or elles sont importantes ici
- dernier bloc de texte :
"l'officier le plus grader" gradé
"leur commandant est trouvé" ai trouvé
"Ils étaient près à se battre" prêts
"Personne de le savait" ne le
"Il taillait la chaire comme du beurre" la chair la chaire est un siège
Ellidan
15/05/2007 22:30
There's no escape in pain, you belong to me !

Argl! dis donc, heureusement que j'écris mieux que je ne tape! Voila, normalement c'est corrigé.
Sinon, pour les parenthèses, je ne les ai jamais considérées comme secondaires, et les ai toujours lues. Je résonne comme ca, il faudra se souvenir de lire ce qui est dedans. Je mets la suite d'ici peu.
Ellidan
16/05/2007 11:47
There's no escape in pain, you belong to me !

3




Quand il se réveilla, il était allongé sur une paillasse sou la tente de l'infirmerie. Angelle était penchée sur lui, ainsi que le toubib, et le capitaine. Wouahou! Quel honneur! Le capitaine lui même venait s'enquérir de la santé d'Ellidan! Il était impressionné. Mais il ne se souvenait de rien depuis qu'il avait décidé d'avancer au lieu de garder la position pendant la bataille.
- Ah! Il se réveille! s'exclama Angelle.
- Enfin, le héros de la journée revient à lui! Le capitaine avait parlé. Ellidan regarda autour de lui, se demandant de qui il parlait.
- Vous nous avez fait une sacré peur! dit le médecin.
- Surtout à moi...
Angelle s'y mettait à son tour. Décidément, Ellidan de comprenait rien. Qu'est-ce qu'il avait bien pu faire pour effrayer Angelle?
Le toubib reprit la parole :
- Il semble que vous ayez certains symptômes, symptômes qui rappelle une maladie rare... Qu'on ne peut pas guérir, malheureusement...Maladie qui...
-Venez-en au fait, s'impatienta Ellidan. Ce toubib lui flanquait les jetons! Ellidan s'était évanouit, il l'avait compris, mais il ne savait pas pourquoi, et le docteur lui expliquait qu'il avait un truc grave. Allait il crever?
- Et bien, la perte apparente de mémoire, les yeux rouges, la force décuplée... Tout semble indiquée que vous êtes un être rare. Vous êtes un berserker, Ellidan. Je suis désolé de vous apprendre ça si brutalement, mais...
Un berserker? Qu'est-ce que c'est que cette connerie? pensa Ellidan.
- C'est quoi ça, un berserker? C'est grave? J'vais crever?
- Oui, comme nous tous, je suppose. Mais ce ne sera pas à cause de la maladie. Nous n'avons pas beaucoup de documents sur la question, mais il semblerait qu'un berserker soit un être atteint d'une maladie cerveau. Une sorte de parasite qui s'installe dans le lobe frontale et qui, parfois, prend le contrôle du corps de son porteur, colore ses yeux de rouge, décuple incroyablement ses forces, mais ignore les besoins vitaux du porteur, ce qui fait qu'à la fin de la crise, la personne s'écroule, à bout de forces... C'est une des conséquences. L'autres est que pendant la crise, le parasite attaque tout ce qu'il voit, ami comme ennemi. Ce qui explique que vous ayez attaqué mademoiselle Angelle, ici présente.
- Quoi ?! J'ai attaqué Angelle?! Merde... comment j'ai pu faire ça? Je t'ai pas blessée?
- Non tout va bien. Mais c'était juste.
Elle portait le bras droit en écharpe. Et elle avait l'air soucieux. Ellidan se rappela soudain qu'il avait abandonné toute trace de bonne éducation sous le choc de la nouvelle. Il s'en voulu.
- Vous me dites que j'ai une bestiole dans la tête?
- En quelque sorte, oui. Mais ce n'est en fait qu'une hypothèse. Nous n'avons jamais réussi à regarder dans la tête d'un malade. En effet, lorsqu'une personne atteinte vient à mourir, son corps se consume entièrement. Nous pensons que c'est le parasite qui fait ça, pour une raison inconnue.
Le toubib avait l'air songeur, le cas d'Ellidan le passionnait, visiblement. Ce dernier était moins enthousiaste. Il venait d'apprendre qu'il avait frappée sa meilleure et seule amie, et il s'en voulait énormément. Sans parler bien sur de tout ce que le médecin venait de lui apprendre. Il avait du mal à assimiler.
- Et, quand est-ce que ces crises se déclenchent, habituellement?
- Souvent pendant un combat, à ce qu'il paraît.
-Mmh. D'accord. Donc si j'ai bien compris, il vaudrait mieux pour les autres soldats qu'ils soient loin de moi quand je fais une crise. Il faudra se pencher sur la question. Vous avez quelque chose d'autre à m'apprendre? Ai-je tué un de mes camarades, ou quelque chose de ce genre?
- Non, non, rassurez-vous. Je n'ai plus rien à vous dire, à part vous conseiller de rester couché le plus possible jusqu'au prochain affrontement. Vous les avez mis en fuite, c'est la première fois que nous remportons une bataille depuis que cette fichue guerre a commencée.
- Bon, ben j'vais essayer de dormir dans ce cas. Merci pour tout.
- De rien, de rien...
Ce toubib était vraiment perturbé... Il était complètement perdu dans ses pensées quand il s'éloigna enfin.
- J'suis vraiment désolé, pour ton bras...
- Ce n'est rien, ne t'en fais pas. Je te pardonne. C'est un moindre mal, tu nous as peut-être sauvé la vie à tous, aujourd'hui. Et le moral des troupes à l'air d'avoir remonté un grand coup.
Elle lui sourit.
- Bon... J'ai vraiment repoussé l'armée adverse?
- En fait, à un moment, tu es parti devant, et je t'ai perdu de vue. A partir de là, les hurlements d'en face sont passé de cris de rage à cris de douleur. J'ai essayé de te suivre, mais tu avançais tellement vite. Tu as massacré plusieurs centaines de soldats à toi tout seul, et traqué les survivants. C'est pour ça que je t'ai touché, je voulais voir si tu allais bien, éliminer des fuyards me paraissait dénué d'intérêt. Mais lorsque ma main s'est posée sur ton épaule, tu t'es retourné brutalement et tu m'as mis un coup d'épée. Tes yeux flamboyaient d'une lueur rouge, et j'ai vraiment cru que tu allais me tuer. Mais non, tu t'es effondré. Enfin, c'est fini maintenant. Dors bien.
- Quoi? Ah non, j'ai dis ça pour faire partir le toubib, je vais bien en fait.
Il se leva, et se tourna vers le capitaine, qui avait suivit l'échange avec attention. Il se mit au garde à vous.
- Vous vouliez me voir, capitaine?
- Oui, je voulais m'assurer de la santé de celui qui a repoussé l'ennemi pour la première fois depuis 11 ans, et avoir quelques détails. Voilà qui est fait. Berserker... si je m'attendais à ça!
Et il partit, dans le même état que le médecin avant lui. Ellidan se retrouva donc seul avec Angelle, mis à part les quelques dizaines de blessés qui gémissaient autour d'eux.
- Fais moi voir ton bras.
Elle le lui tendis, mais pas sans un regard inquiet. Malgré tout ce qu'elle lui disait, elle avait encore peur de lui.
- Un beau bleu. Mais il n'est pas cassé. Je suis vraiment désol...
- Oui, tu l'as déjà dit, et je t'ai déjà dit que tu étais pardonné. Je vais bien, l'écharpe, c'est juste pour faire plaisir au toubib.
Elle avait prononcé ce dernier mot d'une façon étrange, un mot incongru dans son vocabulaire si parfait. Elle essayait visiblement de rassurer Ellidan en employant les mêmes expressions que lui. Elle lui sourit de nouveau. Ellidan se détendit. C'était incroyable l'effet que son sourire avait sur lui.
-Bon, je vais y aller, demain sera une dure journée, et j'ai besoin de repos. Tu devrais essayer de dormir aussi. Au revoir.
Et elle s'en alla.
Ellidan
19/05/2007 23:09
There's no escape in pain, you belong to me !

5







En effet, le lendemain fut une dure journée. Les soldats avaient fêtés leur premières victoire au soir et avaient vidé plusieurs tonneaux de bière, et veillé jusqu'à tard dans la nuit. Ils pensaient être tranquilles pendant un moment. Sauf que le lendemain, à l'aube, l'ennemi était revenu. Il avait comblé ses pertes, et avait trouvé du renfort. Les soldats, cuvant leur bière, étaient las et mollassons. Ils n'avaient aucune envie de continuer à se battre.

Ellidan fut réveillé par un grand bruit. Le choc de l'acier contre l'acier, les cris de rage, les explosions dues aux pierres catapultées qui s'écrasaient au milieu des soldats... Il se leva en trombe, s'habilla rapidement, saisit son épée et fila.
Il retrouva Angelle en première ligne, comme il se doit pour un champion.
- Encore?! Je croyais que je les avais mis en fuite!
Il para un coup de hache et empala un soldat sur son épée.
-Il faut croire qu'ils en veulent encore.
Elle donna un coup de taille à sa droite, et son cheval piétina un ennemi.
-Et bien, il va falloir recommencer. Je vais m'éloigner, pour plus de sûreté.
-Très bien.

Ellidan partit vers l'Ouest, se frayant une tranchée à grands coups d'épée. Il remarqua qu'aucun homme ne le suivait cette fois. Il se dit qu'il pouvait y aller à fond, pour en finir rapidement. Il donna un puissant coup de taille qui trancha le bras d'un soldat devant lui, enchaîna avec un coup d'estoc qui se logea en plein coeur, puis donna un coup circulaire après s'être baissé, tranchant les pieds de quatre autres soldat. Sa chemise était poisseuse de sang, et il continuait à tuer. Il parait les coups des rares soldats qui arrivaient à l'approcher avec le bras gauche, et contre-attaquait d'un coup toujours mortel.
Malgré tout cela, il n'arrivait pas à avoir une crise. Il avait beau tuer, cela ne servait à rien. Ils étaient trop nombreux. Comprenant que les crises ne survenaient pas simplement en combattant, il décida de se passer de ce bonus pourtant majeur. Il se mit en quête d'officier, se disant que sans ordres à recevoir, l'armée ennemie sombrerait dans la déroute et fuirait. Il sauta sur les épaules d'un soldat, se mis debout sur lui, jeta un regard circulaire d'une demi seconde avant de sauter à terre et de tuer le pauvre bougre qui lui avait servi de piédestal.
Il avait repéré trois hommes, beuglant des mots qu'il ne pouvait entendre. Il se dirigea vers le premier, luttant contre la marée d'hommes enragés qui lui bloquaient le chemin. Il arriva vers lui, le décapita, et se dirigea vers le second. Il était presque arrivé lorsqu'il sentit une douleur fulgurante à l'épaule gauche.

Quand il se réveilla, son camp fêtait sa victoire, l'ennemi repoussé, une fois de plus. Des milliers de cadavres jonchaient le sol. Tous affreusement mutilés, démembrés, décapités, éventrés, écrasés,... Il gisait par terre, entouré d'un cercle parfait composé de restes humains. Ses esprits complètements repris, il commença à réfléchir. Le dernier souvenir qu'il avait était qu'il avait reçu un coup d'épée à l'épaule. En fouillant un peu dans sa mémoire, il se rendit compte que la fois précédente, il avait ressentit une douleur dans la jambe droite. "Les crises se déclenchent donc uniquement lorsque je suis blessé" se dit-il.
-ELLIDAN, ELLIDAN!
C'était la voix d'Angelle. Elle avait l'air paniqué. Ellidan se releva et couru dans la direction de la voix. Il se rendit compte qu'il était terriblement faible. Ses muscles étaient affreusement courbatus, et il se déplaçait lentement.
-Ah! Te voilà! Tu m'as fais grand peur!
Elle se jeta sur lui et le serra dans ses bras. -Euh... C'est moi qui ai fait tout ça? demanda-t-il, un peu gêné.
-Et oui. Quel carnage! De là ou j'étais, je ne voyais que des corps et des membres voler. Lorsque ça a commencé, j'ai demandé à ce qu'on sonne la retraite, j'avais peur que des hommes à nous ne se fassent tuer par toi. Je ne pensais pas que tu t'en tirerais. Seul contre tous, même en tant que berserker, c'est impressionnant.

Elle ne l'avait toujours pas lâché. Elle s'appuyait contre lui, et il était à bout de forces. Il poussa un gémissement et s'écroula, elle avec. Elle se releva précipitamment.
-Tu vas bien?!
-Oui, oui. Juste un peu fatigué.
En réalité, il était totalement épuisé. Il ne pouvait même pas se relever.
-UN MEDECIN!!!! hurla Angelle. ELLIDAN EST BLESSE!
Il se rendit alors compte qu'elle avait du sang sur les mains. Il ne sentait pourtant aucune douleur. Il se demanda ce qu'elle disait.
-VITE! IL EST EN TRAIN DE MOURRIR!!!
Face contre terre, à plat ventre dans la boue sanglante, il sentit un filet de liquide lui couler dans les cheveux. Quand il arriva au niveau de ses yeux, il se rendit compte que s'était son sang. Ses idées s'embrouillaient, sa vision s'obscurcissait. Il s'évanouit.

"...a eu de la chance de s'en tirer. C'était limite. Quelque minutes de plus et il perdait trop de sang pour pouvoir survivre. Il a une énorme coupure de la nuque au coccis. Et vous dites qu'il a couru jusqu'à vous? J'avoue que j'ai du mal à vous cr..."
"...ors bien, et reviens-moi vite."
"...croyable! Il a massacré plus de deux mille soldats à lui tout seul! Il a..."
Autant de passages de phrases qu'Ellidan arrivait à capter lors de ses brefs réveils. Le reste du temps, il faisait des cauchemars. Il revoyait le cadavre de sa mère, de son père et de ses soeurs, voyait des soldats incendier sa ferme, il entendait une voix féminine appeler au secours, des hurlements de femmes, ce genre de choses.
Quand il se réveilla réellement, il faisait nuit. Angelle était assise sur une chaise à côté de son lit, et semblait dormir. Il décida de se replonger dans un sommeil plus reposant, au moins jusqu'au matin.
Mara
21/05/2007 16:31
Novice


pour les parenthèses je te conseile les tirets (-) c'est pas des parenthèses, ça attire l'oeil, et caldou sera content
Ellidan
21/05/2007 18:31
There's no escape in pain, you belong to me !

Ah oui, pas bête. J'y penserai par la suite. Mais là on est arrivé là où je me suis arrêté, il va donc falloir attendre pour la suite. Désolé.
Mélisande
21/05/2007 19:16
Modératrice
Aes Sedai épluche-légume

C'est vraiment pas mal du tout...
Continue comme ça c'est vraiment bien.


Pss: ce sujet à plus à faire dans la section grimoire où on poste nos textes.Pour modifier cela, tu clique sur 'choisir la section du forum où il apparaît' en haut du topic puisque tu est le créateur, tu peux modifier cela.
Ellidan
21/05/2007 20:17
There's no escape in pain, you belong to me !

Ok, merci. Rendez vous dans grimoire alors. Merci à tous pour vos critiques vraiment encouragentes, ca me change de skyblog!!! Là-bas au mieu j'avais "ah c'est trop long, j'ai la flême de lire". Ou plutôt "A c tro logn g la flemme de lir!" Mais après c'est plus très lisible^^
Ellidan
24/05/2007 19:50
There's no escape in pain, you belong to me !

6




Le lendemain matin il put marcher de nouveau, au grand étonnement du médecin, qui ne s'attendait pas à le voir debout avant plusieurs semaines. Il apprit qu'il était resté inconscient deux jours et deux nuits, pendant lesquels, par miracle, aucun assaut n'avait été lancé. Le dernier avait été un véritable carnage, et avait refroidit l'armée sudiste. Angelle paraissait infiniment soulagée. Ellidan supposait que pour beaucoup, il était à la base des deux victoires, et que s'il était hors d'état de combattre, à la prochaine attaque, ils subiraient une nouvelle défaite, comme toujours.
Une rumeur circulait, qui racontait qu'Ellidan avait massacré plus de 2000 soldats ennemis. Il avait du mal à le croire. Il avait d'ailleurs raison. Aux alentours de midi, un jeune homme vînt se présenter à Ellidan sous le nom de Nathaniel, champion de l'académie d'Avalon, capitale des Royaumes de l'Ouest, académie de magie. Il était vêtu d'une cape noire, d'un pantalon de toile noire, de bottes de cuir noir, de gants noirs, et portait une amulette de ce qui semblait être de l'argent représentant une étoile à cinq branches. Ses cheveux lisses, d'un noir de nuit sans lune, étaient coupés court. Il avait une voix ni grave ni aigue, assez mélodieuse. Il avait un beau visage, bien que ténébreux, avec un regard perpétuellement noir renforcé par des sourcils couleur ébène. Sa peau très pale contrastait fortement avec ses atours.
Il était arrivé à la tête d'une vingtaine de sorciers assez doués, dont bien entendu il était le plus fort, d'où son titre de champion. Ellidan n'avait jamais entendu parlé d'une telle académie, et il se disait que vingt hommes était un nombre bien dérisoire face au nombre de pertes par bataille.
-Vous ne me croyez pas quand je vous dis que nous sommes magiciens?
-Non, en effet. Je n'ai jamais cru en la magie. Sans vouloir vous vexer, je doute que vous puissiez me montrer la moindre preuve de ce que vous avancez.
-Soit. Vous verrez le moment venu. Mais sachez que sans nous, la bataille d'avant-hier aurait été perdue. Quoi qu'il en soit, si je suis venu, ce n'est pas pour prouver des évidences, mais pour vous délivrer un message. Comme vous le savez probablement, Avallon est, entre autre, le siège de l'Eglise. Et le Haut Prêtre de Vos a été choqué d'apprendre la présence d'un berserker dans les rangs de l'armée chargée de défendre sa patrie. Il faut savoir que pour les adorateur de Vos, les berserkers sont une aberration, la parfaite incarnation du mal. Tout ça tout ça...

Ellidan ne prêtait pas plus attention à la religion qu'à la magie. Il en fit d'ailleurs la remarque.
-Je sais de source sûre que si les dieux existent, ce dont je doute fort, ce sont de beaux salauds!
-Les dieux existent. Mais rassurez-vous, je vénère Luna, la déesse de la Nuit, aussi n'ai-je que faire de ce que pense un abruti, aussi haut placé soit-il, incapable de se renseigner un tant soit peu sur la religion de l'homme qu'il charge de délivrer un tel message. J'étais sensé porter ce papier - il sortit une lettre d'une poche intérieure de sa sombre cape ornée d'un sceau représentant un renard à neuf queues - à votre capitaine, qui devait vous faire crucifier et brûler le plus tôt possible.
Il esquissa quelques mouvements avec l'index, traçant une rune invisible dans l'air, et le papier prit feu. Ellidan fit un bond en arrière, surprit. Voilà qui le forçait à reconsidérer l'image qu'il s'était fait de la magie.
-Pour nous, adorateurs de Luna, les berserkers sont sacrés. Ils incarnent la noirceur absolue, et Luna aime ce qui est noir.
Un sourire carnassier étira ses lèvres.
- Co...Comment...Comment vous avez fait ça?
- C'est magique.
Il partit d'un grand éclat de rire. Effrayant, pensa Ellidan.
- Bon, maintenant que c'est fait, je vais aller voir le capitaine. Peut être aura-t-il des instructions concernant la suite. Belle bataille, avant-hier. Belle bataille.
Et il partit, l'air songeur.
Ellidan le regarda s'en aller, puis se rendit compte qu'il avait grandement envie de voir Angelle. Il partit donc la chercher.
Il la trouva dans une allée déserte. Ou presque. Trois soldats lui tournaient autour, avec une expression de chiens en rut sur le visage. Elle paraissait sereine, comme s'ils n'étaient pas là. L'un d'eux lança :
- Dis, ça te dirais de faire mumuse avec moi?
Elle ne répondit pas, continuant son chemin.
-Tu me réponds, oui?!
Toujours pas. Alors il se jeta sur elle. Erreur. Elle le calma d'un coup de pied dans l'estomac qui l'envoya valser quelques mètres plus loin avant de s'effondrer et de vomir tripes et boyaux. Les deux autres l'insultèrent et firent comme le premier. Dans un même geste, elle balaya les jambes du premier, le faisant tomber sur le dos, et dégaina son épée, appuyant la pointe sous le menton du deuxième, qui s'arrêta net. Elle leur tourna le dos et reprit sa route. Ellidan ne pu se retenir de rire. Si elle avait été en difficulté, les agresseurs ne s'en seraient pas tirés à si bon compte. Il était bien moins généreux. Il la rattrapa en quelques rapides enjambées.
- Les pauvres. Ils ne savaient pas à qui ils s'attaquaient.
- Ah! Bonjour! Je ne t'avais pas vu. Tu as l'air en pleine forme! Ton dos va mieux?
- Ca peut aller. Mais j'ai connu mieux. Les sutures me démangent et je ne peux pas me gratter dans le dos!
Elle ri.
- Heureusement, j'ai dans l'idée que ce ne serait pas bon pour la cicatrisation!
- Oui, tu as sûrement raison. Dis moi, ne crois-tu pas qu'il serait bon de se procurer des prostituées pour les soldats? Cela réduirait sûrement les incidents comme celui de tout à l'heure, d'autant plus qu'il nous faut des hommes valides pour le combat.
Elle ri de nouveau.
- Peut-être. Mais je ne pense pas que cela changerait grand chose.
- Moui... Sinon, as-tu entendu parlé d'un certain Nathaniel?
- Le sorcier? Etrange garçon. Je n'ai jamais vu quelqu'un d'aussi sombre. Je dirais même inquiétant.
- C'est ce que j'en pense aussi. Il est venu me voir dans ma tente, tout à l'heure, avec une lettre destinée au capitaine ordonnant ma crucifixion, comme quoi je suis l'engeance du démon ou je ne sais quelle fadaise de ce genre.
- Ah bon? Et qu'est-ce que tu as fait?
Elle paraissait inquiète.
- Je l'ai simplement regardé la brûler par magie en insultant le Haut Prêtre de Vos. Je crois qu'il ne l'aime pas beaucoup...
- Cette lettre venait du Haut Prêtre? Aïe. Tu es dans de sales draps.
- Pourquoi?
- C'est l'homme le plus important du Royaume de l'Ouest, au dessus même du Roi! S'il veut ta mort, alors tu dois être très prudent.
- Bof, qu'il vienne. J'ai l'impression qu'il y a ici plus d'adorateurs de Luna que de Vos. Et ceux de Luna n'apprécient pas beaucoup le Haut Prêtre.
- Oui, tu as raison.
Il y eut un long silence, pendant lequel ils se contentèrent de marcher. Puis Angelle le rompit.
- Ellidan?
Sa voix tremblait légèrement.
- Oui?
- A la fin du combat... Quand... j'ai découvert ta blessure...
- Oui...?
Il ne voulait pas la presser. Ca avait l'air important.
- Je... Enfin... J'ai... J'ai eu très peur.
- Ah? Et bien, c'est gentil de t'inquiéter pour moi. Mais ça va, je t'assure.
Elle le regarda, il lui sourit, elle lui rendit timidement. Encore un silence. Un peu gêné cette fois.
- Je peux te demander où on va?
- Bien sûr.
- Où va-t-on?
- A la tente-taverne. J'ai soif.
- Parfait! On en apprendra peut-être plus sur ces mages. Si tu savais le nombre de ragots qu'on peut y entendre. Et une bonne bière ne me fera pas de mal.
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