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L'Epopée d'Ellidan
(Sujet créé par Belgarion al'Garath l 02/06/07 à 17:56)
non favori


Bien le bonjour à toutes et à tous! J'écris actuellement un roman, du moins le fil conducteur, quitte à tricoter un peu etc... Je voudrais juste avoir l'avis de quelques personnes, ne serait-ce que sur le premier chapitre. Donc le voici :



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deumau
15/11/2007 17:15


ouais, pas très encourageant, hein? c'est mon tact et mon optimisme habituels.

désolée
Ellidan
15/11/2007 19:15
There's no escape in pain, you belong to me !

^^ marrant
Quand tu parles de sage femme, c'est du vécu? (on sombre de plus en plus dans le HS)
deumau
15/11/2007 19:40


ouais, du vécu. et on rigole peu dans un accouchement. quand on est celle qui accouche en tout cas. sauf quand elle (la sage-femme) m'a donné du gaz hilarant. là je rigolais, j'étais défoncée. j'avais mal, mais je m'en foutais. c'était bien.
Ellidan
16/11/2007 16:24
There's no escape in pain, you belong to me !

ah, pas mal... J'pourais jamais essayer dans cette situation, mais pas mal!
deumau
16/11/2007 20:59


ouais. tu peux en avoir chez le dentiste je crois.

Bon, a y est, j'ai lu.
Je corrigerai pas les fautes d'orthographes, d'autres s'en chargent.
Par contre il y a quelques problèmes de cohérence. Je n'ai pas pris de notes, mais par exemple au début, Ellidan va à la chasse au sanglier avec son père. je ne suis pas une experte en chasse, mais à deux ça me parait un peu dangereux. ou leur ferme qui est dans le village? ils cultivent quoi comme champs? des cours de savoir vivre? il faudrait une explication.
le plus embêtant c'est la lame de l'épée: comment elle est forgée en roche noire si cette roche est créée par la chaleur des volcans? faut une super forge, qui en plus détruirait les propriétés de la roche noire.
tout ça peut s'expliquer, mais il faut trouver une solution pour la vraisemblance, sinon ça marche pas.

à part ça, et ce sont des détails, c'est pas mal. continue. mais faut avancer dans l'histoire. ça se bat, mais la suite, la suite. qu'est-ce qui se passe après?

voilà.
deumau
Ellidan
17/11/2007 09:37
There's no escape in pain, you belong to me !

Bon, pour la ferme, ce que je sais, c'est que j'habite en ce moment même une ancienne ferme, et elle est en PLEIN MILIEU du village. Donc y a aucune incohérence là-dedans. Ensuite, la chasse au sanglier, j'me souviens d'un livre où c'était carrément deux gamins qui y allaient. Bon d'accord, l'un des deux meurt, mais bon.... C'est pour dire qu'il suffit d'être habitué. Sinon pour l'épée, je vais juste te dire que pour faire de l'acier on fait pas fondre le charbon... Mais bon, je suis pas un pro de la sidérurgie. C'est vrai que bon, j'pourrais rajouter qu'il a été aidé par un ou deux mages, mais je pense pas que ce soit très important d'expliquer comment il a fait. C'est son boulot après tout! ^^
Ellidan
01/12/2007 00:13
There's no escape in pain, you belong to me !

Enfin la suite tant attendue (du moins j'aime à l'espérer) des fabuleuses et gores aventures de mon petit berserker^^








Chapitre sept







"Je peux te demander quelque chose ?" Ellidan était fatigué et ses côtes le faisaient atrocement souffrir, mais il refusait de montrer sa faiblesse à sa compagne. Ils marchaient dans la rue, bras dessus, bras dessous, titubant un peu.
" Oui, qu'est-ce qu'il y a?
- Je voudrais savoir pourquoi tu es restée avec moi en ville au lieu de rester sur le front.
Elle réprima un éclat de rire.
- Après tout ce qui s'est passé aujourd'hui, tu te le demandes encore?
- Non, je voulais dire comment, pourquoi t'ont-ils laissée partir alors que tu n’étais pas blessée?
- Ah, ça... Et bien, disons que nous, les femmes, avons certains arguments qui sont imparables.
Elle disait cela avec un sourire espiègle.
- Non, en réalité, le médecin avait peur que tu ne tiennes pas en place, et que ta blessure ne se rouvre. Alors il m'a demandé de veiller sur toi. Malheureusement, j'ai bien peur d'avoir échoué.
- Non, au contraire, regarde mon épaule. Pas d'entaille!"
Il n'y avait en effet aucune entaille dans son épaule. Mais il était dans un si piteux état qu'ils ne purent s'empêcher de rire. Malheureusement, ses côtes lui faisant encore plus mal dans ces moments d'hilarité, Ellidan fut vite contraint de se maîtriser.
Quand ils arrivèrent enfin chez Ewen, sa femme n'était toujours pas rentrée. Cependant, Ellidan était réellement éreinté et n'aspirait qu'à s'allonger et à dormir, pour récupérer. Aussi ne s'inquiéta-t-il pas de ce retard, probablement dû à la pluie. Peut-être attendait-elle tout simplement qu'il cesse de tomber des cordes pour sortir. Il s'installa donc dans un des fauteuils, et Angelle prit place dans l'autre, pendant qu'Ewen faisait cuire des légumes, l'air sombre et inquiet. Ellidan détestait les légumes. Seule la viande l'avait jamais rassasié. Il reporta donc son attention sur la jeune femme assise en face de lui. Malgré la terre qui maculait son visage et sa tempe légèrement gonflée, elle restait incroyablement belle, et il en était amoureux, c'était maintenant évident. Cela lui fit tout drôle, n'ayant plus été confronté à ce sentiment depuis ses six ans. Et il se dit que c'était très différent de l'amour qu'un frère porte à ses soeurs, ou de celui qu'un fils porte à sa mère et à son père. Non, envers cette femme, il éprouvait plutôt comme le besoin de la protéger, empêcher qu'il ne lui arrive encore du mal, entre autre désir de toucher sa peau, et de la serrer dans ses bras. Et, dans ce fauteuil, au coin du feu, probablement la moitié des côtes cassées, il se fit la promesse de la protéger à jamais.
"Qu'est-ce qu'il y a, pourquoi tu me regardes comme ça ?"
Il revint au moment présent et se rendit compte qu'elle rougissait.
" Hein? Ah euh... Non rien. Je me disais juste que tu étais vraiment belle."
Elle n'en rougit que plus, et détourna le regard, visiblement gênée. Il décida de changer de conversation.
" Bon, il faudrait dormir, après-demain on retourne au front, après tout.
- Tu comptes encore te battre, dans l'état où tu es?
- Bien sûr! Je vais très bien!
C'était bien évidemment faux, et il ne douta pas vraiment qu'elle ne s'en fut rendue compte. Le silence revint, et c'est les yeux toujours posés sur elle qu'il finit par s'endormir.

Nathaniel était fatigué, comme tous les soirs. Il avait passé la journée à faire brûler des soldats garmes et à ériger des barrières magiques pour protéger les soldats kernois des flèches et des carreaux. Son équipe avait beau être compétente, la magie puisait quand même dans ses réserves une énergie énorme. En tant que champion et officier supérieur, il avait droit à une tente personnelle. Une espèce de grand pavillon, particulièrement laid, avec ses rayures rouges et blanches. Il avait donc décidé de refaire la décoration. En cinq minutes, il avait transformé la toile bicolore en un tissu uni d'un noir profond, en se servant d'un petit carré de sa cape, modifiant la matière de la tente en celle de son vêtement. Puis il avait réparé sa cape. Rien de plus simple, juste une petite transmutation. Il avait entendu dire un jour qu'il y avait bien longtemps, un grand sorcier avait décidé de transmuter le château royal avec de l'or. L'idée avait plut au roi, mais personne ne savait que le sol sous le château était instable. Il soutenait sans peine la pierre, mais quand tout se changea en or, tout le bâtiment disparut sous terre. Le roi avait fait pendre le mage, trop épuisé par sa transmutation pour résister. Nathaniel avait sourit un bref instant à l'évocation de ce souvenir. Lui-même l'aurait plongé dans une marmite d'or fondue, il trouvait cela plus adéquate. Il s'affala sur un canapé, autrefois simple paillasse, attrapa un des nombreux grimoires qui traînaient au pied de la banquette, et se plongea dans sa lecture. Le gros livre traitait de magie, bien évidemment. Il lisait un chapitre consacré à un sort de feu particulièrement efficace, mais qui demandait énormément d'énergie. Il était en train d'essayer de mémoriser la formule, composée de mots d'une langue morte depuis longtemps, quand il ressentit quelque chose d'inhabituel, comme une variation dans l'air. Quelque chose dû à la magie.
Oui, un puissant mage approchait.

Ellidan se réveilla à l'aube. Il ouvrit brutalement les yeux, s'extirpant de son cauchemar, trempé de sueur, puis il se souvint de ce qu'il avait à faire ce jour là. N'ayant pas d'affaire à prendre, puisque son sac restait dans la maison, il prit juste son couteau, qu'il mit dans sa botte. Il n'avait pas d'épée, mais pensait en récupérer une, une fois au camp. Il jeta un coup d'oeil à Angelle, qui s'était endormie sur le fauteuil en face du sien, puis regarda au dehors. Il était temps d'y aller. Il posa une main sur l'épaule de la jeune femme, qui ouvrit immédiatement les yeux. Voyant sa mine sombre, elle se leva à son tour. Ses affaires étaient déjà prêtes, et elle prit son sac avant d'accompagner Ellidan dehors. Une fois la porte fermée, ils n'avaient plus besoin d'être silencieux pour ne pas réveiller Ewen et sa femme, qui devait être rentrée. Elle l'embrassa donc pour lui dire bonjour, puis il lui prit la main et ils partirent ainsi là où s'arrêtait la vie de tant de personnes.

La lumière du soleil levant filtrant au travers de la toile noire réveilla Nathaniel. Ou fut-ce le bruit des cris d'alerte ? Dans tous les cas, il se leva en trombe et se précipita hors de sa tente pour constater qu'une pluie de flèches de feu s’abattait sur le camp. Voyant cela il marmonna rapidement une incantation destinée à le plonger dans une bulle protectrice et courut vers la tente où dormait son équipe. Oui, ils dormaient encore. Il les réveilla en hurlant et leur ordonna de l'aider à protéger le campement. La même incantation qu'il avait utilisée plus tôt s'éleva dans les airs, prononcée par les voies endormies de jeunes mages s'extirpant du sommeil, et les flèches enflammées commencèrent à ricocher contre le vide, au-dessus du camp, pour aller s'écraser autour de la palissade qui en faisait le tour. Les quelques incendies qui s'étaient déclarés furent vite maîtrisés, et tous les soldats s'étaient regroupés devant les portes, prêts à s'élancer dès que l'averse de flammes se serait calmée. Nathaniel et ses hommes restaient au milieu des tentes, maintenant le bouclier invisible en attendant la fin des tirs de flèches.

Quand Ellidan et Angelle arrivèrent au camp, la moitié des tentes avaient brûlé, des cris fusaient en tous sens, on soignait les blessés à même le sol, dans les allées, probablement parce que l'infirmerie était pleine.
"On a raté quelque chose je crois.
- En effet..."
Ils s'avancèrent dans une allée et, croisant un soldat qui paraissait affolé, lui demandèrent ce qui s'était passé.
"On a subit une attaque ce matin. Ca a commencé avec des tirs de flèches de feu, puis on a subit une charge de cavalerie, et on a à peine réussit à repoussé la vague de fantassins qui s'est ramenée après.
- Y'a eu combien de morts?
- Houlà... tellement ! Je sais pas, plus de cinq cents je pense.
- Dans les deux camps ?
- Nan, juste chez nous. Chez eux je dirais... cent cinquante, par là. La cavalerie nous a vraiment fait mal, on s'attendait pas à ça! Bon 'faut que j'vous laisse, y'a besoin d'un maximum de gars pour soigner les blessés!
- Attends! Tu ne sais pas où je pourrais trouver une charrette, ou un truc comme ça?
- Nan, désolé. " Et sur ce il s'en alla.
Ellidan se tourna vers Angelle, dont le visage ne trahissait pas la moindre émotion face au carnage, tout comme le sien.
"Je vais essayer de trouver un officier de ma division, pour faire le point. Tu devrais en faire autant.
- D'accord."
Ils se séparèrent, Ellidan partant vers la partie Est du camp, et Angelle vers la partie Ouest.

Le jeune homme rencontra énormément d’agitation. Partout on s’affairait pour apporter de l’eau et des bandages aux infirmiers, des gémissements de douleurs fusant de toutes parts, et des marres de sang dévalant les allées. Quand il arriva à destination, il ne restait de toutes les tentes que des cendres. Il repéra cependant sans peine l'officier qui s'occupait de sa section. Il avait l'air totalement abattu, et avait un bras en écharpe. Une estafilade encore rouge barrait sa joue gauche, traçant une ligne de sang au milieu de sa barbe de trois jours. Ellidan le savait grand, mais en cet instant, il paraissait tellement diminué...
Il s'approcha. L'entendant arriver, l'homme leva vers lui son regard sombre.
"Quelles sont nos pertes? s'enquit-il
- Les deux tiers de la section sont morts, répondit l'officier d'un ton maussade. La moitié des hommes restant sont blessés, plus ou moins gravement. Certains ne passeront pas la nuit.
- Ah... Ellidan baissa les yeux.
- Et t'étais où toi ? reprit l'autre avec une pointe d'agressivité.
- En ville. J'ai été blessé à l'épaule il y a trois jours, et...
- Ouais, ça va. T'as eu plus de chance que les autres. Bon, qu'est-ce que tu veux?
- Je voulais simplement savoir où on en était...
- Bah voilà, tu sais.
- Je me demandais aussi où je pourrais trouver une charrette ou quelque chose dans le genre.
- Qu'est-ce que tu veux qu'j'en ai à foutre de ta charrette! La plupart de mes hommes sont morts, et tu m'demandes ça! 'pis qu'est-ce tu comptes en foutre? Ramasser les cadavres?
- Presque... Le forgeron à Talbenn manque d'acier, j'ai promis de lui en rapporter. Je me suis dit que je pourrais ramasser les armes des morts.
- Ouais, c'est sûr, 'l en a plus besoin qu'eux main'nant. Va voir par là-bas, doit y avoir un ou deux chariots vides. D'habitude c'est pour le ravitaillement, mais les gars qui s'en chargeaient sont morts aussi, et on n’a pas encore décidé qui les remplacerait. Démerde-toi juste pour finir avant c'soir. Et ramène le machin quand t'auras fini.
- D'accord. Merci."
L'officier s'en voulait manifestement pour la mort de ses hommes, mais Ellidan ne pouvait rien y faire, aussi fila-t-il récupérer le chariot et commença sa tournée des corps.

Angelle venait de parler à son lieutenant. Sa section avait subit des pertes, bien sûr, mais très peu. Ils s'en tiraient plutôt bien, comparés aux autres. Elle marchait au hasard dans le camp, cherchant quelque infirmier à aider, quand elle fut bousculée par un homme qui marmonnait, l'air préoccupé. Il était vêtu d'une cape noire, d'un pantalon de toile noire, de bottes de cuir noir, de gants noirs, et portait une amulette de ce qui semblait être de l'argent représentant une étoile à cinq branches. Ses cheveux lisses, d'un noir de nuit sans lune, étaient coupés court. Il avait un beau visage, bien que ténébreux, avec un regard perpétuellement noir renforcé par des sourcils couleur ébène. Sa peau très pale contrastait fortement avec ses atours.
Abrutis, toujours pas prêts! S'ils remettent ça maintenant, on est tous foutus! Des années d'entraînement pour ça... N'importe quoi... Il ne parut même pas l'avoir remarquée. Vaguement choquée, elle continua sa route.

Nathaniel faisait des allez retours dans le camps, essayant tant bien que mal de préparer les défenses du camp contre une autre attaque. Malheureusement, les autres mages n'y mettaient pas du leur. Il leur avait ordonnés de se disperser et de tracer des glyphes le long des palissades, mais ces incapables faisaient des erreurs à tort et à travers. Il devait tout contrôler, voire rectifier lui-même les erreurs. Il serrait les poings convulsivement depuis un bon moment. Et cette puissance magique qui s'approchait... Il réfléchissait à tout cela lorsqu'il perçut un bruit, comme un gigantesque hurlement.
Merde! Je savais qu'ils n'attendraient pas qu'on se soit remis! C'aurait été trop beau! On est mal!
"EN PLACE, VITE! LANCEZ LES SORTILEGES!"
Alors qu'un mouvement de panique s'emparait des soldats dont la majorité était blessée, une clameur confuse s'éleva du camp. Mais à quoi ils jouent ?! C'est pas à ce rythme qu'ils vont m'ériger mes remparts! Et pourtant, de chaque endroit où était dessinée un glyphe, un pilier de lumière rosâtre s'élevèrent, puis des barrières de la même couleur translucide se tendirent entre chacun. En voyant cela, les soldats qui couraient en tous sens se stoppèrent petit à petit, et reprirent leur poste, visiblement soulagés de se sentir à l’abri. Un abri que Nathaniel savait fort fragile. Les incantations auraient dues être entonnées en même temps, d'un ton bien plus sûr et beaucoup plus fort. Les barrières magiques ne tiendraient pas longtemps. Il se dirigea vers les stocks de flèches et les enchanta pour qu'elles puissent traverser les barrières magiques. Malheureusement, il n'y avait plus beaucoup d'archers... Une fois sa tâche achevée, il se prépara au combat.

Ellidan était encore dehors à ramasser des épées quand une lueur rose entoura le camp. Inquiet, il regarda autour de lui et découvrit l'armée de soldats enragés qui déferlait sur lui. Il se dépêcha de rebrousser chemin, mais jamais il ne put pénétrer dans le camp. Quand il essayait, il était comme retenu par une force invisible.
Saloperie de magie!
"LAISSEZ-MOI ENTRER!"
Mais derrière le champ de force n'étaient que des soldats pétrifiés par la peur. Comprenant que personne ne l'aiderait, il abandonna son chariot et s'allongea sous un cadavre, espérant ne pas être piétiné à mort, risque immense... Le sol se mit à trembler de plus en plus au fur et à mesure que les cris s'amplifiaient. Puis ce fut le chaos.
Thismardoch
01/12/2007 02:26


Toujours aussi agréable à lire

Juste une petite faute vers la fin "mais Ellidan ne pouvais rien y faire" -> pouvait.

Et une autre un peu plus loin : "jamais il ne pu pénétrer dans le camp" -> put.

Et puis je trouve que dans "Vaguement choquée, elle continua sa route.", choquée est un peu fort.
Ellidan
01/12/2007 11:36
There's no escape in pain, you belong to me !

ok pour le "ne pouvais", le "pu" ca me gonfle c'est word qui m'avait dit qu'avec un "t" c'était faux! et pour choquée, je vois pas trop quoi mettre d'autre...

Merci du compliment^^
Ellidan
22/12/2007 21:58
There's no escape in pain, you belong to me !

Vous avez pas un peu de mal à vous plonger dans l'environnement? Je trouve que je fais pas beaucoup de descriptions, enfin bon... En même temps je sais jamais où les mettre pour pas que ça fasse trop structuré.
Thismardoch
25/12/2007 19:57


C'est vrai que tu mets très peu de descriptions. Personnellement ça ne me dérange pas, car je ne me fais que très rarement des images mentales quand je lis un roman. Etant plus "auditif" que "visuel", j'ai plus tendance à entendre les personnages parler qu'à les voir, et comme la plus part des auteurs ne mettent pas de description du son, je me suis habitué à ne rien me représenter du tout. C'est un peu bizarre.
Ellidan
27/12/2007 10:33
There's no escape in pain, you belong to me !

Ah t'es comme moi^^
Ellidan
16/01/2008 18:26
There's no escape in pain, you belong to me !

Enfin la suite si peu attendue de mon histoire Moi j'aime bien ce chapitre, même si j'ai mis beaucoup de temps à l'écrire! Merci de le lire, et, comme d'habitude, de me faire part de vos corrections et de vos appréciations!









Chapitre huit






La vague humaine déferla sur la barrière magique, et s'y brisa comme sur un roc. Angelle regardait le spectacle ridicule des soldats du premier rang écrasés par ceux qui poussaient derrière eux, tout en se demandant ou était Ellidan. Probablement noyé dans la foule de soldats blessés et effrayés qui se pressaient les uns contre les autres en priant pour que les barrières tiennent. Un moment, elle crut voir le mur translucide perdre en intensité. Quelques instants plus tard, un homme à coté d'elle posa un genou à terre, le visage crispé, et l'air épuisé. Elle repéra plusieurs personnes qui firent de même, l'un après l'autre, et elle eut la certitude que la barrière était de moins en moins... opaque. Puis elle disparut tout à fait, et le camp fut submergé par l'offensive.
Angelle avait le ventre totalement noué par la peur. Néanmoins, elle combattit bravement. Inutilement, mais bravement. Les Kernois combattaient à un contre dix, et la plupart étaient blessés. Ce fut un carnage. Aussi furieusement que se battit la jeune femme, cela ne servit à rien. Au bout de quelques minutes, les soldats qui n'avaient pas fui furent éradiqués.
Alors qu'elle venait de décapiter un soldat garme, elle sentit une main agripper son épaule. Elle pivota et envoya sa lame vers le visage de son agresseur, mais celui-ci attrapa sa main au vol, et lui bloqua le bras. Grand, chauve et fort musclé, il avait un air lubrique sur le visage.
"Joli petit lot, susurra-t-il, un sourire pervers étirant ses lèvres. Toi, j'te garde pour après la bataille, on va bien s'amuser.
- Pourquoi tous les hommes que je rencontre me disent systématiquement cela ?"
Elle lui cracha au visage, escomptant qu'il la lâcherait d'une main pour s'essuyer, mais il sourit de plus belle. Et puis soudain il explosa, arrosant de sang la jeune femme. Elle resta immobile un moment, et reprit ses esprits quand un homme habillé de noir lui cria :
"Allez, venez, c'est foutu! On s'en va!"
Elle se dit qu'elle l'avait déjà vu quelque part. Elle se rendit compte que la main du reître pendait encore à son avant-bras, et l'en arracha avec dégoût. Puis elle essaya de rejoindre l'homme. Se frayant un chemin en tailladant à droite et à gauche, courant, marchant, elle le suivit jusqu'aux portes, puis ils détalèrent.

Ellidan comprit très vite que s'il restait où il était, il ne survivrait pas. Les soldats se pressaient les uns contre les autres, s'entassant pour pénétrer dans le camp, dont les murs translucides avaient manifestement cédé. Cerné par une forêt de jambes, il entreprit de ramper en espérant ne pas se faire repérer. La terre était encore humide de sang, et plus il se traînait, plus il se couvrait de boue. A un moment, un pied se posa sur sa tête. En une demi seconde, il comprit que deux choix s'offrait à lui : faire le mort, laisser le soldat prendre appuie sur sa jambe et, avec le poids de tout son équipement, risquer de lui broyer le crâne, soit se dégager dard-dard, et risquer de se faire repérer. Il choisit la deuxième option. Il dégagea sa tête, le soldat perdit l'équilibre et s'effondra. Avant qu'il ne réalise pourquoi il était tombé, Ellidan avait dégainé son couteau et lui avait planté dans la gorge. Le jeune homme, sans s'émouvoir, reprit sa longue progression entre les jambes. Heureusement pour lui, personne ne regardait le sol. Du moins pendant un temps. Lorsqu'un autre pied lui heurta les côtes, que son propriétaire baissa la tête en trébuchant, l'aperçut, se rendit compte qu'il n'était pas mort et brandit sa hache pour lui ôter la tête, il fut bien obliger de se relever après avoir roulé de coté pour esquiver. Il bouscula le soldat sur sa droite en évitant un deuxième coup, profita de ce que l'homme était emporté par son élan pour lui planter à lui aussi son couteau dans la gorge, mais avec tout ça il était repéré. Alors que les têtes se tournaient, que les regards de centaines de personnes convergeaient vers lui, il sentit la peur s'emparer de lui. Une peur glaciale, qui lui parcourait l'échine pour envahir lentement chacun de ses membres. Ses muscles se contractaient convulsivement, tandis qu'il réalisait qu'il allait mourir. Je ne mourrai pas. Je ne mourrai pas.JE NE MOURRAI PAS. Pendant qu'il se répétait cette phrase, les soldats qui l'entouraient s'approchaient de lui, arme à la main, et, comme ils allaient pour le découper en morceau, son corps réagit tout seul. Il para une épée avec son couteau, pivota sur lui-même, poussant le soldat d'une épaule et l'envoyant bouler sur les autres, et détala, se frayant un passage à grands coups d'épaules dans la foule. Il courait aussi vite que ses jambes et la densité de l'armée le lui permettaient, longea les restes de la palissade de ce qui restait du camp jusqu'à atteindre la route, là où les soldats s'éparpillaient de plus en plus, et, sans se rendre compte que ses poursuivants l'avait abandonné, préférant le sac du camp, il courut, encore et encore, porté par une force qui n'était pas la sienne.

"Comment vous nommez-vous ?"
Ca y est, ça commence... Je n'aurais jamais du l'emmener avec moi.
"Mon nom importe peu.
- Drôle de patronyme... Vous avez un diminutif ?
Ton sarcastique.
- Aha, aha, aha... Très drôle. Si vous y tenez tant, je m'appelle Nathaniel.
- Nathaniel... Quel nom parfait pour un mage. Ténébreux, arrogant, antipathique. Pour ma part, je me nomme Angelle.
- Et alors ? Vous ai-je, tout à fait à mon insu, laisser insinuer que votre prénom m'intéressait d'une quelconque façon ?
- Non, mais je me suis dit que deux compagnons de route devaient savoir de quel façon interpeller l'autre.
- Compagnons de route ? Ne vous y méprenez pas, vous marchez juste à côté de moi. Nous ne sommes en aucun cas compagnon.
- Nous marchons côte à côte, dans la même direction, et nous discutons, cela fait de nous des compagnons de route.
- Si vous le dites, ainsi soit-il ! Le monde en sera meilleur, j'en suis certain!"
Quelle teigne! Et ce petit sourire amusé... Cela m'exaspère!
Les deux jeunes gens se dirigeaient vers Talbenn, ainsi que quelques soldats qui avaient eu l'intelligence de décamper. Le mage avait choisit cette destination car il sentait que la puissante aura émanait de là-bas. Cela l'intriguait. Cependant, il ne pouvait s'empêcher de jeter des regards furtifs vers la femme qui l'accompagnait.
Elle s'est enfin tue. Elle a l'air inquiet... Bah, ça ne me regarde pas de toutes façons!
"- Vous êtes mage, non? Pourquoi vous ne faites pas quelque chose qui nous ferait avancer plus vite?
- Parce que je cache mon aura magique afin de passer inaperçu au klask d'un être magiquement extrêmement doué.
- Le... klask? De quoi s'agît-il ?
- C'est quelque chose que chaque mage possède dans son cerveau. Quelque chose qui permet de détecter l'aura magique d'un être. Plus l'être est puissant, plus son aura est importante. Mais il y a moyen de la camoufler, ceci requérant un arrêt de l'utilisation de magie pendant le temps que l'on cache son aura.
-Ah..."

Plus elle avançait, plus Angelle s'inquiétait d'Ellidan. Elle savait qu'il avait plus que certainement été tué, mais refusait de s'y résoudre. Peut-être avait-il seulement été fait prisonnier, puis échappé. Elle jetait un regard alentours, dans le vain espoir de l'apercevoir. La route de terre battue était droite et monotone, quelques chênes la surplombaient, grands et sans âge. Devant elle marchaient deux déserteurs, plus loin un autre, plus loin, encore un, et derrière elle, la même chose. Ses yeux se ruaient sur leur visage, espérant reconnaître le seul qu'elle voulait voir, mais en vain. Elle espérait alors qu'elle le retrouverait une fois à Talbenn. Mais il restait encore plusieurs heures de route, et ce n'était certainement pas le prétentieux qui l'accompagnait qui allait lui faire passer le temps... Alors elle rentrait la tête dans les épaules, et continuait de marcher, encore et encore. Au bout d'un moment, lasse du silence, elle sortit sa flûte, attachée à son cou, et se mit à jouer un air triste. Perdue dans ses pensées, elle aperçut à peine la tête de Nathaniel se tourner brièvement vers elle quand il entendit la flûte. Elle ne voyait plus que Ellidan.

Quand Ellidan s'arrêta de courir, il tomba à genoux, totalement épuisé, et prit plusieurs minutes pour reprendre sa respiration. Puis il se releva gauchement, tituba pendant quelques pas avant de reprendre une démarche plus assurée. Et enfin il se dit qu'il devait aller à Talbenn pour aider à la défense de la ville, qui serait certainement assaillie sous peu. Estiment la route fort peu sure, maintenant que l'avant-poste était tombé, il coupa par les bois. Il se déplaçait d'un pas rapide et déterminé, en réfléchissant à la manière qu'il emploierait pour obtenir son épée, maintenant que sa récolte d'acier était perdue. Il finit par rejoindre un petit sentier qui partait dans la bonne direction, suffisamment loin de la route pour en être invisible. A plusieurs reprises, il crut voir des animaux qui couraient vers lui, mais il n'était jamais sûr. Au travers des feuilles, il voyait que le ciel se noircissait de nuages.
En plus il va pleuvoir, c'est bien ma veine...
En réfléchissant à cela, il se demanda si ce qu'il avait sur le dos le maintiendrait à peu près au sec, et se rendit compte que sa tunique n'était plus que lambeaux terreux, ensanglantés, et que si elle n'était pas également pleine de terre, on distinguerait plus de sa peau que de son habit. Il réajusta les restes, rentra la tête dans les épaules et força encore le pas, dans l'attente de l'orage.
La pluie commença à tomber alors que le sentier rejoignait la route, à quelques lieux de Talbenn. Se mélangeant à la boue séchée qui maculait le corps d'Ellidan, l'eau forma de longues traînées sur sa peau. Le jeune homme fit décrire une rotation à sa tête pour décontracter ses épaules, essuya la boue qui lui coulait dans les yeux et, aussi résigné que déterminé, accéléra encore le pas.

"Où est-il ?"
Sa voix était calme. Sa voix était grave. Sa voix était terrifiante. Mais pas autant que son regard. Ses yeux entièrement noirs, mais qui brillaient d'une lueur de sadisme. Il maintenait l'homme suspendu dans les airs, à quelques pieds du sol. Cela facilitait souvent les interrogatoires.
On L'avait envoyé pour retrouver et capturer un berserker. Ces créatures étaient dangereuses, disait-on, donc on L'avait envoyé Lui, considéré comme encore plus dangereux. Le culte de Vos s'intéressait depuis longtemps à ces croisements de démons et d'humains. Seulement, quand il arrivait à en capturer un, il était en tellement mauvais état qu'il mourrait pendant l'interrogatoire et on n'en tirait rien. Cette fois, il fallait qu'Il réussisse à le capturer en un seul morceau. Cela dit, d'après Ses renseignements, il était encore jeune et insouciant. Peut-être n'avait-il même pas encore conscience de son statut. Il serait donc bien plus facile de le vaincre.
"Où est-il ?"
L'homme gesticula, ouvrit puis ferma la bouche. Il le laissa retomber au sol, et lui fit signe qu'Il écoutait. L'homme reprit son souffle, puis articula difficilement :
"Il est partit sur le front. Il doit revenir d'ici deux ou trois jours avec un chargement d'armes pour m'acheter une épée. Vous pouvez l'attendre.
- Bien."
Il avait obtenu l'adresse du forgeron en interrogeant les petites frappes qui avaient prévenues le culte. Il fit un bref mouvement de sa main droite, presque désinvolte, et le colosse mourut, l'échine rompue. Un autre geste de la main le fit dégager dans un coin sombre d'une ruelle sombre, le genre de coupe-gorge où personne ne s'aventurait jamais, puis Il entra dans la boutique, s'assit sur une chaise, en face de la porte, et attendit.

Trempés par l'orage quand ils atteignirent Talbenn, Angelle et Nathaniel furent bien soulagés de trouver un abri au sec et au chaud dans la maison des personnes qui logeaient Angelle. Ils n'étaient pas là, mais un feu brûlait dans la cheminée. Depuis qu'ils étaient arrivés en ville, le froid avait remplacé la chaleur habituelle de l'été. Les deux jeunes gens se séchaient devant les flammes aux reflets jaunes et rouges quand Angelle déclara qu'elle devait aller voir un forgeron. Seulement, ne sachant pas duquel il s'agissait, il faudrait qu'elle les cherche tous.
Au début, elle voulait attendre que la pluie cesse, mais au bout de plusieurs heures, alors que la nuit était tombée, elle décida qu'elle irait, même mouillée. Elle sortit donc, sous la pluie battante et dans la boue, accompagnée de son silencieux ami, qui ne lui avait pas demandé son avis. Si elle avait compté se renseigner auprès passants, elle se rendit compte que ce serait impossible, puisqu'elle était la seule - enfin avec son compagnon - dehors par ce temps épouvantable. Elle parcourue les rues détrempées et ruisselantes de long en large à la recherche de l'enclume en bois surplombant la porte des forges.
Elle en trouva trois. Le premier forgeron était un homme plutôt courtaud, trapu, sans un cheveu sur le crâne et une barbe roussie lui mangeait la moitié du visage. Mais il n'avait jamais vu Ellidan.
Le deuxième était une femme blonde, cheveux courts, yeux sombres, teint rougie par les flammes. Large d'épaules et un marteau dans la main, elle n'avait jamais rencontré Ellidan.
Alors qu'elle allait pour ouvrir la porte de la troisième forge, elle sentit la main de Nathaniel se poser sur son bras. Au même moment, une silhouette se distingua à travers la pluie, sortant d'une ruelle proche, et lança :
"Je rentrerais pas là-dedans si j'étais vous."
La voix était masculine, et l'homme s'exprimait d'une voix lente et assurée.
" Qu'est-ce que vous voulez dire ? demanda Angelle d'un ton un peu brusque, pas vraiment rassurée par cette soudaine apparition.
- Bah, ça dépend de ce que vous cherchez.
- Je cherche un homme, et je pense pouvoir le trouver dans cette forge.
- Ah, j'espère que vous parlez pas de celui qui est dans la ruelle, là.
- Pardon ? elle ne comprenait pas où l'homme voulait en venir.
- Venez jeter un coup d'oeil, vous comprendrez."
La main sur la garde de son épée, n'ayant aucune confiance en cet inconnu, Angelle s'approcha de lui. Il était emmitouflé dans une longue cape noire, dont le col était remonté jusqu'au dessus du nez et le capuchon rabattu cachait son visage.
" Je ne vois rien.
- Regardez mieux, là.
Il pointait du doigt une zone d'ombre. En plissant les yeux, Angelle parvint à discerner une masse sombre. Elle s'approcha prudemment. La masse sombre était en réalité le cadavre d'un grand homme, la nuque décrivant un angle suspect par rapport à son corps.
- C'était le forgeron, justement.
Angelle sursauta. Elle n'avait pas entendu l'homme approcher.
- Vous l'avez tué?
- Mais non, j'l'ai juste trouvé. J'passais par là et...
- Qu'est-ce que vous faisiez dans cette ruelle? C'est le genre de coupe-gorge que personne n'empreinte.
- Bah euh... Moi si, voilà. Et puis j'ai le droit de passer par où je veux! Bref, je venais de là, pour, euh... me promener, et puis j'l'ai vu par terre.
- Vous veniez de par là? Mais comment l'avez vous repéré ? L'angle de la rue faisait que le corps était pratiquement invisible si l'on venait de la direction indiquée.
- Et bah... Vous savez, j'ai l'oeil. Et puis comme vous dites, c'est un coupe-gorge ce truc. J'suis prudent.
Il était surtout mal à l'aise, remarqua Angelle.
- Enfin bon, si le forgeron est mort et que sa porte est pas fracturée, c'est que c'est pas un cambriolage. En plus il avait pas de poches, il était en habit de travail. Donc c'est louche.
- Mouais... Je crois quand même que je vais entrer.
- Non. Il a raison. Il y a quelque chose de louche dans ce bâtiment. Je sens une très puissante aura qui vient de là-dedans. Je pense qu'il s'agit du mage dont je vous ai parlé plus tôt.
C'étaient les premiers mots de Nathaniel depuis des heures.
- Et merde! Euh, vous êtes mage? Bon bah... J'vais vous laisser moi, hein, ravi d'vous avoir rencontré, adieu."
L'homme tenta de s'esquiver, mais se pétrifia brutalement. Nathaniel s'approcha de lui.
" Mais dites moi... Vous me paraissez bien pressé tout à coup. Serait-ce en rapport avec ma qualité de mage? Ou avec la bourse que vous tenez dans la main ?"
L'homme déglutit. Angelle se rendit compte qu'il s'agissait de sa bourse, qu'elle avait emmenée au cas où il aurait fallut payer pour des renseignements. Elle l'arracha violemment de la main du voleur et lui dit:
" Une promenade, hein ? Dites plutôt que vous attendiez une proie à piller. Avec de la chance, une jolie fille, seule et sans défense, dont vous auriez pu abuser! Dommage, je n'étais ni seule, ni sans défenses!
- Houlà, hey, non! Moi je fais pas ce genre de trucs dégueulasses! Je vole, c'est vrai, mais bon... Je fais ça pour survivre! Faut bien que j'mange.
- Mmh... Bon, en attendant, comment vous vous appelez ? demanda Angelle tout en abaissant la capuche de l'homme. Il était jeune, à peu près son âge. Cheveux blonds, relativement courts et ébouriffés, il avait de magnifiques yeux bleus, qui exprimait un sentiment entre la peur et la candeur. Il sentait bon, était propre, rasé de près, loin d'être maigre. Ses petits larcins avaient l'air de lui rapporter suffisamment pour bien vivre. Il devait être bon dans ce qu'il faisait.
Voyant qu'il ne répondait pas, Angelle laissa courir sa main le long de son buste, puis descendit, lentement. Les yeux du jeune homme suivaient sa main. Elle s'arrêta au niveau de l'entrejambes, et serra ce qu'elle tenait. Les mâchoires du prisonnier se contractèrent et il poussa un petit gémissement. Elle relâcha sa prise.
- Alors, comment tu t'appelles?
Il déglutit et dit d'une voix saccadée :
- Kenan. J'm'appelle Kenan. Recommencez pas s'il vous plaît!
- Bon alors, Kenan, qu'est-ce que tu sais précisément sur ce qui s'est passé ici ?
- J'ai du mal à parler, là. Vous pouvez pas dire à votre copain de me relâcher?
- Relâchez-le. De toutes façons, s'il se rebelle il aura à faire à ma lame et à vos pouvoirs.
Nathaniel acquiesça et le jeune homme se relâcha. Il se recourba vaguement, rentrant la tête dans les épaules. Angelle se rendit compte qu'avec la cape on ne voyait pas ses bras.
- Et bien, il y a quelques heures, y'a un type bizarre qui s'est amené. Balèze, genre colosse quoi. Il a frappé à la porte du forgeron, et quand elle s'est ouverte, le gars artisan a décollé, il est allé s'écraser contre un mur, et le gars l'a interrogé sur je sais pas quoi. J'ai pas entendu parce que j'étais planqué là."
Il désigna la ruelle. Angelle suivit le doigt de l'interrogé, qui en profita pour réagir. En un seul mouvement, il dégaina une dague, pivota de façon à se retrouver derrière la jeune femme, et lui passer la lame sous la gorge, son autre main lui maintenant le menton. Elle nota que pour une fois, l'homme qui l'agressait n'en profitait pas pour la peloter. Il dit d'une voix bien plus assurée :
" Bon, ok. Vous allez m'écoutez maintenant!"
Kellen
16/01/2008 23:40
Ferme les paupières, rejoins la nuit.

J'aime beaucoup.
Cela valait le coup d'attendre.

Cela avance, il se passe des choses interessantes pour la suite. ^^ Continue.
Ellidan
17/01/2008 19:18
There's no escape in pain, you belong to me !

Merci!
Thismardoch
26/01/2008 02:48


Dis donc, il est bien ce chapitre (même si je ne voudrais pas rencontrer une fille/femme qui comme Angelle passe son temps à torturer l'entrejambe des gens qu'elle croise). Il y a pas mal d'éléments nouveaux. Vivement la suite.


Bon, je vais encore faire (mal) mon job de correcteur orthographique.

------

* les soldats qui n'avaient pas fuit furent éradiqués.


* Elle ne voyait plus que Ellidan.
je préfèrererait "qu'Ellidan".

*Le jeune homme fit décrire une rotation à sa tête pour décontracter ses épaules
je trouve que rotation n'est pas très adapté (maths ?)

Ellidan
26/01/2008 09:02
There's no escape in pain, you belong to me !

Bah en fait je sais pas trop comment décrire ça... Si t'as une autre proposition, je suis preneur

Euh... Qu'est-ce qu'il a mon "fuit"? c'est "fui"? Sinon merci pour les compliments^^
Thismardoch
28/01/2008 21:57


Je n'ai en fait rien de mieux, à vrai dire.
Pour "fuit", c'est bien "fui".
Ellidan
29/01/2008 10:13
There's no escape in pain, you belong to me !

ok re-merci
Ellidan
02/05/2008 20:16
There's no escape in pain, you belong to me !

Chapitre huit







Plus je m'approche, plus il pleut! Quand je suis parti du camp, il faisait grand soleil, et maintenant que j'entre dans la ville on croirait la fin du monde... Quelque chose ne va pas. Voilà ce que pensait Ellidan quand il entra dans Talbenn. Il avait décidé d'aller voir Ewen en priorité pour que lui et sa femme quittent l'endroit au plus vite, et c'est sur la route de leur maison qu'il ressentit comme une sorte de malaise, un mauvais pressentiment. Il traversa les rues boueuses, passa entre les maisons fouettées par la pluie glacée, et arriva enfin devant la porte d'entrée. Il l'ouvrit. Ce qu'il vit confirma son impression. Ewen était assis dans un des fauteuils, amorphe, les yeux dans le vague, tout pâle. Ellidan entra, dégoulinant sur le sol en pierre, et s'approcha, inquiet. Quand la porte se ferma, Ewen sursauta, se redressa et paru se réveiller. Son regard se posa sur Ellidan, et il lui dit :
" Elle n'est pas rentrée.
- Gwen ?
- Oui.
Ellidan soupira.
- Ecoute. Le camp a cédé. Les forces garmes ne vont pas tarder à déferler ici. Il faut partir.
- Je pars pas sans ma femme.
Le ton était las, mais déterminé. Ellidan compris qu'il ne ferait pas bouger son ami avant d'avoir retrouvé Gwenaëlle.
- Bon, tu penses savoir où elle est?
- Elle est pas rentrée.
- Oui, je sais. Mais où est-ce qu'elle travaille?
- Dans la ferme au sud de la ville. Mais elle n'est pas rentrée.
- Oui, je sais! Bon, je vais la chercher. Prépare vos affaires, dès que je reviens, il faudra vous en aller."
Sur ce, il tourna les talons et repartit sous la pluie battante. Bon alors... La ferme au sud de la ville. Par là donc. Il s'engagea dans une allée qui partait dans la direction voulue. Il commençait seulement à trembler. Il pressa donc encore le pas, espérant arriver à destination avant de mourir noyé...

Il est tout près maintenant. Je le sens. Pourtant il s'éloigne à nouveau. Peu importe, il finira par venir, et j'ai tout mon temps... Il était patient. Il était calme. Il allait vaincre, et Il n'était pas pressé. Il avait commencé à réfléchir aux divers moyens de capturer Sa cible, et n'avait pas encore tranché. Il allait beaucoup s'amuser...

Nathaniel était las. Il n'avait que faire de la vie de la jeune femme, mais s'il agissait et que malgré tout elle survivait, elle allait être insupportable. Il ne réagit donc pas, faisant juste signe au jeune voleur qu'il écoutait.
"Je sais pas ce qu'il veut, le type là-dedans, mais personne n'entre. En tout cas, personne ne ressortira. Alors la jolie fille et vous, vous allez vous écarter, et même mieux, vous barrer. Vous m'avez jamais vu, vous me connaissez pas. Je vais la relâcher, puis m'en aller avec sa bourse. Loin, très loin de cette maudite ville. Ok ?"
Pour toute réponse, il reçut un violent coup de talon dans le tibia. La femme se dégagea, lui fit face tout en dégainant son épée. Lui tituba sur quelques pas en reculant, jura, et para de sa dague la première attaque. Nathaniel croisa les bras et profita du spectacle. Le jeune homme parait toutes les attaques avec habileté, mais ne ripostait pas. Les assauts répétés de la jeune femme le faisaient reculer, et bientôt il se retrouva dos à un mur. Il para une nouvelle fois, puis sortit de sous sa cape une deuxième dague. Il donna un coup avec le manche dans le ventre de la fille, qui se courba sous la douleur, le souffle coupé. Il en profita pour la désarmer, se replaça derrière elle, prenant cette fois le plus de distance possible tout en lui enserrant la gorge. La fille était coincée. Puis il jeta un regard au sorcier. Nathaniel se dit qu'il était temps pour lui d'entrer en jeu. Il tendit négligemment un bras vers les deux combattants, fit quelques gestes avec ses doigts et l'homme fut désarmé, et immobilisé. Elle se libéra, lui balança son pied entre les jambes, ramassa sa lame et l'appliqua sous le menton de l'autre. Il ne pouvait plus bouger, mais on lisait sur son visage une douleur cuisante.
"Rends moi ça! dit-elle en récupérant une fois de plus sa bourse. Et tu vas ouvrir cette porte! Si c'est si dangereux que ça, c'est toi qui prendras en premier. Allez, bouge-toi!"
Nathaniel relâcha sa prise magique de l'homme, qui avança doucement vers la maison du défunt forgeron.
" S'il vous plaît, faites pas ça! On va tous y rester, ce type est barge!
- Rien à faire! Ouvre!
- C'est fermé...
- Oh, mais je suis sûre que tu sais crocheter les serrures...."
L'air dépité, il sortit une paire de crochets d'une poche intérieure, et s'activa sur la serrure. Il tremblait tellement qu'il mit bien cinq minutes à réussir. Nathaniel était certain que la puissance démentielle qu'il sentait depuis si longtemps émanait de l'intérieur. Il avait hâte de rencontrer son possesseur, et aussi atrocement peur. S'il s'avérait que l'homme, ou la femme, était hostile - ce qui était probablement le cas, si ce qu'avait dit le jeune homme était vrai, il ne pourrait probablement rien faire d'autre que fuir. Et encore. Mais il estimait que ça valait le coup.
" Allez, ouvre!" L'homme déglutit, puis tourna la poignée.

Ellidan arriva aux abords de la ferme tellement trempé qu'on aurait dit qu'il se liquéfiait. La ferme en question était composée de trois vastes bâtiments, autour d'une cour ronde de ce qui, avant d'être transformé en un infâme bourbier, avait dû être du gravier. Il s'approcha du plus grand, d'où s'échappait de la lumière par les fenêtres. Une fois devant la massive porte en chêne, il frappa trois grands coups de son poing, et attendit sous le flux glacé et continu d'eau tombant du ciel. Un nuage de chaleur s'échappa de la porte lorsqu'elle s'ouvrit, et Ellidan se rendit compte combien il était gelé. Une silhouette maigrichonne se détacha dans la lumière et demanda
" C'est pour quoi?
- Je cherche quelqu'un. Vous pourriez me renseigner?
- Pas moi. Mais entrez-donc, je vais chercher maître Randbur.
- Merci. "
Ellidan rentra, tremblant comme une feuille et dégoulinant comme une cascade humaine. L'homme qui lui avait ouvert était petit et regardait avec un air de désapprobation la flaque qui se formait sur le sol de pierre, aux pieds d'Ellidan. Mais il tourna tout de même les talons et s'eclipsa dans une pièce adjacente. Le jeune homme patienta en essayant de se réchauffer en se frottant les bras.
Au bout de quelques instant, un grand homme à la carrure massive apparut dans la pièce, et demanda à Ellidan qui il cherchait. Il était chauve, avait une barbe aussi noire que ses yeux et au ton de sa voie, il était contrarié.
" Je cherche la femme d'un ami, elle s'appelle Gwenaëlle et travaille ici. Elle n'est pas rentrée chez elle ce soir et mon ami s'inquiète.
- Ah, oui, la petite Gwen, je vois très bien. Je suis désolé, mais je ne sais pas où elle est. Elle est partie il y a environs trois heures, tout semblait normal."
L'homme n'avait pas l'air convaincu, et donc pas convaincant. Ellidan voyait cela à ses yeux qui faisaient des aller-retours de droite à gauche.
" Vous êtes vraiment sûr que vous ne savez rien?
- Euh... Non, rien du tout.
- Ce n'est pas ce que je pense. Je pense que vous avez peur de me parler, et je pense aussi que mon ami sera fort mécontent d'apprendre que sa femme a bel et bien disparu."
L'homme faisait bien une tête et demi de plus qu'Ellidan, pourtant il déglutit avec difficulté. Il regarda Ellidan dans les yeux pendant de longues secondes, puis soupira profondément.
" Des hommes sont venus. Des soldats garms, ils ont passé la frontière. Ils ont menacé de détruire la ferme si nous ne leur livrions pas nourriture et distraction. Je n'avais pas le choix, j'ai dû obtempérer. Ils sont resté quelques temps, et ont emporté Gwenaëlle."
Le grand homme regardait fixement le sol, visiblement honteux de n'avoir rien pu faire. Ellidan soupira à son tour. Il était las de courir partout. *
" Par où sont-ils partis?
- Ils ont pris la route qui part vers l'avant post, mais je doûte qu'il existe encore, puisqu'ils étaient là.
- L'avant post est tombé. Je vous remercie pour ces renseignements. Je vais chercher Gwenaëlle maintenant.
- Quoi? Mais tu es fou! Tu comptes attaquer vingt hommes, sinon plus, seul, juste pour une femme?"
Ellidan lui sourit, puis tourna les talons et repartit sous la pluie.
Il faut que je me dépêche, si je veux conserver le moindre espoir de les rattraper avant qu'ils ne parviennent au camp, se dit-il,commençant à courir afin de couvrir plus de distance tout en se réchauffant. Il prit la direction de ce qui fut l'avant post, se déplaçant par petite foulée dans la nuit tombante, bien que le ciel fut déjà noir depuis longtemps. Il ne voulait pas penser à ce que les soldats avaient déjà fait subir à la jeune femme, et encore moins à ce qu'ils lui feraient subir s'il ne la récupérait pas à temps.
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