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Quel livre vous a changé?
(Sujet créé par Vouzenreviez l 07/09/07 à 12:49)
Il nous est arrivé de fermer un livre sans être la même personne que celui qui l'a ouvert. Celui-ci nous a changé. Nous ne voyons plus les choses exactement de la même façon qu'avant de l'avoir ouvert.
Faites nous partager cette expérience personnelle et intime. Un livre peut avoir opéré un changement chez une personne et avoir ennuyé profondément une autre.
Il va de soit que c'est un topic où on argumentera nos réponses en expliquant pourquoi tel ou tel livre nous a changé.
Edit: On peut parler d'une chanson ou d'un poème
La Bible (sisi, je rigole pas). C'est le livre qui a changé ma vie.
Tout simplement les évangiles. Avant, ma vie n'était guère terrible, mais quand j'ai voulu écouter la parole du christ, là, tout a changé, et désormais, je vis bien, je vis dans la paix.
Un mur? et alors, il est ou le problème? Hop par dessus
et hop, je déterre un autre Topic existentiel
(et j'espère avoir plus de succès que pour les autres)
Alors, pour moi c'est le cycle d'Ender de Orson Scott Card (tout particulièrement la Stratégie Ender)
J'ai plus jamais lu un combat dans un bouquin de la même manière après... et ca m'as vachement fait réfléchir au monde et a quel point il y a des humain pourris sur terre.
(cela dit au passage, je recommande très, mais alors très très vivement ce bouquin)
Je relance le sujet, après trois ans de silence, même si franchement j'ai beaucoup de mal à répondre à cette question.
Mais elle m'a interpellé car je n'ai jamais songé à lister le top 3 de mes livres préférés en prenant comme angle de reflexion, l'impact qu'une histoire pourrait avoir sur ce que je suis...
Donc au lieu de tergiverser et peser le pour ou le contre, je vais simplement donner les titres (sans ordre de préférence) qui me sont directement venus à l'esprit, car sans conteste, c'est la preuve qu'ils ont eu un impact au moins sur ma mémoire!
- Tigane de Gavriel Kay
- Belgariade de Eddings
- Roue du temps de Jordan
Ce que je sais c'est que beaucoup de mes lectures m'ont "construite", après changée, je ne sais pas trop ! ça s'est beaucoup fait par période ^^ Mais par contre je peux citer ceux qui m'ont le plus marquée.
Harry Potter, parce que Harry Potter quoi :P en tout cas je considère ces livres comme importants dans ma vie et il y a beaucoup d'affectif ^^ C'est l'enfance, les premiers soirs à ne plus lâcher un livre, les discussions avec ma meilleure amie autour de ça, sa capacité à m'avoir fait croire beaucoup de choses (je l'ai attendue à 10 ans ma lettre, LOL xD),puis cette fin, d'abord en lisant le tome 7, puis en regardant au cinéma le dernier film. Mon avis dessus est totalement subjectif.
Le pacte des marchombres, pour sa poésie, pour ses rêves que ces livres m'ont apporté et bien plus encore (je les ai lu au bon moment dans ma vie, je me suis accrochée à ses livres, je me suis dit qu'il y avait des choses belles sur terre et j'ai un peu moins broyé du noir) , pour les marchombres cette guilde si libre, pour cette envie de liberté et cette fierté qui ne m'a plus quittée.
La roue du temps, parce que c'est le cycle le plus long que j'ai lu, parce que même si je lui trouve beaucoup de défauts, je l'affectionne beaucoup et même si Egwene m'a souvent énervée (ou même Elayne) je les aime bien quand même x) Parce que je n'ai rien lu d'aussi épique, parce que c'est grâce à de tels livres que j'aime la Fantasy.
Le jour d'échec de Stefan Zweig, parce que c'est une nouvelle qui m'a remuée, parce que c'est psychologique, parce que rester tout seul dans une sale avec le même mobilier chaque jour, ça peut être une torture là j'en suis totalement convaincue.
1984, une lecture parfois indigeste (je ne peux pas dire que je l'ai dévoré, jy suis allée progressivement) mais comme je ne regrette pas de l'avoir lu, c'est déprimant, mais ça m'a marquée et a quand même un peu modifié ma vision du monde. Je ne saurais dire exactement ce qu'il s'est passé, mais 1984 reste là, au coin de ma tête, et dès que j'entends "lutte des classe", "vidéo surveillance", ou bien une chanson toute pourrie, bah je pense à 1984.
Orgueil et préjugés, parce que Jane Austen est une auteur que j'aime beaucoup, parce que ce livre m'a bien fait rire et en même temps m'a émue avec son romantisme (oui, je suis un peu fleur bleue !), parce que j'aime les livres du fin 18e-19e siècle, parce que c'est un des seuls livres que je peux relire sans problème.
Le cycle de Fondation, parce que la psychohistoire c'est super chouette (la psycho et l'histoire ne peuvent donner que du bon ! alors inventer un concept qui allie les deux, moi je dis OUI xD), parce que là aussi ma vision du monde en a été un peu modifiée, c'est philosophique !
Le portrait de Dorian Gray, juste pour lire les tirades de Sir Henry (et par lire tout le documentaire de Wilde au milieu du livre), ces mots si déconcertants et si particulièrement maniés, moi je ne regrette pas de les avoir lus même si moralement parlant ça se discute x)
Tout simplement car c'est grâce à ce livre que je me suis mis à la lecture. C'était très compliqué avant, pour tout dire je n'aimais pas lire.
Jusqu'au jour ou on m'a conseillé celui-ci. J'avoue que je l'ai ouvert avec appréhension, moi qui n'ai jamais été copain avec ces bêtes là... Mais une fois entamé, pris dans l'histoire, ce livre m'a littéralement réconcilié avec la lecture, et donc c'est grâce à lui que j'ai pu découvrir aujourd'hui bon nombre de trésor de lectures, dont mon premier coup de cœur fantasy, Tolkien of course
Pour moi, j'en retiendrai deux :
- Le meilleur des monde, d'Aldous Huxley. Parce qu'il m'a réellement appris à réfléchir par moi-même sans s'arrêter aux apparences. Parce qu'en refermant ce livre, j'étais tiraillé entre "c'est pas forcément si négatif que ça un monde sans haine...", et "mais en fait qu'est-ce qui est vraiment important ?", et aussi "est-ce qu'on est si différent de ce qui est décrit dans ce livre ?"
- Rhapsody, d'Elizabeth Haydon. Parce que ce livre m'a appris que la fantasy ce n'était pas seulement Robin Hobb et Tolkien, que tous les auteurs ne faisaient pas QUE pomper sur les royaumes oubliés et Faerie, et que ce genre était tout simplement sans limites (depuis je ne lis plus que de la fantasy^^).
Il n'est pas très étonnant, quand on se demande quel livre nous a changé, que la plupart d'entre-nous répondions "plusieurs". Je remarque quand même que dans les livres que vous citez, il y a pas mal d'anticipation (1984, le Meilleur des Mondes, Fondation...), bref, des livres qui font réfléchir sur notre avenir et sur les grands enjeux de nos sociétés modernes - en l'espèce : le contrôle de l'information, le contrôle du génome humain et le sens de l'histoire .
En Science Fiction, mis à part les trois ouvrages sus-cités, je mentionnerait (sur un thème commun) Carbone Modifié, de Richard Morgan, et Persona, de Jack Vance : ces deux livres concernent l'immortalité / la réincarnation / la vie éternelle, bref, une question qui obsède l'humanité depuis qu'elle est capable de dire "JE".
En Fantasy, au delà du classique cité par tout le monde ici - le SDA, ainsi que de la Roue du Temps (sinon je n'en serai pas là), je crois qu'une des plus grandes claques que j'ai jamais prises est Tigane, de GGKay. Tout simplement parce que ce livre entier est une immense poésie, sur 900 pages. C'est beau, c'est de l'art, c'est une oeuvre finie et complète, que je dirais presque sans défaut.
Dans la littérature classique, je citerai deux bouquins. Jacques le fataliste et son maître, de Denis Diderot. C'est drôle, ça pose la question de ce qu'est un écrivain, un narrateur, bref, ça doit être lu . Le second, Le Lion, de Joseph Kessel : ce bouquin, c'est un peu une madeleine de Proust, pour moi. Ca me rappelle mon enfance, tellement il m'avait fait vibrer. Je me vois en train de le relire, du haut de mes 12 ou 13 ans, dans ma chambre chez mes parents. Je l'ai relu il y a peu, et j'ai toujours la même impression !
Quels livres m'ont changée? Vaste question... A vrai dire si un livre n'a pas suffisamment de force pour changer au moins un peu son lecteur,il ne retient pas mon attention et je ne le finis pas... Car qu'est-ce qu'un livre sinon un peu de l'âme de son auteur, mise en mots pour nous faire partager une vision d'un monde?
Rien d'étonnant que les littératures de l'imaginaire aient une telle place dans ce sujet, puisqu'elles nous font voir des mondes fictifs construits par les auteurs autour de partis-pris. Ils imaginent d'autres sociétés, d'autres peuples et interrogent les rapports de l'homme à la politique, la religion, les sentiments, la vie, la mort et autres thèmes fondateurs.
En ce sens, chaque auteur que j'ai lu m'a apporté une vision différente du monde...
Lequel a le plus bouleversé ma propre vision? A vrai dire je ne sais pas...
Je me souviens d'avoir été particulièrement touchée par Dune comme nombre d'entre vous, mais pour quelle raison? Il faudrait que je relise le cycle pour pouvoir fournir une réponse plus détaillée.
En attendant, d'un point de vue plus trivial, le livre (en tant qu'objet) qui a le plus changé ma vie au sens matériel est un livre très moche. C'est une édition Librio à 2 euros (peut être était-ce même 10 francs à l'époque), du "Peuple du Tapis" de Terry Pratchett. Trouvé dans un magasin de fin de séries, en vrac au milieu de tas d'autres livres, il avait une couleur hideuse, lie-de-vin, et une couverture déjà un peu abîmée. J'hésitai un long moment avant de l'acheter. J'avais environ 16-17 ans, et j'ai bien ri en le lisant. Au point de vue impact sur ma vision du monde, je retiendrai surtout la notion d'échelle et la possibilité d'univers insoupçonnés dans des écosystèmes proches de nous...
Le vrai impact sur ma vie a eu lieu quelques années plus tard, à la fac. Chez ma binôme de TP, je découvris des étagères couvertes de livres de Pratchett : les annales du disque monde. Ils appartenaient à son compagnon, avec qui j'échangeai longuement sur cet auteur, puis les littératures de l'imaginaire en général. Je repartis de chez eux avec le compte rendu de TP rempli, mais également un sac rempli d'une autre série de livres qu'il me prêta. C'était les 10 premiers tomes FR de la Roue du Temps.
Quelques années plus tard, ces livres me conduisirent sur la Pierre de Tear... La suite est connue: Elth, le Limousin, un nouveau métier, une maison, et un kébab de gagné... Comme quoi les choses les plus petites, comme ce livre si moche de Pratchett que j'ai failli ne pas acheter, peuvent changer une vie!
Il y a bien sûr beaucoup de livres qui m'ont grandement influencé, trop nombreux pour les citer (de Proust à Dostoïevski en passant par Yoshikawa - ah, la Pierre et le Sabre ! - et Hermann Hesse), mais un en particulier a vraiment changé ma vision du monde.
Une fois n'est pas coutume, il s'agit d'une biographie conseillée par mon prof de philo de l'époque, celle de Ludwig Wittgenstein ("Wittgenstein - le devoir de génie", de Ray Monk).
Plus que me changer, je dirais que ce livre m'a éveillé à moi-même, il a donné du sens et de la clarté à des choses que je ressentais avec une grande confusion, sans être capable de mettre des mots dessus. Depuis ce jour, je ne pose plus la même "grille de lecture" sur le monde. Je peux dire que je me considère (à mon niveau très très modeste bien sûr) comme un disciple de ce philosophe exceptionnel.
Avant ça et depuis, j'ai été happé par beaucoup de livres - dont la Roue du temps, bien évidemment - mais je n'ai jamais ressenti un tel choc intellectuel.
En livre m'ayant changé, j'ajouterais à ce que j'ai dis page 1 "La Horde du Contrevent" , et le fameux passage de Caracolle :
"N'acceptez pas qu'on fixe ni qui vous êtes, ni où aller. Ma couche est à l'air libre. Je choisis mon vin, mes lèvres sont ma vigne : soyez coupable du crime de vivre et fuyez. Sans rien fuir, avec vos armes de jet et la main large, propre à s'unir, sobre à punir. Mêlez vous à qui ne vous ne vous regarde, car lointaine est parfois la couleur qui fera votre blason.
Le cosmos est mon campement."
Ca n'a hélas pas changé ma personnalité, mais m'a au moins donné une sorte d'aspiration à ce que j'aimerais que soit ma vie. La joute verbale de Caracolle m'a par contre décomplexée au niveau du langage, et je n'hésite plus à user de rime et jolies tournures lorsque je discute, même si les gens me regarde alors parfois bizarrement : les paroles sont un pinceau, j'essaie de peindre avec quand mon naturel introverti ne se fait pas trop insistant.
Je relis régulièrement ce livre pour renouveler un peu mon énergie et échapper un temps à la morosité ambiante.
J'ai tjrs plus ou moins évité ce topic parce que je trouvais trop difficile de répondre à cette question. Je suis assez d'accord avec Pin'shae quand elle dit que tous les livres qu'on lit nous changent au moins un peu, et j'ai lu beaucoup de livres qui me paraissent avoir été importants pour moi.
... Mais là je viens de me prendre une grosse claque. Avec Solaris, de Stanisław Lem.
J'avais vu le film de Soderbergh (maintenant il faut absolument que je vois celui de Tarkovsky), mais il ne permet pas à mon sens de réaliser la portée de l'oeuvre. Celle-ci tourne autour d'un thème qui m'obsède depuis longtemps : l'impossibilité d'échapper à sa subjectivité (puisqu'on ne conçoit ce qui nous entoure que 'de l'intérieur' ) pour atteindre réellement les autres, qu'ils soient un autre peuple, une autre forme de vie, tout simplement un autre individu juste à côté de soi.
Le style de Lem peut paraître assez froid, assez scientifique (quoique simple), et pourtant j'ai été très touchée par la façon dont il développe sa pensée en opposant ces quelques humains dans leur station à l'océan pensant de Solaris, cette forme si différente de 'conscience' avec lesquels les humains essaient depuis des siècles d'établir un contact sans y parvenir. Car il leur est impossible d'imaginer des mécanismes mentaux si différents des leurs, de se détacher de leur pensée, de leur vision anthropomorphique. Et que par conséquent, les échanges entre l'un et l'autre ne peuvent qu'entraîner angoisse et folie. ^^ Cela fait à mon sens profondément écho à notre réalité quotidienne.
Outre cela, les descriptions de la planète sont d'une grande puissance évocatrice, et j'ai trouvé tout ce livre, assez court, empreint d'une poésie étrange. Bref, il m'a profondément marquée, et je suis resté un long moment immobile sur mon canapé après l'avoir terminé.
Un petit passage, qui n'est pas forcément le plus beau ni le plus subtil, mais qui m'est resté en tête longtemps après avoir fini ma lecture (je l'ai terminé il y a une semaine environ). C'est à la fin du livre :
« - Sais-tu, par hasard, s'il a jamais existé une foi en un Dieu imparfait?
- Imparfait? Qu'est-ce que tu veux dire? En un certain sens, les dieux de toutes les religions étaient imparfaits, chargés d'attributs humains amplifiés.
- Non, je ne pense pas à un Dieu dont l'imperfection résulte de la candeur de ses créateurs humains, mais dont l'imperfection représente la caractéristique fondamentale, immanente. Un Dieu limité dans son omniscience et dans sa toute-puissance, faillible, incapable de prévoir les conséquences de ses actes, créant des phénomènes qui engendrent l'horreur. C'est un Dieu... infirme, dont les ambitions dépassent les forces, et qui ne s'en rend pas compte immédiatement. Un Dieu qui a créé des horloges, mais pas le temps qu'elles mesurent. Il a créé des systèmes, ou des mécanismes, servant à des fins définies, mais qui ont dépassé ces fins et les ont trahies. Et il a créé l'éternité, qui devait mesurer sa puissance, et qui mesure sa défaite infinie. Ce Dieu n'existe pas en dehors de la matière, il voudrait se libérer de la matière, mais il ne le peut pas.
[…]
Il est possible que, par certains aspects, l'homme corresponde à cette définition provisoire, mais c'est parce qu'elle comporte beaucoup de lacunes. L'homme, malgré les apparences, ne se crée pas des buts. Le temps -l'époque- les lui impose. L'homme peut servir son époque ou se révolter ; mais l'objet auquel il dévoue ses soins, ou contre lequel il se révolte, lui est donné de l'extérieur. S'il n'existait qu'un seul homme, il pourrait apparemment tenter l'expérience de se créer des buts en toute liberté – apparemment, car l'homme qui n'a pas été élevé parmi d'autres humains ne peut devenir un homme. Et celui... celui auquel je pense.... il ne peut exister au pluriel, tu comprends ? »
Ahah, la même ici ! (j'ai enfin pris sur moi de faire une vraie liste au lieu de me dire 'faudra que je lise ça un jour' ) Glisse le dans ton gratte-ciel à l'occasion, c'est un petit livre court qui a l'avantage d'être unique au lieu d'une série de 15 tomes.
Je n'ai pas lu Solaris, mais j'ai vu les versions de Tarkovski (absolument excellente) et de Soderbergh (excellente aussi, mais dans un genre très différent). Comme j'ai le livre, ta critique me donne vraiment envie de le lire maintenant.
Ahah, la même ici ! (j'ai enfin pris sur moi de faire une vraie liste au lieu de me dire 'faudra que je lise ça un jour' ) Glisse le dans ton gratte-ciel à l'occasion, c'est un petit livre court qui a l'avantage d'être unique au lieu d'une série de 15 tomes.
Excellente idée, cette liste... Si on en faisait un sujet? Ca pourrait permettre de se donner des idées ou des conseils sur les livres à ajouter (ou enlever!)de nos piles respectives..
