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Thibault... malheureusement tu fais un sacré amalgame. Ces grèves et ces manifs n'ont rien à voir avec les précédentes.
Ah si, il y a aussi des gens dans la rue, c'est un point commun.
Se plaindre de l'image de la France à l'étranger...
J'y suis allé à l'étranger.
A New York, rien n'est moderne si ce n'est quelques boutiques, la rue est remplie de téléphones à pièces rouillés, qui marchent mal (c'était un mois avant l'attentat), et en Amérique, certains doivent travailler 70 heures par semaine pour avoir de quoi se payer un toit dans un quartier glauque et un steak dans l'assiette. Curieusement, ce n'est pas ce que mes livres d'Histoire m'avaient montré il y a dix ans ! L'American Dream, la belle Amérique moderne et riche, le melting pot réussi, tu parles, des clous. Il n'y a que l'Etat à être vraiment riche (et le plus endetté au monde, tellement endetté qu'il endette le monde entier à lui tout seul et tire tout le monde vers le fond, superbe paradoxe).
Toujours là-bas, ils n'ont même plus d'identité culturelle, bon nombre d'entre eux parlent seulement espagnol et ne comprennent pas l'anglais...
Et "ceux sont à la dèche mais s'en sortent en travaillant" travaillent souvent tout simplement au noir.
Tu devrais aller travailler aux US tiens, être blanc t'aidera à éviter la précarité donc tu seras peut-être heureux d'être dans un "pays travailleur et riche".
Bon, on revient à nos moutons maintenant, après cette petite parenthèse...
Un truc pour aider les jeunes à trouver leur premier emploi ? Simple, avant il existait "l'aide à la première embauche". Une subvention financière donnée par l'Etat à tout premier emploi type CDI que crée une entreprise. Cette aide existait déjà ; il leur suffisait de ne la donner par exemple qu'aux entreprises embauchant un jeune qui n'avait pas d'emploi encore, et le tour de main était joué.
Du coup l'Etat économise des sous (il en a tant besoin !) sur les emplois "non donnés aux jeunes" et aide les entreprises à cibler les jeunes salariés. Bien sûr, les chefs d'entreprise y perdent "un peu" au final ; pas trop, mais suffisamment pour que dans les grands dîners avec les messieurs des syndicats partronaux on n'envisage pas ça.
Impressionnant, je suis informaticien et je trouve une idée politique intéressante, économiquement viable, je devrai être fier tiens.
Mais le CPE, il n'y a pas à chercher très loin pour voir qu'il n'ajoute rien.
Combien de fois je devrai le répéter, une entreprise embauche quelqu'un si elle a VRAIMENT besoin de quelqu'un et qu'elle peut VRAIMENT se permettre de la payer. Ce sont les seules et uniques conditions nécessaires. Si l'une ou l'autre n'est pas respectée, elle n'embauche pas.
La période d'essai n'entre aucunement en ligne de compte.
Ce qui est intéressant, à la rigueur, c'est que cela aide l'entreprise à cibler un jeune plutôt que quelqu'un d'expérimenté. Mais capitaliser sur les jeunes n'a jamais été une mauvaise idée ; ils sont les premiers susceptibles d'accepter une rémunération au SMIC et à développer une fidélité ; on ne peut pas espérer développer la même fidélité chez un employé ex-salarié-démissionneur de quelque part ! Ou à demander à quelqu'un qui était déjà payé plus, d'être pris au SMIC !
Non, les problèmes qu'a une entreprise pour embaucher un jeune ne sont pas ceux ciblés par le CPE. Et le CPE "remplace" le CDI (déjà remplacé par le CNE). Faut bien s'entrer ça dans le crâne. Ce n'est pas un emploi "en plus", c'est un emploi plus précaire qui remplace un autre de type plus durable qui pourrait être envisagé autrement.
Enfin... bref... j'ai l'impression de toute façon que tu es en colère contre les français, donc étant français, j'aurai du mal à te convaincre peut-être parce qu'en plus, tout ce que j'ai dit, tu l'as déjà lu et relu ailleurs, encore et encore.
Si ça peut te rassurer, je n'ai jamais fait grève. Les hausses de salaire, les retraites, etc, ça ne me motivait guère pour descendre dans la rue. C'est trop individualiste comme demande ou alors irréaliste par rapport aux moyens, selon mon opinion personnelle d'ex-droite. J'avais bien vu que selon le texte qui est passé, la retraite dans le fonctionnariat était repoussée de façon progressive, et donc qu'un jeune de vingt ans aurait beaucoup plus que 2,5 ans de plus à faire ! carrément plus ! c'était d'ailleurs bien annoncé dans différents papiers du gouvernement qui nous en ont informé. Mais peu de jeunes fonctionnaires dans la rue pourtant, alors que si l'on réfléchit, c'était eux les plus lésés ! Tu vois, ils sont restés sérieux.
Le CPE par contre... l'une des plus mauvaises idées françaises du siècle... l'un des projets les plus irréalistes mené de la façon la plus honteuse qui soit... là, ça me révolte plus.
Je finit juste la parenthèse ouverte avec Galldrenn: c'est pour ça que j(avais précisé "mauvaises (partout)": je sais que ça a été galère de les vouloir appliquer partout. Il y a plein de cas où cela était irréaliste. Merci du petit rappel à l'ordre
Je suis Fëanor qui créa les Silmarils (comme ca je vois dans la nuit!)
Nous ne sommes pas du même avis, c'est évident, et nous n'arriverons pas à nous persuader mutuellement de nos opinions... Je trouve ça tellement moyen-ageux, les "le gouvernement fait tout pour les 'riches', et rien pour les 'pauvres'" que je ne répondrai pas... j'ai peut-être été trop moqué dans mon scolarité parce que je viens d'un milieu aisé, donc ca me scandalise. Mais bon...
Si le CPE est retiré, tant mieux pour vous, s'il n'est pas retiré tanpis, mais au moins, donnez des idées, c'est bien beau de crier, mais s'il n'y a que ça...
Et en fait je pensais que des arguments objectifs auraient su te persuader, sans même parler "d'opinion". En fait je conteste l'action du gouvernement sur ce point précis, le CPE ; sur le reste, je ne critique pas, soit je n'y ai pas encore réfléchi, soit je suis encore trop peu renseigné.
Bien sûr ceux qui critiquent également d'autres choses sont soit bien soit mal renseignés sur le sujet.
Mais plutôt que te fâcher contre tous les manifestants parce que tu n'aimes pas le fait qu'ils manifestent, essaie de réaliser qu'ils manifestent contre quelque chose qui pose de sérieux problèmes.
Bien sûr, si la période d'essai proposée avait été dès le départ de "un an", cela aurait été déjà différent ; une mauvaise idée encore une fois, mais "moins pire". En supposant que Villepin ait proposé "huit mois" dès le départ, j'aurai bougonné sur la mauvaise idée qu'il avait avec cetrte précarité créée un peu plus longue que par défaut, mais je n'aurai pas approuvé une crise sociale de cette ampleur. Deux ans par contre, là j'approuve ce mouvement social. Comme le rappelle Durandal, Chirac (que j'avais bien aimé, moi personnellement, il y a quelques années) jette malheureusement de la poudre aux yeux en parlant des "un an", ce que je trouve honteux.
Il faut savoir que la période d'essai pour un CDI est de un à trois mois, et peut être renouvelée une fois. Ce qui donne déjà pour les CDI une période d'essai maximale de six mois. Je ne vois pas ce qu'il y a de plus à apporter, c'était tout à fait confortable pour les employeurs.
Je trouve ça tellement moyen-ageux, les "le gouvernement fait tout pour les 'riches', et rien pour les 'pauvres'" que je ne répondrai pas...
... pardon, c'était ma prémière réaction.
Hum, comment dire cela poliment? Ton emploi du terme "moyen-ageux" me choque! Surtout parce que je pense que tu ne sais pas ce que c'est véritablement que le moyen age. Je vais me faire un peu didactique, mais "Gouvernement" est anachronique. Et je dis juste au passage qu'au moyen age, on ne protestait pas , on pensait d'abord à son Salut, et comme l'Eglise disait "tais toi, travail, et obéïs", les gens courbaient l'échine. Bref, c'est anachronique dans la phrase. De plus, nous n'avons jamais dit ça!
Juste comme ça, les moqueries scolaires ne sont pas trop justificatives. J'ai moi aussi été moquée, surtout au collège (ahhh, l'âge bête!), parce que j'employais des mots que les autres élèves ne comprennaient pas, et que tout le monde croyait que j'avais des parents bourgeois. (ce qui est faux) Bref, il faut voir au delà de son milieux. Le gouvernement ne fait pas non plus tout pour les riches, mais ces gens là ont, du fait de leur aisance économique, et de la culture qu'ils véhiculent, plus de facilités pour évoluer dans notre société. Ce n'est peut être pas eux qui ont le plus besoin d'aide!
Edit: après relecture...je m'apperçois que je suis très à cheval sur les notions historiques...bon, aller, zou! je retourne ficher mon cours de médiévale!
Je suis Fëanor qui créa les Silmarils (comme ca je vois dans la nuit!)
Aekar, nous pourrions parler ensemble, tu as des idées modérées, pesées, et tu sembles moins couroucé que les autres (ce qui n'est pas forcément péjoratif ^^).
Je remplace moyen-ageux, par arrièré, en effet mieux pour des gens à cheval sur l'histoire!
Moi, personnelement je ne sais plus quoi penser sur le CPe: entre le matraquage des médias et le reste on a vite fait de prendre position. Quel est le bon et quel est le mauvais du CPE concretement? Je l'ignore car on n'en entend que le mauvais donc comment avoir un jugement objectif?
Manro, au final il n'y a pas trop photo, même les spécialistes économie/emploi ont trouvé le CPE mauvais... je me souviens des différents articles que j'ai lu sur le sujet, de personnes d'habitude portées côté employeur d'ailleurs.
Ceux qui apprécient le CPE, sont les employeurs et l'univers spécialisé entreprise (comme le magazine L'Entreprise, d'ailleurs). Dans cette presse là, on parlera du nombre important de CPE créés (mais ce sont essentiellement des CDI remplacés par des CPE) ; on ne parlera pas non plus du nombre de CPE résiliés.
Dans le monde des employeurs (où je baigne un pied maintenant du fait de devenir éditeur) on te fait des gros yeux si tu parles d'embaucher en CDI au lieu de CPE. A la base, avec un CDI, j'espère montrer que j'ai confiance en la personne autant qu'elle peut avoir confiance dans son employeur. La confiance est le premier ingrédient avant la fidélité. Mais je suis sans doute un "mauvais employeur" dans le sens "je ne tire pas suffisamment avantage des situations". De toute façon, d'un autre côté, je ne peux pas profiter du CPE puisqu'il se destine "aux entreprises de plus de vingt salariés".
Donc aux "grosses et moyennes boîtes". Celles qui ont d'ailleurs le plus de moyens, et qui ne gèrent pas vraiment au cas par cas ; et aussi, qui peuvent se permettre de licencier à tour de bras, si ce n'est que ça leur coûte généralement cher de licencier.
En fait je n'ai moi-même trouvé aucune bonne chose dans le CPE. Je veux dire, pas si on met dans la balance toutes les conditions réalistes (à savoir : tu veux embaucher quelqu'un, qu'est-ce que le CPE t'apporte ? essentiellement, le fait de savoir que si tu prends un jeune, tu pourras le jeter si nécessaire, et l'utiliser de façon "plus productive" disons pendant deux ans).
En effet, si le jeune est viré dans le cadre de la période d'essai CPE, il perçoit une très légère indemnité (8 % de son salaire brut mensuel, versé par l'employeur, soit environ 150/180 euros, +2% complémentaires, disons donc qu'il touche 200 euros en tout) mais pas le chômage. J'insiste sur cette indemnité parce que certains journaux/textes/articles n'en parlent pas. Il perçoit en plus, mais avec quelques mois de retard, une indemnité payée par l'Etat de 460 euros par mois pendant deux mois.
Le jeune ne pourra plus signer de CPE chez le même employeur pendant 3 mois ; ce qui veut dire que passés trois mois LE MEME EMPLOYEUR pourra embaucher le même jeune pour une nouvelle période d'essai de deux ans. Un employeur peut donc tout à fait prendre un jeune, le payer de septembre à juin, le virer en juin pour ne pas avoir à le rémunérer pendant l'été, puis le réembaucher en septembre/octobre. D'ailleurs, je suis sûr que les licenciements iront très vite tomber sur ces jeunes, parce que licencier ne coute pas cher du tout. Payer un jeune SMICARD-CPE en "période de creux", ça devient environ 9 fois plus cher (en un mois) que le virer tous les mois !
A l'opposé, auparavant le jeune était soit :
- Embauché en CDI. Passée la période d'essai de 1 à 3 mois (renouvelable une fois) il est définitivement salarié. Côté employeur le licenciement ne peut se faire qu'avec une motivation adéquate (faute grave) sans quoi les indemnités de licenciement sont lourdes (généralement trois mois de salaire, parfois plus, soit 30 fois plus que l'indemnité de licenciement d'un CPE). Côté salarié, il a le droit, s'il a été licencié autrement que pour faute grave, ou s'il a démissionné pour un juste motif (accompagnement du conjoint par exemple), au chômage, sur une période dépendant du nombre de mois travaillés. Généralement six mois minimum.
Résumé : CDI = indemnités de licenciement importantes + droit au chômage si licenciement
- Embauché en CDD. Période d'essai dépendant de la durée. Côté employeur le CDD coûte un peu plus cher (pas les aides du CDI), et on ne parle plus vraiment de licenciement (il faut payer les mois restant dûs au salarié, donc si tu le vires après six mois et qu'il devait encore travailler six mois, tu lui dois six mois de salaire). A l'exception de la faute grave là encore. Mais même ainsi, pour un CDD on ne parle pas de licenciement mais de "rupture du contrat". Côté salarié, le droit au chômage est automatiquement acquis, que ce soit en cas de fin du CDD ou de rupture par l'employeur. Il faut par contre rappeler qu'un salarié travaillant en CDD n'a pas le droit de partir du jour au lendemain, il "rompt son contrat" s'il le fait, et l'employeur a alors le droit de s'estimer lésé.
Résumé : CDD = indemnités de rupture de contrat très importantes + droit au chômage automatiquement au terme du contrat
Donc : un jeune employé en CDD n'est pas dans une situation précaire (contrairement à cette idée reçue, qui vient des parents d'habitude). A l'issue de son CDD il touche forcément le chômage. Par exemple, s'il a travaillé trois ans (ou même deux, je ne sais plus), il a droit à 23 mois de chômage (j'ai été dans ce cas, pour création d'entreprise). Et l'employeur ne peut pas se débarrasser de lui sans rompre son contrat et lui devoir autant de salaires que ce qu'il restait à payer (sauf accord à l'amiable évidemment).
Bien évidemment, à moins de faire preuve de mauvais esprit, un jeune ne cherche pas non plus à profiter du chômage ; le CDD est plus souvent perçu comme un tremplin vers un CDI, puisqu'un CDD peut être renouvelé une fois avant d'être automatiquement transformé en CDI.
Un jeune en CDI est en situation précaire pendant sa période d'essai ; pendant celle-ci, il peut être viré sans motif, et il ne touche pas d'indemnités chômage s'il est viré. Passée la période d'essai, le salarié n'est plus du tout en situation précaire.
Un jeune en CPE est dans la même situation, si ce n'est que sa période d'essai est étendue automatiquement à deux ans, et qu'il perçoit une légère indemnité s'il est viré pendant cette période d'essai (entre 150 et 200 euros payés par l'employeur, et plusieurs mois plus tard 460 euros par mois pendant 2 mois ; au total donc il percevra un seul mois de salaire, étalé sur 4 mois).
Le CPE est plus précaire qu'un CDI SAUF dans les trois premiers mois : dans les trois premiers mois, le CDI est pire que le CPE car si tu es viré en période d'essai en CDI l'employeur ne te verse aucune indemnité supplémentaire.
Mais voilà, la période d'essai du CPE, c'est pour deux ans. Ce n'est plus donc une vraie "période d'essai", c'est plus un "contrat creux". Excusez le terme, mais quand on prend en compte qu'on peut virer un jeune et que ça ne coûte rien, qu'il ne touche plus de chômage, et bien c'est comme si vous passiez une corde au cou du jeune au moment de signer le contrat.
En prenant tous les paramètres en compte, on peut en conclure qu'il s'agit bien d'une précarité étendue par rapport au CDI. Essentiellement à cause de la durée de deux ans de la période d'essai.
Et malheureusement, en prenant tous les paramètres en compte, on s'aperçoit que ce contrat favorise uniquement l'employeur - ce qui ne serait pas si révoltant au final (l'employeur crée l'emploi après tout) si ça ne favorisait pas tant la pratique de virer à tour de bras pour pas cher, parce que c'est bien cette nouvelle notion que le CPE crée ; celle de pouvoir virer sans motif réel et presque sans rien payer. Entre payer 200 euros d'indemnités ou payer 2000 euros pour payer quelqu'un un mois improductif (peut-être même deux), si je suis sensé, je vire la personne.
La poudre aux yeux c'est :
- Les indemnités spécifiques au CPE (10 % d'un mois de salaire + deux fois 460 euros) sont au final extrêmement faibles ; l'employeur ne s'engage à rien en payant juste 200 euros pour se débarrasser de quelqu'un, et ça paraît bien évidemment une solution de facilité dès que la moindre période de creux apparaît. Les indemnités sont proposées comme "des nouveautés" ; elles viennent malheureusement remplacer les indemnités de licenciement habituelles (qui tournent en moyenne à 3 mois de salaire) et pire encore, le chômage.
- La poudre aux yeux, c'est aussi que "cette indemnité n'est pas imposable sur le revenu". Ca lui fait une belle jambe au jeune ; je doute fort qu'avec ces revenus il paie l'impôt de toute façon !
- Ces indemnités sont de très loin inférieures aux droits auxquels pouvait prétendre le jeune auparavant (à savoir, le chômage). Elles correspondent à un mois de chômage environ. Ce qui est ce à quoi a le droit une personne qui a travaillé un mois, et non deux ans...
- Enfin, ce projet arrive avec en complément un plan d'aide à l'obtention de prêt pour un logement. C'est une bonne idée d'aider les jeunes à obtenir un prêt pour le logement. L'Etat traite avec les banques pour agir en fonds de garantie ; en résumé, l'Etat paie pour cela. Je n'ai rien contre ce projet de solidarité logement, par contre pour moi ça n'a rien à voir avec le CPE. Le gouvernement l'a essentiellement assorti au CPE pour "mieux vendre" ce nouveau contrat, et c'est bien regrettable. Ce projet de solidarité va d'ailleurs coûter à l'Etat. Je me demande donc pourquoi l'Etat paie pour mieux vendre son CPE qui favorise essentiellement les gros et moyens employeurs ;
Qui ne favorise par leur croissance attention, il ne s'agit pas d'argent que l'on "donne" aux employeurs, il s'agit de créer la facilité de virer un jeune. Il ne s'agit pas de la facilité de l'employer ; il s'agit juste de la facilité pour le virer.
Il faut aussi savoir qu'en France, nous gueulons peut-être, mais nous cotisons aussi. Nous cotisons beaucoup plus que n'importe qui dans n'importe quel autre pays. C'est sur la base de cette cotisation monumentale que se construit notre protection sociale, qui se doit donc d'être monumentale elle aussi. Ce qui ne veut pas dire que je cautionne la dépense par l'Etat à tout va, juste que la protection sociale est une chose normale en France.
Par exemple, pour moi qui me lance en tant qu'éditeur, je paierai 44 % sur la partie de ma rémunération (et beaucoup plus avec une assurance chômage en plus, mais les indépendants ont tendance à ne pas prendre d'assurance chômage, ils sont dans une sorte de précarité mais le sont de leur propre initiative au moins). N'importe quel employeur paie aussi une énorme cotisation à chaque salaire versé, qui sert à alimenter les caisses du chômage.
Enfin, pour ceux qui restent sceptiques, il y a un tas de journaux qui interrogent un tas d'experts ou de référents sur ce sujet. Je n'en ai lu aucun favorable au CPE. Sauf dans le magazine-pour-employeurs comme "L'Entreprise", où vous trouvez de toute façon toutes les combines légales (et pas forcément morales) pour être un bon employeur productif et payant le moins possible d'impôts.
Je n'ai plus les liens des différents que j'avais consulté mais voici celui que je lis actuellement : (à prendre comme un parmi d'autres, évidemment)
Pour contrer l'action du gouvernement, Ségolène Royal, présidente (PS) du conseil régional de Poitou-Charentes, décide de réserver les aides régionales aux entreprises n'utilisant ni CNE ni CPE
Tiens, enfin une superbe action de Ségolène, celle dont j'entends tellement parler mais que je vois si peu !
Je l'applaudis sur ce coup-là.
C'est un événement en fait très original, parce que dans le monde des employeurs on recommande de faire usage du CPE dès que faire se peut (pourquoi faire un CDI, m'a-t-on dit encore il y a une semaine)et que la structure régionale semble là faire preuve d'une volonté ferme de favoriser un concept, une ligne de conduite... La news date de trois semaines, donc j'applaudis en retard, mais j'applaudis.
Sans vouloir post-bomber le sujet, c'est juste que je suis là peu souvent mais intensivement, une autre news :
Au lendemain de l'intervention de Jacques Chirac le PS a durcit le ton en appellant pour la première fois les Français à manifester. Réclamant le retrait du CPE, onze formations de gauche vont distribuer le 4 avril un tract commun.
Le mouvement va donc bel et bien s'intensifier. Manifs au 4 avril...
Je suis Fëanor qui créa les Silmarils (comme ca je vois dans la nuit!)
Le porcinet et sa femme en profitent pour manipuler leur futur éléctorat et se faire bien voir, mais ca ne se passera pas comme ça... Dommage, il me manquera quelques mois pour pouvoir voter en 2007...
En 2007 il ne me manquera rien pour voter et je serai au bureau de vote à l'heure de l'ouverture.
Ce qui est "amusant" c'est que parmi les partisants du CPE que j'ai pu voir jusqu'ici il n'y a personne ayant une connaissance du monde du travail en usines, des gens qui ne seront jamais concernés par cette mesure sinon de l'autre coté de la barrière pour en profiter.
Oui, c'est sur comment parler de quelque chose que l'on ne connait pas ? Je ne suis pas simpliste. A propos a Sciences-Po il y a toute la bourgeoisie Strasbourgeoise et parfois Parisienne. Il est clair que ceux qui ont une place deja prévue dans la boite de Papa, qui n'ont jamais bossé en intérim parceque Papa leur paye leur permis, voiture, appart' n'ont pas de velleité constestataires. Alors qu'on ne me serve pas du genre " ce sont des enfants gatés qui foutent la merde"... Les enfants gatés ils ne se posent pas la question de leur avenir, si ce n'est en terme de vacances au club-med et rallys avec Hildegarde.
Je suis vraiment enervé qu'on en arrive a juger sans réflechir, sans connaitre les termes du problèmes, a juger par la voix sacralisante de Jean-Pierre Pernaut et de Claire Chazal. Stop, quant au "porcinet et sa femme", je te rappelle que nous n'avons pas été outranciers et vulgaires avec Sarko' ou Chirac. Merci.
Je viens d'entendre à la radio que les "négociations" par rapport à la nouvelle loi se feraient avec les députés UMP et... Sarko. Il fallait s'y attendre... Qui en sort revivifié ?
La présidente du MEDEF dont je ne me souviens jamais du nom [edit : Parisot ? non ?] a aussi lancé un appel aux entreprises pour qu'elles n'embauchent pas en CPE avant la promulgation de la nouvelle loi... Certes... J'sais pas pourquoi mais j'ai des doutes : franchement que risque une entreprise a embauché en CPE maintenant vu que le décret est passé au Journal Officiel ? Prud'homme ? Ben non vu que ce contrat est légal maintenant...
Enfin, dernière remarque entendue à la radio : une des différences majeures avec Mai 68, c'est qu'aujourd'hui les jeunes n'ont qu'UNE renvendication : le CPE.
En plus je trouve qu'ils n'ont pas été opportunistes dans l'affaire : ils ont prévenu en janvier, ils ont été contre mais n'ont pas appelé à manifester, ils ont fait confiance aux procédés normaux. Ils n'ont fait que dire ce que même des gens à l'UMP disaient au sujet du CPE, bien souvent. Comme d'habitude Hollande et Ségolène sont restés absolument discrets( chose qu'on leur reproche bien souvent d'ailleurs). La décision de Sélogène du 12 mars dernier concernant les aides régionales de Poitou-Charentes, je n'en avais absolument pas entendu parler. Ce n'est qu'hier qu'en farfouillant partout j'ai trouvé ça. On ne peut pas dire que ce fut annoncé avec des buts médiatiques avoués.
Absolument rien d'étonnant à ce que le PS soit résolument contre le CPE, par contre, sans même parler de pouvoir en place ou d'opposition au pouvoir en place, ce contrat est contraire aux principes de la gauche donc toute la gauche est contre.
Sarko a approuvé le CPE discrètement, puis s'est annoncé contre les manifs en février, disant qu'il fallait laisser sa chance au CPE. Puis a complètement changé de discours fin mars, pour se prononcer en faveur d'un report du CPE, afin de le changer avant de l'appliquer. En cette affaire, en parlant objectivement, il n'a pas forcément agi malhonnêtement : il a vu la crise sociale qui a gagné en ampleur, ce qui a pu le décider à proposer un report du CPE (que ce soit par sagesse ou par pur et total opportunisme, les faits eux-mêmes laissent entrevoir les deux possibilités ; bien sûr les événements des précédentes années concernant Sarko me laissent tirer mes propres conclusions).
Ce n'est qu'après la réaction assez paradoxale du Président (on adopte la loi, mais on fait tout pour ne pas l'appliquer et pour la changer (sauf que pour ça il ne faut pas la promulguer, évidemment) ) que le PS a lancé son appel.
'fin bon... ce qu'en pensent les gens après... je ne suis pas dans leur tête, j'ai assez de la mienne, grand bien m'en fasse.
Hum...oui enfin là Eltharion...ceux dont on entend le plus parler pour les manifs étudiantes ça reste les facs de socio et de lettres, pas les BTS ou les Bac Pro, donc niveaux confrontation avec l'entreprise et avec l'usine...( et le problème est peut être là aussi, le système universitaire français se plaçant bien trop loin de l'entreprise et de la professionalisation)
D'accord avec toi Ciryon, ceci dit, tu as retourné la phrase. Eltharion disait que les "pro-CPE qu'il avait vu jusqu'ici" étaient loin du monde du travail en usine.
Il n'a jamais dit que les anti-CPE en étaient proches. Dès qu'on parle d'étudiants, on est assez loin du coeur de cible des usines, et je doute que ceux qui travaillent en usine aient le temps de manifester.
Beaucoup des gens des usines (je suppose) font partie des "5 % sans avis" ou des "68 % des français contre", mais peu font partie des "27 % pour". Ca parait assez logique. Ce n'est pas pour autant qu'on voit 68 % des français dans la rue, évidemment, ceux dans la rue sont souvent des étudiants, des lycéens, et parfois des salariés politisés ; et aussi beaucoup de sympathisants non politisés dans les dernières manifs ! Les ouvriers suivent souvent des mouvements syndicalistes (avec raison) et se retrouvent dans les manifestants côté CGT et autre.