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Concours VaL n°6 - votes
(Sujet créé par Kyr l 30/05/09 à 02:31)
non favori


Votez pour classer les textes VaL et désigner lequel sera publié ^^


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Kyr
30/05/2009 02:31
Vierge de la lance qui distille et pête une durite à l'occasion

Le temps s'effeuille à une vitesse folle : notre concours est terminé, voici venu le moment de voter pour votre épître préférée.
Originalité, respect du sujet, qualité des vers ou simplement intuition, vous êtes libre de choisir votre propre barème pour départager ces 8 participations...

Modalités :
[list][*]Pour voter, postez à la suite de mon message « je vote pour le texte n° ## ».
[*]Vous avez jusqu'au 15 juin 2009 pour donner votre avis.
[*]Si jamais vous souhaitez changer votre vote, cela reste possible jusqu’à cette même date en m'envoyant un MP ou en éditant votre message sur le forum.[/list]
[url=http://forum.vers-a-lyre.fr/viewtopic.php?f=45&t=629]Le règlement est toujours à votre disposition si vous le désirez.[/url]

PS : [list][*]Pour les membres de l'équipe [url=http://www.vers-a-lyre.fr/]Vers à Lyre[/url] pensez que vous ne votez QUE sur le forum du magazine
[*]Si vous avez écrit un texte d'un autre genre que l'épître sur le thème feuille, vous pouvez le proposer à [url=http://www.vers-a-lyre.fr/proposer.php?type=texte]notre appel à texte[/url] jusqu'au 31 mai (dans 3 jours !)
[*]Je sais qu'il y a aussi des artistes sur le forum, donc pour les photos, dessins, créations sur le thème feuille, il n'est pas trop tard non plus (fin de l'appel le 31 mai aussi) et dans ce cas, rendez-vous à l'[url=http://www.vers-a-lyre.fr/proposer.php?type=image]appel à image[/url][/list]


Texte 1
La Dette de l'Aventurier


Voici mon témoignage pour toi seul décrypté,
Il n'appartient qu'à nous, je te l'ai dédié
Lis donc ces mots, froissés entre tes mains
Tu ne m'y reconnais pas encore très bien
C'est que notre aventure m'a transfigurée
C'est que j'ai beaucoup vécu, et voyagé
Tu ne t'attendais pas à ce que je te sois retournée
Pourtant tu en avais signé les formalités !

Dans ce musée où l'on s'est rencontré
Ma Déesse, mon trésor tu as cassé
Ses Gardiens voulaient te frapper
Il y en a trois qui t'ont attrapé
Et c'est moi qui ait été tapée !

Si j'avais pu voler
Jamais ça ne me serait arrivé
Si j'avais pu voler
Malheureusement on m'a épinglée
Et sous ta main je me suis repliée

Arrivée dans la poche de ta veste
J'ai voulu sortir mais d'un geste
Ton allumette s'est embrasée
Tu aurais tout tenté pour me brûler
C'est là que l'alarme s'est déclenchée
Et nous avons été trempés !

Si j'avais été ignifugée
J'aurai pu te résister
Si j'avais été imperméable
Mais je me suis imprégnée de ton odeur
L'eau a bien failli effacer l'encre de chine
Il me fallait te cacher ma pudeur
Et de guerre lasse, je courbais l'échine

Dans le premier bar venu
Tu t'es mis à boire du vin
Couchée sur le comptoir j'ai veillé
Quand sonna la fermeture... Jusqu'à la fin
Ton regard posé sur moi était perdu

Si j'avais été éphémère
Je me serai évaporée
Si j'avais été faiblement constituée
Je me serai changée en poussière
Il t'aurait suffi de souffler pour me délivrer !

C'est dans la rue que tu m'as abandonnée
Tu te croyais finalement libéré
Tu as pris l'avion le cœur léger
Pour retrouver ton épouse esseulée

Si j'avais su comment te retenir
Tu ne m'aurais pas laissée tomber
Si tu avais été plus honnête et moins entêté
Tu aurais compris que nous sommes enchaînés
Le mariage eut été plus doux
Si tu m'avais accordé le bénéfice de l'humanité
Le mariage eut été moins fou !

D'un caniveau j'ai émergé
Au milieu de mes sœurs moisies
L'automne s'est mis à chanter
Une rime enfouie
Un vers à lyre enjoué

L'éboueur m'y a ramassée
Au musée m'a transportée
Je pensais y être en sécurité
Sur le bureau du directeur je suis tombée
Et bien sûr, je me suis faite entuber !

Si j'avais pu couper
Il s'en serait mordu les doigts
Si j'avais pu couper
Mais j'étais au bord de la rupture
Après un interrogatoire acharné
Face à mon air désemparé
Ils eurent vent de ton parjure

Dans un sac on m'a fourrée
Tout plutôt que te rejoindre !
Dans un avion j'ai été embarquée
Mais à quoi bon se plaindre
Puisque je t'étais destinée

Je suis arrivée ce matin avec le journal
Ton dragon de femme m'a piétinée
Impitoyable fut son jeu de sandales
La porte a été violemment claquée
Je comprends pourquoi tu me l'as préférée

Si j'avais été comestible,
Elle aurait fait de moi son petit déjeuner
Si je n'avais pas été crédible
Sans m'ouvrir elle m'aurait ignorée
En secret, nous nous serions retrouvés
Mon séjour aurait été supportable
Et cette aventure, un peu moins minable !

Maintenant que tu achèves ta lecture,
Tu te dis que si tu avais été très riche
Cette Vénus bousillée tu l'aurai payée
Alors je serai restée vierge et immaculée
Ce dragon tu l'aurais dupé avec un peu de triche
Et cette note de frais très salée, tu l'aurais émiettée
Si tu avais été plus honnête et moins entêté
Tu m'aurais tout de même honorée, moi, ta facture !


Texte 2
Longue attente

J'ose espérer que tu sais combien j'ai attendu
Toi qui a tardé à arriver le moment venu
Tu m'avais quitté quelques mois avant
M'affirmant que ça ne durerait pas longtemps

Tu m'as bien eut je dois l'avouer
Quelles sottises tu as racontées
Je t'ai attendu avec beaucoup d'espoirs
Peu de jours, peu de semaines, quel tort de le croire

Puis vint un hiver des plus rigoureux
Même la neige ne me rendit plus heureux
Je regardais toujours l'endroit de la rencontre
Je regardais toujours les aiguilles de ma montre

Je peux bien te le dire à toi
Peu de rayons sont venus jusqu'à moi
J'ai un peu honte de l'avouer
Mais la mort, je suis allé la frôler

Cette période de doutes et d'ennui
Je l'ai rayée de mon passé, de ma vie
Car désormais j'en suis content, tu m'es revenu
Toi qui donne à cette existence la peine d'être vécue

Ton compagnon semblait bien décrépit
Quand tu n'étais pas la pour passer tout ton temps
Avec lui, avec moi, avec tous tes amis
Toi qui ramène le soleil, ma chère feuille de printemps.


Texte 3
Epitre aux acharnés des sciences


Equations, dérivées, matrices, courbes
Vous savez, vous gâchez nos journées
Oserais-je dire que vous êtes fourbe ?
Je ne sais pourquoi vous nous torturez
Bah, sur mes feuilles, je fais des gribouillis
Sachez que les sciences je vomis
Surtout depuis que vous avez déchiré ma copie
Moi Jerry, J’ai ri, j’ai ri, j’ai ri, j’ai ri
Ne lisez vous pas sur ma tête ?
Je rêve pendant les contrôles
A des choses sans queue ni têtes
Vous allez trouver ça drôle !
Un jour je vous ferai un cadeau
Un jour, j’irai sur votre tombeau
Ces fleurs que j’effeuille sans écueil
Je les mettrai sur votre cercueil
Elles seront votre seul linceul
Car vous finirez seul
Assez, encore une feuille de gâchée
Je vais la mouiller et la mâcher
Et rien, pas de traces, il ne restera
A part de l’aigreur dans mon estomac
Ne voyez vous donc pas que la Vie est,
Plus libre et moins parfaite que vos nombres ;
Que mystère et inconnu donnent beauté,
Vouloir tout comprendre et expliquer est sombre.
Ne voyez-vous pas cher savant,
Que j’étais heureux ignorant !
Plus ma tête se remplit de savoir,
Plus je perds de mon innocence,
Plus je sens que la vie a un goût rance,
Laissez-moi rêver tard le soir.
Pourquoi nous forcer à écrire des formules
Sur ce papier. Vous êtes sans scrupules.
Aujourd’hui naissance d’un combat,
Qui sans aucun doute jamais ne finira.
Quoi ? Je tue le Monde en tuant la science.
Quoi ? L’Homme doit tout comprendre.
Quoi ? La science est un vaccin à la méfiance.
Quoi ? L’Homme doit tout prendre
Cher ami, je suis ivre de l’inexpliqué,
Un conseil : vous ne perdrez rien à essayer.
Cher ami, tout n’est pas explicable.
L’admettre, en êtes vous capable ?
Livres et feuilles ne sont pas que rationalité,
Folies, impulsions…voilà leur utilité.


Texte 4
Cher auteur,
Divinité de lecteur

Vient vers vous une jeune femme, qui d’avance vous fait part de son admiration.
Excusez cette lettre bien faible où tout n’est que brouillon et hésitation,
Où mes états d’âme campent derrière les grandes expressions.
Qui suis-je, sinon une fille victime d’exclusion,
Qui a su trouver refuge derrière l’habileté de votre écriture.
Votre talent est un bien bel onguent,
Des points de suture sur mes vilaines blessures,
Le plus merveilleux des médicaments.

Laissez-moi d’abord vous raconter,
Comment mon regard vous a trouvé.
Vous vous cachiez par là ou par ici,
Dans un recoin poussiéreux d’une bibliothèque.
Pour un endroit oublié, c’était un nuage de rêverie,
Réservé uniquement aux grands adeptes.

Cet espace désertique peuplé de rayons,
A tout de suite emballé mon imagination.
Je marchais lentement, gorge serrée,
Vers une étagère logeant sous une ampoule éclatée.
Coincé entre deux mornes bouquins,
C’est le vôtre qui a guidé ma main.

Le dos de la couverture était bleu azur,
Vous me promettiez de belles aventures.
Dans un fauteuil je me suis enfoncée,
Impatience et curiosité me ravissaient,
Et enfin, dans votre histoire je me suis plongée.

Les pages, parfois cornées, parfois tâchées,
M’hypnotisaient avec leurs droites rangées.
Je gobais chaque caractère imprimé,
Comme si je cherchais à me désaltérer,
Me demandant à chaque nouvelle avancée,
Comment du papier pouvait-il me faire aussi bien voyager.

Grâce à vous, je suis partie
Loin, j’ai traversé votre océan de lettres.
Je suis partie, par les majuscules et les interlignes,
Et j’en suis revenue avec une petite découverte.

On n’est jamais mieux loti,
Qu’au creux des pages d’un livre.
On n’a jamais mieux rêvé,
Que dans un nid aussi bien douillé.


Texte 5
Le résistant


Mon cher ami, je t’entends déjà qui soupire
Avant seulement d’avoir commencé à me lire.
Traite-moi, si tu le veux, d’incurable dinosaure,
Lève l’œil au plafond, pousse un souffle sonore.
Envoie-moi tous les mails que tu souhaites
Je resterai fidèle à mes manières désuètes !

Tu as le sang électronique.
Je suis, moi, un archaïque.
De cette brave vieille feuille
J'ai bien du mal à faire le deuil.

Vois-tu, il y a tout un rituel autour d’une lettre
Que tes courriels ne pourront jamais permettre.

A ta culture du clic, à ta souris impatiente
Je préfère mille fois le charme de l’attente.
Et puis il y a le bruit de l’enveloppe déchirée,
La page que l’on tourne, le carré déplié.

Toi qu’entends-tu donc par devant ?
Le silence implacable d’un écran.
Oh, et j’allais oublier cette odeur
Dont chaque pli est le digne porteur !

Une feuille sent le papier, la colle et l’encre,
Le parfum de l’école, les ratures du cancre.
Il traîne sur le timbre un effluve de voyage,
Parfois des grains de sable entre deux pages.

Que rétorqueras-tu à tout cela, ami d’enfance ?
Ta réponse, hélas, je la connais par avance.
Ce seront dix doigts pressés sur ton clavier
Un clic pour envoyer, un autre pour fermer.

Car c’est cela, en fait, un ordinateur :
Une lutte acharnée contre les heures.

Mais je me sens bien las de vivre au rebours de mon temps,
La prochaine fois que tu me mailes, je te réponds à l’avenant.


Texte 6
À celle qui m'a quitté,

Juste une gorgée de bourbon,
Devant un barman fatigué,
À la lumière brisée du néon,
Et l'écho sourd d'une télé.

Sous mes yeux s'étale la lettre,
Où tout ce que je veux t'écrire,
C'est ce que je n'ai pu admettre,
Ces trois mots que je n'ai su dire.

Une autre gorgée de bourbon,
Pour avoir un peu de courage,
À la lumière brisée du néon,
Et poser mon coeur sur la page.

Sous mes yeux s'étalent ces mots
Que j'aurais dû te murmurer.
De l'encre s'écoule l'écho,
Ce que je croyais deviné.

Dernière gorgée de bourbon,
Avant de reprendre la route.
À la lumière brisée du néon,
Les feuilles, la pluie, goute-à-gouttes.

Pour toi, mes mots avoués.


Texte 7


Texte 8
A Lucien

Mon ange, la lettre est morte, la feuille volante est restée sur ma table ;
Ne m'en tenez pas rigueur, Défaite était louve pâle - bien trop considérable.
Les longues cascades de papier s'agacent toujours des jolis mots creux ;
Oh ! Certes oui, vous m'aviez docilement écoutée, pansement sur mon aveu.
Ainsi donc, tout était bien tranquille, vous étiez un père, et j'étais rassurée...
Mais vous n'avez pas suffi aux effrois de ma plume, tout le blanc est resté.



Texte 9
Epître à l’amant perdu …

Aujourd'hui mon amour, sur cette feuille lisse,
Je te parle de nous, des bonheurs d’autrefois,
Espérant que le chant qui sous ma plume glisse
Franchira le silence, en t’apportant ma voix.

Nous adorions tous deux marcher sous les grands chênes,
Nous faisions très souvent des arrêts en chemin
Pour ramasser des fruits, des feuilles ou des graines,
Et nous en remplissions nos poches et nos mains…

Tu rapportas chez nous, un gland et sa cupule,
Tu l’enfouis dans un pot, au pied du vieux hangar.
Une tige poussa. J’eus l’air bien incrédule
Quand tu me dis un jour : « C’est un chêne, viens voir ! »

Tu m’appelas souvent, voulant que j’apprécie
Les feuilles jaillissant des modestes bourgeons,
Timides lambeaux verts, aux bords en dents de scie,
Et devant ce miracle, oh ! comme nous riions…

Le printemps nous mena vers d’autres paysages ;
Nous revînmes chez nous à la fin de l’été.
Les feuilles jaunissaient, par manque d’arrosage.
En les voyant, je dis : « Mais, c’est un cerisier ! »

Tu t’éloignas vexé, murmurant pour toi-même :
« C’est bien un gland pourtant que j’avais rapporté ! »
O, mon amour, j’entends encor ta voix que j’aime,
Et comme je voudrais ne m’être pas moquée…

Je me retrouve seule et sans toi je frissonne
Maintenant que la mort t’a de moi séparé.
Dans notre jardin gris balayé par l’automne,
Les feuilles et les fleurs se sont toutes fanées…

Ce matin, sur le seuil, quand j’ai ouvert ma porte,
J’ai trouvé cette feuille aux lobes bien formés,
Une feuille de chêne ! Et le vent qui l’apporte
Repart te l’annoncer : « Ton chêne a bien poussé ! »

Aujourd'hui mon amour, sous ta dalle bien lisse,
Peux-tu te souvenir des bonheurs d’autrefois ?
J’espère que le chant qui sur les feuilles glisse,
Flottera jusqu’à toi, te rappelant ma voix.
Kyr
08/06/2009 15:09
Vierge de la lance qui distille et pête une durite à l'occasion

Hop hop hop !

On vient voter les Pierreux !
Kyr
12/06/2009 22:44
Vierge de la lance qui distille et pête une durite à l'occasion

3 jours pour voter...
Bébel
14/06/2009 08:50
Tear for Fears

Je vote pour le texte 9.
Je félicite les auteurs qui passeraient par ici.
Kyr
17/06/2009 03:28
Vierge de la lance qui distille et pête une durite à l'occasion

Merci bébel pour ton vote, nous sommes à présent en phase de mise en commun des résultats.

A ce WE pour le podium
Kyr
21/06/2009 20:58
Vierge de la lance qui distille et pête une durite à l'occasion

Bonjours à tous

Comme promis, voici les résultats du concours interforum n°6 organisé par Vers à Lyre.

Le podium accueille :

Sur la troisième marche :
- Julia E. Harrington avec son texte "À celle qui m'a quitté" (n°6)

En seconde position :
- Janis avec son texte "Epître à l’amant perdu" (n°9)

Et en première position :
- Cristal avec son texte "Le résistant" (n°5) gagne la publication de son texte et la mise à l'honneur de son forum : [url=http://plumedargent.xooit.com]Plume d'Argent[/url]

Avec les félicitations de l'équipe pour l'ensemble des participations à ce concours de qualité, merci à tous !

Les auteurs sont :
n°1 > Secretspleen
n°2 > Lung Tien
n°3 > Oeil de nuit
n°4 > La petite Clo
n°5 > Cristal
n°6 > Julia E. Harrington
n°7 > Xay
n°8 > Silversun
n°9 > Janis

Les auteurs qui le souhaitent peuvent me demander le détails de leurs résultats par Message Privé.
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