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Sous la lune...
(Sujet créé par sylesis l 15/03/08 à 00:22)
Le thème principal de cette histoire n'est pas celui que je maîtrise le mieux, j'espère que le lecteur ne m'en tiendra pas rigueur si la construction semble maladroite.
Toute ressemblance avec des personnes existant réellement serait un pur coup de pot.
Sa proie se tenait immobile, inconsciente encore du danger qui la guettait. La chasseuse s'approcha à pas feutrés, avec la grâce propre aux prédateurs, tous sens aux affût. D'autres concurrents s'approchaient, la chasseuse décida de frapper la première et bondit comme l'éclair sur sa victime.
La cafetière succomba en silence et Myriam Aldré versa le sombre élixir dans sa tasse Pompoko, devant l'air déconfit de ses collègues.
"Il y a des moments, Myr, je me demande si tu as tout en place dans le crâne. Ce n'est que du café.
_ Mon café ! Mon précieux ...
_ Oulah, du calme Golum, couché !
_ Chacun ses vices : certains aiment fumer ou boire, moi j'aime le café et dormir.
_ Oui, ca va bien ensemble, c'est clair...
_ Bleh ! De toute manière, si j'ai pas mon café en arrivant ici, je suis d'humeur massacrante."
Pour Myriam Aldré et Jeanne Meral, comptables à la société Sogicom, le café avant la journée de travail était un moment sacré où elles pouvaient se retrouver, bien qu'elles travaillaient toute deux dans le même bureau.
"Oui, j'ai vu ca hier : il a dégusté, John.
_ Non lui c'est normal : il ne peut pas me voir en peinture alors je le lui rend.
_ Allons bon.
_ Encore hier, il a touché à mon ordinateur pendant la pause et quand je suis revenue, ca avait planté alors que je n'avais pas sauvegardé la compta : il l'a fait exprès, j'en suis certaine.
_ Non, il a juste profité de la pause pour installer une mise à jour sur toutes les machines. C'est son boulot, tu sais ?
_ N'empêche qu'il y avait que la mienne qui avait planté.
_ Bon ma fille, au lieu de parler de notre bel adminsys, je crois qu'on devrait se mettre au turbin, si tu as fini ta cafetière."
Ainsi Myriam et Jeanne repartirent elles pour un voyage au pays des nombres, les multipliant et divisant, tandis que les heures s'additionnaient et que celle marquant la fin de la journée arrivait.
De retour chez elle, Myriam sortit d'un carton une coupe de ramen et lui fit un sort : ce n'était pas tant qu'elle en rafollait, simplement elle avait à peu près autant d'idées de repas que de lingots d'or cachés sous son lit.
Les soirées n'étaient pas son fort et, appelez ca une malformation émotionnelle, elle ne savait jamais comment s'occuper ou se distraire. Après avoir lu quelques pages d'un livre qui trainait depuis plusieurs années sur sa table de nuit, la jeune femme partit pour le pays d'Oniros et rêva.
_______
La renarde avancait à pas feutrés sur le sol moussu de la forêt, tout attentive au moindre bruit : la proie était là, elle l'avait sentie. Puis en l'espace d'un instant, la femelle bondit et retomba sur un rongeur à la manière si particulière de la chasse des goupils, pour finalement croquer son repas.
Repue après sa troisième souris, la renarde marcha jusqu'à un talus proche et inspecta les horizons, éclairée par la lune : d'autres renards se faisaient entendre au loin, principalement des couples. La femelle était seule, pour sa part : plusieurs mâles avaient tenté de s'attirer ses faveurs mais la demoiselle rousse les avait toujours repoussés, ne leur trouvant que peu d'intérêts.
Dame goupil redescendit finalement de son observatoir et courrut par jeu, avant de fondre dans la nuit.
____
"Preums !!!
_ Bons réflexes ...
_ ...Marc. Marc Dubar. Je suis nouveau à la section informatique : je suis arrivé il y a deux jours.
_ Deux jours et tu as déjà compris qu'il ne fallait pas s'interposer entre Myriam et le café : tu apprends vite, c'est bien, ca te sauvera la vie. Et par la même occasion, moi c'est Jeanne et la furie qui a faillit te renverser pour boire son café en première est ma collègue Myriam : on est à la compta. Bons réflexes d'évitement aussi, comme je disais donc.
_ Merci.
_ Donc, Marc, voila Sogicom avant d'être en état de travailler, avec sa horde de zombis réclamant leur caféïne. C'est triste d'être accro aux grains amers, je trouve.
_ Comme si toi t'en faisais pas partie !
_ Tutut, moi je carbure au chocolat chaud : au moins ca sent meilleur.
_ Ca, on le voit à tes hanches que tu adores ca.
_ Pierre, est ce que par hasard tu aurais oublié que c'est moi qui m'occupe des fiches de paies ?
_ D'accord, excuse moi, Jeanne : j'y suis allé fort, ca ne se dit pas à une dame.
_ Gentil garçon.
_ Bon, je crois qu'il est temps que je m'y mette : John Stave, l'administrateur système, a dit qu'il me montrerait l'organisation du réseau de la société, et si je tarde, ca risque de faire mal pour un début.
_Oui, surtout avec John : bon courage Marc, et bonne journée.
_ Merci euh... Myriam ? Et bonne journée . Bonne journée de même Jeanne.
_ Salut Marc !"
Les aiguilles de l'horloge tournent et les heures se succèdent, laissant des souvenirs qui deviennent salaire. Au cours d'une heure que d'aucuns ont appelée la dernière de la journée, une heure grandement attendue, une heure enfin arrivée, deux comptables se levèrent et quittèrent le siège de Sogicom. Elles croisèrent un technicien en informatique nouvellement engagé et discutèrent avec lui.
"Merci encore pour l'astuce avec le logiciel : au moins maintenant je ne perdrais plus le travail si mon ordinateur plante.
_ Oh, de rien : c'est mon boulot, et j'aime aider de toute façon.
_ Ca a été la journée avec John.? Pas trop dur?
_ Non, ca va, il est sympathique sous ses dehors abrupts.
_ Sympathique? J'ai connu des mouroirs plus agréables...
_ Pardon?
_ Non, c'est rien. Bon Jeanne tu me raccompagnes ? Pas envie de faire le chemin à pied, moi.
_ Ok, monte ma grande. Bonne soirée Marc, et à demain.
_ Euh je ne travaille pas demain : à Lundi plutôt.
_ Ok, à Lundi.
_ Ciao Marc."
_______
La renarde sortit de son terrier avant de s'étirer voluptueusement, puis huma l'air. Il y avait une nouvelle odeur dans la forêt, une odeur qu'elle ne connaissait pas : ca n'étais pas un humain, pas un autre renard... Ca ressemblait à une odeur de chien encore que pas tout à fait. Curieuse, la rouquine décida de chercher qui était le nouveau venu en ces bois, et flaira le sol à la recherche d'une piste.
Une piste fût trouvée et la renarde la suivit jusqu'au cour d'eau traversant la forêt. Là, elle vit le plus gros chien de sa vie, tout gris. Le chien la sentit et se tourna vers elle, curieux, puis lui demanda qui elle était dans le langage commun des animaux.
La rousse demoiselle répondit qu'elle était une renarde et qu'elle vivait en ces lieux, puis retourna la question et demanda ce qu'un chien faisait ici seul loin des humains. L'autre lui répondit qu'il n'était point chien mais loup, et ajouta d'une voix lasse qu'il errait seul à la recherche d'un lieu où il pourrait trouver pitance sans être chassé, ayant été banni de sa meute.
La renarde, émue, lècha le museau de l'étranger gris, et bien que tout son être hurlait qu'il pourrait être dangereux pour elle, lui souhaita la bienvenue sur son territoire et l'autorisa à chasser s'il le faisait raisonnablement. Le loup en réponse inclina la tête et la remercia.
________
"Bon alors Myr, tu le trouves comment le nouveau? Il n'est pas là, tu peux le dire.
_Euh... Il est sympa.
_ Sympa c'est tout ?
_ Tu cherches encore à me caser, toi, c'est ca ?
_ Je ne vois pas de quoi tu parles.
_ Si si, je reconnais cet air : la dernière fois qu'il est apparu sur ton visage, je me suis retrouvée comme par hasard en tête à tête avec Paul du marketing après que toi et ton copain nous ayez invité au resto chacun de notre coté.
_ N'empêche qu'il est mignon, Paul.
_ Oui mais il n'est pas mon genre. Et en plus il est gay.
_ Nul n'est parfait. Bon, et Marc ?
_ Encore à jouer les marieuses, Jeanne?
_ Ah, salut John.
_ Oui, salut ...
_ Au fait, Myriam, Marc m'a laissé un mémo m'expliquant ce qu'avait eu ta bécane après que j'ai installé la mise à jour que le patron voulait, je suis désolé. Je passerais dans la journée pour corriger ces plantages.
_ C'est gentil mais Marc s'en est occupé hier après-midi.
_ Ok. Bon je vous laisse toutes les deux : le patron veut me voir à propos d'un autre truc à installer, pour soit disant rendre le réseau plus performant et moins couteux...
_ Ciao John
_ Bye..."
De retour chez elle et après avoir englouti la macédoine de thon achetée un peu plus tôt dans la journée -le carton de ramen étant fini- , Myriam se jeta sur le lit et se mit à réfléchir. Que pensait elle du nouveau venu ? Bonne question...
Malheureusement, la réponse demeurait pour l'instant celle qui avait été fournie plus tôt dans la journée. C'est sûr Marc était très gentil, et sa timidité était adorable, mais Myriam ne se sentait extrèmement désireuse d'une relation. Ca paraissait inconcevable pour beaucoups de gens mais la jeune comptable se disait qu'elle pouvait vivre sans sexe : en plus c'est comme ca qu'on attrape les enfants si on ne fait pas attention, alors non merci!
Enfin reposée d'avoir répondu à cette question qui la turlupinait depuis qu'elle avait été formulée, Myriam se jeta sous la douche pour savourer un jet massant bien chaud, avant de bondir en souriant dans son lit. Demain weekend, elle pouvait dormir jusque midi : certaines personnes ont des joies simples.
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La renarde en était à son quatrième rongeur quand elle sentit et entendit un nouvel arrivant. Agissant par réflexe, elle se réfugia dans un buisson à proximité, avant de réaliser qu'il s'agissait du grand chien de la veille, enfin du loup comme il s'appelait lui même. Ils parlèrent et le loup lui dit qu'il était intrigué par sa façon de chasser. Dame goupil entreprit alors de lui apprendre l'art de la chasse selon les siens, et plusieurs lapins en firent les frais. Les leçons finirent par tourner au jeu et la forêt résonna de jappements et aboiements que l'on aurait pû reconnaitre comme des rires, eut on connu la langue des animaux : pour tous deux, ce fût une excellente nuit.
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Ainsi allait la vie à Sogicom. Les deux comptables virent régulièrement Marc lors des pauses et lorsqu'il venait effectuer quelques dépannages sur le matériel informatique. Le jeune homme avait gagné de l'assurance à mesure qu'il s'intégrait dans l'équipe, mais il avait conservé cette touchante innocence
qui faisait sourire Myriam.
Elles virent également John régulièrement, mais malgré un réchauffement entamé, Myriam continuait de l'éviter de manière discrète : elle savait peu de lui, et ne s'y intéressait guère pour commencer, mais il semblait toujours sombre et réservé. Souhaitant éviter les instincts d'entremetteuse de sa collègue, la jeune femme se garda bien de montrer quelqu'émotion en dehors du travail : malgré celà, leur amitié demeura inchangée.
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Les nuits se suivirent dans la forêt, loup et renarde continuèrent à se côtoyer. Lentement, sans qu'aucun des deux ne s'en rendit compte, une flamme naquit entre les deux canidés.La flamme grandit et l'amitié entre la renarde solitaire et le loup banni devint amour, auquel l'instinct reproducteur n'avait nulle part. D'aucun aurait pû se dire que cette liaison inter-espèce était contre nature, mais tous deux se dirent qu'on avait déjà vu couples plus étranges et ne s'en soucièrent pas plus.
Il vint un soir où le loup souhaita faire un présent à sa compagne : un écureuil entouré de fraises sauvages caressa son esprit - dame goupil en étant fort friande- mais il décida de faire un présent certe moins délicieux mais plus attrayant à la vue. On sousestime parfois l'habileté manuelle - pattuelle ? - des animaux, mais pour qui est né avec, des griffes non rétractiles sont capables de trésors. Par une étrange coincidence, la renarde eut exactement la même idée, et décida de confectionner le même présent pour son compagnon.
C'est ainsi qu'éclairés par la pleine lune, un loup et une renarde assis sur un talus échangèrent présents et voeux de fidélité. Dame renarde offrit une boucle faite d'herbe et d'une paquerette, et la passa à l'oreille de son ami; sire loup offrit une boucle faite d'herbe et d'une fleur de coquelicot, et la passa à l'oreille de son aimé. Alors tous deux jurèrent de conserver leur boucle en toute circonstance, aussi longtemps que durerait leur amour.
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Comme toute société soucieuse de ses employés, il arrivait à Sogicom d'organiser des petites receptions auxquelles tous étaient conviés. Généralement le but était de renforcer l'idée que la société était une grand famille et qu'elle reposait sur chacun, mais il arrivait parfois que le but fut une simple célébration, telle l'enfant d'un employé, ou un marriage. Une de ces receptions se produisit finalement -la première depuis presque six mois - à laquelle tous participèrent, et en élégante tenue, je vous prie.
Le responsable des ressources humaines fit un discour sur l'aspect famillial de Sogicom, avant de finir par féliciter la nouvelle maman, une dame du service logistique. La réception à proprement dite débuta alors.
C'est en quittant le buffet que Myriam remarqua un détail qui la paralysa : John se tenait en retrait de la fête l'air absent, mais surtout il portait autour du poignet droit un bracelet, un bracelet fait d'herbe et d'une fleur. Remarquant qu'on le dévisageait, l'informaticien se tourna vers la comptable en tenue de soirée, et vit qu'elle même portait un bracelet végétal, surmonté d'un coquelicot.
L'arrivée de son amie et son interrogation fit sortir Myriam en partit de sa torpeur :
"Hé bien Myr, John, qu'avez vous tous les deux ? On jurerait qu'un secret inavouable vient d'être révélé.
_ ...
_ Je le savais! Alors c'est quoi ?"
Se tournant alors vers son amie, la jeune femme ne pût que répondre machinalement, avant qu'une voix masculine ne la complète :
_ Si les mots je me souviens correctement ...
_ ... sous la lune nous nous sommes fait amants."
Puis, tournant à nouveau les yeux vers l'homme qui portait un bracelet semblable au sien, Myriam Aldré se dit qu'apprendre à le connaitre pourrait se révéler intéressant, finalement.
Sylesis, en relisant ton texte, je viens de tomber sur des petites fautes d'orthographe
Paul m'a laissé un mémo m'expliquant qu'avait eu ta bécane
Ce ne serait pas plutôt CE qu'avait eu ta bécane ?
Oui en effet. Je corrige ca. En fait quand j'y pense, vu l'état de fatigue quand j'ai fait ma relecture, c'est un miracle qu'il n'y ai rien de plus.
sir loup offrit une boucle faite d'herbe et d'une fleur de coquelicot, et la passa à l'oreille de son aimée
Sinon, le sir est à l'anglaise alors que tu as mis Dame renarde, est-ce que c'est volontaire ?
Ce n'est pas la version anglaise. En fait je voulais un titre répondant à "dame" , et je pensais alors à Belgarath, que Garion appelle "Sir loup" au début. Bon maintenant l'utilisation ici n'est pas forcément judicieuse ...