La Pierre de Tear fait peau neuve ! L'aventure continue sur www.pierredetear.fr !
L'ancien site est a présent archivé pour la postérité et en mode "lecture seule". Vous pouvez consulter l'ensemble du contenu et des anciennes discussions du forum,
mais plus créer de nouveaux topics ni écrire de nouvelles réponses.
Le voyageur avancait dans la plaine, vers un but qu'il ignorait. Non pas qu'il avait oublié, simplement il n'en avait aucun. La guerre qui dormait dans le coeur des homme s'était éveillée en tous, il n'y avait à présent plus aucune nation qui ne livrait combat, aucun endroit en paix.
Le voyageur avancait dans l'espoir de trouver un endroit où les gémissements ne grondaient pas tels le tonnerre, car la maladie qui dormait dans le monde s'était éveillée et propagée sur tous. Il n'y avait à présent plus aucun village où les corps déformés par la peste ne s'entassaient.
Le voyageur vit une lumière parmi l'obscurité de la fin d'après-midi, et se dirigea vers elle. Il y arriva et découvrit une maison, à la porte de laquelle il frappa. On lui ouvrit et l'accueillit à la table de l'unique pièce.
L'assistance comptait douze membres autour de la table. On installa le voyageur et lui offrit à boire et à manger. Les murs de la pièce étaient drapés de tapisseries élégantes dont les motifs tissés semblaient raconter quelqu'ancienne histoire. La pièce était éclairée par des chandeliers d'argent et la finesse de leur ouvrage était presque hypnotique.
Maints plats furent servis, ce qui surprit le voyageur car la famine qui dormait sous le monde s'était propagée sur tous. Dehors dans le monde, il n'y avait à présent plus personne qui ne pût apaiser sa faim. Le voyageur demanda ce qui était célébré, on lui dit que tous attendaient le retour du convive tant aimé, qui devait arriver vers la fin du repas.
Le repas avancait et la gaieté régnait. On servit plusieurs fois de l'agneau et nombreux plats furent accompagnés de pommes, fruit que le voyageur n'avait pas mangé depuis longtemps. La gaieté semblait de mise et nombreux furent les rires, tant et si bien que l'homme se demanda un instant s'il ne rêvait pas. La mort qui guettait derrière le monde s'était montrée à tous et avait abattu son bras; à présent il n'y avait plus aucune maison qui ne connaissait amer deuil et longs sanglots.
Les conversations allaient bon train, et le voyageur tenta de participer. Bien que ne connaissant personne, il demanda à ses voisins de table qui était le convive tant aimé que l'on attendait. On lui répondit qu'il était le seul à ne pouvoir encore se joindre à la table, et qu'il en avait jadis été exclu : à présent il allait enfin pouvoir rejoindre l'assemblée et tous s'en réjouissaient. Un autre plat arriva et l'assiette du voyageur fût remplie de viande et de légumes, son verre rempli d'un vin délicat aux reflets pourpres.
La porte s'ouvrit de nouveau après quelques temps, et le voyageur regarda le nouvel arrivant entre deux bouchés. Dans sa bouche il y avait des cendres, dans son verre il y avait des larmes, car le voyageur reconnut le convive tant aimé qui venait d'entrer, une lumière à la main. Il ne l'avait jamais vu auparavant mais il connaissait son nom, ses noms, car ils étaient universellement connus.
Le voyageur se précipita vers la porte et sortit, puis il vit les cieux en feu. Il s'assit par terre puis s'allongea, attendant sa fin, car le retour du convive tant aimé marquait la fin de l'ère des hommes.
J'aime bien ce texte où en quelques lignes, on se pose nous aussi la question de savoir qui sera le dernier convive.
J'aime bien cette phrase:
Dans sa bouche il y avait des cendres, dans son verre il y avait des larmes, car le voyageur reconnut le convive tant aimé qui venait d'entrer, une lumière à la main.
Et surtout je n'aimerai pas être à la place du héros.