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Sang Dragon
(Sujet créé par Stered l 19/01/07 à 08:01)
non favori


Ce texte est au choix une nouvelle ou un incipit, si je retrouve un jour l'inspiration pour le continuer Certes, ce n'est pas gagné


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Stered
19/01/2007 08:01
Qui vais-je?

Quelque chose comme un goût de sang au fond de la bouche, Sang-dragon se releva et tenta un moment de faire le compte de ses vertèbres. Titubant encore, il se baissa pour rassembler les restes de son équipement qui l’avaient suivi dans sa chute. Pas de traces de la mule. Son arbalète était définitivement hors d’usage. Et il avait au moins une dent cassée. Après une chute de plus de dix mètres à jouer au rocher d’avalanche sur la pente abrupte. Foutu veinard !
Un rictus amer lui échappa avec un regard au sommet de la falaise, caché encore par la poussière qu’il avait soulevé en tentant de prouver qu’il était aussi résistant que les biscuits de voyage de l’auberge du Poney Roi…Bon, le moyen de sortir de là…Pas de chemin, une gorge encaissée, un passage étroit entre les deux murs de roche, quelques bribes de végétation et un découragement immense à l’aune des douleurs de son corps.
Autant se mettre en route, inutile de rester là à contempler le vague bout de ciel bleu qui fanfaronne tout en haut. Les pierres boueuses rendent son pas hésitant et chaque fois qu’il dérape, son épaule l’élance. Bon, plus de vivres, ils sont restés dans les bâts de la mule, plus que son épée pour se défendre et besoin de repos…Pas de problème…Quelle importance qu’il soit perdu dans une contrée désertée par toute forme de vie dépourvue d’instinct meurtrier et où cette saloperie de mule ne pourra pas faire plus de dix kilomètres avant de se faire bouffer par un trolloc ?

Pestant de plus belle, le guerrier se remit en route et ses pas le conduisirent jusqu’à un rétrécissement de la gorge : les deux parois se rejoignaient presque et formaient deux murs inclinés à la pente moins abrupte que dans le reste du défilé. Elle était raide encore, mais qu’à cela ne tienne, il fallait bien s’extraire de ce traquenard : aussi Sang-Dragon entreprit-il d’escalader la roche, s’agrippant de son mieux aux arbustes épars et chétifs qui vivotaient sur la terre instable. L’homme souffrait autant que les plantes de ce traitement inhabituel : ces multiples blessures et courbatures, si elles étaient bénignes, n’en étaient pas moins fort handicapantes quand il s’agissait de se livrer à ce genre d’activités et le sol rendait sa progression encore plus difficile, s’esquivant fourbement sous ses pas en une myriade de petites pierres qui dévalaient la côte en bonds guillerets vers le fond du défilé.
Il fallait pourtant qu’il atteigne le plateau de Ravell s’il voulait avoir une chance de survivre. Il n’avait aucune idée de ce qui pouvait bien l’attendre là haut, mais ce dont il était certain, c’est qu’à la nuit cette passe grouillerait des prédateurs qui sommeillaient dans les anfractuosités tant que le soleil chauffait les parois. Et puis, sur le plateau, il aurait de la place ! Là, le sol serait assez plan pour qu’il puisse le faire. Et assez vaste aussi : en supposant qu’il réussisse à tout faire tenir sur le sol poudreux de la gorge, cela ne marcherait pas pour autant : soit ‘il’ ne pourrait pas passer, soit pire ! Il resterait pris entre les deux murs de pierre ! Bref, il fallait que Sang-Dragon atteigne le haut de la passe. Là seulement il pourrait se sortir d’affaire.

Au bout de plusieurs heures d’effort et de tentatives sans cesse renouvelées, l’homme se hissa enfin sur la terre recouverte d’herbe rase du plateau de Ravell.
A l’horizon, le vide : partout ce terrain plan à peine griffé par de maigres arbres aux branches noires, parfois cependant tranché net par un chaos de rochers, refuge des rares mais vindicatifs habitants de ces contrées perdues pour les hommes et les dieux. Le soleil commençait déjà à décliner, teintant de sang la steppe immense, et Sang-Dragon savait que s’il laissait l’obscurité l’avaler, il finirait sa nuit et sa vie dans l’estomac de quelque prédateur aux longues quenottes.
Aussi notre homme se hâta-t-il de commencer sa tâche. Marmonnant dans sa barbe hirsute, il entreprit de tracer sur la terre de larges entrelacs au dessin complexe. Pour tout observateur attentif, il fut évident, au bout de quelques instants, que le guerrier avait atteint un état de transe, tant il était absorbé par son entreprise. Comme un pendule au mouvement régulier, il esquissait des aller et retour précis, sans cesser de psalmodier : ses efforts furent récompensés car les lignes du schème d’invocation commencèrent à luire alors qu’il n’en avait pas achevé les deux tiers. Une lumière bleutée semblait fendre le sol, comme si la trace légère que Sang-Dragon avait imprimée à la terre avait fendu l’écorce terrestre jusqu’à la lave. La lueur s’intensifia avec le crépuscule et les avancées de l’invocateur.
Au moment où le soleil allait sombrer dans la fin du jour, le rituel prit fin. La lumière bleue étincela dans l’obscurité naissante, formant un immense globe ondoyant et l’air vibra dans le lointain, comme un gong frappé en son plein centre. Longtemps, le silence résonna, inhabituel. Puis une voix d’homme s’éleva, rauque et basse, offrande aux dieux bienveillants. L’invocation s’accéléra alors, car un grondement fit écho au chant du guerrier sur la steppe attentive : un chant d’une autre nature, un son qui éveilla la crainte chez les guetteurs de Ravell. Le souffle du dragon fut le premier à passer le globe pour prendre pied dans cette autre réalité, puis une patte aux griffes immenses jaillit en fendant la lumière, suivie du corps reptilien d’un immense dragon vert. Quand celui-ci fut tout entier passé dans notre dimension, le globe se résorba après une ultime lueur et le chant de Sang-Dragon mourut sur ses lèvres pour se muer en large sourire : « Sang d’Homme ! Mon vieux compagnon ! Tu as été long à venir !
-Ou peut-être est-ce l’âge qui te fait perdre la main » répondit le dragon avec un air melliflu, accentué par le ton mordant de ses paroles télépathiques.
Sans relever la remarque autrement que par une grimace de dérision montrant le peu de cas qu’il faisait de ces insinuations, Sang-Dragon enfourcha sa monture.
Au sol, nombres de veilleurs ne purent retenir un soupir de frustration en voyant proie si facile prendre son envol. Suivi aussitôt d’un autre soupir, de soulagement cette fois: si un humain est facile à chasser, affronter un dragon vert est nettement plus dangereux pour la survie des espèces… Quand bien même la dernière génération est toute de crocs et de griffes.

Loin des rages de la terre nocturne, le dragon fendait les airs de son vol puissant, traversant la brume diffuse dont se parait la lune.
Kin shaa
19/01/2007 17:14

Panda Tuatha'anne et canalisateur
Novice

Tiens, un qui finit bien

C'était vraiment sympa de lire tes trois textes

...


...

mais maintenant, on va bien t'embeter pour que tu en mettent d'autres

Stered
19/01/2007 17:19
Qui vais-je?

Merci
Mara
04/04/2007 16:43
Novice


c'est vrai que tu fais de très bon textes
Stered
08/04/2007 20:13
Qui vais-je?

C'est gentil
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