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Un berceau de terre
(Sujet créé par sylesis l 02/03/05 à 15:04)
Une très courte histoire mettant en scène la fin de la Terre. Dommage car si ses habitants sont cons, la planète elle même est jolie. Enfin, il n'en demeure pas moins que les derniers jours de notre mère à tous sont un thème qui m'inspire. Voici la première de mes idées sur le sujet.
Le bleu du ciel commençait à s'estomper, laissant apparaître une obscurité étoilée, quand une jeune femme sortit de sa cabane, portant dans ses bras un large coffret en sapin. La jeune femme leva les yeux et se dit que le temps était venu, déclaration aussitôt confirmée par les soubresauts de fatigue des générateurs placés derrière l'habitation. Puis elle se dirigea vers le jardin, le centre de son monde. Sa fermette n'était pas bien grande, mais le jardin, source de sa nourriture, était suffisant pour subvenir à ses besoins. Elle n'avait pas toujours été seule en ce lieu, et partageait sa vie il y a peu de temps encore avec son mari, mais lorsque celui ci était mort, elle n'avait eu d'autre choix que de jeter son corps hors de la propriété, n'ayant pas de place ou le garder.
Alors qu'elle s'apprêtait à poser la boite à terre, des pleurs en sortirent, et la veuve la berça alors afin de calmer le petit être qui s'y trouvait. Elle prit ensuite sa pelle et entreprit de creuser une petite fosse.
« Entre les carottes et les choux sera ce trou ! C'est là qu'il y a le plus de terre ! », se dit elle.
Le manque croissant d'air épuisait considérablement la jeune femme, mais cela était compensé par le fait qu'elle se sentait de plus en plus légère . Lorsque le trou eut atteint des dimensions acceptables, elle y déposa le coffret qui s'était mis à bouger puis commença à le reboucher. Elle se sentait à présent tellement légère qu'elle devait s'appliquer à chaque pelletée, de peur de s'envoler.
Cela fait, elle tapa le monticule du plat de la pelle pour s'assurer de la fermeté de son ouvrage, voulant être certains que rien ne viendrait déranger son fils. La femme épousseta sa robe et ses habits salis puis contempla son oeuvre, satisfaite : l'enfant était convenable enfoui et rien ni personne ne pourrait le déterrer.
Le ciel commençait alors à être suffisamment clair pour que la femme puisse le contempler , un spectacle qu'elle connaissait et détestait : autour d'elle, elle pouvait apercevoir d'innombrables petits astres comme celui ou elle se trouvait, vestiges de l'ancienne Terre détruite par la folie des hommes. Ceux qui avaient tenté de fuir avaient péri, les rares qui étaient restés avaient pu survivre pour un temps, retenant une atmosphère grâce à des machines.
A présent, elle était la dernière.
Profitant du peu de temps qu'il lui restait, la jeune femme alla chercher dans la remise une petite croix sur lequel elle avait gravé le nom de son enfant, et la planta solidement sur le monticule. Puis elle se mit à genoux devant la tombe, serrant ses mains contre son coeur tandis qu'une obscurité étoilée remplissait son horizon, et commençât à chanter doucement.
«Dors, fruit de ma chair
dors, dans ce berceau de terre.
Petit être innocent,
que cette mort t'épargne le tourment
auquel nous ont voués
de notre mère les meurtriers.
Jadis planète bleue
maintenant nuage pierreux,
de la faute de l'humanité,
race ingrate à présent châtiée.»
Et alors que les générateurs achevaient leur mission en un ultime à-coup, la jeune femme fut soudain exposée à l'ébène céleste. Flottant dans la nuit éternelle, sa robe diaphane telle une nébuleuse , aussi longtemps qu'elle pût, elle continua sa berceuse .
«Dors, mon tendre enfant,
dors à présent,
et rêve de la vie,
celle ou nous serons réunis,
au jardin d'éden, au paradis.
Va, petite fleur blême,
et n'oublie jamais que je t'aime.»
_________
De la Terre il ne restait plus à présent qu'une multitude d'astéroïdes sans vie, autour desquels flottaient ça et là des débris. L'un d'eux se distinguait toutefois des autres car il comportait un petit tumulus surmonté d'une croix.
Cette croix portait le nom de l'être qui gisait en dessous : Adam.
Chevalier un jour, Chevalier toujours ! Montjoie Saint Denis et Tutti Quanti !
Plaisant à lire, surprenant aussi . Si tu permets, quelques corrections :
sortie : sortit
des ( les ) soubresauts de fatigue des générateurs
fermette n'était guère ( pas bien ) grande,
mais lorsque celui ci mourut,( était mort )
n'ayant pas de place ou (où)le garder
Le ciel commençait alors à être suffisamment clair pour que la femme puisse contempler le ciel ( évite de répéter ciel )
Ceux qui avaient tenter ( tenté ) de fuir avaient péris ( péri ), les rares qui étaient resté ( restés ) avaient pût ( pu ) survivre
commençât ( commença )
Dort, fruit de ma chair
dort, dans ce berceau de terre. ( dors, les 2 fois )
Petit être innocent,
que cette mort t'épargne le tourment
auquel nous ont voué ( voués )
de nôtre ( notre ) mère les meurtriers.
Et alors que les générateurs achevèrent ( achevaient )leur mission en un ultime a coup ( à-coup )
surmonté d'une croix, cette croix portait ( répétition , peut-être écrire qui portait ou mettre un point à la place de la virgule et aller à la ligne pour rendre la phrase plus percutante :
Cette croix portait le nom de l'être qui gisait en dessous : Adam .
Merci .
Pour caldazar : je fais ce que je peux . Si ca tenait qu'à moi, j'aurais pas arréter d'écrire mais bon, je sais pas faire sur commande ( faut que le besoin vienne de l'intérieur, comme une soif ), et encore moins s'il y a quelqu'un dans la même pièce ( ce qui est très souvent le cas, mes ordis étant dans le salon ).
Pourvoyeuse-de-Vent Nul ne se connaît tant qu'il n'a pas souffert
Sylesis moi aussi j'écris pas sur commande, ça vient quand ça vient, plus ou moins longtemps. Sinon pas déprimant je trouve, c'est juste parce que c'est la réalité que c'est déprimant! alors un beau pour le renardeau!