La Pierre de Tear fait peau neuve ! L'aventure continue sur www.pierredetear.fr !
L'ancien site est a présent archivé pour la postérité et en mode "lecture seule". Vous pouvez consulter l'ensemble du contenu et des anciennes discussions du forum,
mais plus créer de nouveaux topics ni écrire de nouvelles réponses.
N'hésitez pas à rejoindre le Discord de la Pierre de Tear en cliquant ici: Discord Pierre de Tear
- L'équipe des Admins: Klian, Owyn et DS
En attendant Ys
(Sujet créé par sylesis l 18/07/04 à 15:14)
Ysandell en discutant sur le chat m'a fait penser que j'avais cette histoire dans un fond de tiroir . Ce n'est surement pas la véritable légende d'Ys, mais bon...
En des temps troublés que des humains appelleraient plus tard moyen-âge, une procession se dirigeait vers la mer.
Une cavalière habillée de fine soie observa la foule disparate: un spectacle tel qu’un humain le voyant se serait enfuis, de peur de récolter un mauvais sort. Mais les traits de la cavalière indiquaient clairement qu’elle n’était pas humaine, bien qu’ayant à peu près la taille de cette race.
Les yeux d’un bleu azur , les cheveux blonds platine, et surtout les oreilles pointues de Aube Si’ha Altea indiquaient qu’elle était une haute-elfe.
Talonnant légèrement son hippogriffe, elle rejoignit les processionnaires.
Devant elle avançait un gnome qui, tout en avançant, discutait avec une parisette , petite lutine des forêts.
« Chose étrange, se dit Aube ,car habituellement, les deux races s’ignorent superbement. Mais il est vrai que les circonstances actuelles sont exceptionnelles. Et inquiétante. »
Sans pour autant en connaître la cause, toutes les races magiques avaient ressentis une sensation de perte et de tristesse, aussi avaient elles chargé un des leurs de découvrir ce qui se passait.
Aube Si’ha Altea avait été choisi par les elfes pour cette procession.
Puis une petite nymphette aux ailes dorées vint se poser sur son épaule.
Aube la connaissait car elle était une de ses plus fidèles amies : la petite fée s’appelait Naïna .
La procession arriva finalement à son but, le bord de la mer. Les marcheurs s’arrêtèrent puis contemplèrent avec tristesse le spectacle qui s’offrait devant eux.
Ys, berceau des peuples magiques s’enfonçait dans les eaux.
Les humains, ayant oublié le rêve et la magie et ne voyant plus désormais que la religion et la guerre, avaient perdu la foi en Ys, et ce faisant, l’avaient condamné à s’effacer du monde.
Avec l’engloutissement de la cité aux tours d’améthyste disparaîtraient la magie et les races féeriques.
La voie angoissée de Naïna questionna alors son amie elfique : « Mais si notre maison disparaît, que deviendrons nous ? »
Aube connaissait la réponse, bien qu’elle ignora totalement comment, et dit suffisamment fort pour que tous l’entendent.
« Le monde tel que nous le connaissions n’est plus, et il n’y a pas de places pour nous dans le monde que créent les humains. Avec la chute d’Ys viendra pour nous l’Oubli : les elfes et les nains se fondront avec les humains, les licornes et les hippogriffes deviendront de simples chevaux. Les fées et lutins disparaîtront de la connaissance des humains, qui penseront à eux comme à des contes. Les dragons s’envoleront vers d’autres cieux et seront dorénavant considérés comme des créatures de légendes, dont on niera l’existence réelle.
Pour autant, nous conserverons une étincelle magique en nous, et nous vivrons dans le monde des humains tout en sachant ce que nous sommes, en attendant que revienne la magie.
En attendant Ys. »
« Ma foi, mon amie , si votre texte a visiblement quelques défauts, il a également d’indéniables qualités.
Certains passages semblent incomplets comme la description de la fée Naïna : on attends quelque chose de plus, mais vous passez directement à la fin de la procession. Il y a aussi la première phrase qui fait un peu sèche : vous présentez sommairement l’époque de l’action, sans en indiquer le lieu, et vous débutez immédiatement la narration de l’histoire. Enfin, avec un peu de travail, ces problèmes devraient être corrigés rapidement.
Cela mis à part, il faut rendre à César ce qui est à César et, malgré les quelques manques que je viens de signaler, j’ai été charmé : cette histoire clos élégamment les différents récits que vous m’avez déjà adressé. Comme précédemment , l’histoire est originale et pleine d’idées. Je trouve aussi qu’elle a un petit soupçon de magie, comme si cette histoire avait elle même une histoire. Est ce effectivement le cas ?
_ Dans un sens, oui. Cette histoire est dans la famille depuis des centaines d’années, et au fil des siècles, nous la réécrivons pour la maintenir dans l’esprit du temps.
_Et il y autre chose. Je sais que je cherche la petite bête, mais le nom Si’ha Altea m‘intrigue. Je crois que dans une langue, le germanique ancien il me semble, il peut être traduit en ‘ haute place’ , un peu comme votre nom.
Mais je déraille sûrement ; avec mon âge, ce n’est pas rare, ah ah !
En tout cas, la description du personnage principal me semble une extraordinaire coïncidence, car ce personnage semble être votre portrait craché. A part ça, votre récit va clore notre livre sur les contes et légendes féeriques. Notre éditeur m’a assuré qu’il pourrait commencer l’impression dés que nous lui aurons transmis la version définitive de votre histoire.
_ Alors, avec votre permission, je vais vous quitter, car il faut que je travaille sur mon manuscrit.
_ Eh bien, dans ce cas, au revoir, et tenez moi au courant de vos avancées.
_Je n’y manquerais pas. Au revoir, maître. »
Sur ce, Eloïse Hautlieu prit congé de l’écrivain professionnel avec qui elle travaillait, maître Everard.
De retour à sa voiture, elle se regarda dans le rétroviseur intérieur : « Mes oreilles sont de plus en plus pointues, à un point que bientôt, tout le monde va me remarquer . »
Le fil de ses pensées fut interrompu par une petite voix chantante. « Ouais, je savais bien que je te retrouverais malgré tout ce temps ! Mais dis moi, dans quoi on est ? c’est bizarre comme endroit.
_ Bonjour Naïna . Ca faisait longtemps que je ne t’avais pas vu.»
A peine eu t’elle prononcé ces mots qu’une petite fée apparu sur son épaule.
« _ Oui , ca faisait longtemps . Depuis que les humains ont cessé de croire en nous. Après, tu ne pouvais plu me voire car tu étais humaine.
_ Et j’ai pourtant gardé des traces de mon existence elfique : ma longue vie et mon nom actuel, traduction en langue humaine de mon vrai nom. Mais attend : si je peux te voir et te parler, c’est que …
_ Oui Aube, il y a des signes. Elle n’a pas encore émerger des flots mais on sent que quelque chose va se produire dans quelques temps.
_ J’aurais dû deviner : la proposition de maître Everard sur la création d’un livre traitant des peuples magiques et mes oreilles qui redeviennent telles qu’elles était à l’origine, et les livres sur les fées … Tout porte à croire que les humains se rappellent enfin ce qu’était le petit peuple. »
De retour chez elle, Eloïse sortit d’une armoire une tunique de soie vieille de plusieurs siècles et sertit à sa taille la dague à la lame bleuté que lui avait jadis offert son père.
Quand elle fût prête, elle partit , laissant derrière elle les dernières traces d’Eloïse Hautlieu.
Eloïse Hautlieu n’avait pas d’existence réelle : elle n’était qu’une identité qu’avait pris l’elfe Aube Si’ha Altea, en attendant le retour de la magie et des rêves.
En attendant Ys.