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pourquoi faut-il lire des classiques ?
(Sujet créé par Lirkae l 27/12/03 à 12:58)
non favori





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Lirkae
22/12/2003 16:03
Encore et toujours Novice



Je crois ne pas être la seule, ici,à qui l'on a fait le reproche de ne lire QUE de la fantasy, donc, des auteurs étrangers...Et depuis toujours on nous dit de lire des classiques ! Les Grands Classiques de la littérature française..Mais pourquoi ?
Les oeuvres d'aujourd'hui n'arriveraient pas à la cheville de celles d'hier ?
Ce n'est pas que je vois ça comme des romans barbants et ininterressants, j'ai bien apprécié madame Bovary et, et ce n'est pas pénible de lire le rouge et le noir..par contre j'y mets moins de plaisir.
Je vais terminer de le lire mais après ? C'est un vrai supplice de voir mon père lire les tomes suivant de la rdt devant moi, et encore pire quand je pense à la multitude de romans fantasy qui m'attendent dans sa bibliothèque !
En fait en créant ce topic je souhaite trouver une bonne réponse qui me motivera plus à lire la littérature française, pour laisser la fantasy de côté pendant un moment...
Althéa
22/12/2003 18:15


de mon point de vue(pour ce qu'on en a à faire de toute facon ) , il ya de très belle oeuvres dans la littérarure classique.
D'accord, il y en a de vraiment très ****** mais aussi de très belles: j'ai adoré La Chartreuse de Parme de Stendhal, Le meilleur des mondes de Aldous Huxley, etc...
mais je crois qu'il faut les lire parce que ce sont des oeuvres qui, à travers elles, nous montrent le monde, les coutumes, les moeurs d'une époque ainsi que la facon de penser des gens.
Ca peut etre très interressant(comme nul à chier je l'avoue) de lire les livres dit "classiques" parce que pour moi, ils transpirent l'histoire....
je veux dire, il est certain que ce n'est pas dans la RdT que tu vas trouver des renseignements sur la manière de vivre à la cour de Louis XIV... (enfin c'est vrai qu'il ya les bouquins d'histoire pour ca mais bon.....)

enfin voilà
Caramon Bornhald
22/12/2003 20:22
vivre la décroissance

N'empeche que forcer les gens, des jeunes à lire des classiques... ca c'est completement crétin... (par exemple moi je me suis tapé du Malraux en 1er parceque pas de chance c'était l'année Malraux.... Et je peux vous dire que Malraux à 17 ans c'est pas possible de lire et de comprendre ou d'aimer).
Lirkae
23/12/2003 11:43
Encore et toujours Novice


Mais tu vois Caram, moi ne me force pas ..mon orfesseur de français m'a juste dit que je devais lire des auteurs français classiques pour le bac. Etant donné que je ne veux pas perdre de points (au moins pour l'oral) je m'y mets.
Mais l'apsect "voir comment les gens vivaient à la cour de louis XIV" on le voit en sixième, on le voit dans une multitude de films...Idem pour le mode de vie des français de 1900 à 1950, les références ne manquent pas !
Et c'est vrai que imposer du Flaubert à quelqu'un qui n'aime pas lire ça ne va sûrement pas le motiver !
en fait il faudrait donner un livre de chaque genre, sciences fiction, policier, fantasy, roman historique à lire dans l'année, comme ça on découvre tous et on peut ensuite décider quel genre nous plait le plus...
DonLope
26/12/2003 10:45
<i>Doyen Ménestrel</i><br><br>

Il faut les lire...pour avoir envie de les relire et de les comprendre enfin plus tard.
Croyez moi, je m'y remet 20 ans après
Caramon Bornhald
26/12/2003 11:06
vivre la décroissance

Essaies Malraux... cela m'a vraiment ennervé cette décision politique de nous faire apprendre Malraux. Il est tout simplement incompréhensible. Il fait des références toutes les deux lignes à la mythologie, la politique, l'histoire, la géographie. Et il utilise des aphorisme, des expressions désuetes que l'on ne trouve ^plus que dans les dictionnaires...
Et en plus dans sa jeunesse, il avait pillé les temples d'Angkhor !
Galldrenn
26/12/2003 12:52
Larve Maléfique (version ectoplasmique)

Pourquoi lire les classiques??Tout simplement pour faire entrer un minimum de culture dans nos petites têtes...et pis croyez moi quand on discute avec des gens et que la conversation diverge sur les bouquins (là soit vous tombez sur un fan de fantasy et on peut plus vous arréter, soit on aime pas du tout la même chose et on se réfère automatiquement aux classiques..) ben on est bien content de les avoir lu pour pouvoir suivre un peu tout ce qui se dit et pas finir dans son coin à ruminer avec ses livres de fantasy!
Si vous voulez pas abuser de votre temps en classiques qui parfois sont terriblement ennuyeux faut bien le dire, lisez des pièces de théatre : ça se lit vite, en même pas une heure en principe c'est fini, et en plus ça évite les longues descriptions légendaires comme j'ai vu dans Notre Dame de Paris : au bout de trois pages la phrase du début est terminée
Non sans blague vous voulez un bon classique ? Camus, LES JUSTES
Gablebo
26/12/2003 18:18
There's something rotten in the kingdom of Blizzard...
Chevalier du Haut Verbe
ex Responsable des CL / Membre du Conseil RP / Modérateur / Newser

Bon j'arrive.

Pourquoi lire les classiques ?
Et pourquoi pas ? Il faut bien lire quelque chose non ? Et pourquoi définit-on ces oeuvres comme "classiques" ? Parcequ'à un moment ou à un aute elles ont été jugées de qualité amplement suffisante pour donner une idée, bonne ou mauvaise, différente selon chacun d'un aspect au moins de la littérature. Et puis, je pense qu'il faut encore faire un peu confiance aux profs qui nous infligent les mêmes supplices depuis des années pour juger que cela peut-être utile, à défaut d'être agréable.
Mais bon. C'est un point de vue. J'ai le temps de changer d'avis aussi.

Je repasserai demain alors .
Aramina
27/12/2003 01:45
Jamais Contente !

Je suis d'accord avec DonLope, pour donner envie de les lire plus tard. Enfin pour quelqu'un qui n'aime pas du tout lire c'est raté (vu qu'il ne lira rien plus tard) mais bon...
Ensuite ca fait partie de notre culture. Tout comme on apprends l'histoire ou la géographie, on apprends la littérature francaise. Il me semble important de savoir ce qui se pensait avant et l'evolution des idées et de l'ecriture dans notre pays.
Enfin, a une periode j'en étais fan (comme quoi, ca plait a certains hein... ;p). Le seul que je n'ai jamais mais alors jamais pu finir, c'est Rousseau et ses confessions... Et fallait que ce soit au programme de mon bac de francais...
Aramina
Klian
27/12/2003 12:58
Frère Loup, d'une maison d'Andor, webmaster

Les confessions c chiant oui...mais Rousseau c'est extraordinaire. C'est d'ailleurs, après Shakespeare, l'auteur qui se voit consacré le plus de volume dans les bibliothèques américaines.
Lisez la Nouvelle héloïse et les rêveries d'un promeneur solitaire, c'est magnifiquement écrit. Je crois qu'on atteind même là un des sommets de l'art de l'écriture française.
Gablebo
27/12/2003 14:31
There's something rotten in the kingdom of Blizzard...
Chevalier du Haut Verbe
ex Responsable des CL / Membre du Conseil RP / Modérateur / Newser

Rousseau ?
C'est du solide !®


Private joke Klian.
Caramon Bornhald
27/12/2003 19:35
vivre la décroissance

Pourquoi les classiques?
Parceque ces oeuvres sont censées formé ce qu'on appelle le patrimoine francais, notre histoire, notre culture commune et identitaire.

Et c'est la que je m'insurge!
Balzac, Maupassant... S'agit il encore de notre culture identitaire?
Non ou plutot oui mais partiellement. D'ou l'intérêt de changer un peu le programme sclérosé de l'éducation nationale, qui nous enferme dans une pseudo culture!
Et pourquoi ne pas lire des auteurs Japonais? ou Américain voir même Africain? ou même en allant plus loin et dans les petite classe de la fantaisy?

Bref selon moi il faut d'abord développer des lectures qui plaisent et développent une vision mondiale et la plus complète dans les esprits ! plutot que nous imposer une pseudo culture de classique.
Klian
28/12/2003 18:29
Frère Loup, d'une maison d'Andor, webmaster

C'est du solide !®
mdr

Je ne suis pas d'accord Caramon, pourtant, je suis fervent défenseur de l'ouverture au monde.
Je pense que l'identité culturelle est une richesse qu'il ne faut pas perdre, et que le nivellement ne se ferait que par le bas. Je crois qu'on peu arriver a faire quelque chose de mondial tout en gardant nos particularités, qui feront justement la richesse et l'interêt de ce "quelque chose" de mondial.
Gablebo
28/12/2003 21:13
There's something rotten in the kingdom of Blizzard...
Chevalier du Haut Verbe
ex Responsable des CL / Membre du Conseil RP / Modérateur / Newser

C'est beau ce que tu dis là Klian...
*la larme à l'oeil*
Pourquoi tu nous sors pas des belles choses comme ça pendant les cours ?
Méliane
29/12/2003 10:11
Meliane#2818

Ouaip...
Quand Klian part comme ça dans des envolées lyriques, on s'assoit et on écoute... c'est beau... Après, on est reveillé par une claque dans la gueule de la vraie vie mais bon ... On a vécu quelques minutes de bonheur.

Les classiques ? Vi, vi ... Il est important d'y être sensibilisé pour les connaître et ensuite y revenir quand on y est prêt. Si on ne sait pas qu'ils existent, si l'on ne possède pas cette sous-couche d'enduit culturel il sera d'autant plus difficile d'accéder ensuite au pot de peinture et de se fignoler au vernis.
Mais lire du Balzac à 15/17 ans c'est dur... houla ... mon dieu ... hep Paulo ! Tu vas arrêter de consacrer 3 pages à la description de cette flaque d'eau dans une cour lugubre ? De l'action ! De l'action !

Mais il y a aussi les vrais rencontres, les coups de coeur qui vous suivent toute votre vie. Personnellement, je relis régulièrement Phèdre depuis le bac de français et plus je le lis, plus je suis émue par la beauté du texte.
Feldwyn
29/12/2003 10:26
Un coup d'oeil... de temps en temps

"Pourquoi faut-il lire des classiques?"... Euh... Pour avoir plus de chances de gagner le camembert marron au Trivial Pursuit? Comment ça, mauvaise réponse?

Plus sérieusement, j'aime lire des classiques pour l'émotion qu'ils procurent. Vous me direz qu'il n'y a pas que les classiques qui nous mettent la larme à l'oeil et je suis bien d'accord. Mais les "classiques" ont ce don de pouvoir traverser les âges sans une ride... peut-on en dire autant des oeuvres dites "non-classiques"? Rhââââââââ, j'ai pleuré une nuit entière à la mort de Jean Valjean, car j'avais l'impression d'avoir perdu un ami. Et que dire du désespoir qui me submerge chaque fois que je relis Roméo et Juliette ou Le Cid? Bref, tout ça pour dire que toutes ces émotions dont a été baigné mon passé (ben oui, je ne lis plus) font maintenant partie de moi, et ont sans nul doute contribué à construire ma personnalité. Mais ce n'est bien sûr que mon avis personnel
Gablebo
29/12/2003 10:39
There's something rotten in the kingdom of Blizzard...
Chevalier du Haut Verbe
ex Responsable des CL / Membre du Conseil RP / Modérateur / Newser

Pour avoir plus de chances de gagner le camembert marron au Trivial Pursuit?


Ouais c'est ça en plus ! La motivation profonde de tous les prépas lettres : triompher au trivial poursuit !


AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAARGH ! Il meurt Jean Valjean ??? Et moi qui lisait Les Misérables pour enfin connaître la fiiiiiiiiiin !! Mais c'est horriiible ! Mon rêve est brisé !!

Bon, euh là c'était pas vrai, mais fais gaffe quand même la prochaine fois... Un classique peut parfois conserver quelque suspens.
Feldwyn
29/12/2003 10:47
Un coup d'oeil... de temps en temps

La motivation profonde de tous les prépas lettres : triompher au trivial poursuit !

C'était donc ça! Gab, merci mille fois: douze ans après, je comprends enfin pourquoi j'ai détesté ces deux années de calvaire

Bon, euh là c'était pas vrai, mais fais gaffe quand même la prochaine fois... Un classique peut parfois conserver quelque suspens

Certes, mais je me suis dit qu'avec Les Misérables il y avait peu de chances que je fasse un spoiler: même ceux qui n'ont pas lu le bouquin ont forcément vu l'une des innombrables adaptations cinématographiques
Caramon Bornhald
29/12/2003 13:36
vivre la décroissance

"traverser les âges sans une ride"
ouiap moi je persiste à croire que les classiques vieillissent tout comme un excellent film de kurusawa qui nous semble par moment un peu longuet... et oui les moeurs ont évolués et ce qui paraissait une grande inovation s'est transformé en cliché, en description longue.

Je ne dis pas qu'il faut éviter les classiques mais plutot adapter les lectures selon les ages et les mentalités de chacun.
Par exemple le grand meaune de michel Tournier, on ne lit pas... d'accord c'est un auteur moderne, mais de génie et à mon gout plus au gout du jour dans un style assez moderne, que du vieux balzac.

C'est vrai que les livres changent de signification selon l'age auquel on les lit, relit.



Bref pour prendre un exemple et défendre mon opinion je dirai que la lecture imposée des classiques me fait un peu penser à imposer aux élèves d'apprendre le Grec et le Latin, (ce qui était le cas jusqu'à peu.... et sous prétexte que notre céivilisation se veut l'honorable successeur des empire grecs et romains... bien sur il y aussi une explication religieuse à tout cela).
JustBob
30/12/2003 09:35
Joyeux Barbare

AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAARGH ! Il meurt Jean Valjean ??? Et moi qui lisait Les Misérables pour enfin connaître la fiiiiiiiiiin !! Mais c'est horriiible ! Mon rêve est brisé !!


Mais non ! dans Le retour des Misérables Jean Valjean revient d'entre les morts et il n'est pas content.

JustBob
Gablebo
30/12/2003 13:32
There's something rotten in the kingdom of Blizzard...
Chevalier du Haut Verbe
ex Responsable des CL / Membre du Conseil RP / Modérateur / Newser

Nan je ferai pas de compliment, nan je ferai pas de compliment...

Mais j'me poile quand même !
Gablebo
07/09/2005 09:30
There's something rotten in the kingdom of Blizzard...
Chevalier du Haut Verbe
ex Responsable des CL / Membre du Conseil RP / Modérateur / Newser

Sujet rouvert et désarchivé.
Nayla
07/09/2005 11:53
Jadis, Aes Sedai de l'Ajah Verte.
Gniéhéhé

j'avais vu c'ui là ! Les classiques ? personnelement, plus j'en lis, plus je me dis "ouaw". Il faut simplement apprendre à les aimer. Oh je ne dis pas qu'ils sont tous biens, loin de là ! Ca a commencé par le théâtre... forcement. Mais pas un auteur de théâtre ^^ On avait fait une piece à partir des textes de Maupassant. Plusieurs histoires comme ça... c'était génial. On s'est éclaté ! Depuis j'adore Maupassant. PArceque justement j'ai appris à l'aimer, à comprendre les messages qu'il nous passe, parceque ses "morales" n'ont pas vieillies (j'ai pas tout lu, il se peut que certaines oui) et que chaques nouvelles que je lis de lui (régulièrement) est comme un fruit... c'est petit (bon à part exceptions, genre le Horla), quand on est jeune, en général, on dit merci ! pis voilà, maintenant j'ai une affection encrée pour cet auteur pourtant "classique". Y en a quelques autres comme ça... Peu à peu, je m'y met, et je les trouve pas si bêtes. Bon je me suis pas encore attaquée aux Poids Lourds ^^ genre Balzac et tout. Molière, avant je détstait, maintenant que j'ai lu sa biographie, moi qui veut faire du théâtre... je suis en grande admiration devant lui désormais ! Et puis je "choisis" mes classiques, je demande à Ysandell c'est lesquels les mieux Pis je me tape quelques incontournables barbant, bah, c'est un mauvais moment, après c'est bon. Voilà, je pense que c'est pas sorcier les classiques ! Le seul truc, c'est qu'ils sont beauuuuuuuuuuuuucouuuup....

vla
Durandal
07/09/2005 12:06
Absolumineusement

Juste en relisant rapidement les posts au dessus...


Oui lire des classiques ? Et bien je pense qu'il il y a deux choses extremement importantes.

Primo etablir une solide culture litteraire, indispensable à la lecture d'article de presse. Que l'on parle d'un harpagon, d'une boule de suif etc. Les classiques sont là pour ouvrir le monde ecrit. c'est a mon sens un aspect indiscutable qui joue en faveur des classique.

Deuxièmement et non moins le plus important, il s'agit d'eduquer les lecteurs a ce que les hommes ont considerés comme les plus hautes realisations litteraires de tous les temps. L'Odyssée, les classiques des lumières, du theatre etc. Il s'agit de creer un point de reference litteraire dans l'esprit des lecteurs afin qu'ils puisse en retour essayer de reecrir aussi bien. C'est par mimetisme que l'on apprend et les classiques comme reference sont là pour ca.
Aelghir
07/09/2005 12:20
Chevalier un jour, Chevalier toujours ! Montjoie Saint Denis et Tutti Quanti !

Par exemple le grand meaune de michel Tournier, on ne lit pas... d'accord c'est un auteur moderne, mais de génie et à mon gout plus au gout du jour dans un style assez moderne, que du vieux balzac.


Juste une question... Il a fait exprès ou pas ?

En primaire, on met désormais l'accent sur la littérature, avec la lecture de dix ouvrages par an dont des classiques de littérature de jeunesse. L'an dernier, on s'est éclaté en classe avec le Roman de Renart (adapté bien sûr).
Lire, faire lire, discuter, débattre, lectures en réseau et pas d'explication de texte ou de questions de compréhension.
Isaeda
07/09/2005 13:13
Pourvoyeuse-de-Vent
Nul ne se connaît tant qu'il n'a pas souffert

Tiens il tombe vachement bien ce topic, je cherchais justement des classiques vraiment "classiques" à lire pour les prochains jours. Pour l'instant je suis dans Blazac (la peau de chagrin et la duchesse de Langeais) que j'aime beaucoup; j'ai aussi un peu essayé George Sand (super aussi ) et Flaubert bien sûr (madame Bovary, mais je dois dire que j'ai pas accroché). L'Enfant de Jules Vallès était vraiment captivant pour un livre du 19ème, il a un style d'ailleurs très moderne. Enfin je dis ça parce que je compte suivre la section L plus tard et qu'il vaut mieux une bonne connaissance des classiques, et c'est important de toute façon pour la culture générale. Alors si quelqu'un a des idées pour moi, c'est volontier

Juste une question... Il a fait exprès ou pas ?


Tu te demandes si qui a fait exprès? Caramon ou Michel Tournier (ou Balzac )?
Aelghir
07/09/2005 14:25
Chevalier un jour, Chevalier toujours ! Montjoie Saint Denis et Tutti Quanti !

CARAMON, tiens !


EXPLICATION :

La biographie d'Alain-Fournier



1) L'enfance et l'adolescence ( 1886-1904)

Henri-Alban Fournier ( il prendra en littérature le demi-pseudonyme d'Alain-Fournier) est né le 3 octobre 1886 dans le Cher, à la Chapelle-d'Angillon. Fils d'instituteurs, il passe son enfance dans le sud du Berry.

En 1891, son père est nommé à l'école d'Epineuil-le-Fleuriel. Le futur Alain-Fournier y sera son élève jusqu'en 1898, avant d'entrer en sixième, comme pensionnaire au lycée Voltaire à Paris.

En 1901 il songe à devenir marin et rentre en seconde au lycée de Brest pour se préparer à l'Ecole Navale. Mais il y renonce et vient, en janvier 1903, passer son baccalauréat au lycée de Bourges.

En octobre 1903 Alain-Fournier va préparer l'Ecole normale supérieure au lycée Lakanal à Sceaux. C'est là qu'il rencontre Jacques Rivière qui devient son meilleur ami. Ils échangeront jusqu'en 1914 une importante et passionnante correspondance. Jacques Rivière deviendra , en 1909, son beau-frère en épousant en effet Isabelle Fournier, de trois ans plus jeune que son frère.


2) La rencontre ( 1905-1909)


Le 1er juin 1905, jour de l'Ascension, Alain-Fournier, jeune lycéen de 18 ans vient de visiter " le Salon de la Nationale" au Petit Palais. En descendant l'escalier de pierre, son regard croise celui d'une grande jeune fille blonde, élégante, élancée, portant un "grand manteau marron ". Il la suit sur le Cours-la-Reine, puis sur un bateau mouche où elle s'embarque et enfin l'accompagne à distance jusqu'à sa maison du boulevard Saint Germain. Il revient plusieurs fois sous ses fenêtres et sa persévérance sera récompensée.



Le 10 juin, il a pu apercevoir derrière la vitre le visage de la jeune fille. Surprise, mais souriante. Le lendemain 11 juin, jour de la Pentecôte, il est encore là, tôt le matin et la jeune fille sort de cette maison, un livre de prières à la main. Avant qu'elle ne monte dans le tramway il l'accoste et murmure : " Vous êtes belle". Rabroué mais non dépité, il la suit jusqu'à l'église Saint-Germain des Près. A la fin de la messe, il l'aborde à nouveau et c'est " la grande, belle, étrange et mystérieuse conversation" entre deux êtres qui, jusqu'au pont des Invalides vont laisser vivre leur rêve. Au coin du Pont de la Concorde, elle lui demande son nom, il lui dit. Elle hésite une seconde , puis "regardant bien droit, pleine de noblesse et de confiance elle a dit fièrement: Mon nom ? je suis mademoiselle Yvonne de Galais…"



Hélas la réalité reprend ses droits : la jeune fille est fiancée, son destin est tracé. Avant de se perdre dans la foule, elle se retourne vers celui qu'elle vient de quitter et à qui elle a demandé de ne pas la suivre. Une dernière fois le regarde longuement.



Cette rencontre, dont il a noté tous les détails, dès les jours suivants, va déterminer la vie entière d'Alain-Fournier. Il la transposera quasi littéralement dans le Grand Meaulnes. Pendant huit ans, Alain-Fournier s'efforcera de raconter son histoire en l'associant à ses plus chers souvenirs d'enfance. Parallèlement au Grand Meaulnes, il écrira également des nouvelles et des poèmes.


En 1906, le jour anniversaire de l'Ascension, Alain-Fournier guette vainement la jeune fille sur Le Cours la reine et confie le soir même à Jacques Rivière : "Elle n'est pas venue. D'ailleurs fut-elle venue, qu'elle n'aurait pas été la même ". Cette année-là, il échoue au concours d'entrée à l'Ecole Normale.



En 1907, au terme d'une ultime année de "Khâgne" au lycée Louis Le Grand, il échoue de nouveau à l'Ecole Normale. Il apprend également le récent mariage d'Yvonne de Quiévrecourt.



En 1908 et 1909, il fait son service militaire : après le peloton d'élève-officier à Laval, il est nommé sous-lieutenant à Mirande (Gers). Toujours hanté par le souvenir d'Yvonne, il écrit quelques poèmes et essais qui seront repris plus tard sous le titre Miracles.





Yvonne de Quiévrecourt est née en 1885 à Paris. Le 1er juin 1905, jour de l'Ascension, elle croise Alain-Fournier, jeune lycéen de 18 ans, qui descend les marches du Petit Palais.

Le 17 octobre 1906, elle épouse un médecin de marine Amédée Brochet de Vaugrigneuse; un mariage de raison souhaité par son père.



3) Le Grand Meaulnes (1910 -1913)



Après son service militaire, Alain-Fournier cherche un emploi, il trouve en avril 1910 un poste de rédacteur à Paris-Journal. Il a une liaison avec Jeanne Bruneau, une modiste de la rue Chanoinesse, originaire de Bourges. Il se donne tout entier à elle, mais elle ne le comprend pas. Le 19 Octobre 1910 il écrit à Jacques et sa sœur : "C'est fini". Ils se reverront pourtant et la rupture définitive ne se produira qu'au mois d'avril 1912. Alain-Fournier confiera dans sa correspondance : " J'ai fait tout cela pour me prouver à moi-même que je n'avais pas trouvé l'amour."



A partir de 1910, Alain-Fournier, installé rue Cassini, se met pour de bon à l'écriture du Grand Meaulnes. En 1912, il quitte la rédaction de Paris-Journal, devient le secrétaire de Claude Casimir-Perier avant d'entamer avec la femme de ce dernier la célèbre actrice madame Simone, de son vrai nom Pauline Benda, une liaison orageuse.



Fin juillet 1913, huit ans après la rencontre du Grand Palais, grâce à l'entremise de Jeanne de Quiévrecourt, sa sœur , Alain-Fournier rencontre une dernière fois Yvonne de Vaugrigneuse, désormais mère de deux enfants. Il la quitte donc pour toujours et revient vers Simone.



Achevé au début de 1913, Le Grand Meaulnes paraît d'abord dans La Nouvelle Revue française ( de juillet à octobre 1913), puis en volume chez Emile-Paul. Sélectionné pour le prix Goncourt, Le Grand Meaulnes obtient 5 voix au dixième tour de scrutin ( alors qu'il lui en suffisait de 6 pour avoir le prix). Pourtant au onzième tour, c'est Le Peupler de la Mer de Marc Elder qui aura le Prix Goncourt.



4) La guerre, la Mort ( 1914)



Au début de 1914 Alain-Fournier ébauche une pièce de théâtre, la Maison dans la forêt, et commence un nouveau roman, Colombe Blanchet, qui restera inachevé.

Mobilisé dès la déclaration de guerre, en août 1914, Alain Fournier rejoint le front comme lieutenant d'infanterie. Le 22 septembre 1914, il est tué au sud de Verdun, dans les Hauts de Meuse. Il n'avait pas encore vingt-huit ans. Porté disparu avec vingt de ses compagnons d'armes, son corps a été découvert dans une fosse commune où les Allemands l'avaient enterré. Il a été identifié en
ysandell
07/09/2005 14:41
Lisez Khimaira
Ménestrelle [/link]
I like being a mess. It's who I am.

Merci gentil modo

Je repasse ce soir pour déverser tout ce qui me trotte dans la tête depuis le mois de juillet, quand je m'amusais à plonger aux fins fonds du forum pour relire de vieux sujets...

Isaeda, je peux te sortir une petite liste que j'ai préparée pour des élèves entrant en première (pour mes cours particuliers) ou, s'il le permet, une liste que j'avais réalisée pour Karion
Sihaya
07/09/2005 15:44


Dans mon cas, j'aime bien lire des classiques, parceque.. ben ce sont des classiques, cest de la culture gé, c'est bien la culturé gé quoa !

Mais les pavés, je peuxpas me les empafer.
Autant un pavé de policier ou de fantasy oui, parceque j'attend quelquechose, mais un pavé de description avec quasiment rien... le tome 10 de WoT, pas trop aimé a cause de ca.


Apres, tous les textes courts, avec plaisir !
En théatre, simplement l'absurde, le reste ca me gave (ionesco, Beckett, etc...), la poésie, je peux pas, ca ne me touche pas, en classique, plutot les contemporains, LE Grand Meaulnes, Aliocha, Vipere au poing, A louest rien de nouveau, enfin voila, tous les petits bouquins sympatiques


Les vieux gros, beurk
Karion
07/09/2005 16:34
<i>Administrateur</i>

Isaeda, je peux te sortir une petite liste que j'ai préparée pour des élèves entrant en première (pour mes cours particuliers) ou, s'il le permet, une liste que j'avais réalisée pour Karion


Alors là surement pas, c'est ma lsite et personne y touche ...

Bon allez si tu payes un peu je t'autorise à la lire deux fois isaeda
Shimrod
07/09/2005 18:27


Pour les classiques l'argument "c'est pour réussir ton bac" est je trouve assez faux bon je m'explique les livres étudiés en classe ne sont pas choisis au hasard avec tout les livres classiques que tu as étudié pendant ta scolarité une 50 aine je crois tu as les bases suffisantes pour le bac personellement je n'en ai lu que tres peu, ceux qui m'intéressaient les incontournables illiade et odyssée qui sont géniaux et la peste de camus.

Ce peu de culture dans les livres classiques ne m'as pas enpéché d'avoir des points gagnés au bac de français ou soyons honnetes la méthode compte plus que les conaissance avec une bonne méthode et les conaissance accumulée dans sa scolarit on peut facilement avoir une note correcte ou bonne en travaillant.

Voila je dirais donc en conclusion qu'il ne faut pas se dire "je vais lire des classiques" et a partir de la en choisir mais plutot choisir des livres qu'on a envie de lire ou figureront sans doute des classiques.
ysandell
07/09/2005 18:29
Lisez Khimaira
Ménestrelle [/link]
I like being a mess. It's who I am.

EDIT : après les posts aekariens, les posts ysandelliques ! Redonnons à l’adjectif « proustien » son plein sens Je me suis relue rapidement, normalement, y'a pas de fautes

Bon, je ne résiste pas au plaisir de laisser tomber le livre de code ( ) pour me plonger dans ce débat. Encore une fois à merci à Gablebo de l’avoir réouvert !

Ahum ( ).

* s’éclaircit la gorge et tente d’empêcher ses yeux de trop pétiller*

C’est un débat qui m’intéresse tout particulièrement puisque je souhaite devenir professeur de lettres classiques (français, latin, grec). Je n’ai pas encore le diplôme ad hoc (je passerai l’agrégation cette année), mais je donne des cours particuliers (français et philo) depuis bientôt trois ans. Généralement, le premier cours (et ça sera comme ça avec mes futurs élèves ), partant du principe qu’on est plus intéressé quand on comprend les enjeux d’un cours ou son utilité, je tente de proposer une réponse à cette question à ma façon. Cette question ou « c’est quoi un cours de lettres/une explication de texte… ? ». Je tourne autour de la question des classiques, en somme. Elle était même centrale dans ma maîtrise, puisque j’ai tenté de comprendre, à travers l’exemple de Stace, un poète latin du Bas-Empire, pourquoi certains auteurs passent et d’autres… trépassent.

Qu’est-ce qu’un classique pour commencer ?

J’en ai une vision assez large de mon côté, puisque Vivons heureux sans en avoir l’air de Desproges m’est aussi classique que Les illuminations de Rimbaud ou Tigane de Kay. J’ai autant vibré en lisant Mme Bovary ou Don Quichotte (deux héros au regard troublé par les livres) que le poids de son regard (Tim Powers ou comment revisiter ses classiques et l’histoire littéraire avec une passion tout simplement… fantastique !) ou Des fleurs pour Algernon (un roman qui vous restitue votre part vibrante d’humanité ; et encore un certain lien ou un lien certain avec la lecture).

Pour en proposer une définition simple, un classique est pour moi un ouvrage qui laisse des traces en moi, imprègne l’âme en de subtiles variations qui lui font reconsidérer le monde, le réinterpréter. Le ré-enchanter, et ce à chaque lecture. Ce sont les livres qui m’ont forgée à une époque et continueront de me forger, vu mon profil de lectrice boulimique, c’est la multitude d’auteurs que j’appelle des « grands maîtres », que je relis de temps à autres avec le bonheur de pouvoir les comprendre de façon différente, au gré de mes expériences. Un classique, c’est un ouvrage que l’on relit sans cesse en lui trouvant une signification différente. Comme une sorte de clé qui ne rouille pas et dont les multiples reflets soyeux sont comme autant de regards différents, allant du plus léger au plus grave et intense.

Petite (mot ironique vu le volume de ma prose ) précision : par grands maîtres, j’entends qui m’ont profondément bouleversée et ont changé ma vision du monde –ça rejoint ce que je viens de dire . Fondamentalement, à mes yeux, il n’y a pas de petite ou grande littérature. Il y a juste la littérature, les belles lettres, appelez ça comme vous voudrez, mettez des majuscules selon l’envie ou non : juste la littérature. On aime ou on n'aime pas. Il faut juste lire avec ses tripes. Je ne me permettrais pas d’établir des degrés entre auteurs, ce serait comme juger des personnes (j’aime pas les histoires de niveaux, paradoxal pour quelqu’un qui veut enseigner paraît-il )… je préfère réfléchir en termes de différences.

Un grand maître, pour moi, c’est quelqu’un qui a su me « parler », a réussi à m’offrir une autre vision du monde ou à renouveler la mienne, soit en me faisant réagir de façon hypodermique à sa vision du monde (j’ai énormément de mal avec Céline, même illustré par Tardi), soit en la complétant (ah ! la rencontre avec Bovary, la découverte de Pessoa… la réunion avec Proust ), soit en m’amenant à voir comme neuf ce que j’avais sous les yeux depuis si longtemps, en l’éclairant différemment (Proust m’a fait redécouvrir le parfum des aubépines, par exemple), quel que soit son mo(n !)de d’expression, car les diverses façons d’écrire me sont comme autant… de bouquets, de robes différentes.

La poésie aurait l’aspect vaporeux, tourbillonnant et insaisissable d’une coupe de champagne rosé procurant des ivresses et des flottements semblables à la musique. Une ivresse immédiate, un autre état d’esprit, la plongée immédiate dans un monde comme au-delà des mots, parlant de l’âme à l’âme, comme dans la belle nouvelle de Supervielle, les boiteux du ciel. Une légèreté grave et prenante, ou une gravité saisissante. Elle peut avoir le côté interdit et violent de l’absinthe, cette fée verte qui danse sur nos vies… Comme une lumière de chaque jour pour ouvrir les yeux sur la vie réelle ou sur les creusets de beauté dissimulés dans le réel.
Le roman (de littérature dite générale comme imaginaire –fantasy, sf…), ce serait comme un bon Morgon ou un verre de St Estephe (de cuvée 1981, pour les meilleures pages ;p) , dense en bouche et légèrement râpeux sur la fin, quelque chose d’intense et de complexe à la fois, dont les flagrances ne se révèlent pas d’un seul tenant mais se décantent de verres…euh, de gorgées en gorgées. Une présence stellaire et forte, avec des ciselures infinies à goûter par éclats.
Le théâtre, ça serait un Gewustraminer vendanges tardives, à la robe dorée, au bouquet fruité, attirant, enivrant, comme un verre de soleil sucré… ou un vin blanc italien, au goût qui semble léger mais qui est diaboliquement trompeur. Un vin tout d’enchantement et de masques.

Mais je m’égare, mon côté rabelaisien, sans doute

Tout ça pour dire que j’ai autant besoin de l’écriture fine, nerveuse et sensuelle de Stendhal (ah ! se sentir l’âme d’une héroïne de ce cher Henri à ses heures perdues) que des cris de jouissance et d’enthousiasme de Whitman et de la musicalité trompeuse des vers de Racine (bah oui, c’est tellement beau qu’on oublie parfois le sens de ce qu’il raconte)... ou des sautillements de Montaigne, ou des emportements sublimes jusqu’aux larmes de Duras, ou de l’effroi abyssal de Pascal… Ou, pour citer mes auteurs de lettreuse classique : j’ai autant besoin de la rythmique morale des phrases de Cicéron que de l’humanité d’Eschyle et d’Homère, ou de la sagesse de Platon (comment vivre sans le Banquet et le Phédon)… ou de l’horreur serpentinement esthétique de Stace, bien sûr. Arf. Comment faire le tour de tous ceux que j’aime, sans donne l’impression que je veux étaler ma culture, alors que c’est pas le cas. C’est juste de l’enthousiasme brûlant et un amour irraisonné pour ces mots qui comptent tellement et me consument de nostalgie rien que d’y penser. Une envie de partager, avec plein d’enthousiasme et des points d’exclamation pétillants dans les yeux. J’espère ne pas être trop maladroite en produisant devant vous ces « amis »…

« Bref ». C’est pas beaucoup plus court au final, cette histoire, il faudra que je gère mieux en cours ;p

Voilà pour une première définition personnelle, dont je compte me servir (et me sers déjà, à mon modeste niveau) en tant que prof : mes élèves liront forcément du Proust, ne seraient-ce que parce que ça les amusera sans doute de penser que j’ai peut-être de bonnes raisons d’être en face d’eux et de faire des phrases aussi longues (pour ceux qui ne le sauraient pas, oui je suis apparentée de très loin à tonton Marcel, oui il m’a gentiment légué son asthme… par contre, je déteste les madeleines –traumatisme de la petite enfance, si j’ose dire ;p-, donc n’insistez pas ). J’aime transmettre mes classiques ( :hello : à tous ceux à qui j’ai pu offrir et/ou conseiller des livres sur ce forum ), avec l’espoir d’en faire les classiques de ces personnes : Pennac, Bauchau, Kay, Woolf, Boulgakov, Bobin, Simmons, Vian… je vous les transmettrai tous, avec les ogres de Barback et debout sur le zinc, na ;p J’ai l’impression de transmettre un peu de moi (c’est paradoxal, puisque c’est un bout de quelqu’un d’autre ;p), en espérant (oui, encore, je suis une lectrice pleine d’espoir) provoquer ces mêmes reconnaissances ou compréhensions chez le lecteur (mon semblable et pas forcément mon frère).

Mes classiques, ce sont mes coups de foudre, mes rencontres inespérées, mes passions éternellement brûlantes. Pour faire court.

**

De cette première approche, je vais tenter d’esquisser une réponse plus générale (grand I grand B? ;p) : les classiques que l’on nous donne à lire sont des ouvrages ayant passé le temps car ils portent en eux comme une flamme impérissable semblant refléter nos préoccupations au fil des siècles. Les lire, c’est renouer avec un dialogue sans fin (Proust voyait la lecture comme un entretien avec un ami cher entre tous et je suis bien évidemment d’accord avec lui, c’est un truc de famille, ça ) : c’est être tant témoin du regard d’un homme sur le monde à un moment donné que d’une petite déchirure s’ouvrant vers les arcanes de l’humanité, dans toute sa mouvance et sa plénitude. Il y a à la fois quelque chose de temporel qui a valeur de témoignage –ce qui est déjà suffisamment intéressant !- (chez Zola, la société du second empire) et d’intemporel (ses réflexions sur les rapports entre hommes, la tentative de comprendre l’évolution d’une famille et d’un caractère… La Curée joue de ce jeu des classiques en réécrivant Phèdre). Lire un classique, c’est un peu bannir le temps et renouer avec ce qui nous fait fondamentalement homme : s’installer dans un dialogue empreint des angoisses et des espoirs de maints hommes avant nous, pour répondre à ses propres questions. C’est se rendre compte que sous la couche de temporalité a perduré une petite originalité, un ingenium diraient les latins (l’esprit, si vous voulez, ça a donné le génie en français…) hors du temps. Une inspiration jaillie d’une individualité qui a su toucher à l’universalité.

Elle a su si bien y toucher que du temps roman naît parfois le temps du mythe : des figures ou des expressions sont entrées dans notre mémoire collective, devenant des symboles, dont le sens se déplace parfois : je pense à l’adjectif épicurien qui n’a rien à voir, mais alors rien du tout, avec la philosophie d’Epicure. Lire les classiques, cela peut être renouer avec le vrai sens d’un terme, aussi… pour se rendre compte combien Don Juan a perdu de sa superbe au fil des siècles et combien Troie est une abomination faite film… hum, je m’égare. M’enfin zut, quoi, Hector, naissance de l’humanité romanesque, ça me tue de voir ce qu’on en a fait ! ;p

Un classique, c’est comme une balade dans les préoccupations qui nous font être humain(s), dans les interrogations qui s’échangent et se modulent au fil des temps pour aboutir à une certaine conscience de l’humanité. Un livre qui s’est transmis car il arrivait à toucher à l’essentiel (au sens d’essence ) et qu’il sait toujours nous toucher. Un morceau de mémoire vive (voilà pourquoi on dit langues anciennes et non pas langues mortes ;p). Dans l’histoire de la littérature, les classiques sont comme autant de jalons essentiels de la progression de la pensée humaine, à la fois représentatifs de leurs temps (ou en avance sur leurs temps… ce qui est souvent le propre du génie : il n’est pas reconnu de son temps, on le redécouvre à l’aune d’une ouverture d’esprit : je pense à Nietzsche, Rimbaud, Beethoven…) et ouverts vers le nôtre.

Je me permets de citer Calvino (Pourquoi lire les classiques, Points Seuil, un livre que je conseille à tout amoureux de la lecture, et à tout aspirant à des études de lettres, qu’elles soient modernes & classiques), car j’ai peur de trop me répéter en tentant d’être la plus claire possible : « on appelle classique un livre qui, à l’instar des anciens talismans, se présente comme un équivalent de l’univers […] ; une œuvre qui provoque sans cesse un nuage de discours critiques, dont elle se débarrasse continuellement […] ce qui persiste comme rumeur de fond, là même où l’actualité qui en est la plus éloignée règne en maître ».

Voilà…

* a les yeux qui brûlent d’enthousiasme*


Pourquoi, maintenant ? (grand II grand A ? ;p)
Je vais essayer d’être plus brève, car après tout, j’ai déjà donné des réponses… un devoir bien déséquilibré qui risque d’être redondant, à revoir

Je me permets de citer Gablebo ( ) : et pourquoi pas ? Par curiosité d’abord : si ce bouquin est arrivé jusqu’à nous, il y a bien une raison… mais laquelle ? Cherchons à le découvrir, comme on apprend à mieux connaître une personne à travers diverses conversations, attitudes, intonations de voix, mouvements, parfums… Lire un classique, c’est apprendre à découvrir un morceau d’humanité éternelle… y compris la sienne.

Le classique ,dit justement Calvino, est souvent un ouvrage dont on a entendu parler par ouïe dire. Ca fait partie de la culture générale (au sens populaire ?), d’une sorte de connaissance globale, de surface. Découvrons la source de ces clichés ! Renouons avec le vrai sens des mots en faisant du latin et du grec ! Découvrons le pourquoi du comment d’un choix cornélien ! Goûtons le vrai sens du kafkaïen ! Lire des classiques, c’est affiner sa culture et sa connaissance du monde. C’est mieux saisir la source et la progression des idées. C’est mieux comprendre le monde au sens le plus étymologique du terme : le prendre en soi, avec soi… C’est le mettre en perspective pour mieux en saisir l’évolution, ou se détacher de la rumeur de l’actualité pour mieux l’appréhender.

Ré-enchantons notre vision du monde en lutinant Vian dans les cours de récréation ! Sentons-le à travers Süskind ! Appréhendons notre mémoire de l’enfance avec Sarraute ! Découvrons le passage d’une conscience d’enfant à une conscience d’adulte avec Proust ! Prenons pitié de la Bovary, détestons Flaubert ! Exultons dès poltron-minet avec Queneau ! Jouons avec les mots avec Desnos ! Fustigeons Rousseau ! Engueulons Breton d’oser se masturber la plume au lieu d’autre chose ! Marivaudons avec les pièces roses d’Anouilh pour mieux leur préférer Antigone ! Adorons Cyrano en plein jour ! Pillons les mots de Shakespeare pour les offrir en bouquet au premier venu ! Perdons notre anglais avec Ionesco ! Haïssons cette greluche d’Héra aux bras blancs ! Postillonnons sur Tartuffe ! Plaignons Oliver Twist (bientôt sur vos écrans, j’adore l’affiche de ce film) ! Gorgeons-nous de mots jusqu’à plus soif avec Don Quichotte !…

Bref, démultiplions le monde, pour mieux jouir de ses richesses avec un appétit… rabelaisien, forcément !

En somme, pour « conclure », je dirais tout simplement ( non, ne criez pas tout de suite « tout ça pour ça » ) qu’il faut lire des classiques car « homo sum et nihil humanum a me alienum puto » (Térence (*) ) : je suis homme et considère que rien d’humain ne m’est étranger… Ne pas rester bloqué par l’aspect « chef d’œuvre impérissable », « bloc incontournable ». Détester un classique fait partie des droits inaliénables du lecteur, dirait Pennac (comme un roman, livre indispensable pour tout amoureux de la littérature, disponible en folio ). Mais pour le détester ou dire qu’il ne sert à rien, pour l’aimer et vouloir le relire au fil de sa vie, il faut lui donner sa chance, comme on peut l’offrir à un(e) potentiel(le) amant(e) lors d’un premier rendez-vous

(*)Qu’est-ce que ça claque, une citation en latin dans une conclusion, quand même

Long post écrit au mépris total de ma leçon de code, en écoutant presque en boucle « Paris » de Tryo : faut qu’ils s’activent… pour qu’on qu’on qu’on s’cultive…

Ceci était la déclaration d’amour d’une littéraire aux auteurs qu’elle souhaite partager. Mesdames, mesdemoiselles et messieurs, merci de m’avoir lue jusqu’au bout si vous l’avez pu ( ).


Adelis
07/09/2005 18:31
Puella Historicus Ceskà svist

Pourquoi faut il lire les classiques???? Rude question, pour moi qui lit tout ce qui me tombe sous la main... Je dirais, que, en ce qui me concerne, je les lis pour la beauté de la langue, parce qu'ils m'émeuvent. Apres, pourquoi les classiques plutot que les autres livres, hum, bien, parce qu'ils font partie de ce que l'on considère comme des acquis pour tous les bacheliers, au moins. Par exemple, l'autre jour, j'entendais le journaliste à la radio qui désignait comme "Les Thénardiers" les accusés dans l'affaire pédophile d'Angers... Si tu ne connais pas les misérables, tu ne peux pas comprendre...(bien qu'en effet, ça se soit banalisé avec les oeuvres cinématographiques et autres). C'est vrai que les classiques sont considérés comme les fleurons littéraires de leurs époques, et c'est bien de les lire pour connaitre ce qui était considérés comme "à la pointe" à cette époque. Cela permet de constater une évolution des façon d'écrire, des sujets traités. Mme de La Fayette, ecrivait sur des dames de la noblesse, les grand sentiments...(cf l'Astrée, d'Honoré d'Urfé, roman qui fit fureur au début du XVIIeme sous Henri IV). Alors qu'au XIX eme,Zola raconte la vie quotidienne des ouvriers, des petites gens...
Moi, j'adore les clasiques, comme disait Felgwyn plus haut, on redécouvre toujours quelque chose de nouveau à chaque lecture, car ce sont des livres d'une richesse exeptionnelle, qui recèlent des trésors de finesse. J'aime beaucoup Victor Hugo par exemple, qui a toujours le mot juste, qui est d'une incroyable précision. De même que les "pavés", remplis de descriptions ultras précises: c'est pour moi une source exeptionelle, en ce qui concerne la vêture. Les descriptions des robes me sont d'uhe grande utilité, par exemple, pour retrouver les styles et les modes...
Isaeda, je te conseille: "Bel-ami" de Maupassant, "Lolita" de Nabokov, Du Zola aussi, tout est bon. Stendhal si tu es courageuse, "La tempête" de Barjavel...
Je crois que la liste d'Ys sera plus étoffée...

EDIT: J'ai du refléchir longtemps, parce qu'Ys et Shimrod m'ont dépassé...tanpis!!!
ysandell
07/09/2005 18:51
Lisez Khimaira
Ménestrelle [/link]
I like being a mess. It's who I am.

Isaeda, je repasserai plus tard éditer ce post avec une liste, je suis en train de la taper

Merci pour ton autorisation, Karion
Isaeda
07/09/2005 19:29
Pourvoyeuse-de-Vent
Nul ne se connaît tant qu'il n'a pas souffert


Bon allez si tu payes un peu je t'autorise à la lire deux fois isaeda


Tu peux toujours rêver! Et d'abord elle est pas de toi cette liste! merci beaucoup, Ys, je l'attends avec impatience merci aussi à toi Adelis, je comptais justement me mettre au Barjavel et à Stendhal.
Eléa
07/09/2005 19:40
modérateur
Aes Sedai
Co-resp de la Tour Blanche
demi-Fluffy


De Barjavel je te conseille aussi la nuit des temps

si ca a déjà été conseillé je m'excuse mais là... j'ai eu la flemme de tout lire!!
ysandell
07/09/2005 23:58
Lisez Khimaira
Ménestrelle [/link]
I like being a mess. It's who I am.

EDIT préventif: c'est long, il est tard, j'ai survolé, tant pis si y'a des fautes Bonne nuit

Ys, je l'attends avec impatience


J'espère qu'elle sera comblée alors

Car quand y’en a plus, j’en écris encore ! Désolée pour le retard, j'étais partie regarder le France-Irlande... j'aurais mieux fait de m'abstenir, c'était pas beau à regarder. Bref.

Alors, mes conseils de lecture aux p’tits jeunes que j’aurai l’année prochaine et les suivantes en face de moi (je mords pas… je suis juste dangereusement enthousiaste ).

Désolée à l'avance pour la longueur, encore : je ne sais pas conseiller de livres sans tenter de donner un minimum envie de le lire. Je passe en gras les divers genres littéraires pour vous aider à vous repérer.

Dans la catégorie théâtre (parce que le théâtre, c’est la vie ), les nominés sont :

Commençons par le meilleur
Cyrano de Bergerac, Edmond Rostand : mon maître Est-il bien nécessaire d’esquisser un embryon d’histoire ? Nez- en- moins, il me faut écrire ces quelques mots pour lui rendre hommage et tenter de vous convaincre : cette pièce a changé ma vie depuis que je l’ai découverte (j’avais sept ans… un gros volume relié en cuir rouge dans la section enfant de la bibliothèque municipale… j’adorerais retrouver cette édition, celle de la première lecture ! j’en ai trouvée une assez similaire, éditée en 1905 un des nombreux livres qui ornent ma table de chevet, pour pouvoir en re-grignoter des morceaux, par instants) et ne cesse de la revivifier à chaque relecture. Je vous recommande également le film de Rappeneau:jap :
Si vous voulez rencontrer un poète… un homme… « spirituel, courtois, affable, généreux, libéral. »… un véritable amant… savoir ce qu’est le panache… et la générosité en littérature… Un minuscule extrait que je me chuchote, parfois : « Ne pas monter bien haut, peut-être, mais tout seul ! ». La liberté intellectuelle et humaine dans toute sa splendeur.
Merci monsieur Rostand

Antigone, Anouilh : comment vivre sans ? Antigone, c’est certainement une des femmes de théâtre qui me fascine le plus et Anouilh sait en dresser un portrait bien particulier, entre brutalité de langage et violence. Antigone est devenue une jeune fille maigre, butée, rejetant tout compromis. Forte et fragile à la fois, et tellement accessible (on est loin des masques rigides et imposants même si terriblement émouvants de Sophocle)… Un crève-cœur, une leçon de dignité, de courage, de force. Et le prologue… c’est énoooooooooooorme ! Une jouissance sans cesse renouvelée.
NB : si vous aimez l’histoire d’Œdipe et d’Antigone, lisez Henri Bauchau… une autre façon de dire la force et la sagesse. Chez Actes Sud/Babel pour la collection de poche

Phèdre, Racine : et voilà la deuxième dame antique de mes rêves (pour le versant des cauchemars, se pencher sur le cas de Médée )… Je suis bouleversée par la beauté profonde de ce texte à chaque relecture. Racine sait faire de son texte un poème de la passion, de la détresse et de la souffrance, une pièce lyrique sombre et lancinante, une sorte de pulsation qui s'apaise ou se précipite à la manière d'un cœur tourmenté. Une musique plus qu’une déclamation, qui fait comprendre ce que signifie « grandeur tragique », entre ombres et lumière.

La cantatrice chauve, Ionesco : la vie est absurde, alors pourquoi se priver d’Ionesco ? vous aimez les anglais ? vous voulez vous moquer du drame bourgeois ? vous voulez réfléchir sur la vacuité de certains êtres humains et vous marrer un grand coup ? vous adorez l’humour non- sense ?Mais filez l’acheter, ce texte, il est jouissif

Les Bonnes, Genet : un univers glauque et étrange partant d’un postulat assez usé de la comédie : les valets qui jouent au maître… Mais attention, Genet, c’est noir et étrange… Claire et Solange ont une « drôle » de façon d’aimer Madame… Un trio de marionnettes perturbant et exquis à la fois.

AAAAArg, je me suis imposée cinq livres par catégories, j’ai plus de place pour Le Cid En vrac, donc : L’illusion comique (Corneille, encore), Le misanthrope de Molière (sa pièce la plus humaine, je trouve, de toutes celles que j’ai pu lire), Tête d’or de Claudel (magnifique…et incompréhensible ? Bon, c’est Claudel, quoi ;p), en attendant Godot de Beckett (à lire et relire…)… Ah si, prenez le temps un jour de lire une pièce de Shakespeare au choix (parce que c’est le meilleur) : j’ai un faible pour Roméo & Juliette, la Tempête (comme vous pouvez le lire au dessus de mon avatar) Hamlet et Le songe d’une nuit d’été ou Richard III quand c’est mis en scène par Al Pacino (Looking for Richard, un must…see). Et si vous avez le temps de vous abreuver à la sagesse lumineuse et forte de Sophocle ou au sublime Prométhée enchaîné d’Eschyle… mais bon, ça c’est vous qui voyez

Dans la catégorie roman (tique, nichel, etc), les nominés sont (j’essaye de ne pas mettre QUE des romans du XIXe…)

Madame Bovary (pour les damoiselles), L’Education sentimentale (pour les damoiseaux), de messire Flaubert : je fais un tarif de groupe Vous avez donc le choix entre une dame romantique et myope (détail important) prenant amants en rase campagne normande ou un jeune homme de dix huit découvrant l'amour, la société et la vie sur fond de Révolution de 1848 : entre études de droit et ambitions artistiques et mondaines, comment va évoluer cette graine d'homme ? Elle, c’est la femme qui sait capter les jeunes adolescentes en fleur jusqu’à ce qu’elles perçoivent l’ironie sous la plume magnifique (j’ai sincèrement haï Flaubert ce jour-là, j’ai longtemps pleuré), lui, c’est un peu le pendant des Illusions perdues de Balzac, roman d'une certaine passion… avec ici une écriture ciselée tout simplement hurlifloumante.

Pour amoureux de George Sand : la correspondance Sand-Flaubert est une pure merveille d’amitié, d’intelligence, de sensibilité… pour comprendre l’interpénétration de deux univers et voir Flaubert s’avancer quelque peu hors de sa tour d’ivoire à gueuloir incorporé (vous connaissez le principe du gueuloir ?).

La Curée, de Zola : mon Zola préféré, incontestablement ! Un Phèdre sous le second empire, avec en héroïne Renée, une femme-fleur… Un portrait d’une déchéance décrit avec autant de minutie que de force, une critique des parvenus en teintes glauques, une partition de la passion développée avec beaucoup de génie et de beauté. Faites attention à maître Zola, il a tendance à faire passer des choses atroces au détour d’une phrase bien soyeuse… histoire de mieux faire passer ses critiques de la perversion façon Napoléon III plus tard.

Les liaisons dangereuses, C. de Laclos : un roman épistolaire adapté un nombre incalculable de fois au cinéma pour les plus paresseux d’entre vous (j’ai deux exemples qui me viennent en tête : celui que j’ai revu ce week-end avec un casting imparable, Close-Malkovitch-Pfeifer-Thurman-Reeves, et Sexe intentions avec Sarah Michelle Gellar que j’avais trouvé plutôt sympa et astucieux Par contre si vous pouvez éviter la version de Milos Forman, c’est pas plus mal )… si vous voulez comprendre le sens du mot libertinage… assister à un terrible jeu d’échecs où s’entrelacent trahison, cruauté, vengeance, calcul, manipulation… dans un style souple, fin, d’une cruauté froide souvent, vif, et surtout, surtout, d’une perfection formelle redoutable… ce livre est fait pour vous !

Un beau ténébreux, Gracq : c’est classe de lire du Gracq en édition José Corti, déjà ;p Surtout quand on peut s’acheter le bouquin et couper les pages soi-même Un roman breton, comment résister ? Une mise en roman de quelques vers de Vigny, ayant pour thème : Deux jeunes amoureux décidés à en finir avec la vie, s'en vont passer un week-end ensemble. Au bout du week-end ils se tuent ensemble. Une atmosphère de drame intense, une écriture se déroulant comme un récit poétique… un roman mystérieux, romantique ( !), policier, dérisoire, troublant, irrationnel, étonnant… Comme tout livre de Gracq, une rencontre avec une certaine idée de la poésie et de la théâtralité. Et une sorte de sensualité fourbe dans la plume…

L'écume des Jours, de Boris Vian: incontestablement un de livres qui m'a énormément marquée, un roman entre poésie et amertume, une curieuse maladie frappe la douce Chloé si chère au coeur de Colin, que faire pour la sauver dans un univers étrange rythmé par le jazz ? Un de mes classiques à moi que j'ai Je n’en dis pas plus pour ne pas gâcher de surprise.

Conseils en vrac : Bel-Ami de Maupassant (à découvrir en bonus, deux nouvelles : le Horla et la Morte, mes deux préférées), La chute de Camus (vertigineux), L’espoir de Malraux (c’est dur, je préfère prévenir), Le père Goriot de Balzac (pour Rastignac, pour la description de la pension, pour les derniers paragraphes), Le rouge et le noir de Stendhal (que je préfère à la Chartreuse, pour ma part ; à Althéa si elle passe par là ; une écriture sensuelle et nerveuse), Aurélia de Nerval (parce que ça se passe de commentaires), Les misérables d’Hugo (un bon gros pavé à déguster sous la couette… en pleurant ) et Voyage au bout de la nuit (parce que bon, même si j’ai beaucoup de mal avec Céline, il y a des rencontres littéraires qu’il faut tester, pour comprendre). Arf, j’ai oublié Rabelais. Plus tard

Je préconise évidemment toute la Recherche du Temps Perdu (avec une prédilection particulière pour A l’ombre des jeunes filles en fleur).

Un jour je prendrai le temps de parler (ajout des deux mots suivants par édition de post, si c'est pas du lapsus ou de l'humour involontaire, ça ) de Proust ici. Pas ce soir. Demain peut-être

Petite « sous » catégorie autobiographie (vous apprendrez bien assez vite les liens entre autobiographie et roman…)

L'Amant, Marguerite Duras : tout commence sur la vision d'un visage fracassé pour remonter, à partir d'une photo, vers les débuts de sa féminité, d'un premier amour. C'est un de ses romans phares, un des moins hermétiques… Pas celui que je préconiserais pour commencer Duras (Le ravissement ! Le ravissement !), ce serait plutôt celui-ci : Le ravissement de Lol V. Stein, un livre sublime jusqu’aux larmes sur la folie, l’absence, le désir, la mort… l’abolition de soi lié à une dépression…

Il est au programme de l’agrégation Avec Le Vice Consul Et India Song

Les Mots, de JP Sartre : autobiographie assez extraordinaire du chef de file des existentialistes. Lire et Ecrire, deux maîtres mots autour desquels tisser une vie, des ambitions, des envies. Une curieuse vision de soi, de l'enfance et des livres.

Enfance de Nathalie Sarraute : un parcours avec plein de points de suspension où tu finis par t'interroger plus sur ta propre enfance qu'à en apprendre sur celle de l'auteur... Une curieuse façon d'écrire, qui s'interroge au fur et à mesure de sa progression : finalement, elle n'écrit pas tant sur les souvenirs que sur la mémoire elle-même et sur comment se construit un souvenir. Moi qui suis souvent plongée dans mes souvenirs, ça m'a beaucoup fascinée, comme processus d'écriture. C'est assez léger et tendre, plein d'humour aussi, très abordable.

Voilà, après vous pouvez vous farcir les Confessions de Rousseau si vous avez faim, moi j’arrive toujours pas à les digérer

Dans la catégorie poésie (tez pas à en lire), les nominés sont :

Homère, L’Iliade et l’Odyssée : vous pensiez vraiment que je n’allais pas en parler ? Je vais faire très court : se priver de lire les premières pages de notre littérature occidentale, ça serait très triste Rien que la fin de l’Iliade… et l’épisode des sirènes… J’en ai un peu plus parlé ici… Enfin bon. Une grande partie de notre culture repose sur ces deux textes aussi essentiels que la Bible. Pour les amoureux de l’antiquité, je ne peux que préconiser L’Enéide de Virgile (un condensé de l’œuvre d’Homère adapté à la souplesse de la langue latine) et Les Métamorphoses d’Ovide (si vous aimez la mythologie, c’est une mine d’informations !).
Une petite voix me souffle de parler de mon Stace adoré, mais le texte est moins abordable (tant au point de vue du contenu que du prix du volume)

Rimbaud pour son œuvre complète : parce qu’on connaît tous plus ou moins le personnage et le mythe, et qu’il faudrait peut-être songer à le lire un jour, pour comprendre le mythe, justement. Au moins Le bateau ivre, quoi, siouplaît… Comment résister à l’attrait d’un phénix ? Car les mots crépitent comme autant de flammes, se distordant sous les cris(es) de l’adolescent rageur, provocateurs, aigus, brisés, lames et flammes. Il s’agit de s’aventurer avant tout, peu importe le résultat. De tenter, d’oser, de cerner les silences, de les maltraiter pour leur faire rendre gorge. Il s’agit d’être homme avant tout, dans toutes ses incohérences et ses doutes, d’explorer les infinies possibilités de l’homme avant tout (et ce à travers ce qui le fait homme, à savoir le langage). Un bouquet de nerfs trop sensible, à fleur d’encre, un ange déchu et déçu qui eut raison de partir, comme l’écrit si bien Char, se consumer à d’autres soleils pour mieux vivre en poésie, finalement. Comme pour vivre le bouillonnement en lui sans les voiles de l’encre, qui sont aussi fascinants et pleins de promesses qu’ils présentent une admirable impossibilité à s’y unir, s’y draper, s’y laisser éternellement bercer… Hum, je m’égare. Difficile de vous cacher à présent qu’il est mon poète de prédilection

Les fleurs du mal , Baudelaire : « Charles, il disait l'albatros, il en est mort à marcher sur la terre… » (Les Têtes Raides, Ginette)… difficile de couper à la perfection formelle de ces vers hésitants jusqu’au vertige entre abysses et sublime, aspirant au beau et à l’évasion, oscillant entre volupté et désenchantement, entre quête mystique et esthétique d’un idéal de plénitude… S’il m’enivre moins que Rimbaud (sauf quand il recourt au poison…), sans doute parce que je suis plus attirée par le côté brouillon et enthousiaste (au sens le plus étymologique du terme : plein du dieu) de ce dernier et parce que je lui en veux à cause de sa vision de la femme dans Semper eadem, je ne puis que vous lancer une « invitation au voyage » (surtout quand ce poème est lu par Luchini…).

Bon, je continuerais bien dans le XIXe (mon siècle littéraire préféré, vous croyez ?) avec Hugo, et puis surtout Nerval, Mallarmé et Corbière, mais je vais tenter de varier les plaisirs un peu.

Un petit tour au seizième siècle peut-être ? Difficile de choisir… je ne connais pas encore assez bien Louise Labbé pour trouver les mots justes pour donner envie de la lire, je vais donc me rabattre sur Joachim du Bellay, dont je préfère la personnalité modeste à l’ego surdimensionné de Ronsard, j’avoue, Les Regrets, forcément… très beau témoignage de l’esprit renaissance… à lire en les confrontant avec ses poèmes en langue latine pour en comprendre l’ironie distanciée. Un poète faussement personnel et redoutablement fin et intelligent.

Il me reste encore une modeste place à offrir au XX e siècle…

Arf… Aragon, Apollinaire, Eluard, Char, Michaux… ? Je vous laisse choisir par vous même entre Le roman inachevé, Alcools, Capitale de la douleur, Fureur et mystère et Plume, tiens. Je peux pas me décider à tirer aux dés le « gagnant » de ce soir, c’est trop difficile, et j’ai déjà la sensation de laisser de côté trop de monde ;p

Un peu de poésie étrangère : n’importe quel recueil de Pessoa, Feuilles d’Herbe de Whitman, n’importe quel recueil de Yeats, Hypérion d’Hölderlin et Les élégies de Duino de Rilke… bon, je m’arrête, je me fais mal à me dire « mais tu oublies Blake et Thomas, là… ». La poésie est mon genre littéraire préféré, j’aurais du mal à vous le cacher

Bon. Pas de catégories essais… parce que je n’en consomme pas beaucoup, sauf ceux de Montaigne, à petites doses.

Dans la catégorie électrons libres

Au Bonheur des Ogres, Daniel Pennac (et toute la série des Malaussène : la Fée Carabine, la Petite Marchande de Prose...) : une pittoresque famille de Belleville (quartier de Paris joliment chanté par Alexis HK ; quand je dis pittoresque... boah... y'a une voyante, un tit jeune qui fout le feu à son collège, un petit aux lunettes cerclées de rose... normal quoi) sous la langue de l'aîné, Benjamin, conteur né à la langue gouleyante, bouc émissaire de profession (si, si), qui se trouve toujours embarquée dans des aventures policières invraisemblables : UN REGAL ! CULTISSIME !

Si par un nuit d'hiver un voyageur, d'Italo Calvino : un livre amoureux de la lecture ! Imaginez que vous achetez un livre et que celui-ci soit mal découpé, résultat, vous vous retrouvez au bout de dix pages avec le début d'un autre livre... et ainsi de suite de livres en livres, de telle sorte que vous trouverez un beau panorama de ce que peut offrir la lecture dans toute sa variété

Le nom de la rose, Umberto Eco : grand polar médiéval autour de la lecture et d'un chapitre manquant de la Poétique d'Aristote, autour du rire... Une masse d'érudition impressionnante, un livre labyrinthe fascinant et grandiose, un ENORME monument de mes heures de lectrice (nombreuses, donc). De lui, je conseille également ses articles, Pastiches et Postiches(dont Gablebo parlera mieux que moi s’il en a envie… surtout le premier article, hein Gab’ ) et Comment voyager avec un saumon: si jamais vous vous êtes demandés comment ne pas parler de foot, comment se préparer sereinement à la mort, comment répondre à la question comment ça va, quelle lettre de refus aurait pu recevoir l'auteur de la bible, comment tracer une carte de l'empire au format 1:1... ces livres sont faits pour vous De l’humour, de l’érudition, de la finesse d’esprit : un cocktail parfait.

Vivons heureux en attendant la mort et Dictionnaire superflu à l’usage de l’élite et des bien nantis de Pierre Desproges. Parce que quand même. Passer à côté d’un des plus grands prosateurs et orateurs de la fin du XX e ciel, siècle pardon (déformation passionnelle pour Yslaire passagère ), ça serait passer à côté de la dose d’ironie, de cynisme, de gouaille, d’intelligence noire et étincelante nécessaire pour vivre au quotidien.

Je vais même lui emprunter ma conclusion, pour ceux qui seraient effrayés par la masse de livres conseillés et n’oseraient pas se lancer :

« La culture, c’est comme l’amour. Il faut y aller par petits coups au début pour mieux en jouir plus tard ».

Etonnant, non ?

Bonne lecture, bon voyage et bonnes découvertes, j’espère
Adelis
08/09/2005 13:08
Puella Historicus Ceskà svist

Chère Ys, je me suis régalée à te lire, en entier et en une fois... Exellentes recomandations, je retrouve les sensations que j'ai eu à la lecture de ces livres (je n'ai pas tout lu non plus). Et ça me fait plaisir de découvrire une nouvelle lectrice de Louise Labbé: merveilleuse poétesse de la Renaissance, je retrouve dans ses vers cet esprit XVIeme que j'aime tant, cette faconde...ha, je n'ai pas les mots. Elle me rapelle Pierre de Ronsard, mon poète preféré.
Vouzenreviez
08/09/2005 16:33
Je vous parle d'un temps...

Merci beaucoup Ysandell ça m'a conforté dans mon idee de me remettre aux classiques. C'est bizarre mais ça me gene vraiment de pas les avoir tous lus. Si je meurt à 120 je pourrai peut-être reussir ce pari. Je ne suis pas toujours d'accord avec toi pour ce qui est de l'avis des bouquins mais c'est ce qui fait des discussions un vrai plaisir ça te dit qu'on se fasse un café un de ces 4? Je pourrais essayer de lire un de ces livres que tu aime tant et que j'avais envie de découvrir
Pour ce qui est des poemes ça risque pas étant donné que je ne raffole pas du tout de cette litterature mais bon les tragedies , les pieces de theatre ( oui je fait la différence ) les romans et autres rejouissances (tu le met dans roman "la chute" toi ?) je suis super motivée
Sihaya
08/09/2005 18:21


J'ai quasiment tout lu, ca va, chuis récupérable

(sauf en poésie et théatre...)
Elbinoe
08/09/2005 18:23
Paladin chocolaté

Le roman (de littérature dite générale comme imaginaire –fantasy, sf…), ce serait comme un bon Morgon ou un verre de St Estephe (de cuvée 1981, pour les meilleures pages ;p) , dense en bouche et légèrement râpeux sur la fin, quelque chose d’intense et de complexe à la fois, dont les flagrances ne se révèlent pas d’un seul tenant mais se décantent de verres…euh, de gorgées en gorgées. Une présence stellaire et forte, avec des ciselures infinies à goûter par éclats.


hmmm ... voilà des paroles qui captent immédiatement mon attention et titillent mes papilles ...

Si mes professeurs de français m'avaient présenté les belles lettres sous cet aspect si capiteux, j'aurais été de suite comblé et Robert serait devenu bien plus vite mon ami.

"à Rabelais !"

*plop*

^^
Isaeda
08/09/2005 21:42
Pourvoyeuse-de-Vent
Nul ne se connaît tant qu'il n'a pas souffert

Merci mille fois Ys!! Pour l'instant je ne l'ai que parcourue mais je prendrai le temps de la lire en détail ce week-end. Au moins j'aurai enfin quelque chose de sérieux (ben oui, venant d'une future prof de lettres classiques je ne pouvais pas espérer mieux ) En tout cas bonne chance pour la suite et l'agrégation!
ysandell
10/09/2005 14:26
Lisez Khimaira
Ménestrelle [/link]
I like being a mess. It's who I am.

Tout d'abord je tiens tous à vous remercier de m'avoir lue jusqu'au bout et pour vos gentils mots, ça me touche plus que je ne saurais le dire (pour une fois que je suis à court de mots, profitez-en ).

Comment mieux s’évader qu’en parlant de livres ?

* débouche une bouteille de Mouton-Cadet et en verse un verre à Elbinoé avec un clin d’œil complice et amical *

A Rabelais, Barjavel et Saint-Exupéry

Isaeda : de rien, ce fut un plaisir ! Si tu as des questions ou si tu viens à bout de la liste… je serai ravie de la compléter ! surtout pour une demoiselle qui aime mon tonton Marcel, si je ne m’abuse

Adelis :
Et ça me fait plaisir de découvrire une nouvelle lectrice de Louise Labbé: merveilleuse poétesse de la Renaissance, je retrouve dans ses vers cet esprit XVIeme que j'aime tant, cette faconde...ha, je n'ai pas les mots. Elle me rapelle Pierre de Ronsard, mon poète preféré.


Je vais tenter de trouver les mots pour donner aux autres envie de la lire, alors Tu complèteras selon l’envie et l’inspiration…

Pourquoi lire Louise Labé ?

Peut-être, déjà, parce que nous n'avons pas pléthore de femmes poétesses (en vrac, les noms qui me passent par la tête : Sappho, la première d'entre elles, la neuvième muse selon Platon, Emily Dickinson, cette âme en incandescence qui sait capturer jusqu'à la flamme des roses rouges dans ses poèmes, Marina Tsvetaïeva...), et que rien que pour cela, il serait dommage de s'en priver Elle est d’autant plus importante qu’elle fut la première à revendiquer le droit des femmes à écrire et créer. C’est une sorte de George Sand du XVIe, si ça peut vous éclairer : une femme libre, audacieuse, d’un esprit vif et vivifiant, cultivée, sincère, entière. Une des premières féministes.

Pour son écriture, évidemment : tout d’abord, parce que c’est témoignage de l’esprit renaissance, cet esprit de culture et d’humanisme, tendant à vivifier l’esprit et à retrouver la place de l’homme dans le monde… un esprit poétique au sens le plus étymologique du terme : du grec poein, créer… Il s’agit bien de créer pour s’élever.

Si dame Labé sait faire son miel de Platon et Pétrarque, cette remarquable philosophe de l’amour nous propose également une création infiniment personnelle. Bien plus que celle de Ronsard et Du Bellay (à mon goût du moins), car Ronsard pratique fort souvent un discours de la séduction et du Bellay a une façon pernicieuse de critiquer… Ah elle est belle l’image- cliché du Joachim désespéré en exil !Un fourbe, oui !
Bref.
Dame Labé préfère explorer les infinies variations de l’âme féminine, à tenir un discours plus personnel tenant compte de ses désirs, de ses troubles comme de ses contradictions… c’est avec Sappho (dont elle a traduit le célèbre « l’égal des dieux ») la première femme à oser donner voix à la passion amoureuse, au désir de disposer tant de sa vie que de ses sentiments.

Comment mieux vous convaincre qu’avec un extrait ?

Ne reprenez, Dames, si j'ai aimé,
Si j'ai senti mille torches ardentes,
Mille travaux, mille douleurs mordantes.
Si, en pleurant, j'ai mon temps consumé,

Las ! que mon nom n'en soit par vous blamé.
Si j'ai failli, les peines sont présentes,
N'aigrissez point leurs pointes violentes :
Mais estimez qu'Amour, à point nommé,

Sans votre ardeur d'un Vulcain excuser,
Sans la beauté d'Adonis accuser,
Pourra, s'il veut, plus vous rendre amoureuses,

En ayant moins que moi d'occasion,
Et plus d'étrange et forte passion.
Et gardez-vous d'être plus malheureuses !

**

Pour Ronsard, je suis plus réservée de mon côté Si j’admire la perfection formelle de ses sonnets, l’ampleur de son œuvre et de sa culture, si je respecte en lui l’esprit renaissance poussé à son extrême… j’ai beaucoup de mal avec son ego qui m’apparaît surdimensionné (et pourtant, va savoir, j’aime beaucoup Hugo dont la devise est « ego Hugo »… mais il a quelque chose qui me touche plus… un côté enfant jouant au géant, parfois ? ), éclatant parfois au moment le moins attendu (je pense à « quand vous serez bien vieille… »…). C’est sans doute parce que je lui préfère Du Bellay, personnalité plus humble et douce d’apparence, en fait d’une finesse d’esprit déroutante et redoutable quand on considère bien l’ensemble de son œuvre (tant l’œuvre française que l’œuvre latine, donc… ses poèmes latins témoignent d’un esprit d’auto- dérision et d’une façon d’écrire en kaléidoscopie qui me plaisent beaucoup ), et qui n’hésitait pas à critiquer messire Pierre.
Il manque un peu de légèreté et d’humour à Ronsard pour que je l’apprécie totalement.
Mais ça, c’est une question de goût personnel après

**
Arwen :
les tragedies , les pieces de theatre ( oui je fait la différence )


Autant anticiper un peu sur nos retrouvailles : pourquoi fais-tu une différence ? Une préférence particulière pour les tragédies ?

(tu le met dans roman "la chute" toi ?)


Oui, même si, comme Le dernier jour d’un condamné, je le verrais volontiers adapté sur scène à cause de sa forme de monologue ou plutôt de pseudo-dialogue avec un interlocuteur muet. D’un point de vue strictement formel, malgré son côté théâtral (après tout, il fait la part belle au pouvoir du langage), je le mettrais dans les romans.

*repassera pour parler de Proust un autre jour*
Sihaya
10/09/2005 14:28


Et les classiques étrangers alors, Le viel homme et la mer, par exemple ?
Z'en lisez pas ?
ysandell
10/09/2005 14:35
Lisez Khimaira
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Et les classiques étrangers alors, Le viel homme et la mer , par exemple ?
Z'en lisez pas ?


Bah si

* part du principe que quand on s'intéresse à la littérature, on goûte à tout pour se faire une idée globale de l'histoire littéraire : comment comprendre le romantisme français sans passer par l'Angleterre et l'Allemagne ?*

Je préfère Henry James (ah ! Portrait de femme, Le tour d'écrou ; son portrait de George Sand est assez intéressant, aussi) à Hemingway, ceci dit.

J'ai préféré privilégier dans ma liste les classiques de la littérature française, mais je peux en faire une pour les classiques étrangers, si vous voulez...? Elle sera sans doute plus limitée vu que je connais surtout la littérature allemande, anglaise et américaine. Et antique, évidemment

Je n'ai fait que quelques incursions dans les domaines italien, espagnol, russe (les grands noms, quoi), japonais et autres... je m'y plongerai plus quand j'aurai fini mes études... ça me fait saliver rien que d'y penser ;p
Vouzenreviez
10/09/2005 15:04
Je vous parle d'un temps...

pourquoi fais-tu une différence ? Une préférence particulière pour les tragédies ?


Les pieces de theatre bien qu'ecrites par des auteurs differents ont cette tendence je trouve à en faire trop, qui les rend à mes yeux ininterressantes ( j'exagere un peu), je me suis beaucoup ennuyée en lisant ce type de littérature plus jeune, ce qui n'est pas le cas des tragedies. Bien sur qu'elles en font trop aussi mais leur nom parle de lui même "tragedie" n'est ce pas un drame catastrophique ? Quand on lit une tragedie on s'attend à voir des personages s'entredechirer, souffrir atrocement et mourir pour des broutilles comme un quiproquo ou autre. Je trouve aussi les personnages plus travaillés (apres ça depend surement des auteurs). Cela dit jamais une piece de theatre ne m'a marquée comme m'ont marqué les differentes tragedies que j'ai lu.

Oui, même si, comme Le dernier jour d’un condamné , je le verrais volontiers adapté sur scène à cause de sa forme de monologue ou plutôt de pseudo-dialogue avec un interlocuteur muet. D’un point de vue strictement formel, malgré son côté théâtral (après tout, il fait la part belle au pouvoir du langage), je le mettrais dans les romans


J'ai vu "la chute" deux fois au theatre jouée par Pierre tabard. C'etait magnifique!!!!!!!!! ah !!!! faudra que je te raconte !!!!!

Moi je le mettrai dans "prise de conscience de la condition humaine" ou quelquechose d'evocateur dans le même ton. La chute bien que narrant des faits n'est pas un roman : je ne me souviens plus des mots exacts mais quand il sous entend à la fin que ce qu'il a raconté ne s'est peut être jamais produit. Je trouve que les bouquins de freud se prettent mieux à la catégorie roman (dans le sens propre du terme ) que ce merveilleux et sombre livre.

Pour le dernier jour d'un condamné, je ne le met pas non plus dans la catégorie roman, surement dans la même catégorie que la chute.



EDIT: je viens de voir sur internet que pierre tabard est mort en 2003. Je suis ... ... C'est bizarre. J'ai toujours pensé qu'il reviendrait jouer "La chute" à paris. Il etait venu dans ma classe au lycée... je suis un peu triste et extremement déçue.

on parle de lui
Adelis
10/09/2005 16:56
Puella Historicus Ceskà svist

Je suis d'accord avec toi Arwen, je n'aprécie pas beaucoup le théatre, enfin, je n'ai jamais retrouvé le plaisir de lire que j'ai en lisant des romans. Je ne suis d'ailleurs allée qu'une seule fois au théatre, c'était pour voir le Bourgeois Gentilhomme, de Molière. J'avais adoré, bon, surtout la musique (De Lully). A la réfléxion, Molère est un des rares que j'apprécie.

En ce qui concerne les classiques étrangers, je ne crois pas en avoir lu beaucoup. Malgré mon amour pour la langue et la culture allemande, je n'ai jamais lu Goethe, ni Schiller...mais c'est une exellente idée, je vais m'y mettre. Ah, si, j'ai lu "Lolita", et je l'ai d'ailleurs recommandé à Isaeda. C'est vraiment un petit bijoux, tant au niveau du récit, qui est tres bien construit, qu'au niveau de la langue, d'un raffinement sans égale...
Isaeda
17/09/2005 15:28
Pourvoyeuse-de-Vent
Nul ne se connaît tant qu'il n'a pas souffert

Ys si tu as le temps de mettre une liste de classiques étrangers ce sera avec plaisir, je me suis déjà fait une liste perso avec la tienne
ysandell
17/09/2005 18:58
Lisez Khimaira
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Oki, je m'occupe de ça dès que possible, là je profite d'une pause dans les cartons d'Alvorn pour surfer un peu A mort le skotchhhhhhhhhhh et les cartons !
Lilla My
19/09/2005 16:32
Lilla Mu !
Bizarreland........ Das ist das Land der begrenzten Unmöglichkeiten

Ysandell : sans doute des choses a ajouter (y en a toujours...) mais quand meme : t'as resume ce que j'aurai pu proposer moi-meme. je suis d'accord avec toute la liste (comment ne pas l'etre ?)

Un ajout dans la section classiques etrangers :
Bartleby de Herman Melville

Balzac me semble denigre par beaucoup, je comprends, il faut une certaine approche de la litterature pour pouvoir l'apprecier, a mon avis. Un jour, vous devorerez (peut-etre).
Eléa
19/09/2005 18:59
modérateur
Aes Sedai
Co-resp de la Tour Blanche
demi-Fluffy


Pour les classiques étrangers je peux aussi donner une liste si cela vous interesse littérature anglophone surtout pour moi: anglaise, américaine mais aussi australienne, canadienne etc...
ysandell
19/09/2005 20:22
Lisez Khimaira
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I like being a mess. It's who I am.

Je veux bien tes conseils Elea

Je balancerai "ma" liste ce week-end, avec une liste des classiques ayant mené à la fantasy/proches de la fantasy pour ceux à qui ils continueraient de faire peur...

Pour le moment, je réfléchis et parcours, d'une main inlassable et douce, les tranches des volumes aimés pour faire mon choix

Et puis il faut que je réponde pour le théâtre aussi, je suis pas d'accord mais là j'ai pas le temps

Eléa
19/09/2005 20:30
modérateur
Aes Sedai
Co-resp de la Tour Blanche
demi-Fluffy


Je peux aussi faire quelque chose sur la littérature enfantine anglophone ... comme ca je te présenterai en 2-3 mots les Spiderwick Chronicles

en tout cas j'attends ta liste avec impatience... et la discussion qui en découlera aussi
Owyn
20/09/2005 01:32
Fantôme gaidin
Admin

J'ai lu tes posts, Ysandell, et c'était un pur délice.
Tu parles vraiment bien des livres que tu aimes, et ça me donne envie de les lire.
Isaeda
25/09/2005 10:32
Pourvoyeuse-de-Vent
Nul ne se connaît tant qu'il n'a pas souffert

Il m'est venu une idée à propos de classiques: je vais demander à ma mère de me les acheter pour Noël (en poche c'est pas une fortune) comme ça je les aurai déjà tous pour mes futures études
Sihaya
25/09/2005 12:08


Et les Eco alors, c'est pas des classiques ?


ysandell
25/09/2005 12:29
Lisez Khimaira
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Je les ai mis dans la liste que j'ai proposée, Sihaya

Mes autres listes avancent doucettement. Je viens de donner deux heures de cours-là, donc je vais aller manger et puis je repasse les mettre !
Sihaya
25/09/2005 13:10


Zut, prise en flag !


S'en va sur la pointe des pieds
ysandell
25/09/2005 15:21
Lisez Khimaira
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* rattrape Sihaya et lui fait un bisou*

C’est le seul sujet sur lequel je peux me la jouer un peu, faut pas m’en vouloir

Alorsssssssssssssssssssss… On va reprendre le même système de classification, hein J’essaye de couvrir à peu près tous les bassins de littérature… et de faire court.

Dans la catégorie théâtre (alala), les nominés sont :

Shakespeare pour l’ensemble de son œuvre. Y’a pas plus génial en matière de théâtre à mes yeux. Le décor est dans le texte, la langue est vive, souple, d’une musicalité redoutable, d’une imagination ahurissante, d’une beauté à crever sur place d’admiration. Des images à la fois vigoureuses et poétiques, toujours frappantes et d’une splendeur renouvelée, un verbe d’une richesse inégalée, une façon de jongler avec vos émotions et de saisir les sentiments sur le vif et dans leur pleine intensité… remarquable ! Sublime, superbe, incontournable, des pièces à lire et relire tout au long de sa vie.

Que conseiller pour commencer ? Peut-être d’éviter les drames historiques (sauf Richard III, différentes des autres par sa sauvagerie… somptueuse. Bonus découverte : Looking for Richard avec Al Pacino, la pièce et comment la monter…). Pourquoi ne pas s’attaquer aux incontournables… Hamlet (je vous conseille la version longue de Kenneth Branagh) : y’a quelque chose de pourri au royaume du Danemark… et oui, cette expression est shakespearienne, à la base Preuve que, sans l’avoir lu, il fait déjà partie de votre vie ! Vengeance, trahison, pouvoir, héritage, spectres, folie… une pièce existentialiste avant l’heure ? Chaque relecture marquera votre vie d’un sceau différent. Faites connaissance avec Hamlet et la magnifique Ophélie que Gerverine arbore comme avatar (vue par Waterhouse) et que Rimbaud a su si bien chanter…

Le songe d’une nuit d’été (dont vous apercevez des extraits dans Le cercle des poètes disparus) : comment mêler l’imaginaire de la Grèce antique avec la matière de Bretagne et le folklore irlandais en menant une réflexion sur le théâtre sous des apparences de comédie divertissante… Et puis Puck, quoi (j’ai vu Dominique Pinon l’interpréter sur scène ). Un texte à la fois gouleyant et poétique : que demande le peuple ?

Roméo et Juliette : raaaaaaaaaaaaaaaah. Je pleure à chaque fois que je le lis :larme : Découvrez ces amants mythiques, ce texte superbe, cet art de la déclaration amoureuse, cette soudaineté de l’amour, ce… hum. C’est beau.

Bref. Choisissez les yeux fermés, Iago (tiens, si vous voulez comprendre la psychologie cachée du perroquet d’Aladin, lisez Othello ), lady Macbeth, Puck, le roi Lear, Prospero, Sir John Falstaff et les autres vous attendent

Goethe, Kleist ou Brecht ? Brecht ! Ah, la théorie de la distanciation Alors, L’opéra de quat’ sous ou Le cercle de craie caucasien ? Le premier est à écouter, le deuxième est ma pièce préférée, donc je la choisis arbitrairement : une revisitation sur fond de kolkhozes du jugement de Salomon (ça vous fera lire un peu cette fameuse histoire biblique). SU-PERBE ! Avec de magnifiques lieder.

Bon bah Calderon hein, passage obligé, La vie est un songe. L’histoire d’Œdipe revisitée sur un de ses aspects (le conflit fils/père). Une ultime méditation sur l’être humain et sa destinée. Un texte politique, philosophique (sur la réalité de la vie vécue/de la vie rêvée, sur le libre arbitre), métaphysique, religieux… et littéraire, si, si. Dans la droite lignée d’Hamlet. Du bon, du très bon !

Tchekhov, bien sûr. La mouette, Oncle Vania, la Cerisaie ?. La mouette, pour méditer sur l’absurdité de l’existence humaine… au départ, quelques personnes attendent la représentation dans le parc de la première pièce d'un jeune auteur. On découvre peu à peu leurs histoires, leurs envies, leurs solitudes. Comme toujours chez Tchekhov, le texte est d’une grande sobriété ce qui le rend d’autant plus frappant. Une méditation sur les revers d’une vie d’artiste, avec son mélange d'immenses joies et de découragements profonds. Une pièce où les médiocres peuvent devenir grands… A ne pas lire quand on est déprimé…
Bonus découverte : La petite Lili de Claude Miller !

Un italien… euh… pas Novarina, je peux pas le blairer… Hum… Oh bah on va faire un tour par l’Antiquité, hein : j’élimine Euripide d’office, j’aime pas ses drames bourgeois avant l’heure. Sophocle ou Eschyle ? Eschyle, Prométhée enchaîné (si vous pouvez le lire dans la traduction d’Henri Bauchau chez Actes Sud….). Le mythe de Prométhée ou la naissance de l’humanité pensante. Une pièce sublime jusqu’aux larmes (d’ailleurs, en grande sentimentale, j’y vais de mon torrent à chaque lecture, parce qu’entre la commotion esthétique et la portée du texte… voilà….), qui vous rend à votre condition d’être humain, à notre noblesse d’être vivant… INDISPENSABLE !

Pour vous marrer : Aristophane et/ou Plaute (un peu de place à la romanité, nom de Zeus, euh, Jupiter). C’est de la comédie en apparence bien grasse avec une sous-couche « réflexion sur la politique de l’époque et la démocratie en général ». Aristophane : Les Acarniens, La Paix (à lire dans cet ordre) et Plaute : La marmite (ancêtre de l’Avare de Molière).

Pour vous imposer en société : lire du Oscar Wilde C’est fin, c’est brillant, c’est énorme. Bonus découverte : Un Mari Idéal, avec Rupert Everett, Cate Blanchett, Julianne Moore et j’ai oublié le nom des deux autres.

Dans la catégorie roman (isé, scié, etc), les nominés sont

Don Quichotte, Cervantès : raaaaaaaaaaaaaah ! Un hildago de la Manche, la tête farcie de romans de chevalerie, se met dans la tête de s’auto-adouber et de partir sur le dos d’une rosse répondant au doux nom de Rossinante combattre des moulins pour les beaux yeux d’une paysanne renommée Dulcinée du Toboso, en se voyant déjà idéalisé dans un livre qui exalterait ses futurs exploit. Heureusement que Sancho « veille »… C’est Mme Bovary avant l’heure et en vachement plus drôle. Une parodie de tous les romans moyen- âgeux gnognotant encore et toujours les quêtes chevaleresques et les amours idéaux de héros parfaits.
C’est le Sacré Graal du XVIe siècle, quoi, à peu de choses près.

Bonus découverte : Lost in la Mancha, le film maudit de Terry Gilliam. C’est désespérant, ça aurait pu être superbe

Chez les américains, après avoir joué aux dés entre Hemingway, James et Twain : James ! Deux facettes :
- fantastique, avec Le tour d’écrou qui a inspiré maints films de fantômes (dont le très beau Les Autres). Une jeune fille (la narratrice, dans le récit enchassé…) est engagée comme nouvelle gouvernante de deux enfants orphelins isolés dans un bien étrange manoir… C’est sans compter sur de redoutables spectres travaillant à pervertir les enfants… J’en ai passé des nuits blanches à trembler sous ma couette après avoir lu ce conte fantastique terrifiant, obscur, génial, fascinant, terrible, qui ressuscite avec minutie les terreurs de l'enfance et l’angoisse… ! A me demander si les fantômes existaient vraiment ou si c’est la gouvernante qui était folle… Une exploration magistrale du fantastique… ou de l’inconscient ?
- social/psychologique, Portrait de femme (à découvrir porté au cinéma par la grandiose Nicole Kidman sous la direction de la géniale Jane Campion). La quête d’indépendance et d’amour d’Isabel Archer, une jeune femme libre, intelligente, sensible, qui souffrira dans son orgueil en choisissant la mauvaise passion… Une superbe technique d’écriture qui nous permet d’absorber totalement le point de vue d’Isabel et de se perdre avec elle dans des méandres psychologiques tortueux analysés d’une plume redoutablement fine, acérée, acerbe et nerveuse… doublée d’une méditation sur les liens Europe/Amérique, comme 90% du temps chez James.

Thomas Mann ou Herman Hesse ? Herman Hesse. Ne pas commencer par Le jeu des perles de verre, son roman le plus précieux, car c’est son oeuvre testament, son livre-somme Découvrez un peu avant la plume philosophique, douce et sensuelle d’Hesse. Pourquoi pas à travers Narcisse et Goldmund, exploration de ce déchirement bien humain entre les exigences de l’âme et du corps sur fond de Moyen-Age allemand. Narcisse, c’est le prêtre, la sagesse et la rigueur incarnée. Goldmund, c’est l’enfant, le futur vagabond, l’artiste en puissance qui pour parvenir à l’absolu de son être et de son art devra explorer toutes les tentations et les désirs de la chair et de l’esprit. Une dialectique entre vie contemplative et vie active menée d’une plume fine et humaniste.

Virginia Woolf, Dickens, ou les soeurs Brontë ? Woolf ! Je préconise de commencer par Mrs Dalloway (à lire ensuite : Les heures, de Michael Cunningham, livre hommage, avant de voir la magnifique adaptation avec le trio imparable Kidman/Streep/Moore) ou Les Vagues (en livre de poche, la traduction de Yourcenar, si possible ; une suite de monologues intérieurs déroutante et superbe). Certainement une de mes femmes écrivains préférées (à égalité avec Duras). Une écriture qui imite en mouvements fluides et somptueux les dérives de la conscience humaine, une intelligence vive et une sensibilité (trop…) exacerbée se déployant avec une virtuosité parfaite. Marcel Proust en femme, en anglais et en plus ramassé.

Un italien pour la route : je vous ai déjà parlé d’Eco, donc on va laisser place à Buzzati… ou Calvino ? Calvino bien sûr. Si par une nuit d’hiver un voyageur, cf. supra. Oui, flemmarde avec ça. J’ai encore la poésie à commenter Le baron perché est une allégorie très sympa aussi. Surtout pour ceux qui n’aiment pas les escargots.

Uh, j’ai pas mis de romanciers russes : Tolstoï ou Dostoïevski ? Dostoïevski, Serge Karamazov, pardon, Crime et châtiment. Et non pas Rire et châtiment, s’il vous plaît. Que dire sur ce livre sans tomber dans le cliché ? J’aime l’âme russe et sa façon de chercher à donner la pleine mesure des sentiments humains. Les romanciers japonais de l’ère Meiji se sont inspirés de ces écrits pour donner une dimension intérieure et un peu de profondeur psychologique à leurs personnages, c’est dire. Ici, Raskolnikov, assassin qui va découvre la culpabilité, le regret, le remords, le chagrin, la honte, le désespoir, le mépris de soi, la passion, la pitié, le trouble à travers ses entretiens avec le juge Petrovitch… avant de peut-être, connaître une rédemption certaine ? Pour les adeptes de romans psychologiques servis par une plume fébrile et envolée.

Si vous voulez vous imposer en société, jetez négligemment la discussion sur James Joyce. On me regarde avec de gros yeux quand je fais l’analyse comparée de Finnegan’s Wake et d’Ulysse (pour ça, faut que j’ai trois verres de Morgon dans le nez, mais dans mes grands jours, ça m’arrive et qu’est-ce que c’est rigolo ). Ca pose sa femme/ son homme

* I love gros pavés *

En vrac : Kundera (L’insoutenable légèreté de l’être, l’immortalité, le livre du rire et de l’oubli…), Boulgakov (Le maître et Marguerite, Le roman de Monsieur Molière ), Kadaré (Spiritus), Faulkner (Tandis que j’agonise), Garcia Marquez (Cent ans de solitude) Mishima (L’école de la chair, le tumulte des flots), Wassmo (Le livre de Dina )…

*continue sa liste... plus que les nouvelles et la poésie, pfiou *
ysandell
25/09/2005 16:53
Lisez Khimaira
Ménestrelle [/link]
I like being a mess. It's who I am.

Mon ordi a planté... J'ai perdu une partie de ce que j'ai écrit, impossible de le récupérer

Une mini-catégorie nouvelles, parce que bon, hein, pendant un temps je ne lisais que ça

Poe : ah bah oui parce que bon. Hein. Le ptit père Edgar, quoi. Histoires extraordinaires : pour découvrir des histoires de chats étranges, des double assassinats, de vampires… entre histoires fantastiques, anecdotes scientifiques, prouesses littéraires, une base essentielle à toute littérature fantastique. Une écriture aux images assez frappantes, évocatrice, efficace. Des classiques du fantastique.

Kafka, La métamorphose : et si vous vous réveilliez transformé en insecte géant… ? Ou comment, à travers une puissante métaphore, parler du mal de vivre, de la différence, de l’angoisse que peut inspirer une société broyant l’individu, de la conscience de soi et de sa place dans le dit monde, de la conscience engluée dans un corps qu’elle ressent comme étranger… un texte sur la condition humaine, quoi ! présenté sous un angle fantastique, impossible, merveilleux, terrible. Une écriture angoissée, sobre, minutieuse, sinueuse, poétique, ciselée, magnifique, inoubliable.

Lovecraft : Iä-R’lyeh ! Cthulhu fhytagu ! Iä ! Iä ! meuh si c’est un classique. Un des miens en tout cas. Je préconise de commencer par Les montagnes hallucinées, La couleur tombée du ciel ou L’affaire Charles Dexter Ward. Pour découvrir le créateur de Cthulhu et d’un panthéon de Dieux aussi terrifiants que grandioses. Pour avoir le bide noué de trouille pendant des heures, découvrir le vrai nom de l’horreur, se retourner le neurone à imaginer les horreurs contenues dans le Nécronomicon… Une plume qui sait suggérer des angoisses incommensurables, vous mener aux lisières de la folie, vous pétrifier sur place comme provoquer de chocs nerveux incontrôlables quand vous vous retrouvez confrontés à des réalités étrangères à toute perception humaine… ENORMISSIME ! Ce type est un grand malade mental, un désespéré de la vie à l’écriture ravagée, mais aussi un génie, tout simplement. J’adore également sa facette onirique inspirée par Machen et Dunsany : La quête onirique de Kadath l’inconnue, un voyage à travers les rêves pour retrouver une utopique cité divine…
Si vous voulez connaître la véritable teneur du pseudo d’un de nos liges. Hein Dagon ?

Eh-ya-ya-ya-yahaah-e’yayayayayaaaa...ngh’aaaaa.... ngh’aaa... h’yuh....h’yuh... YOG-SOTOTH !

En rythme avec ce zouli cri, j’en profite pour faire de la pub à un ami et à ma maison d’édition : Moi, Howard Philip Lovecraft, une autobiographie imaginée par Jacky Ferjault à partir de la correspondance du maître de Providence, publiée aux éditions de l’œil du Sphinx. Cliquez ici pour me faire plaisir

Bonus découverte : y’a une excellente parodie de Lovecraft dans Le huitième sortilège de Pratchett

Tekeli-li, tekeli-li !

Borges, Fictions, Le livre de sable : la bibliothèque de Babel, l’Aleph, le livre de sable… des mondes incertains, des éventualités extraordinaires, des idées qui vous remuent dans tous les sens et vous font sentir toutes les potentialités d’un mot, d’un objet… Borges, comment rendre fantastique votre quotidien ou l’érudition faite homme : il rend tout ce qu’il touche merveilleux et fascinant… Un labyrinthe à parcourir avec bonheur et admiration.

Je continue à faire de la pub pour mes amis, vous permettez (je me suis tapée la correction du manuscrit, alors je peux bien lui faire de la pub ) : Jorge Luis Borges, une autre littérature, Jean-François Gerault, éd. Encrages.

Stefan Zweig, maître es nouvelles psychologiques et passionnées, plume fine, sensible, intelligente, précise, qui sait suivre les dérives de la passion... sous toutes ces formes. Qu’elle soit amoureuse, folie, passion du jeu, idôlatrie d’une femme pour un écrivain… La confusion des sentiments, 24 heures de la vie d’une femme, Lettre d’une inconnue, Le joueur d’Echecs, Amok ou le fou de Malaisie. Choisissez les yeux fermés. Et ouvrez-les grands pour mieux savourer la beauté des encres de ce bel esprit.
(et là tout est dit…)

Pour vous imposer en société : gueulez un grand coup « CTHULHU POWAAAAAAAAAA » ou un des cris sus-cités. Je vous jure que ça fait son petit effet (je précise pas lequel ).
ysandell
25/09/2005 16:58
Lisez Khimaira
Ménestrelle [/link]
I like being a mess. It's who I am.

Sectaire pour ton domaine, je sais pas, les "seuls" médecins que je connais, ce sont ceux qui tentent de me soigner. Et effectivement, je comprends pas toujours ce qu'ils me racontent, c'est pas faute de leur poser des questions

En tout cas merci pour le "intéressant", il me redonne un peu d'énergie pour (ré)écrire mon topo poétique

Je vais goûter pour reprendre des forces d'abord hein (ma vie.com). Après je mettrai des appréciations en face de la liste de noms au bout de ma feuille word :

Dante
Rilke ou Hölderlin ?
Pessoa
Whitman
Keats ou Yeats ?
Lorca ou Neruda ?

Les points d'interrogation seront soigneusement tirés aux dés Enfin à nouveau, vu que j'ai perdu une partie de mes réflexions. Gnnn...

Bonne (j'espère) lecture en attendant !
Sihaya
25/09/2005 17:35


Oui, on est chiant, est on comprend pas que vous ne compreniez pas
"quoi, on l'a pas appris en 6ème ca ?"



C'est une super idée, tes conseils, ca change un peu de la partie fantasy ou on peut trouver plein de choses, pour changer de type de bouquins, sans s'y connaitre, c'est pas frocément facile



Mais ce que j'aime le plus moi ce sont tes critiques Tu veux pas faires des commentaires sur les textes des joutes ?
Eléa
25/09/2005 17:45
modérateur
Aes Sedai
Co-resp de la Tour Blanche
demi-Fluffy


Bon bon bon après avoir lu tes posts stylo en main Je me permets de réagir

Commençons par William Shakespeare... mon Will

Je suis tout a fait d'avis d'éviter les drames historiques pour commencer. J'ai du lire Henry IV Part one avec mon histoire de la Grande Bretagne sur les genoux ... ca m'a un peu gaché le plaisir du texte . Richard III: l'homme et la bete, le mal et le séducteur... cet homme est facinant dans sa folie. Je parle de Richard III sous la plume de Shakespeare seulement car le Roi Rihard III était historiquement parlant bien différent de ce que dépeint Shakespeare. N'oublions pas que Shakespeare avait tout interet a dénigrer Richard et les siens...

Hamlet... et Kenneth Branagh. J'ai vu la version longue au cinéma, mais quelle merveille!! Le texte y est magnifiquement mis en valeur par le travail habité de Kenneth Branagh... par contre j'avoue !! quand il s'agit de Kenneth Branagh je manque d'objectivité

Romeo et Juliette... Je te rejoins également sur cette pièce. Le texte est magnifique avec de pures tirades complètement hallucinées comme celle de Mercutio sur la Reine Mab Romeo et Juliette sont tellement entiers dans leur amour que l'on ne peut qu'etre touché. Petite pensée pour le film de Baz Luhrman (encore un Aussie )l'image qui me revient en tete... Romeo et Juliette se cachant sous les draps pour ne pas voir que le jour s'est levé, pour prolonger ce moment si parfait

Par contre Dame Ysandell je suis fachée de ne point vous avoir vu citer Much Ado ... Il s'agit de ma pièce préférée Elle raconte l'histoire de deux couples Hero et Claudio et Béatrice et Bénédic. Si la romance désespérément sirupeuse des deux premiers m'agace, la relation des seconds me remplit de joie. Leur amour si complice, et leurs joutes verbales sont pour moi un régal. L'adaptation de Kenneth Branagh est a ce niveau fantastique, surtout qu'il joue avec Emma Thompson, alors sa femme a la ville, leur complicité crève l'écran Je tiens aussi a signaler la performance de Michael Keaton complètement survolté dans une parodie Saint-Graalesque et Keanu Reeves au phrasé parfait, qui chante Shakespeare plus qu'il ne le déclame "If I do my liking I would bite... " ce passage

Bon Oscar Wilde maintenant Comment lire et ne pas aimé cet auteur si spirituel? Le portrait de Dorian Gray est une oeuvre magnifique, que je lis et relis sans déplaisir...si vous avez le temps vous pouvez jeter un petit coup (voir un gros coup ) d'oeil a la réécriture de Dorian par Will Self. C'est splendide, une transposition contemporaine de l'oeuvre, avec une représentation de New York dans les années 80 effrayante, image d'une ville rongée par le Sida, la drogue ... par Dorian

Concernant la littérature russe, je me permets de vous conseiller Gogol. Ses nouvelles de Saint Petersbourg sont un vrai délice. C'est à la fois drole et en meme temps une très pertinente analyse de la vie sociale russe... ah la la ces russes... Le nez est un chef d'oeuvre. Que feriez vous si vous vous réveilliez sans nez le matin ?? Le manteau est également un petit bijou!!

Toujours dans les nouvelles, je suis parfaitement d'accord avec Ysandell concernant Poe et Lovecraft mais Lovecraft j'avance doucement car j'avoue que certains textes me terrifient. Pour ma part j'ajouterai comme nouvelles The Adventure of the German Student de Washington Irving, histoire d'amour?? de fantomes?? de folie?? de nécrophilie ?? et Sleepy Hollow

Bon je m'arrete je pourrai encore citer tellement de livres ... dont les classiques de la littérature enfantine
ysandell
25/09/2005 19:05
Lisez Khimaira
Ménestrelle [/link]
I like being a mess. It's who I am.

Et me revoilà pour la dernière partie de mes conseils personnalisés et une petite bourde : dans mon élan d’enthousiasme, j’ai confondu la main pour tapoter mes pensées et la main pour gober les framboises. Le clavier a apprécié

Dans la catégorie poésie (si, si), les nominés sont :

Dante, Inferno (comment ça taaaaaape en italien !) :

[big] [big]LASCIATE OGNE SPERANZA, VOI CH'INTRATE ! [/big] [/big]

(vous qui entrez ici, abandonnez toute espérance).










Et là, c’est le drame.





Pardon.

Pourquoi est-ce que je ne vous conseille que l’Enfer et pas toute la Divine Comedy (excellent groupe !), euh, Divine Comédie ? Parce que c’est le volume que je préfère, tout simplement. Le plus grandiose, le plus frappant, le plus inspiré par mon Stace à moi que j’ai passé mon année de maîtrise dessus. Si vous souhaitez comprendre la portée de l’adjectif « dantesque »… suivez donc notre poète et son merveilleux guide, Virgile, à travers ces cercles infernaux dont l’esthétique en vignettes à l’horreur démesurée n’est pas sans rappeler le style vigoureusement baroque avant l’heure de Sta… hum, désolée. Dont l’esthétique en vignettes à l’horreur démesurée vous frappera malgré tout d’extase : quelle puissance visuelle dans le roulement des tableaux ! Quelle érudition ! Quelle maestria !
Si vous avez l’occasion de l’entendre ou de le lire en italien, ne vous gênez pas : Dante, c’est sans doute la langue la plus rapide du monde, c’est très impressionnant et très beau à entendre.
Surtout dans la bouche d’un bel italien.
Bah quoi ?

En bref, c’est un ouvrage à lire… « au milieu du chemin de notre vie », bien sûr.

(Fière de l’avoir casé, fière )

Rilke, Hölderlin ou Novalis ? Rilke presque sans hésiter. Quoique Hölderlin, c’est comme Keats, c’est intéressant à lire pour comparer leurs Hypérion avec celui de Dan Simmons. De lui on connaît surtout les Lettres à un jeune poète… J’avoue un faible certains pour Les cahiers de Malte Laurids Bridge, mais il ne s’agit pas de poésie au sens propre du terme, donc je vais me « contenter » des Elegies à Duino et des Sonnets à Orphée : lisez les œuvres de cet homme doux et raffiné, cette intelligence vive et claire capable de composer des œuvres d’une perfection redoutable, méditant sur l’existence humaine, la mort, la vive clarté qu’est la poésie dans la vie d’un homme… Un diamant délicat et étincelant. Qui vous fait sentir le poids des mots… et leur calme légèreté à la fois. Il me serait difficile de décrire plus avant son style d’une finesse exquise, aussi : lisez

Fernando Pessoa : impossible de choisir un livre plutôt qu’un autre ! Ce qui me fascine chez lui ? Cette facilité à faire vibrer le vivant dans toutes ses facettes. Plutôt que de jouer de contradictions ou de jeux d’échos, il a préféré s’incarner en cinq personnages distincts pour qui il a créé des vies et des visages, et un style particulier. Autant de façon de dire la densité d’un être et ses flamboiements.

Gros plan sur le Livre de l’Intranquillité (O Livro do desassossego) de Soares/ Pessoa (éd. Christian Bourgois) : c’est une autobiographie sans événement, d’un modeste fonctionnaire s’interrogeant sur sa vie, sa place dans le monde, la littérature, les êtres, les âmes, l’écriture, le rêve, l’inconscient. Qu’est-ce que l’intranquillité ? C’est l’ « incapacité pour une conscience fluctuante, volatile, de s'amarrer au réel, à soi-même, au monde, pour être quelque chose ou quelqu'un ». A partir de cette définition s’engage un véritable labyrinthe de réflexions, une expérience poétique aux limites de la conscience que n’aurait pas renié Michaux (1) : « Je suis à peu près convaincu de n'être jamais réveillé. J'ignore si je ne rêve quand je vis, si je ne vis pas quand je rêve, ni si le rêve et la vie ne sont pas en moi des choses mêlées, "intersectionnées", dont mon être conscient se formerait par interpénétration. ». C’est de cette rêverie que naît la nécessité de vivre et le fait de supporter ce qui ne cesse pas de s'écrire… C’est là l’œuvre de toute une vie : Pessoa a mis près de vingt ans à rédiger ces papiers collés rythmés par un « je gis ma vie » insistant et inquiétant (« Je gis ma vie. Et même en rêve, je suis incapable d’esquisser le geste de me lever, tant je suis dépouillé jusqu’à l’âme de savoir seulement faire un effort »), que l’on retrouva plus tard dans la fameuse malle aux manuscrits. Pessoa a voulu en faire non seulement un livre mais Le Livre, somme littéraire de toute une vie, de tout un destin, le Livre au sens de l'exigence mallarméenne de l’aboutissement d’une existence vouée justement à l’écriture. Ce rêve résume une conception de la vie qui est une constante chez Pessoa-Soares : « Je suis en grande partie la prose même que j'écris. Je me déroule en période et en paragraphes, je me sème de ponctuations et, dans la distribution sans frein des images, je me déguise, comme les enfants, en moi vêtu de papier journal ou, dans la façon dont je crée du rythme à partir d'une série de mots, je me couronne, comme les fous, de fleurs séchées qui sont toujours vivantes dans mes rêves ». Ou encore : « Je suis devenu un personnage de roman, une vie lue. ». Le sujet devient objet d’une écriture incessante qui fera planer son intense mélancolie sur toute la vie de Pessoa…

C’est beau…

Walt Whitman, Feuilles d’Herbe : le poète préféré du professeur Keating ! (hein ? Comment ça vous n’avez pas vu Le cercle des poètes disparus) ? Whitman, c’est de la poésie en marche ! De la poésie qui jouit, le proclame, qui chante le « moi », qui cherche l’homme dans son essence et toutes ses vibrations! C’est une autobiographie qui parle sans complexe de politique, d’amour, d’envies, de désirs, d’admirations, de quêtes, avec un enthousiasme et des élans et des fulgurances extraordinaires ! Des émotions vives transcendées dans un Verbe intelligent, créateur, à la force hypnotique ! Un livre tout d’exclamations, fort et enivrant comme l’étreinte d’un homme !

Bonus découverte : on dit souvent que Whitman est le reflet inversé de Dickinson (Emily, âme charmante et délicate en incandescence). Vous pouvez assister à la rencontre de ces deux fameux poètes américains du XIXe siècle dans une des nouvelles de La trilogie steampunk de Paul DiFilippo.

Allez, pour le plaisir :

O ME! O life!... of the questions of these recurring;
Of the endless trains of the faithless—of cities fill’d with the foolish;
Of myself forever reproaching myself, (for who more foolish than I, and who more faithless?)
Of eyes that vainly crave the light—of the objects mean—of the struggle ever renew’d;
Of the poor results of all—of the plodding and sordid crowds I see around me; 5
Of the empty and useless years of the rest—with the rest me intertwined;
The question, O me! so sad, recurring—What good amid these, O me, O life?

Answer.That you are here—that life exists, and identity;
That the powerful play goes on, and you will contribute a verse.


A réécouter des dizaines de fois récité par “O Captain my Captain »…

Keats ou Yeats ? Aux dés… Yeats.
Parce qu’on devrait lire plus de poésie irlandaise.
Parce qu’un type qui a reçu un prix Nobel et qui vit dans une tour, c’est classe.
Parce que c’est pour lui que le vent souffle.
Parce que la brume lui insuffle la délicatesse de ses rythmes.
Parce que c’est un celte, un vrai, un qui n’en veut.
Parce qu’il enracine l’invisible dans le visible.
Parce que vous ne verrez plus les cygnes de la même façon…
Parce que la poésie est la lumière de chaque jour avec lui.

Lorca ou Neruda ? Gnnn… Neruda, La centaine d’amour. Rien que pour le titre, les images délicates et douces, la plume ronde et sensuelle, lumineuse et forte. J’avoue que ce n’est pas le poète que je connais le plus, donc les mots me manquent (et je commence à fatiguer, j’avoue ) ! Mais je garde un souvenir charmé par ma lecture.


Pour vous imposer en société : Vladimir Maïakovski, poète fort apprécié par Barbara, Ferré et Noir Désir. Ou vous choisissez un auteur abscons, du type Celan, et vous vous en donnez à cœur joie si vous voulez plomber un dîner (ça, c’est après cinq verres de Morgon, un certain nombre de verres de blanc avant, et quand on me casse les pieds à parler d’Houellebecq pendant une heure : rien que du vécu, vous dis-je )

Un petit électron libre pour finir, je m’en voudrais de ne pas lui faire une place

La conjuration des imbéciles, John Kennedy Toole : l’écrivain s’est suicidé en pensant qu’il n’était qu’un raté… nous laissant cette œuvre magistrale. Pour ceux qui aiment l’humour noir, les livres grandioses d’une humanité à couper le souffle (malgré le côté misanthrope du personnage), achetez ce livre unique, stupéfiant, d’une sensibilité exacerbée inédite, d’une intelligence acérée et sombre. L’histoire d’Ignatus, un personnage hors norme, un gros (dans tous les sens du terme…) fouteur de merde, révolutionnaire dans l'âme, schizophrène, d’une mauvaise foi, d’une paranoïa et d’une hypocondrie aiguës, consignant dans ses cahiers une théorie sur la dégénérescence de la société contre laquelle il prône un retour à des mœurs plus saines, le tout dans une prose moyenâgeuse.
UNE ECRITURE INIMITABLE ! COUREZ VOLEZ RAMPEZ L’ACHETER !

Et voilà. Que dire si ce n’est… bonne lecture ?

J’espère que tout ceci vous servira

ysandell
25/09/2005 19:10
Lisez Khimaira
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Je réagirai aux réactions () un peu plus tard
Isaeda
25/09/2005 20:13
Pourvoyeuse-de-Vent
Nul ne se connaît tant qu'il n'a pas souffert

Re-Merci Ys! Je possède justement un très beau volume (édition limitée avec de superbes enluminures que j'ai eu pour mon anniv) de la Divine Comédie, qui ne peut que donner envie de le lire. D'ailleurs ça fait un moment que j'en ai l'intention mais j'ai jamais eu le temps Enfin ça m'a motivée quoi
ysandell
25/09/2005 20:44
Lisez Khimaira
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Bon, là, je vais vraiment faire court parce que j'ai envie de lire un peu avant de dormir. C'est vrai, quoi, zut, je me suis mise en appétit toute seule à parler comme ça de bouquins

Déjà : de rien Isaeda Et heureuse de t'avoir fait rire

Sihaya :
C'est une super idée, tes conseils, ca change un peu de la partie fantasy ou on peut trouver plein de choses, pour changer de type de bouquins, sans s'y connaitre, c'est pas frocément facile




Je vais sans doute relire pas mal de classiques pendant l'année (capes & agreg oblige), donc je passerai déposer des critiques de temps en temps, dans ce cas

Mais ce que j'aime le plus moi ce sont tes critiques


J'ai pas oublié celle que je te dois C'est marqué en gros sur un post-it en face de moi, mais j'ai pas trouvé les mots justes encore

Tu veux pas faire des commentaires sur les textes des joutes ?


Je l'attendais depuis un bout de temps celle-là, me faisant toute petite pour qu'on ne me remarque pas... Je lis toujours les joutes (sans voter, parce que j'aime pas le principe d'échelonner mes enthousiasmes)... et je prends jamais le temps de commenter, honte à moi Ca fait partie de mes bonnes résolutions du mois de septembre, qui pour le moment a été trop rempli, mais demain, je commente la dernière, promis Trop fatiguée ce soir

Elea :
mon Will


Notre Will, steuplaît Et celui de Feldwyn et d'Ithilarin aussi ! Il est bien entouré ce monsieur

quand il s'agit de Kenneth Branagh je manque d'objectivité


Naaaaaaaaaaaaaaaaan, toi aussiiiiii ?

* est même plus étonnée *

Désolée d'avoir omis Luhrman () et Much Ado... je pouvais pas tout citer, j'ai dû faire des choix, c'est ce festival, toute cette pression....


pour Gogol ! J'aime beaucoup Le portrait, aussi. Ca me rappelle une nouvelle de Poe
Eléa
25/09/2005 20:49
modérateur
Aes Sedai
Co-resp de la Tour Blanche
demi-Fluffy


Ah oui le portrait !! Enfin nous allons dire que tout le recueil mérite que l'on s'y arrete Qunad a ce bon William Shakespeare, on va se le partager


*meme plus étonnée que tu ne sois pas étonnée *
ysandell
25/09/2005 20:54
Lisez Khimaira
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meme plus étonnée que tu ne sois pas étonnée



Etonnant, non ?














Fallait que je la fasse
Nayla
25/09/2005 22:07
Jadis, Aes Sedai de l'Ajah Verte.
Gniéhéhé

Ah bah !

Merci

J'ai l'impression d'avoir passé deux heures en librairie mais non, j'ai juste lu Ysandell et Eléa pendant une heure et demi...
Bon bah voilà, c'est malin, madi je dois aller en librairie pour un cadeau... j'vais y passer l'après midi vous m'avez mis l'eau à la bouche, les envies tout es pleines d'envies, bref ! Mes pauvres sous.

En tout cas je garde ce topic au creux de mon euh, esprit ? coeur ? ordi ? hum, pour me le ressortir pour quand je voudrais savoir quelque chose en particulier. Pour quand j'aurais finis la vingtaine de bouquins qui m'attends dans mamini bibliothèque Et que je peine à epuiser vu que je peux pas m'emepcher de 'lalimenter vilaine fille va.


Bon, bah encore merci

Hum je sais bien qu'on est pas sur un forum de littérature (uniquement) mais ... ce serait interessant de reprendre vos critiques, d'en faire d'autres, comme c'est fait un peu pour les films. Non ? En tout cas je me reèrve le droit de vous demandez ici une critique sur un bouquin sur lequel je douterai ou j'aurai besoin d'avis !

Owyn
26/09/2005 11:56
Fantôme gaidin
Admin

Super intérêssant, tes posts, Miss'Ys'.

Je me demande juste comment tu as fait pour avoir le temps de lire tout ça.
Et comment je vais faire vu que j'ai envie de lire l'ensemble, là.

Merci de m'avoir fait connaître tous ces auteurs en des termes si reluisants .
Eléa
26/09/2005 14:32
modérateur
Aes Sedai
Co-resp de la Tour Blanche
demi-Fluffy


Merci Nayla Ca fait plaisir en tout cas. Et si tu as effectivement besoin de conseils ou tout simplement de nouveautés ... compte sur nous ( je dis nous car je sais que Dame Ysandell aime autant que moi transmettre son amour de la littérature donc je permets le nous )
DonLope
26/09/2005 14:41
<i>Doyen Ménestrel</i><br><br>

Walt, Oh my ! Je l'aime presque autant que ce bon vieux Victor H.

O CAPTAIN! my Captain! our fearful trip is done;
The ship has weather’d every rack, the prize we sought is won;
The port is near, the bells I hear, the people all exulting,
While follow eyes the steady keel, the vessel grim and daring:
But O heart! heart! heart!
O the bleeding drops of red,
Where on the deck my Captain lies,
Fallen cold and dead.

O Captain! my Captain! rise up and hear the bells;
Rise up—for you the flag is flung—for you the bugle trills;
For you bouquets and ribbon’d wreaths—for you the shores a-crowding;
For you they call, the swaying mass, their eager faces turning;
Here Captain! dear father!
This arm beneath your head;
It is some dream that on the deck,
You’ve fallen cold and dead.

My Captain does not answer, his lips are pale and still;
My father does not feel my arm, he has no pulse nor will;
The ship is anchor’d safe and sound, its voyage closed and done;
From fearful trip, the victor ship, comes in with object won;
Exult, O shores, and ring, O bells!
But I, with mournful tread,
Walk the deck my Captain lies,
Fallen cold and dead.
Eléa
26/09/2005 17:33
modérateur
Aes Sedai
Co-resp de la Tour Blanche
demi-Fluffy


J'ai une version en musique (punk) de ce poème
ysandell
26/09/2005 18:33
Lisez Khimaira
Ménestrelle [/link]
I like being a mess. It's who I am.

Divin Librettiste, merci d'avoir mis ces vers sur le forum

Merci Nayla et Owyn

Comptez sur nous, en effet ()

Je me demande juste comment tu as fait pour avoir le temps de lire tout ça.


Depuis toute petite, mes parents me surnomment "la dévoreuse de livres".
Dans mon association, je réponds au doux nom de "jeune barde boulimique de lectures" ou "petite fée des livres".
Mon meilleur ami (et certains amis proches) m'appelle(nt) à l'occasion "bibliothèque ambulante" (je l'appelle bien "monsieur cinéma", remarque).
Y'a qu'ici que j'ai échappé au surnom pour le moment en fait

Ca ne répond pas à la question du temps La littérature est une passion depuis toute petite, en fait, et je lis plutôt vite (un bouquin par jour dans mes grandes périodes ).
Après, y'a une autre explication qui paraît logique aux gens qui me connaissent bien, et qui est trop personnelle pour être donnée sur un forum. Un jour...

vu que j'ai envie de lire l'ensemble, là.


Alors nous sommes contentes (je parle pour Elea, je me permets, hein ).


J'ai une version en musique (punk) de ce poème


Va falloir que tu me fasses écouter !

Bon, j'ai pas le temps pour réenclencher un débat tout de suite maintenant, mais j'vous oublie pas

A bientôt
Eléa
26/09/2005 19:03
modérateur
Aes Sedai
Co-resp de la Tour Blanche
demi-Fluffy


Ma liste arrive aussi mais la je dois lire Books in a life of a child pour ma thèse ... je vais esayer de faire ca vite
Nayla
26/09/2005 19:14
Jadis, Aes Sedai de l'Ajah Verte.
Gniéhéhé

à l'occasion "bibliothèque ambulante"



J'ai failli, c'est ça le pire ! Mais je me suis dis que commencer un post en clamant "vilaine ! Espèce de bibliothèque ambulante !" serait trop virulent


huhuhu



Eléa
26/09/2005 19:20
modérateur
Aes Sedai
Co-resp de la Tour Blanche
demi-Fluffy


C 'est mignon je trouve bibliothèque ambulante. Ma directrice de thèse m'appelle "mon petit rat" tu me diras quand j'étais petite on me disait "tu veux faire quoi plus tard" et moi "rat de bibliothèque "
Lilla My
27/09/2005 14:30
Lilla Mu !
Bizarreland........ Das ist das Land der begrenzten Unmöglichkeiten

Avoir le temps de lire est une question de choix.
Akasha
27/09/2005 21:20
En mission quelque part?

Eh bien Lilla My, je suis complètement d'accord avec toi... j'ai sansa arrêt cette discussion avec des amis/connaissances qui me disent "mais comment t'as le temps de tout lire, toi?" Et je leur répond: le temps de lire, si tu l'as pas tu le prends! Et c'est vrai! Y'a tellement de gens qui passent a côté de tant de choses dans les livres. Ok, on a qu'une vie, alors faut la vivre, mais de toute façon on ne peut pas TOUT faire en une vie, donc autant partager la vision d'un autre, ou lire une aventure qu'on ne pourra jamais faire, ou se renseigner sur ce grand roi qui a reusi a conquérir le monde!.. Enfin je sais pas moi, y'a pleins de trucs!

J'avoue qu'avant la fin de l'année dernière je n'étais pas fana des "vrais" livres (même si ce terme est ridicule vous m'en excuserez) c'est à dire des classiques. C'est vrai que bon, Anne Rice, la Roue du Temps et le Lion de Macédoine c'est plus marrant à lire que Proust ou Flaubert... mais en fait je me suis rendue compte qu'au bout d'un moment on s'interesse a des choses plus serieuses, plus difficiles à lire. Mais on est tellement content une fois qu'on a fini la pièce, le livre, le recueil de poèmes, etc..

Bref, je ne venais pas là pour vous raconter ma vie, mais pour vous quoter et dire ce que je pense.

Premièrement merci beaucoup Ys' d'avoir fait cette bibliographie, je trouve qu'elle est géniale. Et Eléa c'est franchement "amazing" ( oh la meuf qui se la pète!de voir que tu es passionée, héhé..
Kafka, La métamorphose : et si vous vous réveilliez transformé en insecte géant… ?

C'est marrant je ne sais toujours pas si j'ai aimé ce livre... je l'ai lu cet été mais je reste mitigée. Je vous avoue que j'attendais quelque chose de spécial à la fin. Mais c'est tout l'interêt du livre: une vie banal, une fin sans feux d'artifice, pourtant c'est vrai que ça a son charme.
Pour Rilke, j'aime bien, mais je n'en ai pas beaucoup lu. Pour mon oral de Bac en allemand je suis tombée sur Der Panther, et c'était vraiment chaud!

Pour moi, les meilleurs classiques restent les tragédies du 17ème... hum! Racine et Corneille...

Nayla, alors finalement t'as passé combine de temps à la librairie?
Owyn
28/09/2005 11:46
Fantôme gaidin
Admin

Tu m'as prise au piège, Miss'Ys'.
Je suis par hasard tombée sur Cyrano de Bergerac, j'ai commencé à le lire...et j'arrivais plus à m'en sortir !
Un peu grâce à toi que je l'ai ouvert, alors merci.

Lilla My
28/09/2005 14:51
Lilla Mu !
Bizarreland........ Das ist das Land der begrenzten Unmöglichkeiten

Rendons a Cesar ce qui est a Cesar, et a Pennac ce qui est a Pennac.
Je le dis donc a nouveau apres Ys (je crois) :
lisez Comme un roman de Daniel Pennac (et tant que vous y etes lisez ses autres bouquins). Il dit la meme chose que moi, et bien mieux !
Vouzenreviez
16/10/2005 11:53
Je vous parle d'un temps...

bon je me suis mise à lire gargantua. Quelle n'a pas été ma surprise de voir que c'était en ancien français! j'ai le texte sur la page droite et les notes permettant de comprendre sur la page gauche. J'ai commencé à le liyre , puis ai trouvé chez mon fiancé une version avec le texte ancien à gauche et le texte en nouveau français à droite . Eh bien je prefere ma version à moi , au moins on comprend les jeux de mot (grande passion de rabelais à priori) directement sans avoir à les chercher dans le texte. Pour l'instant j'aime bien c'est assez drole même si je ne comprend pas tout . Je dois avouer que je ne m'attendais pas à ce que ce soit si grossier voire obsene. Mais bon
Merci Ysandell
Sihaya
16/10/2005 12:01


Dites, ce ne serait pas mieux de garder ce topics pour le débat et d'en faire un autre dans lap artie lecture pour parler des bouquins ?

Pasque le débat était choeutte aussi, et que j'aimerais me retrouver dans les listes d'Ys après
D'ailleurs faudrait les mettre sur le site, tien
Kror
28/10/2005 22:44
Pourquoi remettre à demain ce que l'on peut faire le sur-lendemain?

Kror arrive, espérant relancé le débat.

Pourquoi faut-il lire des classiques?


Culture! Culture mais chers amis!!!

[small]L'homme qui vous adresse ces paroles et loin d'être un philosophe ou même un gars qui s'y connait, juste un type comme ça qui n'a jamais réussi à lire un classique entier...[/small]
Ciryon
01/11/2007 12:12
I hate Mondays...

Up

Je remets ici la réponse de Noemy, par rapport à ce post de la page 3 :

Ayant survolé ton "long" post Ys, je note que tu dis qu'un classique est un livre qui t'a touche...mais c'est un peu vague, car un livre que touche une personne n'a pas forcement le même impact sur une autre. Donc qui se permet de dire "tiens, celui-ci est un classique et il sera lu par les collegiens"? Est-ce le professeur? Dans ce cas, je reviens à penser qu'il n'existe pas de classique en soit puisque chaque lecteur peut se faire sa propre liste de classique.

Et pour finir sur une note plus marrante : si les classiques sont des livres qui ont touché beaucoup de monde, à quand les fiches de lecture sur Harry Potter en CM1? biggrin.gif Car à la sortie du dernier tome en France, l'éditeur n'en revient tjs pas du succès, ce qui veut aussi dire que ce livre touche beaucoup de monde !
Noliöme
09/11/2007 20:54
" aucun livre relgieux n'a été transmis par fax célexte"

Désolé d'avoir un autre topic!
les classiques...hum,hum
Ben je sais pas, mais c'est des livres qui apportent des idées nouvelles?
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