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Lilyan! Attend!! Bon d'accord j'accepte ton aide. Je me demande juste ce que tu y gagnes. Et si c'est parce que tu espères profiter de mes charmes, je préfère autant te dire que tu vas te la coller sous le bras.
" Tu sais, je ne profite pas des femmes, généralement c'est plutôt l'inverse. Et puis sans vouloir te vexer, tu n'es pas mon type. Pour ce que j'y gagne, mis à part la joie de converser avec toi, j'aimerai rencontrer ton Aes Sedai et son lige si elle en a un. Je veux me rendre à Tar Valon. "
En effet, "mon" Aes Sedai a bien un lige. Mais il n'est pas prévu que nous allions tout de suite à Tar Valon mais ils pourront au moins te renseigner là dessus.
*Elle est vraiment curieuse.*
" Je suppose pour des raisons assez similaires à celles qui t'ont conduite à la Tour: un repas tous les jours, des filles, et surtout la gloire. "
Après l'exposé de notre plan le roi Adur semble toujours autant indécis. Son regard oscille de l'Aes Sedaï et Haakon et moi. J'attends sa décision, souhaitons pour lui et pour nous qu'il prenne la bonne.
" Votre chef est déjà décidé de la marche à prendre selon, sinon il n'aurait pas envoyé des éclaireurs sur les traces des BM. Cependant dans son désir de frapper fort, il a omis un détail, un détail qui pourrait causer notre perte à tous. "
Le roi se lève, pose un regard lourd de sens sur Jibai.
" Les BM vont attaquer, où ont déjà attaqué, le camps du pacificateur. La main va donc se retrouver, ou bien se retrouve déjà, à lutter contre les BM, qui eux-même combattent l'ennemi, ainsi aux yeux de mon peuple la main ne sera pas leur sauveuse, mais bien au contraire elle sera qui est complice des bandits, car ayant attaqué les BM pendant qu'il tentait d'éradiquer le mal dont nous souffrons tous."
Il se tourne vers Mariane.
" Toutes ces complications, qui pourraient faire basculer mon pays dans les mains des BM, auraient pu être évitées si votre chef avait porté une oreille attentive à certains conseils ou du moins certaines informations. Ne comptez pas leur faire parvenir cette information, le temps que vous arriviez il sera déjà trop tard. Nous ne pouvons qu'attendre, et espérer. "
Je soupire intérieurement.
*Les femmes toujours a tourné nos propos dans un sens qui les arrange.*
Aprè plusieurs minutes nous arrivons enfin devant le palais, des gardes sont postés à l'entrée.
Arrivés devant le palais, j'enlève mon capuchon afin que les gardes me reconnaissent. Me laissant passer sans problème il barre cependant la route à Lilyan.
- Qui est ce jeune homme et que vient il faire au palais?
Ce jeune homme s'appelle Lilyan et vous n'avez pas besoin d'en savoir plus. A moins que vous ne préfériez questionner directement Mariane Sedai.
Le visage déconfit, visiblement peu enclin à aller déranger l'Aes Sedai, le garde se décale vers la droite afin de laisser passer Lilyan.
Après quelques longues minutes dans les couloirs, et quelques détours non souhaités, nous parvenons dans les appartements octroyés à Mariane Sedai. Celle-ci n'est pas encore là, ni son lige.
" Les apparences sont souvent trompeuses, si il y a bien un endroit où l'on apprend cela c'est dans un ... enfin tu vois ce que je veux dire. Et sinon comment est l'Aes Sedai que je vais rencontrer? "
*Un bordel? Est ce dans cette maison où nous sommes passés qu'il a grandi?*
Difficile de décrire une Aes Sedai. Elles se ressemblent toutes et en même temps elles sont toutes différentes. Mariane est une bleue, c'est à dire qu'elle s'occupe des grandes causes.
" Votre chef est déjà décidé de la marche à prendre selon, sinon il n'aurait pas envoyé des éclaireurs sur les traces des BM. Cependant dans son désir de frapper fort, il a omis un détail, un détail qui pourrait causer notre perte à tous. "
" Les BM vont attaquer, où ont déjà attaqué, le camps du pacificateur. La main va donc se retrouver, ou bien se retrouve déjà, à lutter contre les BM, qui eux-même combattent l'ennemi, ainsi aux yeux de mon peuple la main ne sera pas leur sauveuse, mais bien au contraire elle sera qui est complice des bandits, car ayant attaqué les BM pendant qu'il tentait d'éradiquer le mal dont nous souffrons tous."
" Toutes ces complications, qui pourraient faire basculer mon pays dans les mains des BM, auraient pu être évitées si votre chef avait porté une oreille attentive à certains conseils ou du moins certaines informations. Ne comptez pas leur faire parvenir cette information, le temps que vous arriviez il sera déjà trop tard. Nous ne pouvons qu'attendre, et espérer. "
"Je ne suis pas sûr que vos informations soient totalement vérifiées. Les BM n'ont toujours pas attaqué le camp du Pacificateur. Et d'ailleurs c'est ce à quoi vont servir nos éclaireurs. Faire un maximum de diversions et d'embuscades. Les déconcentrer pour les retarder. Nous avons pas mal de nouvelles recrues mais elles sont guidées par des hommes de grandes expériences. Je pense qu'ils réussiront dans leur tâche."
Je lance un regard à Mariane et continue.
"Pour moi tout le reste n'est qu'un problème de communication. Tout d'abords notre chef est un homme intelligent et il ne refuse jamais un avis. Mais il y a avis et "avis". Je sûr que Mariane pourra très bien vous expliquer la différence."
Un nouveau regard vers l'Aes Sedaï et sourire marqué appuient ma remarque.
"Quand au peuple je le connais bien j'ai passé ma vie dans les bas-quartiers de grandes villes, et croyez moi bien souvent la rumeur fait loi face aux faits réels. A nous donc de savoir placer les bons mots dans les bonnes oreilles. Nous pourrions nous mettre le peuple dans la poche avant même d'avoir aperçu le Pacificateur."
" Non je n'ai pas grandi ici, j'étais en route pour Tar Valon, cependant les aléas du voyage m'ont forcé à rester ici quelques temps avant de reprendre la route. "
Je m'arrête un istant puis change de sujet.
" Dis moi, es-ce vrai ce que l'on raconte sur ce nouveau dragon, sur son apparition dans le ciel? "
"Quand au peuple je le connais bien j'ai passé ma vie dans les bas-quartiers de grandes villes, et croyez moi bien souvent la rumeur fait loi face aux faits réels. A nous donc de savoir placer les bons mots dans les bonnes oreilles. Nous pourrions nous mettre le peuple dans la poche avant même d'avoir aperçu le Pacificateur."
"D'ailleurs je suis sûr que Mariane Sedaï, si elle veut bien nous y aider, pourra nous être d'un grand secours dans cette tâche. Les "yeux-et-oreilles" des Aes Sedaï pourraient être mis à contribution."
Durant toute la conversation, Mariane est restée d'un calme désarçonnant, c'est avec un grand sourire et une voix douce qu'elle prend enfin la parole.
" Je suis heureuse de voir la main a la gentillesse de considérer les moyens que la Tour possède, il est vrai que Tar Valon ne lutte pas contre l'ombre depuis fort longtemps, alors que la main leur fait fasse depuis des millénaires. "
Puis elle se tourne vers le roi.
" Mon cher Adur, ce jeune homme a raison, je sousestime le pouvoir du verbe. Maintenant, je dois vous laisser, j'ai hâte de retirer ces vêtements poussiéreux. "
Elle adresse un signe de tête amical au roi puis se retire.
"Un charmant brin de fille n'est-ce pas. Je vais moi-même vous quittez pour ce soir, si vous le permettez je reviendrai demain pour connaitre votre choix. Je vais commencez un faire un petit tour dans votre jolie capitale, voir un peu ce qui se murmure."
Le roi Adur reste silencieux. Après un salut rempli de politesse je le quitte et rejoins Haakon dans le couloir."
"Que dis-tu d'un verre dans une bonne vieille taverne bien crasseuse. Nous pourrons y continuer notre mission plus à nos aises."
Silencieux, comme à son habitude, Haakon acquiesce. Nous partons donc ensemble du Palais pour nous diriger vers les quartiers pauvres de la ville.
" Parce que tu crois vraiment que les choses sont aussi simples? Même cet imbruti de capitaine Gontran est persuadé de défendre la cause de la lumière, et pourtant certains BM sont pires que des amis du ténébreux... Jusqu'où serais tu capable d'aller pour défendre la lumière? je souris malicieusement Enfin une chose est sûre, je ne pense pas que tu utilises la séduction comme une arme. "
Je ne suis pas loin de l'envoyer balader mais pour l'instant je ne suis pas dans l'état d'esprit pour pouvoir canaliser, sans compter que Mariane le saurait si elle est dans le palais.
Ma voix est à présent froide, sans trace ni de colère ni de chaleur.
Visiblement tu n'es pas à même de comprendre lorsqu'il faut cesser de poser des question dont tu n'obtiendrais pas les réponses.
Je ne le sais que trop bien que tout n'est pas aussi simple, ni que le monde est soit soit blanc. Alors évite tes leçons de moral. Tu ignores tout de moi.
Radoucissant le ton
Quant à la séduction, je n'utilise que si celà en vaut la peine.
*Et bien il faut toujours qu'il ait le dernier mot celui-là!*
Au moment où j'allais répondre, Mariane Sedai entre dans la pièce. Je me tourne vers elle et esquisse une mini révérence en murmurant un vague Aes Sedai.
Haakon et moi déambulons d'un air nonchalant dans les rues de Jehannah. C'est près d'un marché que nous nous arrêtons près d'une auberge, "A la bonne chope".
"Entrons ici, j'ai soif et nous pourrons commencer notre job."
" Je suppose que vous ne l'avez pas rencontré dans un couloir, ceci implique que vous êtes sortie du palais... Je crois que vous n'avez pas compris les règles, si n'êtes pas capables d'écouter lorsque je parle il vaudrait mieux que vous rentriez immédiatement. "
Elle se tourne vers Lilyan.
" Quant à vous, si vous souhaitez être lige, rendez vous à Tar Valon. Après réflexion, il vaudrait mieux que vous quittiez tous les deux cette ville en direction de la Tour Blanche. Nous verrons cela à mon retour, je dois me rendre en ville. "
Le rouge me monte aux joues de honte de me faire réprimander devant un inconnu comme une gamine de 5 ans.
Attendez Mariane Sedai! Durant mon escursion, j'ai surpris la conversation de deux Blancs Manteaux mentionnant les évènements touchant le Ghealdan. Je pense que celà pourrait vous interressez.
Toute la nuit Haakon et moi avons écumer les auberges et brasseries en tout genre. D'ailleurs dès le lendemain, au réveil nous avons tout de suite vu que notre travaille commençait à porter ses fruits. Alors que nous prenions notre petit déjeuner, un homme nous a juré sur sa vie avoir vu le vrai visage du Pacificateur, et que celui-ci parlait avec des BM avec un air de complot. Ce n'est pas vraiment ce que nous avions lâché comme infos hier soir mais l'alcool aidant, nos paroles ont sûrement connus quelques remaniements...
Après ces dires, d'une véracité à toute épreuve, je fais un clin d'œil à Haakon pour que nous partions. Nous prenons donc congé de notre interlocuteur pour retourner au palais.
Et cette avec stupeur que nous apprenons que le roi n'a décidément pas pris de décision et qu'il ne veut pas nous voir pour le moment. J'enrage à ces mots et gratifie le garde d'un vocabulaire bien choisi. Malgré le fait qu'il n'y soit strictement pour rien.
"Haakon il faut que nous retournions voir Mariane Sedaï."
- Et bien un des Blancs manteaux se demandait pourquoi ils n'intervenaient pas pour mettre fin au pillage. Et l'uatre a répondu que plus ils attendaient pour agir, mieux ils seraient vu par la population. J'aurais pu avoir en savoir plus si j'avais été plus discrète.
Alors que nous sommes en chemin nous voyons deux BM marcher dans la rue. Et chose étonnante, ils se font insulter et bousculer !!! Au bien sûr rien e très direct, les bousculades ressemblent plus à des accidents et les insultes sont murmurées sur leur passage. Mais tout de même quel stupeur alors que nous assistons à cela.
"D'habitude tout le monde s'écarte sur leur passage. On dirait bien que l'attitude dilettante des BM face aux actions du Purificateur joue en notre faveur. Les gens vont vraiment finir par penser qu'ils sont de mèche avec cette crapule."
Je ne peux m'empêcher de sourire à cette idée. Il ne manquerait plus que le peuple se soulève et demande au roi d'enfin intervenir. Notre mission serait alors vraiment couronnée de succès.
Je continue mon avancé tranquille et observe avec délectation la tête d'ahurie des BM qui ne comprennent pas vraiment ce qui leur arrive. Surtout qu'à deux on se sent forcément moins fort au milieux de la foule. Les deux zouaves ne tardent d'ailleurs pas à le comprendre et accélère la cadence pour sortir de la place. Quel journée intéressante.
" Il est tard, nous ferions mieux de tous nous coucher, la nuit nous portera conseil. Asterès raccompagne l'ami d'Elora. "
Le lige s'exécute immédiatement entrainant avec lui Lilyan. Une fois seule avec Elora, elle reprend la parole.
" J'espère simplement que votre escapade sera restée discrète aux yeux de l'ennemi. Estimez vous heureuse que je ne sois pas Amyria Sedai, vous vous retrouveriez dans une ferme en moins de deux! Nous ne sommes plus à la Tour, et le danger est plus présent, si je vous demande quelque chose ce n'est pas par hasard. "
Je quitte la salle avec le lige comme gardien. Malgré la situation, je suis content d'avoir quelques minutes avec lui, sa stature m'impressionne. Je réalise une nouvelle fois que c'est à cela que je veux ressembler. Le lige ne décroche pas un mot.
Il ne fait que vérifier que j'arrive bien à bon port.
Une fois devant la porte, il m'indique deux directions, celle de la rue et celle de Tar Valon, puis il me lance:
Le jour se lève, Mariane regarde la lune se coucher. La saidar est proche, si proche, des frissons parcourent ses bras. Quelqu'un vient tambouriner à la porte, une femme pénètre dans la chambre sans attendre de réponse. Mariane se retourne. Une silhouette se tient devant elle, ses yeux sont remplis de larmes, son souffle rapide.
Après une nouvelle nuit assez agité nous sommes partis tôt pour nous rendre au palais. Dès que nous arrivons là-bas nous voyons que les choses sont anormales. Pas de gardes à l'entrée. Nous avonçons, circonspect, et découvrons un véritable remue ménage dans le palais, les serviteurs courent en tout sens, les gardes examinent les moindres coins. Et nous passons au milieu de totu cela sans que qui ce soit nous interrompe !
J'avance directement vers les appartements de Mariane Sedaï et fini par tomber sur elle au détour d'un croisement.
Entendant une porte claquée, j'emmerge difficilement de mon sommeil. Des rêves étranges ont pertubé mon sommeil. Après une toilette rapide, je sors de ma chambre pour trouver le salon vide. Je pensais avoir entendue Mariane Sedai mais celle-ci doit être sortie. Avisant la table sur laquelle le petit déjeuner a été servi, je m'installe et commence à manger d'un solide appétit.
Le roi Adur se tient devant la fenêtre de sa chambre, tout est calme, mais pour combien de temps encore. Mariane entre sans cérémonie. Le roi se retourne.
" Fermez la porte, et si vous pouviez bloquer les oreilles indiscrètes. "
Mariane sourit puis s'ouvre à la source.
" J'ai reçu un message ce matin, un message alarmant. Les BM ont capturé le purificateur. "
Le roi se retourne alors vers l'Aes Sedai.
" Dans un village non loin de Jehannah, ils l'ont exhibé sur la place publique. Ce barbare a avoué avec une arrogance peu commune, il a donné, avec une grande fierté, le nombre de morts, et le lieu des fosses communes qu'il avait fait ériger. Les BM ont alors décidé de lui couper la langue, afin d'arrêter ce flot d'horreur, il a révélé où se situait certains de ces camps en espérant échapper à son sort, mais rien n'y fait. La foule était révoltée. Une fois la langue, ils ont demandé qu'on lui tranche les mains. Une partie des BM remonte vers la capitale, ils seront là ce soir, je pense, les autres sont partis attaquer les camps rebelles. "
Le visage de l'Aes Sedai est restée calme durant tout le récit du roi. Les informations se basculent dans sa tête, et avec un calme froid elle commence à réfléchir.
L'air du roi devient grave, il acquiesce d'un signe de tête.
" Le purificateur s'est déclaré comme un combattant du dragon, il a dit qu'une armée allait bientôt venir le secourir. Il a achevé son discours en criant que seuls les combattants de la main rouge survivraient. Vous deviez peut-être partir, les gens vous connaissent et vous apprécient, beaucoup vous respectent. Mais les choses vont changer, je le crains. Les BM ne supporteront pas votre présence."
Mariane s'avance vers le roi, elle prend sa main dans la sienne.
" Tout comme je supporterai pas la leur. Adur, nous avons traversé bien des épreuves, les années ont passé et je n'ai jamais fait défaut lorsque vous aviez besoin de moi. Ces hommes ne me font pas peur, ils ne peuvent rien contre moi, pour le moment du moins. Je quitterai le palais, ils vont mieux ne pas envenimer les choses d'ici leurs arrivées. Le peuple risque de les accueillir en héros mais cela ne sera que de courte durée, je vous le promets. Je vais vous laisser à présent, le temps de préparer mes affaires. Je viendrais vous voir tous les soirs, je connais les passages détournés. "
L'Aes Sedai relâche la main du roi, elle se retourne puis lui sourit avec chaleur.
Lorsque nous rattrapons Mariane nous avons juste le temps de la voir pénétrer dans la chambre du Roi Adur. Elle nous ferme presque la porte au nez et des gardes nous en bloque l'accès. Nous n'avons plus qu'à prendre notre mal en patience
[...]
Lorsque L'Aes Sedaï sort enfin je l'arrête aussitôt.
"Alors qu'en est-il ? Ne nous laissez plus dans l'ignorance, nous nous battons pour la même causes que je sache."
Mariane se retrouve nez à nez avec Jibai. Lorsqu’elle entend ces propos, son sang ne fait qu’un tour. Ses yeux gris deviennent plus sombres qu’un orage d’été. Pour la première fois depuis des années, l’amabilité qui d’habitude la caractérisait disparait, ne devenant plus qu’un longtemps souvenir. Elle répond alors d’un ton froid mais calme.
"Que je ne vous laisse PLUS dans l’ignorance ? Parce que je ne vous ai pas tenu informé de la situation, depuis que nous nous connaissons ? Qui vous a permis de vous entretenir avec le roi ? Pensez vous sincèrement qu’il vous aurait écouté si une voix amie ne l’y avait pas incité, surtout avec les rumeurs qui courent sur la main rouge actuellement? Qui a essayé de donner des informations à votre "supérieur" qui auraient pu nous éviter bien des problèmes ? Et maintenant vous osez me reprocher de vous laisser dans l’ignorance ! Vous mériteriez que la gardienne des novices vous fasse récupérer les marmites. Peut-être devrais-je ne rien vous dire, après tout, puisque vous pensez que je vous mets dans l’ignorance, cela vous ferez du bien de réaliser ce que cela peut signifier."
Mariane Sedaï se lâche véritablement. Je fais la grimace en attendant que l'orage passe.
Ca doit être la pression de ces derniers jours qu'elle relâche... Ou ses floraisons...
Une fois la remontrance de Mariane terminée. Je réponds, plus calmement.
"Allons je ne cherchais pas à vous offenser. Je sais bien que vous vous démenez pour le bien de nous tous. Mais vous avez toujours cette manie d'Aes Sedaï de ne dire ce que vous voulez bien que nous sachions, de garder quelques secrets sur tous pleins de petits détails... C'est frustrants ! Nous en sommes plus des enfants et quand je vous écoute j'ai l'impression d'avoir à nouveau 10 ans."
Même si à cet âge là je m'occupais déjà de mon père...
"Je veux juste que notre collaboration soit la plus fructueuse possible..."
Haakon me regarde d'un air amusé. Je lui fais des yeux pleins de reproches.
Non je ne me suis pas écrasé... Il n'y connaît rien en diplomatie !
" Alors vous parlez de collaboration, la Tour Blanche n'est pas donc une source d'informations que vous utilisiez quand cela vous arrange comme pensait pouvoir le faire Kelenvor. Si votre chef avait réellement souhaiter une collaboration, il aurait écouté mes renseignements, il aurait su où se trouvait les BM, j'espère simplement qu'il ne les a pas attaqué car dans ce cas... "
Mariane regarde autour d'elle.
" Nous ne devrions pas rester planté là. Je vous conseille de quitter les lieux au plus vite, si vous souhaitez vraiment une collaboration, retrouvez moi à l'auberge de l'âne rouge dans une heure. "
L'Aes Sedai s'éloigne alors en direction de sa chambre. Lorsqu'elle entre, elle trouve Asterès furieux.
" Qui a pu te mettre dans un état pareil, je n'avais pas ressenti cela depuis l'incident avec ta mère. - Les BM ont trouvé le purificateur, il a tout avoué sur la place publique: son appartenance à l'armée du dragon, l'arrivée de la main, les meurtres...
- Tu devrais être capable de lui faire avouer la vérité, je n'en doute pas... un sourire se dessine sur son visage - Ils lui ont coupé la langue et les mains.
- Cela complique grandement nos affaires. - La roue dessine un bien étrange chemin, à nous de savoir en tirer une fin "heureuse". Je vais voir Elora, prépare nos affaires.
- C'est déjà fait, je me doutais que tu ne voudrais plus rester."
Mariane se rend alors auprès d'Elora, elle frappe puis entre.
" Nous partons, je t'attends dans ma chambre dans une demi-heure. "
Sur ces mots elle clôt la discussion et s'en va d'un pas pressé. Je la regarde partir et me tourne vers Haakon. Une fois de plus celui-ci reste silencieux et se contente de hausser les épaules.
"Et bien je pense qu'il ne nous reste plus qu'à aller dans cette auberge. Une heure ? Ca nous laisse largement le temps de goûter leur bière."
Une demi-heure plus tard je frappe à la porte de l'Aes Sedai. Après avoir attendu le signal pour entrer, je pénètre dans la chambre. Mariane semble est en plein contemplation devant la fenêtre.
Je suis prête Mariane Sedai.
Après quelques instants d'hésitations.
Que s'est-il passé pour que nous partions si précipitament?
Déjà plus d'une demi-heure que nous attendons. On ne peut pas dire que l'auberge soit vraiment rempli, l'ambiance n'est pas vraiment à la joie. Par-ci par-là, deux, trois groupes éparses, sirotent leurs bières sans broncher ou en chuchotant à peine. Une ambiance qui convient parfaitement à Haakon, le silencieux. Mais ça commence à me peser. J'aimerai bien voir arriver Mariane Sedaï.
Après être passé déposer nos affaires dans une auberge, l'Aes Sedai, son lige suivis de près par Elora entre dans l'Ane Rouge. Mariane aperçoit Jibai et son acolyte, elle se dirige vers eux et s'installe à leur table.
" Alors le mot collaboration possède une signification pour vous? "
Alors que nous sirotions chacun notre chope, perdus dans nos pensées, Mariane se retrouve à notre table comme par magie. Accompagnée par l'autre Aes Sedaï qui la suit et son lige un peu en retrait. Elle enchaîne derechef.
" Alors le mot collaboration possède une signification pour vous? "
"Ah Chère Mariane. Installez-vous donc à notre table et laissez moi vous offrir un rafraîchissement."
A l'expression de Mariane et de son amie,on voit tout de suite que je peux remettre l'humour à plus tard. Haakon lui sourit, pour une fois, quand il voit que je reprends mon sérieux. Je demande tout de même une carafe de vin plus deux verres pour ces demoiselles et réponds.
"Bien sûr que je connais le sens du mot collaboration. Pourquoi cette question ?"
" Le prévenir est sans doute indispensable pour éviter que les choses n'empirent. Mais cela ne suffira pas, la main sera tôt ou tard sortie du pays par la force ou non, et avec l'aval du peuple. Si Kelenvor s'est déjà frotté aux BM, cela devrait arriver encore plus vite. "
" Je pense effectivement que cela s'avérait la meilleure solution. Kelenvor va devoir se montrer patient, le temps que nous ayons fait toute la lumière sur cette affaire. Pour le moment, mieux vaut rester dans l'ombre, et attendre que la chance tourne. Nous avons une enquête à mener. "
"Ok. Si il y a une enquête je crois que je peux vous être utile."
Je m'adresse ensuite à Haakon.
"Tu vas rejoindre le camp. Tu feras un compte-rendu détaillé de ce qui s'est passé ici à Kelenvor. Dis-lui que je suis resté ici avec Mariane Sedaï pour approfondir notre enquête. Dis-lui aussi qu'il se tienne sur le pied de guerre ça risque d'exploser d'un moment à l'autre avec les BM."
Haakon acquiesse et quitte l'auberge sur le champs. Je me retrouve seul avec les Aes Sedaï.
"Voilà. Même si il a sa fierté, Kelenvor n'est pas un jeune général fougueux. Il sera agire avec sagesse je pense."
