La Pierre de Tear fait peau neuve ! L'aventure continue sur www.pierredetear.fr !
L'ancien site est a présent archivé pour la postérité et en mode "lecture seule". Vous pouvez consulter l'ensemble du contenu et des anciennes discussions du forum,
mais plus créer de nouveaux topics ni écrire de nouvelles réponses.
j'ai vu qu'il y en avait qui avaient du mal à le lire et je dois dire que j'ai lutté aussi. Ce livre m'a accroché aux tripes, mais je n'ai eu aucun plaisir à le lire. Je l'ai trouvé déprimant, très noir. mais aussi très intéressant.
Les pages sur la musique, j'en ai sauté beaucoup, parce que je les trouvais ennuyeuses à la longue. Intéressant, aussi d'essayer de décrire la musique avec des mots. Casse-gueule, mais ambitieux.
Le thème en lui-même m'a frappé, le métissage et le fait de devoir choisir son camp. ça résonnait cruellement avec Obama, qui est considéré comme un Noir lors qu'il est autant Blanc que Noir. Comme quoi le monde ne change pas. J'ai trouvé ça terrifiant, l'idée qu'on n'échappe pas à ce que les autres voient en nous.
Ce qui est curieux c'est que je n'ai aimé aucun des personnages, à part le père et la mère, mais les trois frères et soeurs me déplaisaient au plus haut point, entre l'aîné complètement égocentrique, la petite convaincue qu'on lui a volé ce qui lui était dû et le deuxième incapable de vivre sa propre vie, je les ai trouvé terriblement humains et imparfaits et touchants et irritants.
Quant au retournement final, ça m'a fait rire, mais je l'avais vu venir d'assez loin et c'était un peu gros. le gros symbolisme bien lourd, la vie est un éternel recommencement, avec des néons tout autour pour qu'on voit bien.
Au final, j'ai trouvé le livre intéressant, par ses thèmes et très ambitieux par le mélange de musique, de physique pointue et de chronique raciale, mais peut-être trop ambitieux pour les capacités de son auteur. Il n'est pas tout à fait maîtrisé, je dirais.
De mon côté je n'ai pas vraiment lutté pour lire ce livre, je l'ai plutôt lu méthodiquement; mais au final j'ai bien aimé, pour certains passages touchants ou lumineux, et pour la fin (bien que le dernier chapitre soit peut-être de trop).
J'ai apprécié les descriptions musicales, qui permettent de se faire une idée de la façon dont les personnages ressentent la musique, même si mes souvenirs de solfège sont bien loin
Comme Deumau j'ai trouvé les personnages irritants et touchants à divers points de vue (à part Delia), mais l'histoire n'en est que plus réaliste, les protagonistes n'ont pas les mêmes points de vue ni les mêmes buts et avancent malgré tout.
Pour ce qui est du thème de la couleur de peau j'ai trouvé la réflexion du grand-père intéressante, le fait de considérer que si on pense qu'il n'y a pas de différences entre les couleurs de peau, alors on pense "comme un Blanc". De même l'aspect "documentaire" du roman est intéressant, les événements historiques qui se déroulent en parallèle de l'histoire de Joey et Jonah.
Les réflexions sur le temps sont intéressantes, même si elles n'étaient pas assez développées je trouve; celles-ci ainsi que la chute du récit donnent une structure à l'histoire. Je pense qu'il y a plus que "la vie est un éternel recommencement". Les travaux de David montrent que quoi que l'on fasse, même si on arrive à remonter le temps, on ne pourra jamais changer le déroulement des événements. Pour moi, d'après la conclusion du roman, ces histoires personnelles qui se sont déroulées sur quelques décennies ne sont qu'une boucle refermée sur elle-même, un accident temporel sans cause ni conséquence, sans effet sur le monde alentour. Mais en même temps David dit aussi que si quelque chose est possible, alors il finira par arriver. Alors l'espoir est permis.
Aller, je m'y colle. je viens de le terminer à l'instant même, je ne voulais pas participer au topic sans l'avoir fini. Première chose, je trouve que nous devrions mettre en place un système de notation pour nous y retrouver et permettre à des gens cherchant quelque-chose de nouveau à lire ne participant pas aux débats, d'aller directement vers les oeuvres les mieux notées. Le hic est de savoir sur quelle échelle. Sur dix me paraît un bon compromis entre vingt et cinq et permet d'avoir suffisamment de nuance pour pouvoir tous noter clairement les bouquins qui vont tomber sous nos yeux avides de nouveautés. Pour ma part, si la note sur dix est retenue, si vous en êtes d'accord, bien entendu, je noterais ce premier livre 8/10. Débat à suivre. A la fin, on fait la moyenne des notes et on ajoute un résumé des débats à mettre à la disposition de tous. Je n'avais pensé à rien de tout ça avant mais ça me semble logique.
Donc, voilà, 1040 pages c'est long, très long. Non que le livre soit inintéressant, loin de là, mais à mon avis, il y a facilement 200 pages de trop. Alors évidemment, avec le foisonnement de thèmes évoqués, c'est peut-être justifié, mais c'est long. De base, je saute rarement des paragraphes de peur de louper un élément important pour la suite. Les quelques fois où je me suis aventuré à le faire dans "Le temps où nous chantions" m'ont perdu et j'ai dû revenir sur mes pas pour mieux comprendre ce qui se passait ensuite. Un livre très dense donc et parfois lourd à digérer.
Je trouve par exemple le passage de Joseph à Atlantic city excessivement développé pour ce qui en résulte, juste un point de repère pour Ruth où joindre son frère ayant quitté les Etats Unis. Ou les passages relatifs à la musique très fouillés qui auraient pu à mon sens être moins envahissants car à la longue, le dynamisme du récit s'en trouve grandement atteint.
J'y trouve des points positifs aussi, 8/10 quand même, et vous ?
Lilla Mu ! Bizarreland........ Das ist das Land der begrenzten Unmöglichkeiten
Pour ma part, ce n'est pas tellement la longueur, ni les descriptions musicales qui m'ont gênées (bien que ces dernières soient un peu trop nombreuses et jargonnesque à mon goût), mais bel et bien la problématique raciale.
Au bout d'un moment j'avais vraiment envie de frapper tous les personnages qui répétaient que la race était le plus important, plus important que la famille etc... Même si, en tant que blancs, on est sans doute mal placés pour juger, je veux quand même croire que non, ce n'est pas notre race qui nous détermine et qu'il est possible de changer la donne.
Sinon, je suis d'accord sur le fait que les personnages principaux (les enfants en tous cas) sont horripilants, surtout Joseph, d'ailleurs.
Du reste, j'ai trouvé que c'était un style assez agréable, rien qui ne m'ait hérissée de ce point de vue.
L'intérêt du texte est à mon avis que, malgré tout, on veut savoir ce qui leur arrivera. A mon avis, la structure du roman y est pour beaucoup : en mélangeant les époques, Powers a crée un sentiment d'attente, une volonté de combler les trous de l'histoire.
Pour résumer, ce n'est pas un livre qui me restera, je risque de l'oublier très rapidement.
Donc je l'ai dit dans l'autre topic je n'ai pas du tout accroché au livre et je ne l'ai d'ailleurs pas terminé et je ne le finirai pas.
Le jargon musical d'entrée de jeu déjà ça m'a fortement ennuyé. Ce n'est pas le premier livre que je lis où la musique est omniprésente mais on peut faire comprendre aux lecteurs leur passion de la musique sans rentrer dans les détails comme ça. La vulgarisation ça existe et c'est bien! Même chose pour la physique quantique et l'obsession du temps du père.
Je trouve que ça fait très "regarder je m'y connais" de la part de l'auteur. Il y'a une différence entre avoir fait des recherches pour un livre et étaler ses connaissances.
Ensuite les thèmes eux - mêmes le racisme, le métissage , l'intégration, la quête d'identité, ce sont des thèmes que j'ai déjà exploré en lecture ou même personnellement et pourtant pas un seul instant je me suis identifié à l'un des personnages. L'alchimie n'est pas passé, jusque là où je n'ai ressentie aucune émotion, rien, même pas quand la mère est morte!! Et pour des thèmes si fort les personnages manquent cruellement de relief et de passion en tout cas au début. Bref c'est plat.
J'ai également trouvé la lecture pas fluide du tout. Ce sont des anecdotes mises bout à bout, on se perd dans les époques, dans les âges, on sait déjà comment certains évènements vont se passer et plutôt que de me donner envie de combler les trous ça m'a surtout hôter toute excitation/envie de rouvrir le livre chaque soir.
Je sais que je ne le juge que sur 350 pages mais personnellement ca m'a plus que suffit.
Mon avis rejoint celui d'Elora, en fait je suis d'accord avec tout ce que tu as dis
J'ai lu entre 400 et 500 pages, je vais essayer de le terminer mais c'est pas gagné. C'est étrange comme sensation, une fois que je lis, bah je lis bien, c'est pas comme un livre où mon esprit vagabonde ailleurs pendant la lecture et où on se rend compte qu'on a lu deux pages sans même savoir de quoi elles parlent. Non , là ça se lit bien, sauf les passages sur la musique, à part le mot "ténor" qui me fait penser à Pavarotti, j'y comprend rien. donc à ce niveau là , comme dit Elora :
on peut faire comprendre aux lecteurs leur passion de la musique sans rentrer dans les détails comme ça
Par compte ce livre ne m'a pas attirée, je veux dire par là, que quand un livre me plait, j'attends d'avoir un moment de libre pour plonger dedans, par exemple , mon mari va se doucher et hop ! Je saute dans le livre! Là, aucune attirance pour ce livre qui se lit plutôt bien, je devais me forcer à chaque fois pour l'ouvrir
La construction du récit y est pour quelque chose, je pense. On nous parle d'évènements avant qu'ils aient lieu! Résultat quand le père va voir ses enfants à l'école pour leur annoncer la mauvaise nouvelle : aucune émotion! On le sait déjà depuis le début du récit ! Il y a pas mal d'évènements comme ça. C'est ennuyeux à force!
Les personnages ne sont pas attachants entre Jonah qui renie ses origines et qui est égocentrique, Joseph qui n'a aucune personnalité, le père qui n'en n'a pas beaucoup plus et les autres personnages insignifiants ... il reste quoi ? Par exemple j'en suis à la période qui parle de la prof, la soprano rousse dont j'ai oublié le nom. Ça aurait pu être un personnage très coloré avec une forte personnalité. elle en a apparemment mais la description est mauvaise je trouve, enfin il y a des auteurs qui en quelques lignes nous font adorer ou détester certains personnages, qui au fil des lignes nous font en apprendre beaucoup plus que Powers en tant de pages.
J'ai par contre bien aimé les références à des évènements bien réels. J'ai quand même eu la curiosité d'aller voir par exemple ce que donnait Marian Anderson et j'ai trouvé Le fameux concert où Délia et David se rencontrent ! ainsi que d'autres faits dont la photo qui a été montrée à Jonah et Joseph. Ça donne de la réalité au récit mais c'est pas pour autant que je me sentais impliquée ou touchée par l'histoire
Donc au final je dirais que l'histoire avait du potentiel mais rédigée autrement ou par un auteur différent
Je n'ai pas été gênée comme beaucoup semblent l'avoir été par toutes les références musicales. J'ai une culture musicale classique et tous ces termes abscons me parlent au moins à peut près.
Mais j'ai comme Elora trouvé qu'il y en avait trop, comme un étalage de connaissance.
Mais dans tout ce contexte musical ce qui m'a le plus gêné c'est le manque de musicalité du texte. J'ai lu des romans sur la musique ou des musiciens qu'on lit en entendant la musique, où un concerto ou un air d'opéra résonne dans la tête. Je n'ai pas entendu une seule note en lisant ce livre. Au lieu d'être une trame sonore, la musique n'est ici rien d'autre qu'un contexte, bien décrit mais sans âme.
Sans âme c'est peut être le mot qui définie le mieux ce livre. Il n'y a pas ou peu d'émotion. Il y a une grande maitrise des mots, un message fort (j'ai adoré tous ces passages sur ce qui fait qu'on est blanc ou noir et l'impossibilité de changer sa couleur extérieure et intérieure) mais de l'émotion, 0.
Quand aux personnages ils sont agaçants au possible c'est vrai. Et après 200 pages avec Joseph comme narrateur je me suis rappelée pourquoi je me suis tournée vers la fantasy. Parce que j'en avais marre de ces narrateurs insipides, qu'on a envie de baffer pour les faire réagir et auquels, malheureusement je ne ressemble que trop.
Alors au final pourquoi ais-je bien pu aimer lire ce livre? Pas pour sa musicalité, pas pour son émotion, pas pour ces personnages mais peut être pour ce qu'il raconte au fond, la difficulté pour noirs et blancs de vivre ensemble, la bêtise sans nom du racisme hélas impossible à éradiquer.
Je rejoint donc Arwen: un livre avec du potentiel, mais mal mené.
Il y a beaucoup de longueurs, c'est sûr, de fait le rythme du livre se rapproche parfois du point mort. J'ai lutté pour poursuivre sa lecture dans ces moments difficiles et je ne le regrette pas un instant.
Le racisme et la différence sont les thèmes principaux du livre. Powers nous fait traverser les époques clefs de l'histoire américaine par un moyen simple, l'histoire d'une famille sur plusieurs générations elle même confrontée à ces problèmes. La couleur de peau, le métissage, la religion, l'héritage culturel, tout y passe pour nous décrire la douleur de ceux qui en ont souffert.
Déterminisme ou libre arbitre pour forger sa personnalité, pour être ce que l'on est et non ce que l'on paraît être. Cette interrogation sert de fil rouge à toute la narration. Dans "le temps où nous chantions", il n'y a pas de héros qui se mette en avant plus qu'un autre, il y a juste un narrateur plus présent que les autres protagonistes, mais le personnage principal reste la famille au sens large, voire la race. Joey, Jonah, Ruth, le Dr Daley, les parents, Kwame et Ode,... sont là pour soutenir une étude sociologique qui dépasse les frontières des Etats-Unis, en montrant les différents aspects du racisme et de la lutte contre les différences.
En effet, chaque personnage doit faire face à des problèmes différents pour mettre en évidence l'étendue du désastre pour des "minorités" de plus en plus rétives à l'autorité blanche en ce qui concerne la famille Daley et aussi par le danger du nationalisme au travers de la famille Strom.
Ces personnages montrent tous une personnalité différente en rapport avec une position vis à vis de ces différences. Le Dr Daley pense que rien ne pourra changer car la couleur de peau sera toujours un facteur d'exclusion, Delia Daley s'oppose à cette vision des choses, Ruth dérive vers le Black Power dans un mouvement de révolte contre le pouvoir Blanc, David Strom broyé par l'annihilation de sa famille dans les camps de concentration, rêve de lendemains meilleurs pour la famille qu'il s'est recréée, Kwame, le fils de Ruth, devient délinquant à cause d'un monde qu'il rejette après la mort de son père,... Tout cela contribue à former un puzzle riche en références historiques et en émotions. Quand Jonah, le Blanc, l'éxilé, apparaît à la porte de la classe de musique de Joey, c'est un moment très fort.
Bref, j'ai beaucoup aimé ce bouquin. Sa progression est lente mais continue et le dernier tiers avec la réapparition de Ruth, et des événements plus proches de nous finit tambour battant. On dit que l'histoire est toujours écrite par les vainqueurs. Peut-être que "le temps où nous chantions" est l'autre version, ou du moins celle de ceux qui ont décidé de faire changer les choses. Si William Daley connaissait Barak Obama, il n'en croirait pas ses oreilles.
Et comme dit le premier à Joey, p.965, "Ce petit monde que tu es allé explorer sera balayé par le noir, dès qu'on aura décidé de s'y intéresser un tout petit peu. Sie werden noch besser sein als im basket-ball (comme au basket-ball)."
Bon, je l'ai fini il y a quelques temps déjà et son souvenir commence à s'estomper. Je ne vais donc pas ajouter grand chose. J'ai aussi eu du mal à entrer dans l'histoire: une omniprésence de la musique sur un ton qui ne fait pas vraiment vibrer, des personnages horripilants, ... Pourtant, j'ai fini par m'y mettre. Bon, en fait je cherchais surtout à avancer dans l'histoire des deux frères pour pouvoir suivre celle des parents, qui m'intéressait plus.
La plupart des thèmes présents dans l'histoire ne me parle pas: la vision communautaire me saoule dans la vie de tous les jours. C'est sûrement la vision d'une fille venant d'un village commun, dans une région commune, portant un nom commun, ayant des parents ordinaires. Pas de quoi fouetter un chat, dans le bon comme dans le mauvais sens: ni fierté à tirer ni honte à défendre. C'est pourquoi les quêtes et les interrogations des personnages ne m'ont pas vraiment intéressée. Le seul personnage qui m'est sympathique est celui de la mère. C'est pourtant celui que le narrateur connait le moins. Il faut croire que l'auteur a réussi à nous transmettre les sentiments qu'éprouve le narrateur envers ses proches. Un brin d'agacement...
Les références historiques m'ont donner envie de me plonger dans les pans de l'histoire américaine. Et comme ma bibliothèque municipale fait bien les choses, elle a mis en exposition des livres sur Martin Luther King, Malcolm X et autre. Je la trouve de plus en plus sympa cette bibli!
Donc j'ai pas trop mal aimé ce bouquin. Sur le coup, je voulais reprendre un autre livre du même auteur. C'est un livre qu'une copine lisait pendant les vacances. Elle m'a avoué depuis qu'elle ne l'avait jamais fini. oOo, un mythe s'effondre. Presque un mois plus tard, le livre "le temps..." me laisse des souvenirs assez froids. D'où le commentaire pas très joyeux!!!
Le fait de ne pas avoir été déçu par cet ouvrage dépend largement de l'angle sous lequel je l'ai lu. Je l'ai pris pour un témoignage d'époques bien définies au sujet du racisme aux Etats Unis et dans une moindre mesure en Europe avec la Shoah.
En réalité, les personnages ne sont pas les acteurs du roman, ils sont tout au plus les témoins de leur époque. Mais l'intéressant tient aussi à l'analyse qui est faite des relations tendues entre membres de ces "minorités" qui subissent puis luttent contre le pouvoir Blanc. Et ce n'est pas non plus un roman sur la musique, sauf que la musique est peut-être l'une des seules choses dont les Noirs n'aient pas été privés pendant leur esclavage. Ne dit-on pas d'eux qu'ils ont le rythme dans la peau ?
Pour les Juifs, la musique encore elle, est le moyen de révérer leur dieu.
Les deux "peuples" même si le terme me semble mal approprié, ont donc un rapport très fort à la musique. En ce sens, je ne pense pas que la musique comme moyen d'exploration historique soit si anodine que ça. Et les transformations de la Musique au cours du récit, montrent bien les changements de mentalités en l'espace d'une soixantaine d'années.
Pour moi, ce bouquin est un vivant témoignage de temps obscurs où la plus grande puissance du monde donnait des leçons de démocratie à la planète entière alors que chez elle la ségrégation existait légalement, et je suppose, existe encore dans de nombreux endroits de manière latente, même si dans les textes, elle est depuis longtemps prohibée.
Et dans de brefs moments, nous nous voyons aussi mis sur la sellette, nous européens colonialistes, comme dans le passage où Joey se fait tabasser à Paris car on le prend pour un Algérien dans les années 60/70. Personne n'est épargné.
Y'en a plein des bouquins qui traitent de ces sujets là, avec une âme avec de l'émotion bref sans être fade.
Quand je lis tes critiques Druinan je me dis que dans ce cas là l'auteur aurait du faire une thèse sur le sujet pas un roman. Pour moi un roman faut que ca vive, faut que l'histoire vive au travers de ses personnages, nous fassent ressentir l'époque dans laquelle ils évoluent. Là ca n'est pas le cas. On s'accordre plus ou moins tous pour dire que niveau âme/émotion c'est zéro.
Je suis d'accord avec Elora. A partir du moment ou l'auteur dit avoir écrit un roman, il faut le prendre comme tel et pas considérer ça comme un documentaire. C'est comme pour le film "Sous les murs" ou le roman "The Da Vinci Code". Un roman qui n'est pas capable de faire ressentir des émotions est pour moi mauvais. Quel que soit le contexte.
Il y a des livres "documentaires" et il y a des romans. Ce n'est pas la même chose et je ne les lirais pas de la même façon.
Pour moi, ce bouquin est un vivant témoignage
Si l'auteur avait réellement vécu tout ça ou s'il avait été le "nègre" de quelqu'un l'ayant vécu, oui, pourquoi pas. Mais là ce n'est pas le cas.
"Entre les murs" ; sous les murs c'est le parking!
Bon, on peut aussi faire passer pleins d'idées et beaucoup d'émotion dans un roman, par l'intermédiaire ou non des personnages d'ailleurs. Les romans ne racontent pas tous des histoires avec des personnages auxquels on peut s'identifier aisément. Ce livre n'a pas touché tout le monde (et moi pas trop non plus), mais l'auteur a tenté quelque chose.
Je préfère quand même des romans un brin plus percutants...!
Quand un auteur prend le parti de se fonder sur notre vie de tous les jours, la vie réelle, pour y placer son récit, surtout quand cela a pour cadre l'Histoire du monde en général et des Etats Unis en particulier de 1920 à 1990, il a obligatoirement une forme de témoignage, ce qui ne veut pas dire que ce soit un documentaire. Dès lors que des personnages fictifs sont impliqués ce ne peut être un documentaire.
J'avais consulté quelques critiques sur ce bouquin avant de le proposer et tout le monde s'accorde à dire que la lecture est laborieuse du fait de la densité des infos et des thèmes évoqués, mais par ailleurs les critiques étaient plutôt positives. D'où cette proposition.
Pour l'avoir lu en entier, j'y ai trouvé mon compte entre références historiques, conflits familiaux et discours sur le Temps. C'est vrai que l'alternance de chapitres se déroulant à des époques différentes ne facilite pas la plongée dans le bouquin, j'en conviens. Et de l'émotion j'en ai eu quand le gamin Noir de douze quatorze ans se fait entraver et tiré par un pick up et battre à mort. De l'incompréhension quand Ruth renie sa famille pour entrer dans l'ombre. Et de voir qu'à la fin, Jonah n'a eu de vie que lorsqu'il s'est rendu compte qu'il avait fait tout ce parcours musical pour chanter avec des gamins d'un quartier en difficulté et qu'après ça, il a pu mourir en paix. Et William Daley, le jour où il rompt avec sa fille et David, quand on lui refuse l'accès à une conférence à laquelle il est invité parce qu'il est Noir. Et j'en passe.
Il n'y a pas de héros dans ce bouquin, là, je suis d'accord. On a trop l'habitude de héros, il y a aussi des gens ordinaires, des humains avec leurs points forts et leurs faiblesses, C'est sûr, ça manque de flingues et d'épées. Et il n'y a pas de quête initiatique. Seulement des individus qui font des choix, se trompent, se mettent en question, et changent au gré d'événements qu'ils subissent la plupart du temps. Et Joey en est un remarquable exemple puisque de tous les personnages, il n'est pas insipide mais inconsistant car c'est peut-être celui qui change le plus mais pour des mauvaises raisons. Par exemple, on sent qu'il n'est pas bien avec la femme qu'il a rencontré à Atlantic City mais il cherche un prétexte pour la quitter, que va lui fournir Jonah en l'appelant pour venir chanter en Europe. En gros, il n'a pas le courage de ses opinions qui ont toujours cédé devant celles de Jonah. Il ne se libère que sur la fin du livre quand il commence à enseigner. Moment où les enfants Strom sont réunis pour de brèves mais intenses retrouvailles. Là enfin, il devient quelqu'un à part entière après avoir rejetées les influences de son frère et de sa soeur.
Et je suis ravi de voir que sur le nombre d'inscrits sur ce topic il y en ai au moins quelques uns qui se prêtent au débat même si nos avis divergent.
Il n'y a pas de héros dans ce bouquin, là, je suis d'accord. On a trop l'habitude de héros, il y a aussi des gens ordinaires, des humains avec leurs points forts et leurs faiblesses, c'est sûr, ça manque de flingues et d'épées. Et il n'y a pas de quête initiatique.
Mais ce n'est pas ça que l'on recherchait dans ce livre. On recherchait un peu plus d'âme au roman. Un peu plus de passion quoi.
Pour faire un petit parallèle, j'ai lu pas mal de livre d'André Brink, un auteur Sud Africain qui a écris beaucoup de romans se passant avant, pendant et après l'apartheid où on y retrouve les mêmes thèmes abordés mais avec un contexte complètement différent. Dans ces romans les personnages principaux ne sont pas des héros, ils sont pleins de défauts mais l'auteur réussit à transcrire toute la violence, la haine mais aussi l'espoir qui caractérise cette époque de l'Afrique du Sud au travers de ces personnages.
Et pour moi c'est ce que l'auteur du Temps où nous chantions n'a pas réussi à faire
Je sais, j'ai un accent atroce, mais c'est pour coller au bouquin.
Vaste débat, à peu prêt autant de réponses à formuler que dans le topc, "porquoi aimez-vous lire ?". je ne connais Brinks que de nom, mais comme on est deux à la maison et qu'on lit des sujets franchement différents, il se pourrait qu'il y en ai un dans la bibliothèque.
Mais j'ai bien ressenti dans ce bouquin, la haine des Blancs et leur mépris envers ce qu'ils considèrent comme des sous-hommes. Et non, je ne me suis pas enflammé sur "le temps où nous chantions" comme sur du Pennac ou du Eddings, mais j'ai trouvé ça très intéressant historiquement et sociologiquement parlant. Ouah, les mots compliqués, c'est dur à écrire.
Je suis d'accord avec Elora ( pour pas changer ^^ )et en désaccord avec toi Druinan. Un livre comme la Chute d'Albert Camus n'a pas de héros, et c'est même le contraire. Jean Baptiste Clamence est un anti héros, un lâche, menteur, hypocrite etc ... et pourtant j'ai adoré ce livre. Je n'aime pas que les livres avec un héros bien définit, plein de courage, etc... Non. et quand un auteur arrive à nous faire accrocher, aimer un livre sans qu'il y en ait c'est qu'il a bien fait son boulot. Jonah aurait pû être un violeur, Joseph un chanteur de boys band et Ruth une mormone, le livre aurait pu être intéressant. De me^me s'ils avaient été Président, dirigeant d'une ONG et responsable d'un service de neo-natalogie d'un grand hôpital, le livre aurait quand même pu être ennuyeux. Le problème selon moi vient du style de l'auteur pas forcément de l'histoire. L'auteur s'est documenté sur la musique et l'histoire des USA et nous le fait bien savoir mais personnellement, de la même façon qu'irl, je suis imperméable à l'étalage de confiture.
Je reste donc sur mon point de vue que ça aurait pu être mieux.
Je ne désespère pas qu'un jour nous puissions envisager l'éventualité de tomber d'accord sur un sujet
Et si tout le monde était d'accord sur tout, quel ennui.
Pour commencer, il faut savoir que certaines personnes ne l'ont pas lu en entier, elles n'ont pas pu le terminer tant elles l'ont trouvé ennuyeux ou du moins dénué d'attrait.
La grande majorité des membres des Pierres à Lire a été déçue par le roman de Richard Powers. L'étalage de connaissances sur la musique notamment ainsi que les faits historiques et la physique n'a pas plu. C'était ambitieux mais maladroit. Les personnes à qui cela a plu l'ont vu comme un "documentaire".
La thématique du racisme a été perçue de façon négative car l'idée que "rien ne changera" ne fait pas partie de nos concepts, culturellement parlant, ça nous semble faux et négatif de penser comme cela, cependant certains ont apprécié ces passages.
Les personnages ne sont pas attachants mains certains ont aimé leur évolution, leur combat. Ne voyant pas de héros dans Le temps où nous chantions, ils se sont attaché à des représentants d'idées fortes, les mêmes idées qui ont déplu aux autres membres.
Certains ont été charmé par le style de l'auteur chez qui il a réussi a créer un sentiment d'attente. Chez d'autres cela a eu l'effet inverse : l'annonce d'évènements connus à l'avance ôte toute émotion lorsqu'ils se réalisent.
Au final nous pouvons dire qu'il s'agit d'un livre avec du potentiel, mais mal mené.
Vous en pensez quoi ? Je la poste ? N'hésitez pas à le dire s'il faut modifier des choses
Je trouve l'utilisation de "certains ont lu" ou "certains ont aimé " etc.. assez maladroite et la disctinction entre ceux qui ont aimé et ceux qui n'ont pas aimé
Je pense qu'on peut faire apparaitre le spoints négatifs et positifs du texte sans que l'on apparaisse dedans. Je sais pas si je suis très claire.
Oui je comprend En fait je voulais justement montrer ce que certains avaient aimé et ce que d'autres n'avaient pas aimé. Je vais essayer de le formuler autrement même si je vois pas trop comment Je vais essayer ce soir
Peut-être en copiant la quatrième de couverture pour l'accroche et faire suivre par un commentaire avec les points positifs et négatifs rencontrés par les lecteur(tice)s. Par exemple,
Un livre qui est loin de faire l'unanimité au sein des Pierres à Lire. Le manque d'émotion et de liant à l'histoire en a rebuté plus d'un qui soit l'ont fini mais n'en garderont pas un grand souvenir et d'autres qui ne l'ont pas terminé car trop bourratif et sans âme.
Mais on peut l'aimer pour la richesse des références à l'histoire américaine et à l'ouverture de la réflexion sur le thème de la Différence en dehors des Etats-Unis. Un moyen moins donc pour ce premier ouvrage non dénué d'intérêt mais abscon par certains côté et pénible à lire à certains moments.
Points positifs :
Les thèmes développés sont fouillés
Condensé de l'histoire des Etats Unis vue du Côté Noir
Le maillage entre histoires personnelles et l'Histoire
Points négatifs :
Trop long (1040 pages)
Absence de héros unifiant le récit
L'auteur ne crée pas l'émotion
Il faut se forcer à poursuivre la lecture
Sinon le fait est que certains point positifs pour certains sont négatifs pour d'autres; donc difficile de faire une critique objective qui prendrait en compte l'avis de tout le monde. Sinon ce que je peux essayer de faire c'est deux critiques : une positive et l'autre négative. On posterai les deux, vous en pensez quoi ?
Comme je pense avoir été objectif dans ma proposition, dans laquelle je fais la part des choses, en quoi ne te plait-elle pas alors ? Moi, je ne vois pas l'intérêt de faire deux critiques, une synthèse est toujours possible. Et qui croire pour ceux qui n'ont pas lu le bouquin ?
Ou faire un pot pourri des avis donnés au moyen de citations tirées du débat avec un côté positif et un côté négatif. Mais une synthèse est indispensable, d'où ma proposition.
Je vois mal une critique "beurk, c'était tout pourri" et une autre "wow, c'était 'achement bien".
Je propose la critique suivante faisant un mixte des deux:
Synopsis :
En 1939, lors d'un concert de Marian Anderson, David Strom, un physicien juif allemand émigré aux Etats-Unis pour fuir les persécutions nazies, rencontre une jeune femme noire, Delia Daley. Ils se marient et élèvent leurs trois enfants dans le culte exclusif de la musique, de l'art, de la science et de l'amour universel, préférant ignorer la violence du monde autour d'eux.
Dans ce roman, l'auteur retrace avec précision les évènements historiques de cette période d'après guerre et de la lutte des Noirs pour accéder à l'égalité aux Etats-Unis aux travers du parcours de cette famille. Il offre également une ouverture sur le réflexion de la Différence en dehors des Etats Unis. Sa force se situe à ce niveau et tout ceux qui ne connaissent pas bien cette période y trouveront leur compte.
Néanmoins, l'écriture est dense et parfois lourde à digérer. Beaucoup de vocabulaire musical et scientifique qui alourdissent le récit et qui par moment ressemble un peu à un étalage de connaissance.
Les personnages du récit ne sont pas idéalisés, juste humains et ils énervent aussi bien qu'ils peuvent touchés. Malheureusement, il n'y a pas beaucoup d'émotions qui ressort à la lecture, ce qui est dommage lorsqu'on parle de racisme, de quête d'identité, d'amour et de haine.
Pour conclure, ce roman n'a pas fait l'humanité, certains ont beaucoup aimé, d'autres ne l'ont même pas terminé. Un ressenti différent donc pour chacun, selon ce qu'on attendait du récit et de son vécu personnel.
J'aime beaucoup cette critique Elora, je crois qu'elle fait le tour de tout ce qu'on a dit
Je me suis juste permise de corriger quelques fautes d'orthographe et d'inatention
Dans ce roman, l'auteur retrace avec précision les évènements historiques de cette période d'après guerre et de la lutte des Noirs pour accéder à l'égalité aux Etats-Unis au travers du parcours de cette famille. Il offre également une ouverture sur la réflexion de la Différence en dehors des Etats Unis. Sa force se situe à ce niveau et tout ceux qui ne connaissent pas bien cette période y trouveront leur compte.
Néanmoins, l'écriture est dense et parfois lourde à digérer. Beaucoup de vocabulaire musical et scientifique qui alourdissent le récit et qui par moment ressemblent un peu à un étalage de connaissance.
Les personnages du récit ne sont pas idéalisés, juste humains et ils énervent aussi bien qu'ils peuvent toucher. Malheureusement, il n'y a beaucoup d'émotions qui ressort à la lecture, ce qui est dommage lorsqu'on parle de racisme, de quête d'identité, d'amour et de haine.
Pour conclure, ce roman n'a pas fait l'unanimité, certains ont beaucoup aimé, d'autres ne l'ont même pas terminé. Un ressenti différent donc pour chacun, selon ce qu'on attendait du récit et de son vécu personnel.