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Joute 34 : Romance planétaire
Joute 34 Texte C : La beauté cachée d'Irius
Le 17/11/2013 par Marionne non favori

C’est une première pour Mira. La première fois qu’elle va sortir du dôme de la colonie Astra. Elle n’a jamais connu d’autres décors que ceux de la structure métallique et en verre qu’offre la cité reconstituée d’Astra.

Elle fait partie de la cinquième génération de la colonie implantée sur la planète Irius. La planète Terre étant devenue terra indesiderata en l’an 2086, plusieurs colonies ont été créées sur diverses planètes afin d’accueillir les immigrés terriens. Les conditions de vie n’étant pas similaires à celles de la planète bleue, les colonies sont donc des villes complètement fermées, hermétiques aux atmosphères de ces terres d’accueil. Ce confinement est surtout un bon moyen pour le gouvernement interplanétaire de maîtriser les flux de personnes, et de gérer leur localisation. Mais depuis plusieurs mois, une rumeur court au sein d’Astra : l’atmosphère d’Irius serait tout à fait compatible aux humains de la colonie. Plusieurs personnes se seraient aventurées en dehors de la structure et en seraient revenues saines et sauves, avec des descriptions incroyables. Un mouvement rebelle est alors en train de naître au sein de la colonie. Mais ce n’est pas dans un sentiment de rébellion que Mira va s’aventurer dehors, mais par envie d’exploration. Elle n’a jamais rien connu d’autre que la colonie, et se demande ce qu’il y a au delà de la multitude d’arbres que les baies vitrées laissent apercevoir. Les livres de géographie ont été victimes de la propagande du gouvernement, et les descriptions de ce que la vie offrait sur la Terre sont très rares. Les membres de la première génération de colons sont aujourd’hui tous décédés, la deuxième génération ne compte plus que quelques membres, et ainsi les souvenirs disparaissent au fil des années.
C’est sa camarade de chambre qui a informé Mira des expéditions secrètes menées à l’extérieur. Son cousin en a fait une, et est revenu avec des tas d’histoires, des multitudes de détails qui ont fasciné la jeune fille, Agatha. Ainsi, elle ne pensait plus qu’à ça depuis le retour de son cousin. Au début, Mira pensait que le cousin avait raconté des sornettes. Mais c’est à la même période que le mouvement de rébellion a pris de l’ampleur. Et Agatha l’a contaminée avec ce besoin d’en savoir plus, de le voir de ses propres yeux. Elles connaissent le risque. Si jamais leur expédition est découverte, tous les membres seraient expédiés sur le caillou Delta qui sert de prison interplanétaire. Mais l’envie d’aventure est devenue irrésistible. Demain, elles sortiront de l’enceinte qui les entourent depuis qu’elles sont nées, avec tous les mensonges qu’elle contient. Car en effet, si ce qu’on raconte est vrai, si la planète Irius est une terre accueillante, alors pourquoi continuer à vivre au sein de la colonie, les uns sur les autres et devant accepter toutes les règles que le gouvernement impose. Demain, elle verra par elle même.
La nuit fut mouvementée, l’impatience mélangée à la crainte empêchèrent Mira de fermer l’œil. Son paquetage est prêt depuis longtemps, fidèle à la liste non exhaustive qu’avait fourni le guide. Un guide sans nom. Afin de se sécuriser, il demande à ce qu’on l’appelle simplement « guide ». Ainsi, si un membre de l’expédition se fait prendre, il ne pourrait dévoiler son identité. La sortie de l’enceinte de la colonie était la plus périlleuse étape du voyage. La colonie étant truffée de détecteurs de présence, il est de notoriété publique qu’on ne peut en sortir. Et pourtant, le guide a trouvé une faille. Il s’agit d’une trappe de secours, utilisée habituellement pas les équipes de maintenance. Mais les arbres de l’extérieur ayant dévoré l’espace à cet endroit, la trappe était condamnée… jusqu’à ce le guide la découvre. Cependant, bien que condamnée, les systèmes de sécurité tournent toujours, la marge de manœuvre n’est que d’à peine une minute pour laisser les personnes sortir. Ainsi, c’est pour cette raison que le guide a limité les expéditions à quatre membres, lui y compris. Agatha et Mira sont bien en avance en rendez-vous fixé, ayant dissimulé leur paquetage dans un sac de sport. Quelques minutes avant l’heure prévu, une jeune homme vient les rejoindre, il leur jette juste un coup d’œil, par prudence plus que par impolitesse. Enfin, juste à l’heure prévue, leur guide passe devant eux, arborant un sac de sport jaune, signe de reconnaissance convenu. Les trois jeunes gens le suivent alors discrètement, restant plusieurs pas en retrait afin de ne pas éveiller les soupçons des colons qu’ils croisent. Ils s’engagent dans un couloir peu utilisé, menant à des salles d’étude devenues obsolètes depuis l’ouverture de la méga médiathèque. Puis, le guide s’arrête. Il regarde les détecteurs, lorsqu’ils changent de couleur, alors il fait signe aux trois explorateurs de le suivre. Les quatre compagnons s’engagent alors dans un couloir de secours, peu éclairé et au bout se trouve la trappe. Le guide leur fit signe de faire silence, il écoute, scrute l’obscurité. Enfin, il leur fait signe de se tenir prêt. Mira se demande alors si elle peut encore renoncer, mais l’adrénaline l’emporte sur la raison et lorsque son tour vient de franchir la trappe, elle se met elle aussi à courir derrière Agatha, le guide sur ses talons.
Après une course folle à travers la forêt, le guide fait signe de s’arrêter. Ils reprennent tous leurs souffles. Aucune parole n’est échangée conformément aux instructions transmises. Un moment se passe, le guide a l’air satisfait. Ayant repris leur souffle, Mira et Agatha échangent un regard, elles sont toujours en vie. Passé un bref moment de brûlure de la trachée à chaque inspiration, elles se rendent compte qu’elles respirent normalement. Peut-être la première sensation d’aigreur est-elle due au contraste entre l’air confiné de la colonie et l’air de la forêt. Sensation probablement augmentée par leur course. Le guide rompt alors le silence : il leur dit qu’il pense ne pas avoir été détectés, et qu’ils vont pouvoir continuer sans courir mais en marchant rapidement quand même, le mieux étant de mettre un maximum de distance entre la colonie et eux. Les trois explorateurs en herbe se jaugent du regard, au bout d’un moment, le jeune homme tend la main à Agatha et se présente, il s’appelle Jarod. Agatha lui répond et présente alors Mira. La tension se relâche, le guide les presse cependant de le suivre. Au fil de l’avancée dans la forêt, il cite le nom des arbres et fleurs qui les entourent. Mira n’en revient pas, tout l’émerveille. Aucune plante n’est présente dans la colonie. La nourriture est constituée d’OGM animales et végétales, élevés sur une planète entièrement recouverte de serres, et qui sert de réserve pour toute la galaxie. Elle se réjouit des multitudes d’odeurs qui viennent chatouiller ses narines. Comme presque tout sur la colonie, les odeurs sont artificielles. Mira n’ose toucher avec ses mains l’écorce des arbres, ni effleurer les fougères qui lèchent ses jambes. Le guide est tellement bavard qu’elle ne parvient pas à retenir tous les noms qu’il cite. Au début de leur progression, ils ont pu entendre quelques pépiements d’oiseaux, mais sans les apercevoir. Leur course effrénée n’étant pas non plus sujette réellement à l’observation. Maintenant, après le choc de l’air respirable, la découverte de la forêt luxuriante, Mira cherche des yeux la vie animale. Ne sachant où chercher, elle se décide à poser la question au guide. Alors il prend le temps, il leur fait signe de ne pas bouger et de se tenir tranquille. Plus ils écoutent, plus ils entendent de sons. C’est bien différent des musiques d’ambiance zen émises au sein de la colonie ! Le guide leur désigne quelque chose du bout du doigt, ils suivent donc la direction indiquée, et voit alors leur premier animal ! Un grand oiseau au plumage vert qui tape du bec contre l’écorce d’un arbre, le guide leur dit qu’il s’agit d’un geai verdoyant. Mira est subjuguée par la scène. Cependant, elle se demande comment le guide peut savoir tout cela. Les sciences naturelles enseignées au sein de la colonie sont tournées autour de l’être humain et du système planétaire. Jamais il n’est fait mention des végétaux et animaux. C’est presque un sujet tabou, seulement accessible à ceux qui décident de s’orienter dans la branche de l’agriculture génétiquement modifiée. C’est même devenu des fonctionnaires d’Etat, strictement liés par le secret professionnel. Et si leur guide était un ancien fonctionnaire ?… De toute façon, il est maintenant trop tard pour Mira et son amie d’effacer ce qu’elles viennent de faire. Mira décide donc d’arrêter de se poser toutes ces questions et de profiter des quarante et quelques heures qui lui restent au dehors. L’expédition est prévue pour quarante-huit heures, il leur faudra regagner la colonie par le même chemin qu’au départ, à la même minute. Mira se sent bien. Libre. Le geai verdoyant s’envole. C’est alors qu’ils reçoivent des feuilles sur la tête, et que quelque chose vient heurter le crâne de Jarod ! Les trois jeunes gens paniquent, Agatha laisse même échapper un petit cri. Le guide s’en amuse, et ramasse un gland au sol pour le montrer à Jarod. Il leur fait signe de regarder en l’air et c’est un autre spectacle qui s’offre à leurs yeux : des petites bêtes à fourrures, avec une rayure bleue sur l’épine dorsale se baladent de branche en branche. Il s’agit d’écureuils célestes (nom inspiré de la couleur bleue qui leur court sur le dos).
La troupe continue sa progression, il est prévu des pauses pour les repas, et un campement pour les deux nuits. Afin de profiter au maximum, le guide ne laissera dormir ses explorateurs que cinq heures par nuit, les motivant en leur expliquant que l’aube est un moment privilégié pour observer la faune. Mira est déjà tellement passionnée qu’elle a du mal à imaginer quelles autres végétaux et animaux peuvent encore exister. Le guide refuse de répondre à ses questions, lui intimant la patience ! C’est une belle journée ensoleillée qui accompagne la troupe. Le soleil est presque à son zénith. Cependant, avec toutes les branches d’arbres au dessus de sa tête, Mira ne parvient pas à apercevoir le satellite vert du soleil. Elle a tellement de choses à regarder autour d’elle qu’elle laisse tomber et reporte son attention sur sa marche. Elle n’est pas essoufflée, ou du moins pas encore. C’est une des conditions du guide, il n’accepte que des personnes en dessous d’un certain âge, et a minima sportif. Il ne souhaite pas se retrouver avec des boulets, assis en pleine forêt ne pouvant plus mettre un pied devant l’autre. La discrétion de ses missions serait remise en cause avec l’absence de personnes au sein de la colonie. Un recensement est fait chaque jeudi et chaque dimanche au sein de la colonie, par reconnaissance de la rétine de chaque colon. Toute absence constatée ouvre lieu à une enquête, et une alerte est donnée si l’enquête n’aboutit pas au bout de quelques heures. Ces conditions déterminent la durée des missions. La troupe a quitté la colonie un lundi matin, et sera normalement rentré le mercredi matin. Le guide se réserve une journée de marge en cas d’incident, ce qui n’est jamais encore arrivé.
La progression continue à travers les arbres. Le guide fait halte au milieu d’une clairière et indique que c’est l’heure du déjeuner. Les trois jeunes admirent la jolie étendue d’herbe qu’offre la clairière. Des dizaines de fleurs différentes colorent certains endroits et Mira aperçoit d’autres animaux qui volent au dessus des fleurs. La voyant approcher, le guide les rappelle à l’ordre et leur informe qu’il va leur expliquer un certain nombre de choses pendant le déjeuner, et qu’ils pourront prendre ensuite le temps de contempler la faune et la flore en toute sécurité.
Autour d’un déjeuner efficace, le guide prend le temps de leur parler. Il leur rappelle les règles du jeu qu’ils ont acceptées au préalable : le suivre quoiqu’il arrive, rentrer au moment venu, et surtout la discrétion la plus stricte. En effet, s’il était pris, il serait expédié en prison, mais ces explorateurs ne devaient jamais oublier que s’il était pris, ils seraient tous en danger. Le gouvernement ayant les drogues nécessaires pour faire parler n’importe qui. Les trois jeunes gens ne peuvent qu’acquiescer à ce rappel. Mira se demandant au passage ce qu’elle pourrait bien devenir, seule, dans cette forêt si elle se perdait ! Le guide continue ses explications, il les informe que beaucoup d’animaux et végétaux pourraient leur être dangereux. Première règle : ne rien cueillir sans son avis préalable. Dans l’enceinte de la colonie, ils ne mangent que des aliments génétiquement reconstitués, un champignon ou une baie ici pourrait leur être fatale. Deuxième règle : ne pas approcher des animaux, même du plus petit. En effet, une quantité d’insectes pullule dehors, une piqûre d’abeille pourrait suffire à tuer l’un d’entre eux. Après toutes ces mises en garde, le déjeuner avalé, le guide les laisse explorer la clairière. Mira et Agatha se dirigent alors vers un parterre de fleurs. Tant de couleurs sous leurs yeux, accompagnées d’un mélange de senteurs. Le parfum des fleurs est entêtant, mais les jeunes femmes n’osent avancer plus, comprenant que le bourdonnement qu’elles entendaient est produit par des abeilles, et autres insectes butineurs, les recommandations du guide les empêchent d’avancer plus. Elles sont subjuguées par la beauté naturelle qui se déploie sous leurs yeux. Les flagrances ne ressemblent à aucun parfum connu qu’elles pourraient trouver dans les boutiques de cosmétiques, qui revendiquent pourtant leurs produits certifiés « bio ». Le guide les rejoint, et leur donne le nom des fleurs qui s’épanouissent devant elles. Mira ne retient que la rose arc-en-ciel qui est d’une beauté compliquée, avec ses pétales aux sept couleurs. Et alors qu’elle pensait avoir déjà tout vu, un papillon d’au moins quinze centimètres d’envergure vient virevolter à quelques pas devant elle, le soleil faisant miroiter les couleurs bleues irisées de ses ailes. Jarod les avait rejoint, et profite également de ce ballet aérien. C’est le sourire aux lèvres que le guide brise cet instant magique, comme suspendu dans le temps. La troupe reprend la marche, le guide leur assurant que l’après –midi leur réservera bien encore d’autres découvertes. Mira reprend la marche le cœur léger, toujours attentive à tout ce qui l’environne. Ils virent une dizaine d’oiseaux différents dans les arbres, croisèrent une autre race d’écureuil, au pelage jaune et roux cette fois-ci, et entendirent de multiples bruits de course autour d’eux sans réussir à apercevoir l’animal à l’origine de la fuite. Le guide leur explique qu’ils font trop de bruit pour avoir la chance d’observer une licorne, un chien des forêts, ou autre gibier. Jarod interrompt le guide pour lui demander ce que sont ces espèces de boules de couleur violette recouvrant des buissons. Il s’agit d’une espèce de myrtilles et le guide les invite à goutter, sans en abuser. N’ayant jamais rien manger de la sorte, le guide les avertit qu’une consommation excessive pourrait leur générer des difficultés de digestion. Mira est d’abord surprise par ce goût nouveau, mais apprécie ce petit goût doux alliant une petite pointe d'acidité et sucrée. Cette randonnée au milieu de la verdure a un effet totalement apaisant sur les trois jeunes gens. Ils ne brisent la quiétude du silence que lorsque la curiosité est trop forte et qu’ils questionnent alors leur guide. La lumière commence à s’atténuer lorsque le guide les avertit qu’ils sortiront bientôt du couvert des arbres, et par la même occasion ils arriveront à leur camp pour la nuit. En effet, au fur et à mesure, la progression est plus facile, l’espace entre les arbres augmentant. Enfin, la troupe parvient aux abords d’une immense étendue d’eau, de couleur vert émeraude. Mira perd son souffle devant ce paysage tellement nouveau. La seule image offerte par la structure de la colonie était un rectangle exigu montrant des arbres. Jamais elle n’avait imaginé contempler un pareil panorama. Perdue dans sa béatitude, elle n’a pas fait attention au fait que le sol devenait de plus en plus meuble sous ses pieds, et elle perd l’équilibre pour s’affaler sur le sable. Car la troupe est sur une belle plage de sable rose. Agatha, d’abord alarmée par le petit cri poussé par son amie, s’enquiert de son état, mais en voyant les yeux arrondis de Mira, elle éclate d’un rire argentin, tellement communicatif que les deux hommes se joignent à elle, suivie par Mira qui a enfin repris ses esprits ! Le guide les laisse explorer la plage après avoir préciser qu’il s’agit d’une mer intérieure. Les trois jeunes explorateurs ont enlevé leurs chaussures et se réjouisse de sentir le sable glisser entre leurs orteils. La mer est tellement étendue qu’on ne peut en apercevoir le rivage en face. Mira se demande ce qu’elle pourrait ressentir sur un bateau, seule au milieu de la mer, sans ne plus voir aucune terre, perdue dans cette immensité liquide. Le guide leur demande cependant de ne pas mettre les pieds dans l’eau, l’eau étant relativement chaude, la mer regorge de méduses. Mira a de toute façon trop peur de plonger dans l’eau, la limite du guide ne la dérange pas du tout, Jarod, quant à lui est déçu. Quelle sensation cela peut bien être de nager en pleine mer, et non dans une piscine artificielle au milieu des cris de tous les autres colons ? Le jour tombe. Le guide leur montre une cabane cachée juste à l’orée des bois, avec une échelle pour y parvenir, il les laisse profiter du crépuscule avant de le repas du soir. Les trois jeunes gens sont assis cote à cote sur la plage, et admire le soleil se coucher sur l’horizon de la mer, inondant celle-ci de couleurs rosées, bientôt suivi par son satellite, dont la couleur verte efface la rosée du crépuscule, pour rehausser le vert de la mer. Enfin quelques minutes plus tard, la première lune se lève, venant éclairer la nuit de sa couleur blafarde, à son tour suivie par la seconde lune, plus petite, mais dont la couleur violette illumine le ciel. Après ce spectacle, le guide les invite à invite à venir autour d’un feu de camp pour se restaurer (toujours avec la nourriture qu’ils ont amené avec eux) et leur expliquer de quoi leur nuit sera faite. Il leur raconte pourquoi avoir construit la hutte en retrait, et pourquoi en hauteur. L’orée de la forêt permet que la planque ne soit pas repérée par la voir des aires, et le fait de la surhausser évite que des petits animaux ou insectes ne pénètrent dans l’intérieur afin de leur garantir un repos sans intrusion dans la cabane. Le guide leur raconte mille et une choses sur ce qu’il a vécu, sur Irius et ailleurs, et répond à l’avalanche de questions dont les jeunes gens le submerge. Les lunes sont haut dans le ciel quand le guide les emmène vers la cabane, chacun se pelotonnant dans la couverture qu’il a emmenée dans son paquetage. Les nuits sont courtes à cette période de l’année sur Irius, et l’aurore pointe déjà ses couleurs sur l’horizon quand la troupe se lève le matin. Ils prennent leur petit déjeuner le regard posé sur la mer, regardant tour à tour les lunes se coucher, et le soleil et son satellite se lever. Le dégradé de couleurs successives laisse Mira rêveuse. Ainsi les rumeurs n’étaient pas de simples histoires. La vie est possible en dehors de la colonie, mais pourquoi le gouvernement ment il ? Elle se perd dans ses pensées quand des cris de stupéfaction la ramènent à l’instant présent : des gerbes d’eau sortent de la mer, accompagnées d’un bruit retentissant. Le guide sourit et les laisse d’abord dans l’ignorance. Puis après les jets, une énorme chose de couleur gris perle pointe à la surface de la mer pour y replonger dans une grosse éclaboussure d’écume. Le guide leur dit alors qu’il s’agit de baleines boréales. Elles viennent à la surface reprendre leur souffle car ce sont des mammifères tout comme les humains. Cette journée commence bien. Mira savoure ce nouveau jour à l’air libre. Le guide va leur faire suivre le rivage sur une certaine distance, puis ils repiqueront de nouveau dans la forêt, mais dans une partie moins dense, il espère ainsi leur faire voir plus de faune. Après une prochaine nuit dans un autre camp, ils devront se tenir prêts à regagner la colonie par la même trappe qui les a conduit dehors. Mais avant de penser à son retour, Mira compte bien prendre le temps d’admirer cette nature fourmillante de vies, aux couleurs et senteurs les plus variées. Jamais elle n’oubliera son premier voyage…