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Joute 40 : Les résultats !
(Sujet créé par Klian l 22/05/17 à 21:58)
Voici enfin les résultats de cette joute anniversaire un peu particulière tant par sa longueur que par l’intérêt qu’elle a suscité ! En effet, c’est avec un immense plaisir que nous avons reçu un grand nombre de premières participations pour cette quarantième édition, mais aussi retrouvé avec la même joie les plumes de jouteurs de la première heure. Leurs récits mêlant sciences et magie dans des univers aussi riches que variés ont soulevé beaucoup d’enthousiasme, c’est donc une joute très serrée au niveau des votes, dont les résultats se sont joués à peu de choses jusqu’à la toute fin.
Et voici mon pavé imbuvable commentaire bien préparés à l'avance sur cette joute !
Texte B : L’Origine.
Je dois avouer que la lecture de ce texte m’a été parfois un peu difficile à cause des fautes d’orthographe qui le parsèment ainsi qu’une structure qui m’a semblé étrange. Le style est correct, quelques passages fonctionnent très bien, et selon moi cette nouvelle possède deux qualités principales. La première est l’exploitation du thème : l’idée d’une académie mêlant science et magie est développée comme il le faut, j’ai particulièrement aimé la description du bâtiment esquissant le background de cet univers (joli clin d’œil à la Pierre de Tear au passage !). La deuxième qualité est le traitement des liens familiaux : bien que ce ne soit pas toujours touchant, j’ai bien ressenti le désespoir de son fils et l’amour qu’il porte envers ses parents, spécifiquement sa mère.
Texte C : Aatea ta’oto ‘ore.
Excellent texte, il m’a subjugué du début à la fin ! Certes, le lien avec le thème s’avérait plus subtil, mais la qualité de la nouvelle prime sur cela, c’est évident. Tu as dépeint un univers fascinant avec un style immersif, riche en vocabulaire et en idées, rythmé, et surtout qui sied à ce fond mélancolique. La relation entre tous les personnages sonne sincère, toutes les métaphores baignant dans le texte contribuent à son aspect mythologiques, une belle réussite !
Texte D : Aetheria.
Là, contrairement au texte précédent, la science supplante la magie, et l’univers est plus terre à terre, rattaché au nôtre. Une dystopie dans le sens premier du terme, avec répression, lutte des classes, le tout dans un style brutal, empreint de désespoir. Ces personnages, si optimistes, portés vers l’avenir, subissent les répercussions d’un système trop violent. Un texte poignant et pessimiste…
Texte E : Andaria.
Décidément, vous aimez les textes qui commencent par « A » ! Un texte plus court que les précédents, mais tout aussi percutant. Il se méprend à une fable écologique où la société de consommation est critiquée de manière classique mais juste. Puis le récit s’éloigne de cet aspect pessimiste pour nous dévoiler une société plus optimiste, où la science et la magie s’assemblement pour donner un semblant d’espoir à une humanité en déclin. Et c’était beau.
Texte F : Magie programmable.
Enfin un texte plus positif ! Non pas que les précédents m’avaient déprimé, mais celui-là m’a décroché un plus large sourire. Et pour cause, il semble se rapprocher assez du mien en termes des thématiques abordées. Ici, le thème est respecté à la lettre, sciences et magies fusionnent pour l’avancée de la société, le tout dans une institution bien hiérarchisée. Sans avoir beaucoup de dialogues, l’héroïne est attachante et ingénieuse, et c’est un bonheur de la voir accomplir ses rêves, même si cette ambiance plus optimiste rend l’histoire plus prévisible. L’écriture m’a semblé plutôt bonne malgré un abus pas toujours judicieux des gérondifs.
Texte G : L’exécuteur.
Interpréter le texte se révèle plus ardu, néanmoins, il est aussi de bonne qualité ! Tu as choisi de lorgner du côté de la science-fiction où les extraterrestres ont rencontré les humains, aboutissant à un massacre sans merci. Nouvelle réflexion sur l’être humain et sur notre civilisation, subtile et intelligente. Le background dessert bien cette relation entre l’exécuter plus émotif qu’il n’y paraît et cette prisonnière qui s’égosille à défaut de pouvoir s’extirper de sa condition misérable. Encore touchant !
Texte H : Le mot.
La subtilité a été de mise aussi pour ce récit plus court. On reprend le concept d’espèces intelligentes mais on le restreint à des animaux de notre bonne vieille Terre : suit alors l’évolution de notre espèce avec des caractéristiques que l’on pensait intrinsèques (Sciences et Magie pour respecter le thème). S’insèrent alors, naturellement, les ressemblances entre chaque espèce, et l’être humain perd son statut unique sur sa propre planète. Ces thématiques m’ont touché, mais la fin m’a un peu déçu, car le pouvoir de l’amour… Sur le coup, ça m’a paru un peu niais, alors que le reste du texte est très bon !
Texte I : La découverte merveilleuse.
Sordon l’a déjà évoqué, ce texte aurait dû être mieux aéré… Malheureusement, cette forme m’a empêché de rentrer dedans, et c’est dommage, car il semblait lui aussi brasser des thématiques intéressantes. De toutes les nouvelles, il est celui que j’ai le moins aimé, j’ai été moins sensible aux sujets abordés…
Voilà, autant dire qu’avec tous vos textes qui apportent des réflexions sur l’être humain, la civilisation, notre place dans la société, je me sens un peu bête avec ma nouvelle humoristique où j’avais avant tout voulu me faire plaisir !
Mais bon, apparemment, s'il s'est retrouvé en deuxième position, déjà je vous remercie parce que j'ai gagné deux places par rapport à la joute précédente qui comptait quatre textes en moins, je pense que vous l'avez apprécié ! Du coup je pense que c'est une belle progression, n'est-ce pas ? J'ai bien suivi les conseils sur les textes humoristiques et optimistes !
Quoi qu’il en soit, Aetea demeure mon texte favori, et parmi les autres textes que j’ai appréciés, le choix a été extrêmement difficile… Après moult hésitations, Magie programmable reçoit ma médaille d’argent ! Ce sont les deux textes pour lesquels j'ai voté.
Mais, attendez un peu... Aetea est le texte gagnant ! (Félicitations à notre admin pour qui il y a eu moins de suspens sur la vainqueuse du coup ! XD)... Donc si je n'avais pas voté pour ce texte, peut-être que j'aurais gagné ou on aurait été à égalité ? Il faut voir les votes de différence... Non, je ne vais pas faire ma mauvaise langue, félicitations à tous !
P.S : Vous aurez subtilement deviné que le nom à rallonge de Sadilya, la méchante de l'histoire, était une moquerie des noms compliqués de la Roue du Temps
Bon, je commence par vous poster mes commentaires. Je viens de les rédiger alors que j'ai lu les textes il y a un moment, j'espère ne pas avoir oublié des choses essentielles que je voulais dire mais au pire je complèterai si ça me revient !
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Texte A : La source infinie :
Tout d'abord félicitations ! J'ai été partagée sur ce texte. Quand je l'ai commencé et pendant une bonne partie de ma lecture, j'ai été extrêmement emballée, au point de me dire qu'il serait certainement parmi mes votes. L'univers vivant, coloré, bien assis, bref toute la richesse du contexte était un vrai plaisir et m'a tout à fait charmé, mais j'ai eu à déplorer en contrepartie, de mon point de vue bien sûr, une petite faiblesse scénaristique. Le déroulement de l'intrigue est extrêmement linéaire et sans surprise, à aucun moment quoi que ce soit ne m'a étonnée, ce qui m'a finalement laissé une petite sensation d'inachevé. Mais un grand bravo pour l'univers !
Texte B : L'origine :
J'ai moi aussi été gênée dans ma lecture par des fautes d'orthographe, des tournures syntaxiques, un emploi de vocabulaire un peu approximatif qui m'a parfois empêchée de bien comprendre les tenants et aboutissants du texte. Pourtant j'ai trouvé le début intéressant et avec un certain "ton", de même que la structure globale du texte.
Texte D : Aetheria :
Un texte qui m'a troublée et emplie d'une IMMENSE frustration... au point que j'ai voté pour lui. En fait j'ai beaucoup aimé la structure, la façon dont les différents fils narratifs se répondent, et surtout, surtout... l'absence de fin. Cette impression d'un moment laissé en suspens, abandonné là sans que l'on sache quel sera l'avenir de ce monde, s'il connaîtra une issue positive ou une fin brutale, le destin des personnages... j'ai trouvé cela extrêmement audacieux car inattendu, et l'écriture très immersive.
Texte E : Andaria :
Un texte d'une grande élégance tant par les sujets que par la forme. J'ai beaucoup aimé l'écriture par petite touche, esquissée, suggérant cette entité supérieure, cette inéluctabilité de la nature humaine. Et surtout, cette fin glaçante où l'on découvre que les enfants ne sont, au fond, que dans un bonheur suspendu qui s'achèvera bientôt. Quelque chose du Miyazaki et du conte sombre.
Texte F : Magie Programmable :
Un peu comme pour le texte A, j'ai été partagée sur ce texte. J'ai trouvé le système de magie et les descriptions qui vont avec absolument géniales ! Vraiment, d'une grande créativité, tout à fait réjouissant dans la façon d'utiliser les codes de l'arcanepunk. Mais l'aspect moral de la nouvelle m'a tout à fait gênée, le côté "bon on vous menace, on vous vole votre technologie et on vous force à travailler gratuitement pour nous sous prétexte de faire vos preuves mais au final vous avez un contrat, super non ?" et l'autre qui répond "youpi !" et absolument rien pour venir contrebalancer ce happy end comme s'il était tout à fait acceptable de pratiquer ainsi, ça n'était pas possible pour moi. Je m'attendais à un retournement, quelque chose qui deviendrait de plus en plus sombre mais au final c'est resté très linéaire. Malgré tout, j'y repense toujours avec beaucoup d'admiration pour le système de magie.
Texte G : L'Exécuteur :
Beaucoup aimé ce texte et la maîtrise de la voix de l'Exécuteur, tout à fait convaincante du début à la fin. Ce jeu de traque mental, de miroirs entre des êtres similaires ayant dévié, le contexte juste suggéré de façon très évocatrice... Les personnages sont bien campés, une immersion totale malgré une fin peut-être un peu attendue (mais bien décrite). Bref, bravo.
Texte H : Le mot :
Cela a été compliqué de choisir vu que quatre textes me plaisaient beaucoup, et celui-ci a finalement remporté mon second vote. Effectivement, j'ai moi aussi pas été super convaincue par le pouvoir de l'amour à la toute toute fin mais ça n'a pas suffi pour nuire au texte à mes yeux. Tout d'abord parce que J'ADORE les baleines et l'océan (étonnant hein) et que j'ai complètement plongé dans l'atmosphère du texte, le dialogue qui s'instaure, la compréhension... Et aussi, j'ai trouvé le style très agréable, la brièveté tout à fait à propos pour le message du texte.
Texte I : La découverte merveilleuse :
Évidemment j'ai moi aussi été gênée par l'absence de découpage de paragraphes qui rendait la lecture (sur écran de surcroît) extrêmement peu agréable. J'ai failli ne pas réussir à le lire, il a fallu m'accrocher, et j'ai bien fait, parce que l'écriture alliait des passages certes un peu maladroits à des moments d'une grande puissance évocatrice. En outre, j'ai trouvé l'approche du sujet, les thématiques abordées très intéressantes, et la façon dont elles étaient décrites et réfléchies très percutantes même si c'était parfois un peu 'trop' pour moi.
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Je me suis beaucoup enthousiasmée dans les commentaires sur la qualité de cette joute, la diversité des nouvelles, des univers abordés... Je le fais encore une fois. C'était bien, je crois, une de mes éditions favorites parmi toutes celles que j'ai administrées et vous méritez les honneurs pour vos participations. Merci.
Félicitations à Owyn ! J’avais voté pour son texte (et facilement deviné qu’elle en était l’auteur, mais ça n’est bien sûr pas entré en ligne de compte dans mon vote) et, honnêtement, je pensais que c’était ce texte qui allait gagner parce qu’il était assez nettement au-dessus des autres, pour moi.
Allez hop, j’y vais de mon propre laïus pour chaque texte ! (Les balises spoiler sont là uniquement pour éviter d'encombrer la page des commentaires avec mon très long développement ! Il n'y a aucun spoiler sur quoi que ce soit là-dedans, sauf si vous n'avez pas lu les textes )
Texte A : La source infinie (BradPriwin)
J’ai apprécié le dynamisme de ce texte, la façon dont les personnages sont traités, avec un côté humoristique prononcé (avec de l’humour noir très limite même, je pense à cette réplique d’un personnage en présence d’une femme qui vient de découvrir son mari assassiné : « Le seul avantage de sa mort, ajouta Jocine, c’est que vous aurez plus de place pour dormir… »… … c’est osé ! Par contre, « Hé, regarde là-bas ! Quelqu’un divise par zéro ! » m’a bien fait rire), un bon dosage entre action et dialogues… Une lecture très agréable. Ce qui m’a un peu moins plu, ou disons ce qui a fait que je n’ai pas voté pour le texte (il fallait bien faire un choix !), c’est la vision à mon sens un peu irréaliste de la recherche, qui penche du côté du « savant fou » solitaire au travail dans son labo personnel, auteur tout seul d’une découverte révolutionnaire… Au regard de la structure qui est décrite et de la modernité supposée du contexte, on peut légitimement penser qu’un chercheur d’un tel institut travaillerait en collaboration avec toute une équipe, communiquerait sur l’avancée de ses travaux, chercherait la confirmation par ses pairs, etc. Là, la scientifique annonce qu’elle a inventé un truc génial, sa supérieure s’en empare et, sans avoir eu besoin de valider ses résultats auprès de qui que ce soit, est proche d’en recueillir les lauriers… Bon, je comprends bien que sans ça, l’intrigue aurait été impossible, mais ça m’a un peu fait tiquer dès le premier tiers du texte C’est sans grande importance, mais ça a suffi pour que mon vote aille autre part. Dans l’ensemble, j’ai malgré tout bien aimé cette nouvelle.
Texte B : L’Origine (SpearDestiny)
Je n’ai pas vraiment réussi à entrer dans ce texte, que j’ai trouvé vraiment confus, notamment dans les explications scientifiques, avec aussi de grosses maladresses d’expression (« Dit le barbu suite à un rictus que seul lui pouvait en comprendre le sens », par exemple, ou « Bien sur quelques scientologues avaient établi quelques règles qui régissant les lois des équilibres spatiaux temporels mais rien ne concernait une possibilité de fléchit un espace-temps sur un monde parallèle »), des problèmes de grammaire (« du temps où sa mère le berçaient », infinitifs et participes passés du premier groupe), de concordance des temps et de ponctuation, notamment. Tout ça a pas mal gâché ma lecture, ce qui est vraiment regrettable quand ce sont des problèmes si facilement évitables.
Sur le fond, j’ai vu qu’il y avait un côté humoristique (« si je puis me permettre, gloussa l'intellectuel de gauche » m’a bien fait rire), j’ai compris l’idée exprimée en toute fin de l’homme perdu dans une boucle de sa propre pensée, mais par contre, le lien entre le début, le milieu et la fin m’a complètement échappé. Au début du texte, on parle d’un homme qui a perdu l’amour de sa vie, puis qui emprunte un trou de ver pour changer les choses (pour aller vers le passé ? je n’ai pas compris) : il affronte quelque chose, apparemment de la magie (« — Te voilà donc, sale bête »), se fait capturer par trois sorciers (dont un très jeune) venus d’univers différents qui sont là par sa faute, et se retrouve devant un professeur d’université pour essayer d’arranger tout ça. Jusque-là, ok.
Mais après, on se rend compte que c’est le plus jeune qui est responsable des choses ; il monte dans une machine inventée par le vieil universitaire… et se retrouve dans le corps de Lammar jeune. Et là, je n’ai plus rien compris : est-ce le jeune sorcier ou bien Lammar ? Au final, il y a effectivement de la folie, mais peut-être pas pour les bonnes raisons ? Ou bien si ?
Bref, j’ai bien senti la volonté derrière ce texte, qui aurait pu prendre une dimension un peu Lynch-ienne où l’absurde n’est pas un défaut mais un supplément de sens, mais c’était justement peut-être trop ambitieux, ou pas assez élaboré, comme un premier jet qui pourrait subir par la suite de multiples modifications avant de prendre sa forme finale épanouie. Il y a là un vrai potentiel, mais associé à un manque de maîtrise, et sans doute aussi de patience. C’est dommage, parce que l’idée est intéressante. Au passage, j’espère que cette critique ne sera pas mal prise : j’essaye de proposer des choses constructives, je n’ai aucune volonté de rabaisser ou dénigrer en aucune manière ! Je préfère le préciser pour éviter tout malentendu
Texte C : Aatea ta’oto ‘ore (Owyn)
Là, c’est un texte extrêmement maîtrisé, au contexte mélancolique, qui m’a beaucoup touché. J’ai commencé la lecture sans être vraiment concentré, ce qui m’a obligé à reprendre depuis le début parce que l’écriture est très dense, sans beaucoup de fioritures, contrairement à ce qu’on pourrait croire. Mais une fois dans le texte, j’ai adoré ce récit à deux voix, où le fait de ne pas tout comprendre n’est pas un handicap mais même une force : les deux protagonistes ne comprennent pas non plus ce qui leur arrive et sont entraînés dans un maelström à la fois littéral et figuratif vers l’accomplissement de leur destin. On est touché par leurs émotions, leur découverte à la fois de soi et de l’autre, jusqu’à leur renonciation ultime et féconde. Il y a une dimension mythologique superbe, c’est un récit des origines qui frôle aussi l’apocalyptique… Et puis surtout, tout au long de ce texte pourtant tourmenté, il y a une sérénité sous-jacente qui finit par l’emporter et qui, peut-être, symbolise la sagesse des peuples des îles, leur humilité face aux éléments associée à une foi en leur devenir…
Bref, absolument superbe, bravo Owyn ! Au passage, j’ai été un peu sidéré de voir que nos deux textes, bien que très différents l’un de l’autre, aient un certain nombre de thèmes en commun, à commencer par la figure de la baleine notamment… sur un sujet qui portait sur la magie et la science ! C’est vraiment complètement inattendu !
Texte D : Ætheria (Sordon)
J’ai beaucoup aimé ce texte (je n’ai absolument pas deviné que c’était de Sordon, je ne suis pas encore habitué à son style ), à commencer par sa structure visuelle (Prologue, Attente, Assaut, Ruine, ça donne des indications très claires et élégantes tout en instillant une ambiance spéciale, le sentiment qu’il se passe quelque chose d’implacable, d’inévitable), l’insertion bien réglée des flashbacks, etc. Dans la thématique, j’ai apprécié la dimension économique, souvent oubliée et pourtant si importante, qui donne de l’ampleur à l’intrigue. Le fait que cela se passe en Europe permet de mieux ancrer les choses dans le réel. Il y a une certaine ampleur, limitée bien sûr par le fait que l’action réelle concerne un événement très bref, mais c’est un peu inévitable dans une nouvelle.
Bref, j’ai vraiment beaucoup aimé. Je n’ai pas voté pour ce texte, mais c’était pour des raisons un peu subjectives qui ne retirent absolument rien à sa valeur. S’il y avait eu la possibilité de voter pour trois textes, il aurait eu ma troisième voix
Texte E : Andaria (Aramina)
Même sans son mot-clé judicieusement placé (les spécialistes comprendront), j’avais de toute façon reconnu le style d’Aramina, entre tendresse, émerveillement, humour (un peu moins présent cette fois-ci) et sensibilité, sur une thématique de l’enfance qui lui est chère. Pour une fois, je n’ai pas voté pour son texte, qui a joué le jeu de la concision et manquait par conséquent d’ampleur par rapport à d’autres. C’est une idée simple joliment mise en texte, qui m’a plu parce que je suis fan du style de l’auteur, mais pas seulement : il y a dans ce texte un sentiment maternel profond, la sensation de quelqu’un qui retient sa respiration pour ne pas déranger le sommeil d’un être aimé – et qui retient aussi sa respiration par réflexe, de peur que le fait de laisser filer l’instant amène à sa disparition pour toujours… C’est très touchant, avec un côté La vita è bella, où on cherche à préserver le plus longtemps possible l’innocence de l’enfance. Par contre, le côté viable de cette opération est douteux, et on se prend à se demander ce qui se passera quand les enfants atteindront l’âge adulte… mais on peut penser que les personnages eux-mêmes ont volontairement choisi de ne pas regarder la réalité en face, autant pour protéger leur propre rêve que pour protéger les enfants eux-mêmes.
Texte F : Magie programmable (Elren Ayara)
Pour moi, ce texte a un problème fondamental qui a vraiment beaucoup entravé ma lecture : l’omniprésence du participe présent, qu’on retrouve dans presque toutes les phrases. Je crois comprendre ce qui est à l’origine de ce défaut : c’est vraisemblablement une forme d’anglicisme, en lien avec une mauvaise tendance des anglophones eux-mêmes à abuser du présent progressif par manque d’imagination ou de volonté d’utiliser des structures de phrases variées. Quoi qu’il en soit, il se trouve que j’ai justement une allergie pour les phrases qui commencent par une relative au participe présent. Du coup, je me suis énervé au fil de la lecture… Pour finir sur ce défaut, Elren, j’ai un conseil simple à appliquer qui pourrait te permettre de te débarrasser complètement de ce tic de langage : pour la prochaine joute, je te mets au défi de n’utiliser absolument aucun participe présent dans l’intégralité de ton texte ! Tu verras, ça va t’obliger à trouver bien d’autres manières de construire tes phrases et ton texte va énormément gagner en qualité.
Pour revenir sur le récit lui-même, j’ai bien aimé l’idée trouvée pour associer science et magie, qui utilise bien l’essence de ce que sont les sciences appliquées. Par contre, j’ai trouvé certaines parties du développement assez naïves (notamment l’enchaînement où la recruteuse menace la protagoniste avec une arme à feu sans raison véritable pour lui voler son invention, puis où la protagoniste semble oublier totalement cette agression et ce vol et faire tous les efforts possibles pour se faire accepter par celle qui l’a menacée et volée) et honnêtement un peu difficiles à comprendre ou à accepter : comment une jeune femme qui se présente pour un entretien d’embauche avec une invention dans sa mallette (déjà le fait de vouloir se faire embaucher plutôt que chercher preneur pour son invention est un peu étrange) se retrouve-t-elle sous la menace d’une arme à feu et sommée à la fois de céder les droits de son invention et de faire ses preuves (deux fois !) pour avoir le droit de se faire embaucher ? À mon sens, ça ne tient pas vraiment debout. J’imagine que cet enchaînement trouve sa justification dans la naïveté et le jeune âge de la protagoniste, mais justement, ce jeune âge me paraît aussi un peu problématique. On a un peu de mal à croire à la capacité de cette jeune femme naïve à inventer quelque chose à quoi personne d’autre n’a jamais pensé. Ce n’est pas ultra-important, mais ça joue dans la crédibilité de l’ensemble, au même niveau que cette fin où Arya est toute contente de s’être fait embaucher par l’entreprise qui lui a volé son invention…
Bref, là aussi, beaucoup de potentiel et de bonnes idées, qu’il faut simplement faire mûrir un peu plus pour arriver à un scénario solide et irréprochable. C’est un joli défi pour la prochaine joute !
Texte G : L’Exécuteur (Aekar)
C’est l’autre texte qui a obtenu ma voix. J’ai beaucoup aimé son parti pris d’entrer directement dans l’étrange tout en conservant une grande maîtrise du récit et des informations données pour ne pas perdre le lecteur. Paradoxalement, ce qui nous ramène en terrain familier, c’est cette confrontation inégale entre l’esprit fort et dominant de cet étrange bourreau et l’esprit supposé faible et dominé d’êtres humains considérés comme très inférieurs par l’Exécuteur. Loin d’encourager à une identification directe avec les êtres humains, le récit parvient à conserver une certaine ambigüité, on s’intéresse à ce que recherchent ces extra-terrestres, on ne prend pas fait et cause de manière aveugle contre eux.
Sur le fond, l’intrigue peut paraître assez classique, mais son originalité réside dans le fait qu’une grande partie de l’action se passe uniquement sur un plan mental. C’est dans ce combat mental qu’on découvre les indices qui vont mener à la vérité, mais cela se passe de façon très dynamique. Mais surtout, l’habileté est liée au fait que, contrairement à ce qu’on pourrait attendre, la surprise ne jaillit pas du comportement de l’extra-terrestre mais de celui de l’être humain : on est surpris avec l’Exécuteur de voir la femme démontrer des capacités mentales suffisantes pour lui résister. Cela autorise une transition plus intéressante, beaucoup moins linéaire et prévisible, vers le dévoilement du background général apocalyptique (qui m’a tout de suite fait penser au cycle Élévation de David Brin, à lire absolument, c’est excellent), puis vers la révélation finale inattendue, celle du fait que les « gens de l’Arbre » sont des descendants des humains.
Bref, l’intrigue très intéressante est excellemment servie par le choix d’un point de vue original, avec une langue très maîtrisée. Du très bon, bravo à Aekar !
Texte H : Le mot (Mání)
Eh, c’est mon texte ! Cette fois-ci, j’ai vraiment essayé à faire dans la brièveté et la concision, alors que j’ai souvent tendance à faire des récits fleuves que je n’arrive pas à conclure de façon satisfaisante. Bon, en l’occurrence, comme j’ai livré mon texte à l’extrême fin du délai, la brièveté s’est transformée en nécessité, mais malgré tout, je ne désavoue pas ma fin. J’ai bien conscience que la conclusion sur le mot « amour » peut sembler nunuche, mais dans ce contexte, c’est un concept à prendre dans une acception plus large qu’à l’accoutumée : amour comme principe d’union universelle, comme communion intime avec l’univers (je viens de voir cette définition sur l’excellent site du Centre national de ressources textuelles et lexicales, cnrtl.fr, et je suis frappé de voir à quel point ça correspond exactement à ce que je voulais dire !).
Si je devais y modifier quelque chose, ça concernerait surtout quelques transitions et puis la distinction, que je n’ai pas très bien mise en lumière, entre « l’être humain » (c’est-à-dire l’humanité) et « l’homme » - c’est-à-dire un homme en particulier, auteur de cette expérience avec une baleine.
J’avais envie depuis un certain temps de prendre la baleine pour sujet. Il se trouve que, dans sa première version, mon récit commençait par la description de l’assemblage de la montre et partait dans une histoire où les composants principaux étaient répartis entre plusieurs personnes… Quand j’ai compris que ça allait encore m’emmener vers des développements à n’en plus finir, j’ai saisi l’occasion d’incorporer ma baleine, et le récit ainsi obtenu est totalement différent de ce que j’avais envisagé au départ. Ça fait partie des choses que j’aime bien dans ces joutes : le fait de se confronter à un sujet imposé permet souvent de se surprendre soi-même à partir dans des directions inattendues !
Et du coup, j’attends vivement la prochaine…
Texte I : La découverte merveilleuse (Mat Coton)
La découverte merveilleuse a eu le mérite de me décontenancer, de me prendre vraiment par surprise. Il y a une vraie originalité dans ce récit de décadence transhumaniste, avec des passages très crus tendant vers le sado-masochisme, les tendances sexuelles déviantes, dans une humanité qui, en se détachant de son enveloppe charnelle, perd complètement pied et sombre peu à peu dans la folie et la mort.
Au bout du compte, je n’ai qu’un seul vrai reproche à faire à ce texte : c’est sa chronologie. Pour moi, il est totalement inimaginable qu’une telle dégénérescence se produise en un an seulement. Ce qui est décrit dans cette nouvelle pourrait facilement être les conséquences à moyen ou long terme d’un tel événement, au bout de cinquante ou cent ans par exemple. Et ça n’a l’air de rien, mais ça change toute la portée du texte. C’est un élément qui m’a vraiment dérangé.
Pour le reste, on pourrait trouver d’autres défauts, mais en réalité ce sont peut-être des qualités cachées. Par exemple, on a un peu de mal à comprendre le pourquoi de l’épisode de chasse, mais d’une certaine façon, c’est l’expression dans le récit de la disparition de tout raisonnement logique chez les êtres humains dégénérés décrits. Si je devais trouver des références dans la littérature classique, je citerais les Chants de Maldoror, de Lautréamont, et Naked Lunch, de Burroughs. Bien sûr, c’est une nouvelle qui ne peut pas avoir l’ampleur et la portée de ces deux œuvres, mais j’y retrouve des similitudes du côté de l’ambiance générale. Mat, si tu ne connais pas, je te conseille ces deux lectures
Du coup, je n’ai pas voté pour ce texte, mais j’ai quand même apprécié son côté étrange et halluciné qui ne ressemblait à rien d’autre dans cette joute.
Voilà, j'ai beaucoup aimé cette joute. Comme la précédente, elle nous a emmenés dans plein de directions différentes, et avec un enthousiasme renouvelé grâce à l'arrivée de plein d'auteurs motivés ! Merci à tous et à très vite pour la suite !!
Bon désolé je ne vais pas faire un commentaire aussi long pour chaque texte, mais voici quand même mes impressions :
Déjà félicitations à Owyn pour son texte. C'était sans conteste mon préféré. Le texte était vraimeeeeeeeeent bien écrit, l'univers super bien pensé. Bref je suis vraiment fan !!! J'aurais carrément voulu un livre entier ^^
J'ai voté aussi pour le texte d'Aramina. Charmé aussi par le thème et l'écriture.
Les autres textes étaient tous d'un bon niveau avec des univers vraiment bien pensé (perso je ne sais pas d’où vous sortez toutes ces idées, mais bravo !).
Et effectivement petit bémol pour le texte de SpearDestiny. Il faudrait que tu le fasses relire la prochaine fois, les fautes gênent vraiment la lecture... :s
Au vu des premiers commentaires, c'est à se demander comment je me suis retrouvé deuxième XD
En tout cas, je vois qu'on est beaucoup à avoir eu notre préférence au texte d'Owyn, auquel je ne saurai rajouter d'éloges ! ^^
Pour le mien, comme je l'ai dit, c'était surtout un prétexte pour me faire plaisir, et quoi de mieux que de profiter de faire des études en Physique pour lancer des références à la Physique ? (Même si la blague ayant le mieux fonctionné est la division par zéro...) Je suis conscient que dans la science moderne, les scientifiques travaillent plutôt par équipe, et quand bien même les résultats sont communiqués et vérifiés, je peux affirmer que le vol de connaissances existe encore... Voilà pourquoi je tenais à écrire ce texte. Mais je voulais établir une société assez moderne aussi, j'ai donc un peu puisé dans la SF et la Steampunk comme je l'imaginais en y ajoutant la magie en tant qu'institution, ce que je fais habituellement dans mes écrits, et en élaborant une hiérarchie sociale et une galerie de personnages également très "modernes".
C'est vrai aussi que je me suis plus focalisé sur l'univers et les personnages. L'intrigue est classique et prévisible, certes, mais j'imagine que vu le ton donné dès le départ, on se doutait bien que les gentils Mintra et Rudish allaient contrecarrer les plans diaboliques de la méchante Sadilya
Content que tu aies apprécié ma touche d'humour noir Mani, parce que j'avais fait relire le texte à un ami et il considérait que ça faisait un peu tâche au milieu d'un humour plutôt par référence ou bon enfant.
Un mur? et alors, il est ou le problème? Hop par dessus
bon bon bon, félicitation Owyn, pour commencer^^ C'est également pour ton texte que j'ai voté.
et félicitation à tous les autres participant.
Je vous ferai mes commentaires un autre jour, présentement, je n'ai pas l’espace temporel requis pour m'atteler à cette tache.
Et je met une petite note spéciale pour Aekar dont le texte a su toucher mon être. Je t'ai donné ma deuxième voix.
Aramina, je suis très satisfait d'arriver ex æquo avec toi, déjà là dernière fois que j'ai sérieusement participé aux joute, ton talent m'avais fait de l'ombre . du coup entre le non-aboutissement de mon texte (et oui) et l'égalité, je pense que j'ai réelement progresser. Je ferai encore mieux la prochaine fois!
Mani, toi qui est un pro chercheur de style et de clins d’œil, sache que dans mon texte se cache et se dissimule un hommage. Sauras-tu le trouver?
Pour ma part : alors le texte d'Owyn était parfait, ça c'est plié. Mais je tenais surtout à dire à Aramina combien j'ai adoré son texte : dans un univers assez classique de dystopie, tu as mis une composante sublime et hyper-pertinente, le rêve. Dans leur cube gris, les parents discutent de leur enfant et de son avenir avec espoir et bonheur, perdus dans leurs pensées, et s'endorment là-dessus, loin de leur monde fade. Et l'idée de ces humains qui traversent les jours en vivant dans ce rêve, ça m'a ému. Je comparerais ça avec la fin de 1984 de Orwell, le bonheur dans l'acceptation de la situation.
Félicitations également à tous les autres candidats et leurs textes (assez variés, c'était plaisant).
Sinon pour mon texte, j'ai compris pourquoi il faut activer la fonction "ventilation" de Open Office ; désolé pour cette difficulté de lecture. J'ai voulu associer une forme asphyxiante à mon texte, mais je ne pensais pas vous donner des maux de tête.
Et pour répondre à Mani : oui un an c'est court, mais non seulement je me disais que un an est suffisant pour que quelque chose d'une telle puissance contamine un village, mais surtout je ne pense vraiment pas que les villageois puissent survivre plus d'un an à cette déchéance. Dans mon idée, mon texte montrait les prémices de la mort du village. Donc six mois plus tard, kaputt.
Et cette joute 41, ça vient ou il y a encore du retard ?
@Mani : Carssi est insupportable ? Oh non, ce n'est pas ce que je voulais... Je voulais en faire un personnage humoristique et atypique
@Speardestiny : Si tu souhaites améliorer ton écriture, je te conseille de partager tes écrits sur Scribay. J'y ai reçu des critiques très constructives qui m'encouragent à outrepasser mes erreurs et donner le meilleur de moi-même !
@Mat : heh, j'imagine que c'est une question de perception En tout cas, c'est rare qu'on ait des textes dérangeants comme ça dans une joute. Tu vas peut-être même m'inspirer quelque chose pour la prochaine joute ! Qui devrait arriver... très bientôt, très très bientôt, on ne peut pas faire patienter longtemps une telle meute de loups affamés ! @Brad : non, elle n'est pas insupportable, je te rassure, c'est la réflexion qu'elle fait à ta méchante qui m'a fait réagir @Spear : mon premier conseil est simple : quand tu as fini d'écrire un texte ou un paragraphe, prends tout le temps qu'il te faut pour relire patiemment chaque phrase. Tu verras que, premièrement, tu vas vite apprendre à repérer les problèmes éventuels, et deuxièmement, ça va peut-être te pousser parfois à réécrire des choses qui te paraissent un peu bancales à la relecture. Ce perfectionnisme va te faire progresser à pas de géant. C'est ardu, ça demande de la discipline, mais ça paye vraiment.
Ah, et je savoure le moment : dans pas longtemps, Aramina va nous faire son numéro de ninja habituel et nous dire qu'elle n'a pas le temps tout de suite de donner ses commentaires, mais qu'elle le fera plus tard, et zoooouuu vas-y que je t'embrouille, la suite au prochain numéro Un grand classique ! @sordon : je suis en train de chercher la référence, mais si ça se trouve je ne l'ai pas ! L'intro en particulier m'évoque quelque chose, je me creuse la cervelle pour trouver quoi...
Un mur? et alors, il est ou le problème? Hop par dessus
ben tient, d’ailleurs ça pourrais être marrant d'essayer de coller un clin d’œil à une chanson dans tout mes textes. Je vais tenter de faire ça aussi pour les prochaines joutes. D’ailleurs... elle est où la 41?
Yo
Un petit mot parce que le silence, c'est pas poli, c'tout pourri et c'est pour les autres : Un grand bravo à tous pour tous ces chouettes textes.
J'ai appris hier qu'un copain a rencontré un arbre alors qu'il était a moto (apparemment la nature gagne toujours à la fin) et je rentre des urgences-sutures apres pas mal d'heures pour ma gnome (Carrelage 1 - Menton 0).
Alors j'ai pas vraiment lu les commentaires mais je vais me laisser pousser les poils et m'enfermer dans une tanière pour faire mon ourse grognon laviestroppourri et je reviens quand je suis épilée et de meilleure compagnie. Ca relancera le fl... les discussions quand ca se sera calmé.
Mais quand même, je tiens à dire que je suis pas d'accord.