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Nouvelle
Emergeant de la brume, le château semblait installé sur un nuage, sorti d’un souvenir, d’une mémoire collective à la terre. Au milieu de la montagne environnante, entouré de cette sombre et épaisse forêt, il sortait d’un ancien âge oublié des hommes. Ses épais murs sombres et haut semblait défier le ciel, défier le temps de le déloger de là où il était. Le grand donjon montait vers le ciel, seul structure ronde de l’ensemble, offrant ses murs gris et fermé comme une menace. Il défiait la montagne environnante, la nature tout entière, imposant sa brusque suprématie sur la forêt. Depuis le train, elle admirait avec angoisse le panorama. C’est dans ces murs sombres qu’elle allait passer une partie de son existence, c’est là, dans ce lieu sorti d’un passé moyenâgeux qu’elle allait passer son avenir. Mais qu’importe, elle ferait avec. Elle était consciente que c’était la seule porte de sortie, sa seule chance de pouvoir continuer à travailler et à vivre dignement en dépit du scandale qu’elle laissait derrière elle. Elle l’avait mérité, certain aurait dit. Mais elle ne regrettait rien de ce qu’elle avait fait. Rien du tout. Comment pouvait-on regretter d’avoir voulu être heureuse ? Comment regretter d’avoir voulu vivre dignement avec la personne qu’elle aimait ? Elle aurait souhaité que la société ne soit pas ce qu’elle était, ni que les hommes soient aussi lâche. Mais qu’importe. Le vent emportera les bruits du scandale, et le jour où ces feuilles de ragot se seront dispersées, elle reviendrait dans la ville. Elle le souhaitait de tout son cœur. Une charrette l’attendait à la triste et morne gare. L’homme qui la conduisit au château n’était pas bavard. A peine lui jeta-t’il un regard. Ils traversèrent le petit village autour de la gare et montèrent sur un petit sentier vers le château. Lorsqu’ils arrivèrent dans la pénombre humide de la cours, elle descendit de voiture. La charrette repartie sans un regard en arrière, sans un au revoir. Elle resta quelques instants sans savoir quoi faire, les membres engourdis par le froid, les fesses douloureuses en raison du chemin difficile. L’humidité semblait s’infiltrer en elle. Il lui semblait que le soleil ne venait jamais, au fond de cette profonde cour. Elle devait renverser la tête pour voir le ciel, et, au milieu de ces grands murs aveugles, elle semblait prise de claustrophobie. Finalement la lourde porte en fer du donjon s’ouvrit et une vieille femme apparut. Elle s’avança d’un pas énergique, lui pris sa valise et lui dit d’un ton sec « venez, suivez-moi. La maitresse vous attend. » Elle fut surprise. Aucun mot de présentation, de bienvenue, rien. Elle suivit en courant la petite vieille. Il faisait encore plus froid et sombre à l’intérieur du château. Quelques chandelier échouait à éclairer les pièces. On la traina à travers plusieurs escaliers et plusieurs couloirs où elle entraperçut des enchainements de pièces froides, vides et humides. Partout flottait cette même odeur de moisi et de fin des temps. Une odeur de chute, d’absence de vie. Elle arriva enfin dans une pièce un peu plus éclairée, principalement par une grande cheminer où ronflait un feu généreux. Ici, il faisait un peu moins froid. Les murs étaient entièrement tapissés par des bibliothèques où reposaient un nombre impressionnant d’ouvrage. Elle n’en avait jamais vu autant. Près du feu, un canapé faisait face avec deux fauteuils. La vieille l’amena devant le canapé où était sa nouvelle maitresse. Elle s’approcha et se fendit dans une profonde révérence. « Relève-toi. Nous ne sommes pas au siècle dernier. Laisse-moi voir ton visage. » La voix était jeune et lorsqu’elle se redressa, elle fut saisit par la jeunesse de sa maitresse. Elle savait qu’il s’agissait de l’épouse du Duc de M. avec qui elle était mariée depuis 6 ans. Mais le jeune visage qu’elle voyait, engoncé dans de multiples couvertures, aurait pu appartenir à une enfant. Elle semblait minuscule sous toutes ces couches de vêtements. Et cela ne semblait même pas réussir encore à la réchauffer, elle avait les lèvres bleuis par le froid. Elle ressemblait à petite et fragile poupée, avec ce fin visage à la peau de porcelaine et aux cheveux fin et d’un blond si pale qu’ils semblaient blancs. Dans ce petit visage osseux ressortait deux immenses yeux bleus comme le ciel, d’une couleur qui semblait presque trop dense par rapport à sa peau et sa fragilité. Et dans ce regard, elle voyait une détermination inébranlable. Une flamme de volonté brulante. Et sous ce regard, elle se sentait détaillée, pesée, jugée. La jeune fille tendit un bras fin et pâle, comme une brindille. « Donne-moi ta main. » Elle attrapa la petite main glacée avec ses chauds doigts. Il lui semblait que si elle ne faisait pas attention, elle allait se briser. Le visage de l’enfant s’éclaira. « Quel âge as-tu ? - 20 ans madame. - -tu as mon âge alors. Tss…. –elle retourna sa main, son regard remonta le long de son bras, elle détailla sa poitrine, le corps de la femme en face d’elle.- Tu es grosse. Une véritable vache laitière. Toute cette chaire. Tu dois aimer te rouler dans la merde, celle qui t’a servi à séduire mieux placer que toi. C’est sûr qu’avec des mamelles pareilles… Je suis sure que si on te laissait faire, tu coucherais avec n’importe qui, comme la trainé que tu es. TU es dégoutante. Elle était ébahit, humiliée. Elle n’en croyait pas ses oreilles. Pourquoi était-elle si méchante ? Pourquoi l’avoir embauché ? - Tu seras ma suivante personnelle. Un exemple vivant de ce que je ne veux jamais devenir. Je te donnerai bien mes vieilles robes, mais tu es bien trop grosse pour rentrer dedans. Dommage pour toi. Tu devras trouver le temps de te coudre les tiennes. Ici, chacun se fabrique son uniforme. Je te donnerai le tissu. En attendant, viens, suis-moi, je vais te montrer ma chambre et ma salle de sport. Je vais te dire comment vont se passer tes journées. Et elle se releva rapidement du fauteuil. Prise d’un léger vertige, elle se tint à l’accoudoir, le temps que sa nouvelle suivante se débarrasse des couvertures qui étaient tombées à terre. EN se relevant, la jeune femme eut un frisson de surprise en voyant sa maitresse. Débarrassée de ses couvertures encombrantes, elle apparaissait vêtue d’une belle robe grise très corseté qui mettait en avant une maigreur alarmante. Elle avait un corps de petite fille, et elle semblait qu’elle allait se briser à tout instant. La jeune duchesse renvoya un regard froid à sa suivante et s’en alla d’un pas énergique. Les jours au château du duc se passait dans une routine très organiser. Tous les matins, la duchesse se levait aux aurores, enfilait sa tenue d’équitation en buvant un thé et allait faire une longue promenade à cheval. Ensuite, elle rentrait, faisait sa première séance de gym. Celle-ci pouvait durer une bonne heure. Ensuite, elle s’occupait à la va-vite des affaires courantes de la maison et de sa correspondance. Le midi, elle mangeait une pomme, un yaourt, parfois un bout de pain, mais pas plus. Pourtant, on lui montait régulièrement des plats délicieux fait par son chef étoilé, mais elle les renvoyait systématiquement, intouché. L’après-midi, elle faisait en général une deuxième séance de sport, puis une légère sieste. Enfin, elle passait le reste de l’après-midi devant le feu, sous de multiple couverture, à lire ou à coudre de belles robes. Elle avait un talent certain pour la couture. Vers 20h, elle mangeait un bouillon, un yaourt et une pomme et allait se coucher après avoir pris un long bain et s’être durement frotté la peau, presque jusqu’au sang. Sa nouvelle suivante ne la comprenait pas du tout. Tout le long de la journée, elle subissait les remontrances de sa maitresse, ses humiliations, ses plaintes, mais elle ne disait rien. Rien de tout cela ne devait l’atteindre. Dès le premier soir, alors qu’elle faisait couler l’eau du bain et s’assurait de sa bonne température, sa maitresse lui donna des robes. « -tiens, je ne les mets plus. Elles sont laides, affreuses et sales. Elles seront parfaites pour toi. Vas-y essaye ! » Elle la regardait en ricanant en coin. Les robes étaient visiblement trop petite pour la jeune femme. Elle aurait voulut refuser cette offre mesquine, mais elle voyait bien que la duchesse prenait un malin plaisir à la voir souffrir alors elle n’essaya même pas de négocier. Sans un mot de refus, elle dégrafa sa robe et la fit tomber à terre. En déshabillé, elle sentait le regard scrutateur de sa maitresse. Son regard dégouté. Elle essaya d’enfiler la robe, mais celle-ci bien sûr ne passait pas. Mais la jeune duchesse insista pour qu’elle continue d’essayer jusqu’à ce qu’elle soit parvenu à déchirer la robe de haut en bas. Elle éclata alors d’un rire cruel. « Puisque c’est comme ça, la vache, tu vas rester en déshabiller. Je suis sûr que pour toi, tu es mieux comme ça ! TU ne dois pas avoir l’habitude de t’habiller, hein ?! » Et sur ceux, elle se tourna pour que la servante lui délasse son corset et enlève ses habits. La jeune femme ne dit rien, le cœur au bord des lèvres, essayant de ravaler ses larmes et de ne surtout pas pleurer. Si elle pleurait, sa maitresse avait gagné. Elle aurait réussi à l’atteindre. Elle déshabilla la jeune femme, dévoilant un corps mince, musclé, sans une couche de graisse, complètement androgyne. Ses longues jambes étaient fines comme deux baguette, son ventre extrêmement plat, une très légère poitrine s’esquissant sur son torse. Et une peau blanche et pure comme une page vierge sur lequel se sculptait durement les os des hanches, des côtes, formant une striure régulière autour du début de velouté de la poitrine. Les clavicules ressortant comme un collier autour de son cou. Elle semblait rayonner d’une beauté fugace, du dernier éclat de la fleur avant sa fin. Elle rayonnait d’une beauté maladive, du dernier éclat de vitalité. Elle resta là, à l’admirer quelques secondes avant de se détourner, honteuse. Elle l’entendit rire derrière son dos pendant qu’elle se penchait pour ramasser la robe abandonné, sacrifié pour le caprice d’une enfant. Et en se relevant, elle aperçut son reflet dans une glace. Et elle se parut difforme. Enorme. Pourtant on l’avait souvent considéré comme quelque de beau, avec sa vitalité généreuse, sa féminité pleine et entière. Elle s’observa quelques seconde et refusa de juger ce corps qui l’avait soutenue, qui l’avait porté tout ce temps. Elle était ce qu’elle était, et sa vie lui appartenait. Quelqu’un avait aimé ce corps, l’avait fêté, l’avait admiré. Elle avait souffert de la faim, dans sa jeunesse, et, lorsqu’elle était rentrée au service d’une maison pour la première fois, elle s’était juré qu’elle ne reviendrait jamais à cet état-là, qu’elle n’aurait plus jamais faim. Qu’importe les caprices des nantis, elle savait qui elle était. Une semaine plus tard, la duchesse reçut la visite de sa mère. Pour l’occasion, celle-ci demanda sa suivante, dans un sarcasme, d’essayer de s’arranger pour ne pas lui faire honte avec ses allures de truie. Mais la jeune femme était sûre d’elle. Elle avait réparé la robe, l’avait arrangé, et, elle le savait, maintenant, celle-ci lui allait plutôt bien. Lorsque la mère de la duchesse, elle alla rejoindre les autres serviteurs pour lui ouvrir dehors. La jolie robe était bleu sombre avec un corset gris perle et des nœuds bleus ciel. Elle avait agrandis le décolleté en rectangle qu’elle avait entouré de dentelle. Elle avait enlevé des nœuds et globalement alléger la décoration. Sur le corset, elle avait rajouté des bandes de tissus qu’elle avait mis dans des coloris légèrement différent pour créer un jeu de patchwork. L’ensemble était des plus jolies, mettant en valeur ses formes et sa peau couleur caramel. La duchesse ne la remarqua pas tout de suite, trop préoccupé par l’arrivée de sa mère. Mais lorsque celle-ci descendit de voiture, elle aperçut la jeune femme et sa première phrase fut pour elle « Vous devez être la nouvelle servante. Le docteur N. m’a dit beaucoup de bien de vous. Je comprends mieux pourquoi. Cette robe vous va beaucoup mieux qu’à mon idiote de fille.- puis elle se tourna vers sa fille, qui, toujours en révérence, la saluait d’un ton polie auquel elle ne répondit pas.- Tu es toujours aussi maigre. Tu es d’une laideur ma fille ! ça ne m’étonne pas que ton mari se détourne de toi et préfère les gitons ! » Et elle rentra dans le château, laissant la sa fille, le visage penché vers le sol, humilié. Toute la soirée, sa mère adressa des remontrances à sa fille. Elle déshonorait sa famille, son mari courant les hommes et provoquant scandale sur scandale à la capitale. Elle avait eu de la chance de se trouver une nouvelle suivante, une qui ne pouvait refuser l’offre. Heureusement qu’il y avait eu ce scandale à son sujet ! Sinon, le château était trop froid, trop humide, trop sale, il tombait en ruine, il puait. Elle critiqua le service, les plats, sa manière de manger, sa manière de se tenir. Le soir venu, mère et fille firent une partie de carte et c’est avec bonheur qu’elles virent la vieille pie bailler et aller se coucher dans la chambre d’ami (qui était d’un sinistre déprimant.) La jeune duchesse, ce soir-là, alla elle aussi se coucher tôt, et, derrière la porte, sa suivante l’entendit pleurer dans son grand lit froid. La mère ne resta que deux jours auprès de sa fille où elle la couvrit de reproche. Pour une fois, celle-ci cessa ses plaintes, elle fut presque gentille. Quand elle partit, la maison entière se remit à respirer. Si la duchesse était pénible avec tout le personnel, il y avait une personne qu’elle ne supportait particulièrement pas. Elle ne supportait tellement pas sa présence qu’elle ne pouvait rester dans la même pièce. Il s’agissait du jardinier. Un jour, la suivante le rencontra en allant explorer le château. Elle avait du temps de libre dans ses journées, et le temps ayant été clément et doux pendant quelques jours, elle se décida à aller voir les différents étages de l’immense bâtisse où elle n’avait jamais mis les pieds. Le personnel et la famille n’utilisait que le tiers de celui-ci. Il avait été construit à une époque ancienne où un village entier pouvait vivre sous ses murs, avec une garnison. Une époque de guerre, de seigneurs et de serf. De cette époque, il ne restait que des étages vides remplis de l’éclat d’une puissance passé. En traversant ces salles froides et vides, les murs lui chantaient le fracas des armes anciennes, des cris et des ménestrels. Maintenant il ne restait plus que la moisissure, quelques tapisseries méconnaissables racontant les légendes d’une famille ancienne. Des tableaux à moitié moisis portant le portrait de personnages oubliés qui semblait atteint d’une étrange maladie incurable qui les rongeait peu à peu. Enfin, en montant sur le toit du château, elle arriva dans un grand jardin. Là, à l’abri des regards, en plein soleil, poussant de multitudes de fleurs, de plantes odorantes. Quelqu’un avait accroché dans ce lieu de souvenir et de mort un bout de paradis. Elle resta un instant ébahie, admirant l’harmonie des couleurs sous ses yeux. Elle ne remarqua pas tout de suite le jeune homme, là au milieu des fleurs. Il s’approcha d’elle. « -bonjour. Je suis le jardinier du château. Que puis-je faire pour vous, lui dit-il dans un sourire. » Elle le regarda. Elle avait beaucoup entendu parler de lui, dans les cuisines. Il s’agissait d’un amant du duc, qu’il avait ramené et à qui il avait offert ce poste de jardinier. Un coup de cœur, un coup de folie, disait-on dans les cuisines. Il n’avait pas mérité sa place. Pourtant, selon ce qu’elle voyait, il l’avait mérité. Elle le dévisagea. Il n’était même pas beau, même si il avait un sourire communicatif. Rapidement, elle se lia d’amitié pour le garçon. Il était très gentil et drôle. Il ne se faisait pas d’illusion sur la constance du duc et ses chances d’avenir. Néanmoins, ces talents de jardiniers avaient tapé dans l’œil du duc, et il espérait, à défaut de rester son a amant, se faire reconnaitre comme jardinier auprès de lui. Il avait construit ce bout de paradis pour lui. Pour lui offrir un peu de paix, pour oublier le jugement des gens et son propre déchirement. Car il avait choisi de ne pas lutter contre ce qu’il était. Il avait essayé, il avait voulu que ça marche avec sa femme, mais il ne pouvait être heureux auprès d’elle. Il l’avait donc laissé ici, pour qu’elle ne souffre pas des ragots, dans l’espoir qu’elle se rétablirait de l’étrange maladie qui semblait la ronger. Mais c’était sans effet. La duchesse faisait régulièrement des malaises, et, toutes les semaines, le médecin passait en lui conseillant de plus manger. Il finit par prendre la suivante à part « Mon enfant, je t’ai recommandé à cette famille pour te sauver de la rue. Tu n’aurais plus trouvé de travail après le scandale que tu as provoqué. Mais il faut que tu fasses quelque chose pour ta nouvelle maitresse. Si elle continue ainsi, elle mourra. Il faut qu’elle mange. Si elle meurt, tu perdras ton travail et plus personne ne te prendras à ton service. Jamais. Tu seras à la rue. Et que feras-tu alors ? » La jeune femme était acculée. Elle se rendait bien compte de la gravité de la situation, mais que pouvait-elle faire ? Si elle ne voulait pas aller mieux, elle était impuissante à l’aider ! Aidant sa maitresse tous les soirs au bain, elle avait conscience du danger. Et elle désirait sincèrement l’aider. Car elle avait pitié de cette pauvre enfant, qui avait grandi face une mère mesquine et dur, et qui n’avait même pas pu trouver dans le mariage l’amour et le soutient qui lui manquait. Elle avait connu trop jeune un aspect de la chair et du désir qui avait faussé sa vision. Mais malgré toute sa bonne volonté, elle ne comprenait pas du tout la duchesse. Car la duchesse avait des habitudes alimentaires des plus étranges. Ne se nourrissant de rien ou presque, parfois, elle se gavait jusqu’à s’en rendre malade. Puis pendant plusieurs jours, elle avait la nourriture en horreur après l’orgie qu’elle avait faites. Elle ne mangeait que des yaourts et des pommes, un peu n’importe quand, et parfois, lui venait des envies subites. Alors, elle se mettait à manger d’un aliment jusqu’au dégout, prise d’une compulsion nerveuse. Tous les matins, et tous les soirs, elle se mesurait le tour des cuisses, de la taille, des bras, elle se pesait, et si elle avait pris un centimètre ou un kilo, gare au scandale qu’elle faisait. Elle fondait alors en larme, s’arrachait les cheveux, allait se faire vomir, criant qu’elle se sentait laide, difforme, grosse, et bien souvent, elle finissait en cherchant des ennuis à sa suivante. Celle-ci faisait preuve d’un stoïcisme à toute épreuve. Elle ne comprenait rien de cette maitresse, et finissait par trouvait ses simagrées stupides. Enfant, elle avait souffert de la faim, et elle ne comprenait pas pourquoi cette femme aimait autant cette sensation de légèreté qu’elle procure. Elle préférait se sentir forte, sentir la vie battre en elle avec jouissance. Toutes les semaines, le médecin venait pour la soigner de maux imaginaires dont elle souffrait. Celui-ci, impuissant à l’aider, lui proposait des remèdes mais surtout des régimes, lui expliquant sans cesse qu’elle devait manger. En général, après la venue de celui-ci, elle allait s’effondrer dans son lit, en larme « Personne ne me comprend ! Je voudrais bien manger, être normal, moi ! Mais tout ça, ça me dégoute ! Personne ne comprend mon malaise ! Mon mari m’a abandonné ! je suis dans un endroit horrible ! » Sans jamais rien dire, sa suivante avait horreur de ces jérémiades. Pour la faire tenir, la faire aller mieux, elle se mit, sans l’avis de sa maitresse, à monter systématiquement des bons plats des cuisines, léger et sain, aux heures de déjeuner et diner. Elle enleva les corbeilles de fruit et ordonna aux autres servants de ne plus lui monter de yaourts à n’importe quelle heure. La jeune maitresse tint ainsi une journée sans manger, sans toucher au plat, refusant tout aliment autre que ses habituels. Puis, le lendemain, trop faible et dévoré par la faim, elle mangea son assiette avec appétit. Malheureusement, son estomac avait tellement perdu l’habitude de manger, qu’elle se rendit malade avec le peu qu’elle avait ingéré. Tous les servants la virent avec pitié rendre le repas normal qu’elle avait ingéré. Dans les cuisines, tous ses collègues lui dirent que ce qu’elle avait fait était stupide, qu’il ne servait à rien de vouloir l’aider. Autant en profiter, comme elle renvoyait tous les plats, ils pouvaient se servir, et comme elle était trop faible pour s’occuper correctement de la maison, elle ne voyait pas qu’à part les quelques pièces où elle vivait, le reste tombait en ruine. Pourquoi chercher à la rendre moins laxiste ! Le soir, ayant pris deux cent grammes de son repas, elle exigea que la jeune femme la servit pendant une journée entièrement nu. Elle dut ainsi affronter les regards lubriques et moqueurs une journée entière, complètement glacée par le froid et l’humidité ambiante. Après cet incident, elle abandonna tout espoir. Heureusement pour elle, le jardinier était devenu son ami et sa bouffée d’air frais après les journées froides et lourdes au château. Le jeune homme bien vivant et riant la rafraichissait par sa joie et son bonheur simple. Finalement, la saison passa, et le duc revint au château. Placée en rang devant les portes avec leur maitresse, ils attendirent sa venue. Enfin, avec deux bonnes heures de retard durant lesquelles ils durent rester là sans bouger, il arriva. Le jeune homme qui descendit de la calèche était de haute stature, les épaules larges et viriles. Il respira la force tranquille. Il avait les traits du visage fin, presque féminin, avec de grands yeux noirs et d’épais cheveux noirs qui tombaient sur ses épaules en bouclant. La jeune femme comprit, en voyant sa maitresse perdre un peu son sang-froid et rougissant, balbutiant un salut, que sa maitresse aimait cet homme, son époux. Que le destin était cruel de lui donner l’homme qu’elle voulait pour ne pas en être aimé ! Elle avait du tellement le haïr après son mariage pour avoir fait ce qu’il avait fait, pour finalement se mettre à l’aimer au moment il n’y avait aucune chance qu’il y ait quoi que ce soit entre eux. Elle comprenait sa tristesse Mais un deuxième homme descendit de la calèche. Grand, un peu fort, les cheveux poivre et sel, le visage rond et souriant, il devait avoir la quarantaine bien tassé. A sa vue, son cœur s’arrêta. Que faisait-il ici ? Elle avait quitté la ville à cause de lui, et la seule joie qu’elle avait de venir s’enterrer ici, aussi loin de toute civilisation avait été qu’elle savait qu’elle ne le reverrait plus ! A sa vue, elle se sentit mal, le cœur lourd, au bord des lèvres, près à exploser. Il la vit, s’avança ver elle et prononça quelque mot qu’elle n’entendit pas. Paniquée, elle plongea en révérence et s’enfuit, s’excusant, elle se sentait mal. Elle courut jusqu’à sa chambre où elle s’enferma pour pleurer. Il l’avait abandonnée, il l’avait laissée toute seule affronter les mauvaises langues et les critiques, les insultes et les moqueries, et il revenait, tout sourire, comme si rien ne s’était passé. Leur histoire avait commencé comme malgré eux. Elle était au service de sa famille depuis quelques années quand, suite à un départ, elle avait monté en grade pour devenir l’une des servantes personnelles de la comtesse. Elle avait déjà aperçu Monsieur le Comte à de nombreuse reprise et elle avait entendu parler de sa gentillesse et de sa droiture. Au service de la comtesse, elle se rapprocha de lui. Au départ, elle n’était pas attirée par lui, il aurait l’âge de son père, mais la jeune femme se faisant remarquer par son dévouement auprès de sa maitresse, elle en vint à échanger quelques mots avec lui. Elle fut rapidement touché par le poids, la responsabilité qui pesait sur ses épaules et elle devint rapidement une confidente. Puis, comme une évidence, ils finirent un jour à passer la nuit ensemble. Il n’avait jamais vraiment aimé sa femme, s’étant marié avec elle par convenance, par intérêt. Ensemble, ils liaient les deux plus grandes familles de la région. Mais il ressentait pour la jeune femme un véritable amour, une véritable passion. Il voulut faire savoir leur relation, il voulut, contre son avis, divorcer de sa femme pour l’épouser. Malheureusement, cela fit un scandale monstrueux qu’il n’assuma pas. Revenant sur ses paroles de la protéger, il fuit dans sa maison de campagne, la laissant seule affronter la haine de sa maitresse et de la société tout entière. Elle fut montrée comme un animal de foire, humilié, battu. On la jugea, et elle faillit même finir dans un institut. Heureusement, le docteur N. la prit en pitié et la recommanda à cette famille pour un travail. Elle partit avec joie de la ville, le cœur en deuil. Elle passa la soirée dans sa chambre, se sentant mal. Puis, le lendemain, dès que toute la maison fut au réveillé et au travail, elle sorti et monta sur le toit en quatrième vitesse. Il fallait qu’elle parle à son ami. Bouleversé, elle ne remarqua pas tout de suite qu’il avait de la compagnie. Le duc était avec lui. Lorsqu’elle s’en rendit compte, elle se fendit en révérence et s’excusa platement. L’homme se pencha vers elle, la fit s’assoir et s’excuse. « -c’est entièrement de ma faute ! J’aurais dû me douter que cela vous bouleverserait. Mon ami est parti ce matin à l’aube, je crois qu’il avait peur de vous revoir. Il s’en veut beaucoup pour ce qu’il a fait, vous savez. J’avoue que j’étais impatient de rencontrer la femme qui la bouleversé à ce point. Je comprends maintenant, vous êtes très belle. -Merci monsieur, c’est trop aimable. Mais c’est de ma faute si … -ne dites pas de bêtise. Quand il y a de l’amour, il n’y a pas de faute –lui dit-il en souriant. – Je serais le dernier des idiots à vous juger ! S’il y a faute, c’est moi, car j’ai cru ma femme quand elle m’a envoyé cette surprenante lettre où elle me demandait de l’amener pour vous faire la surprise. J’ai été stupide, j’ai cru que vous étiez devenu amies et que vous aviez émis le souhait de le revoir. J’aurais dû me douter d’un problème. Mais j’ai la faiblesse d’espérer qu’un jour elle ira mieux. -je crains que pour elle, il n’y ait plus rien à faire.- répondit le jardinier d’un ton cynique. Le duc soupira -en effet. Peut-être est-ce de ma faute. Elle était trop jeune quand nous nous sommes mariés et j’étais trop bête pour comprendre qu’il y a des choses qu’on ne doit pas faire à un enfant. Et elle doit subir l’humiliation de savoir que je ne l’aime pas. Pourtant, je ne veux pas, je refuse de lui mentir. Je n’aime pas les femmes, je ne les ai jamais aimés. J’ai essayé d’être son ami, à défaut d’être son amant, mais sans succès. C’est stupide, mais je voudrais la voir bien. La voir femme ; Pas avec ce corps atroce qu’elle s’inflige. Elle se punit de quelque chose pour lequel ni moi, ni elle ne pouvons rien. -pardonnez-moi de vous suggérer ça, mais, quand j’étais en ville, il y avait des médecins de l’âme, de l’esprit, avez-vous déjà songé à la faire soigner par eux ? -oui, bien sûr, et je l’ai même déjà envoyé en maison de santé. Mais elle refuse avec autant de force les soins que la nourriture. Je crois que ça la rend heureuse à sa façon de voir les gens autour d’elle s’inquiéter pour elle. Elle confond l’inquiétude qu’on a en la voyant et l’admiration qu’on éprouve envers une belle personne, je pense. -ou alors c’est qu’elle se complait dans son mal-être. Lui répondit-elle. Il la regarda surpris -vous êtes dure ! -Je sais, mais je ne sais plus quoi penser. Elle est mal et pourtant, elle ne fait rien pour aller mieux. Elle doit avoir un mode de fonctionnement trop opposé au mien, je pense, pour que je puisse la comprendre. Malgré toute la tristesse, tous les désespoirs que l’ai pu éprouver, je n’ai jamais voulu faire étalage de mon malheur, j’ai toujours trop eu de respect pour moi-même, trop de fierté pour me laisser aller. Je veux vivre, quoi qu’il arrive, vivre pleinement. Et je trouve que ce refus est d’une tristesse ! ah, la saveur, la joie contenue dans les bons plats ! Le compte éclata de rire, ainsi que son amant. –Tu as raison, lui répondit-il. La saveur de la vie ! Ils se turent un instant et admirèrent le bout de paradis sous leurs yeux, profitant de la chaleur du soleil. Le Duc se tourna vers elle – Malgré tout, je suis heureux que vous soyez ici. J’espère que vous resterez longtemps avec nous. Je suis sûr que si il y a quelqu’un qui peut l’aider, c’est vous, en essayant de devenir son amie. -Pour cela, encore faudrait-il qu’elle me laisse approcher un peu son cœur. Quoi que je me doute qu’elle s’amuse bien à chercher tous les jours des moyens différents pour m’embêter. Le soir même, elle reparut au côté de sa maitresse. Elle fit comme si de rien n’était. Ce n’était qu’une journée comme une autre. Elle s’excusa pour son absence « en raison d’un rhume passager ». Mais elle sentait sur elle le regard scrutateur de la duchesse qui s’attendait à une réaction de sa part. Finalement, elle lâcha « - Tu sais, c’est moi qui ai demandé à Monsieur d’amener le Comte avec lui. Je lui ai dit que tu serais heureuse de le voir. -je sais. J’ai parlé à monsieur le Duc. Il me l’a avoué. Elle semblait déçue par le manque de réaction de la jeune femme. -tu as dû être bouleversé de le voir. Je le sais, je l’ai vu. Ça t’a fait du mal, n’est-ce pas. Pourtant, ce n’est pas comme si une truie dans ton genre était capable d’aimer. Tu as dû le tromper déjà. Je suis sûr que tu couches avec des hommes ici. Je lui ai dit d’ailleurs. Que tu n’avais pas attendu pour mettre quelqu’un d’autre dans ton lit. Elle observa par-dessus son épaule la jeune femme. Celle-ci, tout en lui brossant les cheveux se concentrait pour garder son calme. -tu m’en veux, n’est-ce pas ?! tu es furieuse, non ?! -non, Madame. Vous avez raison, je ne suis qu’une pauvre truie. – et elle la regarda effrontément dans les yeux. La duchesse perdit son calme. Elle se leva , se retourna et prit la jeune femme par les cheveux. -Avoue ! avoue !!! Je n’aime pas les menteuses ! Tu me détestes ! Comme tout le monde ici ! Comme mon mari ! Comme ma mère ! Je suis horrible ! je suis affreuse ! Tu me hais, allez, avoue-le ! La jeune femme, qui était tombé au sol quand elle l’avait attrapé par les cheveux la regarda au travers de ceux-ci, lui donnant un air féroce, le regard dur. -NON ! Je ne vous hais pas ! Vous me faites pitié ! –elle était emportée par sa colère, par tout ce qu’elle avait supporté sans bronché parce qu’elle valait mieux que la pauvre créature devant elle. – Vous êtes née avec une cuillère en argent dans la bouche, vous auriez pu ne jamais souffrir de la faim, mais vous vous payez le luxe de vous affamer alors que d’autre en meurt, pas si loin d’ici ! Et toujours à vous plaindre ! Mais, première nouvelle, nous avons tous des problèmes relationnels avec nos mères ! Je ne connais pas une personne qui n’en a pas !! Quand je pense à la volonté que vous mettez pour refuser de manger, vous pourriez la mettre dans quelque chose de plus sain. En rétablissant le château, par exemple, pour en faire un endroit plus agréable à vivre ! Mais vous préférez refuser de vivre. Car c’est ça qui vous dégoute en mangeant, c’est que vous vous donnez de la vie, de l’énergie. On ne choisit pas de vivre, mais on peut choisir comment on peut vivre ! Si vous voulez mourir, choisissez au moins un moyen plus rapide et moins pénible pour votre entourage ! Cette volonté aurait pu servir à vous trouver des amants, à faire de votre mari un ami, mais vous êtes heureuse d’être seule, ça vous donne une bonne raison d’être malheureuse ! Et vous ne supportez même plus les gens heureux autour de vous ! –Peu à peu, sa colère dégonflait. Elle se sentait soulagée, vidée, même si elle craignait de la suite des évènements- oui, vous m’énervez. J’ai vécu dans la rue, j’ai eu la chance de m’en sortir et je refuse d’y retourner. Et non, je ne me considère pas comme une beauté, mais ce corps, c’est le mien, et j’en suis fière, malgré ses défauts. Je l’aime et c’est pour ça que je lui pardonne. Il ne sera jamais comme dans mon idéal, et alors ?! Il me soutient, me procure du plaisir, et c’est déjà le plus important. Moi, je veux vivre cheque instant pleinement, même si c’est dans la douleur. Car j’accepte de souffrir car je sais qu’après le malheur vient la joie. Vous pourriez être belle, si vous laissiez à votre corps le soin de grandir, de vieillir. Vous n’avez plus quatorze ans, votre corps non plus. Ce n’est pas en vous affamant que vous retiendrez le temps. Vous pourriez être la femme la plus belle du pays, j’en suis sure, car moi, moi qui ne suis qu’une femme, je vous trouve belle. La jeune duchesse lâcha les cheveux qu’elle tenait et la jeune femme en face d’elle put se relever. Elle la regarda, interdite, assommée par sa diatribe. Jamais personne n’avait osé lui dire cela ! Elle la renvoya sèchement, claquant la porte derrière elle. Puis elle se jeta dans son lit. La jeune servante regagna son lit, un peu penaude de s’être laissé emporter, un peu coupable, mais vraiment soulagée. Elle sentait que, si sa maitresse acceptait ses paroles, alors, elles pourraient peut-être devenir amies. Et avancer. Le lendemain se leva dans le calme. Comme à son habitude, la jeune suivante s’habilla discrètement, puis elle alla allumer un feu dans le salon et la salle de sport pour les réchauffer. Puis elle alla chercher l’eau chaude pour les ablutions matinale de madame. Quand elle arriva dans la chambre, elle s’aperçut tout de suite que la jeune femme ne bougeait pas. C’était étrange. Elle avait le sommeil extrêmement léger et était toujours réveillée quand la suivante venait. Sa plainte du matin était toujours envers ses pas lourds de vache. La jeune femme s’approcha du lit et appela. Ne voyant pas de réaction, elle lui toucha la main. Celle-ci était froide. Ne réussissant toujours pas à l’éveiller, elle lui toucha la joue. Elle était froide aussi. Elle l’appela plus fort. Rien. Ce n’était pas possible. Elle ne pouvait pas être ….. Elle était toujours glacée, son organisme ne pouvant la réchauffer. Elle essaya encore et encore jusqu’à ce que la vieille servante, alerté par ses cris vienne. Elle regarda l’enfant, et, sans même la toucher, sut « -elle est morte. Elle a eu ce qu’elle voulait. Elle est morte, on ne peut plus rien faire pour elle. » Et, en dépit de sa colère envers la morte, la suivante sentit son cœur se déchirer. Elle n’avait jamais voulu cela. Elle l’avait tué ! Elle aurait dû faire plus attention à elle ! La forcer à manger ! Comment allait-elle vivre sans elle ! car, en dépit des remontrances qu’elle subissait, elle ne s’était jamais imaginé partir de là ! Elle avait sincèrement souhaité pouvoir aider la jeune femme, et pouvoir continuer d’être à son service. Mais plus que tout, elle se sentait coupable. Elle resta en larme à son chevet le temps que le médecin arrive. Celui-ci examina le corps et se tourna vers la jeune pleureuse « Elle a fait une crise cardiaque. Vous n’y êtes pour rien. Cela faisait longtemps qu’elle courrait ce risque à force de se malnourrir. Je l’avais prévenu -Mais… mais hier soir, nous nous sommes disputé ! je lui ai dit des choses horribles ! Je lui ai dit qu’elle me faisait pitié ! -Mais elle faisait pitié ! C’est le moins que l’on puisse dire ! Vous êtes une bonne âme pour n’avoir eu pour elle que de la pitié. J’en connais d’autre qui aurait eu pour elle de la haine. Elle a cherché ce qu’elle a eu. Vous avez fait ce que vous avez pu. Dispute ou pas dispute, elle serait morte cette nuit. » La jeune femme s’effondra sur un canapé, trop faible encore pour pouvoir pleurer, trop vide pour pouvoir même penser. Elle sentit une main sur son épaule. C’était le duc. Il avait le regard plein de larme. « -ne vous en voulez pas trop. Nous sommes tous coupable de n’avoir pu l’aider, mais on ne peut aider quelqu’un qui refuse tout aide, qui refuse de voir la vérité en face. J’aurais aimé qu’elle comprenne que nous sommes les seuls acteurs de notre bonheur. Au moins, là où elle est, j’ai l’espoir qu’elle est heureuse. Qu’elle a trouvé la paix. » Peu de temps après, la jeune Duchesse fut enterré dans la montagne, non loin du château. La cérémonie fut très simple, et peu de gens vinrent. Elle n’avait jamais eu vraiment d’’ami, se refusant à sortir, à aller faire la fête, elle ne voulait pas que les gens voient qu’elle ne mangeait pas. Le duc continua de faire travailler la jeune suivante qui entreprit, à sa demande, des travaux de rénovations dans le château. On ouvrit de grandes fenêtre dans les anciens appartements de la duchesse on fit abattre le mur d’enceinte de moitié pour faire entrer la lumière dans la cour où l’on installa des parterres de fleurs. On remit à neuf les anciens appartements et on fit naitre une immense salle de bal. On installa des lustres, on fit installer l’électricité pour éclairer ces grandes pièces que l’on ameublit confortablement. Le château eut droit à une seconde jeunesse, et, dans un dernier éclat de fin de dynastie s’y tint de magnifique réception. Le duc ne se remaria jamais, resta fidèle à son cher jardinier, mettant un terme à sa lignée. Toujours indifférent du regard d’autrui, il se moqua des rumeurs comme quoi, avec la suivante de la duchesse, ils l’avaient tuée. Elle-même vécu longtemps étouffé par l’ombre de la Duchesse, rongée par sa culpabilité. Mais elle refusa de se laisser abattre, et elle vécut, toujours fidèle à ses principes et à son cœur, sans jamais renoncer, comme elle aurait aimé que son amie vive. P.S: il y a des fautes d'orthographes !!! Désolééééééée !!!
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