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Votes concours Vers à Lyre N°4
(Sujet créé par Kyr l 26/08/08 à 01:05)
Voici venu le moment de voter !!
Nous n'avons reçu que 5 textes pour ce concours mais quelle qualité ! Bravo à nos fabulistes !
Il s'agit maintenant de les départager et de déterminer lequel sera publié.
Bien sur, le texte pour lequel vous voterez doit tout d'abord vous plaire ou vous toucher particulièrement mais afin de vous aider voici quelques exemples de critères :
- respect du thème : "voyage"
- respect de la contrainte : "la fable"
- régularité et musicalité des vers
- richesse des rimes, du vocabulaire
- originalité
Prenez le temps de bien lire chaque texte à tête reposée et non à toute vitesse et n'oubliez pas que vous pourrez toujours changer votre vote jusqu’au 15 septembre 2008 en m'envoyant un MP.
Pour voter : Poster ici, dans ce sujet, à la suite de mon message pour dire « je vote pour le texte n° ## »… N’envoyez de MP que pour corriger un vote déjà donné.
Le règlement est toujours à votre disposition si vous le désirez ici :
http://vers-a-lyre.123.fr/forum/viewtopic.php?t=430
PS : pour les membres de l'équipe VàL pensez que vous ne votez que sur le forum du mag
Vierge de la lance qui distille et pête une durite à l'occasion
Texte n°1
Le renard et le chat
Un renard et un chat, tous deux fieffés compères,
Pour fêter l’an nouveau partirent en voyage.
Les astucieux larrons quittèrent leur repaire,
Quelques croûtons de pain pour unique bagage.
De prime le chemin fut plaisant et joyeux.
Chat et renard fringants marchaient d’un pas allègre,
Humaient les doux parfums et régalaient leurs yeux.
Mais n’ayant pas choisi pour partir un jour maigre,
Bientôt leur estomac tomba dans leurs talons.
Le ventre du goupil se mit à grommeler.
« Je croquerais, dit-il, entier, un étalon !
— J’en vois un dans ce pré, un beau, un pommelé ! »
L’avisa le matou, riant dans ses moustaches.
Le rouquin circonspect jugea que le festin
Présentait quelque écueil, bien qu’il ne fût pas lâche.
Un seul coup de sabot scellerait son destin !
Minet, lui, se voyait dégustant un bon steak
Car déjà le soleil entamait son déclin.
Il aurait avalé un jars plumes et bec,
Ou gobé un cent d’œufs en un unique clin.
Mais l’habitant du pré toisait presque deux mètres
Et de quatre sabots ses pieds étaient chaussés.
A peine dans son champ, il les enverrait paître
Les étoiles au ciel ou l’herbe du fossé.
Renard n’était pas chaud à tenter l’aventure,
Le chat s’en aperçut à sa mine sournoise.
« Je suis de la noblesse et lui de la roture,
Je déciderai donc sans supporter de noise
L’habile stratégie qui nous vaudra bombance »
Le félin sûr de lui prit un air important :
« Voilà comment agir : Par une absurde danse,
Je distrairai l’équin et toi pendant ce temps,
Tu sautes sur son dos et le mords au garrot ! »
- N’est-ce pas trop risqué que d’aller se frotter
A ce fier animal ? Tenons-nous à carreau !
- Je prends tout le danger. Toi, tu n’as qu’à sauter ! »
Ce qui fut dit fut fait : le minou se trémousse
Sous les yeux étonnés du festin escompté.
Profitant du répit, soudain la bête rousse
Bondit, crocha des dents et crut avoir dompté
Le paisible bourrin un instant dérouté.
De quel droit ces deux-là, avortons faméliques
Prétendaient-ils ainsi l’empêcher de brouter ?
La bête sur son dos, accrochée comme tique,
Fut sa priorité. Ruant des quatre fers,
Le cheval furibond secoua le goupil,
Et pour en terminer, l’envoya dans les airs.
Sur sa face effarée le rouquin tomba pile.
Il y laissa ses dents, plantées dans le gazon.
Le greffier prudemment se mit hors de portée
Car sur la male faim l’emportait la raison.
« Faquins, marauds, brigands, de ma prairie sortez ! »
L’étalon fort fâché n’eut pas à répéter,
Nos deux globe-trotters aussitôt s’esquivèrent.
Le renard édenté, en hiver comme été,
Ne pourrait plus manger que laitues et que vers.
En mâchonnant ses mots, le rouquin prit grand soin
De maudire à jamais la satanée monture.
Qui veut voyager loin ménage ses morsures
Et pour garder ses dents se nourrira de foin.
Inspiré de la fable : Le Chat et le Renard. La Fontaine
Texte n°2
voyage de vie pour une chatte et un miroir
-Petite chattes noir', vivant sur le trottoir...
se reflètent vos âmes dans nos grands yeux miroirs
-assez de battre campagnes
-soyez donc nos compagne !
-A deux en ce pays, nous serons plus sage
-ben faisons voyage
je t'offre un toilletage
tu y verras en moi ton beau pelage
attention affection, je veux en échange
comme deux humains nous sommes, mains dans la main restons
-bon, un mariage fêtons !
nos deux âmes là unissons
moralité
peu importe notre race,
abandon des chats plus ne soit
un bonheur tu feras crois moi !
Et tu auras meilleur face
Inspiré de la fable : Le chat et le miroir. De Florian
Texte n°3
L’Aveugle et le Paralytique
Deux pauvres hères souhaitèrent parcourir le monde ;
Le premier, aveugle, ne pouvait se diriger.
Seul, il errait, tel un navire, la quille brisée,
Dérivant vainement au jusant dans l’onde.
Quant au deuxième, il brûlait d’un rêve inouï
Voyager était devenu sa folle passion.
Hélas, sans le sou, souffrant de paralysie,
Il désespérait quand il vit son compagnon.
Joie étrange du mal-être qui le saisit alors
De voir la souffrance d’un autre rejoindre la sienne.
Il prit le parti de contrer le mauvais sort
En guidant l’aveugle pour soulager sa peine.
L’aveugle soutint donc un bien aimable fardeau.
Et ils purent voyager, chacun soutenant l’autre.
Alliance profitable du porteur et du flambeau,
De l’union des faiblesses, ils devinrent apôtres.
Ainsi, ils parcoururent de vastes horizons,
Virent maintes contrées où leur heureuse infortune
Attira louange pour leur usage de raison.
Quelle victoire de vaincre la nature importune !
Ils croisèrent un jour dans leurs déambulations,
Une procession joyeuse de rires auréolée.
Le paralysé fut conquis par cette vision
Et pressa son ami vers la félicité.
“Las, répondit l’aveugle, je suis exténué.
Nous avons tant cheminé, cette fête attendra.
De ma faiblesse passagère, ne m'en veuillez pas,
Mais le corps a ses limites, je dois vous poser.”
A ces paroles, le visionnaire s’apitoya :
“Je souffre d’entendre leurs rires et de n'y être point.
Quel gâchis de percevoir tant de joie non loin!”
Son compère, peinant pas à pas, lui répliqua :
“L'incompréhension entre nous deux est aisée.
Vous souffrez du cœur et moi de la plante des pieds.”
Le rêveur peut discourir de la route sans fin
Mais le porteur souffre pour arpenter le chemin.
Inspiré de la fable : L'aveugle et le paralytique. De Florian
Texte n°4
Deux dragons
Deux dragons, pris soudain
Par l'envie de voyage
Prirent billets de train
Et plièrent bagages.
Le premier - à cent têtes -
S’assoit et puis admire.
Son compère, lui, s’embête
De cent queues à tenir.
Car bien que son manège
Attire toutes les vues
L’espace sous son siège
Est bien trop exigüe.
Voisins exaspérés,
Agent SNCF…
Tous finissent par compter
Tant et tant de griefs
Que le pauvre démon,
Roué de coups, plié,
Décide l’abandon
Et s’enfuit effrayé.
L’autre diable furieux de la tournure des choses
Prend son souffle en moins d’deux et brûle ceux qui osent
- En gloussant, les naïfs - féliciter l’agent
Puis dans un coup de griffe s’envole au firmament.
Agences de transports de tous poils écoutez :
Pensez dans vos efforts à prévoir pour les pieds
Suffisamment de place pour ne pas endurer
La colère d’un as du fonctionnaire grillé.
Inspiré de la fable : Des Dragons. Esope
Texte n°5
Le moucheron voyageur
Le Moucheron, ailes déployées, ventre en avant
Avait décidé de faire le tour du monde vaillamment
Plaisant voyage, rien à l’horizon, que d’orgies
De plaisir gratuits et succulents, dans son apologie.
Le Lion, roi de la jungle, puissant et colonial
Regardait avec envie, ce petit être s’envolant
Il le vit et narguant le bestial animal
Virevolta gaiement dans les airs, hautain et insultant.
Sa majesté, remarquant ce geste outrageant
Décida sur l’instant qu’il fallait lui donner une leçon
Se dressant de tout son être, furieux et rugissant
Il lui fit vite comprendre qu’il fallait baisser d’un ton.
Le pauvre Moucheron, ignorant les dangers inhérent au voyage
Se trouva vite apeuré par ce cri, hurlement à l’allure démoniaque
Fit aussitôt demi-tour, haletant, tremblant comme au vieil âge
Se retrouva chez lui, sur son île bien connu à l’abri des attaques.
Le Moucheron comprit alors, son aventure terminée brusquement
Que le voyage avait bien sur un goût bien délicieux,
Mais qu’il valait mieux préparer l’attelage, sécurité primant
S’il ne voulait pas à nouveau tomber sur un animal audacieux.
Inspiré par la fable : Le lion et le moucheron. La Fontaine
C'est vrai que ce n'est pas la bousculade effrénée pour voter et peu de participants aussi au concours. Qui sait, certains sont partis en Voyage pour de bon?
De très beaux textes en tout cas, dans différents styles, ce qui ne gâche rien.
Vierge de la lance qui distille et pête une durite à l'occasion
Merci à tous pour votre participation et vos votes !
Voici les résultats de cette quatrième édition du concours interforum VaL !!!
En troisième place (avec 9 voix) :
Des Dragons - Texte n°4
En seconde place (avec 10 voix) :
L'aveugle et le Paralytique - Texte n°3
Et en bon premier (avec 23 voix !!) :
Le renard et le chat - Texte n°1
C'est donc Aelghir, auteur du texte n°1 qui remporte ce concours pour le forum La Pierre de Tear - Grimoire et qui sera publié dans le prochain numéro "Voyage" de Vers à Lyre.
Vierge de la lance qui distille et pête une durite à l'occasion
Je profite du topic pour vous annoncer que le prochain appel à texte et images est lancé :
Folie
Qui a la folie d’être raisonnable ?
Laissez-vous donc aller un peu à l’introspection, pour dépister les recoins les plus excentriques, les plus passionnés, les plus saugrenus de votre âme. Parlez-nous d'instants absurdes, tracez dans les rondeurs des lettres ou des dessins les libres arabesques du délire…
Peut-être en flirtant avec les frontières de la logique apercevrez-vous les orées de la sagesse ?
L’équipe de Vers à Lyre vous invite à déterrer et à semer aux quatre vents les grains de folie que vous renfermez. Envoyez-nous des œuvres bercées par « la folle du logis » jusqu’au 31 décembre 2008.
En troisième place (avec 9 voix) :
Des Dragons - Texte n°4
En seconde place (avec 10 voix) :
L'aveugle et le Paralytique - Texte n°3
Et en bon premier (avec 23 voix !!) :
Le renard et le chat - Texte n°1
C'est donc Aelghir, auteur du texte n°1 qui remporte ce concours pour le forum La Pierre de Tear - Grimoire et qui sera publié dans le prochain numéro "Voyage" de Vers à Lyre.