La Pierre de Tear fait peau neuve ! L'aventure continue sur www.pierredetear.fr !
L'ancien site est a présent archivé pour la postérité et en mode "lecture seule". Vous pouvez consulter l'ensemble du contenu et des anciennes discussions du forum,
mais plus créer de nouveaux topics ni écrire de nouvelles réponses.
Je ne suis pas d'accord. A 15 ans, on ne se rend pas encore compte des conséquences. Si un jour, en France, et quelque soit le crime commis, j'entends qu'un ado est condamné à la prison à vie, je hurle de désespoir
Si on est majeur qu'à 18 ans, c'est parce qu'avant ça, on est pas considéré comme responsable, donc... faut suivre cette logique, non?
Quand je pense qu'aux Etats-Unis, des gosses de 16 ans peuvent être condamnés à mort, alors qu'ils n'ont pas le droit de boire d'alcool avant 21 ans, où de se balader dans les rues après 22h avant 18... j'espère bien ne jamais voir ça en France.
à 15 ans, on est plus qu'assez âgé pour comprendre la notion du bien et du mal, et de les différencients, autant que quelqu'un de 18, 30 au 90 ans serait le faire. Plus les gens agiront de cette façon, " il est jeune, inconscient, il ne savait pas ce qu'il faisait, il a encore tout son avenir devant lui" plus cela empire les choses car en disant cela, ça revient à dire " ce n,est pas si grave, qu'il ait voler une voiture, violé une pauvre fille ou tuer quelqu'un", il n'a pas 18 ans!" La jeunesse n'est pas une escuse. loin de là. C'est pas comment ça qu'on les apprends à se responsabiliser. tout ce qu'on leur apprend présentement que ce n'est pas si grave de commettre des crimes dès qu'on est jeune et de ce fait, il est inutile de leurs donner des conséquences. et je rejoint Harfang et Aelghir: "pourquoi ce gêner de voler, violer, etc., il va rien nous arriver et on est jeune, on a tout les droits!"
Si un adolescent de 15 ans commet un meutre, qu,est-ce qu'il va lui arriver? Il ne va sans doute même pas aller dans une vraie prison. Il va être envoyé dans un centre spécialisé, avec une liberté restreinte, suivit pas des psychologues durant...2- 3 ans? après, il va encore être suivi, mais d'un peu plus loins...et puis...fin.
Mais, si c'est un adulte de 18 ans, lui, qu'est-ce qu'il va lui arriver? Des années et des années de prison ferme, voir dans certains cas, la prison à vie...
Mais quelle est la différence entre un typde de 15 ans et de 18 ans? à part le droit de boire et tout et tout?
Si comme tu dis que si jamais un ado est condanné à la prison à vie tu vas hurler de désespoir, dis toi que son ou ses crimes ont du être vraiment mais vraiment horrible. Et si on ne condanne pas un jeune pour viols, meurtres etc au moment du crime, il va surment récidiver dans les années à venir puisqu'il va se dire que ce n'était pas si grave ce qu'il a fait vu ça peine et que: "il m'est rien arrivé la dernière fois, il m'arrivera rien cette fois-ci"
Et rassure toi, je suis contre la peine de mort. Il n'y a aucun crime qui justifie cela. Personne n'a le droit de vie sur qui que ce soit. Tuer quelqu'un pour avoir tuer ce n'est pas de la justice, c'est de la vengeance.
Murmure:
Nombreux sont les vivants qui mériteraient la mort, et les morts qui mériteraient la vie.
Il y aura toujours des disparités dans la justice. Peut-on être totalement contre la peine de mort ? C'est impossible. Je défie quiconque de me dire qu'un homme responsable de la mort de milliers de personnes ne mérite pas le même sort. Il faut relativiser. La justice ça ne doit pas être une vie pour une vie. Abolir la peine de mort a été une bonne chose, mais je pense qu'il devrait y avoir des tribunaux spécialisés, des tribunaux internationaux, apte à juger des crimes vraiment horribles. Ce n'est que trop peu souvent le cas.
Pour les deux institutrices je me suis déjà exprimé. Par contre concernant les animaux je trouve effectivement que les peines devraient souvent être plus lourdes, pas que pour le meurtre, mais aussi pour l'abandon, le trafic de fourrures etc... Avez-vous le film de la PETA ? C'est vraiment ignoble. Il faut tenir compte du fait que dans tous ces cas, les animaux sont des personnes sans protection, voire en relation de confiance, ce qui, à mes yeux, aggrave le crime.
Quant au problème des mineurs, on en reparlera encore dans 150 ans.
Callaendor:
Nombreux sont les vivants qui mériteraient la mort, et les morts qui mériteraient la vie.
Ahh, Une de mes phrases favorites, elle est de tolkien
voici la version qu'on trouve dans le livre:
"Nombreux sont ceux qui vivent et méritent la mort. Et certains qui meurent méritent la vie. Pouvez-vous la leur donner ? Alors ne soyez pas trop prompt à dispenser la mort en jugement."
Il y aura toujours des disparités dans la justice. Peut-on être totalement contre la peine de mort ? C'est impossible. Je défie quiconque de me dire qu'un homme responsable de la mort de milliers de personnes ne mérite pas le même sort. Il faut relativiser. La justice ça ne doit pas être une vie pour une vie. Abolir la peine de mort a été une bonne chose, mais je pense qu'il devrait y avoir des tribunaux spécialisés, des tribunaux internationaux, apte à juger des crimes vraiment horribles. Ce n'est que trop peu souvent le cas.
Là je suis d'accord avec toi, il y a des exceptions à toutes choses.
DarkShadok:
Il y aura toujours des disparités dans la justice. Peut-on être totalement contre la peine de mort ? C'est impossible. Je défie quiconque de me dire qu'un homme responsable de la mort de milliers de personnes ne mérite pas le même sort. Il faut relativiser. La justice ça ne doit pas être une vie pour une vie. Abolir la peine de mort a été une bonne chose, mais je pense qu'il devrait y avoir des tribunaux spécialisés, des tribunaux internationaux, apte à juger des crimes vraiment horribles. Ce n'est que trop peu souvent le cas.
Non, pas d'accord! Qui peut décider si quelqu'un "mérite" la mort, si tant est que cela ait un sens? Au nom de quoi, et sur quels critères, forcément subjectifs? Et pourquoi pas condamner à la torture, ou à courir un marathon peint en orange avec des antennes sur la tête? Donner la mort est tout aussi absurde, et ce n'est pas faire preuve de mansuétude ou de laxisme que de refuser de prononcer cette sentence.
Pour moi le principal intérêt d'un tribunal international c'est de faire toute la lumière sur des crimes et des exactions, d'en mesurer l'ampleur et d'en analyser les tenants et aboutissants (mission qui est certes loin d'être remplie dans tous les cas). A quoi servirait alors une condamnation à mort? A frapper les esprits? A donner l'impression aux gens que la justice a fait son travail?
Pour moi personne ne mérite d'être condamné à mort.
Eltharion:
Pour moi personne ne mérite d'être condamné à mort.
Pour moi si, un type qui viol et tue un gosse, si on a le bon coupable ça ne me pose aucun problème. Parcequ'un type qui commet ce genre de crime, qui sort au bout de 7 ans de prison et qui recommence, ça ça me révolte. Par contre ce qui me rend très prudent avec la peine de mort, c'est que l'on a encore vu dernièrement que la justice peut commettre des erreurs.
Kin shaa:
Un mec qui tue et viole ne sort pas en général au bout de sept ans! Normalement, d'autre peine sont prévues. Le fait qu'elles ne soient pas toujours appliquées ne doit pas conduire à la peine de mort
C'est une confusion entre principes et pratique là!
Eltharion:
Un mec qui tue et viole ne sort pas en général au bout de sept ans!
Ecoute les infos.
Et pour moi pour des crimes de cette nature la seule peine applicable, s'il s'agit du vrai coupable, c'est la peine de mort.
Jehane:
Je ne suis pas d'accord avec toi, Eltharion. POur moi, la pire peine possible est la prison à perpétuité SANS libération conditionnelle possible.
Qu'est ce qui est le plus horrible ? Savoir qu'on va être tué ou savoir qu'on va finir ses jours dans une cellule de quelques mètres carré ?
De plus en cas d'erreur judiciaire, on peut libérer le type au lieu de simplement s'excuser auprès de sa famille.
Harfang Vormorden:
Je plussoie Eltharion.
A ce sujet, je recommande la lecture d'un paragraphe dans "etoiles, garde a vous" de Heinlein.
Son héros vient d'assister, contraint et forcé, a l'execution d'un criminel de ce genre, et il en pense a peu prés ceci:
"Je n'avais aucune sympathie pour ce type. Ma sympathie, je la résérve a une certaine (nom de la victime), que je n'ai jamais vu, et a ses parents, qui ne la reverront plus jamais."
Callaendor:
Non, pas d'accord! Qui peut décider si quelqu'un "mérite" la mort, si tant est que cela ait un sens? Au nom de quoi, et sur quels critères, forcément subjectifs? Et pourquoi pas condamner à la torture, ou à courir un marathon peint en orange avec des antennes sur la tête? Donner la mort est tout aussi absurde, et ce n'est pas faire preuve de mansuétude ou de laxisme que de refuser de prononcer cette sentence.
Pour moi le principal intérêt d'un tribunal international c'est de faire toute la lumière sur des crimes et des exactions, d'en mesurer l'ampleur et d'en analyser les tenants et aboutissants (mission qui est certes loin d'être remplie dans tous les cas). A quoi servirait alors une condamnation à mort? A frapper les esprits? A donner l'impression aux gens que la justice a fait son travail?
Pour moi personne ne mérite d'être condamné à mort.
Il y a une nuance entre trouver que quelqu'un mérite la mort et de dire que quelqu'un à le droit de vie et de mort sur une autre personne
Il est possible selon moi de dire que certaines personnes mériteraient la mort pour toutes les attrocités qu'elles ont fait. Mais qui à le droit de dire qu'un tel ou une telle doit mourir? Qui à le droit d'exécuter cette personne? Cela ne revient-il pas à un meutre également? Pourquoi une personne serait au dessus d'une autre? Car cela de revient pas à se proclamer "Dieu"?
et surtout avoir le pouvoir de faire quelque chose ne signifie pas qu'on a le droit...
Severian:
Pour votre débat de la peine de mort messieurs mesdames , ne cherchez pas la réponse dans le SDA ou au infos de 13h ou à des talks shows!
Regardez la Série Oz et plus précisément l'Episode Nr 4 de la saison 1 'Capital Peine'
Dans Oz ( une série comme on en fera plus jamais , parfaite en tout points et j'insiste!) , on y montre dans cet épisode 2 Morts :
La Première est celle de Keane , Jeune Noir en prison pour meurtre puis qui a été piégé dans la prison après un autre meurtre qui lui vaut la peine capitale.
Cet Homme se repends , il trouve une seconde vie et un nouveau chemin , ses dernières paroles font état de ses immense regrets
LA seconde mort est celle de l'Italien , qui était dans le couloir de la mort pur avoir étouffé une femme et qui va avoué alors au directeur être le coupabe de ...32 meurtres similaire , le tout en riant et sans l'ombre d'un remord..
Pour le Premier , j'ai senti l'horrible facette de la peine de mort mais pour le second , non je n'ai rien ressenti , suis-je inhumain ? peut-être me direz vous , mais qui peut me dire qu'un type comme celui là ne mérite pas la peine de mort , bien sûr on aurait pu le laisser sa vie en prison ce qui est la pire des choses bien pire que la mort (comme dit dans Oz) mais vais-je être révolté qu'on le tue , certainement pas , pas plus que je ne suis affecté par la mort d'un saddam hussein , d'un hitler ou d'un staline...
La conclusion de mon avis la dessus c'est que le jour ou 'perpétuité' sera plus qu'un mot pour faire jolie pour des hommes qui ont perdus leur statut d'homme par l'horreur de leurs crimes , alors je serais pleinement contre la peine de mort.
Et comme l'épisode de oZ finit : 'La Mort est Certaine , pas la Vie' (Death is certain, life is not)
qui peut me dire qu'un type comme celui là ne mérite pas la peine de mort
Alors on va peut-être dire que je pinaille sur les mots, mais je persiste et signe: personne (à mon avis) ne "mérite" la peine de mort. On peut trouver toutes les justifications qu'on veut, non sans fondement d'ailleurs (comme l'a dit Eltharion, c'est un remède, radical certes, à la récidive), mais à mon avis en tant que punition adaptée à un crime, la peine de de mort n'a pas sa place.
je ne suis affecté par la mort d'un saddam hussein , d'un hitler ou d'un staline...
Moi non plus, mais ce n'est pas moi qui juge, ce n'est pas une personne, c'est (censé être) la société qui punit quelqu'un pour ses crimes. Et dans le jugement de la société, il n'y a pas de place pour la haine ni la vengeance. Je me rends compte que je décris une situation idéaliste, voire utopique, et qu'on en est loin dans le monde dans lequel on vit actuellement.
des hommes qui ont perdus leur statut d'homme
Je ne pense pas qu'on puisse s'en tirer comme ça pour justifier la peine de mort. C'est nier ses responsabilités que de décréter qu'une personne n'est plus un être humain (quand je dis "ses" je parle de la société, ou plutôt d'une entité qui serait la "morale de la société" si tant est que cela existe). L'humanité est faite ainsi, il faut l'accepter dans son entièreté.
Pour résumer, la grande contradiction que je vois c'est que la société est face à une situation dans laquelle aucun être humain ne devrait avoir à se trouver: celle de juger et punir une personne selon des critères à la fois particuliers et fluctuants (variant selon les cas et aussi selon les critères propres à chaque société). Pourtant toute société est composée d'êtres humains avec leurs doutes, leurs peurs et leurs espoirs. Elle ne peut donc pas adopter une posture détachée et transcendante, mais elle ne doit pas se comporter comme un simple individu le ferait.
Bon ce n'est que mon opinion, j'espère au moins que c'est compréhensible et pas trop bancal :$
Sans relancer le débat(parceque là j'ai pas trop le temps, j'y reviendrait peut etre plus tard) je vous conseille vivement de lire "Reflexions sur la peine capitale" cosigné par Arthur Koestler, Albert Camus, et Jean Bloch-Michel. Même si il s'inscrit dans un contexte légèrement différent puisque les écrits de Camus remontent à une époque où la peine de mort était encore appliquée en France, la reflexion qui y est faite est vraiment intéressante.
Et bien sur je n'en parle même pas, mais "le dernier jour d'un condamné" est un chef d'oeuvre que tout le monde devrait lire.
Hello!
Beaucoup de choses à dire, et le sujet est houleux, alors sans y aller avec des pincettes (eh non, ce n'est pas mon genre vous savez bien ) je vais quoter quelques liens bien sympas, histoire qu'on soit tous d'accord sur les faits....
D'abord, je ne pense pas qu'il s'agisse vraiment ici de savoir s'il y a responsabilité ou non : la peine de mort est prononcée uniquement pour des crimes et délits particulièrement graves. Il y a donc responsabilité dans tous les cas. A part l'hypothèse où il y a erreur judiciaire (ce qui arrive plus fréquemmment que l'on peut se l'imaginer , dixit Amnesty international :
Depuis 1973, aux États-Unis, 124 condamnés à mort ont été remis en liberté après que la preuve de leur innocence eut été apportée. Six libérations de ce type ont eu lieu en 2004, deux en 2005, une en 2006 et une jusqu'a maintenant en 2007. Certains condamnés ont échappé de justesse à leur exécution après avoir passé des années sous le coup d'une condamnation à mort. Ces erreurs judiciaires répétées avaient notamment pour origine des irrégularités commises par des représentants du ministère public ou des policiers, le recours à des témoignages, éléments matériels ou aveux sujets à caution, ou le manque de compétence des avocats de la défense. D'autres prisonniers ont été envoyés à la mort alors que subsistaient de sérieux doutes sur leur culpabilité.
Le cas de l'erreur judiciaire est encore à part, puisque la véritable question reste "la peine de mort est-elle une solution à la criminalitéé ?"
La réponse est simple. Elle est faite de chiffres, de statistiques, de faits objectifs qui n'ont rien à voir avec notre sentiment personnel.
Alors, la peine de mort, moyen efficace de dissuasion ? Réponse : Non.
En observant les études effectuées par des spécialistes, on a pu se rendre compte que la criminalité ne baisse pas, voire augmente, dans les pays où la peine capitale est mise en place.
Des contre exemples peuvent même être cités : La lituanie, par exemple, ou encore la Georgie, dans lesquels la criminalité a diminué après l'abolition de la peine de mort.
Le Canada en est un autre exemple :
Selon un rapport rédigé pour les Nations unies en 1988 et mis à jour en 2002 : «Le fait que l'ensemble des chiffres disponibles continuent à aller dans le même sens est une preuve convaincante que les États ne doivent pas craindre une hausse soudaine et importante de la criminalité s'ils réduisent le recours à la peine de mort.»
Les taux de criminalité enregistrés récemment dans les pays abolitionnistes n'indiquent aucunement que l'abolition puisse avoir des effets préjudiciables. Au Canada, par exemple, le taux d'homicides pour 100 000 habitants est passé du chiffre record de 3,09 en 1975 – un an avant l'abolition de la peine de mort pour le meurtre – à 2,41 en 1980, et a continué de diminuer depuis lors. En 2006 trent ans après l'abolition de la peine capitale, le taux d'homicides était de 1,85 pour 100 000 habitants, ce qui représente une baisse de 40 p. cent par rapport à 1975 et le taux le deuxieme plus bas des trois dernières décennies.
Source :
HOOD, Roger, The Death Penalty: A World-wide Perspective, Oxford, Clarendon Press, troisième édition, 2002, p. 214.
De même, Aux États-Unis, où la peine de mort est appliquée, le nombre de crimes dépasse largement celui d’autres pays où elle ne l’est pas, comme en Europe Occidentale.
CQFD : la peine de mort ne résoud pas la criminalité.
La question se délace alors : Pourquoi diable la peine de mort existe-t-elle encore dans de si nombreux pays à travers le monde ?
(En 2005 :
86 pays ont aboli la peine de mort pour tous les crimes.
11 pays l’ont abolie pour les crimes de droit commun (elle reste en vigueur pour les crimes de guerre).
35 pays l'ont abolie en pratique (pas d'exécution depuis plus de 10 ans).
6 pays appliquent un moratoire sur les exécutions (les exécutions sont temporairement suspendues).
58 pays maintiennent la peine de mort et procèdent à des exécutions.
Source : http://www.revoltes.org/chiffres-2005-peine-de-mort.html)
La réponse à cette question me parait évidente : "oeil pour oeil, dent pour dent".
C'est dans les mentalités depuis des siècles, et ça ne va pas en s'arrangeant. C'est d'ailleurs pour cela que le droit existe, à l'origine.
Le droit, dans son ensemble, et surtout le droit pénal, a été inventé pour contrer le chaos inimaginable qui régnait lors des guerres de famille à la roméo et juliette.
Le droit, s'il est certes inspiré en grande partie de la morale chrétienne, est censé être un système détaché des sentiments basiques de l'homme (colère, haine, etc).
Pour revenir à la peine de mort, ce ne peut être que la manifestation de la colère et la haine du peuple. Il a violé/tué/torturé ? Tuons-le! Et hop, mettons cela derrière un grand nom nommé justice qui pardonnera notre bassesse.
Ne nous leurrons pas : la peine de mort, à mon sens, c'est tout simplement un crime. Mais parce qu'on est pas capable de l'assumer, on se cache derrière des grands idéaux et on fait passer ça pour un instrument social, alors que les chiffres eux mêmes prouvent chaque année que ça ne fonctionne pas.
Qui parlait de responsabilité ?
On me répondra "si ta mère est tuée par un homme, tu ne seras peut être pas contre la peine de mort".
C'est vrai, mais c'est encore une fois déplacer la question. Parce que mes sentiments personnels obscurcissent mon jugement, et que le droit n'est pas fait pour exaucer mes désirs mais pour rétablir l'ordre social.
Si un homme me vole un jour, je voudrais peut être le voler à mon tour. Mais la loi ne le permet pas. Si elle ne le permet pas, c'est justement par souci de l'ordre, pour éviter tout retour au système des guerres de clans et de familles.
Pour preuve, le rôle du ministère public : les victimes en France peuvent demander réparation de leur préjudice devant le juge pénal, mais c'est le ministère public qui mène les poursuites contre le présumé coupable.
En aucun cas les victimes ne peuvent poursuivre elles-mêmes le criminel.
Le juge pénal a dans ce cas deux "casquettes", c'est à dire deux fonctions bien séparées qui n'ont été remises à une seule personne que par souci de facilité, pour éviter de faire deux fois les mêmes choses dans un procès au pénal. Le juge pénal indemnise au civil les victimes, puis juge au pénal, et ces deux étapes sont clairement séparées.
Si les deux fonctions sont distinctes, c'est justement pour ne pas confondre jugement et vengeance. C'est la société qui doit juger le coupable, PAS les victimes, qui elles n'ont droit qu'à une réparation de leur préjudice.
La peine de mort, elle, n'est que le résultat selon moi d'une confusion entre les deux casquettes du juge pénal.
On se place finalement du coté des victimes de façon quasi systématique, et on en oublie toute objectivité. On en oublie le droit.
Enfin bref, j'arrête là pour l'instant, mais peut être devrait-on enfin remettre la bonne casquette à qui de droit...
La peine de mort ne pose pas a mon avis une question de droit, mais une question philosophique.
Et pour moi la question est tranchée: celui qui inflige les peines, c'est le collectif, en la personne morale de l'Etat, qui me représente. C'est lui fait la loi, par la représentation politique, et qui l'applique. Si il tue, alors je tue.
En outre, il se rend coupable du crime commis par celui qu'il condamne.
La peine de mort, c'est de l'archaïsme, un retour en arrière, mais c'est surtout inadmissible. Cela me choque dans tous les cas, et c'est pas de l'idéalisme ni de la facilité: au contraire, il est bien plus dur d'assumer de traiter vraiment les cas de violeurs ou tueurs par l'internement, l'enfermement, la prison a vie, etc, que par la peine de mort.
La peine de mort, c'est la facilité, l'expression la plus brute d'une justice trop sûre d'elle, et la satisfaction facile pour toute une catégorie de la populaton qui demande du sang.
En gros, Elth, Harfang et les autres qui vont dans votre sens, vos propos me révoltent. Le héros de Heinlein qui réduit ça a une question de sympathie, et qui simplifie la chose, en excusant tout par le jeu des sentiments, c'est à dire en utilisant la pitié pour la partie adverse, afin de faire passer la pilulle, c'est a vomir. J'en resterai là sur le sujet, vous recommandant de lire et/ou écouter les discours de Robert Badinter.
Je copie colle ici un message que j'avais posté sur un autre forum pour le même sujet...
Mes idées non pas changer sur ce point.
La question n'est pas de savoir comment on réagirait, nous, face au problème concret du meutre, du viol d'un de nos proches. La question serait plutôt de savoir si nous , citoyen, nous admetons la peine de mort du point de vue philosophique et morale.
Pouvons nous aujourd'hui comdamnés a la mort des individu qui ont déjà tuer et donc aporter encore un peu plus d'horreur a un fait déjà horrible.
Pouvons nous accepter moralement de savoir que des individus son tués dans le cadre de la Loi. La Loi peut-elle autorisé le meurtre?
Certain me répondrons que sa permet d'éliminé des danger pour la société tel que les violeurs et les meurtriers.
Tout d'abord je pense que ces personnes ont plus besoin d'un suivi psychiatrique que d'une peine de prison ou de mort.
tuer des personnes qui sont malade mentalement c'est totalement inhumain.
De plus, il ne faut pas oblié les possible erreurs judicaires qui ,bien que minoritaire (et encore ^^), existe. Le résultat d'une tel erreur et qui aboutirait a la condamnation de l'innocent et donc a sa mort est pour moi pire que tout...
Après l'on peut me répondre que le sacrifice de quelque uns peut-être parfois preferable pour le bien de la communauté.
A cela je n'aurais rien a répondre tout simplement parce que je ne comprend pas se genre d'analyse totalement dépourvu d'humanité.
Enfin, la peine de mort est un redoutable aveu d'echec pour la société en général. Cautionner la peine de mort c'est accepter que la société n'est pas capable d'intégrer tout les membres qui la compose.
La peine de mort, c'est la solution de facilité. C'est dire : "On a qu'a les oubliés, les supprimés." plutôt que d'essayer de trouver des solutions.
La peine de mort va totalement a l'encontre de l'évolution de la société, qui a pour but de s'améliorer...
Je suis en train de faire un travail sur la peine de mort et je suis tombé sur cette citation de Victor Hugo que j'aime bien : « Que dit la loi ? Tu ne tueras pas ! Comment le dit-elle ? En tuant ! »
C'est pour ça que je suis d'accord avec Klian: décider de la vie ou de la mort de quelqu'un est une question philosophique. Elle n'a rien à voir avec le droit.
Cautionner la peine de mort c'est accepter que la société n'est pas capable d'intégrer tout les membres qui la compose.
On en reparlera le jour ou tu auras des gosses et où un pédophile relâché après 7 ans de prison s'installera dans la maison d'en face.
La seule raison qui me fait me prononcer contre la peine de mort c'est toujours le risque de ne pas exécuter le bon coupable, parce qu'il y a le danger qu'un innocent paye pour les crimes d'un autre.
Après qu'un vrai coupable grille sur une chaise ou se balance au bout d'une corde, ca me fait ni chaud ni froid. J'aurai par contre de la peine face à des parents dont l'enfant a été tué et violé par un type relâché après avoir commis les mêmes crimes.
Tu as volé mon enfant,
Versé le sang de mon sang.
Aucun Dieu ne m'apaisera.
J'aurai ta peau. Tu périras.
Tu m'as retiré du coeur
Et la pitié et la peur.
Tu n'as plus besoin d'avocat.
J'aurai ta peau. Tu périras.
Tu as tué l'enfant d'un amour.
Je veux ta mort.
Je suis pour.
Les bons jurés qui s'accommodent
Des règles prévues par le code
Ne pourront jamais t'écouter,
Pas même un christ à tes côtés.
Les philosophes, les imbéciles,
Parce que ton père était débile,
Te pardonneront mais pas moi.
J'aurai ta tête en haut d'un mât.
Tu as tué l'enfant d'un amour.
Je veux ta mort.
Je suis pour.
Tu as volé mon enfant,
Versé le sang de mon sang.
Aucun Dieu ne m'apaisera.
J'aurai ta peau. Tu périras.
C'est trop facile et trop beau.
Il est sous terre. Tu es au chaud.
Tu peux prier qui tu voudras.
J'aurai ta peau. Tu périras.
Tu as tué l'enfant d'un amour.
J'aurai ta mort.
Je suis pour.
Edit: La peine de mort, une question de philo... Ca me fait penser à mes cours de terminal, mon prof était pour.
On en reparlera le jour ou tu auras des gosses et où un pédophile relâché après 7 ans de prison s'installera dans la maison d'en face.
Pardon Elth, mais ça, c'est vraiment l'argument débile par excellence, celui qui ressort à chaque fois et qui m'exaspère.
Déjà, pas besoin de le tuer pour qu'il ne sorte pas de prison au bout de sept ans, ou pour qu'il n'habite pas en face de chez toi;
Ensuite, heureusement que la justice (ou la philosophie plutôt) est là pour nous guider quand on est trop sensibles aux passions!! Si un jour j'ai un enfant, et qu'il se fait bousiller par un pervers, bien sûr que je voudrais qu'il crève (de mes propres mains ça serait encore mieux!), mais je me dis que bien heureusement, sagesse et tempérance seront là pour ne pas me laisser libre de mes passions.
Tout pareil pour les peines données selon l'échelle de tristesse des victimes, ou de la famille des victimes; ça ne tient pas la route.
Tout ça ce n'est que de la vengeance, et j'aimerais bien remettre le débat sur les rails en précisant que la peine de mort n'est pas la solution à la récidive.
La solution, quitte à ce que ce soit la prison à vie, c'est un suivi psychologique dans un établissement pénitentiaire.
Bon j'arrête, parce c'est vraiment LE sujet qui m'énerve plus que tout.
Je ne vois pas pourquoi la société devrait prendre à sa charge quelqu'un capable de commettre des horreurs pareilles. L'argent serait mieux employé pour aider les personnes en difficultés qui ont du mal à s'en sortir ou pour construire des logements ect...
Et le suivit psychologique dans un établissement on a vu ce que ça donne. Le type est dans une prison réputée pour recevoir des délinquants sexuels, il trouve le moyen de se faire prescrire des exitants, il sort et il recommence.
Quand un animal est enragé on l'abat.
Ceci dit si demain il y avait un référendum sur le sujet je voterais contre, car ce qu'il y a de pire qu'un coupable relâché, c'est un innocent executé.
En même temps, beaucoup de pédophiles se servent dans leur propre famille. Je ne suis pas sûre que tous les enfants concernés veuillent voir son père au bûcher malgré ce qu'ils ont fait. En tous cas, celà n'a pas servi à ma cousine que son grand père se suicide.
Et abattre un enragé, c'est pour la contagion, pas pour punir le chien, j'espère?
Alors ça sort un peu du sujet de la peine de mort, mais en ce moment n'y a-t-il pas des établissament mis en place pour justement réduire la récidive ?
Je ne me souviens pas du nom de ces établissements mais je crois qu'ils consistent à "accueillir" les sujets à récidives dans établissements fermés et les forcer à suivre traitement psychologique et médicale pour les préparer à la réincerssion. Là aussi ça coûte de l'argent mais ça pourrait déjà être une solution pour toutes ces personnes malades mais qui peuvent s'en sortir plutôt que se débarasser d'elles pûrement et simplement.
Moi, personnellement, j'ai du mal à me faire un avis tranché sur la peine de mort. Je suis globalement contre mais j'ai un esprit tellement revanchard qu'il y a de fortes chances que dans des cas extrêmes de viols ou pédophilie sur quelqu'un de mon entourage je fasse justice moi-même. Je crois que je n'irai même pas porter plainte si je venais à apprendre les faits et je règlerai le problème tout seul. Alors oui ça fait un peu âge de pierre comme comportement, mais ça n'engage que moi et d'un autre côté comme d'autres l'ont dit plus haut comment demander à la société de tuer des gens si nous voulons évoluer vers un monde meilleur ?
Je crois qu'en France on ne peut forcer quelqu'un à accepter des soin, de même qu'on ne peut forcer une personne alcoolique à aller en cure ou une adulte anoréxique à manger. Sauf que dans les deux derniers cas, ces personnes peuvent être mises sous tutelle à la demande de tiers, parce qu'elles mettent leur propre vie en danger. Ce qui n'est pas le cas du pédophile. Il va en taule et est jugé car reconnu sain d'esprit. Enfin la loi change vite dans ce pays, alors je ne suis pas sûre de ça.
Sinon, je pense pouvoir dire que tout le monde ici est familier avec la notion de perfectibilité. Bah moi, grande naïve, j'y crois. M'enfin bon, on va encore me dire que je suis utopiste. Quoiqu'il en soit, même si la pédophilie n'est pas curable de nos jours, je pense qu'il serait bon pour la dignité humaine qu'on s'attèle au moins à la tâche. On croit en la recherche contre le sida, alors pourquoi pas (même s'il faut des décennies) à la guérison de certaines perversions?
Concernant ces établissements spécialisés, ces "prisons psychiatriques", elles ont déjà fait leur preuve en Grande-Bretagne. Ah c'est sûr, c'est pas gratuit pour les contribuables... Mais à ce compte-là, je préfère verser un euro supplémentaire par ordonnance, et payer deux fois plus cher mes billets de train, plutôt que de voir tuer légalement des êtres humains dans mon pays.
C'est sûr que je rejoins Eltharion: pour les familles des victimes c'est dur.
Comme Ithilarin, je suis contre la peine de mort car je veux penser que tout le monde peut changer, s'améliorer, même un criminel.
Autrement il y a toujours des malades et eux on ne peut que les isoler faute de pouvoir les guérir. Aux Etat-Unis ils lobotomisent (ça s'écrit comme ça?). C'est peut être une solution moins coûteuse?
Je pense aussi qu'il faut laisser aux criminel le droit de choisir (aux Pays Bas je crois ils font ça). Je crois que beaucoup préfèreraient la mort à une existence enfermée à vie sans espoir.
Mais à ce compte-là, je préfère verser un euro supplémentaire par ordonnance, et payer deux fois plus cher mes billets de train, plutôt que de voir tuer légalement des êtres humains dans mon pays.
Pas moi, un euros de plus sur l'ordonnance ou des billets de trains plus cher pour venir en aide à une personne qui a perdu son emploi et qui a du mal à nourrice ses gosses je veux bien, pas pour "soigner" un violeur d'enfants.
Ceci dit, si tu es une utopiste je suis un vieux cynique qui ne crois plus depuis bien longtemps en la dignité humaine... on fait la moyenne.
Aux Etat-Unis ils lobotomisent (ça s'écrit comme ça?). C'est peut être une solution moins coûteuse?
Wow La castration chimique, ça suffit pas? On est pas au goulag non plus...
Je pense aussi qu'il faut laisser aux criminel le droit de choisir (aux Pays Bas je crois ils font ça). Je crois que beaucoup préfèreraient la mort à une existence enfermée à vie sans espoir
Ca c'est différent. Si on choisit soi-même de mourir parce qu'un poids est trop lourd à porter, on a le droit.
(Pfff je galère tellement à écrire, et surtout à être claire... je suis blindée d'anti-douleur )
extrait de wiki: "Leur conclusion fut que cette pratique, certes dangereuse, pouvait avoir des effets positifs sur des malades autrement incurables. Cependant, des études plus récentes et l'arrivée de méthodes moins radicales mènent à une interdiction de la lobotomie dans des pays comme la France, l'Allemagne, le Japon et la plupart des États-Unis."
Autant pour moi
Vous savez en Chine par soucis d'économie ils ont conçu une unité mobile pour tuer les condamné à mort. Cette unité va se promener dans tout le pays de province en province... pratique hein? (je suis cynique)
C'est pour ça que je suis d'accord avec Klian: décider de la vie ou de la mort de quelqu'un est une question philosophique. Elle n'a rien à voir avec le droit.
J'avoue que je commence à me poser cette question, car il s'agit du droit à la vie, de la notion d'humanité...ce qui me cause quelques difficulté à rédiger mon texte.
D'un point de vue démocratique, c'est pas bien car c'est violer les droits de l'homme que de l'empecher de vivre.
Du point de vue de ma religion (evangeliste), c'est mal aussi car c'est du meurtre.
Donc, je suis contre la peine de mort. Mais c'est vrai qu'il y a des fois, ou certains crimes semblent tellement atroces qu'on aurait envie de faire payer le coupable, mais la colère ne doit nullement bafouer les droits de la personne.
Quand on me pose cette question, je cherche à l'appréhender sous l'aspect moral et de ce côté là j'estime que la peine de morts et une bonne choses ,à la limite la torture pour les crimes atroces, en effet on nous parle souvent des droits de l'homme mais jamais des devoirs. Si ceux-ci serait bien apliquer y'aurais moins de "racaille", on pourra dire ceux qu'on veut mais la peur du châtiment et la meilleurs dissuasion qui existe, sa me fait marrer les gens qui joues de sensibilités à l'égard de ses sujets ,l'homme à ses forces et ses faiblesses qui sont inérante à lui même ,incurable, et il juste de les comprendres et les combattres, bien sur, quand on a jamais vus ou était temoins de monstre on est plus modéré dans sont jugement, on a une vision plus utopiste car on ne connait que les bons côté et les moins pire de la vie. Pour ètre réaliste il faut avoir connaissance et expérience du pire et du meilleurs et faire abstraction de subjectivité quand on aborde ce thême (chose difficile je vous l'accorde )... en tout cas mois sa me choque pas de dire sa car j'ai rien à me reprocher et je c'est de quoi je parle. L'homme peut ètre un monstre, la société et créer par l'homme, alors il est dans l'ordre des choses que la société devienne "monstrueuse" defois...
« Pas moi, un euro de plus sur l'ordonnance ou des billets de trains plus cher pour venir en aide à une personne qui a perdu son emploi et qui a du mal à nourrir ses gosses je veux bien, pas pour "soigner" un violeur d'enfants ».
Me sentant d'humeur à venir une fois de plus jeter une pierre dans ta mare Elth', je réagis, même tardivement (mieux vaut tard que jamais) :
D'abord, cet euro de plus ne reviendrait pas uniquement aux violeurs d'enfants, mais je passerai sur cette provocation de ta part que je sais bien volontaire
Ensuite, l'un des enjeux principaux de la prison, c'est bien celui-ci : le ressenti de la société à l'égard des criminels allié aux considérations électorales empêchent encore aujourd'hui, toute véritable réforme de la prison.
Qu'on ne vienne pas me parler de la réforme pénitentiaire, qui était certes une avancée mais qui reste un bout de papier dont j'attends encore la preuve de l'application concrète.
La raison principale à mon sens de l'état des prisons en France et des décisions de la Cour européenne des droits de l'Homme à l'égard de la France, qui pointe encore régulièrement du doigt nos conditions carcérales exécrables, est le refus de la société à considérer la délinquance comme de sa responsabilité.
Dès lors, toute forme de participation au développement ou l'amélioration du système carcéral est inenvisageable (je te conseille le livre de Badinter pour le coup « La prison républicaine »), comme si le fait d'y participer financièrement ou sous une autre forme serait trahir les victimes d'infraction ou accepter d'imaginer que la prison n'arrive pas qu'aux autres.
L'autre argument qu'on entend souvent – voire le plus fréquent – est que l'on a pas à améliorer le système carcéral puisque les détenus sont déjà nourris, logés, ont la télé, internet.
Derrière ce discours, on essaierait de nous faire croire que le système carcéral serait une sorte de voie de secours pour tous les fainéants du coin qui ont choisi la facilité dans la vie (du vol au meurtre) et que l'amélioration de la vie carcérale ne les inciterait pas à changer, dès lors qu'ils n'y sont pas si mal traités.
Je provoque à dessein, mais pour autant, j'ai personnellement entendu ça de très nombreuses fois, et je me doute que vous ne devez pas y avoir échappé non plus...
Je vous conseille vivement le livre d'Arthur Frayer « Dans la peau d'un mâton », écrit récemment par un journaliste qui a passé le concours de gardien de prison incognito et raconte son parcours : il est très facile d'accès et peut apprendre beaucoup sur le monde carcéral.
Pour ceux qui ne le savaient pas, les prisonniers doivent cantiner pour pouvoir manger correctement en prison. Cantiner, c'est acheter au commerce de la prison (qui pratiquent des prix bien supérieurs à ceux qui ont cours en dehors des établissements pénitentiaires) tenu par de grosses entreprises.
Les prisonniers n'ont pas de possibilité de faire cuire la nourriture : la plupart crée des sortes de plaques chauffantes de façon artisanale, ce qui est par principe interdit mais parfois toléré officieusement pour permettre au prisonnier de ne pas manger cru.
Les plats sont passés par le biais d'un espace prévu à cet effet dans la porte de la cellule : cet espace est parfois situé juste à côté des toilettes de la cellule.
Le papier toilette n'est pas fourni : ils doivent l'acheter, et la plupart des détenus n'ayant pas les moyens (en l'absence de travail ou parce que leur salaire, j'y reviendrai, n'a rien à voir avec le notre), certaines associations s'occupent de le fournir à titre gratuit pour permettre au détenu de ne pas s'essuyer avec les mains...
Quant aux radios et télévisions, ils ne sont pas gratuits non plus et par conséquent réservés aux détenus qui ont le plus de moyens (généralement ceux qui sont utilisés par l'établissement pénitentiaire lui-même) : les autres n'y ont pas accès.
Un autre problème – et pas des moindres – réside dans l'aliénation des détenus.
Les chiffres sont inquiétants et ne vont pas en s'arrangeant = certains détenus arrivent déjà fous, mais la plupart le deviennent derrière les barreaux. Certains vont jusqu'à s'enduire d'excréments et les gardiens doivent parfois éviter les projectiles de ce genre.
D'autres se coupent un pouce ou un autre membre pour l'envoyer aux gardiens voire au juge en signe de protestation.
Sur cet aspect, je vous propose de lire « Un psy à la prison de Fresnes » de Bernadette Sürig.
Quant au salaire : un détenu doit faire preuve d'activité durant son « séjour » en prison = le sport, la lecture, le travail. Si la lecture est délaissée par la plupart, les détenus se battent pour pratiquer du sport et pour obtenir un travail. Certains tentent de faire les deux, mais les horaires ne correspondant souvent pas, il leur faudra choisir.
Pour ce qui est du travail, il n'y en a pas beaucoup : la plupart des détenus n'en ont pas, et ceux qui en ont sont principalement au service de l'établissement pénitentiaire qui les détient.
Quant aux autres, ils sont au service des entreprises privées, certaines à caractère internationales comme Bic (et oui, vos stylos sont fait par les prisonniers !) et dont certaines n'hésitent pas à délocaliser pour « embaucher des prisonniers ».
Vous ne le saviez pas ? Vous ignorez quelles entreprises font ça ? C'est normal : leur réputation étant en jeu, les entreprises privées font l'impossible pour cacher le fait que leurs produits sont fabriqués par des prisonniers. Il ne faudrait pas choquer notre bonne vieille société en faisant tout à coup réapparaître le spectre de la prison dans leur vie, à travers un simple objet acheté en magasin.
D'ailleurs, on ne peut pas parler d'embauche : le droit du travail n'existe pas en prison. Les prisonniers ne bénéficient donc d'aucun contrat de travail à proprement parler. Leur statut relève d'une sorte de contrat passé avec l'administration.
Conséquence directe = le droit du travail ne s'appliquant pas aux détenus, ils ne peuvent évidemment pas saisir le Conseil de Prud'hommes.
De même, en cas de maladie ou d'accident, ils ne touchent aucune indemnité ni n'ont droit à des congés.
Leur salaire n'est pas non plus le SMIC puisque le droit du travail est inapplicable. Je crois me souvenir que leur revenu équivaut à peu près à 3 euros par heure.
Enfin, 3 euros, c'est déjà beaucoup : en réalité, la plupart sont payés à la pièce. Comme ils faut bien payer la nourriture qu'ils cantinent, ainsi que le papier toilette, etc...voire pour les plus riches, la télévision ou la radio, ils doivent produire plus = les cellules déjà pleines sont alors encombrés par les cartons que les détenus doivent plier.
Mais lorsqu'il s'avère que les détenus touchent trop parce qu'ils produisent trop, ça nous paraît alors anormal : on baisse donc le prix de la pièce = ils doivent alors produire encore plus pour obtenir le même salaire.
Pas de contrat de travail, ça signifie aussi pas de syndicat, et pas de possibilité de contestation des conditions de travail : il n'est pas conseillé aux prisonniers « d'ouvrir leur gueule », le règlement intérieur de la prison, qui sert de loi au système pénitentiaire, ne permet pas grand chose.
Bien sûr, cet aspect de la prison n'est pas souvent mise à jour : ne soyons pas hypocrites, nous ne souhaitons pas vraiment savoir ce qu'il se passe entre ces murs.
Pour en savoir plus : « Le travail en prison : enquête sur le business carcéral » de Gonzague Rambaud et Nathalie Rohmer.
Je m'arrête là. Tout ça pour dire que si l'on ne prend pas en
charge les prisons, ne serait-ce que par le symbole d'une participation active à leurs amélioration, comme cet euro dont vous parlez, on ne risque pas de cantonner la délinquance, et que le taux de récidive qui est si cher à certains de nos élus et qui sert d'appareil de mesure à la politique pénale depuis déjà longtemps, ne peut pas être réduit par les lois répressives des 10 dernières années.
Condamner quelqu'un à l'enfermement, même si je ne suis pas sûr que ce soit non plus la solution (mais c'est un autre débat), est nécessaire dans l'état actuel du droit et de la société.
Mais ce que beaucoup appelle la « peine silencieuse » ou la « double peine » et qui désigne les conditions carcérales inhumaines qui sont encore aujourd'hui en place dans nos prisons, nous pouvons y remédier.
Mais pour cela, encore faudrait-il que nous soyons prêts à accepter le fait que les prisons sont de la responsabilité de la société.