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(2ème cycle) À la frontière des Terres Englouties
(Sujet créé par Le Conteur l 15/02/17 à 21:50)
Les Terres Englouties sont une contrée marécageuse hostile, peuplée d'une faune étrange et dangereuse, située au nord-est de Mayene. Elles donnent naissance à l'Échine du Monde au nord et s'ouvrent à l'est sur les territoires arides du désert aiel. À l'exception de quelques expéditions scientifiques, la plupart du temps ni les humains, ni les Engeances de l'ombre ne s'y hasardent.
Changement brutal. La solidité de la route poussiéreuse remplacée soudain, sous ses bottes et les sabots de sa monture, par la mollesse spongieuse d'un sol marécageux qui arrache au hongre un souffle anxieux. Ni lui ni l'animal ne s'enfoncèrent, cependant, et ce dernier trouva rapidement à stabiliser ses appuis tandis que, dressé sur un monticule émergé, Malark scrutait les environs d'un regard perçant. Au sud, la mer se devinait, miroir gris opaque et lointain au-delà de mangroves tout aussi grises. Au nord, c'était les formes sombres de l'Échine du monde qui s'élevaient vers les nuées, voilées de collines et de végétations éparses. Personne. Pourtant...
D'un geste de la main, il fit signe aux autres de franchir le portail à leur tour et rengaina. Quiz, puis Brönn arrivèrent à sa suite, mais il ne leur accorda aucune attention, s'efforçant de distinguer plus clairement la présence d'Alar, avant que la voix du mercenaire ne retentisse et brise le silence clapotant du marécage. Le Lige lui adressa un regard, qui se teinta d'impatience sombre. Des conseils et encore des conseils, de la logistique... Mais il avait beau brûler de se jeter en selle et galoper à toute vitesse dans la direction que lui indiquait le lien, la fréquentation de son frère et des années d'études lui avaient appris qu'agir avec mesure et réflexion valait toujours mieux. Il soupira, et prit la tenue que lui tendait le Saldaéan.
"Maître Brönn a raison. Si j'en crois les traités de l'Ajah Brune que j'ai lus, il n'y a pas que des sangsues dans les Terres Englouties, mais des serpents au venin mortel et des lézards tout aussi dangereux. Pour le moment, nous ne sommes qu'à la frontière, il y a encore quelques bandes de terre sèche où les chevaux pourront marcher. Mais il faut aussi se méfier des hautes herbes."
À nouveau, voix distante, presque absente. Tandis qu'il enfilait mécaniquement les protections, son visage dépourvu d'expression indiquait qu'il était de nouveau baigné du Vide, tous ses sens portés vers Alar. Mais lorsque Melyna franchit à son tour le portail, son expression était partagée entre la colère, l'inquiétude et la frustration :
"Nous sommes... beaucoup plus proches, Alouna Sedai. Je le perçois plus au nord, vers les montagnes. Mais je... le lien s'est à nouveau voilé, malgré la proximité. Je ne peux pas estimer précisément à quelle distance nous nous trouvons. Peut-être une demi-journée de marche, peut-être deux jours... Dans tous cas c'est par là-bas qu'il faut aller."
Il indiqua les montagnes, au loin, à travers un long chemin de marais et de mangroves.
"Et rouvrir un portail trop proche... serait risqué."
Ils savaient qu'au moins une canalisatrice puissante se trouvait avec Alar. Ou s'était trouvée. Qu'est-ce qui avait bien pu les pousser à venir dans ce lieu inhospitalier...
Melyna avait gardé la Saidar quelques instants après avoir franchi le portail. Cependant elle n'avait pu détecter aucune canalisatrice dans les environs.
Elle attrapa la tenue que lui tendit Brönn avec autant de dégout que s'il lui avait tendu une tête de Trolloc desséchée. Elle l'enfila cependant comme les autres. Puis elle le regarda s'agiter avec son arc et ses flèches.
"Quand vous aurez fini de vous agiter dans tous les sens, n'hésitez pas à me faire signe.
Effectivement, je vais éviter de canaliser maintenant sauf extrême nécessité. Le but est de ne pas nous faire repérer avant d'avoir trouver ce que nous cherchons."
Dit-elle en relançant un regard appuyé vers Brönn.
"J'imagine que les ravisseurs ne seront pas passé par ces marais, cependant si l'un de vous sait détecter une piste, restez sur vos gardes"
Traverser ce marais n'allait pas être une partie de plaisir. Il leur faudrait surement plusieurs jours pour arriver jusqu'aux montagnes.
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"Toutes mes excuses Aes-Sedai, même un maître archer raterait son tir avec un arc mal équilibré...
Et nous aurions l'air fin si notre repas s'envolait à cause d'une corde mal ajustée.
Et si par hasard nous rencontrons dans ces eaux vos ravisseurs, et bien même si j’imagine que je ne serai pas d'une grande aide contre quelqu'un capable d'enlever un Aes-Sedai, je préfère toutefois, garder mon arme en état..."
Tirant de l’arrachement du cheval de bat une longue perche de bambou, Brönn se tourne en direction du lige.
"Je ne sais pas très bien comment vous faites, mais puisque vous sembler savoir ou aller, indiquez moi donc la direction, je vais ouvrir la marche pour nous trouver un chemin sûr."
joignant le geste à la parole, il donne un petit coup de bâton sec sur le sol de tel manière à ce qu'il n'émette quasiment aucuns bruits. D’expériences il sait que les créatures tels que les serpents ou les petits préputials l'entende et préfère généralement fuir ce genre de signes.
"bien, que ceux qui ne sont pas habitués aux voyages hors des chemins battus prennent bien garde où ils mettent les pieds. Les marais peuvent se montrer très traîtres. Et je vous recommande de ne pas vous approcher des plans d'eau importants.
Comme l'a annoncer Malark, il y a ici des lézards qui peuvent être dangereux si on les approche trop, toutefois je craint que nous ne trouvions ici des reptiles bien plus dangereux et qui n'attendront pas que votre main les touche pour vous attaquer."
Karale Sedai de l'Ajah Brune a en effet décrit, à la suite de son expédition dans les Terres Englouties, des reptiles de plus de six mètres.
Brönn en tête guidé par les indications de Malark, l'équipée entreprend une avancée laborieuse de plusieurs heures à travers les marécages. Le cheminement est difficile, glissant et épuisant, mais se passe sans incident majeur, tous puissent voir régulièrement des nuées de formes oblongues se faufiler entre les joncs et les racines, dans les eaux troubles, et des ombres plus imposantes du coin de l’œil qui disparaissent bien vite dans les mangroves.
Brönn et Melyna : Vous cheminez sans rencontrer d'ennuis particuliers, ni de piste.
Ean : Les hasards du terrain marécageux t'entraînent légèrement en dehors du chemin assuré par Brönn. Ton poids joint à l'action de l'eau sur les limons déloge une importante motte de terre. Tu ne tombes pas, mais ce que tu prenais pour un monceau de vase, lavé par l'eau trouble, s'avère le cadavre d'un homme à la peau noircie et boursoufflée par l'eau, privé de jambes. 2d6 perception pour examiner le corps.
Le visage est trop abîmé pour que tu puisses éventuellement reconnaître l'individu, mais ce qu'il reste de ses vêtements laisse suggérer un marin de Mayene, ainsi que l'était un de tes contacts de la résistance. Le corps est récent en tout cas, la mort remonte à deux ou trois jours tout au plus, et il s'agit probablement de l'un des hommes ayant été enlevés.
Brönn et Melyna : vous réalisez la macabre découverte d'Ean au moment où il se penche sur le corps pour le regarder de plus près.
Ean observe un moment le corps, concentré. Puis il replonge l'homme dans le marécage, se redresse et cherche l'Aes Sedai des yeux.
« Alouna Sedai... Je suis pratiquement certain qu'il s'agit de l'un des disparus. Ce qui signifie que nous sommes dans la bonne direction, et... »
Il baisse les yeux vers le cadavre, le visage fermé.
« Je le connaissais. C'était un homme bon. »
Il secoue la tête puis inspire un grand coup et se reprend :
« Il est mort voilà deux ou trois jours, pas plus. Ce qui implique probablement qu'il n'est pas mort directement pendant l'enlèvement, s'il s'agissait bien d'un enlèvement. »
Melyna s'approcha pour examiner le cadavre. Vu l'état de décomposition il n'est pas possible de connaitre la cause de la mort.
Qu'a-t-il pu arriver à cette homme pour se retrouver ici privé de jambes...?
"Je suis désolé pour votre perte. Mais nous savons que nous sommes sur la bonne route.
Et si le sort des hommes enlevés est le même que pour cet homme alors nous devons nous presser"
La confirmation de Quiz que le cadavre appartenait bien à l'un des hommes enlevés, et de plus un qu'il connaissait, avait amené à l'esprit du Lige diverses possibles implications, toutes moins réjouissantes les unes que les autres. Par instinct, il vérifia le lien, mais ne perçut aucune différence du côté d'Alar, si ce n'était qu'il semblait légèrement plus proche.
"Je suis navré, maître Quiz. Nous ferons notre possible pour mettre un terme aux agissements de ces individus, qui qu'ils soient."
Mais si ceux-là s'avéraient agir sous le commandement du Grand Seigneur ou d'un Élu, cela poserait un sérieux problème d'allégeance, auquel Malark n'était pas sûr de vouloir songer pour le moment. Ils se remirent en marche d'un pas plus rapide et nerveux.
"Cela peut aussi être un accident isolé... Mais si ce n'est pas le cas, il faut nous attendre à trouver d'autres corps."
Sordon
perception : 9
connaissance du terrain +1
[magnifique ]
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Alors que les autres étudie le cadavre, Brönn observe attentivement l’environnement, pour tenter de déterminer comment l'homme à bien pu se retrouver là, et quelle créature peut bien avoir dévorer ses jambes, si il s'agit d'une créature bien sur.
Quelque peu mal à l'aise à l'idée qu'autre chose qu'un créature ait pu mettre un corps dans cet état, le mercenaire observe les environs immédiats. Ne repérant rien de particulier, il annonce :
"Je suis navré pour votre perte maître Quiz. Si vous voulez bien me laisser quelques instants, je vais tâcher de définir comment ce corps à pu se retrouver ici, je n'ai pour l'instant repérer aucunes trace d'un quelconque passage avant nous."
Encochant une flèche, il repère un itinéraire pour parcourir les marécages dans un rayon proche.
Brönn ne repère aucune trace de passage, soit parce qu'il ne sait ce qu'il faut regarder, soit parce qu'il n'y a rien à trouver. Non loin du corps, la terre boueuse est légèrement enfoncée et lisse sur quelques dizaines de centimètres de large.
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Après quelques instant...
"c'est étrange, je n'ai rien vu du tout... pas la moindre trace. Juste ce léger enfoncement du terrain qui me semble peu naturel, toutefois je suis bien incapable de définir ce qui à pu laisser une telle trace..."
Il s'agit d'une marque de reptation d'une créature faisant au moins cinquante centimètres de large, dont la longueur est impossible à déterminer comme son passage a été en bonne partie effacé par l'eau. Elle a peut-être trainé le corps jusqu'ici.
"Je détecte le passage d'un être vivant à cet endroit. Mais pas d'un être humain.
Il ne s'agit pas non plus d'un Myrdraal ou d'un Trolloc.
Je pense que c'est un animal mais je ne pourrais pas déterminer lequel...
Peut être un raken, ce qui expliquerait que nous n'ayons pas trouvé de trace de leur passage.
Quoi qu'il en soit, à part être sur nos gardes, nous ne pourrons rien faire de plus. Nous devons continuer"
Quiz reste quelques instants pensif en écoutant Brönn et Alouna Sedai, puis il reprend sa marche avec les autres, sombre et déterminé. Il ne fait aucun commentaire quant à la nature de l'animal dont les traces ont été repérées. Il se contente de scruter tour à tour l'horizon et les eaux marécageuses qui l'entourent tout en essayant de garder le même rythme que les autres.
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Jetant un dernier regard aux environs pour s'assurer que la créature ne rode pas dans les parages, Brönn reprend la piste tout en se plongeant dans ses pensées.
Soudain, tout en continuant d'avancer en tapotant le sol du bout de son bâton, il demande au lige qui le suit de près.
"Dites-moi Malark... Je ne connais pas grand choses au pouvoir, mais votre lien vous permet de déterminer la direction dans laquelle se trouve votre frère. Exacte?"
La marche avait repris dans un silence morne, autant en raison de la découverte du corps que de la perspective de la créature qui rôdait dans les environs. Plus pensif et anxieux que jamais, Malark se concentrait sur ses pas dans l'eau marécageuse et les sensations transmises par le lien lorsque la question du mercenaire lui fit sensiblement lever la tête. Il acquiesça, légèrement intrigué.
"Oui, en effet, ainsi que de percevoir son état physique et ses ressentis, entre autres choses. Pourquoi cette question, avez-vous quelque chose en tête ?"
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"Peut-être bien, oui. peut être bien..."
Sortant de sa poche un petit objet en bronze, il le retourne tranquillement tout en l'observant.
Avec un petit rire, il murmure :
"Finalement il semblerais que vous ayez eu raison Dalar... il semblerait que cet objet puisse m'être utile."
Après s’être rapidement assuré que les environs ne recèlent pas de dangers immédiats, le mercenaire fait s’arrêter le groupe sur un léger promontoire couvert de mousses et de petites herbes drues.
"Je crois que j'ai une idée pour nous éviter de patauger plus que nécessaire en ces lieux.
Alouna Sedai, pensez-vous que les personnes que nous pourchassons soient conscient de la traque? Et ces... portails, pouvez vous les ouvrir n'importe ou?"
Malark ralentit le pas, puis s'arrêta finalement aux côtés de Brönn tandis que celui-ci avait tiré un objet qu'il reconnut comme un instrument de mesure, principalement utilisé pour la navigation mais qu'Alar employait parfois pour déterminer des angles à partir d'astres. Il fronça les sourcils. Où le mercenaire voulait-il en venir ? Avant que l'Aes Sedai ait pu répondre, il ajouta une précision importante à l'attention de la sœur jaune autant que du mercenaire :
"Concernant la traque, Alar doit savoir que je suis proche, du moins s'il est conscient, mais je suis certain qu'il n'en aura rien laissé paraître. Je crois qu'ils pensent m'avoir tué et donc ne s'attendent pas à ce que le lien représente un risque."
Melyna s'arrêta près des deux hommes et examina l'objet de Brönn.
"Je ne pense pas qu'ils aient conscience que nous soyons à leur poursuite. Je n'ai détecté aucun canalisage depuis que nous sommes arrivés.
J'imagine qu'Alar doit être privé du Saidain et je le sentirais si nous étions suffisamment proches.
Un portail peut être ouvert n'importe où mais je ne peux pas le faire arriver de façon précise dans un lieu que je ne connais pas.
De plus, n'importe quelle canalisatrice repérera le portail s'il se forme près d'elle.
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"Et bien... à l'aide de vos portails, du lien de Malark, de ce sextant de la carte que j'ai empruntée à la garde de Mayenne et de ce sextant." Brönn montre le petit objet de bronze, avec ses deux tubes poli et ses délicats miroirs.
"Il me serais possible de déterminer avec précision leur position. Si nous répétons l'opération plusieurs fois sur la journée, nous devrions pouvoir déterminer l'endroit vers lequel ils se dirigent. Et de les y attendre."
Avec un petit sourire carnassier il ajoute :
"Je n'aime pas trop courir derrière mes adversaire tel un chien en chasse. Je préfère me trouver face à eux et tant mieux si ne s y attendent pas!
Surtout que ce marais me pèse... vous n'avez peut être pas remarquer, mais nous avons déjà croisé la route de deux serpents au moins trois fois gros comme moi.
Et le camarade de maître Quiz nous prouve qu'il existe des créatures capable de nous menacer fortement. Cela ne nous servira a rien d'atteindre leur groupe déjà épuisé par cette marche harassante et peut être blessés.
Toutefois, vous dites qu'un risque existe que l'on se fasse repérer si nous repartons a l'aide d'un portail, est-ce bien cela?"
Semblant d'abord concentré sur le terrain environnant, Quiz se tourne vers Brönn une fois que celui-ci a exposé son idée. Son regard paraît dire qu'il évalue le mercenaire sous un nouvel angle, comme pour se faire une nouvelle idée. Il réagit à la question de Brönn :
« Pas si Alouna Sedai ouvre des portails à une distance comparable à celle de la première fois. Il suffirait de naviguer large pour garantir de rester indétectables. [Il hoche la tête d'un air approbateur :] C'est une excellente idée. »
Malark écouta les explications de Brönn, puis les commentaires de Quiz d'un air pensif, sourcils légèrement froncés. Puis, quelque chose qui ressemblait à un sourire amusé mais anxieux glissa sur son visage.
"Alar apprécierait sans aucun doute... Cependant vous partez du principe qu'ils se déplacent, or je n'ai perçu aucun mouvement du côté d'Alar depuis que nous marchons dans ces marécages. Ils semblent arrivés à l'endroit où ils voulaient l'emmener, quel qu'il soit. Nous ne pouvons envisager une embuscade, mais peut-être une approche par les montagnes ou la plaine qui sera moins risquée."
Il leva les yeux vers l'Aes Sedai, qui seule était en mesure d'estimer réellement la réalisation du projet.
Melyna écouta Brönn avec attention. Son idée était très bonne et elle regrettait de ne pas y avoir pensé plus tôt.
Une brune ou une blanche y aurait surement pensé Il y a longtemps.
"Je vois ce que vous voulez dire. Même sans connaître leur distance, le fait de savoir leur direction à des endroits différents nous permettra de les situer précisément.
Et d'autant plus s'ils ne sont pas en mouvement.
J'imagine que vous avez apporté une carte de la région? Sans cela, votre plan paraît compliqué.
Pour ce qui est du canalisage, je n'ai rien ressenti depuis notre arrivée dans les Terres humides.
Sauf si la personne que nous recherchons à des capacités exceptionnelles pour détecter la Saidar ou un angreal pour l'y aider, Il y a peu de chance que l'on nous repère"
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"Oui, j'ai une carte de la péninsule... Les terres englouties n'y sont évidement pas détaillées, mais le profil de la cote et des montages est très précis, c'est une carte de l'armée...
Il me suffirait de trouver un endroit avec une vue dégagée et je pourrai déterminer avec précision l'endroit ou nous nous trouvons.
Je pourrais grimper dans un grand arbre, mais je dirais que le mieux serai deux positions sur les flans de l'échine du monde. De la bas je pourrais aisément repérer la ville de Mayenne ainsi que deux point spécifiques de la cote.
Je vous laisse décider de la marche à suivre Alouna Sedai."
Malark ne se fit pas prier et, l'épée dégainée, s'approcha du portail, laissant sa monture en arrière. La mer se distinguait au loin, en contrebas, au-delà de pentes crevassées qui surplombaient une route. À peine le Lige eut-il fait deux pas sur le sol que celui-ci se fractura et se déroba sous lui en un éboulement meurtrier. Il se rejeta en arrière aussi vite que possible, se raccrochant d'une main aux roches voisines, mais un bref cri rauque lui échappa comme l'une des lourdes pierres percutait violemment son tibia avant de poursuivre sa chute en contrebas, dans un grondement sourd qui finit par mourir. Haletant, il jeta un regard en contrebas. Le portail s'ouvrait désormais sur un gouffre de plusieurs mètres et il se trouvait moins d'un mètre sous l'ouverture, plaqué tant bien que mal contre la paroi rocheuse. À défaut de prise suffisamment solide, il tendit une main en direction du Portail pour que Brönn ou Quiz l'aident à se hisser de l'autre côté.
"Il va... falloir choisir un autre endroit..."
Ils étaient plus proches pourtant... il pouvait sentir Alar pratiquement juste en face de lui, plein est, inaccessible. Il serra la mâchoire de frustration autant que de douleur.
Quiz se précipita pour saisir la main de Malark, non sans s'être assuré au préalable d'être bien ancré dans le sol. Il aida le lige à se hisser à travers le portail, puis, après avoir jeté un coup d'oeil dans l'ouverture, il s'assura que Malark allait bien.
« La côte est franchement déchiquetée par ici. Je ne connais pas bien la région, mais a priori, ce littoral est réputé pour ses éboulis. Désolé, j'aurais dû le mentionner avant. »
Avec l'aide de Quiz, Malark parvint à regagner les marécages des Terres Englouties sans terminer sa vie au fond d'une crevasse ou tranché sur les bordures du portail. S'appuyant sur sa jambe valide, il adressa un signe de tête reconnaissant au mayenais.
"Merci pour votre aide. C'était... difficilement prévisible. Mais du moins, pas complètement inutile. J'ai eu le temps de sentir Alar, à une distance à peu près équivalente à ici, mais bien plus à l'est. Lui et ceux qui l'ont enlevé se trouvent probablement dans cette zone."
Il désigna un espace sur la carte.
"Peut-être qu'en ouvrant un portail au nord ou à l'est de cette position, nous aurions plus de succès."
Melyna reteins une grimace.
Le lige s'était précipité sans regarder ou donnait le portail.
Il aurait pu tout autant sauter dans le vide...
"Malark. Avez vous ressenti le lien avant de franchir le portail?
Il suffirait peut être juste d'en ouvrir un pour que vous puissiez nous désigner la direction. Sans avoir besoin de le franchir...?"
"Non, tant que j'étais de ce côté du portail, je percevais toujours Alar au nord-est. Le lien n'indiquait l'est qu'après l'avoir franchi. Il semblerait que je doive faire au moins un pas de l'autre côté pour vous donner une estimation."
Il réfléchit un instant, contrarié par cet échec, et ayant de plus en plus de difficultés à canaliser son impatience.
"Nous avons malgré tout une idée un peu plus précise de la zone où il se trouve" fit-il en remontrant la carte. "Ne pourrions-nous tenter une approche par le nord où les hauteurs nous permettront peut-être d'apercevoir quelque chose ?"
Quelques secondes à peine après l'avertissement du Lige, un portail s'ouvre brusquement à moins de cinq mètres du groupe. L'intérieur d'une pièce, un chaos de corps se distinguent le temps d'un battement de cœur avant que deux silhouettes n'en surgissent, celles d'un jeune homme aux cheveux noirs en chignon et d'un homme chauve à la posture étrangement rigide, au visage ensanglanté, qui s'écroule lourdement dans la vase. Aucun d'eux n'est Alar Sedai.
Le portail se referme brusquement, comme si le Tissage avait été tranché net.
*
Elren : face à toi se trouvent quatre individus et leurs chevaux. Une Aes Sedai au visage sans âge et sévère, un homme aux allures de mercenaire, d'origine saldaéane, un homme d'une quarantaine d'années à la courte barbe et large d'épaules, ainsi qu'un guerrier qui ressemble à s'y méprendre à Alar Sedai.
J'ai mon chapeau et une épée, je suis prêt ! Alias de KenAcros
Elren se redressa péniblement, jeta un coup d’œil autour de lui et prit conscience de la fermeture du portail ainsi que de l’absence d'Alar. Toujours baigné dans le Vide, il affichait un calme contradictoire avec les émotions qui l'assaillaient en dehors. Remarquant l'Aes Sedai, il s'adressa à elle avant toute autre chose:
"Aes Sedai, je vous en prie, empêchez cet homme là de canaliser, il est dangereux!" en pointant l'homme chauve étendu dans la boue.
Il n'était pas sûr de l'attitude à suivre après ça mais les derniers mots d'Alar le poussa à demander, s'adressant à tout le groupe:
"Excusez mon indiscrétion mais est ce que l'un de vous est le lige d'Alar Sedai?"
Pendant qu'il posait sa question, il passa sa main dans ses cheveux, constatant l’absence de son chapeau...Mais il y avait plus important à gérer dans l'instant.
Le portail surprit tout le monde.
Melyna ne l'avait pas senti s'ouvrir car il avait vraisemblablement été ouvert par le Saidin.
Un peu plus et l'un d'entre eux était coupé en deux.
Avant qu'un des hommes ne réagisse Melyna embrassa la Saidar et ligota les deux hommes avec des flux d'air et les bâillonna. Elle créa ensuite immédiatement un bouclier pour les empêcher de canaliser même si elle ne pouvait pas savoir si ils en étaient capables.
Malark n'avait pas attendu les paroles de la sœur Jaune pour se diriger d'un pas vif vers les deux hommes, le visage pâli de colère et d'inquiétude. Il scruta avec intérêt le plus jeune qui les avait interrogés à propos du Lige d'Alar, remarqua les marques de corde autour de ses poignets et de ses avant-bras, mais ne dit rien. Le chauve le foudroya du regard quand il le redressa, à genoux dans la vase et le visage en sang, le nez visiblement brisé. Il ne trouva aucune arme sur eux, mais une flasque de liquide gisait à leurs pieds, qu'il ramassa avant de reculer de quelques pas.
"Ils n'ont pas d'armes, rien sur eux à part ceci" fit-il en montrant la flasque. "Le plus jeune a des marques profondes sur les avant-bras, il était attaché. Quiz, vous le reconnaissez ?"
S'il avait reconnu le cadavre d'un des prisonniers, peut-être connaîtrait-il celui-ci aussi.
"Aes Sedai, je suis presque certain qu'Alar a ouvert ce portail. Je l'ai senti perdre connaissance à l'instant où il s'est refermé. Mais j'aimerais beaucoup savoir pourquoi ces hommes l'ont franchi et pas mon frère."
Brönn
perception :8
connaissance des plantes/médecine +1
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Surprit par l'ouverture du portail. Brönn perds quelques instant, qui permettent à Malark de le devancer.
Rejoignant le lige au coté des deux hommes, il leur jette un rapide coupe d’œil puis s'en désintéresse ne voyant pas d'armes.
Pendant que Malark interroge les autres, il prend en main la flasque.
Après avoir humer le breuvage, trempé un doigt et gouté, il déclare :
"Une infusion de racine fourchue. Faites boire ceci à quelque un et il dormira pendant cinq heures, donnez lui en la moitié, il sera hagard et paralysé pendant deux heures."
posant avec précaution la flasque au sol, il se retourne et observe les poignets du plus jeune. Face aux blessures, il retient une petite grimace...
"Vous êtes fort... a voir ses marques, je dirais que vous avez briser vos liens. mais vous allez le regretter ces prochains jours..."
Se redressant, il prête attention aux réponses de maitre Quiz et d'Alouna Sedai.
Après la première surprise, Quiz reprit suffisamment contrôle de lui-même pour obtempérer rapidement à l'injonction inquiète de Malark. Il examina l'homme et secoua la tête lentement :
« Non, je ne crois pas. Je ne pense pas avoir déjà rencontré cet homme. »
Puis il prêta attention à l'autre homme et secoua la tête de la même manière.
Il se redressa et posa la main sur son marteau de guerre.
« Je n'ai pas reconnu les lieux au-delà du portail non plus, mais ça n'est guère étonnant. »
Melyna tissa également une protection pour que les deux hommes ne les entendent pas.
"Aucun des deux n'a pour le moment tenté de forcer le bouclier sous lequel je les ai placé. Mais cela ne veut pas dire qu'ils ne peuvent pas canaliser...
Nous allons pouvoir leur donner à chacun de la racine fourchue.
Elle fonctionne à petite dose sur un canalisateur. Elle doit être employée à très haute dose sur une personne ne sachant pas canaliser.
Nous serons ainsi si l'un des deux peut canaliser.
Je vais suffisamment défaire le tissage pour que vous puissiez leur en faire boire"
Racine fourchue. Malark tiqua à ce nom, connu à la Tour comme un inhibiteur des facultés de canalisation. Elle avait dû être utilisée sur Alar. S'il éprouva une vague déception aux réponses négatives de Quiz, il hocha la tête à la proposition évidente de Melyna et tendit la main pour récupérer la flasque à Brönn. Il préférait le faire lui-même, bien que l'idée d'infliger à son tour ce qu'avait dû subir son frère le répugne d'une certaine façon. Mais un dosage trop fort sur un canalisateur risquait de le plonger dans une inconscience durable, et ils ne pouvaient se permettre une telle perte de temps.
Il commença par l'homme chauve, que le second à son arrivée avait annoncé comme un canalisateur. L'homme résista, mâchoire serrée et regard mauvais, et le Lige dut le forcer à ouvrir la bouche d'une pression aux jointures de la mâchoire. Mais pratiquement dès qu'il eut avalé la décoction, son regard devint trouble et sa posture malhabile, ne tenant debout que grâce aux liens d'air.
"Celui-là est bien un canalisateur", annonça-t-il avant de s'approcher du second arrivant. "Accepteriez-vous de libérer l'ouïe de celui-ci si jamais vous l'avez occultée, Alouna Sedai ?"
Puis à l'adresse d'Elren :
"Vous nous aviez dit la vérité au moins sur le canalisateur", lui dit-il. "Buvez sans résister si vous êtes vraiment de bonne foi."
J'ai mon chapeau et une épée, je suis prêt ! Alias de KenAcros
Elren sentit la peur appuyer violemment contre le Vide qu'il parvint à maintenir de justesse. Décidé à se sortir de ce mauvais pas, il n'hésita presque pas à boire, autant pour prouver sa bonne foi qu'à cause de ce qu'avait dit le guerrier :
Si il ne se trompait pas, cette infusion ne marchait que contre les canalisateurs, donc il ne risquait rien.
Buvant une bonne gorgée sans rien ressentir de spécial, il fut suffisamment soulagé pour étudier plus en détail ceux qui se tenaient devant lui.
Brönn : Un homme d'armes assez jeune mais visiblement expérimenté, attentif à ce qui se passe mais qui ne témoigne pas de nervosité particulièrement. Observateur.
Ean : Un homme probablement mayenais ou tairen qui reste très réservé et ne laisse guère transparaître ses émotions, peut-être anormalement peu.
Malark : Il ressemble tellement à Alar qu'il est impossible qu'il ne lui soit pas apparenté. Il semble nerveux voire impatient, plus que les autres.
Melyna : l'Aes Sedai présente une face neutre indéchiffrable qui ne révèle rien d'elle-même.
Melyna attendit que Malark administre la racine fourchue aux deux hommes.
Le premier ne semblait donc pas avoir menti en arrivant.
Elle le laissa cependant prisonnier des liens d'air qui le maintenait immobile mais fit disparaitre le bouclier pour ne le laisser présent que pour le second homme.
"Jeune homme, vous êtes ici en présence d'une représentante de la Tour, je vous conseille donc de répondre précisément aux questions que nous allons vous poser.
Qui êtes vous et que faites vous ici ?
Quel est le nom de l'homme qui vous accompagne ? Est il Aes Sedai lui aussi ?
Est ce lui qui a ouvert le portail qui vous a mené ici ?"
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Si il s'agit vraiment d'une représentante de la Tour, et il faut être fou pour le prétendre sans l'être réellement, elle n'est probablement pas de mèche avec les kidnappeurs, sans compter le fait que le lige d'Alar se trouve sûrement parmi eux. Il décida donc de jouer franc jeu :
"Je m’appelle Elren Ayara, je suis un élève de Mavrick, Maitre d'arme de Mayenne et j'ai été kidnappé récemment.
Cet homme est un haut-placé chez les kidnappeurs, ils l’appellent Brecq. Je ne pense pas qu'il s'agisse d'un Aes Sedai, la seule autre personne capable de canaliser que j'ai vu dans leur camp dit ne pas en être une.
Et c'est Alar Sedai qui a ouvert ce portail avant de nous y pousser, il voulait nous suivre mais il n'a visiblement pas pu... J'ai des raisons de croire que le Lige d'Alar se trouve parmi vous, il voulait le rejoindre en ouvrant ce portail."
Elren regarda l'Aes Sedai dans les yeux puis lâcha :
"Voudriez vous bien me libérer Aes Sedai ? Je n'ai aucune intention de vous faire du mal, je veux juste aller sauver Alar Sedai, il en va de mon honneur."
Visiblement intrigué par ce que le jeune homme venait de dire, il fit un pas dans sa direction comme pour lui poser des questions, puis s'arrêta pour laisser l'Aes Sedai parler en priorité. Il examina soigneusement du regard le dénommé Elren Ayara.
Melyna regarda Malark pour voir sa réaction à l'évocation du nom de son frère.
La bonne nouvelle était qu'il soit en vie, mais vu les derniers événements il aurait surement bientôt des problèmes.
"Je vais vous détacher, je compte sur vous pour ne rien faire d’insensé"
Avoir un lige et deux hommes pour le surveiller dissuaderait de toute façon tout homme de tenter quoi que ce soit.
"Alar Sedai a donc bien été kidnappé par des canalisateurs. Et qui n'appartiennent pas à la Tour...
Savez vous qui ils sont exactement et pourquoi ils enlèvent des hommes ?
Et surtout, êtes vous capable de nous indiquer où ils se trouvent ?"
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Soulagé d'être libéré, Elren pris un instant avant de répondre pour se dégourdir les membres et grimacer devant ses marques aux bras.
"A ce que je vois vous êtees à sa recherche." n’attendant pas de confirmation il continua "Non je ne sais pas qui ils sont ni leurs intentions...Il s'agissait d'un petit camp je crois, une bonne dizaine d'occupant et Alar Sedai est gardé à part dans une petite cabane. J'y ai été mis aussi, c'est comme cela que je l'ai connu."
Tournant son regard vers Malark, en se basant sur les coups d’œil de l'Aes Sedai et l'inquiétude qu'il dégageait, il lui demanda :
"Excusez moi mais... êtes vous le Lige d'Alar Sedai?"
Au regard de l'Aes Sedai, Malark s'était contenté de répondre de la même façon et d'un léger hochement de tête, signifiant par là qu'il pensait qu'Elren disait vrai. Alar n'était pas d'un naturel confiant et n'aurait pas donné de telles précisions s'il avait eu des raisons de soupçonner une supercherie. Mais son inquiétude avait augmenté aux explications du fugitif et il peinait à le cacher. Alar s'était peut-être mis dans une situation plus délicate encore avec cette tentative...
"Pourquoi faut-il toujours qu'il prenne des initiatives", soupira-t-il presque malgré lui avant de répondre à Elren : "Oui, je le suis. Et d'après ce que vous dites, nous n'avons que peu de temps pour le retrouver. Il est... possible qu'ils agissent en représailles, ou en tout cas qu'ils essaient de le déplacer rapidement vers un autre endroit plus sécurisé et les chances de le récupérer diminueront."
Son regard se tourna vers le dénommé Brecq, qui les observait tour à tour avec mauvaiseté bien qu'il n'entendît pas leurs échanges. Lui savait probablement où se trouvait Alar et pourrait même ouvrir un portail jusqu'à lui... Encore fallait-il l'en convaincre.
Quiz intervint en se rapprochant d'Elren pour lui demander :
« Elren... à quel endroit vivez-vous ? Et à quel moment avez-vous été enlevé ? »
Sa voix calme interrogeait sans agressivité, avec la qualité paisible de ceux qui ont l'habitude de s'adresser aux gens en montrant tous les signes d'une bonne volonté.
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"Je vis chez mon maître à Mayenne. Et j'ai été enlevé peu avant midi." répondit volontiers Elren.
Lâchant le Vide - il n'en avait plus besoin pour le moment - il mit quelques instants à mettre au point ses émotions.
Un élément mine de rien important lui apparut soudainement : Il n'avait rien mangé depuis le matin tôt. Gêné, il demanda à Quiz si il pouvait avoir quelque chose à manger.
Le fait d'avoir lâché le Vide était assez visible chez lui, se traduisant en une perte d'assurance et une gêne en parlant avec des étrangers.
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délesté de la flasque, le mercenaire s'affaire auprès des chevaux. une fois assuré d'être prêts à partir, il revient vers le jeune homme, qui semble fortement intimidé.
"Ainsi vous vous appelez Araya. Je suis impressionné, rares sont les personnes de votre age maîtrisant l'harmonie.
ne bougez pas, ce baume soulagera vos meurtrissures."
Empoignant fermement les avants bras du jeune escrimeur, Brönn lui applique des cataplasmes sur ses blessures.
sous l'action du remède, ce dernier tressaille.
"Ne bougez pas! la douleur s'estompera rapidement"
Maintenant toujours fermement les bras d'Elren, il observe se dernier avec attention.
"Pouvez-vous m'en dire plus sur l'organisation du campement? Nous aurons besoin d'un maximum d'informations pour retourner là bas.
Quelle est la disposition du campement, combien de sentinelles avez-vous vu et quel est leur rotation?
Les environs étaient ils boisé ou dégagés?
Pouvez-vous esquisser un plan du camp et de ses environs?"
Quiz hocha la tête, comme s'il s'attendait à une réponse de ce genre, puis alla chercher de la nourriture pour la donner à Elren pendant que Brönn parlait.
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Il baissa la tête, légèrement honteux en répondant :
"Je suis navré mais j'avais les yeux bandés, je n'ai rien pu voir du campement...Tout ce que je sais c'est que le campement est à proximité directe du marais et qu'il contient un sorte de caravane délabrée ou ils nous avaient enfermés."
Regardant ensuite Brönn dans les yeux.
"Merci pour vos soins maître ... Puis je vous demander votre nom? Et auriez vous une arme en réserve que je pourrais utiliser ?"
"Attendez un peu avant de lui donner une arme si vous le voulez bien.
Je pense que pour avoir plus d'informations sur le camp nous allons devoir interroger le canalisateur quand il se réveillera.
Avant que l'un d'entre vous ne demande je n'ai pas de talent pour la Compulsion, il faudra donc essayer d'être persuasif avec lui.
Je pense aussi que nous devons agir vite. Le meilleur moyen est de se rapprocher du clan et d'essayer de délivrer Alar Sedai sans se faire repérer.
Je ne pense pas que nous soyons de taille à affronter plusieurs canalisateurs.
Ean et Brönn essayez de voir avec Elren si vous pouvez mieux situer le camp sur la carte.
Malark, venez, j'aimerai que vous organisions un peu l'approche du camp"
Melyna s'éloigna un peu et attendit que Malark se rapproche pour parler avec lui.
hrp : Brecq n'est pas inconscient, juste un peu shooté
*
Tandis que Brönn et Quiz se chargeaient d'Elren, Malark s'éloigna de quelques pas en compagnie de l'Aes Sedai, pensif et nerveux. Ils ne disposaient guère d'informations sur ce qui les attendait, si ce n'était celles qu'ils pourraient obtenir du canalisateur, et le temps pressait.
"Nous devrions pouvoir faire pression sur ce Brecq" dit-il finalement à Melyna. "La torture est inutile et n'apporte aucune garantie de véracité, mais en revanche, il sait que si nous le livrons à la Tour, il sera neutralisé à coup sûr. Cela l'incitera peut-être à coopérer, mais il me paraît probable qu'il propose un échange ou essaie de négocier sa liberté d'une façon ou d'une autre."
Ou de leur fausser compagnie, s'il en avait la possibilité. La question restait de savoir s'ils avaient l'intention de négocier.
"Sans quoi nous pouvons nous en tenir au plan initial de Brönn pour essayer de les localiser."
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"Vous pouvez-m'appeler Brönn.
Ne vous en faites pas Alouna Sedai, nous n'avons de toute façon pas d'armes en réserves, nous avons l'équipement pour une mission scientifique, pas pour une campagne..."
Le léger ton de reproche dans la voie du mercenaire se change en air pensif. Pendant ce temps, le lige et l'Aes-Sedai se retirent pour discuter.
Avec un air pensif, il approche le cheval de Bat de l'homme hagard.
"Étonnant, malgré la faible dose qu'il a reçu, il semble être hors d'état pour un moment...
Maître quiz, voulez-vous bien m'aider à l'attacher sur le cheval? je crois que nous ferions mieux de quitter cet endroit rapidement. J'irai parler à Alouna Sedai dès que celui-ci sera correctement harnaché."
Laissant le soin a Quiz de s’occuper du jeune home, Brönn s’approche de Melyna. Profitant d'une pause dans la discutions, il annonce :
"Je pense être en mesure de faire parler l'homme, toutefois malgré la faible dose que Malark lui à fait boire, au vu de son état, je ne pense pas qu'il soit possible de l’interroger avant un moment...
Toutefois, rien ne nous empêche de tenter une nouvelle fois de déterminer leurs position exacte à l'aide de vos portail et de mon sextant. il ne me faudra pas plus de cinq minutes de chaque coté du portail pour relever la position sur la carte et pas plus de dix minutes pour déterminer leur position à l'aide du lien de Malark.
Je vous propose avant tout de ne pas rester ici, nous pourrions déjà aller sur les flan de l'échine du monde, à proximité de la zone que nous a désigner Malark. qui sait si quelqu'un ne pourrait pas surgir ici pendant que nous palabrons... "
"La menace de la neutralisation devrait effectivement être suffisante pour l'effrayer.
Je voulais également savoir quelle expérience des combats vous aviez.
Alar et vous semblez jeunes. Je sais que les liges reçoivent un entrainement poussé mais j'aimerais être sûre que vous puissiez régir si nous avions à affronter des canalisateurs.
Une fois sur place, je compte néanmoins vous laisser nous guider dans le camp. Vous êtes le mieux placer pour retrouver Alar."
Brönn s'approcha peu de temps après pour lui proposer de partir.
"Je pense aussi que c'est la meilleure chose à faire. La canalisateur devrait reprendre vite ses esprits et nous pourrons l'interroger"
Melyna ouvrit à nouveau un portail en essayant de se rapprocher le plus possible de la zone qu'ils avaient ciblés.
Le Lige ne put cacher un peu de surprise à la question de la sœur jaune, puis sourit légèrement.
"Vous avez raison. Mon frère quittait très peu la Tour et pour être parfaitement honnête, si j'avais été en mesure de rejoindre l'Ajah Brune plutôt que le corps des Liges je l'aurais fait sans hésiter. Néanmoins j'ai combattu plus d'une fois, et parfois assisté les Rouges dans la traque des canalisateurs renégats. Je ne vous ferai pas défaut, ni à mon frère."
Il semblait soulagé qu'elle escompte le laisser les guider mais n'eut que le temps d'acquiescer avant que Brönn les rejoigne. Partir semblait en effet judicieux, ils ne pouvaient être certains que personne n'ait essayé de remonter la trace du fugitif ou du canalisateur.
Rejoignant sa monture, il s'approcha du portail qui s'ouvrait sur les premiers reliefs de l'échine du monde et s'y engagea avec précaution.
Le portail s'ouvre sur un terrain escarpé, irrégulier, qui, loin à l'est, se fond dans les poussières sablonneuses des premiers territoires du désert aiel. Bien que Malark annonce que vous êtes désormais plus près, au nord est de la position d'Alar, vous ne distinguez aucun signe de vie à travers la brume jaunâtre qui s'accumule au pied des monts et s'écoule sur les mangroves en contrebas. Il commence à pleuvoir un crachin soutenu.
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Malheureusement, un rideau de pluie bouche soudainement l'horizon, tandis que le crachin forci et se transforme en pluie abondante.
Le mercenaire à tout juste le temps de protéger de sa main les fragiles lentilles et miroirs polis par les Atha An Miere.
Rangeant précautionneusement l'appareil dans son écrin, il le remet en place dans sa besace.
Haussant la voie pour couvrir le bruits de la pluie, il annonce :
"Impossible de mesurer quoi que ce soit par un temps pareil! Abritons-nous
Moitié courant, moitié trébuchant, il rejoint Betta et le cheval de bat, tandis que le reste du groupe émerge du portail.
Melyna suivit le groupe dans la grotte pour s’abriter de la pluie.
Ils en profitèrent pour se débarrasser de leur tenue adaptée aux marécages.
"Brönn et Malark pouvez-vous repérer la position d'Alar Sedai et repérer cette fois ci de façon précise leur position sur la carte ?"
Melyna jetait toujours un œil sur Elren pour le surveiller.
Elle remarque alors que l'autre homme dénommé Brecq avait retrouvé ses esprits.
Il était donc temps de l'interroger.
Elle s'approcha et retira les liens qui l’empêchait de parler et d'entendre.
Elle n'avait pas relâché son bouclier qui le coupait du pouvoir mais il n'avait pour le moment pas essayé de le forcer.
"Vous êtes en présence d'une représentante de la Tour. Je vous conseille de répondre à mes questions sans détour. Les canalisateurs sauvages dans votre genre n'ont pas bonne presse à la Tour.
Sachez que je peux vous y conduire par un portail et vous serez désactivé demain si vous n'êtes pas coopératif.
Qui êtes vous et pourquoi enlevez vous des hommes ?"
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Elren subissait sans rien montrer la surveillance d'Alouna Sedai. Retirant discrètement une petite sangsue collée à sa jambe, il jeta un œil dans l'abri pour voir si il n'y aurait pas éventuellement un bâton utilisable - Il avait besoin d'une arme si il fallait se battre.
Il poussa un soupir très discret en voyant qu'Alouna Sedai avait reporté son attention sur Brecq. L’entendant le questionner, il déglutit et remercia le Vide pour avoir réussi à rester stoïque quand elle l'avait interrogé.
S'approchant de Quiz, il le questionna gentiment sur les motivations du groupe et sur pourquoi ils recherchent Alar.
Un profond mépris déforme les traits ensanglantés de l'homme chauve à la mention de la Tour. Il fixe l'Aes Sedai avec animosité, bien qu'il ait pâli à la mention de la neutralisation. Regardant une à une les personnes qui l'entourent, il semble analyser rapidement la situation, mais finit par déclarer d'un ton étrangement mesuré :
"Il n'est pas dans votre intérêt de perdre du temps à poser des questions et menacer. Contrairement à ce que vous semblez vous imaginer, vous en avez assez peu devant vous avant que les autres ne vident les lieux et n'emmènent l'Aes Sedai avec eux. À peine plus avant qu'ils ne réalisent que le lien est toujours actif et ne le brisent. Bonne chance alors pour le retrouver lui et les autres, même sous Compulsion je ne pourrai vous révéler leur emplacement."
"Nos activités ne menacent pas l'intérêt de la Tour, et ces hommes ne sont pas en danger. Si vous me libérez, je suis certain que nous pourrons trouver un terrain d'entente. Et je vous rendrai le frère blanc."
Aux dernières phrases de l'homme chauve, Quiz s'approche vivement et s'accroupit près de lui. Sa voix reste contrôlée, mais son visage montre une certaine colère.
« Ces hommes ne sont pas en danger ? Nous avons retrouvé le cadavre coupé en deux d'un des hommes que vous avez enlevés, et vous osez dire qu'ils ne sont pas en danger ? Donnez-nous une seule raison de vous faire confiance. »
"Ah..." Brecq a le bon goût de paraître un peu embarrassé. "Évidemment, c'est fâcheux, mais nous n'en sommes pas responsables. Cet homme a échappé à notre surveillance et s'est enfui dans les marais de façon très inconsidérée. Je suppose qu'il a connu là-bas le sort que vous décrivez."
Assis à l'écart après avoir relacé ses bottes, son manteau de Lige aux couleurs changeantes en travers des genoux, Malark avait suivi à distance les échanges avec le dénommé Brecq. Sans moyen de distinguer l'horizon ou le soleil à travers la pluie torrentielle, le relevé d'une position exacte à l'aide du sextant s'avérait impossible et il ne pouvait qu'indiquer à Brönn une direction qui ne lui serait d'aucune utilité. À présent qu'ils se trouvaient plus proches et en terrain stable, seule toute sa maîtrise de soi l'empêchait de se précipiter à cheval vers Alar, et il rejetait de moins en moins cette possibilité. L'urgence que laissaient supposer les paroles de Brecq n'améliora en rien son état. Il devinait que Melyna ne se résoudrait pas à un échange, et tout les poussait à la méfiance envers les déclarations par trop rapides de l'individu. Pas en danger...
"Maître Ayara" demanda-t-il à Elren. "Mon frère vous a-t-il paru en parfaite santé quand vous l'avez vu ? Vous êtes vous vous-même perçu en sécurité ?"
Il savait que la réponse serait négative, mais quelques précisions sur les sensations confuses portées par le lien ne seraient pas de refus. Il se garda bien de s'adresser directement au canalisateur. Une idée étrange s'était formée dans son esprit, mais il attendit que l'Aes Sedai en ait fini.
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Interrompant sa question à Quiz au moment ou Brecq commença a parler, Elren se concentra sur l'echange. Légèrement surpris par la question de lige, il lui répondit franchement:
"Alar Sedai s'est fait frapper et priver de vivres sur ordres de cet homme. Et je me suis senti tout sauf en sécurité là-bas, ils prévoyaient de me faire quelque chose probablement en rapport avec le pouvoir, mais nous n'avons même pas entendu parler des autres prisonniers..."
Il soupira avant de continuer:
"Je pense qu'il s'agissait de quelque chose de dangereux, avec de fortes chances d'échouer."
Un rictus s'afficha sur le visage de Melyna.
"Pensez vous vraiment être en position de négocier quoi que ce soit?
Votre groupe retiens prisonnier un Aes Sedai de la Tour noire. Si vous pensez une seule seconde que cela sera sans conséquence, vous êtes soit fou soit complètement stupide.
Laissez moi être plus claire : la tour ne s'embarrassera pas de la mort d'une personne de votre groupe ou de ce qui peut vous arriver.
Je suis de l'Ajah jaune et si je connais toute les façons de soigner les hommes, inversement je sais aussi comment les faire souffrir. "
Elle tissa alors des fils d'esprits, d'air et de feu en direction de l'homme.
Il s'agit d'un tissage touchant uniquement les nerfs de l'homme et lui provoquant une douleur insupportable sans aucun risque de le tuer ou de l'affaiblir.
L'homme hurle alors de douleur et semble essayer de se libérer à tout prix de sa prison invisible.
Melyna stoppe le tissage qui n'a duré que quelques dizaines de secondes.
"Êtes vous pret à nous en dire plus et à être plus coopératif? Comme vous l'avez dit, nous n'avons pas de temps à perdre"
Haletant de douleur, le regard fou, Brecq laisse échapper un rire saccadé.
"Allez... vous faire foutre... "Aes Sedai". Ce n'est pas vraiment pire... que votre noviciat. Et vous vous trompez lourdement si vous pensez être plus effrayante... que ceux pour qui nous travaillons."
Il la foudroie d'un regard mauvais.
"Vous n'êtes qu'une enfant que certaines querelles de pouvoir dépassent largement."
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Une fois dans la grotte, Brönn se débarrasse de l'attirail côtier.
Ne sachant pas quelle serait la suite, il rassemble les affaires du petit groupe et les étend tant bien que mal à proximité du cheval de bat, prêt à les empaqueter mouillées en cas de départ précipité.
Alors que Mélina Sedai s'occupe du dénommé Brecq, le mercenaire se poste à l'entrée de la grotte, guettant le ciel, son arc appuyé contre un rocher à l’abri de la pluie.
Après un moment, une percée dans le rideau de pluie, laisse apparaître au loin la vile de Mayene, au nord de la baie, l'embouchure d'un petit torrent se distingue et par delà les brumes des terres englouties, un petit cap.
Ressortant promptement le sextant, Brönn commence à aligne les petits miroirs. Gêné par la pluie tombant périodiquement en rideau devant l'entrée de la grotte et par le manque de pratique, il parvient tout de même à obtenir un relevé fiable après quelques minutes. toutefois la pluie ne semble guère se calmer, rendant la possibilité d'effectuer plutôt aléatoire.
effectuant quelques calcules et dessin géométriques sur la carte, il marque la position actuelle du groupe sur la carte, qu'il oriente.
Jetant un rapide coup d’œil en direction de Melyna sedai, manifestement contrariée, il reporte son attention sur le Lige.
Ce dernier semble sur le point de partir en courant à travers les rochers pour retrouver son frère.
Ne lui laissant pas le temps de penser à quelque chose de stupide, il l’appelle :
"Ne vous en faites pas Malark, nous retrouverons votre frère, que que puisse en dire cet homme."
Brönn jette un œil peu amène en direction de l'homme. Soudain, ce dernier se met à hurler comme un damné.
"Hahaha, regarder le, il fait le fier, mais au final il n'en mène pas large!
Enfin, j'ai besoin de vous Malark j'ai pu déterminer tant bien que mal notre position. pouvez-vous m'indiquer la direction d'Alar? Et après nous irons voire Alouna Sedai pour qu'elle nous ouvre un portail pour la deuxième mesure."
Alors qu'il note sur la carte, les indications du lige, il replie celle ci précautionneusement et la remet dans son tube de protection.
Une fois à coté de l'Aes Sedai, les derniers mots de Brecq lui parviennent aux oreilles.
[Hum peut pas être pas si couard que cela... Le seigneur seul sait ce qu'Alouna Sedai à bien pu lui faire...]
"Pardonnez-moi Alouna Sedai, Malark et moi-même aurions besoin d'un portail pour effectuer un deuxième relevé."
Restant volontairement évasif devant l'homme haletant, il ajoute à son intention :
"Vous avez-du avoir terriblement mal pour hurler comme cela...
Toutefois, vous n'avez pas assez à perdre pour craindre une douleur qui vous laisse entier, n'est-ce pas? Mais peut être souhaitez-vous que ce soit moi qui m'occupe de vous faire parler... Je connais bien les petites frappes comme vous.
Je ne connais pas grand choses au pouvoir et assurément les querelles qui sévissent à son propos me dépasse.
Toutefois! ... Arracher petit à petit des bout de peau sur vous, ça c'est clairement mon domaine. Et croyez-moi, j'ai bien d'autre idées pour vous!"
laissant le soin à Melyna Sédai de reprendre les rênes de l’interrogatoire, il regarde cette dernière avec un petit air interrogateur.
Brecq tourne vers Brönn un regard de dérision un rien désabusé, puis secoue la tête avec un sourire.
"Tu n'y comprends vraiment rien, mon garçon. Retourne jouer plus loin avec tes couteaux et laisse les grandes personnes gérer leurs affaires. Tu n'imagines même pas ce que j'ai vu et connu dans mon existence nettement plus conséquente que la tienne."
Vous réalisez soudain que l'attitude de Brecq lui permet simplement de gagner du temps. Elren reconnaît dans les insultes et le mépris qu'il manifeste la stratégie qu'il a lui-même utilisée quelques heures plus tôt pour détourner l'attention des geôliers, tandis que Melyna réalise que toutes les informations qu'il a apparemment laissées filtrer ont été dites à dessein et sont probablement fausses. Sans espoir de s'en sortir qu'il dise la vérité ou mente, l'homme a visiblement choisi d'affabuler pour protéger ses activités et celles de ses pairs le plus longtemps possible. La torture ne permettra pas de distinguer le vrai du faux et fait perdre un temps précieux.
Melyna sentit que l'homme ne leur donnerait aucune information, où du moins aucune information qui pourrait leur être utile.
Elle sentait aussi que Malark s'impatientait de plus en plus et ce à juste titre.
"Assez.
Nous perdons trop de temps.
Faites lui boire une bonne dose de racine fourchue et montrez moi ou ouvrir le prochain portail.
Brönn je compte sur vous, je veux la localisation de leur camp le plus rapidement possible"
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Approuvant de la tête les paroles d'Alouna Sedai, Elren tiqua cependant à la dernière phrase. Ils ne pouvaient se permettre de laisser une canalisateur ennemi dans leur dos, même hors d'état de nuire pour quelques heures. Pourtant il hésita un petit moment avant de s'exprimer et du même s’envelopper dans le Vide. Car la seule autre alternative conduirait à la mort de Brecq, et de sang froid.
"Attendez !" dit-il d'une voix anti-climatique avec les émotions frappant contre le Vide "Que pensez vous qu'il va faire quand les effets de la potion se seront dissipés? Je n'ai personnellement pas envie d'avoir un canalisateur renégat à mes trousses."
Il sentit de la bile dans sa gorge, il était dégouté de lui-même mais savait qu'il était question de sa survie et non plus d'éthique.
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Réalisant que l'homme se fiche de lui, Brönn hausse un sourcille et prend un air désabusé.
Réagissant aux paroles de Mélyna Sedai et du jeune escrimeur, il annonce :
"Comme je le disais, Alouna Sedai, il ne me manque plus qu'un relevé pour déterminer avec précision l'emplacement... Au vu du temps, je dirais qu'un endroit à proximité de Godan serait l'idéal. l'angle par rapport à notre position actuelle diminuerait grandement les erreur que la pluie induit.
Pour ce qui de Brecq, je dois avouer que notre jeune escrimeur marque un point. Premièrement je ne sais pas qui s'est occupé de la flasque, ni combien de l'infusion celle-ci contient encore et deuxièmement je n'aime pas l'idée d'abandonner derrière nous un ennemis aussi bien renseigné.
je pense que la meilleure solution serait de l'éliminer immédiatement, il ne nous apprendra rien... d'autant plus que je n’apprécie pas particulièrement les personnes qui se paient ma tête juste pour gagner du temps."
Jetant un regard peu amène à l'homme qui se reprend peu à peu sur le sol de la grotte, le mercenaire attend la réaction des autres membres du groupe
Malark s'était redressé brusquement lorsque la sœur jaune avait commencé son interrogatoire, partagé entre colère et consternation, oublieux de sa conversation avec Brönn et de la carte disposée devant lui. Il ne répondit aux railleries du mercenaire que par un regard froid, mais ne se permit d'interrompre l'Aes Sedai malgré une évidente désapprobation. La torture ne pouvait que leur faire perdre du temps, leur obtenir des informations sans aucune fiabilité... au final, diminuait encore leurs espoirs de retrouver son frère. Silencieux et impatient, il jeta plusieurs regards en direction du lien, pesant encore la solution de partir seul dès maintenant, avant que la situation ne prenne un tour nouveau. Soulagé, il se releva pour de bon et se prépara à partir, mais la question d'Elren, puis la suggestion de Brönn ravivèrent ses nerfs à vif. Il se porta rapidement à proximité du captif, luttant visiblement pour garder des intonations neutres :
"Cet homme a porté atteinte à la Tour Noire à travers un de ses représentants. Il doit être interrogé et jugé dans les règles à Tar Valon. Vouloir faire justice de cette façon est indigne, et je crois pourtant avoir toutes les raisons d'en vouloir à cet homme."
Il reporta son regard sur Melyna Sedai pour appuyer son propos. Il lui semblait improbable que cette dernière ait jamais eu l'intention de laisser le canalisateur en arrière.
"Cette décoction leur a permis de maintenir Alar sous contrôle pendant presque deux jours, elle sera assez efficace pour les heures qui viennent. Je le surveillerai jusqu'à ce qu'il soit remis aux autorités de la Tour, si vous le permettez, Aes Sedai."
Pendant tous ces échanges et le début de torture, Quiz, le visage fermé, s'est placé à l'entrée de la grotte, les bras croisés, en position de scruter le paysage frappé par la pluie, sans jamais regarder vers l'intérieur ni prononcer un mot.
Melyna avait hésité un instant en entendant les propositions de Brönn et Elren.
Il serait effectivement plus facile de laisser l'homme mort derrière eux.
La Tour n'avait pas pour habitude de s'embarrasser de la perte de personnes ne la servant pas.
Mais elle avait choisit l'Ajah Jaune pour soigner les gens et non l'inverse.
"Je n'avais pas l'intention de laisser cet homme mort dans la grotte.
La racine fourchue nous permettra d'être surs qu'il est inconscient pendant que nous intervenons sur le camp.
Je compte effectivement l'amener à Tar Valon pour qu'il soit jugé et je l’espère désactivé.
Je vous laisse donc vous en occuper pour le moment."
Elle examina la carte de Brönn et sortit dehors pour ouvrir le prochain portail qui leur permettrait peut être enfin de localiser le camp.
Le portail s'ouvre sur une plaine déserte à proximité de la ville de Godan, qui offre une vue dégagée sur les monts de l'Échine du Monde et sur la mer. À travers l'ouverture, vous pouvez voir les nuées des pluies torrentielles, à flanc de montagne, dont vous vous abritez actuellement.
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Regardant le lige comme une créature étrange Brönn réplique:
"Faire justice? loin de moi cette prétention... j’énonce simplement un fait logique. Le tuer maintenant peut nous éviter des problèmes... Et... pour ce qui est de mon appréciation personnelle, je ferais un bien mauvais juge si je la laissait entrer en compte... n'est-ce pas?"
Reportant son attention sur Melyna Sedai, il constate que cette dernière à ouvert un portail.
"Quoi qu'il en soit, vous payez, vous décidez... Nous avons déjà perdu assez de temps ainsi."
Franchissant le portail avant que quiconque ne réagisse, il observe rapidement les alentours. Constatant que les lieux sont déserts, il effectue rapidement les relevés.
A près quelques secondes seulement, il appelle le lige au delà du portail.
"Maître Malark, il ne me manque plus que la direction de votre lien pour retrouver votre frère."
Sans attendre de réponses, il se penche sur la carte et marque efficacement la position actuelle. plus qu'un trais à tracer pour retrouver le camp des ravisseurs.
Préférant ne pas répondre aux paroles du mercenaire, Malark inspira profondément pour recouvrer son calme, et voyant que Brönn avait pris les devants et franchi le portable, s'agenouilla auprès du prisonnier. L'homme résista à grands renforts de sarcasmes, se débattant autant qu'il le pouvait dans ses liens d'air jusqu'à ce que finalement, la racine fourchue fasse effet et qu'il ne sombre peu à peu dans l'inconscience. Tandis qu'il bandait les yeux de Brecq par sécurité, l'appel du mercenaire lui parvint, il se releva et franchit le portail pour le rejoindre.
La présence d'Alar devint aussitôt beaucoup plus lointaine, presque aussi lointaine que lorsqu'ils se trouvaient à Mayene, les sensations estompées par l'inconscience de son frère mais néanmoins suffisamment précises. S'approchant de Brönn, il lui désigna la direction exacte :
"Là. Plein est, à peine quelques degrés au nord."
Quelques explications plus tard, sur la carte ne tarda pas à apparaître l'emplacement qui devait être celui d'Alar et de ses ravisseurs. Malark retint un soupir.
"Merci... pour votre aide, maître Brönn. Retournons de l'autre côté si vous le voulez bien."
Il franchit le portail dans l'autre sens et regarda Melyna, Elren et Quiz qui se préparaient pour un énième départ.
"Nous avons leur emplacement, à ce qu'il semblerait. Ce sera bientôt réglé."
"Nous devrions rapidement réfléchir à comment nous avons l'intention de procéder. Outre mon frère, il y a les autres captifs à prendre en compte, soit pour les libérer, soit pour en apprendre plus sur leur sort."
"Très bien. Nous savons maintenant ou aller.
Nous n'avons pas de temps à perdre ce qui implique que l'expédition sera dangereuse.
Mon portail sera certainement repéré dès que je l'ouvrirai.
Ce qui signifie que nous risquons d'être attaqués à notre arrivée.
Je n'aurais pas d'autre choix que de m'occuper des canalisateurs.
Malark se chargera de retrouver Alar et je compte sur vous pour nous soutenir du mieux que vous pourrez...
Le but est de libérer un maximum de prisonniers mais en priorité Alar.
Si je vois que la situation dégénère je lancerai un signal sonor pour que vous me rejoigniez et que nous nous échappions
Êtes vous tous prêts?"
J'ai mon chapeau et une épée, je suis prêt ! Alias de KenAcros
"Attendez !" dit Elren en levant la main pour capter l'attention du groupe "Pourriez vous me donner une arme, n’importe laquelle, que ce soit un bâton, un couteau ou un arc? Dans le cas contraire je ne serai guère plus qu'un poids mort en cas de combat..."
Quiz décroche l'arbalète de poing accrochée au côté droit de sa ceinture pour l'armer, avant de vérifier l'emplacement des carreaux de rechange rangés dans ses protections de bras en cuir. Il sort son marteau de guerre de l'étui accroché au côté gauche de sa ceinture pour l'examiner un instant avant de le ranger à nouveau. Il passe ensuite les mains au-dessus de ses épaules et décroche les deux hâches de jet croisées dans son dos, puis s'approche d'Elren et les lui tend :
« Elles sont aussi utiles en combat rapproché, si vous n'êtes pas maladroit des deux mains. Utilisez-les bien. »
Puis il se tourne vers Malark, toujours d'une voix calme et grave :
« Lige, je suis à votre service, mais je dois vous prévenir que mon objectif est de libérer tous les prisonniers, pas seulement Alar Sedai. »
"Je le conçois parfaitement, maître Quiz. Alar est ma priorité mais je vous promets de faire tout mon possible pour vous aider dans ce sens sitôt mon frère récupéré. Et si possible, pour en apprendre davantage sur leurs intentions."
Malark s'était drapé dans son manteau aux couleurs changeantes, capuchon rabattu, de telle sorte que sa silhouette se fondait déjà presque entièrement dans le décor de la caverne tandis qu'il posait la main sur le pommeau de son épée. Prêt, et impatient d'en découdre.
"Je suggère que nous laissions ici tout le superflu : montures, matériel... y compris le prisonnier, placés sous une Garde de Pouvoir Unique. Nous pourrons nous replier ici une fois l'opération terminée et nous serons plus mobiles de cette façon, si nous sommes tout de suite repérés. En outre, il serait peut-être sage de nous disperser sitôt le portail franchi. Chacun de nous constituera ainsi une diversion pour les autres en divisant nos adversaires.
Alouna Sedai, vous êtes certes la plus à même d'entre nous face à des canalisateurs, mais aussi la seule qui ne pourrez bénéficier de vos capacités de Guérison. Je ne peux que vous prier de vous montrer prudente."
Melyna hocha la tête pour acquiecer. Elle était maintenant concentrée pour se préparer à ce qui allait suivre.
Elle noua les fils pour que le bouclier empêchant Brecq de canaliser. Le bouclier pouvait être plus facilement forcé de cette façon mais elle n'a avait pas le choix.
Elle sortit un petit objet de sa poche. Il s'agit d'un angreal sous forme d'une pierre grise taillée pour ressembler à une feuille.
Elle avait pu l'emporter de la Tour et était contente de l'avoir fait même s'il cet angreal n'est pas le plus puissant qu'elle ait jamais utilisé.
"Très bien, si tout le monde est pret nous allons y aller.
Essayez d'être le plus rapide possible pour franchir le portail et dispersez vous.
Je relâcherais la Saidar pour qu'ils ne puissent plus nous repérer."
Filant tel l'éclair, les cheveux battant au vent, Lara chevauche sa jument espagnole pommelle.
Avalant plusieurs dizaines de lieues par heure, elle surprend plusieurs personnes par son galop précipité.
Au coins de ses yeux, perlent quelques larmes. Non pas uniquement due à l'air qui fouette son visage. Là bas au nord, quelque part, l'amour de sa vie cours un terrible péril.
Rien que de songer à sa vision, des larmes resurgissent à la commissure de ses yeux.
[Ses traits délicats, réduit en un masque horrible, un coté de la tête ravagé, une oreille manquante. Derrière lui, un soleil éclatant et une nuit sans lune semblant faire la course pour l'attraper. Et le nord, le nord.]
Ne comprenant pas la moitié de ce qui lui arrive, Lara éprouve pourtant une étrange certitude : La clef se trouve au Nord, Et Brönn aussi.
[Pourquoi? Pourquoi es-tu parti espèce de maudit racleur de canaux, rien qu'un imbécile ingrat et débauché, un, un, un... non! Un homme noble! Il voulait protéger la famille! Me protéger moi!]
Déjà rougissant à l'idée d'avoir pu penser à son beau mercenaire comme à un vulgaire mendiant d'Ilian, elle devient carrément cramoisie à l'idée qu'il puisse tellement tenir à elle, qu'il soit prêt à se sacrifier pour sa sécurité.
[Mais je ne veux PAS qu'il parte! Je veux pouvoir lui tirer les lobs des oreilles, lui caresser la joue. Je lui préparerai des plats tel qu'il n'en a jamais imaginé!]
La pensée d'un gros rôti lui faisant ressurgir l'image de la joue carbonisée de Brönn. Un sanglot lui échappe.
Tu n'as pas le droit de partir et tu n'as pas le droit d'être blessé comme ça! Tu m'appartient espèce d’âne bâté!
Comment pourrais-je m'extasier devant tes beaux yeux bleus en amandes si ton visage est si atrocement mutilé?
Comment t'embrasser si ma main ne repose pas sur ta joue si douce? Tu ne dois pas oublier de te raser! Je te fouetterai si tu ose oublier de te raser!
Oh! non, non, non qu'est-ce que je pense là? Jamais je ne te ferrai de mal! Je te le promet!]
Tandis que ses pensées s'égarent, le soleil descend tranquillement mais sûrement vers l'horizon.
Continuant sa route à bride abattue, couchée à moitié pleurant, à moitié rageant contre le cou de sa jument, elle ne voit pas défiler le paysage. pas plus qu'elle ne réalise le temps qui passe.
Surprise par le soudain refus d'avance de sa jument, elle relève la tête : autour d'elle, les collines herbues et les champs de Mayenne ont céder la place à une terre gorgée d'eau et des bancs de roseaux.
Le crépuscule approchant, des bruits d'insectes et d'oiseaux créent une chape sonore oppressante, uniquement troublée par des bruits sinistres provenant des étendues d'eau au delà des roselières.
réalisant seulement à ce moment là qu'elle a abandonné la caravane uniquement vêtue de ses habits de ville, que les rideaux de pluie précédemment localisés sur les montagnes au loin se rapprochent, qu'elle n'a pour manger qu'une pomme ratatinée et un vieux quignon de pain, que sa jument est épuisée par le train d'enfer qu'elle lui a imposé depuis le matin et que son père, resté là bas, à Mayenne, est probablement mort d'inquiétude à son sujet, elle éclate en sanglots.
mettant pied à terre, elle guide sa jument par la bride en direction d'un arbre sur une légère proéminence du terrain.
Assise contre le tronc de l'arbre, aux cotés de sa jument qui guette d'un œil nerveux les ombres qui s'allongent, elle s'écrie alors :
"Brönn! ou es-tu? Tu dois me protéger!"
Alors que les premières gouttes de pluie s'abattent sur elle, elle se blottit tout contre sa jument. elle porte un regard effaré sur les environs. Nul part, rien, nulle part quelque chose pour se protéger.
[Oh mon dieu Brönn je voudrais tellement que tu sois là, je voudrais tellement que tu ne souffre pas! j'espère que tu vas bien]
Un long moment s'écoule pendant laquelle la pluie, de plus en plus dense, ne cesse de s'abattre sur Lara. La nuit s'installe sous la forme d'un voile gris opaque où il est presque impossible de distinguer quoi que ce soit. Légèrement en hauteur par rapport à la plaine, la jeune fille finit cependant par apercevoir des lueurs qui semblent s'être matérialisées à quelques dizaines de mètres de là, et des mouvements qui évoquent un groupe de personnes. Aucune voix ne lui parvient par-dessus le martèlement de la pluie.
Se relevant d'un bond, Lara trempée jusque aux os, oublie ses réflexions. Se composant l'air le plus hautain qu'elle aie jamais utilisé avec les convoyeurs. Elle se remet en selle et s'approche du groupe.
"Vous voilà enfin bande d'incapable! Vous avez intérêt d'avoir une bonne raison pour m'avoir laisser pourrir ici tout ce temps! Pour la pluie, je vous ferai mettre au pain sec et à l'eau!
Allons, allons, chez-vous! J'ai rendez-vous au nord d'ici! Vous croyez que c'est en baillant aux corneilles qu'on va arriver?
Et donner moi quelque chose à manger, à cause de votre stupidité, j'ai fini mes provisions depuis belle lurette!"
Du haut de sa selle, Lara foudroie des yeux le groupe médusé. Avec l'air le plus outré qu'il soit possible pour une jeune fille de prendre.
Le groupe est composé de moins d'une dizaine d'hommes et de femmes, qui se sont figés, sur la défensive, en voyant la jeune fille se présenter à eux dans cette région apparemment déserte. Au petit discours de l'inconnue, ils la fixent d'abord avec des yeux ronds, puis quelqu'un se mettent à rire. Une femme plisse les yeux avec méfiance.
"Au nord ? Cette fille connaît notre camp !"
"Elle a même pas d'habit de voyage, c'est ptet une canalisatrice qui a Voyagé jusqu'ici !"
Soudain inquiets, les individus louches ne perdent pas une seconde, et en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, Lara se retrouve... soulevée de sa selle par une force invisible, ligotée et bâillonnée de même manière.
"Qu'est-ce qu'on en fait ?"
"Faut qu'on l'amène à Brecq, y saura quoi."
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